AccueilAccueil  RechercherRechercher  MembresMembres  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  

contexte › island bay ressemble à n’importe quelle petite ville côtière de nouvelle-zélande, mais il n’en est rien. en bordure de wellington, à une trentaine de minutes en voiture, se trouve un parfait petit endroit où se mélangent étroites maisons en location et grandes villas de propriétaires fortunés. c’est un endroit où il fait bon vivre, du moins d’apparence, puisque comme on sait, l’herbe semble toujours plus verte de l’autre côté de la clôture. tous les habitants d'island bay se sentent ici comme à la maison, en quelque sorte. mais n’en est-il pas autrement de leurs voisins ?
avril 2024
12° - 19° // le vent est de retour à ib..
initiales interdites. › personnages inventés de 25 ans minimum. › 3 ans de différence entre l'avatar et l'âge du personnage. › 15 lignes minimum par rp › un rp par mois.


vous voulez vivre à center bay ? sans trop payer ?
cette colocation devrait vous ravir !

jouer de la musique est votre passion, venez rejoindre ce groupe de musique.
Le Deal du moment : -40%
-40% sur le Pack Gaming Mario PDP Manette filaire + ...
Voir le deal
29.99 €

 

 Sans l'amour de ses enfants, quel mortel voudrait être père ? [Anna]

Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité
Anonymous
ONGLET 1
ONGLET 2

MessageSujet: Sans l'amour de ses enfants, quel mortel voudrait être père ? [Anna] (#)   Sans l'amour de ses enfants, quel mortel voudrait être père ? [Anna] EmptyLun 11 Sep - 13:53

Sans l'amour de ses enfants, quel mortel voudrait être père ?
Ezra & Anna



Je déambulai dans les rues, sans trop savoir où j’allais. Je n’avais pas pris de carte, comptant d’avantage sur ma mémoire défaillante pour me guider. Je n’en sais rien, peut-être me restait-il de vagues réminiscences enfouies tout au fond de mon être et qui sauraient me guider pour avancer sur les pas de mon passé. Mais rien. Aucun de ces immeubles, de ces squares, de ces carrefours ou de ces avenues ne me rappelaient quoi que ce soit. J’étais un étranger dans ma propre ville, celle où j’avais vu le jour et où j’avais grandi, connaissant autrefois les moindres recoins. Island Bay n’avait aucun secret pour moi, et pourtant on aurait dit que le journal intime de cette ville s’était refermé, cadenas apparent, pour m’empêcher de relire la moindre ligne de ses pages.
Aujourd’hui était mon jour de repos au commissariat, et la semaine avait été épuisante. Bien que pour le moment j’ai le droit à des horaires aménagés après la reconnaissance en cours de mon handicap que, j’espère, être momentané, j’avais repris doucement mes activités et faisais fonctionner mon cerveau à fond pour me remettre à la page des énigmes en cours. Vols, viols, pour le moment je m’occupais de tout ce qui pouvait mettre mes lacunes à l’écart, spatiales notamment. J’avais eu l’habitude à plus de mouvements, comme des braquages, mais le dernier m’avais laissé un goût amer alors que je m’étais pris une balle en plein crâne, et étais tombé dans le coma pendant dix-neuf longues années. Pour le moment alors on essayait de me préserver, de me mettre hors du danger et, accessoirement, de m’évaluer afin de voir si j’étais toujours en capacité d’être inspecteur de police. Et ça, je comptais bien le prouver. Mieux, j’espérais même aller plus loin dans les grades, et prouver à tous que cette « pause » que j’avais eue n’était qu’un passage à vide dans une vie bien chargée. Je saurai être un super flic, et ma mémoire me reviendrait. Si ça n’était pas le cas, ça n’est pas grave. Plan B : me reconstruire une vie et combler mes oublis par des moyens tous simples : post-its, marche dans la ville pour me repérer, et les choses reviendraient. Ce que j’étais foncièrement n’avait pas changé : j’étais toujours le même, têtu, volontaire, fonceur et réfléchi alors pourquoi ne serai-je plus ce que j’avais été ?
Je traversai l’artère principale de la ville, me dirigeant vers le centre, selon ce que m’indiquaient les panneaux. Je leur faisais confiance, à eux, et si jamais je venais finalement et surtout bêtement à me perdre, j’avais pris de l’argent sur moi afin de faire appel à un taxi pour rentrer. Et au cas où ma mémoire me lâche une nouvelle fois, j’avais pris un papier que j’avais glissé dans la poche de ma veste de costume noir mise par-dessus une chemise blanche et un jean noir parfaitement ajusté, où j’avais marqué mon adresse. Etant donné que je glissai bien souvent mes mains dans mes poches, je n’aurai aucun mal à tomber dessus si j’en avais besoin.
Je lâchai finalement un soupir, une fois arrivé en plein centre. Autour de moi se dressaient des immeubles, une quantité colossale de magasins plus ou moins de grandes marques, ainsi qu’un parc. D’abord, je fis le tour des échoppes, laissant mon regard bleu d’azur, se poser tour à tour sur chacune des marchandises. Souvenirs pour touristes, restaurants et bars, je m’arrêtai un instant dans une petite épicerie pour prendre une bouteille de May Tea au citron et une petite boîte de cookies pour me faire un petit plaisir. Sortant de là, je me décidai à aller faire un tour au parc pour manger et boire tranquillement, et pénétrai dans les lieux en dépassant l’immense grille du portail de ce parc. J’en fis le grand tour paisiblement, mangeant trois petits cookies avant de refermer la boîte, observant le petit cours d’eau qui traversait l’endroit. Finalement, je décidai de me poser sur un banc, et m’installai confortablement sur celui-ci, les jambes croisées, le dos confortablement posé sur le dossier. Je regardai autour de moi en prenant une gorgée de thé glacé au citron, mon parfum favori me souvenais-je. C’est idiot comme on peut se souvenir de détails aussi stupides et insignifiants, et oublier l’essentiel. Tout à coup, des rires d’enfants retentirent derrière moi. De joyeux bambins couraient, tandis qu’une petite fille brune aux yeux bleus d’environ quatre ou cinq ans était assise sur l’herbe, en train de faire un collier de fleur. Les garçons, plus excités et une seconde petite fille garçon manqué couraient dans tous les sens en riant, se jetant des poignées d’herbe et s’agrippant aux vêtements des autres en criant « chat, c’est toi qui est ! ». Silencieux, j’observai cette gamine assise, et me mis à m’imaginer auprès de Clarke et de ma propre fille qui grandirait petit à petit. J’avais tout loupé de sa croissance, l’ayant quitté si je puis dire à l’âge de ses deux ans à peine. Je l’imaginais faire ce collier de fleurs pour sa mère qui serait à mes côtés, m’appartenant encore. Si on peut utiliser le verbe « appartenir », car personne ne nous appartiens vraiment. Mais aujourd’hui je n’avais toujours pas revu Jade, et ma femme, elle, était au bras d’un autre. J’observai cette petite fille, silencieux, jusqu’à ce qu’elle lève ses beaux yeux vers moi. Des yeux bleus, grands et intenses comme ceux de Jade autrefois. Mon cœur se pinça à cette image et je lui fis un léger et doux sourire avant de tourner la tête et de fermer un instant les yeux, le cœur endoloris, souffrant pour tout ce que j’avais manqué, et ce en l’instant d’une seconde. Une balle longée en pleine tête en une seconde, et votre vie se trouve changée à jamais. Si tant est que vous surviviez.
Tout ce que j’espérais, c’était que la jeune femme qui accompagnait tous ces mômes ne me prendrait pas pour un pervers pédophile à observer ainsi cette gamine… Ça n’était clairement pas ce que j’étais. Après tout, je ne suis qu’un père absent à qui sa fille manque cruellement…


Dernière édition par Ezra Kennedy le Mar 3 Oct - 21:38, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
ONGLET 1
ONGLET 2

MessageSujet: Re: Sans l'amour de ses enfants, quel mortel voudrait être père ? [Anna] (#)   Sans l'amour de ses enfants, quel mortel voudrait être père ? [Anna] EmptyMar 12 Sep - 2:34


L’avantage avec le retour du printemps sur la ville, c’est que je peux emmener les enfants que je garde en balade au parc. Ce qui est le programme de cette après-midi alors que, consciencieusement, je prépare déjà le goûter pour seize heures. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, je me ne me contente pas de glisser quelques paquets de biscuits, en plus du jus d’orange/lait, dans les sacs. Non. Je profite de la sieste des tout petits pour préparer quelques cookies maison qui seront - avouons-le, nettement plus sain pour leurs santés. Certes, c’est du travail supplémentaire, je le concède. Toutefois, cela ne me gêne pas. J’adore la cuisine alors, même si j’ai dû m’y mettre très jeune pour aider mon père qui rentrait tard de son travail, j’aime à penser qu’en vieillissant c’est également devenue une passion. Une passion au même titre que celle d’écrire pour un forum RPG – par exemple, ou encore de m’occuper de ces enfants qui ne sont pas les miens. Sentant déjà la bonne odeur de la pâte à biscuit qui commence à se propager dans la cuisine, je vois une petite tête brune surgir dans l’entrebâillement de la porte. Souriant à la jeune demoiselle, je sais déjà parfaitement ce qui l’a poussé à quitter le salon où elle regardait un dessin animé. Toutefois, je m’amuse à faire celle qui ne comprend pas en lui demandant malicieusement. « Un soucie choupette ? » Je donne toujours des petits surnoms affectifs aux enfants sous ma garde. C’est une façon pour moi de briser l’aspect professionnel de notre relation. Leur faire comprendre qu’au delà d’être payée par leur parents pour m’en occuper, je suis aussi très attaché à eux. Ce qui n’est pas très professionnel, j’en conviens. Or, à leurs jeunes âges, ils s’en fichent plutôt pas mal. Eux, ils profitent surtout de l’aspect positif de cette méthode qui contribue à les rendre heureux. Et pour avoir eu une enfance très solitaire, exempte d’affection de la part de ma mère qui ne me voyait que comme un vulgaire modèle de son agence, je sais que tout manque d’attention d’un parent peut être compensé par celui d’une nounou. Nounou que je n’ai pas eue – soit dit en passant. Moi j’ai surtout eu le droit au bon vieux précepteur sévère qui – si je me trompais, tapait violemment sur la table avec sa règle. *Rires* Vous n’imaginez pas le nombre de fois où j’ai fais des bonds sur ma chaise à cause de ça. *Rires à nouveau* Mais bref. Pour en revenir à l’instant présent, Emma me répond timidement. « Non. » Avant de lorgner sur le plan de travail en quête de son graal : la pâte crue. Je la trouve particulièrement adorable en faisant ça. Tellement que je ne peux contenir un petit rire attendri, avant de prendre le cul de poule sur le plan de travail pour lui montrer ce qu’il contient. Ces yeux se mettent à briller d’une lueur de joie alors qu’elle me rejoins avec empressement. Or, avant qu’elle ne puisse glisser son index à l’intérieur, je lui rappelle avec tendresse. « Avant, il faut te laver les mains. » Sitôt dit, sitôt elle  s’empare du petit banc qu’elle place devant l’évier, prête à chasser toutes les impuretés présentes sur ses petites mains. Tâche que je l’aide à exécuter immédiatement, vu son jeune âge, pour que se soit parfaitement accomplie. Une fois que nous sommes certaines qu’elles sont bien propres, je la laisse les essuyer, puis l’installe sur la chaise haute pour qu’elle puisse dégustée tranquillement le reste de pâte. Le baby-phone m’appelant à la rescousse, j’attends tout de même que les cookies soient hors du four pour quitter la cuisine. Immédiatement, je regagne la chambre à l’étage où je m’occupe des deux jeunes enfants se réveillant à peine de leurs siestes. C’est tout un rituel. Je me désinfecte bien les mains comme du temps où j’étais encore infirmière, avant de changer leur couche tour à tour, et de les vêtir chaudement pour la balade. Une fois ceci fait, je les emmène au rez-de-chaussée où je les installe dans la poussette double. Désormais, je n’ai plus que dix minutes devant moi pour quitter la maison. Pourquoi ? Hé bien pour éviter une crise des deux petits qui ne supportent pas longtemps d’attendre d’être en mouvement. Rapidement – donc, je regagne à nouveau la cuisine où je nettoie la bouche ainsi que les mains d’Emma, puis achève de préparer les sacs pour la sortie. Ensuite, c’est au tour de la petite demoiselle d’être couverte chaudement, avant que l’on regagne la rue. Presque dix minutes. Je m’améliore toujours plus, dis-donc.
Un trajet en bus plus tard, j’arrive enfin au parc en compagnie des petits qui s’impatientent de pouvoir jouer. Comme d’ordinaire, je me trouve une place non loin de l’air de jeu, au soleil pour profiter de sa chaleur timide, où j’installe une grande couverture avant d’y déposer Adrian et Mélanie qui ne savent pas encore très bien marcher. Je leur donne leurs jouets en m’installant à mon tour. Désormais, mon travail consiste à les surveiller tout en profitant de l’instant. Au bout d’une vingtaine de minutes, je sors un roman que j’ai embarqué avec moi, pour reprendre la lecture où je l’ai laissée ultérieurement. A intervalle régulier, j’observe les enfants pour m’assurer qu’ils sont toujours bien présents, et particulièrement la petite Emma qui est plus éloignée que les autres. Et contre attente, ce n’est pas elle qui essaye d’échapper à ma vigilance mais bien la petite Mélanie qui s’est redressée sur ses jambes avec l’aide du banc, pour approcher un homme assit dessus. « Mélanie, ma puce, vient là. » Je l’interpelle mais tout ce que j’ai en retour c’est un beau sourire, où je vois les quelques minuscules dents qui ont poussés, qui me dirait presque : C’est ça, compte là-dessus. J’ai pas du tout l’intention de t’obéir. Me levant lorsqu’elle vient à la rencontre de l’homme, qui observe un peu trop fixement Emma – à mon goût, je viens m’en emparer en lui disant. « Hey. Viens là petite chipie. » Elle ronchonne mais mes baisers sur sa joue chasse vite sa petite colère. « Excusez-là. Elle est de nature curieuse. » A ces mots, je regagne ma couverture avec celle-ci, où je la dépose. C’est étrange mais… le visage de cet homme ne m’est pas si inconnu. L’observant de ma place – qui n’est pas si loin de la sienne finalement, je lui demande à tout hasard. « Nous ne nous serions pas déjà vu quelque part vous et moi ? »  Je suis intiment convaincue de l’avoir déjà vu par le passé. Mais où ?
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
ONGLET 1
ONGLET 2

MessageSujet: Re: Sans l'amour de ses enfants, quel mortel voudrait être père ? [Anna] (#)   Sans l'amour de ses enfants, quel mortel voudrait être père ? [Anna] EmptyMer 13 Sep - 18:38

Sans l'amour de ses enfants, quel mortel voudrait être père ?
Ezra & Anna



Au plus profond de mon cœur, j’avais mal. Encore plus mal que ce que mon crâne me laissait ressentir chaque jour, encore plus mal parce que je sentais que cette petite me remémorait des souvenirs que j’avais pourtant en grande partie oubliés, à la fois. Il y avait des creux, des vides, des rires qui retentissaient dans ma mémoire défaillante. Et puis… plus rien. Je me souvenais de ses yeux, mais pas de son visage. Je me souvenais de ses câlins le matin au réveil lorsqu’elle revenait bondir sur notre lit, mais pas de lui suite. Pas de ses mots, juste un dernier « papa ! » qui s’échappe dans un rire évanoui. Tous ces souvenirs de son enfance, je ne m’en rappelais presque plus, et pire que tout, je n’en avais partagé qu’une infime partie. Tout cela pour un braquage. Tout cela pour une belle que je n’avais pas réussi à éviter et qui s’était logée en plein dans mon crâne. Alors je regardais cette petite puce et ses grands yeux, et aussitôt mon cœur se serra. Elle était belle et son sourire était communicatif, très expressif et laissait transpirer de la malice. Je regardais cette petite fille avec intensité, entendant mon cœur battre fortement dans mes oreilles. D’ailleurs il me semblait qu’il n’était plus si régulier. La vérité c’est que cette petite fille me rappelait Jade, et en même temps je n’étais pas sûr de me rappeler à cent pourcents d’elle. Juste quelques bribes de réminiscences, guère plus. Celle qui devait être la mère de tous ces joyeux bambins nous rejoint rapidement pour la ramener avec elle. Je le sentais, elle n’était pas rassurée par moi, et comme pourrai-je lui en vouloir ? Un inconnu dévisageant avec intensité une pauvre petite fille sans défense, il y avait là de quoi s’inquiéter. Arrivant à notre niveau, elle prit la gamine dans ses bras et l’embrassa tendrement, n’oubliant pas de faire rire cette première sous les chatouilles que ces baisers lui procuraient. Et puis… elle s’excusa ? Je levais sitôt le regard vers elle et lui offrit un sourire légèrement chamboulé mais respirant toute la bienveillance qui pouvait m’habiter :

« Oh je vous en prie, il n’y a pas de problème. Votre fille est adorable, et elle a des yeux magnifiques. Mais… Tant que j’y suis veuillez me pardonner, elle me rappelait vaguement ma fille, et je pense que mon regard insistant n’a pas dû vous rassurer, j’en ai conscience. Ne vous en faites pas, donc, je ne suis pas un pédophile. Au contraire, je suis flic. » Lui dis-je en lui montrant mon insigne fixée à l’intérieur d’une plaquette noire, que je rangeai à nouveau dans la poche intérieure de ma veste.

La jeune femme ramena la petite puce sur la couverture qu’elle avait étendue sur le sol enherbé avec les autres enfants, et je lâchai un soupir, fermant un instant les yeux pour contenir des larmes que je ravalai. J’avais tout manqué, et je ne pouvais pas l’accepter. Peut-être n’avais-je pas été assez prudent pour me prendre cette balle, mais je ne m’en rappelais pas. Je n’avais aucun souvenir de l’intervention, si ce n’est notre arrivée sur les lieux que je bouclais, étant en charge de l’opération « mission sauvetage des otages de la banque ». Notre arrivée, et mon interruption cachée dans la salle où la prise d’otages avait lieue n’était plus qu’un trou béant dans une mémoire aussi riche en trous qu’un morceau d’emmental. Mais réfléchir à tout cela me donnait encore plus mal au crâne que ce que je possédais déjà. Je glissai une main dans la poche de ma veste de costume, et en sorti une boîte cylindrique orange contenant des comprimés d’Ibuprofène fortement dosés pour chasser mon mal. Ne possédant pas de bouteille d’eau sur moi, je pris trois gros cachets, et les avalai tels quels avant de déglutir avec force pour qu’ils quittent le fond de ma gorge. Je passai une main sur mon front, ayant la sensation de me sentir fiévreux. Mais je ne l’étais pas, je le savais parfaitement bien. Je souffrais, oui, mais c’était parce que ma femme et ma fille me manquaient cruellement. Et si je ne m’étais pas rendu compte que j’avais été plongé dans le coma, et donc que j’avais loupé toutes ces années auprès d’elles, j’avais conscience que tout serait à jamais différent aujourd’hui. J’étais un jeune homme de vingt-quatre ans perdu dans un corps de quadragénaire. J’étais un mari cocu auprès d’un autre qui trouvait son bonheur avec celles que j’aimais plus que tout au monde. Cet enfoiré avait eu ma femme et ma fille pour lui tout seul, profitant certainement de leur détresse pour gagner leur cœur. J’ignorais s’il avait réussi avec Jade, mais en tout cas il avait cette magnifique femme espagnole dans son lit, et s’endormait contre elle tous les soirs. Et ça, ça m’étais intolérable… Parce que je l'aimais bien évidemment encore...
Soudainement, la voix de la jeune femme retentit à quelques pas à peine de moi, et je tournai la tête, intrigué. Je la regardai en fronçant les sourcils, non pas de colère mais de concentration, avant de passer une main sur ma nuque embarassé.

« J’ai… disons quelques problèmes de mémoire et pour tout vous dire j’en doute, j’ai été… pas mal occupé pendant un temps… relativement long. »

Ça n’était pas un mensonge, au fond. Juste une réalité masquée, voilée pour ne pas dire bêtement « Oh non certainement pas, j’étais dans le coma pendant presque vingt ans ! ». En fait, j’en avais honte. Honte d’avoir été aussi vulnérable. Honte d’avoir foutu ma vie en l’air parce que j’ai été trop buté et pas assez prudent. Comme toujours j’avais dû vouloir jouer au héro parce qu’il y avait tant de vies à sauver. Au final, je ne sais déjà pas si j’ai réussi – mais si ça avait été le contraire on me l’aurait sans doute dit – mais en plus j’ai tout perdu. Ça n’est pas ça être un héro, Ezra… Ça n’est pas sacrifier la vie des uns pour sauver celle des autres. J’avais fait un choix, et ça avait été le mauvais. J’avais décidé de me mettre en péril sans penser à tout ce que je sacrifierai à côté. Oubliant que tous ceux que j’aimais pourraient être anéantis parce que j’entendais des cris venir de celle salle et que je voulais me montrer plus fort que la Vie et que la Mort. Résultat : j’étais resté entre deux pendant presque vingt ans…
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
ONGLET 1
ONGLET 2

MessageSujet: Re: Sans l'amour de ses enfants, quel mortel voudrait être père ? [Anna] (#)   Sans l'amour de ses enfants, quel mortel voudrait être père ? [Anna] EmptyMar 19 Sep - 20:55



En tant qu’assistante maternelle, je ne peux pas accorder ma confiance à un inconnu regardant un peu trop fixement les enfants à ma charge. Y compris même si cet inconnu se trouve en possession d’une plaque de police. Alors, vigilante, je préfère éloignée la petite curieuse du potentiel danger qu’elle court, en la ramenant sur la couverture où je peux vraiment la protéger. Je suis peut-être paranoïaque, c’est un fait, mais je ne peux pas m’empêcher de croire qu’un insigne n’est pas un gage de sainteté d’esprit. Au contraire. Je suis intimement persuadé que cela sert à certains ripoux pour couvrir leurs méfaits et – sans vouloir citer quelqu’un en particulier, je sais que ce genre de personne a la morale aussi élevée qu’une pâquerette. Du coup, tant que je n’aurais pas la preuve que cet homme est un flic droit dans ses pompes, je ne lui accorderais pas le droit d’approcher les enfants sous le prétexte qu’ils lui rappellent sa propre fille. D’ailleurs je ne relève pas ses excuses pour son regard persistant ainsi que le fait qu’il suggère qu’elle est ma fille. Je préfère qu’il le croie plutôt qu’il sache que je suis juste une nourrice ayant eu envie de faire prendre le frais aux petits. Pourquoi ? Je ne sais pas. J’imagine que c’est une façon de me rassurer moi-même. De me dire qu’il ne tentera rien vis-à-vis d’une mère. *Soupir* Je sais. Oui. Je suis ridicule. Je le suis d’autant plus en sachant que je l’ai déjà vu quelque part même si j’ignore totalement où ça peut être. D’ailleurs, si je croyais que cet homme pourrait m’aider en mettant également un nom sur mon visage, où un lieu à notre précédente rencontre, je fais chou blanc. Il me déclare qu’il a des problèmes de mémoires – c’est bien ma veine, et qu’il en doute puisqu’il a été pas mal occupé durant un temps relativement long. Qu’est-ce que cela sous-entend exactement ? Qu’il a fait un très long voyage ? Hm. J’en doute. Il aurait évoqué tout naturellement ce sujet et n’aurait pas ressentie une forme de honte à l’idée de me répondre. De la prison, peut-être ? Il n’aurait plus son insigne de flic s’il avait fait un séjour à l’ombre. Non. Je suis persuadée qu’il cela signifie autre chose mais impossible, pour le moment, de savoir quoi. Et lui poser la question, ce n’est pas envisageable. Je ne me suis jamais montrée curieuse, ce n’est pas aujourd’hui que je vais le devenir. Certainement pas. Charmante je conclue donc : « Je dois certainement vous confondre avec quelqu’un d’autre alors. Désolé. » Il peut aussi très bien avoir le sosie d’un autre homme. Ce n’est pas impossible. Enfin bref, sortant le goûter pour les petits, a qui je nettoie aussitôt les mains grâce à une lingette nettoyante – ainsi que les miennes cela va s’en dire, je donne un cookie à la plus grande avant de sortir le petit pot pour Adrian. Alors que je nourrie ce dernier, je continue de tourner en boucle la parole de ce flic jusqu’à ce que l’évidence m’apparaît. Bien sûr. Je sais où je l’ai déjà vu ! À l’hôpital ! Bon, ce ne fut pas longtemps puisque j’ai très vite fait en sorte de changer de métier mais, les quelques mois que j’ai passée sur place, je me suis occupée de lui. Oh Mio Dio. Alors il s’est réveillé finalement ! Après dix-neuve ans à être endormie dans ce lit, entouré de sa femme ainsi que sa fille, il est de retour parmi les vivants ! C’est formidable ! Folle de joie – pour lui, je lui déclare enjouée en continuant de nourrir Adrian. « Je sais où je vous ai vu maintenant. Et laissez moi vous dire que je suis très contente de vous voir de retour parmi les vivants. » Lui lançant un regard sincère je lui annonce. « Fin 2015 j’étais encore infirmière. Je me suis occupée de vous. D’ailleurs, si mes souvenirs sont exacts, votre épouse est espagnole et se prénomme Clarke – Comme Clark Kent, et votre fille Jade. Elles doivent être aux anges. » Je me rappelle combien elles étaient bouleversées de le savoir dans cet hôpital, à l’article de la mort. Je me rappelle aussi m’être fait la remarque qu’elles étaient bien plus courageuses que je ne le serais moi-même. Tenir dix-neuve années, à attendre une personne qui ne tient à la vie que par des machines, il faut une putain de force mentale. Encore aujourd’hui, elles ont tout mon respect. Attrapant ma boîte à cookie, je lui propose – chaleureusement. « Vous en voulez ? Ils sont faits maison. » Maintenant que je sais qui il est, je n’ai plus aucune raison de me méfier de lui. Au contraire. L’homme que m’a dépeint sa femme – à l’époque, est un homme bien qui n’aurait jamais fait de mal à une mouche. Loin de là. Elle disait que c’était d’ailleurs sa volonté de défendre les autres qui l’avait conduit à entrer dans la police. Quel mémoire. Tu m’impressionnes. Les histoires qui me touchent me marque généralement à vie, oui.

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
ONGLET 1
ONGLET 2

MessageSujet: Re: Sans l'amour de ses enfants, quel mortel voudrait être père ? [Anna] (#)   Sans l'amour de ses enfants, quel mortel voudrait être père ? [Anna] EmptyMar 3 Oct - 21:39

Sans l'amour de ses enfants, quel mortel voudrait être père ?
Ezra & Anna



Voir tous ces enfants me faisaient me poser mille et unes questions. En aurions-nous eu d’autres avec Clarke si j’avais été encore près d’elle ? Jade aurait-elle été une grande sœur exemplaire ? Ça oui, ça n’en fait aucun doute. Mais des questions plus douloureuses encore surgirent : quelle sorte d’enfant avait-elle été ? Etait-elle calme ou surexcitée ? Etait-elle studieuse ou au contraire mauvaise élève ? Etait-elle stoïque ou passionnée ? Joyeuse ou déprimée ? Rieuse ou neutre ? Aimante ou bien rebelle ? Je me rendais compte que je n’avais qu’une et une seule fille qui m’était parfaitement inconnue. Le pire dans tout cela, c’est que ma mémoire était encore tellement  feignante et endommagée que je ne me rappelais même plus de la petite fille qu’elle avait été. Tout ce dont je me souviens, c’était de son rire qui retentissait à chacune de ses bêtises toutes plus adorables les unes que les autres ? J’avais été un père permissif sans être mené par le bout de la baguette. Quoique. J’avais toujours été faible face aux belles femmes. Clarke en sait quelque chose. Puis la voix de l’inconnue m’attira à nouveau hors de mes pensées qui me torturaient pour ne me permettre de trouver aucune réponse à mes questions. Et lorsqu’elle me raconta se souvenir de l’endroit où elle m’avait « rencontrée », je tournai la tête vers elle, intrigué.

« Parmi les vivants ? Vous voulez dire que vous… » Commençais-je, abasourdi.

Cette formulation ne pouvait signifier qu’une et une seule chose qu’elle me confirma immédiatement : l’hôpital. Elle m’avait rencontrée à l’hôpital… Aussitôt, elle m’expliqua qu’en 2015 elle avait été infirmière, et qu’elle s’était même occupée de moi. Je la regardais de mes grands yeux bleus bien ouverts de stupéfaction, notamment lorsqu’elle m’apporta les preuves suivantes : oui ma femme s’appelait bien Clarke, et notre fille Jade. Je ne pus m’empêcher de rire doucement à ses affirmations, et lui répondis :

« Oui, ma femme aimait bien expliquer l’origine de son prénom. Elle serait ravie de savoir que vous mentionnez Clark Kent. C’était le choix de son père. Un passionné. Du moins… c’est ce dont je me rappelle. Et quant à savoir si elles sont aux anges… »

Je lâchai un soupir et fixai mes doigts, ajoutant :

« Je n’en sais pas grand-chose. Ma femme oui, je suppose, mais je n’ai pas revu Jade depuis ses deux ans. Elle est en voyage et je n’ai pas voulu qu’elle revienne exprès pour moi. La peur sans doute de tout gâcher. Elle sera bien vite rappelée à la réalité à son retour. »

A ces mots, je sentis une vague de tristesse me submerger. Jade avait passé sa vie entière à deux ans près à grandir dans l’absence d’un père. Comment réagirait-elle à son retour ? Je réalisais alors que je ne la connaissais absolument pas. Peut-être que l’idée d’avoir une autorité familiale à nouveau la dérangerait. Ou bien peut-être s’était-elle juste habituée à vivre sans père. Ainsi, changer la donne et lui en faire retrouver un pourrait même la laisser indifférente. Car qui étais-je pour elle si ce n’est un nom et une « fonction » ? Rien, juste un parfait inconnu et je savais que si Capucine m’entendait, elle me donnerait une tape sur le haut de la tête. Je n’avais pas le droit de douter comme ça, mais je le faisais. Temps que je ne l’avais pas vue, je pouvais me permettre de douter, du moins me semble-t-il.
Je tournai la tête vers l’ancienne infirmière lorsqu’elle me proposa des biscuits qui avaient tout bonnement l’air alléchant. Mais poli, je lui répondis :

« Je vous remercie, j’ai pêché en achetant ces horreurs à l’épicerie. » Riais-je avant d’ajouter en haussant les épaules.

« Allez, ma gourmandise me perdra, les vôtres ont l’air juste exquis. » Lui dis-je en m’approchant de la joyeuse bande de bambins gardés par une nounou visiblement passionnée.

J’en croquais un morceau, et confirmai :

« Mmmh ! Incomparables ! » Lui garantis-je.

J’enlevais une petite miette tombée sur ma chemise, et rendis un beau sourire au petit-garçon qui me regardait sur sa chaise, plein de compote autour de la bouche.

« Ils sont adorables. Je comprends que vous ayez troqué le boulot d’infirmière à celui-ci. C’est plus vivant que de garder des zombies comme moi. D’ailleurs… je peux vous demander comment vous vous appelez ? Je vous dois une fière chandelle. Même si vous n’êtes pas restée longtemps, c’est en partie grâce à vous que je suis encore en vie. »

La petite fille à côté de moi s’afférait à cueillir des pâquerettes, et m’en tendit une en souriant, les joues rosées par son adorable timidité.

« Merci ma puce. Attends, regarde. » Lui dis-je en prenant la fleur et en la lui glissant derrière son oreille.

« Wouaw ! Tu es encore plus belle ! » Lui dis-je en la faisant rire.

« Encore quelque chose que j’ai loupé. » Dis-je à l’ancienne infirmière en haussant les épaules, m’efforçant à garder le sourire.

La dépression ne m’aura pas. J’avais toujours été un optimiste de base, et un joyeux luron. Je refusais de me laisser aller à la tristesse, bien que je ne pouvais empêcher celle-ci de me submerger.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
ONGLET 1
ONGLET 2

MessageSujet: Re: Sans l'amour de ses enfants, quel mortel voudrait être père ? [Anna] (#)   Sans l'amour de ses enfants, quel mortel voudrait être père ? [Anna] EmptyVen 6 Oct - 22:37


J’ai mit un petit moment à me rappeler où j’ai vu cet homme mais maintenant j’en suis certaine. Il était bien un des patients dans le coma dont je me suis occupée dés mon arrivée à l’hôpital d’Island Bay. Il m’a d’ailleurs beaucoup marqué à cause de son histoire. Il laissait derrière lui une femme – ainsi qu’une fille, totalement éplorée. Elles n’arrivaient pas à accepter de le débrancher comme le médecin le conseillait et – pour être honnête, je ne pense pas que j’en aurais été tout autant capable si j’avais du faire ce choix pour mon père. Peut-être est-ce égoïste ? On ignore totalement ce qu’ils ressentent lorsqu’ils sont ainsi entre la vie et la mort. Mais une chose est sûre, nous savons parfaitement quel enfer deviendra nos existences lorsque nous devrons nos résoudre aux obsèques. Je suis contente de voir que sz femme n’ait pas eu à en passer par là.

_ Parmi les vivants ? Vous voulez dire que vous…

J’acquiesce en souriant. Oui. Je veux bien dire que je fais partie du personnel médicale qui l’ait soigné et, pour le confirmer, je lui explique a quel période exactement j’ai exercé à l’hôpital, dans son service. Je vais même – pour appuyer mes dires, jusqu’à lui donner le prénom de son épouse et sa fille : Clarke et Jade. Je sais d’ailleurs l’origine de son prénom puisque l’espagnole était très fier de me raconter que cela venait de la passion de son père pour les aventures de superman. Je suppose qu’elles doivent être folles de joies de l’avoir à nouveau bien éveiller dans leurs vies.

_ Oui, ma femme aimait bien expliquer l’origine de son prénom. Je confirme. _ Elle serait ravie de savoir que vous mentionnez Clark Kent. C’était le choix de son père. Un passionné. Du moins… c’est ce dont je me rappelle.
_ Oui oui je sais. Dis-je en riant quelque peu. _ C’est justement elle qui me l’a raconté à l’époque.

J’étais l’une des rares infirmières que cette femme pleine de caractère ne maltraitait pas, verbalement. La cause ? Le fait que je lui parle en espagnole de prime abord pour lui demander de rester polie, puis que j’accepte de lui laisser s’occuper de lui sous ma surveillance. Elle n’était pas plus bête que moi. Elle savait très bien le laver.

_ Et quant à savoir si elles sont aux anges… Je fronce les sourcils à son soupire. J’ai peur de ce qu’il s’apprête à me dire sur le sujet. _ Je n’en sais pas grand-chose. Ma femme oui, je suppose, mais je n’ai pas revu Jade depuis ses deux ans. Elle est en voyage et je n’ai pas voulu qu’elle revienne exprès pour moi. La peur sans doute de tout gâcher. Elle sera bien vite rappelée à la réalité à son retour.

Je suis abasourdie par ce que j’entends. Je sais bien que plus d’une année et demi c’est écoulé depuis que j’ai arrêté de travailler à l’hôpital mais, cela n’est pas suffisant pour que sa famille ait à ce point changer, non ? Il suffit d’une soirée pour chanter toute une vie, parfois. La situation n’a rien de similaire à la mienne. J’étais divorcé. Je savais que mon histoire avec Sasha était morte et… Tu t’es autorisé à en aimer un autre, pour avancer. Il est possible que cette Clarke en est fait de même ? Ça m’emmerde de l’admettre mais, oui, tu as peut-être raison. Elle a pu se dire que son mari ne reviendrait jamais d’entre les morts. Enfin. Rien ne dit qu’elle est en couple avec un autre cela dit. Elle peut juste ne plus l’aimer. Tu n’en sembles pas convaincu. Absolument pas. J’ai côtoyé cette femme. Elle était d’une telle détermination, pour tout ce qui le concernait, que je n’arrive pas à admettre que la situation ait à ce point changer. Quant à sa fille, ça me désolé qu’il ne l’ait plus revu.

_ Je suis certaine que Jade sera heureuse à son retour de voyage de vous voir bien éveiller. Lui dis-je avec tendresse pour le réconforter. _ D’ailleurs, je peux vous assurer qu’il n’y a pas eu une seule journée où elle ne venait pas à votre chevet.

Elle l’appelait même papa, comme s’il n’était jamais vraiment parti. C’était très touchant. Terminant de nourrir le petit bout, je m’empare de ma boite à cookies pour lui en proposer un. Je n’aime pas voir les gens tristes. J’espère donc parvenir brièvement à lui rendre un peu le sourire.

_ Je vous remercie, j’ai pêché en achetant ces horreurs à l’épicerie. Je rie à cette remarque.
_ Ce n’est pas grave. Tout le monde n’a pas la patience ou la passion de cuisiner des biscuits.

Je le fais par soucie de savoir ce que je consomme, comme par passion pour ma cuisine, mais ne juge pas ceux qui se contentent de l’industriel.

_ Allez, ma gourmandise me perdra, les vôtres ont l’air juste exquis. Je suis enchanté qu’il accepte.
_ Rassurez-vous, ils sont allégés.

Je lui offre un sourire charmant à ses mots. Hé oui. Vu mon foutu besoin d’alléger les calories, je retravaille chaque recette de sorte de les délester le plus possible de leurs mauvaises matières grasses.

_ Mmmh ! Incomparables !
_ Merci. Fais-je ravie en déposant la boîte sur la couverture. _ N’hésitez pas à en reprendre un autre si vous le désirez. Les enfants ne mangeront pas tout ça et quant à moi. Je rie quelque peu. _ J’évite d’en manger trop même s’ils sont light.

Ce n’est pas parce qu’ils ont moins de graisses qu’ils sont innocents pour mes rondeurs in-désirées. Essuyant la bouche d’Adrian, pleine de compote, je m’occupe ensuite de Mélanie qui attend son petit pot. Je lui nettoie au préalable les mains avant de commencer à lui donner.

_ Ils sont adorables. Je comprends que vous ayez troqué le boulot d’infirmière à celui-ci. C’est plus vivant que de garder des zombies comme moi. Je ris quelque peu à cette remarque. C’est sûr que c’est totalement différent. _ D’ailleurs… je peux vous demander comment vous vous appelez ?
_ Anna. Anna Castelli.
_ Je vous dois une fière chandelle. Même si vous n’êtes pas restée longtemps, c’est en partie grâce à vous que je suis encore en vie.
_ Je n’ai fais que mon travail vous savez. Lui confis-je charmante. _ Je vous aurais bien serré la main mais… Je montre le petit pot et la cuillère qui les accapare en riant. _ Vous, si je me souviens bien… vous êtes monsieur… Je réfléchis à haute voix. _ Ah c’est un nom de président américain il me semble… Heu… Kennedy ? C’est ça ?

Si ce n’est pas ça, je confonds. Mais je ne pense pas me tromper puisque j’ai le don de retenir des choses par mémos techniques. Et celui-là, il est parfait. Je reprends le goûter de Mélanie, qui ronchonne, pendant qu’Emma se décide à offrir une marguerite à l’homme. Les enfants sont très doués pour sentir quand ça ne va pas. Je ne doute pas que c’est sa façon à elle de le consoler. Je trouve ça adorable, tout autant que sa réaction qui ait de la glisser derrière son oreille en lui disant qu’elle est encore plus belle ainsi. Emma rit aux éclats en me regardant..

_ Vous savez parler aux femmes, on dirait. Fais-je taquine, sachant que bien évidemment c’est plus une réaction paternelle qu’autre chose.
_ Encore quelque chose que j’ai loupé. Qu’est-ce que je disais ?
_ Vous aurez d’autres bons moments à vivre avec votre fille, j’en suis persuadée.

Elle doit avoir… quoi ? Une vingtaine d’année ? Il n’est pas trop tard pour lui d’être un excellent papa. J’ajouterais même que vu qu’elle est une jeune femme, ils vont pouvoir vivre des choses fantastiques qu’enfant il n’aurait pu faire avec elle.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
ONGLET 1
ONGLET 2

MessageSujet: Re: Sans l'amour de ses enfants, quel mortel voudrait être père ? [Anna] (#)   Sans l'amour de ses enfants, quel mortel voudrait être père ? [Anna] EmptyDim 15 Oct - 22:11

Sans l'amour de ses enfants, quel mortel voudrait être père ?
Ezra & Anna



Cette femme avait une mémoire prodigieuse, elle se rappelait non seulement du prénom de ma femme, de l’anecdote concernant celui-ci, et à présent elle se souvenait de mon propre nom de famille. Pourtant des patients, elle avait dû en voir défiler ! Je ne prétends pas le moins du monde avoir été un mort-vivant exceptionnel, mais ou bien elle avait une mémoire hors du commun, ou bien il y avait quelque chose dans nos personnages ou bien dans notre famille qui l’avait marquée. Loin de là l’idée de le lui demander car je n’étais pas assez prétentieux, je reportai toute mon attention sur la ravissante petite fille qui vint vers moi, pâquerette à la main. Armé d’un sourire paternel qui ne pourra jamais me quitter – car quand on est père on a ça dans le sang, et ce qu’importe depuis combien de temps on n’a pas « exercé » - et je lui pris la petite fleur blanche et jaune dans mes grands doigts. Repoussant une mèche de ses cheveux bruns derrière l’oreille, j’y glissai la fleur, et lui fis remarquer combien elle était encore plus belle à présent. Aux anges, la petite éclata de rire en se retournant vers sa nourrice, heureuse, qu’elle rejoint avant de se remettre à jouer avec ses amis imaginaires, aussitôt concentrée sur sa petite dinette en plastique. Oui, encore une chose que j’avais manqué, toute cette bonne humeur, ces sourires et ces rires adorables d’enfants… Mais comme l’eut fait très justement remarquer Anna, j’aurai plein d’autres moments à partager avec ma propre fille, qu’importe que celle-ci n’ait plus cinq ans. Qu’importe qu’elle en ait plus de vingt à présent, devrais-je penser, nous vivrons d’autres évènements tout aussi marquants les uns que les autres, et j’espère pouvoir affirmer que nous serons tout aussi heureux lorsque je la retrouverai.
Tout à coup, mon téléphone portable se mit à sonner. Sortant l’appareil si fin dont je n’avais pas encore l’habitude dans la poche, je dis à l’intention d’Anna :

« Vous m’excusez une minute ? C’est le travail. »

Et oui. Comme un idiot, j’avais repris trop tôt, et dans ce même métier à haut risque duquel je n’avais pas failli réchapper. Clarke serait folle de rage si elle apprenait cela, j’en étais certain, mais… je n’avais pas encore trouvé non pas le courage mais la façon dont je pourrai aborder les choses sous un angle moins aiguisé pour elle. Car cela lui ferait mal. Atrocement mal, et ça n’était pas mon but, bien évidemment. Tout ce que je voulais, c’était de rendre ma femme heureuse, surtout après tant d’années d’une cruelle séparation. Seulement pour le moment, je ne savais pas quoi faire d’autre, et avant de partir il faudrait que j’en négocie les termes du contrat. En clair, faire reconnaître au commissaire qu’après tout ce que j’ai fait pour eux et surtout ce que cela m’a coûté, j’estime juste de préparer un départ à l’amiable sous forme de rupture conventionnelle. Je n’étais plus en mesure physique et encore moins psychologique de travailler en tant que flic, alors je pense très sincèrement leur ôter un sérieux poids sur les épaules en prenant mes cliques et mes clacs pour disparaître. Seulement… Seulement il y avait un je ne sais quoi chez Clarke qui me dérangeait. Un non-dit qui me laissait présager du pire, comme si… Non, elle n’aurait pas pu refaire sa vie. Elle en aurait eu le droit, mais… elle me l’aurait dit, non ? C’est pourquoi j’avais décidé de rester encore un peu de temps au commissariat. Au moins celui de savoir quoi faire et comment me retourner. Trouver également des thérapies qui pourraient m’aider à refaire marcher mon cerveau et ma mémoire et toute sécurité, car j’étais lourdement handicapé. Et puis aussi avoir un peu de temps pour remettre de l’argent de côté et trouver comment me retourner. Et payer, l’hôpital, aussi. De ce côté-là, la note allait être rudement salée…

« Lieutenant ? Oui je vous écoute. » Répondis-je en m’éloignant de quelques pas pour que cette conversation demeure secrète.

M’annonçant que je devrai rappliquer de suite car de nombreux vols semblables ont été commis. Chargé de l’affaire, je devrai m’occuper de réunir les preuves, interroger le voisinage et j’en passe. En bref, l’après-midi déjà avancée serait bien chargée. Je finirai probablement d’ailleurs à une heure peu commune, mais tant pis. C’était mon travail, mon devoir, et je l’avais toujours accepté.
Retournant auprès d’Anna et des enfants, je m’excusai :

« Voilà, je vous laisse. J’ai passé un très agréable moment en votre compagnie et je vous en remercie, mais le devoir m’appelle. J’espère qu’à l’avenir on se reverra. Dans ce parc, peut-être ? Tant qu’il fait encore beau et chaud, profitons-en. Allez, bon courage. Au revoir. Salut tout le monde ! » Fis-je à l’égard des tous petits qui me firent tous un signe adorable de la main.

C’est alors le cœur lourd mais l’esprit léger que je retournai au travail, pour une nouvelle après-midi d’un dur labeur.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
ONGLET 1
ONGLET 2

MessageSujet: Re: Sans l'amour de ses enfants, quel mortel voudrait être père ? [Anna] (#)   Sans l'amour de ses enfants, quel mortel voudrait être père ? [Anna] Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Sans l'amour de ses enfants, quel mortel voudrait être père ? [Anna]
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
island bay ::    :: trash :: rps-
Sauter vers: