keep smiling (sara)

Fière de mes origines, je m'efforce de ne pas perdre trop mon accent anglais, j'aime qu'on me fasse la remarque, je voudrais pour rien au monde oublier d'où je viens. Et puis il y a quelque chose d'exotique dans l'idée de ne pas avoir le même accent que tout le monde ○ J'étais petite lorsque mes parents sont morts, je n'ai que très peu de souvenirs de l'instant où j'ai appris être orpheline. Je me souviens seulement de Bart qui est venu me prendre dans ses bras pour me dire que tout irait bien. Il se devait d'être là pour Liv et moi, on était que des gosses, et il s'est battu pour qu'on soit jamais loin de lui. ○ Au fil des années, j'ai grandit plus vite que je n'aurai dû, comme si je m'étais empêchée de vivre mes années d'enfance comme tous autres autour de moi. Plutôt solitaire dans la cour de récréation, je choisissais mes amis méticuleusement. Heureusement, cette période est rapidement passée et je me suis ouverte aux autres après un bref passage chez le psy du lycée. ○ C'est d'ailleurs cette rencontre qui m'a permis de mettre le doigt sur une vocation. Attentive aux autres, ma faculté d'observation m'a permis de me rendre compte à quel point mon entourage allait mal, mon frère évidemment malgré sa carapace, et ma soeur qui se muait dans un personnage rebel - qui ne l'a d'ailleurs toujours pas quitté. Cette année là, j'ai décidé de m'orienter vers des études de médecine, mêlées à la psychologie. Savoir ce qu'il se trame dans la tête des gens, apprendre à les faire parler, ça me passionnait. ○ Ne dit-on pas que les cordonniers sont les plus mal chaussés ? Ah oui alors quand il fallait faire parler ma soeur ou mon frère, y'avait du monde. Mais pour mettre le doigt sur mes propres blessures, plus personne... ○ Côté sentimental, ça n'a jamais été l'épanouissement total. J'ai bien eu quelques relations, la plus longue ayant quand même duré deux ans, mais rien qui ne m'ait donné l'envie de poursuivre ma quête du bonheur à deux. Faut dire que je suis pas tombée sur les meilleurs, et que la tromperie, ça va une fois ou deux, après on a plus envie de faire confiance. J'ai développé un côté rancunier suite à bon nombre de déceptions. J'accorde ma confiance sans trop de difficulté, mais une fois qu'on ma fait mal, je me retourne comme un animal blessé, et je peux être à mon tour très blessante. ○ En tant que psychiatre, j'ai cette faculté de sonder très rapidement les gens. Je ne parle pas de jugement, mais de ressenti. Et en général, mon ressenti ne se trompe que rarement. ○ J'ai toujours été quelqu'un d'ambitieux, petite déjà je menais mes projets à bien, et mon côté têtu et déterminé m'aide à foncer tête baissée jusqu'à l'objectif à atteindre ○ Mon sourire est plus gros atout, j'en suis consciente, je peux en jouer mais la plupart du temps, c'est une arme dont je ne calcule pas toutes les retombées. Une arme redoutable qui m'a aidée plus d'une fois à me sortir de situations toutes plus rocambolesques les unes que les autres ○ J'ai une philosophie de vie qui me pousse à croire en un présent qui a été écrit pour nous. Je croque la vie à pleine dents, me disant simplement que demain est incertain, on peut perdre les gens qu'on aime, se perdre nous même, alors autant profiter de ce que nous avons ○ Véritable working girl, j'aime me lever le matin - souvent avant mon réveil - prendre un bon café au coin de la rue, et filer droit vers le bureau que j'occupe à l'hôpital de wellington. Mon travail est très important pour moi, j'y passe beaucoup de temps, j'aime ce que je fais, et j'estime que c'est une chance. ○ Si mon métier me force à me protéger vis à vis de mes patients, il arrive que je sois trop proche de leur histoire, que je me reconnaisse en eux, et les barrières tombent une à une. En général, je préfère rediriger ces patients là à d'autres collègues, ça fait partie de la politique de notre travail. Ne jamais se laisser puiser son énergie vitale. ○ Depuis deux ans, je travaille un jour par semaine avec la police de Wellington. Je les ai aidés sur plusieurs cas, faire le portrait psychologique de certains suspects ou assister la police lors d'interrogatoires importants. J'aime cette partie de mon métier et j'y prends goût, même si je ne pourrai clairement pas me passer de mes patients 'lambda'.