So Cold (rade ♡)

You still owe me a reason

Rade #5 ♡

Les yeux rivés sur ce plafond. Le corps lasse, fatigué, avachi dans ce canapé, qui a les marques de ton corps. Soufflant à nouveau. L'impression d'être de retour en arrière, que rien n'a changé … Pourtant tu semblais avoir fait des progrès, le coup du rasoir, puis … Un sourire apparaît sur tes lèvres, l'idée que tu ne l'as pas vu depuis longtemps. Peut-être trop longtemps … tu ne sais pas vraiment. La notion du temps t'échappe encore. Ta boucle s'enchaîne tous les jours, au point qu'à tes yeux les jours se ressemblent. En ce moment, trop c'est sûrement ça le problème. Tu ne vois pas d'imprévu, pas de différence, pas … de lui. Voilà ce que tu prends conscience. Tu ne l'as pas vu depuis qu'il est passé manger chez toi y a de ça, plusieurs jours … tu ne saurais dire exactement combien de temps. Tu finis par te redresser, zieutant la pièce, bien vide à ton goût. T'en as marre de t'interroger. Les discussions qui repassent en boucle. Pourtant il est venu la dernière fois … tu avais un surplus de nourriture, il n'a pas su dire non. Est-ce pour la nourriture ou pour autre chose ? Tu n'y songes pas vraiment, quoique … Finissant par te lever t'en as marre de toutes ses pensées, tu te noies dedans et là pour le coup si tu continues .. tu finiras par rester échouer sur ton canapé. Ce qui n'est pas la solution. Fixant de nouveau ton appartement, décidant de mettre un peu de musique. Un groupe qu'il t'a conseillé … décidément, tout te ramène à lui. T'en aurais presque envie de t'enfoncer la tête dans l'oreiller histoire de taire tout ce qui se trame dans ta tête. A commencé par 'pourquoi' … machinalement t'en viens à attraper ton téléphone. Tu hésites. Tu regardes. Tu zappes et puis finis par pianoter, effacer, puis recommencer … encore .. les mots ne viennent pas aussi vite que tu l'aurais cru.

Reposant ton téléphone, tu souffles, cherchant c'est quoi ton problème. C'est la première fois que tu agis ainsi, en temps normal tu n'hésites pas pour lui envoyer quelque chose. Tes pieds se traînent vers le frigo, bien trop rempli à ton goût. Soupirant, tu as sérieusement envie de te claquer. En temps normal tout serait avalé, mais la faim ne revient pas… enfin ça dépend avec qui tu es. Et voilà que tu dérives à nouveau, à croire que tu ne peux pas rester une minute sans revenir vers lui. De rage tu attrapes ton téléphone et advienne qui arrivera. Reposant l'objet de ton agacement. Est-ce vraiment lui ? Ou plutôt toi et tes pensées. Le fait de ne pas savoir ce qui se trame à l'intérieur de toi. Ou juste parce que tu n'as pas envie de t'interroger sur tout ça … sur ce qui s'est passé entre vous. Pourtant tu ne peux nier qu'en sa compagnie tu es … différent, mieux. Tu te sens renaître à nouveau, tu vis. Tu oublies l'espace d'un instant tout ce qui se passe autour de toi. Et tu penses à toi. Ce qui se fait rare ces dernières semaines… ton téléphone vibre et tu te sens rassurer, voir apaiser. Il ne t'évite pas, c'est ce qui t'es venu à l'esprit … tes lèvres s'écartent doucement, naturellement. Content qu'il te répond, tu t'empresses de lui répondre. Tel un ado en attente de quelque chose. Sauf que pour l'instant, tu ne sais pas vraiment ce que tu attends. Tu te laisses guider. Voguant au grès des heures et des jours. Tu suis les choses qui se passent et là rien. Rien ne se passe, rien d'inhabituel. Enfin si, tu as été voir un psychologue, pour les besoins de ton boulot. Et tu n'en as parlé à personne, excepté … mais ça, ça t'es un peu égal. La revoir ? Tu n'en sais trop. Te rendant pas compte que tu es indifférent à beaucoup de chose … que tu l'as peut-être blessé, qu'il fait le point de son côté. Ou alors qu'il attend juste que tu reviennes vers lui .. ce que tu fais. Attrapant une bière, oui tu as délaissé ton café. T'as besoin de quelque chose de plus 'fort', les séquelles de la Tequila sont encore là … tu peux voir les marques sur ton meuble. Ce qui te fait ni chaud ni froid, juste que tu as perdu de quoi t'évader.

T'échouant à nouveau sur ton morceau de glace à toi. Tu t'y sens bien et puis tu n'as pas envie d'aller dans ton lit. La musique résonne en fond, tu essaies de taire ton cerveau. Tu 'essaies' mais c'est peine perdu. Tout se bouscule, pour changer, lui, elle, le reste de ta famille. Puis toi. Tu as l'impression d'être loin, loin d'eux, loin derrière ce bateau. Oui tu les visualises tous à bord et toi qui essaie de le rejoindre. As-tu envie de les rejoindre ? Par moment oui, pas moment non. La vie, tous ses sourires, toutes ses émotions … tout ce que tu tentes de refoules, parce que c'est plus simple. Ta bière se finit bien trop vite à ton goût. Il faut que tu te relèves pour en reprendre une. Geste que tu vas répéter une nouvelle fois avant son arrivée. Parce qu'il vient. Il vient te voir, il ne peut résister à ta proposition. Juste manger avec toi… parce que dans le fond, tu lui aurais bien que tu avais juste envie de le voir, mais t'en es pas capable. Puis tu espérais qu'il passerait … t'es presque habitué au fait qu'il déboule sans prévenir … Lorsque tu entends le bruit d'un 'toc toc' … tu as presque envie de te précipiter mais « C'est ouvert » que tu gueules à travers ton appartement. Sachant d'avance qu'il va t'entendre .. toi t'es bien là. Ta bière, la musique et .. bah pas tes pensées puisque ton cerveau commence à flotter et tu te sens bien … léger. Souriant comme un abruti en le voyant apparaître devant toi.  

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Rade #5 ♡

Assis en tailleur au bout du lit du petit Killian, tu ne fais pas attention à ton téléphone qui vibre dans ta poche. Tu es bien trop absorbé par votre partie de puissance quatre. Tu tentes tant bien que mal d’aligner tes pions, seulement le petit bonhomme semble bien décider à vouloir t’écraser comme une crêpe. Il y arrivera probablement. Tu n’es pas au meilleur de ta forme ces temps-ci. Malgré tes efforts de concentration, tu restes légèrement distrait. Pas beaucoup. Juste un peu. Mais suffisamment pour t’agacer. Et ce n’est pas une excuse vaseuse pour expliquer ta future défaite. Tu es vraiment perturbé. « Monsieur Reid, tu vibres, » te dit l’enfant assis en face de toi. Ton regard passe du plateau de jeu à Killian, puis, suivant son doigt, à ta poche. Tu sors rapidement ton téléphone et en allumant l’écran, un sourire passe sur tes lèvres. Cade. Il ne t’a donc pas oublié finalement. Tu ne saurais pas dire si cette pensée t’est vraiment venue à l’esprit ou non. Le fait est que les choses se sont enchainées différemment dans ta tête dernièrement. Malgré les récents événements, rien n’a changé. Tout suit son cours comme si rien ne s’était jamais passé. Tu ne sais pas trop comment décrire ce que tu ressens à l’égard de toute cette situation, seulement ça te perturbe. Tu n’es pas habitué à tout ça. Tu n’as jamais été très doué avec la subtilité de l’être humain. Et le moins que l’on puisse dire c’est que tu es tout sauf subtile. Tu ranges ton téléphone sans lire son message. Ça te démange vraiment, seulement si tu commences à passer tes heures de volontariat à envoyer des textos, tu vois déjà Jodie venir te remonter les bretelles. Et à vingt-sept ans, tu n’as vraiment pas besoin de ta mère pour te rappeler à l’ordre. Oh ça non. « C’est qui ? » te demande le petit curieux. Tu affiches une mine légèrement outrée par cette question avant de finalement lui répondre : « un … ami. » Est-ce que tu peux vraiment qualifier Cade d’ami ? Tu n’en es pas bien sûr. Killian hoche la tête de façon légèrement dramatique avant de lâcher son pion et de l’aligner avec trois autres pions rouges. « PUISSANCE QUATRE ! » s’écrit l’enfant en levant les bras au-dessus de sa tête. Tu applaudis de bonne foi. « On en refait une ? » lui demandes-tu alors en souriant. Il acquiesce d’un signe de tête et fait tomber les pièces dans le couvercle de la boîte.

Une demi-heure plus tard, après une nouvelle défaite et quelques textos échangés avec Cade, tu enfourches ton vélo et prends la direction de son appartement. Tu ne sais pas vraiment à quoi t’attendre. C’est la première fois qu’il réclame ta présence et tu mentirais si tu disais que ça ne te fait pas plaisir. Seulement, tu appréhendes légèrement cette soirée. Après tout ce qu’il s’est passé entre vous, tu ne saisis pas comment il peut agir comme si de rien était. Tu respectes son choix cela dit. Tu ne veux pas le pousser ou le brusquer, seulement l’entendre te dire qu’il a revu son ex alors que la fois d’avant, vous aviez échangé un moment relativement privilégié, ne t’a pas vraiment fait de bien. Il ne t’a pas blessé pour autant, mais tu as été totalement décontenancé. Tu n’as pas su te rendre compte de ce qu’il voulait te faire passer comme message. Était-ce sa manière à lui de réajuster les limites entre vous ? Ou est-ce qu’il avait juste besoin d’en parler comme il l’aurait fait avec un ami ? Tu n’en as pas la moindre idée. Et dans le fond, c’est bien ça qui te dérange. Tu ne sais pas ce que tu es pour lui. Alors, tu as quelque peu pris tes distances, attendant qu’il revienne vers toi. Et c’est maintenant chose faite.

Tu ne tardes pas à arriver devant son immeuble. Tu descends de ton vélo et l’attaches rapidement contre un poteau prévu à cet effet avant de pénétrer dans le hall et de commencer à monter les escaliers. En y repensant, tu n’es pas venu si souvent que ça. Cette pensée te fait tout drôle. Tu as beaucoup de mal à te dire que tu ne le connais que depuis quelques mois. Tu as plutôt l’impression de le connaître depuis des années. Et pourtant … Machinalement, sans vraiment réfléchir ou même compter les étages, tu arrives devant sa porte. Ton bras se lève et tu vas frapper à la porte quand tu arrêtes ton geste en cours de route. Est-ce que tu as peur ? Probablement. Tu restes un moment ainsi, les yeux rivés sur la porte fermée ; cette porte qui te sépare de cette familiarité qui t’a tant manquée durant cette dernière semaine. Finalement, tu complètes ton geste et ton poing vient s’écraser à plusieurs reprises contre le bois. Une voix se fait entendre : « c’est ouvert. » L’hésitation dont tu as été pris quelques secondes plutôt s’est évanouie et tu tournes la poignée sans y réfléchir à deux fois. Lorsque tu pénètres dans son antre, il se trouve exactement où tu l’imaginais : affalé sur son canapé. Tu esquisses un sourire en refermant la porte derrière toi. Tu ôtes ta veste et te débarrasses de ton sac à dos avant d’avancer vers Cade. Il affiche un sourire béat en t’apercevant et un petit rire se fraye un chemin entre tes lèvres. « J’espère qu’tu m’en as laissé un peu, » lui dis-tu en pointant sa bière du doigt. Il a l’air bien, ça te fait plaisir de le voir ainsi. Machinalement, tu te diriges vers le frigo pour te servir comme si tu étais chez toi. Il en reste, parfait. Ta bière en main, tu viens t’installer à côté de Cade sur le canapé. « Alors comme ça, tu peux plus t’passer d’moi ? » plaisantes-tu en portant le goulot de la bouteille à tes lèvres. Tu savoures la première gorgée comme si tu sortais de prison. Tu ne sais pas pourquoi, mais aujourd’hui, ça te fait vraiment un bien fou. Est-ce lié à sa présence ? Probablement.  

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Rade #5 ♡

Prenant une grande inspiration. Tu as pris ta décision. Ce soir, tu mets tes pensées de côté. Oui tu peux le faire, la preuve t'en es déjà à ta troisième bières. Bon ce n'est pas ce liquide du diable qui va t'aider, oh que non, mais t'en as envie. T'as envie de mettre tes nœuds de côté, de lâcher prise. T'as l'impression de revivre l'époque de tes quinze ans, avec plus de soucis en tête. À cette époque tu n'avais pas à te soucier du fait que … fermant les yeux et buvant une nouvelle gorgée. Non tu n'y penseras pas. Ce soir tu t'es fait la promesse, pas de Ryan. Tu peux le faire. Reprendre doucement le courant de ta vie, avancer. Pourtant t'as pas bougé, tu parles d'un avancement. T'es même pas allé lui ouvrir la porte. Tu t'es juste contenté de gueuler que c'était ouvert… vive l'avancement… Pourtant ta bouche s'étire en le voyant, plaçant un fin sourire sur ton visage. T'as l'air idiot, mais tu t'en moques. Royalement. Est-ce tu vas bien ? Mieux le voyant, mais ça aussi tu t'abstiendras de le dire. Oh que oui. Parce que c'est le bordel dans ta tête. Tout ce que tu as fait aujourd'hui ou ces quarante dernières heures t'ont ramené à lui … encore et encore. Pire qu'un ado en rûte et ça, ça te ressemble pas. Tu n'es pas le genre de mec qui ramène tout à une personne. Pourtant sa présence te fait du bien, elle t'apaise. Tes yeux qui le suivent du regard. « J’espère qu’tu m’en as laissé un peu, » Il fait comme chez lui, ça tu le remarques pas ou à peine. Dans le fond ça t'es égale, même si ça veut dire qu'il se sent bien chez toi. Et que si on prend cette scène en retrait et bien … vous êtes presque comme un 'couple'… presque. Parce que les non dit sont toujours là. Que les mots fusent, mais pas les bons. Il vient prendre place à tes côtés et toi.. toi t'as pas bougé. Toujours avachi sur ton canapé, la tête contre le l'appuie tête. Les pensées qui se mêlent et s’emmêlent au rythme de la musique, mais tu tiens. Tu tiens le coup, tu tentes de maintenir ta promesse. Tu peux. « Alors comme ça, tu peux plus t’passer d’moi ? » Tournant la tête vers lui, cherchant son regard .. « et si c'était vrai ?  » que tu finis par répondre du tac au tac. Laissant un silence s'installer entre vous … Eh oui, et si c'était vrai ? Si tu pouvais réellement plus te passer de lui. Tes yeux qui passent de son regard à ses lèvres, l'espace d'un instant tu revois ses lèvres contre les tiennes. Puis ce frisson que tu as ressenti et … chassant ses idées de ta tête, ton sourire apparaît. « naan pas vraiment, mais tu manquais à mon frigo ... » Il paraît que c'est mieux de cacher ce que l'on ressent … ou pas. Sauf que toi t'as pas encore conscience de tout ce qui déclenche en toi. Buvant une nouvelle gorge. « Je reconnais néanmoins que se fut bien trop calme sans toi. » ta jambe qui bouge un peu, allant rencontrer la sienne. Proximité qui te fait du bien, mais que tu vois pas. Tu le ressens, tu ressens cette petite douceur en toi. Douceur qu'il provoque, que son arrivée à provoquer au fond de toi. Tu te dis juste que c'est l'alcool et le plaisir de voir un visage familier … Alors que soyons honnête, tu ne ressens pas cela lorsque tu vois Sean par exemple … mais chaque chose en son temps. « j'me suis dit que t'avais plus envie d'moi ... » lapsus .. « euh j'veux dire d'me voir ... » Passant ta main derrière ta nuque. Te rendant compte de ta connerie et espérant qu'il n'ait pas capté, mais vu sa tête … Tu hésites entre te lever ou bien rester ici, près de lui, trop près de lui. Oui tu as l'impression de revenir à l'époque des hormones en feu et tu ne comprends rien. « T'as faim ? » Que tu dis pour taire ce blanc, te levant d'un coup et te rendant dans la cuisine, comme ci de rien n'était … Parce que rien n'est, ta langue a juste fourché .. ce qui arrive à tout le monde. Ce n'est pas ton subconscient qui envoie un message… non, bien sûr que non .. tu ne veux pas croire à cette solution qui est pourtant .. évidente. « Alors euh .. jap, italien ou un truc non identifier ... » T'essaies d'occuper ton cerveau comme tu peux. T'as pas faim, mais bon tu l'as invité pour ça après tout … enfin c'est la première raison qui t'est venue en tête …

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Rade #5 ♡

Installé à côté de lui sur le canapé, tu ne te sens pas totalement à ton aise. Quelque chose te dérange et tu n’arrives pas à mettre le doigt dessus. Tu es heureux de le voir, la question ne se pose même pas, mais tu ne sais pas comment te comporter. Tu ne réalises pas que votre dernière rencontre t’a beaucoup refroidi. Depuis le début, tu te dis que quoi qu’il veuille de toi, tu seras là. Une oreille attentive, une épaule pour pleurer, une bouée de sauvetage, un ami, un amant. Peu importe. Pourtant, aujourd’hui, alors qu’il semble avoir fait son choix, tu restes tendu à ses côtés. Tu as l’impression d’avoir été induit en erreur sans jamais en avoir été clairement informé. Tu n’es pas sûr de ce qu’il attend de toi. Tu n’es plus sûr de ce que tu attends de toi, toi-même. Tu te sens perdu. Ta bière retrouve le chemin de ta bouche et tu en savoures chaque gorgée. Cade tourne la tête vers toi, cherchant à planter son regard dans le tien. Tu l’évites habilement. « Et si c'était vrai ? » répond-t-il à ta précédente question avec un sérieux déconcertant. Tu peux déjà prévoir que si tu te sentais perdu en arrivant, ça serait encore pire quand tu le quitterais plus tard. Un silence s’installe entre vous. En temps normal, tu l’aurais comblé pour détendre l’atmosphère, seulement tu n’en fais rien. Tu ne sais pas quoi répondre à ça. « Naan pas vraiment, mais tu manquais à mon frigo ... » finit-il par ajouter. Un sourire se dessine sur tes lèvres. Tu lui as manqué. Il porte sa bière à sa bouche avant de poursuivre : « je reconnais néanmoins que ce fut bien trop calme sans toi. » Il a su attirer ton attention, tu poses finalement ton regard sur lui. Il te regarde en souriant, toujours avachi entre un coussin et l’appuie-tête. Sa jambe vient se coller à la tienne. Ce contact te fait frissonner et tu ne peux t’empêcher de te demander ce qu’il ressent lui. Tu n’arrives plus à le suivre. Un coup, il t’embrasse. Un coup, il te repousse. Un coup, il ne veut pas que tu le laisses. Un coup, il agit comme si de rien était. Un coup, il cherche le contact. Tu ne comprends plus rien à ce qu’il se passe dans sa tête. Quand il s’agit de son frère dans le coma, tu y arrives. Quand il s’agit des relations humaines, avec lui davantage qu’avec les autres, tu es largué. « J’ai eu pas mal de boulot, commences-tu à te justifier, et j’avais un peu trop l’impression d’taper l’incruste. » Ce n’est pas entièrement vrai, mais ce n’est pas entièrement faux non plus. Tu avais besoin de prendre tes distances pour mieux faire le point sur la situation. Au final, tu en es à peu près au même stade. La seule réelle différence est que maintenant tu sais que d’une certaine façon - une qui lui est propre - il tient à toi. Il t’a réclamé aujourd’hui. Tu ne l’y as pas poussé. Tu n’as rien demandé. Et pourtant, il t’a contacté pour que tu passes le voir. Ça ne t’avance pas à grand-chose, si ce n’est à te confondre davantage, mais c’est une petite victoire que tu acceptes sans chercher à comprendre. Tu tentes de te détendre en te laissant infiltrer par la musique. Ça fonctionne en partie. Tu prends de nouvelles gorgées de bière que tu savoures tout autant que les premières, puis tu bascules ta tête en arrière. Tu restes ainsi un instant, contemplant la blancheur du plafond, jusqu’à ce que Cade reprenne la parole. Tu le trouves bien bavard pour une fois. Il parle bien plus que toi aujourd’hui, ce qui en soit est plutôt surprenant. « J'me suis dit que t'avais plus envie d'moi … euh j'veux dire d'me voir ... » Tu te redresses et arques un sourcil. À sa tête, tu peux voir qu’il espère que son lapsus est passé inaperçu, seulement ce n’est pas le cas. Tu es aussi surpris qu’amusé et tu ne peux t’empêcher de lui adresser un sourire en coin. Mal à l’aise, il se lève en direction du frigo. Il te faut plusieurs secondes avant de lui emboiter le pas. Tu avais raison. Plus les minutes passent, plus ton incompréhension augmente. Sentiment que tu n’apprécies pas des masses. « Alors euh ... jap, italien ou un truc non identifier ... » te demande-t-il. Tu peux sentir l’embarras dans sa voix. Et ça te conforte dans ton idée que son lapsus n’était pas innocent. Tu t’approches du frigo et jettes un coup d’œil par-dessus son épaule. Pour l’instant, tu dois admettre que tu n’as pas très faim. À seulement quelques centimètres de lui, tu passes maladroitement ton bras à côté de lui pour désigner l’étage des bières. « Comme tu veux. Pour l’instant, une autre bière, ça m'ira, » lui dis-tu en terminant la tienne cul-sec. Tu recules de quelques pas et t’adosses contre le rebord du plan de travail. Tu l’observes un instant comme si tu réfléchissais à la tournure que pourraient prendre les événements. Finalement, tu penches la tête légèrement sur le côté. « Pour être honnête, c’est pas l’appel d’la bouffe qui m’a attiré chez toi … » lâches-tu comme ça sans préambule. Tu es fatigué de ces non-dits, de cette situation à laquelle tu ne comprends rien, de cette tension dans tes muscles. C’est fini, tu relâches tout. Progressivement, tu redeviens toi-même. Celui que tu as tâché de museler depuis que tu le connais. Le Reid provocateur dont il ne connait que la surface. Tu n’as plus peur de le faire fuir. Mieux, tu sais qu’il ne fuira pas. S’il y a bien quelque chose que tu as intégré au cours de ces derniers mois, c’est qu’il est tout aussi provocateur que toi. Il n’en a juste pas conscience … pas avec toi en tout cas. Tu poses le cadavre de ta bière sur l’égouttoir de l’évier sans quitter Cade des yeux. Il s’est retourné, probablement surpris. Tu te mords la lèvre inférieure. Est-ce que tu as vraiment envie de poursuivre sur cette voie ? Rectification. Est-ce que poursuivre sur cette voie-là est une bonne idée ? Parce que oui, l’envie est là. Trop présente peut-être. « Tu l’sais déjà. Je sais qu’tu l’sais … » Tu esquisses un sourire mutin tout en le fixant de tes yeux noisette. « Sauf que j’ai pas l’impression qu’tu percutes. » Tu marques une nouvelle pause, puis t’approchant de lui jusqu’à laisser un petit mètre entre vous, tu articules bien ces quelques mots : « tu me plais, Cade Braxton. » Ton regard dans le sien, tu maintiens ce contact et cette proximité quelques instants avant de finalement attraper l’une des deux bières qu’il tient dans ses mains et d’aller te rassoir sur le canapé. Comme si de rien était. Comme si tu ne venais pas de lâcher une bombe sur Cade.

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Rade #5 ♡

Est-ce l'alcool ou lui ? En tout cas ce soir, tu as mis de côté tes soucis. L'espace d'un instant, tu mets ta douleur dans une boîte. T'as pas envie d'être ronchon, encore moins mauvais ce soir. Alors pour ça, tu bois. Ce n'est pas la solution, juste celle que tu as trouvé. L'alcool n'est pourtant pas ton ami en ce moment, mais tu t'en moques. Ayant déjà une longueur d'avance par rapport à lui, les mots sortent plus vite ..  Ou alors tu en as envie ? T'en sais rien, toujours est-il que tu parles. Ce qui est une première. D'habitude c'est lui, cette pensée te fait sourire intérieurement .. d'habitude, vous en êtes déjà là .. vous avez déjà vos 'habitudes'. Tu t'en rends pas compte mais pourtant c'est le cas. Le fait qu'il se sente bien chez toi, que sa proximité t'apaise … des petits trucs par-ci, par-là qui font que l'un comme l'autre vous êtes à un tournant. Sauf que toi t'es bien trop coincé dans tes conneries pour voir tout ce qui se passe. Ou alors t'en as pas envie ? Parce que c'est vrai qu'après tout, c'est 'nouveau' pour toi tout ça… Toujours est-il que pour l'heure, tu te sens bien. Trop bien peut-être, au point que ta langue fourche. Voulais-tu réellement dire ça ? Peut-être. Gêné, voilà une première, te cachant de son regard. Si seulement tu pouvais voir son regard, celui qu'il te fait à ce moment même. Le plaisir qui peut se lire dans ses iris. Non, toi tu ne vois rien parce qu'un coup tu as décidé de te relever. Tu n'as même pas ricocher sur sa remarque qu'il avait l'impression de déranger. Ce qui est faux. Il te dérange pas, bien au contraire. Non, sur cette partie, tu t'es tu. Étrange. Sachant que ce soir tu as le bagout. Perturbé, tu te rends à la cuisine, cherchant un moyen comme un autre de faire diversion. Sauf que tes paroles ne sont pas tombés dans l'oreille d'un sourd, oh que non. Son souffle qui vient se poser sur ta nuque. Ça tu t'y attendais pas. Pas du tout même, baissant ton regard vers le bac à légume. « Comme tu veux. Pour l’instant, une autre bière, ça m'ira, »  Sentant un frisson te parcourir l'abdomen, lorsque son bras frôle le tien. Ce geste plus le souffle, ton corps se tend. T'aimerais comprendre ce qui se passe. Tu as vraiment l'impression de revenir un adolescence… D'un côté tu aimes ça, mais d'un autre, pas vraiment. Tu ne sais pas pourquoi. Pas à cause de lui, juste que tu es dérouté par tout ça. Qu'une partie de toi, gueule que ce n'est pas le moment. Que tu ne peux pas songer à ça. Et une autre, elle te dit juste de foncer, de voir ce qui se cache derrière tout cela .. En gros cette voix dit à l'autre de la fermer… laquelle tu vas écouter ? Tel est la question. Pour l'instant tu ne sais pas, tu essaies de garder un peu de contrôle. Ce qui n'est pas mince à faire.  « Pour être honnête, c’est pas l’appel d’la bouffe qui m’a attiré chez toi … » Pause. Oui tu te poses, tu ne sais pas quoi faire. Tu tiens les bières à la main, tu hésites à te retourner, lui faire face. Finalement, tu viens capter son regard, parce que t'es intrigué. T'as envie de savoir la raison de sa venue. Une partie de toi, sait. Elle sait, mais elle se tait. Elle se tait parce que tu lui dis de se taire. Que tu ne veux pas voir la réalité. Non tu préfères ton abysse, ta souffrance. Parce que tu penses que tu ne mérites que ça, juste ça. Alors que lui te proposes autre chose… et ça, ça tu veux pas encore le voir. Ton regard pendu au sien, ton dos contre le meuble. Cette proximité te plaît, aussi étrange que cela puisse paraître. Tu sens ton souffle se couper l'espace d'un instant lorsqu'il s'approche de toi, juste pour déposer la bouteille… Tu étais parti autre part. Te raclant la gorge, tentant de reprendre le contrôle de tes émotions et bien plus encore. « Tu l’sais déjà. Je sais qu’tu l’sais … » ne perdant pas une miette de ce qui se passe. Ton regard toujours dans le sien et lui qui prend un malin plaisir à te faire poiroter. La suite te fait peur … « Sauf que j’ai pas l’impression qu’tu percutes. » te raclant la gorge, ton cœur qui s'accélère. Tu ne sais ce qu'il cherche à faire. Si c'est te tuer, c'est bientôt le cas. Son regard dans le tien, ses lèvres proche des tiennes. « tu me plais, Cade Braxton. » qu'il te sort ainsi, avant de s'écarter et de te laisser de nouveau respirer. Ça tu l'avais pas vu venir. Oh que non. Perdu, confus, déglutissant l'annonce, tu ne bouges pas. Restant stoïque, telle une statue de pierre. C'est le choc de la bière au sol qui te ramène à la réalité. Atterrissant sur ton pied, t'éclaboussant sur tout le long au passage… « merde » que tu finis par dire pour tuer ce monologue de silence.. qui vient de se passer de côté. Claudiquant un instant, tu pars à la recherche d'un truc pour essuyer. Tu lui en donnerais des bombes. Oui car ce qu'il vient de t'annoncer et que tu es doucement en train de digérer, ça fait l'effet d'une bombe pour toi. Rajoutons la bière, le tour est joué, il a réussi… balançant le torchon et posant tes mains aux extrémités de l'évier. Faisant le vide dans ton esprit, mais rien ne se passe … d'un coup sec tu te retournes et te diriges vers le salon. Venant te poser à côté de lui, ton regard dans le sien. Ta chemise un brin trempée, mais dont tu te moques. « prouves-le » que tu sors … Oui tu as mis ton cerveau en mode off. Il était temps. Tu ne vas pas plus loin. Tu bloques ton regard dans le sien. S'il est provocateur, tu peux l'être aussi .. il réveil en toi un truc. Un truc enfoui depuis bien trop longtemps. Tu ne sais pas ce que s'est .. t'as envie de savoir. La seconde voix a gagné apparemment … puisque tu laisses de côté ta noirceur. Non ce soir, tu te concentres sur lui. Sur ce qu'il vient de te dire … tu ne le quittes pas d'un pouce. Lui arrachant même sa bière des mains et en prenant une gorgée. Tu attends … sans cligner des yeux. Toi aussi tu peux le faire.

You still owe me a reason

Rade #5 ♡

Tu as l’impression que les mots sont sortis plus rapidement qu’ils ne l’auraient dû. Pourtant, tu n’en regrettes pas un seul. Tu as terminé de te cacher. Tu laisses enfin ta muselière au placard. Et bon sang, ça te fait un bien fou. De nouveau assis sur le canapé, tu relâches la pression et penches ta tête en arrière, un sourire attaché à tes lèvres. Tu revois sa tête quand tu lui as dit ces quelques mots. La surprise dans son regard. Sa bouche entrouverte. La bière qui s’est échappée de ses mains pour s’écraser sur le sol. Il ne le sait peut-être pas encore, mais tu lui plais. Tu en es maintenant persuadé. Et ça, ça t’enlève un poids. Tu as enfin l’impression d’aller quelque part. Ce n’est pas comme quand tu l’as embrassé et qu’il ne savait pas quoi faire entre t’embrasser à son tour ou te repousser. Non, là, c’est différent. Tes mots ont un impact sur lui. Tu l’as vu. Il a peut-être un peu d’alcool dans le sang - sûrement plus que toi en tout cas - mais tu y crois vraiment. Tu l’entends jurer depuis la cuisine. Tu restes un moment immobile les yeux fermés à savourer cette nouvelle impression de liberté. Tu sais qu’elle ne durera pas bien longtemps. Tu connais Cade. Vous ne pouvez pas avancer sans reculer par la même occasion. S’il y a bien quelque chose que tu as saisi, c’est ça. Ça ne te plait pas, et c’est le moins que l’on puisse dire, mais tu l’acceptes. Pour l’instant tout du moins. Bientôt, il revient prendre place à côté de toi sur le canapé. Tu te redresses et rouvres les yeux. Assis à tes côtés, il t’observe d’un air nouveau. Tu peux voir de la malice dans son regard et ça ne t’effraie pas le moins du monde. « Prouve-le, » te dit-il finalement. Tu laisses échapper un rire surpris alors que tu arques un sourcil. N’est-ce pas déjà évident qu’il te plait ? Apparemment, pas à ses yeux. Sans te quitter des yeux une seule seconde il s’empare de ta bière et la porte à ses lèvres. Tu te mords l’intérieur de la joue. Tu aimes le fait qu’il réponde à ta provocation. Tu aimes qu’il se prenne au jeu. Tu aimes qu’il n’ait pas l’air perdu pour une fois. Confiant. C’est le mot. Tu l’as rarement vu aussi confiant dans ce genre de situation. Tu en viens à te demander ce qu’il se passera si tu l’embrasses. Est-ce qu’il perdra de nouveau sa contenance ? Est-ce qu’il ne saura plus ce qu’il veut vraiment ? Est-ce qu’une nouvelle bouteille rencontrera son mur ? Tu te souviens encore très nettement de la bouteille de téquila s’écrasant contre le plâtre blanc. Tu aurais probablement dû prendre peur ce soir-là. Pourtant, tu n’as pas bougé d’une semelle. Tu t’es contenté de l’observer, les mains dans tes poches. Tu ne crains rien. Tu le sais. Peu importe sa réaction, tu n’as pas peur de lui. Malgré tout, tu hésites. Cette situation t’amuse et tu trouverais bien trop facile de céder aussi facilement à sa subtile requête. Tu en as envie cela dit. Sacrément envie. Un sourire s’est installé au coin de tes lèvres et il ne semble pas vouloir s’en aller. D’un simple geste, tu récupères ta bière et en bois quelques gorgées avant de la poser sur la table basse. Son regard ne te quitte pas d’une semelle et il en va de même du tien. « C'est vraiment nécessaire ? » lui demandes-tu en te rapprochement doucement de lui. Tu peux sentir tes poils s’hérisser sur ta peau, les battements de ton cœur s’accélérer, ton souffle se couper. Cependant, tu marques une légère pause pour détailler son visage. Il te semble différent. Moins soucieux, plus attentif. Tu ne pensais pas que tes mots auraient un tel impact sur lui. Oh ça non, sinon ça fait bien longtemps que tu les aurais prononcés. Tu te penches un peu plus, jusqu’à frôler ses lèvres avec les tiennes. Tu meurs d’envie de plaquer ta bouche contre la sienne, seulement tu n’en fais rien. Pas tout de suite en tout cas. Ta lèvre inférieure touche la tienne et tu frissonnes. Tu es presque sûr qu’il l’a senti. « Est-ce que ça suffirait si je t’embrassais là maintenant tout de suite ? » lui demandes-tu dans un murmure sans prendre la peine de te reculer ne serait-ce de quelques millimètres. Le revers de ta main rencontre sa jambe et tu souris, toujours ton regard planté dans le sien. Il craquera avant toi.

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Rade #5 ♡

Noir complet. Tu fermes ton esprit. Tu fais le vide dans ton esprit. Ce soir tu l'as mis en off. Ce soir tu penses à toi. C'est pour ça que tu as à présent ton regard dans le sien. Que tu joues avec lui. Une impression de déjà vu, l'ancien Cade est dans la place. Celui qui a confiance en lui, qui sait ce qu'il veut. Ce que tu veux à ce moment précis ? Lui. Et ça tu le sens au fond de toi.. ses mots qui résonnent dans ta tête.. cette envie qui est apparue lorsqu'il a frôlé ton corps quelques minutes plus tôt. Là tu en es sûr. Tu n'as plus de doute. Tu as mis cela au placard. Tu ne penses plus. Tu agis. C'est bien la première fois depuis des mois que tu es ainsi. Et cela te fait du bien, tu penses pour toi. Aucune culpabilité et pas de regret … du moins pour l'instant. Tu ne songes à rien, juste le jeu. Ton regard dans le sien, ses lèvres que tu as envie de sentir de nouveau sur les tiennes. Cette bière que tu attrapes à la voler. Te souvenant que la tienne a finis au sol à cause de sa bombe. De ses mots qui sont dans ton esprit. Tu lui plais. Il vient de te le dire cash. Mot pour mot. Tu ne t'y attendais pas. Absolument pas, mais ça te fait du bien. Ses mots qui parcourent ton esprit, qui se font une place ailleurs que dans ta tête. Seulement ça, tu en as pas encore conscience. T'as pas conscience que ce gars s'est infiltré bien plus loin que dans ton esprit … il a su toucher une partie de ton âme et une autre partie. Une partie que tu as fermé depuis un moment, de peur de souffrir .. une partie qui renaît doucement, mais ça t'en as pas conscience. Oh que non. Sa main qui frôle à nouveau la tienne, il ne te quitte pas du regard. Littéralement vous vous bouffez du regard. Qui cédera le premier. Toi ? Lui ? Qui sait. Tu te retiens parce que t'aimes ça. T'aimes la provocation et tu sens qu'il va de même pour lui… il suffit de voir son acte. « C'est vraiment nécessaire ? » tes pulsations s’accélèrent … tu tentes de garder le cap. Ne pas flancher. Il est doué que tu penses, mais tu n'as pas encore dit ton dernier mot. Proche de toi, bien trop proche. Ta respiration se coupe durant quelques secondes. Tu ne le quittes pas du regard. Bon sang qu'il va avoir ta peau s'il continue. Ne pas flancher, voilà ce que tu te répètes. Ton cœur qui bat de plus en plus vite. Et puis ses frissons qui apparaissent lorsqu'il te touche légèrement. Un frisson qui l'a aussi touché. Gardez le contrôle. Trois petits mots que tu ne cesses de te répéter. Ta respiration se fait de plus en plus intense et son contact.. ce putain de contact que tu sens. Ce regard qu'il a … « Est-ce que ça suffirait si je t’embrassais là maintenant tout de suite ? » ta gorge qui se racle. Il est doué tu en as la preuve. Tu as trouvé un adversaire à ta hauteur. Ça te plaît. Pas qu'un peu. Ton corps tressaille. Tu détestes flancher le premier. Tu as horreur de ça, mais là … vous restez un instant ainsi. Tu peux lire dans son regard qu'il sait.. il sait que tu ne tiendras pas longtemps. Pourtant tu ne flanches pas, pas encore. Tes lèvres bougent légèrement, un sourire apparaît sur ton visage. Ce petit frôlement de lèvre, tu ne le perds pas du regard. « j'pense que tu peux faire mieux que ça ... » que tu lui balances,  bougeant ton corps légèrement. Te rapprochant un peu plus de lui. Ta main qui vient passer sur le côté du canapé, touchant son épaule. L'impression que le temps se fige. Il n'y a plus que vous. Juste vous. Un moment. Puis deux. Qui cédera … tu baisses légèrement le regard.. ton corps faiblit légèrement puis d'un revers de main tu choppes sa nuque l'attirant contre toi. Choppant ses lèvres. Parce que t'en as envie. Que tu ne contrôles plus rien. Que vos langues dansent ensemble. Bon sang que ça te fait du bien. Tu te sens vivant. Réellement bien. Oubliant tout. Absolument tout. Il n'y a que vous. Juste vous. Ton autre main qui vient rencontrer la sienne. Son corps qui se penche sur toi. Tu ne dis rien. Tu te laisses agir. Entre deux baisers tu finis par murmurer « t'auras ma peau ... » avant de l'attirer plus contre toi. Parce que vous arrivez plus à vous contrôler. Que c'est plus fort que vous. Parce que vous en avez tous les deux envie et pas qu'un peu. Ton téléphone glisse de ta poche, mais clairement : tu t'en moques. Tu savoures ce moment. Sa main sur ton torse. Impossible pour toi de décoller tes lèvres des siennes. Commençant à lui retirer son tee-shirt. Pris dans l'action. L'envie est là, partagée des deux côtés. Oh que oui … t'as succombé, tu t'es fait prendre. Est-ce que tu regrettes ? Absolument pas. Tu sais que si c'était à refaire, tu le referais. Ses lèvres salé par la bière. T'es bien. Foutrement bien.

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Rade #5 ♡

Tu as eu des moments intenses avec Cade, ce n’est pas le premier et tu te doutes que ça ne sera pas le dernier, pourtant, celui-là, tu sais qu’il est différent des autres. Tu te sens … Tu ne sais pas comment tu te sens. Incapable de mettre des mots sur toutes ces émotions qui t’envahissent, tu ne sais plus rien. Tu oublies tout. Pris dans ce moment - dans votre moment - tu perds pieds. Perdu entre réalité et fantasmes, c’est comme si le temps s’était totalement arrêté autour de vous. Toi, à seulement quelques centimètres de lui, tes lèvres frôlant les siennes, tu joues. Tu pourrais te poser la question que n’importe qui se poserait probablement à ta place : qui craquera le premier ? Pourtant, ce n’est pas le cas. Cette question est à des années lumières de tes pensées. Tu connais déjà la réponse. Lui. Tu te connais. Tu es au contrôle et ça te fait un bien fou. Tu ne t’es pas senti comme ça depuis des lustres. C’est presque comme si tu prenais enfin ta revanche sur toutes ces fois où tu n’avais pas la moindre idée de ce que tu fabriquais avec lui. Et bon sang, ce que ça te fait du bien ! Un sourire mutin sur les lèvres, tu attends qu’il flanche - parce que tu sais qu’il va flancher, ce n’est qu’une question de temps. Tu es tellement fier de toi. Ça te demande beaucoup de volonté tout ça, mais s’il y a bien quelque chose dont tu n’as jamais manqué, c’est bien de volonté. « J'pense que tu peux faire mieux que ça ... » murmure-t-il dans le peu de distance qui vous sépare. Un nouveau frisson te parcourt l’échine et ton sourire s’intensifie. Tu es bien. Juste … heureux. Son bras passe derrière tes épaules et tu le sens presser son corps contre le tien. Il te titille. Tu sais qu’il va craquer, tu le sens. Mais il n’en rend pas la tâche plus aisée pour toi. Oh ça non. Il joue avec toi et ça te plait tellement. Tu n’as jamais eu autant l’impression d’être à ta place avec quelqu’un. Comme si c’était écrit … sauf que ça ne l’est pas, parce que tu ne crois pas à ces choses-là. Personne ne joue avec ton existence. Tu es le seul maître de ton destin - que tu crois … Puis, soudainement, sans que tu n’aies le temps de réagir, tu sens le dos de sa main contre ta nuque qui t’attire contre lui. Tes lèvres rencontrent plus franchement les siennes. Une fois, deux fois … Cette fougue. Ce désir. Tu les sens tourbillonner en toi comme une tornade dans un verre d’eau. Tu n’as qu’une seule envie : que cet instant ne se termine jamais. Entre deux baisers, tu peux l’entendre te murmurer un « t'auras ma peau ... » qui t’arraches un sourire. Ça ne semble peut-être pas grand-chose, pourtant, pour toi, ça vaudrait presque tout l’or du monde. Que ce soit intentionnel ou non, il t’avoue enfin que tu as de l’ascendant sur lui et ça n’aurait pas pu te faire plus plaisir. Pour la première fois dans votre … relation - parce que oui, c’est une relation … peu importe son type - tu n’as plus l’impression d’être tout seul à vous pousser vers l’avant. Tu le ressens comme un véritable pas dans la bonne direction. Et quoi qu’on en dise, ça n’est pas insignifiant quand il s’agit de Cade Braxton. Cependant, tu le connais … dans le fond, tu sais que ça n’est jamais aussi simple avec lui. Qu’un pas en avant entraine toujours cinq pas en arrière. Mais tu n’y penses pas. Pas cette fois-ci. Tu es bien trop pris par ce qui est en train de se passer pour pouvoir penser clairement … ou penser tout court. Tu lui rends ses baisers avec ardeur sans réaliser que ses mains glissent sous ton t-shirt pour t’en débarrasser. Tes doigts contre son torse, tu peux sentir des picotements dans chaque partie de ton corps contre le sien. La situation s’accélère et vous pouvez tous les deux deviner où est-ce qu’elle va vous mener. Un objet relativement dur entre en contact avec ton genou mais tu ne t’en préoccupe pas, passant tes mains sur sa peau brûlante. Puis l’objet se met à vibrer. Quelques secondes. Puis à nouveau. Si tu ne t’en préoccupes pas tout de suite, tu finis par réagir à la troisième série de vibrations. Quelqu’un cherche désespérément à joindre l’un d’entre vous. À contre cœur, tu mets fin à votre échange de salive et attrapes le téléphone toujours calé entre le canapé et ta jambe. Celui de Cade. Tu le lui tends. Il te regarde sans comprendre au début, tout juste sorti de cette espèce de transe dans laquelle vous étiez tous les deux ne serait-ce que quelques secondes plus tôt, puis s’empare de l’appareil qui se remet à vibrer. Incapable de t’éloigner davantage, tu restes à côté de lui, vos corps collés l’un à l’autre comme si vous cherchiez à fusionner.

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Rade #5 ♡

Ses lèvres contre les tiennes. Tu as craqué. Tu le savais tout autant que lui, tu craquerais. T'as tenté de résister, mais faible tu es. Étrangement ça te plaît de te laisser faire pour une fois. Enfin si on peut dire cela se laisser faire, tu le voulais tout autant que lui. Ses lèvres, tu mentirais en disant que tu n'y as pas songé. Ce soir tu oublies tout, tu as mis ton cerveau en mode off et bon sang que ça te fait du bien. Tu sens un truc grandir en toi. Ne contrôlant plus tes gestes, tu t'en moques de la suite. Tu savoures ce moment, ce délicieux moment. Ne te posant pas de question, comme par exemple embrasser un homme, vouloir d'un homme. Nouveauté pour toi, mais à tes yeux ce n'est pas juste un homme. C'est Reid. Lui et juste lui. Ce gars qui a su se faire une place dans ta vie et pas que… ce gars qui se trouve au dessus de toi. Ce gars qui te fait perdre la raison. Celui que tu désires à l'heure actuelle. Tout comme lui, vos gestes se font plus passionné, plus intense. Vous en avez tous les deux envies et plus rien ne vous retient. Pourtant c'est vous … et on ne peut pas dire que la chance soit de votre côté depuis le début. Oh que non. Elle est plutôt de l'autre côté, ses mains sur ton torse, brûlant. Tu brûles pour lui, pour qu'il continue. Tu t'en moques de la suite ou même de ce qui se passe à ce moment précis dans une autre chambre. Ce soir tu as décidé de revenir à ce que tu connais. Quelque part à ce que tu es. Laissant parler ton instinct premier. Qu'importe les aléas. Son tee-shirt qui vole, ton téléphone qui tombe. Qu'importe t'es bien, trop bien … parce que rien ne peut être beau éternellement. Sa vibre, encore, mais t'es trop absorbé par ses lèvres, ses gestes. Lui, rien que lui. T'as pas envie que ce moment s'arrête et pourtant .. pourtant il se détache de toi. Tu ne comprends rien. Fronçant les sourcils, là t'es perdu. Il reste cependant près de toi et te tend un objet. Tu es à des années lumières de la réalité, toi t'avais envie que d'une chose … lui. Et il le sait. T'avais pas envie que votre moment s'arrête. Il te faut un petit moment avant d'attraper l'objet en question, prêt à incendier la personne à l'autre bout du fil. La voix de ta belle sœur raisonne dans tes oreilles. Elle parle, vite, trop vite. Tu comprends à peine ce qui se passe. « sawyer … attend » tu te redresses, le décalant de toi. Sortant de votre bulle et à contre cœur. Passant une main dans tes cheveux, t'essaies de comprendre ce que ta belle sœur te raconte. Elle te sort tout un charabia médicale et puis les mots s'enchaînent et forment une phrase dans ta tête. Ta gorge se serre, la voix de Sawyer s'éloigne, mélangé à celle de Reid. Tu n'entends plus rien. L'objet ou du moins ton téléphone vient s'écraser au sol, la voix de Sawyer qui continue. T'appelant. Toi tu n'es plus là. Enfin tu es là, mais plus connecté au réel. Elle a dit ses mots, ceux que tu avais besoin d'entendre depuis longtemps. Trop longtemps ? Tu ne sais pas. Tout s'enchaîne dans ta tête à une vitesse, peut-être trop rapide. Tu te lèves d'un coup et te diriges vers l'évier. Rendre ce qui se passe en toi. Les mots sont toujours là pourtant .. « ryan est réveil » trois petit mots. Juste trois mots, qui tournent dans ta tête. Tu t'affoles, paniques. Cherchant tes clefs, une veste, qu'importe. T'oublies l'espace d'un instant que tu n'es pas seul. Tu tournes en rond tel un poisson dans son bocal ou un animal qu'on a enfermé. Les voix fusent au loin, mais tu n'entends rien. Et puis .. la réalité te frappe. Sa main sur ta joue, lui en face de toi. Les clefs qu'il te prend. Tu tentes de te ressaisir, mais c'est dur, tu finis juste par planter ton regard dans le sien. Ton palpitant se calme rien qu'en le regardant … « mon frère … il … réveillé... » que tu finis par dire. Parce que c'est réel. Tu l'a dit, à présent c'est vrai. Sauf que tu as besoin de le voir de tes propres yeux. Et comme s'il savait, comme s'il comprenait, il t'aide. Il te parle. Tu comprends à moitié, juste qu'il va t'y conduire. Parce que tu n'es pas en état, mais que tu t'en fous. Ryan est réveillé …