night surprise [Tawan #6]

Journée éreintante, si il y a des jours avec, il y a aussi beaucoup de jours sans. Malheureusement, ils sont plus nombreux que leurs confrères. Je sens les courbatures dans tout mon corps, faut dire que ce matin, un abruti a oublié de se réveiller et on a eu droit a deux nouvelles séries de pompes, parce que bien sûr quand y’en a un qui fait une connerie, tout le monde prend. La communauté, tu parles. Ça me donne envie de gerber. Le reste de la journée à été aussi pénible que fatigante, et l’alarme sonnant la fin de ces épuisantes heures entassées. Une fois le dîner avalé, j’enfourne un gâteau et un petit sachet de pommes coupées dans ma poche, et file au dortoir chercher une clope pour aller me la griller là où on a l’habitude de se retrouver Birdy et moi. Ça fait plusieurs jours qu’on ne s’est pas vues, depuis le week end dernier, et on est déjà jeudi. Je sais pas si elle m’évite ou si elle a juste beaucoup de boulot. Je pianote sur mon téléphone, check mes réseaux sociaux, clope au bec, assise sur la murette, mes jambes remuant et mes talons butant sur les briques. Je finis ma cigarette et pose le mégot sur le muret, téléphone toujours en main quand j’entends un bruit derrière moi. Je me retourne, pensant trouver Birdy, mais rien, personne. A nouveau un bruit de feuillage me fait baisser les yeux et mon regard accroche un petit buisson qui gigote. Je pense d’abord à un oiseau, mais je vois une petite forme grise en sortir à moitié. Un chaton. Mon coeur s’accélère, trop de mignonnerie. Mais il sort d’où ? Je regarde partout autour de moi, personne, pas un bruit. Je m’approche alors, doucement, et l’appâte avec mes pommes, tu parles, il doit en avoir rien à foutre. Mais doucement la petite boule de poils vient chercher le sucre contenu dans le fruit, juste de quoi attraper le chaton entre mes mains. « Salut toi, qu’est-ce que tu fais là tout seul ? » Je le caresse, le gratouille, et l’entends déjà ronronner. Une courte inspection, pas de tatouage, ni de collier, et c’est une femelle visiblement. Elle doit avoir à peine plus de deux mois.

La nuit tombe et je ne compte pas laisser cette boule de poils toute seule, mais impossible de la ramener au dortoir, c’est grillé direct, et c’est bon pour me faire expulser d’ici. Une seule solution : Birdy. Je sors mon téléphone et envoie un message à la demoiselle.

Tu dors ? T’es chez toi ?

Pas de réponse, mais je prend quand même le chemin de sa maison à une petite dizaine de minutes à pied d’ici. La petite chatte dans ma veste de treillis, elle continue de ronronner et de se frotter à moi. Je lui parle doucement, je crois que je suis complètement gaga. J’espère vraiment que Birdy est chez elle. J’arrive enfin, le coeur battant, j’hésite et enjambe le portillon fermé à clé, espérant qu’il n’y ait pas d’alarme ou de détecteur de mouvements. Rien, heureusement. Je me faufile comme une opération caméléon jusqu’à l’arrière de la maison où se trouve la chambre de al jeune femme. Je récupère une poignée de cailloux et en jette quelques uns sur sa fenêtre, la lumière est pourtant allumée, elle doit pas être sans sa chambre, putain. J’espère que je me plante pas de chambre et que c’est pas celle de ses parents. Bon. Dernier essai, je peux pas déposer le chat et sonner à la porte, si c’est le père Oakley qui ouvre, il me décapite. Je grimpe à la gouttière, chaton toujours bien dans ma veste de treillis, et atterris sur le petit balcon qui donne sur la chambre de Birdy. Cette fois, je frappe quelques petits coups, les rideaux sont fermés et je peux pas voir à travers, alors je chuchotte près de la porte. « Birdy ! Ouvre ! » J’entends le chat miauler, putain, c’est pas le moment. J’ouvre un peu, elle doit crever de chaud là dedans, et elle me laboure la peau avec ses micro griffes. Enfin la porte fenêtre s’ouvre et un large sourire prend place sur mes lèvres. « Tu dormais ? » Je pense pas, vu l’heure, elle serait pire qu’une poule. « J’ai trouvé ça, je voulais pas la laisser toute seule au milieu de nulle part. » J’ouvre alors ma veste de treillis et découvre la petite chatte grise sous le regard de Birdy, j’espère qu’elle aime les chats, sinon je suis pas dans la merde !

Moi qui croyais naïvement qu’une fois mon projet rendu je serais un peu tranquille, je me suis trompée. J’avais probablement oublié que tout ne se limitait pas qu’à ce cours et que les autres profs pouvaient aussi nous faire crouler sous le poids du travail. Des tas de trucs accumulés qui ont nécessité que je me fasse un planning de ministre afin de pouvoir tout gérer. Ainsi entre les cours, voir mes amis et autres j’ai l’impression de ne pas avoir eu une minute à moi pour me poser si ce n’est le soir venu pour me mettre au lit et dormir enfin. Mais j’ai surmonté la tempête de ces quelques jours et ce soir je suis ravie de pouvoir m’installer afin de regarder quelques épisodes de mes séries favorites. J’ai du retard sur plusieurs d’entre elles et c’est tout à fait inacceptable. Un moment j’ai hésité à aller faire un tour du côté du terrain de course, voir si Tawny était dans le coin, mais j’ai eu la flemme de marcher les dix minutes qui me sépare de cet endroit où nous avons l’habitude de nous croiser. J’irais demain… quoi que non c’est vendredi elle sera partie de la base pour le week-end, ce qui reporte à lundi, en plus j’aurais peut-être la note du projet sur lequel elle m’a aidé. Pour l’heure c’est confortablement installée sur mon lit avec un paquet de pistache, mon ordinateur et mon casque sur les oreilles que je me lance dans une soirée de glandage intensif. Un épisode, puis un deuxième et je regarde l’heure, il n’est pas tard je peux en lancer un nouveau. Dans ces moments là je suis coupée du monde, mon portable est sur mon bureau en silencieux et plus rien ne compte que l’intrigue que je suis en train de suivre.
Je suis complètement absorbée par mon épisode de The Walking Dead mais crois entendre comme du bruit contre la fenêtre. J’ai dû rêver, sans doute la tension de l’épisode qui me rend un peu nerveuse. Je reprends mon visionnage et sursaute franchement cette fois en entendant frapper à la fenêtre. Mon cœur s’accélère, c’est quoi ce bordel ? Je mets sur pause et retire mon casque, m’approchant prudemment de ma porte fenêtre. Quelqu’un chuchote et je reconnais facilement de qui il s’agit, y’en a pas trente six qui m’appelle Birdy. Je soupire de soulagement et reprend contenance avant d’écarter le rideau puis d’ouvrir la porte, surprise de trouver Tawny sur mon balcon à la nuit tombée. Je secoue la tête à sa question « Non je regardais une série, j’avais mon casque. » je passe sur le fait qu’elle m’a carrément fait flipper. Je m’apprête à l’interroger sur les raisons de sa présence, comment elle est montée jusque là aussi, mais la brune me devance. Je reste intriguée jusqu’à ce que la recrue entrouvre sa veste me révélant la présence d’un adorable chaton. « Oh elle est trop mignonne ! Tu l’as trouvé où ? Elle était vraiment toute seule ? La pauvre… » j’adore les chats, mais alors les chatons c’est encore pire. Je relève le regard en direction de Tawny « T’es montée comment ? La gouttière ? » c’est la seule option qui me vienne à l’esprit. Je lui souris « Ça va que la prise de risque est justifiée par cette bonne cause. » je caresse le haut de la tête du chaton « Elle est pas farouche en tout cas. ». Ouvrant un peu plus la porte je fais signe à la recrue d’entrer « On va pas rester sur le balcon. » surtout qu’il ne fait pas très chaud et que je suis en t-shirt et en short. Je referme derrière elle « J’ai gagné un chaton si je comprends bien ? » dis-je en souriant.

Je suis étonnée de n’avoir aucune réponse de Joan à mon sms. Il serait vraiment étonnant qu’elle dorme à une heure pareille, à moins d’avoir été assommée par quelqu’un ou quelque chose. Qui dort à 21h exactement ? Après avoir tenté de la faire sortir de sa chambre en lançant des petites pierres sur les carreaux je me décide à monter carrément. Impossible de garder le chat avec moi, c’est la dernière solution. Il n’est pas question que je laisse cette petite frimousse dehors, abandonnée, elle pourrait finir écrasée, quelle horreur. Heureusement, Birdy est là, et elle finit par ouvrir même si j’ai bien l’impression que je lui ai foutu la trouille vu la tête qu’elle fait. Elle regardait sûrement un film d’horreur ou ce genre de truc. « Non je regardais une série, j’avais mon casque. » Je hoche la tête, et finalement, sors l’objet de ma visite pour lui montrer la petite frimousse à moustaches. Heureusement, Birdy semble aimer les animaux, je le vois à son regard qui s’illumine. « Oh elle est trop mignonne ! Tu l’as trouvé où ? Elle était vraiment toute seule ? La pauvre… » Le museau de la petite chatte se retrouve contre le bout du nez de Birdy, cette dernière soulevant le chaton comme Mufasa à la naissance de Simba. Trop mignon. Je souris, sans doute un peu trop connement devant ce spectacle adorable. « Elle se planquait là où on a l’habitude de se retrouver. J’ai eu un peu de mal à la chopper mais après elle m’a plus lâchée. J’ai attendu un peu voir si je voyais sa mère ou quoi mais rien. » Je hausse un peu les épaules et ne détache mon regard de Birdy qui tient la petite chatte entre ses bras. « T’es montée comment ? La gouttière ? » Je hoche la tête et lui offre un sourire malicieux. Oui, je suis pleine de ressources. « Ça va que la prise de risque est justifiée par cette bonne cause. » Je ris, juste assez pour ne pas me faire repérer par le colonel, sait-on jamais. « Ouais, je pouvais pas la ramener au dortoir, et t’es la seule que je connaisse dans le coin. » Je tends la main pour caresser le chaton, souriant toujours. Pourquoi on est tous aussi gaga devant un chaton ? « Elle est pas farouche en tout cas. » Birdy me fait entrer et je referme la porte fenêtre doucement derrière moi. Alors qu’elle est de dos, je laisse couler mon regard sur son corps peu vêtu, mais me mets une claque intérieurement. Et puis quoi aussi ? C’est une gamine, pas du tout mon style, et en plus c’est la fille de mon colonel. Enfin.. ça n’empêche pas qu’elle est pas dégueu à regarder. Loin de là même. Je l’imaginais même pas aussi bien foutue. « J’ai gagné un chaton si je comprends bien ? » Je souris un peu avant de lui répondre. « Si j’avais pu, je l’aurai sûrement ramenée chez moi, ma meilleure amie et coloc aurait été folle devant sa bouille d’amour, et elle aurait rendu dingue son chien. » Je ris légèrement, et hausse finalement les épaules. « Mais bon, je pense qu’elle sera bien avec toi. A condition que j’ai le droit de venir la voir de temps en temps. En cachette. » Nouveau sourire malicieux. Voilà une façon détournée de m’inviter plus souvent ici, voir plus souvent Birdy. Pas sûr que ce soit l’idée du siècle, surtout quand on voit à quel point je suis en train de m’attacher à elle. Mais c’est plus fort que moi.

C’est vrai que Tawny m’a fait flipper mais je ne lui en tiens pas rigueur en voyant l’adorable chaton qu’elle dissimule dans sa veste. Complètement attendrie je m’empresse de récupérer cette mignonne boule de poils laquelle se met à ronronner. Ok je suis gaga c’est fini. Malgré cela je me renseigne sur la manière dont la recrue est venue jusque là, et il n’y a pas trente six solutions que celle de grimper par la gouttière. Je passe l’éponge sur la manœuvre qui pourrait avoir quelque chose de douteux dans un autre contexte, car sauver un chaton est un très bon prétexte pour : un me faire flipper et deux se retrouver sur mon balcon à la nuit tombée. Tawny a raison, il est totalement exclu qu’elle la ramène au dortoir, les chats sont tolérés sur la base mais il ne faut pas pousser trop loin. Finalement j’étais la seule option restante pour que cette petite bête ne se retrouve pas à nouveau seule, livrée à elle-même et sûrement promise à destin peu réjouissant. Rien que l’idée me fait frissonner désagréablement, l’air frais n’y étant pas pour rien non plus. J’invite la brune à entrer, elle referme la porte et je me dirige sur mon lit sur lequel je dépose la boule de poils grise. Est-ce que je vais devoir la garder ? Apparemment oui, même si la recrue aurait bien voulu la ramener chez elle où sa meilleure amie en aurait pris soin. « Si tu veux je peux la garder jusqu’à demain en fin d’après-midi et puis tu l’emmè… » la brune me coupe, affirmant que le chaton sera très bien ici avec moi. Je souris, car je sais d’avance que même en si peu de temps je m’y serai attachée, c’est inévitable elle est tellement mignonne. La seule condition c’est que Tawny puisse rendre visite à sa petite protégée, ça ne me semble pas trop fantaisiste comme requête.
Bien sûr ça implique qu’elle vienne en douce, et j’ai comme l’impression que cette idée lui plait à en croire son petit sourire. « Le goût du risque, hein ? » je lève les yeux en riant, puis reporte mon attention sur le chaton. Je l’observe jouer avec le cordon de mon casque « Je ne sais pas ce qu’il y a de plus mignon qu’un chaton. » dis-je en souriant bêtement, je suis trop gaga face aux bébés animaux de toute façon. « Faut lui trouver un nom. » lâché-je en relevant le regard vers la brune « T’as une idée ? Parce que si on applique un droit de visite, faut que tu participes pour lui donner une identité. » je hausse les épaules « Après tout t’es sa sauveuse. » et même si elle n’avait pas trop le choix, j’avoue être flattée qu’elle ai pensé à moi pour prendre soin de la petite peluche qui joue sous nos yeux. Après tout rien ne l’empêchait de trouver un moyen de la planquer quelque part et se débrouiller pour la nourrir jusqu’à demain, ou téléphoner à sa meilleure amie pour qu’elle vienne la chercher. Oui… bon ok c’était compliqué. « Et au fait ta soirée, c’était bien ? » demandé-je, toujours aussi curieuse qu’à mon habitude.

Birdy tente de trouver un arrangement lorsque je lui parle de ma meilleure amie et de l’éventualité de garder le chaton chez moi. Mais je l’arrête de suite, il sera sûrement mieux ici, surtout que chez nous, Phoebe a repris le boulot, alors ça va pas être simple. Je vois le sourire conquis de Birdy et le mien y fait écho, tant que ça lui fait plaisir, alors ça me fait plaisir aussi. Je lui demande quand même de venir la voir si je peux. Je m’assieds sur le bord du lit et joue avec la petite boule de poils. « Le goût du risque, hein ? » me dit-elle en riant, les yeux pétillants. Mon rire se joint au sien, et je hausse un peu les épaules en hochant également la tête. « Doit y avoir de ça oui ! » Je la laisse finalement jouer avec le chaton et je souris de plus belle, parce qu’il faut bien avouer que le spectacle est tout à fait adorable ! « Je ne sais pas ce qu’il y a de plus mignon qu’un chaton. » Sur le moment, j’ai presque envie de lui répondre ‘toi’ mais je me ravise. « C’est vrai que c’est à croquer, en même temps, quasiment tous les bébés animaux sont adorables. Même gros, regarde les bébés éléphant, c’est trop mignon ! » Je ris un peu et fais glisser mes doigts sous la couette pour faire jouer la petite chatte. « Faut lui trouver un nom. » Je ne réagis pas, hochant à peine la tête mais ne lâchant pas des yeux la chatte qui saute sur le matelas en fonction de là où je déplace mes doigts. « T’as une idée ? Parce que si on applique un droit de visite, faut que tu participes pour lui donner une identité. Après tout t’es sa sauveuse. » J’aime l’idée du droit de visite, dit comme ça c’est un peu étrange, c’est comme si on était ses mères, mais c’est marrant. « Un droit de visite hum ? » Je ris légèrement avant de secouer sensiblement la tête. « Ouais mais moi j’ai des idées de noms à la con ! Genre croquette, couscous, paillette. Ou tiens tequila ! » Je ris à nouveau. « Ou pistache ! » Nouvel éclat de rire et je place ma main sur ma bouche pour ne pas faire trop de bruit. « Et au fait ta soirée, c’était bien ? » Je prends une inspiration pour répondre mais j’entends du bruit derrière la porte et saute du lit pour me planquer dessous en mode mission commando. La porte s’ouvre et une voix plutôt douce s’en extirpe. « Tout va bien ma chérie ? J’ai semblé t’entendre parler avec quelqu’un ? » Alors là, va falloir qu’elle montre ses talents de comédienne la p’tite. Surtout si sa mère voit un chat sur son lit, je vois pas trop bien ce qu’elle va pouvoir raconter. Et encore heureux, ce n’était pas son père. Aussi tordu qu’il est, je me demande s’il aurait pas pu entendre ma respiration même si je la coupe, sentir mon parfum, ou voir un cheveux brun qui n’appartient pas à sa fille. Il est tordu je vous jure, il me fait flipper son vieux !

Je vois la brune comme une sorte d’aventurière, du genre prête à braver les dangers sans que ce soit nécessaire mais juste pour le plaisir de l’adrénaline. Alors certes escalader la gouttière pour grimper sur mon balcon n’est pas le truc le plus fou qui soit, mais en sachant que mon père est Colonel sur cette base et elle une simple recrue, c’est déjà beaucoup plus périlleux. Du coup son intention de réitérer l’expérience pour venir voir cette adorable boule de poils ça prouve que prendre des risques c’est son truc. En tout cas je suis ravie que Tawny ai eu l’audace de ramener ce chaton jusqu’ici, parce qu’elle est tout bonnement irrésistible et que j’en suis déjà totalement fan. Je hoche la tête quand la recrue affirme que de toute façon tous les bébés animaux sont mignons, je ne peux qu’être d’accord avec ça « Oui c’est vrai. ». Alors qu’elle joue à son tour avec le chaton je ris légèrement « Après les Disney maintenant je découvre que tu aimes les bébés animaux. C’est que t’es peut-être pas totalement une dure de dure. » j’affiche un petit sourire presque un peu attendrie par cette découverte. Spectatrice du jeu du petit félin et de Tawny j’affirme qu’il va falloir un nom à cette petite bête et j’invite même la brune à participer à la recherche. Puisqu’elle a exigé un droit de visite je peux bien solliciter l’aide de son imagination. Ça l’amuse et elle tente de m’en dissuader en proposant quelques noms « à la con » selon elle. « J’aime bien tequila ou pistache. » dis-je avec sincérité alors qu’elle se marre en s’efforçant d’être discrète. Son rire est communicatif je ne peux m’empêcher de pouffer aussi « Je t’accorde que couscous et paillette c’est pas terrible. ».
Je retrouve un semblant de sérieux et la questionne sur la soirée où elle devait aller samedi soir. Dans le fond ça ne me regarde pas vraiment mais en bonne curieuse que je suis j’ai quand même envie de savoir, sans doute à cause de ce côté intrigant que Tawny cultive si bien. Elle s’apprête à me répondre mais du bruit dans le couloir la fait bondir au sol pour se cacher. Je me retiens de rire et affiche un air intrigué quand la porte s’ouvre sur ma mère laquelle m’interroge sur le bruit qu’elle a entendu venant de ma chambre. Je désigne mon ordinateur d’un geste et lui sourit « J’étais sur Skype avec des amis. » elle hoche la tête « Oh d’accord. » ses sourcils se froncent et mon regard suit le sien vers le chaton, un air gêné s’installe sur mon visage « Euh… c’est justement à cause de ça que je skypais. Savoir si quelqu’un voulait un chaton. » j’affiche une mine adorable « Je l’ai trouvé en rentrant tout à l’heure. Elle est mignonne, hein ? Je peux la garder ? » ma mère soupire « S’il te plait. » et hop le mode chat potté, je sais qu’elle ne va pas résister c’est un cœur tendre « D’accord. Mais tu la gardes dans ta chambre pour l’instant et tu te débrouilles pour qu’il n’y ai pas de catastrophe. Tu annonceras ça à ton père… » je souris « Merci m’man et t’inquiète pas je gère. Bonne nuit. » je lui offre un grand sourire auquel le sien fait écho « Bonne nuit. » elle referme la porte, je l’entends s’éloigner dans le couloir. Je me penche sur le bord du lit pour regarder en dessous tombant nez à nez avec Tawny « C’est bon Rambo tu peux sortir de ta cachette. » je souris, amusée par la situation « Désolée je crois que j’ai oublié de passer l’aspirateur la semaine dernière. » je fais une petite moue.

« Après les Disney maintenant je découvre que tu aimes les bébés animaux. C’est que t’es peut-être pas totalement une dure de dure. » J’arque un sourcil en souriant. « Je suis p’tetre juste pleine de surprises ! » J’aime entretenir le mystère, ça a toujours été, j’adore ça et surtout, je suis tellement joueuse que mener mon petit monde en bateau est un luxe que j’aime me payer. Joan me demande de l’aider à trouver un nom pour le chaton et je fais quelques propositions de noms à la con qui me font rire, et qui l’amusent aussi visiblement. « J’aime bien tequila ou pistache. Je t’accorde que couscous et paillette c’est pas terrible. » Je souris un peu et hausse les épaules. « Pas pistache, elle va entendre ce mot tout le temps avec toi et elle va croire que tu l’appelles. Tu penses quoi de… capsule ? » J’ai toujours trouvé ça trop mignon comme mot, et ça pourrait être mignon pour une petite chatte non ? Birdy me pose un nouvelle question mais pas le temps de répondre que je me retrouve déjà sous le lit, à retenir ma respiration au cas où ce soit son père. Mais la voix d’une femme me rassure et j’écoute malgré moi la conversation. J’imagine déjà Birdy faire son regard de chat potté pour arriver à ses fins face à sa mère pour arriver à garder le chaton, et elle obtient gain de cause. Je souris pour moi-même jusqu’à ce que la porte se referme et que je tombe nez à nez avec le visage de Birdy juste là, à quelques micro centimètre du mien, faisant rater un battement à mon coeur. « C’est bon Rambo tu peux sortir de ta cachette. » Je ris à sa référence et me hisse de dessous son lit, frottant mon uniforme légèrement pour en retirer la poussière. « Désolée je crois que j’ai oublié de passer l’aspirateur la semaine dernière. » Sa petite moue me fait plus rire qu’autre chose. « Tu ferais bien de passer un coup rapidement parce que quand cette chipie va y aller, elle va te sortir toute la poussière qu’elle pourra trouver ! » Je ris légèrement, parce que je les connais ces petite bêtes, ça se faufile partout. En espérant qu’elle ne soit pas aussi coquine qu’elle n’en a l’air, mais j’en doute fortement. Je retire finalement ma veste de treillis, il fait bon ici comparé à dehors, et je m’assieds à nouveau sur le rebord du lit. « Tu regardais quoi ? » un signe du menton vers son ordi pour lui signifier de quoi je parle. Encore une façon d’essayer d’en apprendre plus sur elle, tout en esquivant les questions qu’elle me pose. Tout un art. La vérité, c'est que je n'ai pas encore envie de partir, j'aime être là avec elle, sa chambre est accueillante et voir Birdy lorsqu'elle ne s'attend pas à me voir, qu'elle est quasi en pyjama et qu'elle est trop mignonne... ok je m'emballe. On va se calmer. Je suis là pour le chat, uniquement pour le chat. D'ailleurs cette chipie est en train de se faire les griffes sur ma veste de treillis. Je sens qu'elle va en voir de toutes les couleurs.

Pleine de surprises ? Non sans blague. Et le pire c’est que ça m’amuse cette façon d’être, ce mystère et ce côté imprévisible que cultive Tawny. Je ne m’ennuie jamais en sa compagnie, entre surprise, rire et parfois un peu de gêne, il n’y a pas de place pour la monotonie ou la lassitude. Bien que je commence à m’y faire je sais que la recrue pourra toujours me surprendre. Preuve en est que ce soir elle a débarqué sur mon balcon avec un chaton. Ce n’est pas rien ! D’ailleurs il faut trouver un nom à la boule de poils et je tiens à ce que cela se fasse en collaboration avec la brune. J’acquiesce sur le fait que pistache est peut-être un peu trop marqué par ma consommation excessive du produit du même nom et elle propose capsule. Voilà encore un truc auquel je ne m’attendais pas mais qui n’est pas déplaisant pour autant « Capsule ? » je réfléchis rapidement en répétant le mot plusieurs fois dans ma tête tout en observant le petit chat « Hum ouais c’est plutôt bien. Adjugé ! » finalement ça n’aura pas été si compliqué. Voilà une bonne chose de faite et je peux laisser libre cours à ma curiosité. Ce n’est plus un secret que je suis une vraie petite fouine qui adore poser des questions, la jeune femme n’est probablement pas surprise. Ou en tout cas pas par moi, car nous sommes interrompu dans notre discussion par ma mère qui m’a entendu parler… et pour cause. Je me dépatouille assez facilement des interrogations maternelles, faut dire qu’elle n’est pas du genre à me fliquer, elle sait que je suis plutôt raisonnable dans l’ensemble. J’obtiens même officiellement l’autorisation de garder Capsule, même si j’ai un peu changer la vérité quant à l’histoire de sa trouvaille. Toutes les vérités ne sont pas bonne à dire il paraît.
La voie est libre, j’en informe la recrue qui sort de sous mon lit un peu poussiéreuse, je lui présente des excuses pour ça. Mais j’aurais dû me douter qu’elle s’en foutrait, et plus encore elle me donne un conseil dans mon intérêt. « Comme ça j’aurais une bonne raison de le passer. » dis-je avec un haussement d’épaules, elle n’a pas tort sur le fait que ma chambre va sans doute prochainement ressembler à un champ de bataille. L’idée semble amuser Tawny qui rit d’avance à ce que pourrait faire le chaton au royaume de la poussière « Fais attention je peux rajouter une close pour le partage du ménage dans le contrat du droit de visite. » dis-je avec aplomb comme si c’était possible. Elle se rassoit sur le bord de mon lit et m’interroge sur ce que je regardais, avant qu’elle n’arrive – en me foutant la trouille – sur mon ordinateur. Ok donc je ne saurai rien concernant sa soirée du week-end passé. Soit elle était nulle, soit elle était très intéressante mais pas racontable. Je fais mine de ne pas percuter son esquive et lui souris « The Walking Dead. » j’échappe un léger rire « En plus l’épisode était vraiment sous tension. » bon j’en ai déjà trop dit alors autant l’admettre « Quand t’as frappé à la fenêtre… j’ai carrément flippé. » je fais une moue « Je m’attendais à tomber sur un zombi. ». Un sourire malicieux étire mes lèvres « Bon c’était pas tout à fait ça, heureusement. » mon regard se pose sur Capsule qui s’énerve sur la veste de treillis de Tawny « Quoi que t’es sûre que c’est pas un chaton-zombi qui va me dévorer dans la nuit ? A moins que tu l’ai dressé pour être une terreur ? » je me penche et attrape la boule de poils pour la poser sur un de mes oreillers « Non…  en fait elle est beaucoup trop mignonne pour ça. ».

« Capsule ? Hum ouais c’est plutôt bien. Adjugé ! » Je lui offre un sourire un peu fière, parce qu’au final, c’est moi qui ai trouvé le nom de cette boule de poils. Bon ok, il a fallu qu’elle valide, mais l’idée vient de moi, ce qui me conforte dans l’idée qu’elle est un peu à moi aussi, je suis sa sauveuse, et j’aime l’idée. Après un interlude qu’est la mère de la jeune femme, je sors de ma cachette et insinue à Birdy qu’elle ferait mieux de faire un coup de ménage sous le lit si elle ne veut pas que Capsule en sorte toute la poussière qui s’y trouve. « Fais attention je peux rajouter une close pour le partage du ménage dans le contrat du droit de visite. » J’arque un sourcil en la regardant, avant de sourire, parce que face à elle, j’ai du mal à garder mon sérieux et mon applomb. « T’as vraiment envie que je passe l’aspi chez toi hein ? C’est la deuxième fois que tu me le demandes, c’est quoi un fantasme un truc comme ça ? » Je ris, parce que c’est con ce que je viens de dire, mais tant que ça la fait rire aussi, ça va. Je change alors assez rapidement de sujet pour continuer mon apprentissage à son propos. J’adore ça. « The Walking Dead. En plus l’épisode était vraiment sous tension. Quand t’as frappé à la fenêtre… j’ai carrément flippé » Je ris un peu pour me foutre d’elle. « Oh… petite nature… » C’est comme ça que je la vois, espiègle comme un chaton, mais au premier bruit, elle sursaute et se méfie. « Je m’attendais à tomber sur un zombi. » « Merci pour moi. » Nouveau rire complice. « Bon c’était pas tout à fait ça, heureusement. » « Pas tout à fait oui, méfie-toi quand même. » Je la regarde en souriant, peut-être même un peu bêtement. Mais j’y peux rien, j’aime sa compagnie, notre complicité, j’aime passer du temps avec elle, et encore plus ici, chez elle, dans sa chambre, c’est comme si j’avais le droit de pénétrer un peu dans son antre secrète. « Quoi que t’es sûre que c’est pas un chaton-zombi qui va me dévorer dans la nuit ? A moins que tu l’ai dressé pour être une terreur ? » Je ris une nouvelle fois, c’est devenu une habitude avec elle, en la rencontrant, je n’aurai jamais imaginé qu’elle puisse être ce genre de rayon de soleil dans mon existence à la suite de ce que j’ai vécu et qui m’a poussée à m’engager dans l’armée. « Si, c’est un mutant. Elle a une apparence de chaton, et quand tu dors elle se transforme en une bête sanguinaire qui viendra te dévorer les doigts de pieds ! » Je ris avec elle et la regarde récupérer la petite chatte. « Non…  en fait elle est beaucoup trop mignonne pour ça. » Je hausse les épaules en souriant. « Tu verras cette nuit. Je serai toi, je fermerai pas l’oeil, on sait jamais. » Je fais crisser un peu mes ongles contre mon pantalon pour faire un petit bruit qui attire l’oreille de Capsule, et déjà elle vient me sauter dessus pour jouer. Je l’attrape et la dévore de bisous sur le ventre. « Tu vas être sage avec Birdy hein ? pas trop de bêtises, et ne mange pas les coquilles de pistache, ça se mange pas ! » Nouveau bisou et je la redonne à la jeune femme. « Je vais peut-être te laisser tranquille, dormir ou, finir ton épisode. J’voulais pas te déranger à la base. »

Ok je plaide coupable, c’est vrai c’est la deuxième fois que je propose à Tawny de passer l’aspirateur dans ma chambre, elle est en droit de trouver ça louche. Mais il ne s’agit pas d’un fantasme… juste d’opportunisme, si ça peut m’éviter d’avoir à le faire ça m’arrange bien. Je ne suis pas fainéante mais le ménage c’est un truc qui me gonfle. « J’aurais essayé. » dis-je en riant, notre complicité est de plus en plus flagrante. C’est pour ça que j’avoue finalement qu’elle m’a fait flipper en frappant à ma fenêtre. Bien sûr la brune se moque un peu mais je ne m’en offusque pas « C’était pas franchement prévu ! » répliqué-je pour me défendre plus pour le principe qu’autre chose. J’ai pris l’habitude de répondre à ses taquineries pour ne pas lui laisser trop le dessus, faudrait pas qu’elle y prenne goût. Je retourne même les choses à mon avantage en la taxant indirectement de presque zombi. Le ton est clairement à la rigolade entre nous, c’est comme si nous étions amies depuis déjà un moment alors qu’en fait on ne se connaît pas depuis si longtemps que ça. Le courant passe bien, notre sens de l’humour s’accorde bien et le petit côté mystérieux de la recrue m’encourage à creuser d’avantage pour apprendre à la connaître. Cette façon qu’elle a de me mettre en garde contre elle par exemple. Ce n’est pas la première fois que Tawny sous-entend que je devrais faire attention à moi et même si c’est toujours sur le ton de la plaisanterie, ça m’intrigue. Son sourire n’a rien de menaçant bien au contraire et c’est peut-être plus déroutant encore. Mais puisque mise en garde il y a je l’interroge sur la vraie nature de Capsule. Est-ce un cadeau empoisonné ? Un colis piégé mignon en apparence qui révèlera sa vraie nature à minuit passé ? On dirait bien.
Mouais, à bien regardé cette adorable créature j’ai dû mal à l’imaginer se transformer en Gremlins « J’ai pas l’intention de la nourrir après minuit. » dis-je avec un haussement d’épaule. Et puis franchement elle est bien trop mignonne cette bestiole d’ailleurs je me répète. La brune campe sur sa position en feignant de vouloir garder le suspense, j’imagine qu’elle se moquera volontiers de moi si dans le récit de la première nuit de sa petite protégée je lui signal qu’elle m’a fait vivre un enfer. J’espère que ça ne sera pas le cas. Je suis contente que la jeune femme me fasse confiance pour garde Capsule ici, mais je me dis en la voyant agir avec elle qu’elle aurait été également très bien en sa compagnie si les circonstances l’avaient permis. Raison de plus pour lui laisser le champ libre afin que Tawny puisse rendre visite à sa protégée à laquelle elle fait plusieurs recommandations. « Je ferai un effort supplémentaire pour ne pas laisser trainer de coquilles. J’ai plus peur du bruit qu’elle va faire en jouant avec que du fait qu’elle essaye de les manger… ». Je souris quant à l’attitude de la recrue vis à vis du chaton, j’ai raison elle n’est pas si dure qu’elle veut le faire croire. Elle me redonne Capsule que je garde entre mes bras, elle ronronne comme un petit moteur « Je crois qu’elle t’ai reconnaissante de l’avoir récupéré. » c’est une interprétation comme une autre, mais j’ai lu que les chats ont un vrai sens de la reconnaissance. Je souris à la brune « Oh pas de soucis tu déranges pas. Mais faudrait pas que ton absence soit remarquée… » je fais une légère moue, ça m’embêterait qu’elle se fasse réprimander. « Tu reviens quand tu veux pour la voir. Envoie moi juste un message dans la journée pour que je sache que tu vas venir. ». Je pose le chaton et accompagne Tawny jusque sur le balcon « Certaines fois tu pourras passer par la porte quand y’aura personne. Fais gaffe en descendant. Et bonne nuit. » un petit signe de la main plus tard et je rentre dans ma chambre alors que la recrue enjambe la balustrade. J’espère qu’elle n’aura pas d’ennuis.