We got some rich love (ballie)

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{We got some rich love}
crédit/ taz ✰ ballie ♡.

Je baille à nouveau, deuxième ou troisième fois en l'espace de quelques minutes. On peut dire que ce dernier cours m'a tué. J'attrape mes copies, mon sac, mes clefs et je pars en direction de l'école d'Isaac. Cinq heures, je suis bon, toute façon ce soir il est à l'aide aux devoirs. Merde j'ai oublié d'aller faire les courses. Il faut vraiment que je me mette des mémos, bon c'est pas grave, je trouverais bien un truc dans les placards. Une chance qu'il soit indulgent avec moi ou pire il va me sortir que chez mamy c'est meilleur. Vive les grands-mères. Bon je crois que j'ai tout, la pièce est clean, j'ai plus qu'à partir retrouver mon monstre. Écharpe en place, porte fermée, c'est bon ! Je me sens tellement … fatiguée et encore le mot est faible. Il faudrait que j'arrive à dormir, sauf que non. Moi je cogite, encore et encore. Je revois son visage, ses mots. J'ai bien failli craquer cette nuit et lui envoyer un message, mais je doute que ça soit la bonne idée. Foutu Raf, lui si je le revois, je l'égorge. Pitié Charlie, c'est le père de ton fils. Au pire, juste une ou deux cotes de cassés, ça devrait le faire. Trois fois rien. Ça lui apprendra à avoir gâché ma vie avec ses conneries. Je veux bien concevoir que pour certaines, je suis en tort, mais là. Respire, expire, penses à autre chose. « Eh Charlie. » Mady qui me sort de mes rêveries, elle s'approche de moi pour me faire la bise. L'espace d'un instant, j'avais l'image de Raf sur un piquet. Une si belle image, mais bon la réalité. « Isaac est prêt ? » que je lui demande un brin fatiguée et prête à décoller surtout. J'avoue que pour le coup je me retiens de bailler. « Bah son père est passé le prendre. » Hein ? Quoi Plaît-il ? « Tu m'avais pas dit qu'il était aussi mignon .. c'était adorable. Il lui a sauté dans les bras. » Que ? Quoi ? Mon visage se tend légèrement, elle a dit quoi là. « Mady de quoi tu parles ? - bah du père d'Isaac » Raf ici ? Non, mais là je vais faire un massacre. C'est pas possible, il est jamais venu le chercher à l'école. On a toujours été d'accord que je gère cette partie. En plus il sait que je finis tard ce jour-là donc que je passe le prendre après ma journée et que ... « Tu sais les choisir » qu'elle rajoute, mais elle a fumé quoi. « par contre tu m'avais pas dit que c'était Raf son prénom ? » J'écarquille grand les yeux pendant qu'elle continue son monologue. Mady je l'aime bien, elle est gentille, elle s'occupe bien des enfants, mais sérieux elle consomme ou quoi ? Mon téléphone, je vais le tuer. Il aurait pu me prévenir, « c'est dommage qu'Isaac n'ait pas le même regard … des yeux comme ça .. » hein ? Quoi ? Je tourne la tête vers Mady qui est littéralement partie dans ses rêveries. Non, c'est pas possible… « J'te laisse. » il vaut mieux que je la laisse ainsi, ou je risque de faire un malheur. Ma gorge me serre, non c'est juste … impossible. Pourtant je sais pertinemment où je dois aller et si … Non, il m'aurait prévenu ? Sérieusement ? Pourquoi je continue à être si… encore y a une semaine je dis pas, mais là ? Là maintenant que j'ai vu et que je sais plus ou moins… je ferme les yeux et respire un bon coup. Ça va aller. Au pire c'est peut-être réellement Raf ? Oui, mais pourquoi je me dirige par là ? Parce que je suis mon cœur et mon instinct .. et que jusqu'ici .. tais-toi. Je me fatigue, en plus c'est pas comme si j'étais déjà fatiguée. Respire un bon coup et tout va rentrer dans l'ordre … ou pas. Ma gorge se serre à nouveau en voyant le tableau qui se dresse devant moi… Je fais quoi ? Je m'avance, je reste telle une plante verte ici ? Pour l'instant je suis bloquée, il est revenu … il est revenu et pire que tout : il m'a rien dit. Et ça fait bien plus mal que je l'aurais cru … pourtant voir le sourire d'Isaac mélangé au sien. Une image que j'ai toujours eu dans un coin de ma tête. La parfaite image… « MAAAAAAMAN » je suis repérée. Isaac s'avance vers moi et m'attrape par la main, ai-je le choix ? « T'as vu tonton Bastian est là, il m'a fait la surprise ... » et j'ai pas relevé les yeux, ma main s'échappe de celle d'Isaac. Isaac qui nous regarde tour à tour ... « oui je vois ça ... » que je finis par dire en déglutissant, relevant doucement mon regard vers lui …

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crédit/ taz ✰ ballie ♡.

Je comprends vraiment pas ce que t’attends. Cette phrase tourne en boucle dans ta tête et plus tu y penses, plus tu te poses la même question. Qu’est-ce que tu attends ? Tu n’en es pas bien sûr toi-même. En quatre ans, tu ne l’as vu qu’à de rares occasions et le plus souvent quand elle n’était pas dans les parages. Ce gamin que tu considères comme ton propre fils, tu as l’impression de l’avoir laissé tomber quand tu es parti pour Sydney. Pourtant, tu sais pertinemment que tu n’aurais pas pu rester. Pas avec son … père dans les parages. Dire que Raf est le père d’Isaac t’écorche les lèvres. Tu n’arrives pas à croire que quelque chose de si pur et de si précieux à tes yeux soit née de l’union de la fem … de ta mei … de l’une de tes amies d’enfance et de ce crétin fini. Encore aujourd’hui, tu arrives à te demander comment une telle chose a pu arriver. Imaginer Charlie avec Raf te rend malade, pourtant, si tu pouvais remonter le temps et changer les choses, tu ne changerais rien. La naissance d’Isaac est l’une des plus belles choses qui te soient arrivé dans ta vie. Ça parait absurde dit comme ça. Après tout, tu n’es pas le père de cet enfant. Seulement, il a changé ta vie du tout au tout. Sûrement pas autant que celle de sa mère, mais tout de même. Et puis bon, ce n’est pas comme si changer le passé modifierait quoi que ce soit à ton présent. Tu ne serais toujours pas celui qu’elle veut. Tu l’as très bien compris. Votre baiser était une erreur et ta déclaration d’amour, pas digne d’être mentionnée. Noté.

« TONTON BASTIAN ! » Une petite tête brune se rue sur toi. Tu as à peine le temps de t’accroupir pour te mettre à sa hauteur que ton corps ressent déjà le choc du sien. Ses bras passent derrière ta nuque et tu le sers contre toi. « Salut buddy, » lui lances-tu dans un sourire. « Laisse-moi te regarder un peu, » lui dis-tu en l’éloignant de toi. « C’est que t’as grandi dis donc ! » Tu mimes la taille d’un fœtus avec tes mains et éclates de rire devant la mine déconfite du petit bonhomme. Enfin, petit … plus si petit que ça. Bientôt onze ans quand même. Donc oui, tu as craqué. T’as laissé ton appartement, tes cartons et tu es parti en direction de l’école primaire de ton filleul. Troquer ta moto pour le bus t’a fait comme un pincement au cœur, mais tu y as survécu. Tu te redresses et Isaac glisse sa main dans la tienne. Ça te fascine qu’à cet âge-là, il ne cherche pas son indépendance des adultes. Dans le fond, ça te fait plaisir. Il t’a terriblement manqué. Tu t’approches de sa maitresse et lui adresses un sourire. « Bonsoir, je suis - le père d’Isaac ! Oui, bonsoir, enchanté, » s’empresse-t-elle de te couper. Pris de court par l’information que tu viens de récolter, tu ne penses pas à la corriger. « A demain Isaac, » lui dit-elle avant de porter son attention sur d’autres parents. Alors que vous prenez tous les deux le chemin de la sortie et qu’Isaac commence déjà à te raconter tout un tas de chose, tu restes bloquer sur deux faits : cette maitresse n’est pas fiable, n’importe quel adulte pourrait récupérer n’importe quel enfant qu’elle y verrait que du feu, et elle n’a jamais vu Raf. Jamais.

Tu ne l’emmènes pas loin de l’école le petit père. Juste au parc. Tu sais pertinemment que, tôt ou tard, sa mère va partir à sa recherche et que c’est le premier endroit qu’elle vérifiera. Tu pourrais lui envoyer un message, mais ça reviendrait à communiquer avec elle et c’est quelque chose que vous n’avez pas fait depuis des lustres. Tu ne t’y résoudras pas. Oh ça non. Elle n’a probablement pas idée  ô combien elle t’a blessé, mais le fait est qu’elle t’a blessé et que tu as décidé d’être buté et très con sur ce coup-là. Isaac est tout ce qu’il vous reste en commun. C’est ce que tu essayes de te dire. Seulement, ce n’est pas un franc succès. C’est que ce n’est pas facile d’effacer vingt ans d’amitié d’un revers de main. Tu mets rapidement ces pensées de côté alors que tu joues avec Isaac dans le parc des grands. Dire que quand tu es parti pour Sydney, il ne voulait toujours pas se résoudre à quitter celui des petits. Le temps passe trop vite. Beaucoup trop vite. Si bien que quand Charlie arrive au parc, tu as l’impression qu’il ne s’est écoulé que cinq minutes. « MAAAAAAMAN » Il se précipite sur sa mère comme il s’est précipité sur toi quand tu es venu le chercher - la surprise en moins. « T'as vu tonton Bastian est là, il m'a fait la surprise ... » Légèrement en retrait, le visage inexpressif, tu fixes la scène. Tu ne peux pas dire que revoir Charlie après tout ce temps ne te fait rien, cependant tu refuses de l’admettre. Tu refuses de céder à toutes ces émotions. « Oui je vois ça ... » laisse-t-elle échapper entre ses dents. Tu avances de quelques pas pour te rapprocher d’eux et hausses les épaules. « Je voulais juste lui faire un petit coucou après l’école mais sa maitresse m’a pris pour Raf alors … » Alors tu en as profité. Mais ça, tu ne lui diras pas. Tu n’es pas Raf et tes sentiments à ce sujet sont très mitigés. « Bref, je te le laisse, » dis-tu en ébouriffant les cheveux d’Isaac. Il lève les yeux vers toi et sans réfléchir se retourne vers sa mère : « Maman, il peut venir diner à la maison avec nous ? Dis oui, s’il te plaiiiit ! » L’idée te déplait en tout point. Seulement, tu ne te vois pas dire à ce petit monstre que tu n’as qu’une seule envie : casser le nez de son père. Oh ça non. Par contre, tu peux inciter sa mère du regard à dire non. Ce que tu t’appliques à faire avec la discrétion d’une tortue.

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crédit/ taz ✰ ballie ♡.

Promis j't'abandonnerais pas … je me racle la gorge. Cette phrase qui revient dans ma mémoire pile en le voyant là .. face à moi, ou plutôt face à Isaac. Il est là, en chair et en os. Je ne suis pas en train de rêvée, même si je le voudrais, Bastian se trouve bien là. Je suis incapable de raisonner clairement, je suis incapable de rien pour tout dire. J'ai envie de le regarder, de lui parler, tellement de chose à lui dire et pourtant … tout reste bloquer au fond de ma gorge. Ce n'est pas le moment, ça ne sera jamais le moment .. ça j'en ai bien peur. S'il n'a rien dit sur son retour, rectification, s'il ne m'a rien dit sur son retour c'est qu'il ne veut pas .. non je ne peux pas. Je ne veux pas que cette phrase apparaisse dans ma tête et pourtant .. tout fait sens à présent. La main d'Isaac qui finit par s'évaporer. Il nous regarde tour à tour, parce que pour lui on fait … quoi ? Semblant ? Peut-être bien, j'en sais rien. Isaac m'a déjà posé des questions et à chaque fois j'évite, je contourne, il a compris que Bastian avait sa vie, loin de lui .. loin de 'nous'. Je ne sais pas s'il l'a accepté, moi en tout cas .. enfin on est pas là pour parler de moi. Je prends mon courage à deux mains et finis enfin par poser mon regard sur lui. Cette sensation au fond de moi, son regard.. bon sang qu'il m'avait manqué. J'ai envie de redevenir cette gamine qui se précipitait dans ces bras après les vacances. Sauf que … ce n'est pas possible, nous ne sommes plus des enfants .. et je ne sais même pas ce que nous sommes. Triste histoire quand on y pense … je peux le faire. Oui je peux le faire, j'arrive à tenir bon devant Isaac, alors devant lui ... « Je voulais juste lui faire un petit coucou après l’école mais sa maîtresse m’a pris pour Raf alors … » Alors quoi ? J'arque un instant mon sourcil, pourquoi il n'a rien dit ? « Bref, je te le laisse, » J'ai à peine le temps de digérer sa première phrase qu'il s'apprête à partir déjà .. ma présence le dérange à ce point ? Merci. Je ne sais comment je dois le prendre .. en même temps je m'attendais à quoi ? Il raccroche à chaque fois qu'Isaac me passe le téléphone, il m'a jamais dit lorsqu'il était en ville pour les fêtes ou autre. Alors pourquoi déciderait-il de rester ? Pour rattraper le temps ? Et puis quoi encore. « Maman, il peut venir dîner à la maison avec nous ? Dis oui, s’il te plaiiiit ! »  Je sens qu'on tire sur ma manche hein ? Je passe mon regard d'Isaac et ses yeux de chat à Bastian et ses yeux de … de quoi. Il me fait quoi là ? Il me supplie de dire non ? De mieux en mieux .. non, mais je rêve.  Là je suis bonne, là MONSIEUR me regarde .. donc c'est à moi de dire non à mon fils, parce qu'il se dégonfle, de mieux en mieux .. « Je sais pas Isaac, ce n'est pas à moi que tu dois demander. » Et toc ! Je vois à son regard que ça lui plaît guère, ça c'est pour m'avoir rien dit. Isaac et ses yeux de chat battu se tourne vers Bastian qui est pris au piège .. oui je suis cruelle, je me sers de mon fils pour arriver à avoir l'intention de Bastian. J'irais en enfer qu'importe. Bon pour ma défense, Isaac a proposé cette invitation, pas moi. J'ai rien dit, rien fait. « Il a peut-être pas envie de manger des coquillettes au jambon … » j'accentue le jeu. J'irais vraiment en enfer. « Tonton s'teu plait, en plus maman elle les cuisine trop bien, puis faut que tu vois ma chambre, c'est moi qui l'ait décoré, bon maman m'a aidé puis l'appart' est trop chouette, bon maman elle a pas de chambre. » Ok là on va s'arrête. « Isaac, je crois qu'on a compris là .. » les yeux grands ouverts je le regarde. J'avais oublié qu'il n'avait pas de filtre et qu'il n'est peut-être pas au courant des derniers événements de ma vie … « Bah quoi ? C'est vrai, Grany elle arrête pas de dire qu'on aurait dû aller chez elle, t'aurais eu ta chambre. » Frappez moi. « On en rediscutera plus tard, et arrêtes d'écouter ta grand-mère » elle est où la porte de sortie ? Je relève mon regard vers Bastian. « Alors Tonton tu veux bien ? » Il est pire que moi, c'est pas possible, j'ai pas conçu ça. J'ai envie de me frapper le visage, de me cacher … d'un côté ça m'apprendra à faire la maline. Tout se retourne contre moi à présent …

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crédit/ taz ✰ ballie ♡.

Charlie. Elle représentait tellement à tes yeux que c’en est douloureux de repenser à tous ces moments que vous avez passés tous les deux. Si tu ne veux pas aller à ce diner, c’est en partie parce que tu ne veux pas revivre certains de ces moments. Tu veux juste les enfermer dans une boîte enfouie profondément quelque part et ne jamais la rouvrir. Seulement, tu sais très bien que l’être humain ne fonctionne pas comme ça. Tu ne seras jamais capable d’oublier Charlie. Tu ne seras jamais capable de supprimer tous ces sentiments que tu ressens pour elle. Tu tentes tant bien que mal de te dire qu’ils appartiennent au passé, que tu es heureux avec Leigh. Cependant, dans le fond, tu sais que ce n’est pas entièrement vrai. Tu aimeras toujours Charlie et tu ne seras jamais aussi heureux avec Leigh que tu l’aurais été si tu avais pu passer le reste de ta vie avec Charlie et Isaac. Mais non. Il a fallu que Rafael revienne dans sa vie. Et puis, même sans ça … Alors oui, tu l’implores de prendre les devants et de dire non à son fils. Après tout, c’est son fils. Seulement, elle semble en avoir décidé autrement : « je sais pas Isaac, ce n'est pas à moi que tu dois demander. » Alors que tu la fixes avec un regard désapprobateur, tu peux voir comme une étincelle de provocation dans ses yeux. Qu’est-ce qu’elle cherche à faire ? Terminer ce qu’elle a commencé il y a quatre ans en t’assénant le coup de grâce après t’avoir totalement fêlé par le passé ? Isaac se tourne vers toi avec ses yeux à la Chat Botté, mais tu gardes les tiens bloqués sur sa mère. « Il a peut-être pas envie de manger des coquillettes au jambon … » ajoute-t-elle ensuite. Le moins que l’on puisse dire, c’est que tu es bloqué. À l’expression qu’elle affiche, tu as presque l’impression qu’elle voit cette situation comme un jeu. Tu ne sais pas si ça vient seulement de toi ou si c’est vraiment ce qui est en train de se passer, mais le fait est que ça ne te plait pas. Ta mâchoire se contracte. Si elle veut jouer, très bien, vous allez jouer. « Je sais pas trop, faut que je vois avec Leigh … » commences-tu à répondre en appuyant bien sur tes derniers mots. C’est subtil, mais tu sais que Charlie comprendra le message. Soit : tu peux me torturer autant que tu veux, j’ai tourné la page. Ce n’est cependant pas si vrai que ça. Leigh n’est pas encore arrivée en ville contrairement à ce que tu essayes de lui faire croire, et le moins que l’on puisse dire, c’est que même si tu as tourné la page, tu ne cesseras jamais de prendre les pics de Charlie en plein cœur. « Tonton s'teu plait, en plus maman elle les cuisine trop bien, puis faut que tu vois ma chambre, c'est moi qui l'ait décoré, bon maman m'a aidé puis l'appart' est trop chouette, bon maman elle a pas de chambre. » Tu lâches finalement Charlie du regard pour porter ton attention sur le petit bonhomme. Tu ne comprends pas grand-chose à ce qu’il raconte. De quel appartement est-ce qu’il parle ? Et pourquoi sa mère n’a plus de chambre ? Tu arques un sourcil, une expression perplexe sur le visage. Charlie tente de l’interrompre mais Isaac ne semble pas s’en apercevoir puisqu’il continue sur sa lancée : « bah quoi ? C'est vrai, Grany elle arrête pas de dire qu'on aurait dû aller chez elle, t'aurais eu ta chambre. » Ta curiosité est piquée au vif. « On en rediscutera plus tard, et arrêtes d'écouter ta grand-mère - Alors Tonton tu veux bien ? » Cette conversation entre la mère et le fils te semble sans queue ni tête. Tu as l’impression d’avoir manqué un épisode important, ce qui est très probablement le cas. Tu fourres tes deux mains dans tes poches et adresses un sourire à Isaac. « Ok, » réponds-tu simplement. Tu ne veux pas le décevoir. Après tout, il vient tout juste de récupérer son parrain en personne pour la première fois depuis quatre ans, tu peux bien faire un effort. De plus, toute cette histoire t’intrigue, d’autant plus que Charlie te parait mal à l’aise. Elle a beau tenter de le cacher, tu peux le voir comme son nez au milieu de sa figure. Tu prends une grande inspiration avant de t’adresser de nouveau à Isaac : « tu veux pas aller jouer encore un peu ? J’aimerais parler avec ta mère. » Tu as du mal à croire ce que tu viens de lui dire, pourtant c’est bien toi qui a prononcé ces derniers mots. Quelque chose cloche et tu as beau être plutôt remonté contre Charlie, tu ne peux pas t’empêcher de t’inquiéter. Isaac cherche l’approbation de sa mère avant de courir rejoindre ses copains dans les jeux du parc. Toujours les mains dans les poches, tu te diriges vers un banc et t’y assois. Tu regardes droit devant toi, incapable de regarder Charlie en face. « Qu’est-ce qui se passe ? » lui demandes-tu sans préambule. Tu finiras par le savoir tôt ou tard, alors autant que ce soit sans Isaac dans les parages. Tu n’es pas sûr de savoir de quoi il s’agit, mais tu as quand même ta petite idée en tête. « Qu’est-ce qu’il a fait cette fois ? » ajoutes-tu avant qu’elle n’ait le temps de te répondre. Tu n’es pas totalement débile, tu as fait les connexions. La maitresse ne connait pas Raf. Ils ont déménagé dans un appartement visiblement trop petit pour eux … et ce n’est pas Raf qui dormirait sur un canapé dans sa propre demeure.

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{We got some rich love}
crédit/ taz ✰ ballie ♡.

Ça fait mal. Oh oui ça fait mal. T'as envie de partir, mais à la fois de rester. Sentiments qui s'embrouillent à l'intérieur de toi. Rester parce que cette vision te plaît, parce que t'en as rêvé, mais partir parce que .. tu ne te sens pas à ta place. Le fait que tu saches la vérité et qu'il soit là. Devant toi, qu'il n'ait rien dit c'est encore pire. Tout remonte à la surface et ça explose en toi. Tu ne sais pas quoi faire, quoi dire. Et tu vois ton fils, heureux, le sourire aux lèvres. Cette image te plaît, t'en as rêvé de les avoir prêt de toi, tous les deux.. une vision que tu gardais pour toi durant des années. Ces années de silence où il était loin … chassant ses pensées de ta tête, tu tentes tant bien que mal de garder la tête droite, un peu d'assurance… mais tu es mal à l'aise. Encore plus lorsque ce prénom sort de sa bouche. Tu le connais, il te connaît et c'est bien intentionnellement qu'il a dit ça … en gros tais toi Charlie. Ça t'apprendra à faire la maligne. Ne disant rien, tu tentes de te concentrer sur les paroles de ton fils, qui lui est pire qu'un moulin à parole. Oh que oui, parce que les mots sortent, trop vite pour que tu es le temps de l'arrêter. À croire qu'il veut tout dire, sauf que tu ne sais pas si c'est bon … s'il doit savoir. T'en sais rien. Tout ce que tu sais, c'est qu'à l'intérieur de toi c'est la confusion. Le voir. L'entendre. T'en as rêvé et maintenant que c'est réel, tu veux partir. Pourquoi ? Bonne question, peut-être parce que t'es pas encore prête, parce que c'est trop douloureux de se rendre compte que le vrai bonheur est à porter de main et que … que tu es passé à côté durant toutes ces années. T'as envie de te claquer juste pour ça. La situation se passe bien trop vite pour toi et tu restes bloquer lorsqu'il dit oui. Il a dit oui. Il vient manger chez toi et là c'est la panique. Tu ne sais pas ce que tu dois dire, faire .. il va savoir et ça t'effraies. Parce qu'il a refait sa vie, c'est ce qu'il t'a fait comprendre quelques minutes plus tôt, alors que toi … toi ta vie part en vrille. Et une fois de plus : il avait raison. Sauf que ça, ça tu te tairas de le dire, ça lui ferait bien trop plaisir, ou pas. T'en sais rien. T'es perdue. « tu veux pas aller jouer encore un peu ? J’aimerais parler avec ta mère. » sa voix, ses mots te ramènent à la réalité. Alors qu'Isaac te regarde, tu approuves, mais l'envie qu'il reste près de toi est forte. Sauf que tu peux pas te cacher derrière ton fils, ce n'est pas la solution. Le regard sur Isaac, tu t'empêches de le regarder. Parce que cette conversation tu n'y es pas prête. Oh que non, mais lui veut et ça, ça t'effraies un peu. « Qu’est-ce qui se passe ? » tu hésites un instant à tourner la tête, lui faire face, mais non. Gardant les bras croisés sur ton torse. Tu cherches un moyen de fuir, fuir loin de cette discussion, mais .. elle va devoir avoir lieu .. que tu le veuilles ou non. De plus, il compte venir ce soir. Il a dit oui. Et ça.. ça tu t'y attendais pas, surtout pas en voyant son regard et quand on sait qu'il t'a évité durant toutes ces années. « Qu’est-ce qu’il a fait cette fois ? - Qu'est ce ça peut te faire ... » que tu réponds du tac au tac, ton regard planté dans lui. Se fut plus fort que toi.. tu pars au quart de tour. Te raclant la gorge, tu hésites à t'avancer, gardant tes distances. Cette fois il croise ton regard.. et tu te sens mal.. « pardon … mais … non j'ai pas à m'excuser… ça peut te faire quoi ce qu'il a fait… t'as jamais cherché à avoir de mes nouvelles durant ces dernières années donc bon … » énervée ? Tu ne comprends pas. Les mots sortent trop vite de ta bouche. Oui tu lui en veux de t'avoir lâché, d'être partis.. même si à présent tu comprends pourquoi… sauf que durant quatre ans, tu ne savais pas. Tu ne comprenais pas pourquoi il t'évitait… pourquoi il était parti et là … tout est confus en toi .. « tu veux savoir quoi ? Que Raf et moi on est plus ensemble ? Que le mariage est annulé car cet idiot m'a trompé avec une sombre pouf. Que j'ai du quitté la maison et qu'Isaac et moi vivons dans un petit appartement ? Que depuis un mois je tente de remonter la face, de garder le sourire pour lui ? Que Raf est bien celui que tu as toujours su et que j'ai été une idiote de ne pas avoir ... » tu te coupes. Réalisant que tu t'apprêtes à lui dire que tu sais, mais non .. à quoi bon. Tu réalises que tu t'es rapprochée de lui, ton regard toujours planté dans le sien. « mais qu'est ce que ça peut te faire … t'es parti Bastian, t'as fait ta vie … » et ça te fait de mal de réaliser que tu n'y as plus ta place.. alors à quoi bon lui dire que tu es au courant. Au courant que  tu aurais pu être avec lui à l'heure actuelle, que tu pourrais avoir tout ce que tu veux … tu souffles et regardes au loin. Cherchant Isaac du regard.  T'aimes pas ça, cette sensation, ces sentiments, tu ne comprends rien .. et t'aimes pas.