on n'est pas sérieux quand on a quinze ans (lehymi)

juillet 2006 Les cheveux dans le vent glacial du mois de juillet néo-zélandais, je m’amuse à regarder mon cousin, Lehyan, qui fume son énième cigarette. Je ne viens pas souvent en Nouvelle-Zélande, d’ailleurs, c’est plutôt lui qui vient à New York d’une manière générale mais cette année, j’avais besoin de changer d’air. Mon père est toujours aussi pénible, et ma mère commence à sérieusement me mettre la pression pour mes dernières années d’études. Il m’en reste deux, et je ne sais toujours pas ce que je veux faire, enfin je sais, mais eux, ça ne leur plait pas. Lehyan et moi sommes proches, et malgré nos cinq ans d’écart, je dois avouer que je suis plus proche de lui que de ma soeur ou de mon frère, tellement ils sont insupportables. Mais bon, c’est comme ça, on y peut rien. Assise sur la balançoire qui orne le jardin des Wilson, je lève la tête vers mon cousin qui semble avoir terminé sa cigarette. Ça fait une semaine que je suis ici, et dieu sait si je m’ennuie, c’est pas mon genre de ne rien faire. Et je dois avouer, que j’ai bien envie de me mettre quelqu’un sous la dent. Précoce vous dîtes ? Non, simplement au courant des magnifiques choses que nous offre la vie bien avant les autres, nuance ! « Ley, t’avais pas une soirée ce soir ? Tu veux pas qu’on sorte ? » Je lui adresse un immense sourire, tout en glissant mes doigts dans mes mèches blondes. Il est majeur, et je sais que ses parents lui font confiance alors, autant compter là dessus si je veux m’aérer la tête. Mon cousin ronchonne, alors je décide de me lever, croisant les doigts en faisant mine de bouder. Ça marche toujours d’habitude, quand j’étais plus jeune, j’hurlais quand quelque chose ne me plaisait pas, alors j’imagine que ça reste. Il est trop soumis Lehyan de toute façon, on lui fait des beaux yeux, et on en parle plus, on a ce qu’on veut sur un plateau en argent. Alors forcément, j’en profite. Je m’approche de lui doucement. « Lehyan s’il te plait… » J’ai besoin d’amour et d’eau fraiche, de m’aérer là j’en peux plus de voir les quatre barrières de ce jardin, ça va me rendre complètement dingue, je vous jure. En plus je repars bientôt, enfin dans quinze jours mais ça passera vite. Il profite même pas que je sois là… Je lève les yeux vers lui, humide grâce à mon grand don de comédienne, et prend sa main dans la mienne pour la serrer très fort et le supplier au maximum. Si avec ça, il ne craque pas, je comprend pas, et je vais être obligée de faire le mur toute seule. A deux, c’est plus excitant quand même. « Allez, Ley !! S’teuplait, hier t’as passé l’après-midi avec ta pote là… la nouvelle. Sara ? et j’ai rien dit, alors fais moi plaisir un peu quand même… tu peux même la voir si tu veux parler avec elle, tu me dépose dans un bar et je me débrouille seule ! Je suis plus un bébé t’sais ! » Je lui adresse un grand sourire, il va craquer, je le sais.