a man without a future will always return to his past ✼ GREYSON

greyson scott

i've got my issues, i admit that

les informations en vrac

la partie anecdotes ○greyson n'est pas un grand bavard, il aime s'en tenir au strict minimum, mais il peut parfois être violent dans ses paroles ○ il travaille à son compte, étonnement cela marche plutôt bien : il s'occupe de grandes fortunes, ce qui consolide la sienne et lui permet de vivre confortablement, le tout de manière légale, si c'est pas beau ça ○ greyson fume depuis l'âge de onze ans, il ne veut pas arrêter et n'a jamais essayé de le faire, disons qu'il n'imagine pas sa vie sans une petite clope, dans sa tête c'est le meilleur du pire, à côté de ce que sa mère prenait ○ il n'aime pas parler de son passé, à part avec sa femme ○ il ne porte que des manches longues pour cacher ses cicatrices, il les assume complètement mais ne supporte plus de devoir répondre à la curiosité humaine ○ greyson, c'est le mâle alpha par excellence malgré sa passivité en apparence, il n'a peur de rien et serait prêt à tout pour défendre jamie, disons que c'est la fausse force tranquille, celle dont il est préférable de se méfier, car c'est la pire ○ il a décidé de couper les ponts avec sa mère en changeant de pays, il ne pouvait plus supporter de la voir mais au fond de lui il lui porte un amour démesuré, il ne sait pas ce qu'elle devient et c'est sûrement mieux comme ça ○ il n'a jamais connu l'identité de son père, sa mère n'a jamais voulu répondre, cela reste un point d'interrogation pour lui ○ avant d'entrer en prison, il levait un peu trop le coude, depuis il a décidé de ne plus toucher une goutte d'alcool ○ greyson aime sa femme et n'imagine pas le divorce comme une option acceptable, même si ce n'est pas toujours facile, il a connu pire et ne pourrait vivre sans elle – même s'il a du mal à reconnaître cette dépendance ○ en arrivant en nouvelle-zélande, il a rencontré une femme, il s'est accroché à elle pendant plusieurs mois avant de réaliser qu'elle le détruisait plus qu'autre chose, le mettant de nouveau face à ses vieux démons ○

les indiscrétions sur le joueur

 

Code:

<pris>○ cillian murphy </pris> greyson scott

l'histoire de ma vie

i wish it was a good story, but hey it could be worse

Une odeur de tabac froid régnait dans la pièce vieillie par le temps, un petit garçon était recroquevillé dans un coin, il tenait dans sa main une petite voiture abimée. Il ne portait pas grand-chose : un tee-shirt troué avec un short trop petit, en plein mois de décembre. À travers la fenêtre, on pouvait apercevoir la neige qui se déposait lentement sur les arbres, mais le petit garçon ne regardait que sa petite voiture. Son souffle chaud laissait planer un nuage de buée dans la pièce grisâtre. Le corps d'une jeune femme gisait sur le sofa, son bras dans le vide, elle renversait une bouteille d'alcool qui roulait jusqu'aux pieds nus de l'enfant. Il avait des bleus qui remontaient le long de sa jambe, quant à ses bras, plusieurs cicatrices les habitaient. La pièce représentait la triste et pauvre vie d'une mère alcoolique et de son fils. La misère était habituelle dans l'ancienne ville industrielle de Rochdale, entre crack et alcool, Adelaïde avait choisi de ne pas s'en sortir. Elle avait – comme tant d'autres – abandonnée ses espoirs de jeunesse, était tombée enceinte trop jeune et avait aimé le mauvais mec. Une ombre se dessinait sur le mur de la cuisine à travers les carreaux de la la porte d'entrée, une clé s'enfonçait dans la serrure puis un homme entrait. Il lançait un regard vif sur le salon, son visage n'était pas fermé, bien au contraire, il souriait. Puis dans un silence complet, une ambiance lourde s'installait progressivement – quoiqu'elle ne fût pas très légère dès le début. Si on y regardait de plus près, on pouvait observer une goutte salée qui dévalait le visage pâle du petit garçon, une toute petite larme qui terminait sa route sur la moquette. En défaisant sa ceinture, l'homme brisait le silence, puis il faisait glisser sa braguette vers le bas. La jeune femme, trop défoncée pour réagir ouvrait simplement ses yeux, elle savait déjà ce qui l'attendait, le prix à payer une pour une énième dose. Ses lèvres ne s’entrouvraient plus pour émettre un son, il n’y avait pas besoin de parler, c’était une machine bien huilée. Ses cuisses s’écartaient lentement puis elle fermait les yeux lorsque l’homme se dirigeait vers elle. Le petit brun n’avait pas bougé lui, il ne parlait pas : jamais. Il observait, savait. Sa mère l’avait oublié, disons qu’elle avait arrêté de le remarquer. Il était tellement silencieux. Il déglutissait lorsqu’un bruit sourd – significatif de la fin de l’acte, ou alors du début de la pièce pour lui – retentissait. Alors, il se levait. Sa mère, elle allumait une cigarette, remettant sa culotte en place. L’homme ne se rhabillait pas, il avait encore quelque chose à faire, il s’approchait du petit garçon, le plat de résistance. Violemment, il envoyait sa ceinture valser sur les maigres jambes du petit qui ne disait rien. Jamais. Une deuxième larme s'était formée au coin de son oeil, il était prêt lorsque les mains de l’homme à l’odeur répugnante s’approchaient de son short. Ce petit garçon, c'était moi.

« Tu devrais te voir avec ta petite tête, tu ressembles vraiment à rien » disait-elle dans un nuage de fumée, la voix rauque. À travers la vitre qui nous séparait, un petit espace laissait passer le son de sa voix. Elle avait les traits tirés comme si elle avait cinquante ans alors qu'elle approchait à peine de la quarantaine. « J'ai toujours su que t'étais un raté, dès ta première respiration, tu le portais sur toi ». Je baissais les yeux, elle avait sûrement raison, j'étais bon à rien. Mais se rappelait-elle de ma venue au monde ? Cette pensée m'amusait. Néanmoins, je ne souriais pas, je n'étais pas du genre à le faire, j'étais vide de tout. Mes émotions étaient remplacées par des instincts archaïques de survie – la misère, la vraie. Je ne connaissais que ça, survivre. Mon corps était la carte parfaite de mes traumatismes que j'accumulais chaque jour un peu plus. Alors, quand ma mère me transmettait une fois de plus sa haine, je l'accueillais à bras ouverts, parce que c'était mon carburant. La violence, la saleté et les noirceurs de monde me permettaient de survivre, même si mon cœur partait en miette et se défaisant d'une quelconque humanité. Personne n'avait été humain avec le petit garçon de cinq ans, qui jouait avec une voiture au coin du salon. Personne. Si on regardait les choses différemment, c'était même assez surprenant que j'atterrisse en taule aussi tard, après tout ce que j'avais fait. Ma mère après des années à vendre son corps pour une dose était rentrée dans un réseau de proxénétisme à grande échelle. J'avais rencontré les mauvaises personnes et j'avais enchaîné les délits, sans même les percevoir comme anormaux. J'avais quitté l'école à seize ans pour aider ceux qui contrôlaient le corps de ma mère – peut-être pour la contrôler, indirectement moi aussi. Mes envies n'étaient pas seines, rien n'était sein chez moi. J'étais une maladie, une tâche noire mais je ne représentait rien. Une petite merde comme ma mère aimait tant me le dire, une petite merde qu'on écrase en marchant sans même la remarquer, le genre qui termine aux ordures. À la différence que moi, j'étais aux ordures depuis le berceau.

J'observais silencieusement ses cheveux qui descendaient le long de sa nuque, ma tête légèrement inclinée je ne pouvais retenir un certain amusement. Cette femme qui était ma psychologue attitrée – obligatoire depuis ma sortie de prison, on m'avait accordé de changer de pays à cause de ma situation familiale, mais je ne pouvais faire l'impasse sur un suivi régulier, à mon grand regret. Quoique, je n'avais pas à me plaindre. Aussi étrange que cela puisse paraître, lorsque son regard se déposait sur moi, j'avais l'impression d'être une ordure différente, le genre qui pouvait être appréciée. Elle savait tout de moi : d'où venaient mes cicatrices, d'où venaient mes excès de violence, les viols de mon enfance, mes activités illicites ainsi que la relation spéciale que j'avais avec celle que j'appelais « maman ». Mais le pire, c'était qu'elle me comprenait, elle arrivait à saisir qui j'étais. En fait, cela me faisait peur, qu'on me comprenne, qu'on arrive à m'analyser : personne n'avait jamais essayé de me comprendre. Elle, oui. Mais moi, je ne savais rien d'elle. Cela pouvait sembler légèrement cliché mais malgré tout, j'avais l'impression de la connaître, comme si… il y avait une logique dans tout cela. Quelque chose d'inexplicable, de facile. Elle n'était pas parfaite, mais elle semblait assez imparfaite pour me convenir, pas détruite – pas encore – mais elle était la deuxième pièce du puzzle de ma vie, la pièce manquante. Cette femme, c'était devenu la mienne. Lorsque ses lèvres s'étaient posées sur les miennes pour la première fois, je savais déjà que mon carburant n'avait plus besoin d'être la misère du monde, seulement elle. Je n'étais pas du genre à sourire, ni à être expressif – ça la frustrait dans un sens, mais elle savait. Elle n'avait pas choisi l'évidence ni la facilité, mais on ne choisit pas vraiment qui on va aimer. Des fois, je m'en voulais de lui faire subir mon comportement, mes cauchemars et mes idées noires mais notre vie était ponctuée de moments de bonheur, intenses et inoubliables. C'était assez simple, mais ça nous convenait. Lorsqu'elle m'avait annoncé sa grossesse, j'avais repensé à cette rue sombre, à cette femme trop jeune qui accouchait dans des draps sales. J'avais balayé cette idée, parce que je savais que les choses étaient différentes, c'était la suite normale des choses : je n'étais pas habitué à faire dans la normalité, à suivre une certaine logique. Mais une chose était sûre : j'étais heureux, je pouvais le sentir d'une certaine manière. Je l'aimais tellement, chacun de ses sourires changeaient ma vie, ils m'arrachaient du chemin qu'on m'avait destiné à suivre.
Mais comme un retour à la réalité, l'enfant n'avait pas respiré. Il n'avait jamais goûté à ce monde qui m'avait tant abimé. Une bénédiction ? Pas vraiment, elle était détruite, Jamie. Mais c'était une autre forme de détresse : le genre à laquelle je ne pouvais répondre, parce que je ne savais pas comment. Je l'aimais, je m'en fichais qu'elle devienne stérile ou non – j'avais déjà gâché ma vie, je survivais depuis bien longtemps, elle m'offrait un sursis que j'appréciais chaque jour. Mais je ne savais pas comment lui redonner goût à cette vie qu'on partageait, lui faire accepter cette misère qui pouvait ne plus en être une, alors j'avais gommé mes sourires. Elle s'était éloignée et j'avais laissé les choses se faire, j'étais incapable de lui apporter ce qu'elle m'avait donné : du bonheur. Parce que je ne savais pas comment ça fonctionnait cette chose-là. C'était elle qui m'avait appris à être heureux, elle m'avait toujours montré comment faire, elle avait recollé chaque morceau de mon être qu'on avait cassé. Mais elle seule avait le secret. Moi, j'étais incapable de lui apporter une quelconque rédemption, j'étais bien trop damné pour cela.