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contexte › island bay ressemble à n’importe quelle petite ville côtière de nouvelle-zélande, mais il n’en est rien. en bordure de wellington, à une trentaine de minutes en voiture, se trouve un parfait petit endroit où se mélangent étroites maisons en location et grandes villas de propriétaires fortunés. c’est un endroit où il fait bon vivre, du moins d’apparence, puisque comme on sait, l’herbe semble toujours plus verte de l’autre côté de la clôture. tous les habitants d'island bay se sentent ici comme à la maison, en quelque sorte. mais n’en est-il pas autrement de leurs voisins ?
avril 2024
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initiales interdites. › personnages inventés de 25 ans minimum. › 3 ans de différence entre l'avatar et l'âge du personnage. › 15 lignes minimum par rp › un rp par mois.


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 En compagnie des morts... (Nathan & Noa)

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MessageSujet: En compagnie des morts... (Nathan & Noa) (#)   En compagnie des morts... (Nathan & Noa) EmptyMer 4 Oct - 3:05

Sous le poids de ce drap blanc, je suis morte. C’est un mensonge. Je dois faire croire que dans ce corps alongé, il n’y a plus de vie. Respirer si légèrement pour ne pas montrer qu’il se soulève à un rythme régulier. Pour ajouter à l’illusion, une étiquette indiquant les caractéristiques de ce mimétisme mortuaire. “Femme de race blanche. Identité inconnue. Décès suite à une collision avec un véhicule.” Une ligne ajoutée en rouge : “En attente de transfert” pour m’éviter une scarification en forme de V sur ma poitrine. J’attends. Immobile. J’attends le silence qui m’indiquera que je suis seule. Chaque bruit résonne comme un danger. Je crois que quand le silence viendra, je ne saurai plus bouger le bras ou la jambe tellement la léthargie a envahi mon corps. Le souffle lent, pénible à mettre en place dans l’excitation du départ, m’a fait entrer dans un état où même ma pensée est engourdie. Attendre le silence pour bouger. Je dois bouger. Je dois réveiller tout mon être. Je tente une grande respiration, mais le drap vient obstruer mon nez et ma bouche. J’étouffe. Je rejette de toutes mes forces cette entrave à la vie. Je me redresse tout aussi violemment. Je suffoque comme si j’étais restés plusieurs minutes sous l’océan qui m’aurait balayé moi et ma planche de surf, me rangeant sous le tapis comme une poussière indésirable. Je respire. Je suis en vie. Jess devait me laisser un sac avec des vêtements sous la table. Je commence à retrouver mes esprits. Je le soupçonne d’avoir profité de cette nudité... «Il faut que ça fasse réaliste pour faire croire que t’es une cliente. Je mets accident de voiture. Avec tes bleus partout et ton oeil défoncé, tu vas faire illusion trente secondes.» Voyeurisme malsain, j’crois, plutôt que du réalisme utile. Parce qu’avec ce qui s’est passé avant pour payer mon billet d’entrée... Jess transporte des corps à la morgue, il n’y avait qu’à lui que je pouvais demander... mais si j’avais su... un putain de nécrophile ce mec ! Je reconnais tout de même qu’il a rempli sa part du contrat. Le sac est là. Je m’habille au plus vite. Je regarde le plan griffonné à la main sur une feuille de papier qu’il m’a laissé. Le silence. J’avance dans le couloir jusqu’à la porte. «Tu le trouveras là.» Sauf qu’elle est verrouillée cette porte, Jess ! Soupir. Je fouille mon sac. Je n’ai jamais fracturé une porte. Une lime à ongle pour farfouiller dans la serrure. Un couteau de poche, pas plus efficace. De retour dans la salle initiale. Me voilà en train de démonter cette espèce de table roulante qui m’a servi de lit tout à l’heure. Au moins le couteau de poche aura fait office de tourne vis. Armée d’une tige métallique je tente de l’utiliser pour faire levier et ouvrir cette maudite porte. Ouais ça aussi ça marche pas. Coup de pied dans la porte. Y’a que dans les films que ça fonctionne cette tactique. Ça fait chier ! Être arrivée jusque-là et pas réussir à entrer. J’arrête de m’énerver, je respire un grand coup et m’immobilise. Je crois que j’ai réveillé un cadavre. Je crois qu’il y a un mort derrière moi... Euh... Ou c’est pas un mort et j’suis tout aussi mal que si c’était un zombie qui voulait me bouffer.
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MessageSujet: Re: En compagnie des morts... (Nathan & Noa) (#)   En compagnie des morts... (Nathan & Noa) EmptyVen 6 Oct - 11:09

Don't lie to me.
Noa & Nathan.

Nathan travaillait tard ce soir là, la cause ? On lui apportait un corps et il ne pouvait pas laisser ce corps en suspens toute la nuit dans une salle ouverte à tous. Non, manquerait plus que ça que demain matin, le corps en question est disparu. Il préféra donc attendre dans son bureau et finir quelques dossiers histoire d'être en ordre pour prendre un charge un nouveau corps, car à part le mettre au frais, il ne ferait pas grand-chose de plus ce soir. Quelques minutes plus tard, Jess montra le bout de son nez avec le nouveau corps. Il s'était empressé de venir jusqu'à son bureau pour lui apporter le dossier. Il paraissait légèrement nerveux, c'était le genre de détails que repéraient directement Nathan.

- Aller, rentre chez toi Jess, on se voit plus tard.

A la prochaine mort suspecte. Jess quitta la morgue et Nathan se pencha quelques minutes sur son nouveau dossier, ses lunettes sur le nez tellement le temps commençait à lui sembler long. En soit, cette mort n'avait rien de suspect mais peut-être que le chauffard en face était ivre, bref, il demanderait plus de détails demain. Sa tête se releva lorsqu'il entendit un bruit plutôt bizarre venir de la pièce où les corps étaient entreposés dans des frigidaires jusqu'à leur transfert. Il était seul ce soir, du moins au sous sol, jusqu'à preuve du contraire. Nathan referma son dossier puis il posa ses lunettes avant de se lever pour voir d'où provenait ce bruit. Que fut sa surprise lorsqu'il vit une table vide avec l'étiquette généralement accrochait au pied du patient et une jeune femme en parfaite santé un peu plus loin semblant vouloir enfoncer cette porte que Nathan s'efforçait de maintenir fermer la plus part du temps. Elle ne bougeait plus et il se mit à parler.

- C'est donc toi, la jeune femme de race blanche, d'identité inconnue ? J'ai comme dans l'idée que tu vas pouvoir me donner ton identité finalement.

Il se sentait en droit de la tutoyer se sentant beaucoup plus âgé qu'elle, assez pour être son père. Si Jess était dans le coup, ça allait barder pour lui car ici ce n'était pas une simple morgue. Nous étions au coeur même de la police d'Island Bay et autant dire que les corps se trouvant là était sous protection juridique jusqu'au verdict d'un juge. Dans le fond, Nathan n'était pas quelqu'un de méchant mais il n'aimait pas qu'on empiette sur son travail encore moins qu'on fasse du tort et par cet acte, c'est exactement ce que faisait Jess mais quoi qu'il en soit, il allait donné la possibilité à cette jeune inconnue de s'expliquer.

- J'espère que tu as une raison en béton pour t'être introduite ici. Sinon je serais forcé d'aller chercher un de ces bouffeurs de donuts, au dessus.


C'était vraiment une menace en l'air parce que clairement, il ne voulait pas passer le reste de sa nuit à expliquer le pourquoi du comment cette jeune femme s'était retrouvé en bas à un flic qui n'en avait rien à faire. Oui, on ne peut pas dire qu'il adorait travailler en relation direct avec la police mais il résolvait des homicides et c'était plus important que s'entendre avec ses collègues de la police.
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MessageSujet: Re: En compagnie des morts... (Nathan & Noa) (#)   En compagnie des morts... (Nathan & Noa) EmptyJeu 12 Oct - 18:01

Je me retourne lentement. J’espère que ce n’est qu’une mauvaise blague de Jess. Mais... non... Le type devant moi à l’air sérieux. Avec mes contusions partout, mon visage amoché, mon oeil enflé, bref l’allure de quelqu’un qui s’est fait tabasser par un enragé, et pour cause ! je peux lui dire n’importe quel nom, il ne me reconnaitra pas. J’y vais donc à la provoc.
— C’est une réunion de zombies, les vivants ne sont pas conviés.
Mais s’il est sérieux de chez sérieux et qu’on se retrouve devant les flics... Je n’ai pas envie de faire subir cela à ma mère, ni à Lukas. Cela leur ferait du mal. Elles ont déjà eu leur dose ! Et puis... et puis, je ne suis pas d’humeur à maintenir longtemps ni humour ni provocation gratuite. Je suis bien trop mal. Je vais bien trop mal. Et encore bien plus simple, j’ai trop mal partout. J’ai même pas besoin de prendre un air de chien battu, cela se voit, je suis vaincue, la tête basse. Je murmure une excuse.
— Désolée.
Un mot que j’ai du mal à articuler. Je suis en train de prendre conscience du merdier dans lequel je suis venue me mettre... où je pourrais mettre mise... Je ne sais plus très bien ce que je suis en train de faire. J’ai mal, je suis fatiguée. Je suis en enfer.
— J’avais besoin de savoir. De le voir. Je... J’ai...
Je passe une main sur mon oeil à peu près “valide” et poursuit jusque dans mes cheveux.
— Faut que je le vois pour être sûre.
Parce que je ne suis plus certaine de rien. Le flou. Je relève la tête, mais je ne sais pas qui je regarde. Je ne sais plus exactement ce que je fais. J’ai l’impression que je vais m’évanouir.
— Est-ce que vous êtes réel ? Je suis réveillée ? Dites moi que c’est faux, que je dors, que quand j’ouvrirai les yeux tout ça aura cessé d’exister...
Je passe une nouvelle fois ma main sur mon visage. Toutes mes blessures sont toujours là. Je voudrais les effacer comme un chiffon ôte le marqueur d’un tableau blanc.
— Je serais à la maison et tout ira bien.
Je me tourne vers la porte fermée avec la sensation d'avoir perdu tous mes points de repère. J’ai tellement mal que c’est forcément un cauchemar. Mal partout, dans le corps, dans le coeur, dans la tête. Je regarde la porte. Ce couloir, ce n’est pas ma maison. Mais, je veux tellement que cela cesse.
— Dites-moi que c’est la porte de ma chambre, que dans cinq minutes, il fera jour.
Je me tourne vers l’homme. J’en peux plus. Je pleure toutes les larmes de mon corps.
— S’il vous plait, m’sieur, dites-moi qu’il n’est pas mort. Tout ça c’est juste un cauchemar et je vais me réveiller.
Je tends la main pour m’accrocher à lui.
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MessageSujet: Re: En compagnie des morts... (Nathan & Noa) (#)   En compagnie des morts... (Nathan & Noa) EmptyDim 22 Oct - 18:55

Don't lie to me.
Noa & Nathan.

A la réponse de la jeune femme, Nathan aurait très bien pu s'énerver parce que son entrée ici était plus que dangereuse et surtout non autoriser mais voir son visage autant amochée lui faisait prendre conscience qu'elle avait probablement des ennuis et que c'était plus compliquer qu'une simple effraction. Il était loin d'être un sans coeur, il avait d'ailleurs même de quoi lui soigner son visage dans son bureau. Même s'il s'occupait des morts à temps complet, il n'en restait pas moins un médecin et donc il avait toujours tout le nécessaire en cas de pépin. Il était sûrement un peu trop prévenant mais après tout, on ne sait jamais. Une réelle invasion de zombies pourraient voir le jour prochainement.

- Qu'est ce qui t'es arrivée au visage ?

Elle s'excusa et Nathan essaya de comprendre ce qu'elle voulait dire puis il commença à faire le rapprochant avec le corps qu'il avait mit dans un des frigidaires quelques heures plus tôt. Un homme dans la moyenne d'âge de la jeune femme et personne n'avait le droit d'approcher le corps tant que l'enquête ne serais-ce pas clôturer. C'était toujours gênant pour que la famille puisse faire son deuil mais Nathan avait fait son boulot aussi rapidement et correctement qu'il le pouvait, pour le reste il fallait voir avec les agents d'en haut.

- Je suis désolé mais oui tout est réel. Tu as fait soigner ton visage ?

Elle se mit à pleurer et Nathan fut prit d'une soudaine panique. Pourquoi ? Parce qu'il n'avait jamais développé la moindre fibre paternel envers un être humain plus jeune que lui. Il y avait bien son neveu mais il ne le voyait pas assez pour avoir les réflexe d'un père. D'ailleurs, lorsqu'il pleurait, il le remettait illico dans les bras de son petit frère. Nathan avait toujours rêvé d'une famille mais malheureusement il n'avait pas pu l'avoir et il était forcé de constater aujourd'hui que cela pouvait lui porter défaut. Elle s'accrocha à lui et un peu maladroitement il passa ses bras autours d'elle même s'il savait qu'il n'aurait pas de paroles réconfortantes pour elle.

- Malheureusement, il est bien décédé. C'est sur mais avec le temps tu arriveras à faire face.

Une idée lui vint en tête. Une idée plutôt mal placée puisque normalement c'était interdit. Mais qu'est ce qu'elle pourrait bien faire ? Abîmer le corps de son ami ? Ça ne ferait que repousser l'enquête et son propre deuil. C'était donc pour ça qu'il eu cette idée, après tout qui viendrait lui dire quelque chose ?

- Est-ce que tu veux le voir une dernière fois ?
 
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MessageSujet: Re: En compagnie des morts... (Nathan & Noa) (#)   En compagnie des morts... (Nathan & Noa) EmptyMer 1 Nov - 1:54

Des questions sans réponse parce que les réponses ramenent à une réalité insupportable. Il en est pourtant une qui déclenche une hochement de tête. Les mots suivent.
— Oui. Je veux le voir.
Oui parce que c’est pour cette raison que je me suis introduite dans la morgue. J’ai ce besoin absolu de le voir une dernière fois. La situation est étrange, je me retrouve entre les bras du légiste qui me propose cette rencontre avec le corps inanimé de mon ami. Je suis persuadée qu’il enfreint quelques règles en m’offrant cette opportunité. Peut-être même qu’il prend le risque de se faire taper sur les doigts pour l’écart qu’il va commettre. Etrange aussi, parce que je passe mes bras autour de son cou pour m’y accrocher, pour y trouver du réconfort. Je ne connais absolument pas ce type et inversement. Je débarque comme ça, je force l’entrée dans une inconscience incalculable et nous nous retrouvons au milieu du couloir dans un lien que je parviens pas à cerner. J’essaie de me calmer pour lui fournir les quelques explications qu’il m’a demandé.
— Ils m’ont tabassée et ils l’ont tué. Ils m’ont enlevée même. J’ai eu une chance d’enfer que la police me retrouve.
Je n’ajoute pas en un seul morceau parce que le morceau en question n’est pas en bel état. Je n’ai pas envie en de le lâcher, mais s’il lui prenait envie de revenir sur son offre, ce serait dommage. Je le regarde, je ne sais pas si je suis étonnée ou égarée. Il a l’air trop gentil. Les hommes d’âge mûr ne sont pas légion dans mon entourage proche. Je ne sais pas si tous auraient ce côté attentionné.
— On s’est occupé de moi à l’hôpital. Ça va.
Il a gommé la confusion folle dans laquelle j’étais. Je ne sais pas si je préfère cette remise en place de la réalité. Terrible réalité. J’ai parlé de zombies et ce qui n’était que jeu fait naitre maintenant une peur incroyable. La mort ! Le sang versé, le regard fixe, cette éclat de lucidité quand tu la vois dans le corps étendu près de toi, tu la reconnais. Je passe mon bras sous le sien, je trouve sa main et la serre. Sa chaleur à lui vivant me rassure. Le calme qui émane de lui me rassure aussi. Il me protègera, j’en suis sûre, si une horde de cadavres sortait des frigos. Les morts-vivants ce n’est que dans les films, mais ma peur a pris le dessus d’un coup, par l’image que ma mémoire a gardé de Jack. Alors le médecin légiste, je ne suis pas prête à le lâcher. Avec lui à mes côtés, protecteur, je suis prête à revoir mon ami assassiné.
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MessageSujet: Re: En compagnie des morts... (Nathan & Noa) (#)   En compagnie des morts... (Nathan & Noa) EmptyDim 26 Nov - 18:20

Don't lie to me.
Noa & Nathan.

Nathan vérifia tout de même du coin de l'oeil qu'aucun flic ne passerait la porte mais à cette heure là, ce n'était encore jamais arrivé. Les seuls qui restaient dans l'office croisait les doigts pour qu'on les laisse tranquille le reste de la nuit. La jeune femme s'accrocha à lui et il fit de son mieux pour la rassurer. Il avait apprit ça durant son internat, apprendre aux famille qu'un de leur proche était décédé et même si là c'était un peu différent, la situation restait similaire. Les mots de Noa étaient durs à entendre, elle aurait probablement pu se retrouver juste à coté de son ami en ce moment même si la police ne l'avait pas secouru à temps. Le monde qui nous entoure est définitivement bien cruel. Il acquiesça doucement tout en écoutant se disant que ce n'était pas la peine de lui faire subir un énième interrogatoire mais à coup sûr, il s'intéressait d'un peu plus prêt à l'enquête désormais. La regardant dans les yeux il ajouta d'une voix calme.

- Au fait, je m'appelle Nathan. On va dire que tu es pardonnée pour l'entrée par effraction.

Un léger sourire se dessina sur ses lèvres et il ne saurait expliquer pourquoi. Il n'aurait peut-être pas été aussi clément si cela avait été quelqu'un d'autre. Peut-être qu'il ne le serait pas avec Jess quand il reviendrait à la morgue pour travailler mais ça lui faisait quelque chose de voir cette jeune femme dans une telle détresse. Noa attrapa sa main qu'elle serra, ce qu'il fit également à son tour en espérant qu'elle saurait faire face à ce qu'elle s'apprêterait à voir. C'est loin d'être évidant, la réalité ne l'avait jamais été mais il fallait toujours l'affronter pour pouvoir espérer passer à autre chose. De son autre main, Nathan déverrouilla la porte de la morgue où les corps se retrouvaient en « attentes » dans d'énorme frigidaire adapté à la situation. En entrant à l'intérieur, la température se trouvait être un plus basse que dans le couloir. Nathan étant habituer, ça ne lui posait aucun soucis. Il s'approcha de l'endroit où se trouvait Jack puis il regarda Noa dans les yeux.

- Tu es prête ? Tu es sûre de vouloir le voir ?


Quelque part, il savait que ça l'aiderait ou alors ce serait pire. Il ne savait pas bien parce qu'il n'était pas père et qu'il ne savait pas tellement comment réagir. Certainement qu'aucun parent n'aurait voulu que son enfant se retrouve ici à ouvrir des portes de frigidaires pour en voir sortir des corps sans vie. Peut importe, il était un peu tard pour reculer maintenant qu'elle avait fait son choix.   
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MessageSujet: Re: En compagnie des morts... (Nathan & Noa) (#)   En compagnie des morts... (Nathan & Noa) EmptyLun 4 Déc - 11:30

Le froid. C’est la première chose que je capte en pénétrant dans la pièce qui sert de frigo aux viandes mortes. Viande morte parce que l’image qui m’assaille, en même temps, est celle d’une chambre froide de bouchers ou plutôt des abattoirs avec des carcasses rangées en lignes infinies, suspendues au plafond. Des corps se balançant. Fort heureusement, rien de tout cela ici. Il y a du respect pour les morts. Et plus encore, il y a du silence. Ce silence. Nos pas sont les seules choses qui le réduise un peu. Je le reconnais ce silence. C’est celui qui m’enserrait durant ma séquestration. Le silence, puis les pas, puis les coups. L’ordre établi par mon tortionnaire, celui qui jouait de son pouvoir sur moi. Le silence, puis les pas, puis les coups. Je me raidis les attendant. Non pas de coups, la voix du légiste qui m’accompagne. Son regard bienveillant. Je ne suis sûre de rien. Prête... Je ne reculerai pas. Je ne veux pas. Pas subir encore le bon vouloir de celui qui a pris une vie et une partie de la mienne. Je suis venue jusque là, alors non, je ne reculerai pas.
— Oui, je suis prête.
Ma voix tremble, mais on va dire que c’est le froid. Mon corps tremble aussi.
— Il fait terriblement froid ici.
Une excuse pour expliquer. Je ne sais pas exactement si cela s’adresse à lui pour qu’il ne renonce pas ou à moi pour que je ne renonce pas non plus à la dernière seconde. Je regarde sa main posé sur le drap qui masque mon ami. Geste suspendu dans l’instant comme je retiens ma respiration. Je pense à ma mère qui rentrait tard, qui passait dans la chambre déposer un baiser sur mon front. Savait-elle que je ne dormais pas, que j’attendais ce baiser. Puis elle ajustait le drap et la couverture pour que la nuit soit douce. Je regarde sa main et c’est ce que je ressens, cette même attention... mais inversée. Car c’est le drap qu’il retire, qu’il replie au niveau des épaules. Et ce n’est pas envers celui qui dort éternellement que s’adresse cette délicatesse, elle est pour moi qui est debout, qui respire pour ne pas étouffer, qui a le sang bouillonnant de colère de le voir étendu là par ma faute. Je porte ma main devant ma bouche pour ne pas crier, du même cri qui m’avait échappé quand j’ai découvert la mort de Jack. Je me force à prononcer quelques mots.
— Oui c’est lui, c’est Jack.
Non ce n’est pas lui, ce n’est pas celui avec lequel j’ai ris, avec lequel j’ai discuté longtemps, avec lequel j’ai fait l’amour toute une nuit. C’est celui du réveil que j’ai trouvé couvert de sang et sans vie. Je me jette dans les bras du médecin légiste pour rompre la boucle infernale du silence, puis des pas, puis des coups qui vont forcément arriver, parce que c'était comme ça, quand je l'ai découvert sans vie, les coups ont suivi. Comme ma mère veillait sur moi la nuit, c’est à lui que je confie cette tâche qui normalement n’est pas la sienne, mais cette nuit, au moins pour cette nuit.
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MessageSujet: Re: En compagnie des morts... (Nathan & Noa) (#)   En compagnie des morts... (Nathan & Noa) EmptyVen 5 Jan - 15:17

Don't lie to me.
Noa & Nathan.

Pour Nathan, c'était son quotidien. Rien de choquant ou de dérangeant dans ce qu'il était entrain de faire. N'allez pas croire qu'il n'avait pas de coeur et que de voir une personne morte ne lui faisait rien, bien au contraire. Et c'est ce sentiment qu'il ressentait à chaque fois qui le poussait à faire son maximum pour aider à retrouver le coupable de ces actes plus horrible les uns que les autres. Le silence autours d'eux lui confirma qu'il n'y avait personne dans le sous sol à part eux, Nathan ouvra la porte du local où les corps étaient garder le temps d'une enquête.

- Tu as quelque part de la chance d'être tomber sur moi aujourd'hui car cela aurait pu être différent.

Oui, Nathan avait enfin reçu cette prime qu'il attendait depuis un certain temps maintenant. Il était au maximum de ses compétences mais la reconnaissance dans son métier lui faisait toujours plaisir et puis ça faisait fermer le claquer à certains de ses confrères en hôpitaux qui se croyaient supérieurs à lui. Dans le cas contraire, il n'aurait probablement pas pris le risque de faire entrer une jeune femme ici, dans un lieu interdit aux publics. Lorsqu'elle lui affirma être prête, Nathan ouvrit un de ces grands frigidaires à l'horizontal sortant le corps de Jack.

- Oui, il fait froid mais on s'habitue.

Nathan s'était très vite habitué et cela ne lui faisait presque plus rien. Il marqua une pause lançant un regard à Noa puis il descendit le draps qui était rabattu sur la tête de la victime. C'était toujours un peu difficile pour lui de s'occuper de jeunes gens comme Jack. Il avait toute une vie devant lui, une vie qu'on lui avait arraché et pour quelle raison ? Noa se jeta une nouvelle fois dans les bras de Nathan et il resserra les siens autours d'elle après avoir rabattu le drap sur la tête du défunt.

- Je suis vraiment désolé pour toi. J'allais partir et me prendre un café quelque part, je t'en offre un ? D'ailleurs comment tu es venue jusqu'ici ?


Nathan ne pouvait pas nier qu'il avait envie d'en savoir un peu plus sur la relation entre Noa et Jack. Si elle savait quelque chose ou si elle avait été faire une déposition auprès de la police. Néanmoins, il n'aborderait peut-être pas le sujet ne voulant pas raviver encore plus des souvenirs douloureux pour elle.    
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MessageSujet: Re: En compagnie des morts... (Nathan & Noa) (#)   En compagnie des morts... (Nathan & Noa) EmptyLun 15 Jan - 1:03

Une nuit presque comme les autres pour un médecin légiste, des frigos et des morts. Une nuit pas comme les autres, parce qu'un être vivant était entré dans l'enceinte de ce tombeau. Une anomalie. Je suis là. Je suis une égarée. Je ne suis pas tout à fait en vie, je suis entre l'enfer et le cauchemar. Je suis dans cet instant où on veut croire que tout est faux, décor de théâtre. Je suis dans les bras de cet inconnu à demander protection. Lui, il m'accepte. Dans une réalité pleine de logiques, il aurait appelé les flics de l'étage de dessus, il le dit lui même, tout aurait été différent. Mais nous sommes dans un monde parallèle, à l'évidence. Ce type m'offre même d'aller prendre un café avec lui. Un monde parallèle, j'en suis certaine.
— Ah ! Je suis venue...
Dans le fourgon d'un pote, étendue à l'arrière sous un drap. Inutile de changer un mot, c'est parfait comme réplique parce que c'est une vérité, peut-être de ce monde ou d'un autre.
— Dans le fourgon d'un pote, étendue sous un drap pour faire vrai. Pour faire morte.
On est dedans, vérité, réalité et le froid veille sur cela. Il pince pour éviter qu'on dorme.
— Je veux bien un café pour me réchauffer.
Je desserre mon emprise pour qu'il puisse pousser la table dans le frigidaire et en refermer la porte. Je le lâche pour mon sac et lui doit prendre sa veste. Je le suis, toutou docile, même pas besoin de laisse, jusqu'à sa voiture. Cette sortie me parait tout aussi irréel que le temps passé dans la morgue. Elle est tellement simple. Dehors il fait noir, j'ai pourtant l'impression que la noirceur est restée à l'intérieur. Ici tout est lumineux, les lampadaires, les étoiles, les néons des magasins. Je suis sortie sans la moindre réticence. Il fait froid cette nuit, tellement froid, mais je ne ressens pas l'agressivité de cette température, dehors, elle est douce. Je respire. Là-bas je retenais mon souffle pour ne pas réveiller ceux qui dorment pour l'éternité. Jack dormira en paix. Moi, je suis éveillée, je regarde la nuit. Pour lui. Une nuit d'un monde parallèle, c'est différent, parce qu'on est deux à la regarder Jack et moi, parce que j'emmène avec moi une partie de lui. Parce qu'on est deux à la regarder cette nuit, ce médecin et moi. La voiture roule. Il cherche un bar encore ouvert pour nous poser loin de la mort. Nous rentrons chez nous, dans le monde des vivants.
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MessageSujet: Re: En compagnie des morts... (Nathan & Noa) (#)   En compagnie des morts... (Nathan & Noa) EmptyMer 24 Jan - 20:19

Don't lie to me.
Noa & Nathan.

Nathan aurait pu être bien méchant mais pour une raison qu'il ignorait probablement lui-même, il avait fait un autre choix ce soir. Peut-être parce que la tristesse de Noa le toucher de toute évidence. Cela faisait un moment qu'il ne s'était pas confronté à un proche d'une victime. La plus part du temps, il faisait son expertise et ce n'était pas lui qui rencontrer la famille à de rares exceptions prêts. Et puis, visiblement en l'écoutant raconter comment elle était entrée à l'intérieur du bâtiment et bien, elle était déterminée et la détermination était quelque chose qu'il respectait beaucoup. Nathan arqua un sourcil avant de lui répondre.

- Pour faire vrai ? Fais juste en sorte que cela ne devienne pas vrai, d'accord ?


Le légiste détestait voir des gamins passaient dans son local. Il n'imaginait pas la peine des parents. Lui, il avait rêvé toute sa vie de fonder une famille et le jour où on lui a annoncer que cela ne serait pas possible, il avait ressentit une immense tristesse, un poids qu'il porte même encore aujourd'hui, alors perdre réellement un enfant est-ce que cela est vraiment supportable ? Nathan lui avait ensuite proposer de lui offrir un café, probablement pour être sûr que lorsque leurs chemins se sépareraient, elle ne serait plus en état de choc comme elle pouvait l'être en ce moment. D'ailleurs, Nathan n'était pas très en forme ses derniers temps et à force qu'elle se jette dans ses bras, c'était évident qu'il était entrains de lui donner ses microbes. Bon, un rhume y avait pire mais tout ça pour dire que ce n'était pas tous les jours qu'une jeune inconnue viennent autant le solliciter pour une accolade.

- Va pour un café.


Nathan lui proposa quelques secondes supplémentaires avec Jack, le temps qu'il aille chercher sa veste. Quelque part, il avait confiance en elle. La confiance parfois, elle ne s'explique pas ou alors c'était l'intuition qu'elle ne ferait pas n'importe quoi s'il s’éclipsait deux minutes dans le bureau d'à coté. Ensuite, la porte se referma et une nouvelle s'ouvrit, celle de sa voiture. D'ailleurs, elle aussi, elle devait sacrément avoir confiance pour monter dans la voiture d'un légiste qu'elle connaissait à peine. Sur le chemin, Nathan remarqua l'absence de mots de la part de Noa et il essaya d'engager la conversation.

- Ça va aller ? Si cela peu te réconforter, la police a déjà bien avancé son enquête et je pense qu'ils vont retrouver qui à fait ça à Jack.

Nathan avait parfois quelques informations lorsqu'il se renseignait, qu'une enquête lui prenait la tête plus qu'une autre. Il trouva une sorte de petit café ouvert presque non stop. Le genre de café où on vous serre également des frites et un burger même à trois heures du matin.    
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MessageSujet: Re: En compagnie des morts... (Nathan & Noa) (#)   En compagnie des morts... (Nathan & Noa) EmptyJeu 1 Fév - 15:39

La question du légiste, durant notre parcours en voiture, me fait dresser l’oreille. Les flics auraient avancé sur l’affaire. Je repense à la conversion avec Lukas et l’idée qu’il y aura procès. J’avais oublié. Dans mon enfermement dépressif de ces derniers jours, je me suis coupée de tout et j’ai oublié cette donnée. J’ai un hochement de tête. Non, cela ne me réconforte pas du tout. Cela me terrifie. Me retrouver face à eux, dans un tribunal, à devoir expliquer ce qui s’est passé, tout ce qui s’est passé.
— Je vais m’en remettre. Ma famille dit que c’est une question de temps. Mais je ne suis pas certaine qu’être de nouveau confronté à mes agresseurs à de quoi me réconforter, même si c’est pour les envoyer en prison. Est-ce que je vous choquerez si je disais que je préfèrerais que la police ne les attrape pas vivants ?

Le médecin semble avoir trouvé le lieu idéal pour les noctambules qui veulent finir la nuit tranquille avant d’aller dormir. Une enseigne clignotante annonce que le café est ouvert et sert à manger à des heures totalement décalées. Nous nous installons à une table. Trois inconnus autour de cette table, nous deux assis et le patron qui prend notre commande. Je ne sais pas pourquoi j’ai l’estomac qui me tiraille, je commande large, burger, frites, muffin, coca, café, maxi dose de tout. Ma mère serait là, elle grognerait, adepte du bio et du végétarien. Je m'y suis mise à la maison, mais en dehors, je me fonds dans la masse, je fais comme les personnes qui m'accompagnent. Et ce soir, j’ai envie de me gaver de sucre et de gras. En fait, je sais très bien pourquoi je passe cette commande, cela fait plusieurs jours que je m’alimente au compte goutte. Mon corps commence à en souffrir, c’est le retour de bâton en mode goinfre. Quand nous nous retrouvons en tête à tête, je regarde cet homme qui fait preuve d’une générosité sans limite. Je lui souris.
— Parlez-moi de vous. Pourquoi devient-on médecin légiste ?
J’ai envie d’en savoir d’avantage sur lui.
— Vous avez quel âge ?
Parce que... peut-être que... peut-être que ce truc particulier qui fait qu’on est encore là tous les deux à discuter... S’il est assez vieux, il pourrait être mon père, ce père que je ne connais pas. Assez vieux et pas trop vieux. J’aime bien son regard. J’aime bien cette sollicitude qu’il offre à la parfaite inconnue que je suis, la paumée du jour ou plutôt de la nuit. Mais...
— Je suis désolée, je ne voudrais pas être indiscrète. Mais j’aimerai quand même savoir si vous avez des enfants, parce que je suis sûre que vous devez être un père génial.
Je me mords la lèvre. Qu’est-ce que je raconte ! Il va me prendre pour quoi avec une telle impertinence.
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MessageSujet: Re: En compagnie des morts... (Nathan & Noa) (#)   En compagnie des morts... (Nathan & Noa) EmptyLun 5 Fév - 21:04

Don't lie to me.
Noa & Nathan.

Non, ça ne choquer pas vraiment Nathan. En même temps, qu'est-ce qui pourrait bien le choquer avec le métier qu'il faisait ? C'était plutôt rare mais ça arriver qu'il est des corps très difficile à identifier à cause d'une multitude de raison alors, c'était légitime qu'elle ne veuille pas les revoir. Qu'elle ne veuille pas se confronter de nouveau à ses agresseurs qui étaient également des meurtriers, en tout cas l'un d'entre eux pour sûr.

- Je crois que non. C'est légitime de ta part mais le plus important, c'est que justice soit faite, d'une manière ou d'une autre que vous puissiez tous avancer de nouveau.

Les parents du jeune homme devait beaucoup en souffrir et ceux que Noa devaient avoir peur. C'était du moins ce qu'imaginer Nathan puisqu'il ne connaissait pas l'histoire de famille de la jeune femme assise à coté de lui dans la voiture jusqu'à ce qu'il trouve l'endroit parfait ou prendre un café à une telle heure. Ça lui arrivait quelques fois lorsqu'il finissait tard, de faire un break par ici pour faire une dernière pause avant de rentrer chez lui. Une fois installé dans le café, ils s'installèrent puis passèrent commande. Nathan laissa Noa faire sa commande se demandant bien comment une jeune femme aussi mince pouvait autant avaler puis en souriant il commanda simplement un café un donut. Les flics en mangeaient toute la journée et à force, ça lui faisait également envie. Son attention se reporta ensuite sur Noa qui lui parler. Nathan afficha un sourire avant de répondre.

- Pour donner des réponses et la plus pars du temps, rétablir la vérité…

Il marqua une pause ne sachant pas vraiment si ce qu'il avait envie de lui raconter l'intéresserait mais il se lança quand même.

- Lorsque j'ai fais mon internat, j'ai perdu un patient comme presque tous les médecins un jour dans leur vie j'imagine. En tous les cas, sa mort était une réelle interrogation à laquelle je voulais répondre. Mon supérieur n'en voyait pas l’intérêt et c'est à ce moment là que j'ai changé de direction laissant les opérations à ceux qui n'ont pas besoin de réponses. Et toi alors ? Une idée de ce que tu voudrais faire ?

Nathan haussa doucement les épaules en remerciant le patron qui leur apportait leur commande. Ce qui était bien à cette heure là, c'est le service qui était plutôt rapide et efficace. Bizarrement, il s'intéressait tout autant à l'histoire de Noa. Il se mit à rire brièvement lorsqu'elle lui demanda son âge et s'il avait des enfants.

- J'ai quarante deux ans et non, je n'ai pas d'enfants. Par contre, je vis une union presque parfaite avec ma femme depuis plus de vingt ans.


Quelque part ça ne lui déranger pas de partager ça avec Noa, après tout, si lui permettait de se sentir un peu mieux, sur le moment et bien c'était le principal pour lui.
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MessageSujet: Re: En compagnie des morts... (Nathan & Noa) (#)   En compagnie des morts... (Nathan & Noa) EmptyMer 14 Fév - 2:17

Mes questions ne semblent pas le bloquer, il me répond. Il m’explique son parcours de médecin.
— Je comprends. Les réponses sont nécessaires. Les zones d’ombres c’est déstabilisant.
Parce qu’il veut savoir, je n’hésite pas à lui répondre.
— Je suis dans une filière communication et marketing.
Je soupire en faisant une moue.
— Pour l’instant, je m’en sens très loin. Ça me parait même absurde et inutile. A cause de c’que j’ai subit, je pense que c’est ça. Je n’ai pas envie de remettre les pieds à la fac. Pas maintenant.
Pas avec ma gueule cassée qui va attirer toutes les questions de tous les curieux. Pour l’heure je me suis déconnectée de cette partie de ma vie. Je suis ailleurs, dans une dimension tragique. Nos commandes arrivent et je n’attends pas plus pour me mettre à dévorer. Je me rends compte que lui a été modeste. C’est gênant.
— J’ai perdu l’appétit depuis mon retour chez moi. Ce soir...
Je le regarde, je lui souris sans lâcher mon burger.
— Vous me redonnez envie.
Ou cette boule que je trainais au creux de l’estomac, la mort de Jack, me laisse un peu de calme. Ou c’est sa gentillesse à lui. Les deux.
— A la maison ma mère mise sur le végétarien. Ça me dérange pas. Mais quand on sort entre amis, c’est moins évident d’imposer, je n’aime pas m’imposer en mode la chieuse qui bouffe pas comme tout le monde et se plaint toujours du resto choisi. Avec pour résultat manger que de la salade verte et des tomates cerises. Celles qu’ils mettent en déco dans les assiettes.
Je l’élève au rang d’ami en disant cela. Un peu plus peut-être... Je fais un rapide calcul 42 moins 23 égal 19. Ma mère a 44. C’est jouable. Il n’a pas d’enfants avec sa compagne. Okay. Peut-être qu’il ne sait pas que quelque part il a un gamin. Là, c’est compliqué de demander.
— Je ne connais pas mon père. Il s’est tiré sans laisser d’adresse.
Je pique dans la portion de frites. Je ne peux décemment ajouter : “et vous peut-être que vous avez un ou deux rejetons que vous ne connaissez pas encore, dans un coin de cette planète.”
— On vit sans, mais des fois, c’est bien d’en avoir un. On est moins con à la fête des pères quand l’instit fait construire un bidule à toute la classe.
Je suis certaine qu’il aurait aimé recevoir le bidule moche. Il se serait extasié malgré le manque de talent en travaux manuels de son petit ou de sa petite. Avec nous, jumeaux, il aurait eu deux fois le même bidule le même jour. Il aurait adoré.
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MessageSujet: Re: En compagnie des morts... (Nathan & Noa) (#)   En compagnie des morts... (Nathan & Noa) EmptyLun 5 Mar - 11:37

Don't lie to me.
Noa & Nathan.

Noa comprenait exactement ce que voulait dire Nathan et c'était plaisant pour lui. La plus part des gens ne comprenaient vraiment pas pourquoi il avait voulu devenir légiste alors qu'il aurait pu devenir une sorte de super héro des blocs opératoires. Il avait beau expliqué que ce qui se passait dans les séries télévisions étaient loin de la réalité, les gens fantasment toujours sur les idéaux du docteur sexy et non sur le légiste. Nathan s'en moquait il avait ses raisons, celles qu'il avait donné à Noa et qu'elle avait tout de suite compris. Il se mit donc à lui sourire en retour tout en acquiesçant. La jeune femme parla ensuite de son propre parcours. Le marketing n'était vraiment pas son truc alors il ne pourrait en aucun la conseiller, mais il pouvait tout de même échanger sur le sujet.

- Je comprends, mais cette filière te plaît ? Car si ce n'est pas le cas, tu es à un tournant de ta vie où tu peux encore changer ta voie.

On peut toujours changer sa voie, peut-importe l'âge ou la raison sociale mais il fallait admettre que c'était beaucoup plus facile à l'âge de Noa qu'à celui de Nathan par exemple. Si les événements récents avaient bouleversé sa vie, c'était peut-être aussi une forme de signe pour lui montrer toutes les opportunités que lui offrait son futur. Elle continua de parler lui disant qu'elle lui redonnait envie de manger et cela le fit sourire de nouveau puis il ajouta.

- Je pense que nous ne sommes plus des inconnus, tu peux me tutoyer en plus j'ai l'impression d'être d'un autre millénaire, je suis pas si vieux, si ?

Il fronça légèrement les sourcils alors qu'il plaisantait. N'empêche que parfois, y avait pas à dire, il se prenait des coups de vieux en plein visage lui rappelant qu'il s'éloignait tous les jours un peu plus de sa vingtaine. Noa parla ensuite de nourriture et des choix culinaires de sa mère. Nathan était bon cuisinier, il tenait ça de sa grand-mère qui avait voulu en faire le meilleur parti d'Island Bay.

- Tu sais, c'est le genre de choix qui doit t'appartenir. Si tu as envie de manger végétarien alors fais-le même si ça énerve les gens autours de toi, mais il faut que cela te tienne à coeur comme à ta mère, j'imagine. Si tu as envie de manger autrement, libre à toi et je pense que ta mère comprendra également.

Le sujet qu'ils abordèrent ensuite était un peu plus tendu que ce soit pour elle ou pour lui. Parler de la famille qu'il n'avait pas le rendait toujours un peu amer et apparemment, il en était de même pour elle. Nathan se voyait mal lui mentir puisqu'elle était vraiment honnête avec lui et puis surtout parce qu'elle n'était en aucun cas dans le jugement. Dire à  quelqu'un de l'entourage de Nathan, dans sa tranche d'âge, qu'il ne pouvait pas avoir d'enfants, résumer à leur donner une occasion de le plaindre ou de lui dire qu'il y avait d'autres alternatives, comme l'adoption ou autre chose dans ce genre là. Des choses que Nathan n'avait plus envie d'entendre mais il y avait fort à parier que Noa ne réagirait pas ainsi, d'ailleurs, il lui répondait de la même manière.

- Ta mère doit bien le connaître non ?

Effectivement, il aurait adoré tous les bidules qu'on lui aurait construit. Il les aurait probablement tous exposés dans son bureau, une grande fierté qu'il aurait gardé toute sa vie. Il y avait souvent pensé mais ça n'avait jamais rien changé à la réalité.

- J'imagine… Si tu veux mon avis, ton père doit le regretter aujourd'hui.  
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MessageSujet: Re: En compagnie des morts... (Nathan & Noa) (#)   En compagnie des morts... (Nathan & Noa) EmptyJeu 22 Mar - 0:15

Les conseils que me donnent le légiste sur mes études, sur mon alimentation et derrière cela sur les rapports avec les gens intolérants, me paraissent bien pesés. J’apprécierais sans nul doute que nous ayons un lien de parenté. Mon père ! La question sur mes parents me fait sourire.

— Elle le connait, oui. Ce n’est pas l’homme d’un soir croisé dans une fête, ni une rencontre furtive pendant des vacances à l’autre bout du pays.

J’énumère des situations positives même si elles sont peu réjouissantes quand à la raison de la paternité. J’évite les autres. Ma mère et les dérives que sa maladie lui ont fait vivre. Ou pire encore, un viol.

— Faute de père, j’ai eu une grand-mère paternelle. Décédée trop tôt.

J’aurais sans doute d’avantage abordé le sujet avec elle quand le moment se serait fait sentir, qu’avec ma mère. Etrangement, je n’ai pas osé lui demander une infinité de détails sur cet...

— Accident de parcours.

Je me suis mis à penser à haute voix. Je secoue la tête avec une moue ne sachant pas trop si je dois expliquer d’avantage ma remarque. Et puis après tout pourquoi pas.

— Elle est lesbienne. Il y a eu un homme dans sa vie, j’en suis le résultat, mais de mémoire, d’aussi loin que je me souvienne, je n’en ai pas vu dans son sillage.

Il n'est pas croyable ce médecin qui me tient compagnie depuis maintenant bien longtemps. Qui en aurait fait autant ? S’il pense que mon père regretterait sa fuite, c’est qu’il croit en un socle de bonnes choses à l’intérieur des gens, malgré les horreurs qu’il côtoient quotidiennement.

— Je ne sais pas s’il regrette. D’une manière j’espère, peut-être qu’un jour ça le mordra si fort qu’il reviendra pour nous rencontrer. J’espère qu’il n’a pas semé des gamins aux quatre coins du monde en se soucier d’aucun.

Je n’avais jamais pensé à cela mais l’idée tout à coup me plait. Pas qu’il est égrainé partout sans respect pour les conséquences, mais avoir un frère ou une soeur quelque part...

— Ça me ferait étrange d’avoir comme ça des frères et soeurs à découvrir. J’ai déjà un frère jumeau.
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