Ghost from the past | Slan

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Ghost from the past

« L'amour ne fait pas mal. C'est une personne qui ne sait pas comment t'aimer qui te blesse »

Babylon & Slan

Le soir tombait doucement, silencieux, les rues s'éclairaient de milles lumières, les enfants des blocs se retrouvaient tous en bas de ceux ci. Le nuages se teintait d'une lueur rouge dans la bataille sanglante que menait la lune et le soleil avant que le crépuscule ne vienne masquer ce triste combat. Peu à peu les magasins fermaient leur portes, la circulation se tarissait, et le danger augmentait comme le disait si bien les journaux ou encore la petite populace huppé. Le mauvais quartier de Centerbay était un lieu où il ne faisait pas bon s'aventurer lorsqu'on ne connaissait pas les rues et les habitants. Certains étaient foncièrement mauvais, d'autres était simplement des âmes en peine que la société avait perdu.
Babylon était de ceux là. Il errait dans les rues comme à son habitude, sans aucune crainte. Il avait dans sa poche bien plus d'un tour, une réputation établie à son insu. les mains serrées autour d'un billet de vingt gagné pour un simple portrait vendu le jour même. Prix dérisoire pour le talent de l’œuvre mais il devrait s'en contenter. Il fallait bien manger non ? Les rares magasins étaient sûrement fermés et pourtant il continuait de marcher. A quoi bon rentrer ? Pour retrouver le parquet grinçant, les meubles branlants et l'odeur d'humidité et de mastic ? Hors de question mieux valait profiter de la beauté de la nuit. Babe tira contre lui sa veste élimée, marchant en observant le paysage autour de lui, cherchant l'inspiration où n'importe quoi d’autre qui pourrait retenir son attention. Machinalement, il sortir des plus grandes artères urbaines pour s'enfoncer dans les dédales des ruelles. Il croisa quelques amis, tirant sa main libre de sa poche pour que ses paumes recouvertes des mitaines de cuir qu'il ne quittait jamais rencontrent celle des hommes qu'il croisait. Il continua encore, se perdant presque.

Il alluma une cigarette et malgré sa positivité habituelle ne trouva aucune satisfaction à ce goût qui se faisait si rare. La vie ne lui faisait aucun cadeau et ne lui laissait aucun répit. Il maquait quelque chose à cette cigarette, la goût de l'herbe, les substances chimiques qui le faisait vriller, qui lui donnait la force de continuer à se battre. Mais qui avait pourtant aussi détruit sa vie. 4 ans qu'il n'y avait pas touché. 4 ans ! Et pourtant les tentations était là, il avait un billet, de nombreuses « adresses », il aurait pu ressombrer, juste pour un soir juste pour une fois. Combler son cerveau meurtri. Il tourna encore, s'enfonçant au cœur des mauvais quartiers. Seul, le silence, les pas résonnants, une ambiance à la fois lourde et libératrice. Il tira tranquillement sur la cigarette qui arriverait bientôt en fin de vie.

Comme un papillon attiré par la lumière, il poussa la porte du premier bar venu. Il détestait boire, il n'aimait pas l'alcool, le brûlure sourde au fond de sa gorge. Il entra donc dans ce bar, analysant les lieux en balayant la salle d'un regard minutieux. Ses yeux s'égarèrent sur un homme, un homme bien trop familier qui lui tournait à moitié le dos. Il n'était pas vraiment sur. Étais-ce vraiment lui ? Lui qui avait marqué toute son enfance aussi positivement que négativement. Il sembla soudain manquer d'air. Il aurait pu ressortir du bar, fumer une cigarette, s'enfuir, ressombrer, ne jamais le revoir et pourtant, il fit un pas, puis deux. Son cerveau ne connectait pas, il ne parvenait pas à y croire, tout n'était qu'illusion. Il s'avança et prit place près de l'homme. Il commanda un simple monaco, pas d'alcool fort, vraiment pas d'alcool fort. Quoique si c'était vraiment lui. Il tourna légèrement les yeux vers l'homme et lâcha dans un murmure, sans vraiment y croire : - Slan ?

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Babylon & Slan

Octobre 2017 | Dans un bar du quartier pauvre

Encore une journée sombre, comme toutes celles qui sont passées depuis la disparition de sa petite fille. C’est le vide autant dans sa tête que dans son cœur. Elle est sa raison de vivre, et elle n’est plus avec lui pour lui décrocher un sourire de par son innocence et sa naïveté. Il ne lui reste d’elle que ce doudou, qu’il regarde tous les soirs sans pouvoir retenir ses larmes. Il se demande pourquoi la vie continue à s’en prendre à lui de cette manière. N’a-t-il pas encore assez souffert ? La présence de ses meilleurs amis ne suffit pas pour lui rendre un peu de joie de vivre, malheureusement ils ne peuvent rien faire cette fois. Il garde l’espoir de la retrouver, c’est sans doute ce qui lui donne la force de poursuivre sa vie et de maintenir ses principales occupations. Quoi que, il a mis la musique de côté pour le moment, il n’a pas la force de jouer de la guitare, de se rendre aux répétitions et encore moins de faire des concerts. Il n’arrive pas à faire semblant en ce moment. Cette journée, il l’a d’abords passé dans son lit, bien que le sommeil ne lui vienne pas, il a essayé de se reposer un peu. Puis il est sortis et comme tous les jours, il a été jusqu’au commissariat de police, afin d’avoir des nouvelles. Rien. L’enquête n’avance pas. Ils n’ont pas de piste, ils ne savent pas où elle est. Et comme à son habitude, Slan s’est emporté, criant aux flics leur incompétence selon lui, en venant même aux mains. Et il a pu dire bonjour au cachot, comme d’habitude. Plus le temps avance, et plus il désespère. Il est persuadé que c’est son ex qui a pris la petite mais ils n’écoutent rien. En réalité, ils font juste leur boulot, comme ils doivent le faire. Mais ça ne convient pas à Slan. Ca ne lui conviendra jamais tant qu’il n’aura pas retrouver Louise.

Ce n’est qu’en fin de journée qu’on le laisse sortir. Et il entend les mêmes phrases encore et encore. Il ne doit pas recommencer, ça n’aidera pas l’enquête. Comme s’il ne le savait pas. C’est juste plus fort que lui. Il ne se sent pas bien et il ne se sent pas aider non plus. Il se retrouve dans la rue. Il attache un plus sa veste, reprenant sa route dehors comme si de rien était. Il connait bien les rues, il s’y trouve souvent. Pour vendre, puisque pour le moment c’est le seul revenu qu’il a. Il a d’ailleurs rendez-vous avec un client. Il est peut-être temps qu’il s’y rende. Ce qu’il fait sans plus attendre. Il arrive enfin au bar dans lequel il donne habituellement ses rendez-vous. Passer les produits sous le bar, ou bien dehors dans l’allée à côté c’est assez simple. Et il préfère avoir un endroit où se poser en même temps. Il regagne sa place habituellement, demandant un verre de vodka au barman qu’il commence à connaître maintenant. Il n’a plus qu’à attendre qu’il arrive. Il boit son verre, il essaie d’oublier un peu. Probablement que l’alcool l’aidera une fois de plus à passer cette nuit. En entendant son prénom, il relève la tête pensant que c’est son client simplement. Il tourne le visage rapidement vers l’homme avant de rester un peu con. Si sa voix n’est plus la même, son regard lui est toujours celui qu’il était avant. En partie en tout cas. Et il n’a pas encore assez but pour dire qu’il devient complètement fou. « - C’est vraiment toi ? » S’il le connaît, s’il sait comment il s’appelle, ça ne peut être que lui. Il ne sait pas si c’est vraiment le bon moment. Mais ça lui fait tellement bizarre. Il se souvient de comment il l’a quitté la dernière fois. Il lève la main légèrement, la posant sur le jeune homme à ses côtés. Ce bel homme qu’il est resté. « - Tu sembles si réel. » Il sourit un petit peu, le fixant du regard. Il l’observe, avant de reposer les yeux sur son verre. Il le termine d’une traite le posant directement sur le comptoir. « - Mais ça doit juste être une blague pas très marrante. Et si j’attrape celui qui t’a demandé de te faire passer pour lui, il va passer un très mauvais moment. » Rien n’est positif dans sa vie. Alors pourquoi est-ce que ça le serait cette fois-ci. Il n’arrive pas à y croire. « - Tu es venu chercher ta came j’imagine ? »

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« L'amour ne fait pas mal. C'est une personne qui ne sait pas comment t'aimer qui te blesse »

Babylon & Slan

Assis la sur son tabouret de bar, réalisant à peine ce qui lui arrivait, il trempa ses lèvres dans la bière rosée et sucrée qui manqua pourtant de la faire grimacer. L’eau, voilà la seule boisson pour laquelle il était prêt à se battre. Il s’apprêtait à répondre lorsque celui ci sembla changer radicalement de cap dans ses propos, pensant à une imposture. Certes, il avait changé, ses cheveux avaient poussés, ses muscles étaient plus développés, mais il était toujours le même.Quoique. Après 6 ans étais-ce vraiment lui. Babylon n'était plus le même, il y avais cette innocence en moins depuis que son nom avait fait la couverture des magasines en prenant des tournures dramatiques. Un ado de 17 ans qui s'effondre sur un podium de défilé terrassé par une surdose de narcotiques, ça ne passait pas vraiment inaperçu. Le mot came résonna dans son esprit, il serra le billet dans sa proche et ouvrit grand les yeux. Il savait que son frère n'avait jamais été un enfant de coeur, mais de là à vendre. Il reposa son verre et lança :
- Parce que tu vends toi maintenant ?

Son instabilité notoire le fit passer du calme à la suprise avant de le faire basculer dans un nouvel état outragé :
- Et c'est tout ce que tu trouves à me dire après six ans sans nouvelles ! Que je ne suis pas moi ?

Il avait surement un peu trop monter le ton. Heureusement le bar était très peu plein ce soir là et il n'y avait que quelques oreilles curieuses pour les entendre. Il souleva la manche de sa vieilles veste et embarqua avec elle son sweat en le remontant jusqu'au coude. La veine du bras balafrée par de vieilles traces de piqûres fut exposée à l'air libre. Mais ce n'était pas ça qui l’intéressait, il scruta son bras passant outre la veine quelques peu noircies sur le pli du coude - souvenir de quelques seringues surdosées - Enfin, il trouva, il indiqua une petite cicatrice en forme de croix, le regard lourd de sens. Il s'était brûlé lors d'une énième chamaillerie avec ce frère qu'il avait en face de lui. La preuve qu'il était lui, seulement lui.

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Babylon & Slan

Octobre 2017 | Dans un bar du quartier pauvre

Partagé entre diverses émotions, il ne sait pas à laquelle se tenir réellement. Mais au final, il choisit celle dans laquelle il trouve le plus de confort pour le moment. La négation, le fait de ne pas faire confiance. Ca fait trop longtemps, qu’il a réellement des difficultés à croire que devant lui, c’est bien le garçon qu’il a connu durant toute une partie de sa vie. Ce n’est pas possible. Alors il s’imagine des choses. Il pense simplement qu’on lui fait une blague. Qui pourrait lui faire ça ? C’est une bonne question. Il n’y a que ses meilleurs amis qui savent pour lui, alors comment serait-ce possible que ça soit eux qui lui fassent ça ? Enfin soit, il trouve toujours une réponse même face à une situation improbable. Ca lui paraît tellement plus simple. Il hausse les épaules à sa remarque. « - Faut bien se faire de la thune. » C’est assez évident pour lui. Puis le deal c’est facile et ça rapporte. Il ne pense plus à ce qui est légale ou non depuis tellement de temps qu’il s’en fiche un peu enfin de compte. Il fait juste son boulot. Il a besoin d’argent pour payer ce petit appartement avec deux chambres, pour payer de la nourriture, pour payer des vêtements, des jouets et l’école. Même si elle n’est plus là, il a quand même ces responsabilités, en attendant qu’elle revienne. Si c’est le cas un jour. Il se dit qu’il arrivera à percer dans la musique, et quand ça sera le cas, il n’aura plus besoin de ce second boulot un peu pourrit. « - Qu’est-ce que tu as à gueuler ? Ne me parle pas comme ça. » Dit-il un peu plus froidement cette fois. Il regarde autour de lui, détestant attirer l’attention quand il n’est pas sur scène. Et surtout quand il a décidé de se saouler. Il fait un joli doigt d’honneur à un gars ayant le regard posé vers eux. Non il n’a pas tant changé que ça. Il est toujours aussi impulsif et sans limite. Il est juste un peu plus responsable, c’est déjà pas mal. Il tourne le regard sur lui quand il le voit bouger. Et découvrir son bras. Slan fronce les sourcils avant qu’il ne lui montre la cicatrice. Il la fixe quelques minutes. Il ne fait pas semblant. Il ne peut pas faire semblant à ce point en tout cas. Il s’agit bien de lui. Slan a toujours eut un peu de mal avec ses émotions. Il ne sait pas comment gérer celles qu’il ressent en ce moment. Il a aussi du mal à montrer les choses. Il relève les yeux sur Babylon avant d’indiquer son bras. « - C’est quoi ça ? » Dit-il en parlant des cicatrices qu’il n’a jamais vues avant. De ces marques. « - Tu n’étais pas censé prendre soin de toi petit frère ? » Il tourne quelques secondes la tête vers le barman, lui indiquant de lui remettre un verre. Il en a besoin pour le moment. « - En tout cas, tu peux toujours courir, je ne te vendrai rien à toi. » S’il se fout complètement de ce que les autres font, ça n’est pas le cas là maintenant. Pas pour le brun en cas. Il ne supporte pas l’idée qu’il fasse ce genre de chose. Qu’il se détruise la santé encore plus. Il vit l’écran de son portable s’allumer sur le comptoir. Il regarde le message rapidement. « - Je reviens, ne part pas. » Il lui jette un regard, avant de finalement partir à l’extérieur. Il rejoint le client avec qui il a rendez-vous. Echangeant le produit contre l’argent. Il compte pour voir si tout est juste. Il dit ensuite au revoir. Il revient rapidement dans le bar, revenant à sa place. « - Une bonne chose de faite. Maintenant on est tranquille. » Il prend son verre, pour boire quelques gorgées dans celui-ci.

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« L'amour ne fait pas mal. C'est une personne qui ne sait pas comment t'aimer qui te blesse »

Babylon & Slan

Il ne savait plus ou il en était, toute la petite vie qu'il s'était efforcé de se construire, toute cette mascarade, tout ça s'envolait dès lors qu'il croisait son regard. Son cœur se soulevait entre la haine, le soulagement et une autre chose forte et indescriptible. Tout avait changé, et pourtant tout était pareil. Un drôle de sourire déforma le visage de Babylon face à cette affirmation, il avait raison, fallait faire de l'argent et c'était tout ce que cette société capitaliste attendait d'eux. Il était d'une instabilité intrigante et encore plus avec le temps. Une lueur de folie brillait presque dans ses yeux remplacé par quelque chose de sombre : - Ouais faut bien faire de l'argent .. Ça tu l'as dit.

Si il ne dealait pas, il avait contribué au commerce de la drogue. Et à présent qu'il se retrouvait sans diplôme, sans argent et simplement avec un talent pour le dessin qui n'était pas reconnu, et une belle gueule qui n'était plus exploitable dans le monde du mannequinat. Il avait eu recours à des moyens plus ou moins légaux de se faire de l'argent. Vols, combats de rues et prostitution, tout y était passé pour payer le maigre loyer. Un jour il se repentirait, il était sur la voie mais rien n'était fait pour le laisser continuer sur celle ci tant les hors pistes si tentant et accessibles étaient proches.
Il perdit son sourire aussi vite qu'il l'avait gagné puis entendit la voix monter et le caractère impulsif émaner à nouveau de son frère alors qu'il reprenait son droit d'aîné. Le brun grimaça mais ne répondit rien.

Il continua, la manche relevée pour prouver de son identité et voilà que Slan remarquait les ~~quelques~~ marques sur ses bras. Babylon se crispa et redescendit franchement sa manche, ramenant son bras à lui puis grommela : - C'est vieux tout ça.

Il le regarda se lever après lui avoir signifier qu'il ne lui vendrais rien à lui. Babylon s'étala à moitié sur la table, fourrant sa tête dans ses bras en soupirant et en tentant de faire le point sur ce qui se passait. Et maintenant qu'il était de retour, qu'allais t-il se passer ? Est ce que tout redeviendrais comme avant ? Est ce qu'ils iraient plus loin ? Est ce qu'ils arriveraient simplement à se supporter ? Il n'en savait rien, vraiment rien. La bière avait un gout insupportable dans sa bouche, il finit par renvoyer le verre pour le troquer contre de l'eau juste avant que l'autre ne revienne. Un œillade à la salle, il remarqua un groupe de jeunes femmes qui l'observait en gloussant. Un léger sourire puis il se retourna vers l'homme qui se tenait à nouveau en face de lui. Il reprit : - Au moins les affaires marchent pour toi.

Un long silence avant qu'il ne le brise, pour réagir comme une personne normalement constitué qu'il n'était absolument pas :
- Alors. qu'est ce qu'il s'est passé dans ton monde pendant tout ce temps ?

Il pesait le moindre de ses mots comme si trop parler pouvait lui arracher la gorge. Cette question banale lui demande presque un effort surhumain et pourtant, ne voulait-il pas connaître véritablement ce qui les avait poussé à ne plus se revoir ?

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Babylon & Slan

Octobre 2017 | Dans un bar du quartier pauvre

Sans argent on n’a rien. L’argent apporte beaucoup de chose dans la vie. Certes, il n’apporte pas l’amour mais qu’est-ce que ça change ? Quand tu as de l’argent, tu as beaucoup plus de portes qui te sont ouvertes que quand tu n’as rien. Le monde est ainsi. Slan fait partie de la population de pauvres, c’est ainsi. Il se débrouille comme il peut pour pouvoir vivre correctement. Si ça n’était que pour lui, il s’en ficherait un peu. Mais ça n’est pas le cas. Pas réellement en tout cas. Babylon est d’accord. Faut dire qu’il n’a pas l’air d’être monté dans la classe sociale au-dessus non plus. Sans doute qu’il galère également. Le nom Osborne ne donne pas vraiment de chance dans la vie. Jusqu’à aujourd’hui Slan ne savait pas où se trouvait son frère. Depuis qu’il a été jeté dehors, il n’a plus eut de nouvelle de lui. Comment aurait-il pu le retrouver ? Les réseaux sociaux ? Il ne s’y trouve pas. Il le retrouve en vie, c’est tout ce qui compte pour le moment. Il a toujours eu peur que leur père n’ait été beaucoup trop loin. Il est donc soulagé maintenant. Seulement, les sentiments qu’il a essayé d’oublier toutes ces années sont de retours. C’est compliqué à gérer, mais avec les années et la maturité, c’est quand même beaucoup plus facile qu’avant. « - Vieux ou pas, ça ne change rien. » Il n’a quand même pas pris soin de lui. Et il en garde les traces. C’est une preuve. Sans doute qu’il n’avait pas assez de marque sur son corps. Il lui en fallait d’autres. Si Slan a déjà fumé de l’herbe, il n’a jamais rien prit comme drogue dure. Il ne sait donc pas vraiment ce que ça procure. Et il n’a pas très envie de le savoir maintenant. Mais si Baby est tombé là-dedans, c’est qu’il était vraiment mal à un moment. C’est ce qu’il se dit. Il aurait dû être présent pour lui. Mais il n’a pas pu. Maintenant c’est trop tard, le mal est fait.

Un aller-retour entre l’extérieur et le bar pour aller donner ce qu’il faut au consommateur avec qui il avait rendez-vous. Ca ne prend pas de temps. Il ne s’éternise jamais avec ce genre de personne. Il vend, mais il n’a pas envie d’avoir des problèmes. Encore moins en ce moment. Il rejoint assez rapidement le brun. Même s’il ne sait pas où tout ça ira. Il doit reprendre son rôle de frère. Il ne peut pas le laisser non plus. S’il est de retour dans sa vie, ça n’est pas pour rien. « - Ca marche toujours. » Dit-il en haussant les épaules. C’est sans doute la seule chose qui marche bien dans sa vie. Il reprend son verre pour pouvoir continuer de boire. Chose dont il ne se passe pas en ce moment. Chacun son addiction. Il se mit à rire suite à la question du jeune homme. Amèrement. « - De la merde. » C’est un bon résumé de sa vie finalement. Mais il sait qu’il ne peut pas se contenter de cette réponse, ça ne lui suffira pas. Réfléchissant il reprit assez rapidement. « - Quand notre père m’a mis à la porte après m’avoir cogné. Je suis allé auprès de mes meilleurs amis. Ils m’ont accueilli. Et on a pris la décision de partir ensemble. On a fait plusieurs villes. On a joué des petits concerts ici et là. Puis on est arrivé ici. » Il regarde autour de lui en disant ça. Au final, il ne sait pas s’il est vraiment heureux d’être ici. Mais ça aurait pu être pire aussi. « - On comptait continuer. Mais… J’ai rencontré mon ex-mari. Et les gars ont acceptés qu’on reste puisque je me suis marié avec cet abrutit. Il m’a trompé, plusieurs fois. Et j’ai divorcé. On a eu un enfant ensemble. Enfin, j’ai fait un enfant avec une femme pour qu’on puisse avoir un enfant. » Slan soupire doucement en pensant à Louise. C’est le sujet le plus délicat en ce moment. Il regarde son verre quelques minutes. « - Ce fils de pute à kidnappé ma petite fille, alors qu’il n’a pas pris de ses nouvelles pendant 4 ans. Et ces débiles de flics ne veulent pas me croire, il préfère mener leur enquête comme ils l’entendent. » Il termine son verre finalement, le repoussant sur le comptoir. Il tourne son regard sur Babylon. « - A ton tour de raconter. »

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« L'amour ne fait pas mal. C'est une personne qui ne sait pas comment t'aimer qui te blesse »

Babylon & Slan

Les souvenirs de cette douloureuse soirée le firent serrer son poing contre le verre. Son père comme à son habitue avait tout gâché. Absolument tout. Il l'écouta parler avec grande attention. Slan avait toujours été le plus ouvert des deux pour ce qui était de parler contrairement à lui qui économisait le moindre de ses mots comme si son souffle était une précieuse denrée. Parler ne lui avait apporter que des ennuis. Il avait envie d'en savoir plus sur le petit monde que s'était crée son frère, il avait toujours pensé que le brun s'en sortirai bien mais visiblement les choses avaient pris une tournure assez dramatique. Devenu assez instable au fil des années, au fur et à mesure que les mots s'échappaient en une flopée d'entre les lèvres de son frère, il serrait la main autour du verre jusqu'à ce que les jointures de ses mains blanchissent sous ses mitaines. Un excès de colère :
- Je vais le tuer Slan.

Le verre frappa contre la table et manqua de se briser sous la force qu'il y mit. Qui avait donc oser lui faire ça ? Déchiré entre un milliers d'émotions différentes, le dégout envers cet ... ex mari. La compassion, le déchirement égoïste de voir qu'il avait su retrouvé quelqu'un, un peu de bonheur pour lui tout de même, quoi que l'amour dans cette famille semblait quelques peu maudit. Les yeux rivés sur l'eau qui tourbillonnait dans son verre, il balaya la salle d'un regard noir avant de se tourner à nouveau vers lui, un drôle de sourire en coin, baissant la voix : - La police ça amène pas que du bon. Si jamais, j'ai quelques ... contacts. Suffit de quelques informations pour que quelqu'un s'occupe de le ... retrouver.

Le dernier mot avait été prononcé sur une intonation de voix assez indescriptible même pour lui. De la colère, il avait retrouvé la lueur sombre, un peu folle qui ne l'avait plus quitté depuis son départ du centre et qui ressortait parfois dans un jeu d'acteur plus ou moins maîtrisé. Il avait en soit quelques peu dévié la question de son frère. Qu'avais t-il fait lui ? Rien de bien constructif. Ou en tout cas pas une chose qui lui rendait à présent la vie plus facile. Il ajouta pour clore à demi cette étrange affirmation :
- Mais bon c'est quelque chose à réfléchir.

Un gorgée d'eau, il repoussa légèrement la mèche de cheveux qui lui tombait devant légèrement devant les yeux avant de tenter d'éviter la question posée en dernier lieu :
- Pas grand chose.

Un regard pour tenter de déterminer si cela passerait. Pas vraiment apparemment. Il souffla et héla le barman pour commander un verre d'alcool. Comportement étrangement inhabituel chez lui puisqu'il détestait ce genre de boisson depuis qu'il était enfant. L'odeur lui rappelait trop son père, la maison, les mauvais souvenirs de son passé. Une longue gorgée lui brûla la gorge alors qu'il grimaçait presque :
- J'ai fait les gros titres.

Il hésita encore un moment, cherchant ses mots, comment exprimer sa pensées en en disant le moins possible tout en répond tout de même. Assez embrouillé. Il finit par lâcher :
- J'ai commencé par un simple : "Un adolescent de 16 ans, s'illustre sur les podiums de la Young Fashion Generation." Ça à suivi rapidement par : "Celui que l'on appelle désormais Little Shinning, trouve sa place parmi les plus grands." Et malheureusement le retour à l'anonymat : "Little Shining l'adolescent star de 17 ans s'écroule sur le podium terrassé par une overdose de narcotique." La fin de ma carrière.

Avait-il déjà parlé de ça à quelqu'un ? Il se renferma un moment hésitant franchement à dire quelque chose qu'il n'avait cette fois ci vraiment jamais dit à personne :
- La suite est simple, désintox, chute aux enfers. J'ai même réussi à faire virer ma psy à cause d'une amourette de passage. Donc maintenant je me débrouille pour payer un pauvre loyer à cause d'une erreur de jeunesse.

Il n'avait pas le bac, n'avait jamais fini ou fait d'études, avait presque un demi million qui reposait dans un compte en banque gelé tant qu'il restait jugé irresponsable, instable et que son casier judiciaire était ouvert. Il gardait pour lui qu'il tournait dans des activités aussi illégales et dégradantes que le vol ou le racolage, ne sachant plus vraiment comment appréhender cet homme à ces côtés. Tout avait tellement changé. Il avait gardé les marques de son passé bien encrée et n'avait jamais réussi à passer outre :
- Faut croire que c'est de famille de mal tourner.

Une question lui effleura l'esprit et il finit par lâcher :
- Et.. Il y a quelqu'un d'autre dans ta vie maintenant ?

Il regretta amèrement ces paroles aussi vite qu'il les avait prononcé. Il s'était toujours fait chambrer sur sa faiblesse. Que cherchait-il à faire ? Il n'en savait trop rien, mais cela lui semblait vraiment important.

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