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contexte › island bay ressemble à n’importe quelle petite ville côtière de nouvelle-zélande, mais il n’en est rien. en bordure de wellington, à une trentaine de minutes en voiture, se trouve un parfait petit endroit où se mélangent étroites maisons en location et grandes villas de propriétaires fortunés. c’est un endroit où il fait bon vivre, du moins d’apparence, puisque comme on sait, l’herbe semble toujours plus verte de l’autre côté de la clôture. tous les habitants d'island bay se sentent ici comme à la maison, en quelque sorte. mais n’en est-il pas autrement de leurs voisins ?
mars 2024
11° - 22 ° // du soleil est à prévoir !
initiales interdites. › personnages inventés de 25 ans minimum. › 3 ans de différence entre l'avatar et l'âge du personnage. › 15 lignes minimum par rp › un rp par mois.


le jardin d'eden est un café/pâtisserie qui commence à se faire un nom à island bay.
si vous voulez rejoindre l'équipe, les portes vous sont grandes ouvertes !

une fratrie de trois enfants attend d'être complétée.
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 set me free [Sawyan #1]

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MessageSujet: set me free [Sawyan #1] (#)   set me free [Sawyan #1] EmptyJeu 31 Aoû - 19:38

Vous devez être pressé. Ça va vous faire du bien de rentrer à la maison. C'est toujours mieux d'être entouré de ses proches que d'être dans une chambre d'hôpital, n'est-ce pas ? De toute façon on vous reverra, n'oubliez pas vos séances de kiné. C'est important vous savez.

Ryan écoute d'une oreille cette greluche d'infirmière qui fait du bruit pour rien, lui tournant autour pour enlever sa perfusion, lui rendre des affaires personnelles, faire deux trois derniers examens de routine pour pouvoir le noter dans ce dossier à la pochette beige. Il a envie de lui dire d'aller épuiser quelqu'un d'autre, mais elle ne lui laisse pas le temps et finit par sortir. Elle le laisse seul avec lui-même, sa cervelle vide moulinant sans aucun résultats à la quête d'un souvenir, quoique ce soit. Comme toujours depuis qu'il est sorti du coma. Il n'a pas beaucoup dormi depuis, il le sent à ses nerfs qui ont perdu toute patience. Il aurait aimé que Louisiane soit là pour le soutenir, mais c'était sa journée de congés. Il ne lui avait pas demandé non plus. Peut-être qu'au fond, l'homme ne voulait pas qu'elle le voit dans cet état ; liquéfié par l'appréhension. Aujourd'hui, Sawyer va venir. Elle va le ramener chez eux, là où ils vivaient en couple avant l'accident. Il va devoir faire comme s'il était cet homme alors même qu'il n'aura aucun souvenir de qui elle est, ce qu'elle aime, pourquoi il l'a demandée en mariage un jour.. c'était sans aucun remords qu'il avait repoussé les retrouvailles, pour l'instant. Il avait refusé de la voir sans autres formes de procès, prétextant être fatigué, se sentir mal, ou d'autres prétextes qui avaient fonctionné.

Mais aujourd'hui, on le virait de cette chambre d'hôpital qu'il avait occupé bien trop longtemps. Il fallait bien qu'il aille vivre quelque part, et le Ryan amnésique n'avait rien. Mémoire ou non, son ancienne vie était la seule où il avait une place. Il avait dû se rendre à l'évidence qu'il ne pourrait pas fuir plus longtemps. Il aurait dû avoir un peu plus d'espoir que cela, se dire qu'à un moment, la mémoire lui reviendrait. De l'avis général, être entouré de souvenirs et d'habitudes aidait. Il avait été prévenu que cela pourrait prendre deux jours comme deux ans. Rien n'était perdu, en soi. C'était comme avoir un amas de pièces de puzzle et n'avoir aucune idée de comment les assembler ensemble. Impossible de connaître le motif final avant d'avoir tout remis en place. Il ne devait pas être un homme extrêmement optimiste pour avoir autant de mal à se convaincre que cet enfer aurait une fin.

Assis sur le lit blanc déjà refait, il eut le réflexe de crisper ses mains sur le matelas quand on toqua. Geste qu'il remarqua puisque son regard ne put affronter la porte, encore moins la silhouette qui entra. Il avait vu les photos et elle lui avait parue être une totale inconnue. Ça avait été dur à encaisser, mais la photo avait pour avantage de ne pas avoir d'émotions. Il n'en fut pas de même quand il releva les yeux, presque craintivement. Il ne se passa absolument rien. Pas de souvenir furtif, pas de flash, pas d'évidence. Seulement du vide et de l'indifférence. C'était probablement le pire, avoir cette impression d'être un usurpateur. Et que dire dans ces cas là ? Je ne suis pas ton mari, désolé ? Non. « Merci d'être venue. » Il ne pouvait pas l'accompagner. Il ne pouvait pas lui faire du mal à ce point. Il ne pouvait pas faire semblant, tout simplement. « Je... leur ai dis, que c'était une mauvaise idée. » Mais où est-ce qu'il pouvait aller au juste ? Il n'avait personne d'autre. Il était paumé. Ne restait plus que cette solution, prendre son sac et partir faire plus de dégâts qu'il n'en aurait fait s'il n'était jamais revenu certainement.
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MessageSujet: Re: set me free [Sawyan #1] (#)   set me free [Sawyan #1] EmptyJeu 31 Aoû - 23:59


set me free

Ryan & Sawyer Braxton #1

V otre mari s’est réveillé. Ces quelques mots, Sawyer les avait attendus. Impatiemment. Désespérément. Elle pensait qu’une fois que Ryan ouvrirait les yeux, tout rentrerait enfin dans l’ordre. Qu’elle pourrait enfin respirer, se reposer, se libérer de cette angoisse qui ne la quittait jamais vraiment. Bien entendu, les médecins de Ryan l’avaient avertie. Il pourrait y avoir des séquelles – même si, comme tout le reste avec eux, rien n’était certain. Au moins, il n’y avait plus d’incertitude de ce côté-là : des séquelles, son mari en avait. Et rien de ce que l’équipe médicale aurait pu lui dire n’aurait su la préparer à ça. Il ne se rappelait de rien.  Sawyer avait bien essayé de se réconforter en se disant qu’au moins, il ne souffrait pas de problèmes physiques majeurs, qu’il était en bonne santé pour quelqu’un qui avait subi ce qu’il avait subi… Mais le verdict était tombé, son mari était amnésique. Il ne se souvenait ni de qui il était, ni de sa famille… Ni d’elle.

Sawyer n’avait pas pu le voir depuis qu’il avait ouvert les yeux. Elle avait bien essayé, chaque fois sans succès. Il était fatigué, il ne se sentait pas bien, il dormait… Tout autant d’excuses qui tournaient en boucle et auxquelles elle avait de plus en plus de mal à croire. Elle n’avait certes pas été très chanceuse ces derniers temps,  elle ne pouvait pas avoir la poisse au point d’arriver toujours au mauvais moment. Alors elle avait abandonné. Elle avait déposé des affaires et l’avait laissé gérer les choses comme il l’entendait, peu importe combien elle mourrait d’envie de rentrer dans sa chambre, d’imposer sa présence. Elle lui avait laissé l’espace qu’il semblait vouloir, essayant tant bien que mal de se mettre à sa place. Coincée dans une chambre d’hôpital, totalement désorientée, aurait-elle voulu voir défiler un balai de visages inconnus ? De gens qui la regardaient avidement, l’assommaient d’information dans l’espoir de faire renaître un souvenir dans son esprit vide ? Peut-être pas. Malgré tout, elle ne pouvait nier que cela la blessait. C’était égoïste, peut être, mais c’était un fait et n’importe qui à sa place aurait certainement éprouvé cette même peine, cette même frustration.

Ryan avait repoussé l’échéance autant que possible, mais l’hôpital avait fini par décider qu’il était temps pour lui de rentrer chez lui. Ils ne pouvaient décemment pas l’héberger indéfiniment. Alors ils avaient contacté Sawyer, lui avaient annoncé la nouvelle. Elle avait passé les derniers jours à préparer le retour de son mari dans cette maison dans laquelle elle n’avait pas remis les pieds depuis trois mois. Ménage, courses, tout y était passé. C’était un moyen comme un autre de s’occuper l’esprit, de ne pas penser au fait que d’ici quelques jours, elle se retrouverait à vivre sous le toit d’un homme qui portait le visage de son mari, mais qui ne la connaissait plus. L’angoisse l’avait tenue éveillée une bonne partie de la nuit, si bien qu’elle avait fini par quitter sa chambre d’adolescente au ranch pour rendre visite aux habitants de l’écurie. Combien de temps avait-elle passé dans le box de Silver, l’étalon gris qui avait, voilà bien longtemps, appartenu à son père ? Elle l’ignorait. Le contact des animaux l’apaisait, à défaut de faire taire totalement ses angoisses, alors elle n’avait pas pris la peine de regarder l’heure. Tout ce qu’elle savait, c’est que le soleil s’était levé, que les palefreniers étaient arrivés pour nourrir les chevaux, annonçant le début d’une nouvelle journée. Sawyer avait donc repris le chemin de la maison avec Echo sur les talons. Elle s’était préparée et après avoir tenté sans succès d’avaler un petit déjeuner, elle avait fini de rassembler ses affaires et avait pris la route d’Island Bay.

Après un crochet par la maison, où elle avait déposé ses affaires et son chien, elle avait pris la direction de l’hôpital, s’était garée, et avait quitté son véhicule pour s’engouffrer dans l’hôpital. Sawyer détestait cet endroit et pourtant, elle aurait pu rejoindre la chambre de Ryan les yeux fermés. Arrivée face à la porte elle posa la main sur la poignée et se stoppa. Son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine. Les nerfs nouaient son estomac, enserraient sa gorge. Respire Sawyer… murmura-t-elle pour elle-même. Jamais l’idée de voir Ryan ne l’avait rendue aussi nerveuse. Une vois s’éleva à sa droite, mais il lui fallu quelques secondes pour remarquer que c’était à elle qu’on parlait. Pardon ? demanda-t-elle, lâchant la poignée de la porte pour se tourner vers l’infirmière qui la regardait d’un air inquiet. Ca va Mme Braxton ? Oui. Oui ça va. Merci. Petit mensonge, mais elle s’efforça d’adresser un sourire rassurant à l’infirmière, qui s’éloigna. Sawyer fit à nouveau face à la porte, dernier rempart entre elle et son mari amnésique. Sawyer ferma les yeux quelques secondes et inspira un bon coup, puis souffla. Une fois, deux fois. Puis elle toqua, tourna la poignée et entra dans la chambre.

Il était là. Réveillé. Assis sur son lit, la tête baissée. Le cœur de Sawyer menaçait de s’échapper de sa poitrine, battant à tout rompre contre ses côtes. Si elle s’efforçait de garder une expression aussi neutre que possible, il fut difficile de cacher le tourbillon d’émotions qu’elle ressentit lorsqu’il posa les yeux sur elle. Quand elle imaginait leurs retrouvailles, jamais elle n’avait imaginé cela. Il ne la reconnaissait pas, c’était évident.  C’était une chose de s’entendre dire qu’il n’avait aucun souvenir. C’en était une autre d’en être le témoin direct. Merci d'être venue. Je... leur ai dis, que c'était une mauvaise idée.

Sawyer ne répondit pas tout de suite. Elle ouvrit la bouche, puis la referma, se mordant l’intérieur de la lèvre. Elle qui avait voulu paraître détendue, s’était raté. C’est rien. dit-elle finalement, lui adressant un sourire timide. T’allais pas rester ici indéfiniment. Sawyer marqua une pause, balayant la pièce du regard, cherchant quelque chose à dire, pour éviter el silence. Ils n’étaient pourtant ni l’un ni l’autre du genre à fuir le silence, mais il fallait croire que les nerfs la rendaient plus bavarde que d’ordinaire. Tu as rassemblé tes affaires ? Y avait pas grand-chose mais bon…

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MessageSujet: Re: set me free [Sawyan #1] (#)   set me free [Sawyan #1] EmptySam 2 Sep - 16:39

Il comptait pour ses proches. Assez pour leur faire mal. Ryan n'eut aucun mal à percevoir le pique de douleur dans le regard de la brune, son sourire qui se fana en écho avec son sourire. Elle venait de réaliser ce que cela signifiait. Que pour l'heure, c'était comme si son couple n'avait jamais existé. Leur idylle aurait tout aussi bien pu sortir directement d'une imagination fertile puisqu'il n'y avait désormais qu'une personne pour en connaître tous les détails. L'homme ne pensait sincèrement pas qu'il serait aussi frappé par la présence de son épouse. Il y avait des années de preuves, une alliance à son doigt qu'il avait du mal à enlever tellement elle était logée ici depuis longtemps. Et pourtant, on aurait pu présenter cette femme sous une toute autre identité qu'il aurait pu le croire. On aurait pu la faire passer pour la voisine, la boulangère, la copine d'école, une totale inconnue qu'il aurait trouvé ça plausible. Maintenant, les questions fusaient dans son esprit. Pourquoi l'avait-il épousée, en premier lieu ? Qu'est-ce qui lui avait plu ? Son sourire, ses yeux, ses seins, son charme naturel ? Que pouvait-elle bien aimer, au juste ? Elle était belle. Mais le malheur qui frappait son couple dégageait une telle douleur que Ryan préférait ne pas la regarder. Il aurait de loin préférer continuer à la fuir comme la peste. Être en sa compagnie n'était agréable pour personne, et vu comme se déroulaient les retrouvailles, il avait cette désagréable sensation que tout serait vain. Que la fixer pendant des heures ne raviverait aucun souvenirs.

Malheureusement, il ne pouvait pas se vanter d'avoir le choix. Il devrait la suivre et aviser. « Tout est là. » Il désigna du menton le sac noir fermé sur la petite table de la chambre. Un sac contenant des vêtements plusieurs fois dépliés, essayés, jugés. Le pull marron était une horreur. Juste cette constatation avait suffit pour lui bousiller une nuit tant il s'était mis à penser. Était-il du genre à porter des vêtements qu'il n'aimait pas ? Peut-être s'en désintéressait-il. Ou alors, Sawyer ne savait pas. Ou il lui faisait plaisir et ce vêtement était un cadeau. S'il avait été formaté durant des années, est-ce que ses goûts changeraient du tout au tout ? « On peut y aller. Je crois que j'ai vu assez d'hôpital pour un moment. » Il força un sourire, voulut plaisanter. Le cœur n'y était pas. Prudemment, le brun se leva de son lit, tenta de faire confiance à son corps pour marcher jusqu'à la table, attraper la lanière du sac qu'il déposa en travers de son épaule. La sensation du tissus rêche à proximité de son cou avait quelque chose de rassurant. À défaut de savoir qui il était, il se sentait exister dans l'espace. Il ne pouvait pas dire la même chose s'il se fiait à ses jambes, ses bras qui tremblaient sous l'effort. Il ne voulait pas y faire attention, préférait se dire que ça irait. Il faudrait qu'il apprenne à vivre avec cette insensibilité, aussi nocive soit-elle. « Plus qu'à y aller. » Pas la moindre excitation, pas le moindre soulagement. C'était quitter un enfer pour un autre à ses yeux. « Je te suis. Dis moi juste qu'il n'y aura personne chez... nous. J'ai assez d'un visage à la fois. » Ce serait pour tous le même tarif et il n'était pas sûr de tenir le coup si on décidait de lui faire une petite surprise style ''bon retour à la maison'' avec un gâteau et les proches.
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MessageSujet: Re: set me free [Sawyan #1] (#)   set me free [Sawyan #1] EmptyLun 4 Sep - 0:50


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Ryan & Sawyer Braxton #1

C es derniers jours, Sawyer avait passé des heures sur internet. Le sujet de ses recherches ? L’amnésie. Cela ne l’avait pas beaucoup plus avancée. Elle n’y avait rien trouvé de plus que ce que les médecins lui avaient déjà dit – et des questions, elle leur en avait posé ! Etait-ce irréversible ? Ryan pourrait-il retrouver ses souvenirs ou devait-elle déjà oublier tout espoir de retrouver un jour son mari ? Quels traitements existait-il ? Y avait-il des moyens de stimuler sa mémoire ? Dans l’ensemble, elle n’avait une fois de plus pas obtenu de réponse concrète. Des peut être, comme on lui en avait déjà trop servi ces trois derniers mois. Personne ne semblait vouloir se mouiller. Ils ne se montraient ni encourageants, ni défaitistes : il fallait attendre. Être patient. Trois mois déjà qu’on lui répétait cela, elle en avait clairement assez. Le retour de Ryan à la maison serait au moins source de soulagement de ce côté-là : fini les allées et venues à l’hôpital. D’autres angoisses étaient nées à la perspective de le voir se réinstaller chez eux, remplaçant celles dont elle se débarrasser… Mais il paraît que dans la vie, il faut parfois savoir être optimiste, aussi compliqué cela puisse-t-il être.

Une part d’elle qu’elle s’était efforcée de faire taire s’était dit que peut être un déclic se produirait lorsqu’il la verrait. Cette même part d’elle qui la faisait culpabiliser de ne pas avoir été là à son réveil, parce que si elle avait été là, peut être les choses auraient-elles été différentes. Elle n’était pas n’importe qui après tout. Elle était sa femme. Ces espoirs n’étaient pas raisonnables et elle avait parfaitement conscience que d’y croire serait se bercer d’illusions mais une part d’elle s’y était raccrochée. Ces minces espoirs s’étaient brisés dès l’instant où il avait posé le regard sur elle et si elle s’efforçait de ne rien montrer, elle se savait bien piètre comédienne. Alors elle parlait. Comblait le silence. Pas qu’il la dérange, non. Elle ne ressentait habituellement pas le besoin de remplir les blancs par des mots inutiles, encore moins avec Ryan… mais elle était mal à l’aise, blessée, et trop épuisée pour parvenir à donner le change convenablement.

On peut y aller. Je crois que j'ai vu assez d'hôpital pour un moment, lança Ryan, tentant une plaisanterie à laquelle son manque d’enthousiasme ôta toute crédibilité. T’es pas le seul. Si elle pouvait ne jamais avoir à y remettre les pieds, elle ne s’en porterait que mieux.

Lorsqu’il se leva pour récupérer son sac, Sawyer se retint de lui apporter son aide. Les médecins l’avaient informée que Ryan avait perdu toute sensibilité dans ses bras et ses jambes et elle ne pouvait qu’imaginer à quel point cela devait être étrange, tout en se doutant que son imagination devait être bien loin de la réalité des choses. Ne voulant pas se montrer trop envahissante, elle le laissa prendre son sac, prête à réagir au moindre problème. Elle vit ses jambes trembler sous son poids, ses bras en faire autant… Mais il hissa sans encombre son sac sur son épaule. Plus qu'à y aller. S’il prétendait avoir assez vu cet hôpital, Ryan donnait l’impression de quelqu’un qu’on s’apprêtait à mener à l’échafaud, ce qui ne fit que resserrer encore un peu plus le nœud qui enserrait déjà l’estomac de Sawyer. Elle fit demi-tour, lui tournant le dos pour ouvrir la porte. C’était l’occasion rêvée : ainsi, elle obtenait quelques secondes pour effacer de son visage la peine provoquée par cet évident manque d’enthousiasme. Je te suis. Dis-moi juste qu'il n'y aura personne chez... nous. J'ai assez d'un visage à la fois. demanda Ryan alors qu’ils quittaient cette maudite chambre dans laquelle Sawyer avait déjà passé bien trop de temps à son goût. C’était au tour de Ryan de briser le silence cette fois, ce qui l’arrangeait bien – ça lui donnait encore un peu de marge avant de passer pour une espèce de folle qui parle beaucoup trop.

Pas de fête surprise, pas d’invités, c’est promis, lui assura-t-elle avec un sourire qui se voulait rassurant tout en avançant dans le couloir, se calant sur le rythme de Ryan. Elle avait pleinement conscience de la présence de ses jambes, de chacun de leurs mouvements, ce qui n’était pas le cas de son mari et elle ne voulait pas qu’il se presse pour la suivre si c’était pour trébucher. Y a juste le chien, Echo, qui nous attend. Il sera content de te voir. Il est un peu impressionnant, mais c’est une crème. Je te préviens par contre, il adorait te faire tourner en bourrique. L’avantage des animaux, c’est qu’ils n’avaient que faire que vous soyez blessé, défiguré, riche, pauvre, ou dans le cas de Ryan, amnésique… Ils aimaient sans condition. Sawyer pressa le bouton d’appel de l’ascenseur, qui ne tarda pas à arriver, et s’y engouffra, laissant Ryan en faire autant avant de presser le bouton qui les mènerait au rez-de-chaussée. Est-ce que tu as vu ta famille ? demanda-t-elle finalement. Il avait refusé de la voir, mais peut être avait-il accepté d’autres visites. Elle l’ignorait, étant donné qu’elle s’était efforcée de se tenir occupée ces derniers jours, ne prenant que peu de nouvelles du reste de la fratrie Braxton.

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Dernière édition par Sawyer Braxton le Jeu 7 Sep - 19:06, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: set me free [Sawyan #1] (#)   set me free [Sawyan #1] EmptyJeu 7 Sep - 10:34

Il aurait aimé rendre les choses simples. Mais il ne parvenait pas à gérer l'handicap, l'amnésie, en plus du monde qui l'entourait. Il ne pouvait pas faire semblant avec qui que ce soit. Surtout pas avec son épouse. Il se doutait bien qu'elle l'était, au vu des anneaux identiques qui ornait leur doigt. Mais il ne pouvait pas prétendre aimer une inconnue. Il n'y avait pas de manuel pour ce genre de situation. Peut-être que d'ici quelques jours la mémoire lui reviendrait, peut-être que la question se résoudrait rapidement. Peut-être qu'il tomberait à nouveau amoureux. Mais pour l'instant, l'ambiance était juste tendue et délicate. On lui avait conseillé de ne pas hésiter à parler, à s'exprimer, sauf que dans ces conseils fabuleux, les médecins oubliaient la violence de la réalité. Il aurait préféré repousser et rester à part plutôt que de blesser malgré lui. C'était la faute de Cade, s'il fallait un responsable. C'était dur à dire, compliqué de concevoir qu'il puisse se retourner contre l'homme supposé être son petit frère. Mais il manquait de recours. Au moins, parler lui éviter de trop se concentrer sur ses jambes. Il savait marcher, avait le souvenir. L'absence de muscles et de sensations l'empêchait de voir quand est-ce que son corps ne pouvait plus soutenir son poids. Avec un peu de chance, il récupérerait rapidement au moins le mouvement. Pour les sensations, il faudrait se faire une raison. Ça ne lui manquait pas encore vraiment, les souvenirs associés au toucher étant aussi enfouis au fin fond de son cerveau. Il savait juste que ce n'était pas normal, que son corps ne tournait pas rond.

Ils avaient un chien, donc. Première nouvelle. « C'est normal que je ne sois pas plus excité que ça à l'idée de voir un animal dans le salon ? Je ne le connais pas... enfin, plus, alors dans le doute, je te serais reconnaissant si tu pouvais le tenir. Je suis pas sûre de mon équilibre... » Et maintenant qu'il le disait. C'était comme respirer, cligner des yeux. Le geste était supposé être mécanique, mais y penser déréglait tout le système. La preuve fut qu'il s'écroula à moitié, son genou n'ayant pas fait son job. Heureusement, les chaises du couloir étaient là pour l'empêcher de tomber au sol. Il soupira, lessivé, épuisé par ces efforts inutiles. « Je veux pas céder à la facilité du fauteuil roulant. Je peux marcher. » Du moins, théoriquement. Son corps savait, son esprit ne suivait pas. C'était un peu comme demander à un marionnettiste d'animer le pantin par la simple force de la pensée, sans utiliser les fils. Si cela fonctionnait, alors il n'avait aucune idée de quel miracle en était à l'origine. Le fait est qu'il n'avait pas envie de rentrer à la maison. Lui qui n'aimait pas l'idée d'être destiné à être un mari ou un frère, cette réalité ne serait que plus accentuée en étant dans l'endroit où il aurait dû passer ces trois derniers mois.

Ce n'était plus le temps de fuir, ceci dit. Alors il releva la tête vers Sawyer, opta pour une alternative. « Emmène moi plutôt à un endroit qui nous appartient. Celui de notre rencontre, de ma demande en mariage, de notre mariage, même. Je risque de pas supporter d'être encore enfermé. » S'il te plaît.
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MessageSujet: Re: set me free [Sawyan #1] (#)   set me free [Sawyan #1] EmptySam 9 Sep - 2:17


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Ryan & Sawyer Braxton #1

J amais Sawyer n’avait eu, auparavant, l’impression de devoir marcher sur des œufs lorsqu’elle était avec Ryan. Pourtant, leurs débuts n’avaient pas été des plus simples. Sawyer, encore très marquée par sa relation précédente, qui avait été absolument désastreuse, et elle ne se sentait pas prête à s’engager dans quoi que ce soit de nouveau. Sean, bien sûr, ne l’avait pas entendu de cette oreille et lui avait présenté, l’air de rien, un ami à lui. Sawyer l’avait vu venir à des kilomètres, bien sûr, et elle avait fait la difficile. Pas pour le plaisir de se faire désirer, non, ce n’était pas son genre, mais ses craintes avaient eu la fâcheuse tendance de refaire surface aux moments les moins opportuns. Ryan n’avait pas abandonné, et sa patience avait joué en sa faveur, au point qu’ils avaient fini par se marier. Alors certes, les débuts avaient été compliqués et Sawyer en assumait l’entière responsabilité… mais jamais elle ne s’était sentie aussi mal à l’aise auprès de Ryan. Jamais il ne lui avait donné l’impression d’être de trop. De déranger. On dit qu’il faut un début à tout, mais ce début-là elle s’en serait passée volontiers.

Pour autant, elle ne comptait pas fuir, ou abandonner ses responsabilités. Pour le meilleur et pour le pire, voilà ce qu’ils s’étaient promis trois années plus tôt et cette promesse, elle comptait bien la tenir. Elle n’avait jamais été du genre à reculer face à une épreuve. Ils auraient juste besoin d’un peu de temps pour prendre leurs marques, s’adapter à cette nouvelle situation… Se retrouver, peut être. Elle l’espérait, en tout cas. Il avait su être patient avec elle. Il lui avait donné le temps de se reconstruire après que son ex-compagnon se soit attelé à la détruire petit à petit. C’était à son tour de lui rendre la pareille, à présent, peu importe combien la situation pouvait la blesser. Qu’y pouvait-il, vraiment, s’il ne se rappelait de rien ? Il n’avait pas choisi de se réveiller ainsi, l’esprit vide de tous souvenirs et c’est ce qu’elle s’efforçait de garder à l’esprit tandis qu’ils traversaient lentement le couloir, plus distants que jamais.

C'est normal que je ne sois pas plus excité que ça à l'idée de voir un animal dans le salon ? Je ne le connais pas... enfin, plus, alors dans le doute, je te serais reconnaissant si tu pouvais le tenir. Je suis pas sûre de mon équilibre... Sawyer n’eut pas le temps de lui répondre, de le rassurer quant à la présence du chien ou de lui dire qu’il était obéissant – en tout cas avec elle – et qu’elle l’empêcherait de lui sauter dessus comme un sauvage. Parler de ses soucis d’équilibres semblait avoir troublé ses réflexes et il s’écroula. Sawyer avait de bons réflexes, résultats d’une vie passées au contact d’animaux aux réactions souvent imprévisibles et puis l’air de rien, elle le gardait à l’œil. Il ne fallu qu’un bref instant pour qu’elle ne se saisisse de son bras dans l’espoir de l’aider à rester debout tandis que Ryan, de son côté, se rattrapait à une chaise. Même pas certaine qu’il ait remarqué qu’elle l’avait rattrapé, elle ne le lâcha qu’une fois sûre que ses jambes n’allaient pas céder à nouveau sous son poids, sans pour autant se départir de l’inquiétude qui baignait son regard. Je veux pas céder à la facilité du fauteuil roulant. Je peux marcher. Le simple effort qu’avait provoqué cette chute semblait l’avoir épuisé… Et pourtant, Sawyer ne pu empêcher un mince sourire d’étirer ses lèvres. Eh bien je peux t’assurer qu’au moins un truc n’a pas changé chez toi. T’es toujours têtu comme un âne. Ce n’était pas un reproche, ni même le fruit d’un espoir silencieux de le voir redevenir qui il était avant l’accident dans la minute. C’était un simple constat et quelque part, c’était rassurant aussi de retrouver quelques similitudes, aussi minces soient-elles, entre cet inconnu et celui qu’elle aimait et dont il portait le visage. Je réagirais sûrement pareil, à ta place, admit-elle. Il n’était pas le seul à être têtu. Et ne t’en fais pas pour le chien, je gère. Les animaux, ça a toujours été ma spécialité plus que la tienne. Ca non plus, apparemment, ça n’avait pas changé. D’eux deux, l’amoureuse des animaux c’était elle.  

Si Sawyer tentait de garder la conversation aussi légère et détendue que possible, elle voyait bien que Ryan n’était pas tranquille. Et honnêtement, qui le serait à sa place ? Elle-même n’était pas tranquille, seulement elle, au moins, connaissait ce qui l’entourait. Elle savait qui elle était, ou elle était, elle connaissait les gens qui l’entouraient… Elle ne pouvait qu’imaginer ce qu’il pouvait ressentir, tout en se doutant qu’elle devait être bien loin du compte. Emmène moi plutôt à un endroit qui nous appartient. Celui de notre rencontre, de ma demande en mariage, de notre mariage, même. Je risque de pas supporter d'être encore enfermé, dit-il soudain, relevant les yeux vers elle. Sawyer l’observa quelques secondes, avant d’acquiescer d’un signe de la tête. D’accord. Mais déjà, tu me donnes ton sac, elle tendit la main vers lui comme pour appuyer ses paroles. Tu t’occupes de tenir sur tes jambes, et je m’occupe du reste. Et si tu as besoin de faire une pause ou d’un coup de main, dis-le. On n’est pas pressés. Elle ne voulait pas être envahissante, que ce soit en lui apportant une aide qu’il ne voulait pas ou une tonne d’informations qu’il n’avait pas envie d’entendre. Mais même si elle gardait ses distances, elle ne voulait pas non plus qu’il pense qu’elle s’en moquait, ou qu’il était un poids pour elle alors qu’elle ne demandait qu’à l’aider.

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MessageSujet: Re: set me free [Sawyan #1] (#)   set me free [Sawyan #1] EmptyJeu 14 Sep - 22:35

Il y avait quelque chose d'humiliant dans cette situation. Comme si l'amnésie ne suffisait pas, il se retrouvait physiquement handicapé... Un mauvais combo, qu'on se le dise. Les médecins l'avaient prévenu que des semaines de rééducation seraient nécessaires avant qu'il puisse remarcher correctement. Le souci étant que Ryan n'avait pas pleinement conscience de ses faiblesses. Il pouvait se débrouiller sur trois mètres et s'écrouler après. Même son corps ne répondait plus aux ordres, ne se tordait plus à sa volonté. Vis à vis des autres, le résultat était le même. Il suffisait de le regarder bouger pour qu'inévitablement, on ait la sensation qu'il n'était pas capable de se débrouiller seul. Il fallait être présent, le soutenir dans tous les sens du terme, s'assurer qu'il ne se fasse pas mal. Comme un enfant, finalement. Qu'y avait-il de plus rabaissant ? Ce n'était même pas comme s'il pouvait protester. S'il s'efforçait à être honnête avec lui-même alors il devait bien avouer ne pas connaître ses propres limites. Les jambes pourraient ployer, ses bras ne le rattraperaient pas nécessairement, et viendrait un moment où il n'arriverait plus à se relever seul. Difficile d'effacer 3 mois de coma. « Si l'ancien Ryan avait pesté et protesté sous prétexte qu'il n'a pas besoin de baby-sitter alors oui, il faut croire que quelques traits de caractère persistent. » Cela devrait être rassurant, mais il n'en est rien. Un regard vers la jeune femme lui suffit pour comprendre qu'elle ne le laissera pas et que ces prochaines semaines, mois, se dérouleraient avec son épouse pour le surveiller. Une crise caractérielle qui pouvait être compréhensible, sur le coup. Ce fut un bref réconfort, pourtant bel et bien existant que la brune n'essaye pas de le faire changer d'avis. Elle était dotée d'assez d'empathie pour comprendre que sa situation n'était pas des meilleures. « Pendant que tu t'occuperas du chien, je me trouverai bien une autre passion... » Il glisse un regard vers la jeune femme, espère silencieusement qu'elle lui donnera quelque chose, une évidence sur ce qu'il aime faire à la maison.

Sauf qu'il ne se sentait pas capable de rentrer. Pas maintenant, pas tout de suite. Il ne se sentait pas prêt à supporter un nouvel environnement de vie et cette sensation de terre inconnue. Il avait cet espoir un peu stupide que passer un peu de temps avec Sawyer parvienne à le rassurer, à défaut de lui faire retrouver la mémoire. Au moins il aurait une idée des lieux qui l'avaient un jour inspiré dans sa relation amoureuse. « J'garde mon sac. Et je suis pas en sucre, t'en fais pas. » Il s'était assez pincé pour savoir qu'il pourrait se casser la figure et ne pas sentir grand chose, alors... Néanmoins, il soupira et se résigna. « J'accepte l'aide quand même. Au cas où. » Plus par prévention que par réelle nécessité -selon sa fierté-, il se redressa et vint passer un bras autour des épaules de son épouse. Geste qui aurait pu sembler naturel dans toute autre circonstance. Mais lui, cela lui permettait d'avoir une béquille qui l'empêchait de se ramasser et même si ce fut lent, il réussit de la sorte à atteindre l'ascenseur et sans fauteuil roulant. La cage métallique arriva à leur étage, ils y entrèrent. 3 étages plus bas, et toujours avec les mêmes difficultés, le couple Braxton quittait enfin cet hôpital. « Je suppose qu'on n'a plus qu'à quitter cet hôpital de malheur avant que le kiné ou le psy ne me rattrapent. » Il essaye de sourire, tourne la tête brièvement vers les portes. Louisiane ne s'était pas montrée. « Allons-y. » Il était toujours debout, au moins.
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MessageSujet: Re: set me free [Sawyan #1] (#)   set me free [Sawyan #1] EmptyVen 22 Sep - 2:14


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Ryan & Sawyer Braxton #1

C omment Sawyer réagirait-elle si elle se réveillait soudain, l’esprit vide, le corps diminué, sans le moindre repère et dans une vie qu’on lui imposait ? Bonne question. Ce n’était pas évident de s’imaginer dans une telle position. Pourtant, c’était le seul moyen que Sawyer avait trouvé pour appréhender la situation. Pour accepter le refus de Ryan de la voir jusque-là. Pour ne pas se formaliser de ses humeurs, de son comportement envers elle. Plus facile à dire qu’à faire, si elle s’efforçait de donner le change et de ne rien laisser paraître, on ne pouvait pas dire que sa stratégie soit efficace à cent pourcent. Bien sûr qu’elle avait été blessée qu’il ne souhaite pas la voir. Bien sûr qu’elle s’inquiétait pour lui. Bien sûr qu’elle aurait préféré qu’il accepte de prendre un fauteuil plutôt que de s’obstiner à marcher sur des jambes qu’il ne sentait plus… Mais la situation de Ryan était déjà bien assez compliquée comme ça, Sawyer refusait de mettre sur ses épaules le poids de ses propres soucis, de ses inquiétudes. Il avait bien assez à gérer comme ça sans avoir à s’inquiéter d’une femme dont il ne gardait pas le moindre souvenir, de toute façon, et dont il ne devait pas vraiment avoir grand-chose à faire. Comme tout le reste, elle lui était imposée. Comme sa famille, comme son identité, comme tout son passé dont il ne se souvenait plus. Alors Sawyer n’irait pas lui refuser le peu de contrôle qu’il avait sur son existence. Son droit de refuser de voir quelqu’un, même elle. Son droit de refuser un fauteuil roulant. Son droit de refuser son aide, aussi. Ce qui ne signifiait pas qu’elle ne le gardait pas à l’œil. De ce côté-là, il n’aurait pas le choix, car si lui ne se souvenait pas d’elle et ne pouvait, de ce fait, pas partager ses sentiments, il aurait fallu bien plus de trois mois pour effacer Ryan du cœur de sa femme. Sawyer devait seulement trouver un équilibre entre son désir, son besoin d’être là pour Ryan, et le fait qu’elle devait, aussi, respecter son espace. Sans nul doute, il leur faudrait un temps d’adaptation.

Pendant que tu t'occuperas du chien, je me trouverai bien une autre passion... Ryan glissa un regard vers elle, et Sawyer cru y lire une question, un espoir silencieux, comme s’il attendait qu’elle lui donne une piste, un indice sur ce qu’il pouvait aimer faire de son temps libre. Mais oui. Tu as ton bureau à la maison, rien n’a bougé. Tu pourras… reprendre tes vieux projets, ou faire toute autre chose, comme tu le sens. De toute façon, c’est ta grotte, tu fais ce que tu veux là-dedans, c’est à peine si j’ai le droit d’y faire le ménage, dit-elle, un sourire légèrement amusé sur le visage. Le bureau de Ryan, c’était son territoire. Lui ne se permettait pas de lui dire comment gérer le ranch familial ou travailler ses chevaux, et elle ne s’occupait pas de son bazar. Jusque là, ça avait été une affaire qui fonctionnait plutôt bien.  Et puis, la mention de son bureau n’avait pas été anodine. Sawyer sentait bien que Ryan n’était pas tout à fait à l’aise à l’idée de rentrer et elle se disait que de savoir qu’il avait, chez eux, un endroit à lui, serait peut être un peu rassurante. Elle l’espérait, même si dernièrement elle n’était plus certaine de grand-chose.

J'garde mon sac. Et je suis pas en sucre, t'en fais pas. Sawyer pinça légèrement les lèvres, mais ne répondit pas. Elle venait de passer les trois derniers mois à le voir allongé sur un lit, sans être sûre qu’il se réveillerait un jour. Il lui faudrait encore un peu de temps avant que l’idée qu’il n’était effectivement pas en sucre ne lui rentre dans la tête. J'accepte l'aide quand même. Au cas où, concéda-t-il néanmoins, avec un soupire résigné. Se redressant, il glissa le bras sur les épaules de Sawyer, geste qui aurait pu être affectif en d’autres circonstances mais qui était, actuellement, on ne peut plus pragmatique : elle lui servait, ni plus ni moins, de béquille. Pas qu’elle s’en plaigne. Au moins, il avait accepté son aide et au point où ils en était, Sawyer était prête à accepter même la plus infime des victoires. Lentement mais un peu plus sûrement, ils traversèrent le couloir, affrontèrent l’ascenseur et ce jusqu’au rez-de-chaussée, et autant dire que si Ryan semblait peu enthousiaste à l’idée de rentrer chez eux, Sawyer était bien contente de laisser cet hôpital derrière elle… Et sur ce point, au moins, ils semblaient être d’accord. Je suppose qu'on n'a plus qu'à quitter cet hôpital de malheur avant que le kiné ou le psy ne me rattrapent, dit Ryan, en scrutant les portes. Sawyer rit légèrement, quelque peu nerveusement. Je crois que si je vois encore un seul médecin, c’est moi qu’ils vont pouvoir enfermer. Cet hôpital, elle l’avait assez vu. Les médecins aussi. Déjà qu’elle n’était pas fan des hôpitaux en règle générale, elle avait fait une overdose ces trois derniers mois. Allons-y, conclu Ryan, ce à quoi Sawyer acquiesça d’un signe de la tête.

La voiture est juste là. dit-elle en l’entraînant avec elle, désignant la voiture garée non loin de l’entrée, juste de l’autre côté de la route. Elle s’était arrangée avec l’hôpital afin de pouvoir se garer au plus près, ce qu’elle se garda bien de préciser tandis qu’ils parcouraient les derniers mètres qui les séparaient du véhicule. Tout en marchant, Sawyer sorti les clés de sa poche et actionna le bouton d’ouverture centralisée tandis qu’ils s’approchaient de la portière passager. Elle laissa Ryan l’ouvrir et, une fois certaine qu’il parvenait à s’installer sans encombre, contourna la voiture pour aller s’installer côté conducteur. Je ne peux pas t’emmener là où tu m’as fait ta demande, c’est trop loin… Mais je peux t’emmener là où on s’est mariés, si tu veux. Ou on peut aller ailleurs, si tu préfères. Je ne veux pas que tu te sentes obligé… Enfin, si jamais tu préfères un endroit plus neutre, je comprendrais… lui demanda-t-elle. Il n’était clairement pas pressé de rentrer chez eux, mais cela ne voulait pas dire qu’il devait forcément aller dans un endroit chargé de souvenirs communs juste parce qu’elle était là. Sawyer mit le moteur en route et s’apprêtait à attacher sa ceinture quand une interrogation interrompit son geste. Juste une petite question. T’es pas… nerveux à l’idée d’un trajet en voiture ? Tu t’en souviens pas mais on sait jamais. Après tout, la peur n’avait pas grand-chose de rationnel. Rares étaient les arachnophobes à s’être fait attaquer par une horde d’araignées enragées, alors l’absence de souvenirs de Ryan ne garantissait pas que l’accident n’ait pas laissé des traces.

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MessageSujet: Re: set me free [Sawyan #1] (#)   set me free [Sawyan #1] EmptyDim 1 Oct - 22:13

Au fond, malgré son malaise, Ryan était reconnaissant à la jeune femme d'être aussi... Il ne savait même pas le décrire. Aussi neutre, peut-être. Elle le couvait du regard, lui souriait, était prête à bondir pour l'aider. Mais il était évident qu'elle refrénait son attitude naturelle afin de ne pas le mettre mal à l'aise. Elle agissait comme une amie, non pas comme une femme. Il n'y avait pas un geste trop poussé, par de sentiments exprimés trop directement. Cela rendait ces retrouvailles plus faciles à digérer. Elle lui donnait également envie de lui faire confiance, d'accepter ce qu'elle lui dirait. Même s'il ne devait jamais redevenir le Ryan que le monde semblait connaître, il avait besoin de savoir à quoi s'attendre. Peut-être que s'il faisait semblant, il finirait par se convaincre lui-même. Pour l'instant, tout était flou. Son appréhension se faisait piétiner par l'envie de quitter ces couloirs à l'odeur de désinfectant, de voir autre chose que tous ces gens en blanc pour qui chaque patient n'est rien d'autre qu'un cas précis et un numéro de chambre. Il avait beau ne pas se souvenir, il y avait quelque chose qui l'attendait en dehors de l'hôpital. Il fallait bien avouer que la mention de son bureau, son lieu à lui lui fit relever les yeux vers Sawyer, une lueur d'enthousiasme le trahissant pour la première fois depuis son réveil. Il y avait donc une pièce qui ne regardait que lui. Si même son épouse ne pouvait pas s'y rendre, alors ce serait un endroit qui lui ressemblerait. Une première piste pour se redécouvrir. On lui avait dit qu'il travaillait dans la 3D. Peut-être de chez lui. Est-ce qu'il rangeait des choses qui ne concernaient pas son travail ? Il avait peut-être une autre passion. Il y aurait peut-être une guitare, une batterie, un aquarium, n'importe quoi qui lui semblerait évident une fois qu'il serait devant. Tellement de « peut-être ».

Le trajet vers l'extérieur fut plus laborieux qu'il ne l'aurait cru. La hâte ne l'aidait pas à marcher correctement. À vrai dire, il avait beau faire comme s'il tenait parfaitement bien debout sans aide, il avait l'impression de marcher sur des allumettes. Une bousculade et il finissait par-terre -ce qui manqua d'arriver malgré lui-. Il n'avait pas l'air bien fier sur ses deux jambes. Intérieurement, il craignit à quelques reprises de ne pas réussir à aller jusqu'à la voiture. Ce serait tristement plausible en y pensait. Des jambes en coton, trois mois dans le coma. Il ne pouvait pas s'attendre à courir un marathon. « Je ne les laisserais pas faire. J'ai besoin de toi. » Il n'osa pas tourner le regard vers Sawyer après ces mots. Il avait parlé spontanément, probablement trop vite. À ce moment précis, elle lui servait de béquille, mais aussi de boussole, de repère. Il ne connaissait plus rien en dehors de cet hôpital. Où est-ce qu'il irait ? À qui il demanderait de l'aide ? Il pourrait bien demander à l'hôpital d'appeler un membre de sa famille. Mais ce serait exactement la même perdition. Au fond, il avait probablement déjà réfléchi à la question ; qui pourrait mieux le connaître que la personne qu'il côtoyait même dans l'intimité ? Ils s'étaient mariés. Ce n'était pas pour rien. Il ne sentait pas qu'il aurait pu être capable de faire un acte pareil sans de réelles motivations derrière.

Ils finirent par arriver à cette voiture qui ne lui disait absolument rien. Il la regarda vaguement, se demanda un instant si c'était la voiture de Sawyer ou alors la leur. S'il avait contribué au choix du modèle. S'il s'intéressait un tant soit peu à l'automobile. Encore des questions qu'il préférerait ne pas poser. Il déposa silencieusement le sac dans le coffre puis alla s'installer dans la voiture. Il se cogna trois fois le genou en tentant d'entrer, dut s'y reprendre à deux reprises pour réussir à attraper la ceinture de sécurité, s'autorisa un soupir de soulagement en entendant enfin le clic indiquant qu'il était bien attaché. « Les docteurs m'ont dit que les gestes du quotidien pouvaient m'aider. Mais je pense qu'un lieu attaché à un souvenir fort peut être plus efficace. On va voir, hein ? » Il esquissa un faible sourire avant de baisser les yeux. Il pensait que la voiture démarrerait, qu'ils partiraient. Il n'en fut rien. Et la question, aussi pertinente soit-elle, le laissa complètement perdu. Le regard fit le tour de l'habitacle, s'arrêta sur le volant, la route. « Je crois que... tout me rend nerveux. » La confession est dure à avouer. Mais est-ce qu'il pouvait vraiment se montrer plus vulnérable qu'il ne l'était déjà ? Probablement pas. « Juste... ne m'en veux pas si je ne me souviens pas. D'accord ? » Parce qu'il s'en mordrait aussi les doigts. Il y avait cette forme d'empathie qui parvenait facilement à l'étouffer, comme si sa propre angoisse ne suffisait pas. C'était difficilement vivable, très honnêtement.
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MessageSujet: Re: set me free [Sawyan #1] (#)   set me free [Sawyan #1] EmptySam 7 Oct - 1:27


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Ryan & Sawyer Braxton #1

S awyer avait beau avancer à tâtons face à Ryan, elle avait au moins vu juste sur une chose. La mention de son bureau, cet endroit qui lui appartenait entièrement, qu’il avait pu bâtir, remplir à son image sans l’avis de qui que ce soit d’autre, avait semblé faire naître une lueur d’enthousiasme dans son regard. Vu le peu d’enthousiasme dont il avait fait preuve jusque-là, Sawyer choisi d’y voir un signe d’encouragement. Même si elle avait l’espoir de voir Ryan retrouver ses souvenirs rapidement, elle ne se faisait pas trop d’illusions. Il lui faudrait être patiente. En attendant, elle espérait au moins faire en sorte que leur cohabitation ne soit pas tendue. Elle voulait qu’il se sente à l’aise, autant que possible. Alors certes, ce n’était pas un souvenir, et il ne sautait pas non plus de joie à l’idée de rentrer chez eux, mais si elle avait réussi à trouver quelque chose qui lui donne un tant soit peu envie de redécouvrir cette maison, qui éveille sa curiosité, elle n’était peut être pas complètement à côté de la plaque. Ce n’était certes pas une grande victoire, c’était loin d’avoir fait renaître un quelconque souvenir, mais ça demeurait bon pour sa confiance en elle, elle qui se sentait totalement dépassée par les évènements.

Je ne les laisserais pas faire. J'ai besoin de toi. Cette réponse à l’éventualité de finir enfermée si elle voyait encore un seul médecin la surpris autant qu’elle lui fit plaisir. Bien sûr, elle savait qu’elle devait rester pragmatique, réaliste face à la situation. Elle ne pouvait pas laisser les sentiments prendre le contrôle et lui donner de faux espoirs – même si elle espérait tout de même qu’il estimait avoir besoin d’elle pour autre chose que pour jouer les béquilles.  Elle le faisait de bonne grâce et elle était prête à le faire aussi longtemps qu’il en aurait besoin, mais n’être qu’une béquille serait tout de même assez réducteur. Voyant qu’il n’osait pas la regarder, Sawyer s’abstint de relever sa remarque et se contenta de l’emmener jusqu’à la voiture. Le sac dans le coffre, elle le vit peiner à pénétrer dans l’habitacle mais réfréna ce réflexe qui la poussait à vouloir lui venir en aide. Il devait refaire connaissance avec son corps, apprendre à se mouvoir dans l’espace malgré son absence de sensibilité dans ses membres, et ce n’était pas avec une femme qui faisait tout à sa place qu’il parviendrait à quoi que ce soit. Elle se contenta de le laisser faire, sans le presser, attendant qu’il rentre ses jambes à l’intérieur, puis qu’il enclenche sa ceinture de sécurité.

Les docteurs m'ont dit que les gestes du quotidien pouvaient m'aider. Mais je pense qu'un lieu attaché à un souvenir fort peut être plus efficace. On va voir, hein ? Face à cette confirmation de son désir de redécouvrir un endroit chargé de souvenirs commun, Sawyer esquissa un léger sourire. Mais d’autres préoccupation étaient nées dans son esprit, si bien qu’elle ne démarra pas tout de suite, préférant s’assurer qu’elle ne risquait pas d’avoir à gérer une crise de panique dès qu’ils auraient quitté le parking. Ryan sembla pris de cours par la question. Elle le laissa réfléchir. Scruter l’intérieur de la voiture, les alentours. Je crois que... tout me rend nerveux, avoua-t-il. Sawyer l’observa un instant et répondit un simple J’imagine, oui. Parce qu’imaginer, c’était tout ce qu’elle pouvait faire. Jamais elle n’avait été dans sa situation. Finalement, elle démarra la voiture et entrepris de manœuvrer pour quitter sa place de parking. Juste... ne m'en veux pas si je ne me souviens pas. D'accord ? ajouta-t-il d’un ton hésitant. Pourquoi je t’en voudrais ? C’est pas de ta faute, répondit-t-elle, lui jetant un bref coup d’œil avant de reporter son regard sur la route et la sortie de parking qui se profilait à quelques mètres de là. T'es vivant. Pour l'instant, c'est tout ce qui compte.  Avoir quelque chose à faire, même quelque chose d’aussi automatique que de conduire, l’aidait un peu à garder les idées claires. Ça lui occupait les mains et l’esprit, l’empêchant de se poser des milliers de questions sur ce qu'elle disait, ce qu'elle faisait, les réactions de Ryan, comment se passerait leur vie une fois sous le même toît. Au lieu de ça, elle en avait des centaines mais c’était déjà un progrès. Et toi, ne m’en veux pas si jamais je suis trop envahissante, ou trop distante ou trop protectrice ou… J’en sais rien. Si c'est le cas, dis-le moi. Parce que j’ai pas la moindre idée de comment je suis censée me comporter avec un mari qui ne se souvient pas de qui je suis. Si elle luttait pour conserver un ton détaché avec plus ou moins de succès, il n’était en réalité pas le seul à être nerveux. S’engageant dans les rues de Wellington, Sawyer entreprit de s’éloigner du centre ville, se faufilant d’une rue à l’autre. Et puis si jamais tu as des questions, n’importe lesquelles, pose-les, d’accord ? T’as pas à te sentir mal parce que tu ne sais pas quelque chose. Les gens aux yeux de qui il comptaient ne le prendraient pas mal, et les autres… Et bien peu importe l’avis des autres.  

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MessageSujet: Re: set me free [Sawyan #1] (#)   set me free [Sawyan #1] EmptyLun 16 Oct - 11:56

Il était vivant. Ouais. Ryan ne retint pas le soupir, détournant la tête pour observer le paysage défiler à travers la fenêtre. Il n'était pas mort. Mais ça aurait ressemblé à quoi la mort ? Il aurait su ce qui lui tombait au coin de l'oeil. Il aurait compris pourquoi. Là, il était juste paumé. Ça servait à quoi d'être vivant s'il avait cette horrible impression de n'être personne, juste un esprit dans un corps mutilé pris dans le courant. Il n'avait aucun contrôle sur cette vie qu'on lui imposait. On pouvait bien lui demander ce qu'il voulait faire, il n'avait pas de réel choix. S'il demandait à partir à l'autre bout du monde pour échapper à cette vie, on ne le laisserait pas faire. S'il demandait à aller marcher seul dans le parc du coin, il aurait quelqu'un pour lui coller aux basques. S'il décidait de demander le divorce, de changer de nom, de renier sa famille et de quitter son boulot, on l'en empêcherait. Alors elle était où la liberté ? Il était où l'intérêt d'être vivant, quand on avait autant d'autonomie qu'un gamin de cinq ans ? Ce n'était pas la faute de Sawyer. Ryan entendait bien ses excuses, sentait qu'elle débordait de bonnes intentions. Mais ça ne l'empêcherait pas d'être un poison autant qu'une bouffée d'oxygène vital. Mais il savait ce qu'il en serait, au fond. « C'est facile pour personne. Je sais. Et je suis désolé si je vais te faire t'arracher les cheveux de la tête. » Il se pince les lèvres, se décide finalement à reposer ses yeux sur la brune au volant. Il aurait voulu l'aimer, sincèrement. Que ce soit une évidence, qu'il sente son cœur chavirer juste à la regarder. Sauf qu'en réalité, il n'y avait rien. Ni amour, ni affect, ni aucun type de ressentis. « Je serai juste incapable de rester sans arrêt sous surveillance, de devoir absolument faire semblant de vivre comme... Ryan. Enfin, cet homme que j'étais avant l'accident. Je tiendrai pas. » Il le sentait. Depuis son réveil, personne ne lui lâchait la grappe. Il y avait toujours quelqu'un sur son dos pour lui rappeler ce qu'il devait faire, être. Il ne pouvait juste pas supporter l'idée que cela continuerait de cette manière.

Il continuait de fixer les rues avec un intérêt un peu blasé. Sawyer savait où elle allait, lui n'avait aucune idée d'où elle l'emmenait. Il pouvait bien se triturer le cerveau, il n'avait pas la moindre idée d'où ils avaient bien pu se marier. S'ils avaient eu un coup de cœur pour l'endroit, s'ils avaient une histoire qui avait rendu les choses évidentes, s'ils s'en fichaient et avaient juste trouvé une salle qui puisse accueillir tous leurs proches. Au fond, il n'avait pas la sensation que cela ait eu une importance majeure. Exposer son bonheur ou même ses sentiments ne l'excitait pas particulièrement. Dès l'instant où il avait pu passer la bague au doigt de la brune, ou même dès la seconde où elle avait dit oui, il se soupçonnait d'avoir été le plus heureux des hommes. C'était probablement idéaliste, mais il aimait croire que la vie d'avant était assez belle, assez accomplie pour valoir la peine d'être vécue. C'était plus simple d'accepter le fait qu'il était dans un mariage parfait avec la jeune femme et que s'il retrouvait ça, alors cela effacerait toutes les peines qu'il aurait entre temps.

Dans ce portrait parfait, il y avait justement un point qui l'intriguait, assez pour qu'il ose poser la question. « Par rapport à nous... est-ce qu'on avait des...projets ? On a un chien mais pas d'enfants. Pourquoi ? » Il y aurait des millions de raisons. Mais les concernant eux, cela lui semblait important.
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MessageSujet: Re: set me free [Sawyan #1] (#)   set me free [Sawyan #1] EmptyLun 23 Oct - 19:00


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Ryan & Sawyer Braxton #1

L e seul moyen pour que Sawyer et Ryan puissent se sortir du bazar qu’était devenu leur vie sans devenir aussi cinglé l’un que l’autre, c’était qu’ils se disent clairement les choses. Sawyer n’avait pas la moindre idée de ce qu’elle faisait, de comment elle était censée agir avec son époux dans une telle situation, et il aurait été parfaitement stupide et contre-productif de prétendre le contraire. Jamais elle n’avait été confrontée à une telle situation – et quelque part, heureusement. Elle ne connaissait pas non plus qui que ce soit qui ait déjà été dans leur cas, à l’un comme à l’autre. Et jamais elle n’avait imaginé qu’ils en arriveraient là. Et il n’existait, malheureusement, pas de manuel d’instructions. Alors ils devraient improviser. S’armer de patience. S’écouter. Se parler. Même si ça ne serait facile ni pour l’un, ni pour l’autre. Lorsque Ryan s’excusa par avance s’il lui faisait s’arracher les cheveux, Sawyer ne répondit rien. Elle pouvait toujours prétendre que ce n’était pas grave. C’était facile, là, maintenant. Il en serait sûrement autrement par la suite. Même si elle espérait qu’ils parviendraient à trouver un nouvel équilibre sans pour autant y perdre des plumes, elle savait qu’il fallait être réaliste. Les jours, les semaines, les mois à venir ne seraient pas simples à gérer.

Ne t’en fais pas pour ça. Je n’ai pas prévu de prendre un congé à durée indéterminée pour pouvoir te garder à l’œil toute la journée. répondit-elle, les conduisant un peu en dehors de la ville, les immeubles commençant à faire place à davantage de verdure. Elle aurait pu se permettre de prendre un congé, étant sa propre patronne, mais elle savait que ça ne serait pas une bonne idée et ne tarderait pas à reprendre le travail. Si Ryan n’avait pas perdu la mémoire, elle aurait géré tout cela différemment. N’aurait eu aucun scrupule à laisser le ranch tourner sans elle un peu plus longtemps pour leur permettre de se retrouver, pour oublier ces trois mois d’angoisse auprès de lui et profiter pleinement du fait qu’il était bien là, bien vivant… mais vu la situation, reprendre le travail était préférable.  Elle aurait besoin d’une distraction et le printemps avait toujours été sa saison préférée, au ranch. Les naissances, les poulains et autres bébés à quatre pattes qui gambadaient librement dans les champs, la nature qui reprenait vie au terme de l’hiver… Reprendre plus sérieusement le boulot et laisser derrière elle la paperasse sous laquelle elle s’était enterrée ces trois derniers mois lui ferait le plus grand bien, même si cela ne l’empêcherait bien entendu pas de s’inquiéter pour son mari laissé seul à la maison. Il aurait besoin d’espace, de temps pour se redécouvrir indépendamment d’elle, pour reprendre ses marques, et Sawyer, elle, aurait besoin de s’occuper.

Alors qu’ils approchaient de leur destination, un peu en sortie de Wellington, Ryan reprit la parole. Par rapport à nous... est-ce qu'on avait des...projets ? On a un chien mais pas d'enfants. Pourquoi ? lui demanda-t-il. Sawyer ne répondit pas tout de suite, laissant quelques secondes filer tandis qu’elle se garait non loin de l’endroit où ils s’étaient mariés trois années plus tôt, avant de couper le moteur. On essayait. Depuis un petit moment, déjà, répondit-elle finalement, le regard rivé sur le paysage au-delà du pare-brise. Avant c’était… Jamais le bon moment. J’ai dû remettre le ranch sur les rails il y a quelques années, et puis… J’étais un peu braquée sur le sujet. Pas parce que je ne voulais pas d’enfants mais… Sawyer s’interrompit, cherchant ses mots, mais décida finalement que son passé amoureux chaotique pouvait attendre. Enfin, je ne vais pas t’embêter avec ça maintenant. Mais on essayait. C’est juste… Pas encore arrivé. Elle haussa les épaules et détourna son regard du paysage pour le reposer sur Ryan, redescendant des nuages sur lesquelles ses réflexions l’avaient perchée pour revenir sur terre.

C’est là-bas qu’on s’est mariés. Y a un lac, un peu plus loin, c’est pas immense, mais c’était amplement suffisant. Et puis de toute façon, tu te fichais bien d’où se passerait la cérémonie. A vrai dire, elle aussi. Sawyer n’avait jamais rêvé d’un mariage immense entourée d’un nombre incalculable d’invités dont elle ne connaîtrait pas la moitié. Elle aimait la simplicité et c’est ce qu’elle avait cherché en organisant leurs noces. L’important pour elle, c’était d’être entourée des gens qu’elle aimait et surtout, c’était eux deux. Elle et Ryan. La perspective de passer sa vie à ses côtés, de fonder une famille… Ils avaient connu des hauts et des bas, mais c’était une évidence, et elle n’avait pas hésité une seule seconde lorsqu’il lui avait demandé de l’épouser. Si tu te sens d’attaque on peut aller voir, proposa-t-elle. Ce n’était pas très loin mais le chemin de sa chambre à la voiture avait déjà été laborieux, elle n’allait pas l’y traîner de force.

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MessageSujet: Re: set me free [Sawyan #1] (#)   set me free [Sawyan #1] EmptyLun 30 Oct - 22:09

Il avait envie de savoir, de connaître la vie qu'il avait eue avant le coma. Celle qui, avec un peu de chance, se rappellerait à lui dans quelques temps, une fois qu'il se serait remis les idées en place. Mais en même temps, il se sentait extrêmement mal à l'aise. Le fait d'être enfermé dans l'espace clos de la voiture n'aidait pas franchement. La preuve en était qu'il avait du mal à regarder Sawyer, observer cette femme qu'il avait mariée et qui était la seule à pouvoir leur parler de leur mariage, leur vie commune. Ils n'avaient pas d'enfants, alors. S'il comprenait bien, ils avaient mis un peu de temps avant de vraiment démarrer les tentatives. Et ça n'avait pas abouti. Peut-être qu'au fond, c'était tant mieux. Si jamais dans le pire des cas sa mémoire ne devait pas revenir, la brune finirait par s'en remettre. Il n'était qu'un homme, il était remplaçable. Elle en avait probablement eu d'autres avant lui, pourrait en avoir dans dans le futur. Après tout, elle était belle, gentille, certainement intelligente et agréable pour qu'il ait eu la folie de se lancer dans le mariage. S'ils avaient eu un enfant... il n'aurait pas tant eu le choix. Il aurait été le seul à pouvoir être son père. Ça aurait été terrible de devoir expliquer à son propre enfant qu'on n'a aucune idée de qui il est, quand bien même on l'a vu naître. Dans une forme étrange d'optimisme, ils pouvaient se vanter de ne pas trop mal s'en sortir. Mais sincèrement, Ryan était juste fatigué, déjà épuisé moralement. Cette situation était merdique à tous les points de vue. Il n'y avait rien qui ne puisse lui donner un peu de courage pour assumer cette nouvelle vie.

Un lac. C'était simple comme idée, romantique mais discret. Il imaginait vaguement les tentes blanches sur les rives du lac, la barque pour les photos. C'est une idée qu'il aurait certainement pu avoir. Mais cela reste de la supposition. Il n'y a rien qui remonte. Pas un flash, pas une étincelle à la mention du lac, pas de réminiscences de Sawyer en robe blanche. Rien du tout ; comme à chaque fois qu'il essayait de se concentrer sur ce qu'on lui mettait entre les mains. C'était une perte de temps. « Non. » Il n'irait pas. Pas pour susciter un nouveau faux espoir. Il sentit bien que sa réponse était tranchée, contrastait avec sa volonté de venir jusqu'ici. Aussi, il tourna la tête vers la jeune femme, air contrit sur le visage. « Je... pense pas pouvoir marcher jusque là-bas. » Un prétexte. Ses jambes avaient du mal mais fonctionnaient toujours malgré le coma et l'accident. Même si c'était lentement, il se savait capable d'atteindre la rive. Et ça le fit soupirer parce qu'il sentit sur son mensonge n'avait rien de crédible. Il faisait un piètre menteur et si même lui arrivait à le déceler, alors c'est que Sawyer avait saisi aussi. Ça lui tendit les nerfs. Machinalement, il croisa les bras sur son torse, vint nerveusement se gratter les côtes d'une main. Juste pour avoir des sensations. « Je pensais juste que venir ici... ça me rappellerait quelque chose. Mais c'est comme essayer de faire fonctionner une ampoule sans électricité, ça... fonctionnera pas. Peu importe combien tu la secoues. » Le seul détail qui rendait la métaphore plausible, c'était qu'il était éteint, lui aussi. « Tu vas trouver ça ridicule mais... je suis fatigué. J'aimerais rentrer dormir. Désolé si je t'ai fait perdre ton temps. » Il baissa les yeux, le ton, avant de retourner la tête vers la fenêtre. Tant qu'à se lancer dans l'inconnu, le lac du mariage ou la maison, ce serait la même détresse. Autant opter pour celle avec un matelas où il pourrait s'allonger et fermer les yeux, relâcher la pression pour quelques heures.
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MessageSujet: Re: set me free [Sawyan #1] (#)   set me free [Sawyan #1] EmptyMer 1 Nov - 12:40


set me free

Ryan & Sawyer Braxton #1

S awyer et Ryan voulaient des enfants. Sur ce sujet, ils avaient toujours été d’accord. Et les raisons qu’elle avait présentées à Ryan quant au fait qu’ils n’en avaient toujours pas étaient vraie, en partie tout au moins. Mais comment était-elle censée lui avouer qu’ils avaient bien failli devenir parents mais que ce bonheur leur avait été arraché une fois déjà ? Que c’était cette épreuve qui avait ralenti leurs projets. Ryan sortait tout juste du coma. Il ne se rappelait pas d’elle, d’eux, ou de qui il était. Sawyer se voyait donc mal évoquer ce drame. Pas maintenant, pas comme ça. Et puis égoïstement, elle n’avait pas envie d’en parler. Le souvenir restait douloureux et elle n’était pas pressée de s’y replonger. Si la mémoire pouvait lui revenir avant qu’elle n’ait à le faire, cella l’arrangerait d’ailleurs grandement.

Ryan n’insista pas, et elle l’en remercia intérieurement. Il sembla pensif un moment et Sawyer le laissa à ses réflexions, le regard rivé sur le parc non loin de là. Elle pouvait encore le voir. Les invités sur la rive du lac, la tente sous laquelle avait eu lieu la réception. Elle n’avait pas besoin de photos pour s’en souvenir, il lui suffisait de fermer les yeux. Ce fut Ryan qui brisa le silence, répondant à sa proposition par la négative, justifiant qu’il ne se sentait pas capable de marcher jusque là-bas. Sawyer ne questionna pas ses raisons. Peut-être était-ce vrai. Peut-être pas. Sawyer penchait davantage vers cette seconde option mais dans tous les cas, elle n’allait pas l’y traîner de force.

Je pensais juste que venir ici... ça me rappellerait quelque chose. Mais c'est comme essayer de faire fonctionner une ampoule sans électricité, ça... fonctionnera pas. Peu importe combien tu la secoues. Sawyer ne répondit rien. Bien sûr, dans le fond, ce petit espoir subsistait que voir un lieu important, un lieu qui avait marqué leur vie, éveillerait quelque chose en lui. Mais elle était assez raisonnable pour savoir qu’il ne fallait pas trop s’y accrocher. Les choses étaient rarement aussi simples. Tu vas trouver ça ridicule mais... je suis fatigué. J'aimerais rentrer dormir. Désolé si je t'ai fait perdre ton temps. Sawyer remua doucement la tête en signe de dénégation. Ca n’a rien de ridicule. Il était encore en convalescence et il avait besoin de repos. En quoi cela pouvait-il être ridicule ? Quant au temps perdu, c’était le cadet de ses soucis. Du temps il en avaient, par chance. Parce qu’il était toujours vivant. Sans dire un mot de plus, Sawyer attacha à nouveau sa ceinture de sécurité. Un tour de clé et le moteur de la voiture repris vie, prête à les conduire jusqu’à chez eux., vers une cohabitation qui, pour sûr, serait des plus étranges.

TERMINE


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