Ressasser les événements pour mieux les dépasser [Gemma et Alcide]

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Quatre jours s’étaient écoulés depuis les événements de la supérette. Depuis, Alcide évitait clairement de s’approcher trop des frigos, bien que ce ne soit pas possible d’en faire abstraction une vie entière.
Les choses s’étaient finalement calmées lorsque la brigade d’intervention avait débarqué pour de bon. Mais, en soi, Hackman et Gemma n’avaient pas pu voir grand-chose de tout cela. Il y avait de fortes chances que leur témoignage ne fasse pas vraiment avancer l’enquête, mais c’était la procédure.

Depuis cette prise d’otages, Alcide n’avait pas revu Gemma. Ils avaient tous les deux pu bénéficier de quelques jours de repos, histoire de se retaper physiquement et avaient droit également au soutien psychologique des psychologues attachés au commissariat. Rien de bien original.

Aujourd’hui, le directeur de l’IGPN allait revoir Mrs Andersson. Ils devaient faire leur déposition. Chacun la sienne puis une confrontation ensemble. Et ça, ça n’était pas pour rassurer Hackman. Si cela devait se savoir qu’il avait fait des avances plus que chaleureuses à sa subalterne, ça allait jaser dans tout le commissariat. Et peut-être même en dehors.

Alcide arriva au commissariat à quinze heures tapantes. Il n’avait pas voulu arriver à l’avance, par crainte d’avoir à gérer une situation inconfortable. Car depuis l’épisode du frigo, l’homme avait eu des pensées quelque peu déplacées. Il avait fait des rêves érotiques le mettant en scène avec Gemma. Il s’était vu la tringler dans tous les sens, dans toutes les positions, dans un tas de lieux insolites et par tous les temps. Il y avait de quoi avoir du mal à la regarder en face…

"Bonjour. Je viens pour la déposition concernant la prise d’otages."

A l’accueil du commissariat, Alcide agissait comme agirait n’importe quel type normal. Il se présentait humblement, comme une personne extérieure, pour faire sa déposition dans les règles.

On lui indiqua un couloir où étaient disposées des chaises afin de patienter. Il y prit place et poussa un profond soupir avant de fermer les yeux quelques secondes. Il avait eu beau essayer de se remémorer les moindres détails de l’affaire de la supérette, il ne comprenait toujours pas les motivations des preneurs d’otages.
Ils étaient sous les verrous pour l’instant, n’ayant pas encore été interrogés à cent pour cent, et Hackman avait très envie d’avoir des réponses.

Gemma et lui avaient passé près de quatre heures dans ce frigo. Gemma y était même restée un peu plus que l’homme qui avait eu la « chance » de devoir prendre l’air pour prouver qu’il était en vie.
De toute cette histoire, il avait écopé d’un hématome énorme au niveau des côtes et d’un bon refroidissement.

Quand il perçut un léger bruissement près de lui, il ouvrit les yeux et se tourna vers sa compagne d’infortune. Elle avait maquillé son visage pour camoufler les marques dues à la violence des gorilles. Alcide voyait bien le fond de teint sur les pommettes. Mais il n’en dit rien.

"Salut... Vous avez l’air d’aller à peu près bien…" Il aurait dû lui demander de ses nouvelles, lui montrer que ce qu’elle lui avait confié n’était pas tombé dans l’oubli. Elle avait eu l’air tellement perdue quand elle avait évoqué les difficultés de son couple… "Je m’enroule dans deux couettes tous les soirs. J’ai l’impression d’avoir gelé de l’intérieur. Et vous ?"

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J’avais eu droit à une petite semaine de congé à la suite de la prise d’otage. Sincèrement, si cela tenait qu’à moi, lendemain même, j’y serai retournée au boulot, mais le médecin qui s’était occupé de moi n’était pas du même avis. Pourtant, j’allais bien – du moins, c’est ce que je faisais croire. Rester une semaine à la maison avec un époux qui te parle à peine – c’était tout sauf des vacances.

Alors oui, franchir la porte du poste de commissariat me redonnait le sourire et j’avais hâte de retrouver mes occupations. Néanmoins avant de retourner à mon bureau, il fallait d’abord que je dépose ma déposition et qu’il juge que je suis apte de reprendre le service.

Je n’avais plus eu de nouvelle d’Alcide depuis ce fameux baiser. Un baiser qui m’avait littéralement saisit. Pourquoi m’avait-il embrassée ? Il me détestait, et tout ce qu’il voulait, c’était de me foutre à la porte, alors pourquoi soudainement, il avait envie de fourrer sa langue dans ma bouche ? Tous les jours, j’y avais pensé. J’essayais de trouver la réponse à ce qu’il s’était passé, mais rien n’y faisait.

J’en avais pas parlé avec mon époux, et mieux vaut pas qu’il ne le sache. D’ailleurs, est-ce qu’Alcide était dans les parages ? Allait-il m’ignorer ? Allait-il faire semblant de rien ? J’aimerais bien, mais d’un côté, j’avais envie de savoir le pourquoi il avait agi de cette manière avec moi. Il savait que j’étais mariée, et que j’aimais mon mari alors, ce baiser était plus que déplacé. Il n’aurait jamais dû.

Regrettait-il ? Peut-être. Était-il dans le même état d’esprit que moi ? Bordel, je n’arrêtais pas d’y penser, je n’arrêtais pas d’avoir cette image dans ma tête… Cette image quand on s’embrassait.

Je me dirigeais vers le bureau où je devais m’y rendre, et là, j’apercevais le directeur d’IGPN. Il fallait bien s’en douter qu’il allait être là, et je n’avais guère le choix d’aller le saluer, étant donné que dans cinq minutes, je devais être dans ce bureau …

GEMMA _ « À part mon visage, je vais bien « disais-je en montrant mon visage. J’avais encore des marques et malgré le fond teint, cela se voyait. Mais bon, ce n’était pas la première fois que j’avais des hématomes au niveau du visage donc, il ne fallait pas s’en faire. « Et vous ? Vous allez bien ? » Deux couettes ? C’était l' inconvénient de ne pas avoir de quelqu’un dans sa vie. Il y avait peut-être une tension entre moi et mon époux, mais cela ne signifiait qu’on ne couchait plus ensemble. Alors, le sexe était un bon moyen d’avoir chaud. « De même, et je crois même que je suis devenue encore plus frileuse qu’avant. » Je lui souriais de toutes mes dents blanches et je passais à côté pour continuer ma route. « Je ne vois pas en quoi on peut être utile ici et ce qu’on pourrait apporter de plus sur l’enquête – à part leurs dires, que les deux gars avaient un QI d’une truite. » disais-je tout en marchant.

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Gemma était devenue l’objet de multiples fantasmes de la part d’Alcide. Il avait plusieurs fois hésité à appeler la capitaine ou à lui écrire… Mais il ne l’avait pas fait. Elle était mariée et elle aimait son mari. Même si elle avait soulevé le fait que son couple n’était pas au top, cela signifiait qu’elle était inaccessible.
On rêve toujours de ce que l’on n’a pas et de ce que l’on n’aura jamais. Alors, forcément, l’envie prend de l’ampleur et le désir devient incontrôlable. L’homme avait dû se faire violence pour ne pas débarquer chez elle ou ailleurs, juste pour la voir.

Alors, forcément, la voir arriver ici, cela faisait quelque chose. Jusqu’à l’épisode du frigo, Hackman n’avait remarqué que les fesses et les seins de cette femme… mais depuis, il faisait une fixette sur ses lèvres. Il faut dire, aussi, que la façon dont elle avait mangé son « en-cas » dans le frigo, cela ne pouvait que mettre des idées cochonnes en tête. Est-ce qu’elle suçait aussi bien qu’elle en avait l’air ? Ses lèvres étaient-elles aussi douces sur la bouche que sur le sexe ? Et ses seins… sans aucun tissu dessus, étaient-ils doux et frémissants ?

Tant de questions qui demeureraient sans réponses… Ce qui était sûr, c’était que bosser sur les dossiers de Mrs Andersson risquait de devenir quelque peu difficile pour le quinquagénaire…

"Oh, moi, ça va… mais je n’arrive pas à me réchauffer, c’est vraiment comme si ce frigo avait déréglé ma température."

Et apparemment, c’était la même chose pour elle, bien qu’ils n’évoquassent sans doute pas exactement le même sujet. Marchant près d’elle, le directeur de l’IGPN haussa les épaules.

"Parfois, les procédures sont encore plus ennuyeuses qu’une convocation par les affaires internes."

Non, de fait, il n’y avait pas de grande utilité à venir ici raconter cette histoire. Les preneurs d’otages étaient idiots. C’était des amateurs. Ils avaient agi dans un but qu’ils n’avaient pas révélé à Alcide et Gemma. Que pouvaient-ils ajouter ?

En marchant, Alcide ralentit un tout petit peu. Juste ce qu’il fallait pour pouvoir mater les fesses de la capitaine. Putain, ce cul… il était d’enfer. Le genre de cul qui donnait envie de pilonner.

"Vous avez quelque chose de prévu après ceci ?"

Ce n’était pas tout à fait une invitation, mais cela pouvait en être une tout de même. Difficile de ne pas craquer sur les formes pleines et fermes de cette femme. Aussi, Hackman avait-il décidé, en faisant balader son regard sur ces jolies fesses, d’essayer de nouer une relation un peu différente avec Mrs Andersson… si celle-ci était d’accord, évidemment, rien ne se passerait sans son consentement.

Alcide s’était déjà retrouvé à coucher avec toutes sortes de femmes et il les aimait toutes, chacune méritant de l’attention et des gestes tendres. Mais Gemma lui inspirait d’autres choses également que cette envie de sexe et de tendresse. Il pouvait lui apporter cela sans aucun problème, mais ce cul faisait naitre en lui d’autres envies encore… Peut-être un peu moins avouables que le reste.

"Je me disais qu’on pourrait aller prendre un café ou autre chose..."

Du chaud en tout cas. Ou quelque chose qui réchauffait, comme certains alcools. Puisqu’ils avaient encore cette journée de repos, autant en profiter pleinement, non ?

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"Oh, moi, ça va… mais je n’arrive pas à me réchauffer, c’est vraiment comme si ce frigo avait déréglé ma température." Pourtant, il y avait une solution pour qu’il retrouve la bonne température, mais je doute que le chauffer de cette manière soit le remède. Sincèrement, si je n’étais pas une femme ‘fidèle’, j’aurais tenté quelque chose ... Même si c’était un haut placé. Par moment, il est vrai que j’avais envie de m’amuser, de connaître autre chose, et de pimenter ma vie sexuelle, mais voilà qu' il a fallu que je sois mariée.

GEMMA ° « Avec le temps, vous allez vous y remettre. »

Purée, et dire, je pouvais tout simplement lui suggérer de disparaître trente secondes, le temps de chauffer, et là, à coup sûr, la température de son corps serait montée au quart de tour.

Toutes les procédures qui ont un rapport avec l’administration sont ennuyeuses, mais malheureusement, nous n’avons pas le choix d’y passer. Pour ma part, je commençais à m’habituer alors que je suis ici, ou dans le bureau d’Alcide, cela revenait quasiment au même.

GEMMA _ « Vous dites ceci parce que vous n’êtes JAMAIS convoqué, mais je vous invite à découvrir le bonheur et la joie d’être convoqué et de se faire traiter comme si vous étiez un incapable. »

Mon sale caractère ? Non, je ne l’avais pas perdu et ma façon d’être clash non plus. Ce n’était pas parce que nous avions vécu un événement assez exceptionnel, que notre relation devait changer. Quoi qu’il arrive, je resterais là même – la pire chieuse.

GEMMA _ « Si j’ai quelque chose de prévu ? Et bien, j’avais l’idée de retourner travailler. » Lui disais-je en m’arrêtant devant la porte. « Vous savez, parfois, je me sens bien mieux ici qu’à la maison. » je soupirais tout en le regardant dans les yeux. Il connaissait ma situation avec mon mari, alors pourquoi ne pas lui dire la vérité ? J’avais tout fait pour essayer de revenir plus tôt que prévu, pour justement, échapper cette atmosphère morbide qui traînait à la maison. J’en pouvais plus de cette situation, alors oui, je faisais tout pour éviter mon mari. Et la soudainement, il me proposa d’aller boire un verre ou autre chose ? Autre chose ? Nom de dieu, là aussi, j’avais tellement envie de lui proposer d’aller chez lui, et qu’on profite… Mais …. « Autre chose ? » Je lui souriais, « Que diriez-vous d’aller boire un bon petit remontant ? Vous verrez avec ça, la température de votre corps va vite augmenter » doucement, tout en faisant attention qu’il n’y ait personne, je m’approchais de lui, et d’un ton sensuel « Sauf si vous avez mieux à me proposer ? N’oubliez pas, je suis une femme en manque d’affection, et qu’en plus de cela, elle a adoré sentir vos lèvres sur les miennes. » ET là comme par hasard, il avait fallu que cet abruti de flic qui s’occupe de cette affaire de prise d’otages ouvre la porte pour venir m’appeler. Pourquoi à chaque fois que le moment devenait intéressant, il fallait toujours qu’on soit interrompu. Bref, de ce pas, je rentrais dans le bureau, et je répondais à toutes les questions. L'entretien durait une bonne vingtaine de minutes. Une fois sortie, je murmurais à Alcide tout en lui donnant une tape sur son épaule : « Je vous attends, et bonne chance.

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Discuter avec Gemma, c’était quelque chose. Depuis qu’elle avait posé sa poitrine sur le bureau de l’homme, Alcide avait rêvé de cette paire de seins. Il aurait donné beaucoup pour se blottir là, pile entre les deux. Il y a de quoi rêver, avouez…
Alors ici, aujourd’hui, Hackman parlait de températures comme d’une métaphore de son propre désir. Le froid étant provoqué par l’absence, évidemment. Mais elle était mariée…
Alors quand elle parla de s’y remettre avec le temps, le quinquagénaire comprit simplement que ce n’était qu’une question de temps avant que Gemma ne finisse dans ses bras et dans ses draps. C’était pour le moins une bonne nouvelle !

Mais cette femme avait d’autres choses en tête, à commencer par une rancœur sans non. Alcide avait déjà été convoqué par le passé, mais ça, elle n’en savait strictement rien. Mrs Andersson restait souvent bloquée sur ses idées préconçues. C’était dommage qu’elle soit comme ça, car de ce fait, il y avait toujours une barrière qui revenait entre eux.

"C’est vrai que, maintenant que vous le dites, je suis terriblement parfait. Quelle tristesse vous devez ressentir d’être aussi imparfaite de votre côté."

L’ironie n’était qu’une façon bien plate de faire comprendre à Mrs Andersson que son petit jeu de victime persécutée par les affaires internes ne ferait pas mouche. Pas chez lui.
Cela dit, elle ne semblait pas contre l’idée d’aller prendre un verre ensemble. C’était déjà ça. Au moins là, ils auraient l’occasion de discuter un peu plus sérieusement qu’ici, au commissariat où il trainait toujours des oreilles indiscrètes.

"Je suis toujours partant pour un remontant…" De toute façon, personne n’attendait Alcide et il n’avait pas envie de passer à côté d’une occasion de voir avec la capitaine ce qu’il allait advenir de tout ce qui s’était passé dans le frigo. "J’ai toujours…"

Il n’eut guère le temps d’exprimer le fond de sa pensée. On venait chercher Gemma Andersson pour qu’elle fasse sa déposition. Il fallait toujours que ça tombe au moment inopportun ce genre de chose. Deux minutes plus tard, ça aurait été parfait, mais non.
Alcide était condamné à attendre son tour, bien sagement, tandis que la capitaine devait raconter les détails de l’affaire. Ça n’était rien de spécial à faire, mais ça prenait du temps.

Durant tout le temps que Gemma passa à l’intérieur, Alcide pianota sur l’écran de son smartphone. Il s’était récemment créé un personnage Steamer sur Dofus et il était en train de devenir accro au jeu. Il aimait bien les graphismes de ce jeu en deux dimensions et les quêtes proposées. Il aimait bien, aussi, l’humour à deux balles qu’il y avait dans les propos des PNJ. C’était bête de tomber dans ce genre d’addiction à son âge, mais Hackman se foutait pas mal du qu’en-dira-t-on. Ça lui plaisait, c’était tout ce qui comptait.
Il s’écoula près de vingt-cinq minutes avant que Gemma ne sorte de la salle. C’était le tour d’Alcide et il prit place sur la chaise ayant encore sur son assise la chaleur des fesses de la capitaine. Encore un bête truc qui lui mettait des idées en tête. Et puis, elle l’attendait… elle l’avait même touché pour lui signifier qu’elle serait là… Bon sang… ne pas penser à tout ça pour l’instant.

Il était distrait. Le flic qui prenait sa déposition dut répéter quelques questions. Alcide en avait marre d’être là. Il se sentait comme un gosse enfermé devant ses devoirs alors qu’un soleil magnifique brillait dehors… C’était ridicule.
Hackman finit par raconter, encore une fois, la prise d’otages : il était avec Gemma au rayon des salades, ils parlaient ensemble quand les bruits bizarres s’étaient fait entendre, ils n’avaient pas pu intervenir car on les avait vite désarmés et frappés, avant de les enfermer dans le frigidaire. Non, ils n’avaient pas vu les visages des preneurs d’otages et non, ils ne connaissaient pas les tenants et aboutissants de cette affaire.

En fait, Alcide ne voyait pas ce qui, dans tout cela, allait pouvoir faire avancer les choses. Ce n’était rien de concret. Gemma et lui avaient été trop vite mis hors d’état de nuire, alors leurs témoignages n’allaient, de toute manière, pas mener à grand-chose.

Quand l’homme sortit, il vint directement vers Gemma.

"Vous connaissez un bar sympa dans les parages ?"

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Etais-ce une bonne idée de partir avec Alcide en sachant ce qu’il s’est passé dernièrement ? J’avais envie de partager ce verre mais au fond de nous, voulons-nous juste passer un bon moment autour de ce fameux verre ou voulons-nous autre chose ? Je n’arrivais à me concentrer, de plus, parfois, je répondais complètement à côté de la plaque alors c’était pour dire. Alcide me perturbait.

Une fois son tour, je pouvais réfléchir dans mon coin, et comme d’habitude, j’avais deux possibilités qui s’offraient à moi. Soit partir en douce, et lui poser un lapin ou l’attendre et voir ce qu’il pourrait se passer. Ce baiser avait changé beaucoup de choses, et surtout ma façon de voir Alcide. A mes yeux, ce n’était qu’un vieux con qui voulait juste ruiner ma carrière, et maintenant, il était devenu, l’homme en qui je désirais. Je ne pouvais pas le nier, mais je le trouvais particulièrement séduisant. En réalité, il était mon type d’homme – physiquement. Moralement, c’était loin de l’être. Mais j’avais toujours eu un faible pour les hommes avec autant d’élégance et de classe. Il était devenu l’homme de mes fantasmes.

Cette idée me rendait dingue, et savoir que je pourrais peut-être m’amuser avec lui, faire des folies de mon corps me rendait complètement folle. Je ne savais pas quoi faire, et j’avais beau me poser la question : je revenais toujours au même point. Tente ta chance.

De retour, il me demandait si j’avais un bar sympa. Oui, j’en avais. Le seul souci, c’est que la plupart me connaissaient pour ce que je suis, et d’autres, pour ce que je fais. Je n’avais pas envie qu’un de nos collègues nous surprenne, ou bien qu’Alcide ait des doutes sur l’un des barmans qu’il aurait pu apercevoir sur l’un des dossiers.

GEMMA _ « Dans les parages ? » lui disais-je avec un large sourire. « Je crois qu’on devrait éviter les bars qui se trouvent à proximité. Que direz-vous d’aller en dehors de la ville ? De toute manière, je n’ai rien à faire, alors, j’ai toute ma journée de libre. » Quitter la ville, être loin des collègues, et surtout de mon époux, était une bonne suggestion, vous ne trouvez pas ? Il valait mieux pour nous deux et puis cela évite des rumeurs inutiles. « Mon époux va certainement rentrer tard ce soir, donc, qu’attendons-nous ? Allons-y sauf si vous avez autre chose de prévu ? » Il m’avait suggéré un verre donc, peut-être qu’il avait prévu autre chose après ceci, donc je m’apprêtais à recevoir un vent. Je marchais à ses côtés, et nous nous dirigions vers la sortie.

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Le bien, le mal… qu’est-ce qu’on en avait à foutre quand il ne s’agissait que de pensées et de fantasmes ? Bien sûr, Alcide gardait en tête que Gemma était mariée… mais il se rappelait très bien les paroles de la femme qui lui avait confié que son couple n’allait pas vraiment très bien. Ce n’était pas si mal que cela de rêver de donner un peu de plaisir à une femme qui méritait un peu d’attention et de douceur…
Hackman pouvait être très tendre et très attentionné. Au lit, c’était ainsi qu’il aimait procéder. Il mettait un point d’honneur à pousser ses conquêtes à se tordre sous ses gestes précis, ceux qui amenaient les orgasmes assurés. Il fallait dire, aussi, qu’il avait appris beaucoup avec une dame plus âgée, alors qu’il étudiait la criminologie…

Bref, penser à tout cela ne ferait pas vraiment avancer les choses. En sortant du bureau, l’homme s’était immédiatement dirigé vers la capitaine, lui adressant une invitation sans réfléchir plus avant. Et la réaction de la quadragénaire fit sourire l’homme.
Ne pas venir prendre un verre dans les parages pour ne pas être vus, remarqués ou repérés. Voilà une excellente stratégie. L’homme était tout à fait d’accord avec le principe de discrétion, d’autant plus qu’il connaissait l’époux de Mrs Andersson…

"Si vous me laissez décider, alors, je vous invite dans une petite taverne fort sympathique : « la Joaillerie ». Vous pourrez y goûter des choses délicieuses. Il y a l’avantage de ne pas risquer de croiser des collègues et, cela me semble non négligeable, il y a de quoi passer de bons moments par là."

La taverne étant, évidemment, dotée de confortables chambres aux lits majestueux. Le nom de la taverne faisait référence à la riche décoration, finement ciselée, de ces fameuses chambres.
Puisque Gemma ne voulait pas être repérée près du commissariat, Alcide voyait là une ouverture plus que possible. Et il s’y engouffrait.

Marchant au côté de la capitaine Andersson, le quinquagénaire sentait son corps plein de désir. A la vérité, il l’aurait volontiers retournée là, sur un bureau ou contre une porte. Mais la décence voulait que cela ne se fasse pas, surtout sur le lieu de travail en pleine heure de pointe, bien que l’idée pouvait être hautement excitante également.
Disons juste que, pour l’instant, il valait mieux envisager un lieu neutre où l’homme et la femme allaient pouvoir mettre sur le tapis tout ce qu’ils avaient à dire.

Et comme ni elle ni lui n’avaient rien de prévu pour le reste de la journée…

"Je peux me consacrer à vous toute la journée, Gemma. Jusqu’à l’heure où vous estimerez devoir rentrer chez vous. D’ici là, j’ai bien l’intention de vous faire penser à autre chose qu’à votre mari et au boulot."

Ils sortirent du commissariat et se retrouvèrent près de leurs véhicules respectifs. Que valait-il mieux ? Prendre les deux voitures ou en laisser une quelque part et y aller avec une seule ? Alcide ne voyait pas d’inconvénient à laisser sa voiture ou celle de Gemma dans son garage, à South Bay. Cela permettrait de cacher le véhicule et d’être tranquilles, juste tous les deux, sans avoir à s’inquiéter d’autre chose que de ce qu’ils comptaient faire.

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« la Joaillerie » cette taverne ne me disait rien et je ne savais même pas où cela se trouvait donc, il va bien falloir qu’il me guide sur ce coup. Vous savez, avec mon époux, nous n’étions pas des grands "sorteurs", et d’ailleurs, on vivait déjà comme un vieux couple. On préférait rester chez soit, à regarder la télévision qu’à sortir. Parfois, j’avais envie de sortir, de profiter d’un bon petit restaurant, ou même un verre, mais, malheureusement, pour le moment, nous étions assez serrés financièrement qu'on devait faire attention à nos dépenses. J'avais de la chance que je touchais des pots-de-vin et que mon mari pense que c’est grâce au boulot que je touchais une belle somme, mais en réalité… Si je touchais que mon salaire de capitaine, nous serions bien dans la misère.

GEMMA _ « Alors, je vous fais confiance, et il va falloir que vous me guidiez parce que je ne connais pas votre taverne. »

Lui disais-je avec un large sourire. Avais-je hâte de déguster ses belles choses délicieuses ? Oui. Avais-je hâte de passer un bon moment en sa compagnie et d’oublier mon mari ? Oui. J’avais besoin de me changer les idées, et de penser à autre chose qu’à mes problèmes personnels.

GEMMA _ « Le mieux serait que je laisse ma voiture ici, et qu’on y aille à deux ? Cela va vous ? »

Laisser ma voiture ici serait plus judicieux. Si jamais mon époux passait par là et qu’il apercevait ma voiture, il pensera que je suis au boulot. Aura-t-il l’idée de venir me voir à mon bureau ? Non. Il n’était pas du genre à venir se mêler de mon boulot et puis il était trop occupé à penser à cette fameuse inconnue. Tout compte fait, il sera bien plus ravi que je ne sois pas là, ainsi il pourra profiter pleinement de sa liberté.

Nous nous dirigions vers la belle Audi , et je ne pouvais m’empêcher de lâcher.

GEMMA _ « Je vois qu’on gagne bien sa vie en tant que directeur d’IGPN. » Je ne roulais pas dans une voiture aussi luxueuse que la sienne, mais je n’allais pas me plaindre de ma Caroline. Ainsi, il avait tout la journée à me consacrer ? Mon dieu, c’était bien la première fois qu’il me disait une telle chose, car d’habitude, quand je me trouvais dans son bureau, il était plutôt du genre impatient de me voir dégager. « Justement, en parlant de mon mari, je sais que vous le connaissez alors, si vous pouvez éviter de lui répéter ce qu’il s’est passé, ce serait gentil de votre part. J’ai déjà suffisamment d’ennui avec lui, alors, évitons de mettre de l’huile sur le feu. » J’ouvrais la portière et je rentrais dans sa belle voiture. L’intérieur était magnifique. J’adorais les voitures de sport, en fait, j’adorais les bagnoles tout court.

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Cette journée venait de prendre une tournure particulièrement plus agréable et prometteuse que ce qu’on aurait pu avoir comme préjugé dès le départ. Gemma était en train d’illuminer ce jour et Alcide ne pouvait qu’être ébloui. Le fantasme le prenait aux tripes. Il était guidé par l’envie, ce désir qui lui brûlait le bas ventre… Certaines paroles de la capitaine faisaient naître en lui des sensations proches de celles que produit une excitation sexuelle directe. C’était dingue de constater à quel point l’imagination pouvait amener comme conséquences physiologiques.

Ah ! s’il pouvait la guider autrement que jusqu’à un lieu aussi terre-à-terre… il l’aurait emmenée au septième ciel, c’était sûr et certain… Hackman était désormais animé par le désir de voir jouir cette femme, de la sentir se cabrer et se tendre de tout son corps…
Il lui souriait comme on sourit à une jeune femme. Malgré son âge, elle l’attirait tout autant qu’une petite jeunette pouvait le faire. Allez comprendre…

"Je suppose que vous serez contente d’apprendre que cette taverne est à plus de vingt minutes de route de la ville… Il faudrait vraiment être malchanceux pour y croiser un de vos hommes…"

Mrs Andersson était d’une logique imparable. Sa voiture au commissariat était sans doute une meilleure idée que de la garer dans le garage d’Alcide. Au moins, ici, il était logique de voir son véhicule. Personne ne se poserait de questions. Et si quelqu’un venait à s’interroger, il était évident que Gemma trouverait la réponse parfaite pour envoyer chier l’importun. Elle était très douée pour cela.

Hackman aurait aimé lui ouvrir la portière côté passager, faire preuve de galanterie… mais Gemma était plus rapide et sans doute n’était-elle pas habituée à ce qu’un homme veuille lui tenir la porte ou la portière pour la laisser passer. Soit, ce n’était pas bien grave.

L’homme prit place au volant et adressa un regard qui voulait tout dire à son invitée.

"Je ne suis pas assez con pour faire ce genre de connerie, Gemma. Votre mari ne saura rien du tout… " Il eut un sourire entendu. "Mais oui, je gagne plutôt bien ma vie. Alors, laissez-moi prendre soin de vous aujourd’hui. Vous êtes mon invitée."

Voilà qui était clair. Il allait offrir le gîte et le couvert à Gemma et il comptait bien, aussi, lui offrir un plaisir digne de ce nom, que ce soit à l’aide de ses doigts, de sa bouche ou de son sexe. Alcide en crevait d’envie.

Il démarra en songeant à tout ce qu’il voulait lui faire. Mais pour donner le change, il ouvrit la boite à gants où plusieurs CD se trouvaient. "Je vous laisse le choix de l’ambiance… à moins que vous n’ayez une clef usb sur vous ? "

Son regard glissa vers les cuisses de son interlocutrice. Il la passerait volontiers à une fouille corporelle minutieuse pour chercher dans les moindres recoins de ses vêtements et de son corps s’il n’y avait pas une clef usb planquée quelque part… ça pouvait être amusant.

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Justement, j’étais une malchanceuse et je dois l’avouer qu’à ce moment précis, je ne cessais de me poser la question, si c’était vraiment une bonne idée de le suivre. Et dire qu’il y a deux semaines, nous étions limite en train de nous bouffer l’un à l’autre, et voilà qu’aujourd’hui, on allait partager un moment en toute ‘amitié’. Bon, ce n’était qu’un verre en dehors la ville, alors il n’y avait rien d’alarmant ... C’était juste un verre. Un verre avec l’un de mes supérieurs, et un ami de mon mari. En fait, sont-ils amis ? Ou juste des bêtes connaissances ? D’ailleurs, je ne savais même pas comment ils se sont rencontrés, et encore moins, comment ils ont réussi à dialoguer ensemble. J’espérais juste qu’Azariah n’avait pas eu l’intelligence de révéler des choses suffisamment intimes pour qu’Alcide ait l’avantage sur moi.

GEMMA _ « Espérons-le. »

De toute manière, j’avais confiance à mes hommes, et même si l’un d’eux m’apercevait en train de déguster un verre avec un homme, ils n’iront pas cafter sauf si, c’était un gars d’un autre service, là je risquerais d’avoir des ennuis. Mon équipe et moi, nous étions soudés, et peu importe les situations, on pouvait compter l’un sur l’autre. Puis, je ne m'en faisais pas étant donné que je savais que de notre petite sortie impromptu allait rester entre nous.

Que je sois invitée me gênait un peu. Je savais bien qu’il gagnait bien mieux sa vie qu’une pauvre fliquette comme moi, mais je ne voulais pas qu’il pense que je profite de ça. Je pouvais me payer un verre comme une grande, tout comme à manger. Je ne voulais en aucun cas profiter de sa charité. Je ne vivais peut-être pas sur l’or, ou je ne roulais peut-être pas dans une voiture aussi luxueuse que sa Audi, mais je ne me trouvais pas non plus dans la misère.

GEMMA _ « Votre invitée ? Bien »

Que pouvais-je lui dire ? J’avais accepté son offre, alors, autant se lancer dans la gueule du loup.

Genre comme si je promenais avec une clef USB juste pour écouter de la musique… Mes clefs USB me servaient uniquement pour des fichiers, mes travaux, et autres dossiers importants, et non pas pour de la musique.

GEMMA _ « Le groupe Queen? C’est tellement vieux ça ! » Je prenais le cd-rom et je la glissais dans le lecteur. Et là, la chanson "Impromptu" de Queen raisonnait dans la voiture. « Oh mon dieu, le clip "Impromptu" ? Vous êtes sérieux-là? Jetez-moi ce CD, par pitié. » Cette chanson cassait les oreilles plus qu’autre chose, alors oui, je n'avais même pas laissé le temps de finir la chanson que j’envoyais déjà le CD dans sa boite. Je me mettais un autre cd – moins casse oreille – et on l’écoutait jusqu’à l’arrivée.

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