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contexte › island bay ressemble à n’importe quelle petite ville côtière de nouvelle-zélande, mais il n’en est rien. en bordure de wellington, à une trentaine de minutes en voiture, se trouve un parfait petit endroit où se mélangent étroites maisons en location et grandes villas de propriétaires fortunés. c’est un endroit où il fait bon vivre, du moins d’apparence, puisque comme on sait, l’herbe semble toujours plus verte de l’autre côté de la clôture. tous les habitants d'island bay se sentent ici comme à la maison, en quelque sorte. mais n’en est-il pas autrement de leurs voisins ?
mars 2024
11° - 22 ° // du soleil est à prévoir !
initiales interdites. › personnages inventés de 25 ans minimum. › 3 ans de différence entre l'avatar et l'âge du personnage. › 15 lignes minimum par rp › un rp par mois.


le jardin d'eden est un café/pâtisserie qui commence à se faire un nom à island bay.
si vous voulez rejoindre l'équipe, les portes vous sont grandes ouvertes !

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 si j'avais su... (ginnifer)

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MessageSujet: si j'avais su... (ginnifer) (#)   si j'avais su... (ginnifer) EmptyJeu 24 Aoû - 21:06



si j'avais su...

C'était une journée comme les autres au café. Comme les autres, mais néanmoins, une très belle journée. Les clients affluaient, mais avec une certaine langueur très appréciable en ce début de matinée. Voir les gens venir c'était le plaisir de n'importe quel employé, ça signifiait souvent de bons pourboires et de beaux sourires. Les marmonnements n'étaient ni incessants ni agaçants. Ça faisait du bien de voir que la vie continuait alors que toi, de ton côté, tu essuyais les verres qui sortaient de la plonge. A ce moment là, tu étais l'archétype même du barman en pleine action.

La porte du café s'ouvrit, laissant s'engouffrer des petits rires. Un couple, qui riait. Tu n'y prêtas pas plus attention qu'à ça, tout en pensant vaguement à Zoë. Tu avais du mal à te la sortir de la tête, surtout depuis que tu savais pour ta tante etc. Tu pensais à tout ce que tu avais manqué et Zoë en faisait partie. Alors clairement, voir des couples te faisait penser à elle et au pas que tu n'as jamais su faire vers elle, ce pas que tu n'as jamais franchi. Tu soupirais avant d'aller ranger tes verres.

À ton retour, tu haussais un sourcil. Tu n'avais pas entendu la porte s'ouvrir, sans doute était elle passée la dernière fois que tu l'avais entendue, sans que tu la remarques, mais elle était là, devant toi, tout sourire, les mains entrelacées sur le comptoir. Tu la regardais avec attention. Petite, visage enfantin. Brune, yeux bruns. Non, clairement pas majeure. « Si c'est ta question gamine, je sers pas d'alcool aux enfants. Faut être majeur pour ça. » Un petit sourire s'afficha sur ton visage. De la compassion sans doute, mais mêlée à un brin de fierté.

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MessageSujet: Re: si j'avais su... (ginnifer) (#)   si j'avais su... (ginnifer) EmptyJeu 31 Aoû - 20:58



si j'avais su...

Mon fidèle compagnon, mon journal intime, dans ma pochette à bandoulière que je gardais toujours pour les cours, je m'étais décidée. Dès la sortie, soit vers 11:30, je ne prendrais pas le bus pour aller manger à l'orphelinat, et passer ma journée là-bas. Je me faufilerai au moment de rentrer, et je trouverai sans problème une justification à mes absences aux différents appels. La fourberie, ça me connaissait, même si dans le fond, je n'étais pas une demoiselle très réalise, souvent dans la naïveté, ce qu'on me reprochait plus d'une fois par jour.
J'avais pris le chemin que m'indiquait l'application GPS de mon téléphone, pour rendre visite à celui qui était mon frère. J'avais l'air de la parfaite petite lycéenne qu'on nous obligeait d'être, avec mon chemisier affreux que maman m'avait offert pour mes 15 ans. Je m'étais tellement développée que c'était comme si je venais de l'acheter. Bon, d'un autre côté, à 14 ans, je ressemblais à une fille de 16, donc c'était presque pas révoltant. Et puis heureusement, le port de la jupe n'était pas obligatoire. J'avais mis un pantalon un peu large, noir, avec des chaussures en toile blanche. En vrai, je devais passer pour une lycéenne qui tentait de paraître grande. Enfin, c'était sans compter ma tresse totalement ratée. Comment les autres faisaient pour en avoir de si jolies, alors que moi, on aurait dit un sac de noeuds ?
Après quelques minutes, très longues et épuisante à marcher sous le soleil, j'arrivais devant l'enseigne du café que j'avais trouvé en cherchant ce que faisait mon frère pour occuper ses journées. Il travaillait ici, et je mourrais d'envie de le rencontrer ! Je tentais de reprendre une certaine contenance, et entrais dans ledit café. Mon coeur tambourinait dans ma poitrine, et ratait quasiment chaque battement. Et s'il me virait comme une malpropre ? Peut-être l'avait-je mérité, je ne savais pas, mais ça restait une source d'angoise. Sauf que ça, j'étais bien trop fière pour le montrer. Alors, je redressais bien les épaules, et gardais la tête haute, en allant m'installer, toute droite, sur un des sièges devant le bar. J'adorais ces sièges hauts, je me sentais grande, enfin, et même si c'était loin d'être le cas, ça me donnait l'impression de pouvoir être considérée comme une adulte.
Le temps de m'installer, le serveur - que je n'avais vu que de dos- était parti. Je me redressais du mieux que je pouvais, et entrelaçais mes doigts, comme quand j'étais petites et que j'avais fait une grosse bêtise, accompagné de ce sourire, qui disait que j'avais un truc aussi gros que moi à annoncer, une bêtise comme je n'en fais pas deux. Et voilçà qu'il arrivait, ou certainement revenait. Emrys. Mon... frère ? ça me faisait presque tout drôle de me retrouver face à lui. Mais j'étais surtout heureuse, et mon sourire ne faisait que s'étirer. Même en l'entendant me traiter d'enfant. Et me considérer d'une alcoolique. « Sympa, le serveur. Je voudrais un cappuccino, s'il te plait. » La politesse ? Non mais oh ! S'il en voulait, il avait qu'à ne pas mettre les mots "gamine" et "enfant" dans la même phrase pour me caractériser. Cela dit, j'étais assez contente de moi, j'avais gardé un ton calme, et un sang-froid irréprochable. Maman serait fière !
Je savais déjà comment j'allais commencer mes premiers écrits : "cher journal, mon frère est con. Mais dans le fond, il a l'air plutôt pas trop méchant".
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MessageSujet: Re: si j'avais su... (ginnifer) (#)   si j'avais su... (ginnifer) EmptySam 2 Sep - 23:28



si j'avais su...

Elle avait l'air à la fois perdue et sûre d'elle, juste dans le mauvais décor. Elle ne collait pas à quelqu'un qui s'arrête au bar d'un café, surtout à son âge. Non, elle ressemblait plutôt à ces filles qui te laissent supposer qu'elles vont se poser avec le dernier sac à la mode au café pour discuter et faire du bruit pendant des heures. Mais le genre à qui tu es obligé de pardonner parce qu'en soi, t'en as rien à foutre et y a toujours pire ailleurs. Alors pourquoi elle était là, toute seule, assise juste à l'endroit du café où ça te semblait complètement inapproprié ?

Tu la dévisageais un instant. Elle avait un air familier que tu ne savais pas retrouver. Un peu comme ces vieux souvenirs qui n'ont ni sens ni vérité, même si tu ne pouvais pas affirmer l'avoir déjà vue. Non, c'était plutôt comme si elle te rappelait quelque chose, peut-être quelqu'un, mais tu n'arrivais pas à mettre le doigts dessus. Alors tu détournais ton regard. Dévisager, c'était pas poli, ta mère te l'avait souvent répété quand tu étais petit et qu'elle était encore un tant soit peu saine d'esprit.

Tu avais été un peu virulent, c'était vrai, mais c'était ton habitude. Les seuls cafés que tu servais au bar c'était les gens super pressés. Et cette adolescente, qui te donnait pourtant l'impression d'une petite fille, ne semblait pas pressée. Ou alors seulement de ne pas retourner au collège - ou au lycée, tu n'avais aucune idée de son niveau d'études, et ça ne t'intéressait pas du tout. Tu soupirais, lâchant les armes le temps d'un instant. Tu étais sans doute trop sur tes gardes : une gamine enjouée, ça n'était visiblement pas toujours une gamine avec une fausse carte d'identité dont le coeur battrait à cent à l'heure sous le coup de la peur de se faire prendre en flag. Comme si t'avais oublié ce que c'était vraiment que d'être à l'âge ado.

Sans un mot, tu t'étais appliqué à lui faire un cappuccino. Rien de bien sorcier, en soi. « Tu veux des éclats de noisette dessus ? » Vérification obligatoire selon ton boss, sauf que tu voyais clairement pas la raison. Croisant les doigts qu'elle te réponde non, tu préparais la soucoupe à mettre dessous et la serviette en papier. Manquerait plus que tu doives nettoyer ton comptoir en début de journée. Ca te mettrait clairement l'âme en peine. Après qu'elle t'ait répondu, tu lui donnais sa commande, en la regardant une nouvelle fois. Et tu ne pus t'en empêcher. « Excuse-moi, mais... on se connaît ? » C'était vraiment perturbant, elle te rappelait physiquement quelqu'un, mais personne dans ton entourage ne lui ressemblait...

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MessageSujet: Re: si j'avais su... (ginnifer) (#)   si j'avais su... (ginnifer) EmptyMer 13 Sep - 22:42



si j'avais su...

La vérité était que j'étais toute fière de me trouver là, dans ce café, face à mon frère, sur qui j'avais fait pleins de recherches. Je savais beaucoup plus de choses que si je m'étais uniquement contenté de ce que ma mère aurait eu à me dire. Mais c'était certainement bizarre, ça de savoir tant de choses sans le connaître vraiment, non ? J'imaginais bien que de toute façon, ça ne faisait pas vraiment partie des choses qu'on disait en voyant son frère pour la première fois, alors qu'il était déjà grand et indépendant, pas comme moi, du haut de mes seize ans. "salut, moi c'est Ginnie. Je connais tout de toi. Oh, et au fait, je suis ta soeur. Ta demi-soeur. Ton père, notre père, vous a plaqué pour ma mère et pour moi. " Ouais, non, pas géniale, cette approche.

J'avais fait toute sorte de scénarios dans ma tête. Passant du meilleur où il me prendrait dans ses bras, heureux et près à rattraper tout le temps perdu. Au pire, où il me trainerait par terre, jusqu'au dehors de l'établissement, pendant que je m'accrocherais de toute mes forces à ses chevilles, pour ne pas qu'il me laisse. Mais je ne pouvais pas prédire l'avenir. Et malgré tout, même si je tentais d'y mettre les formes, ce que j'allais lui annoncer allait être violent, tout comme ça l'avait été pour moi. Mais lui, à ma différence, c'était un adulte, ce serait peut-être moins dur pour lui ?

Et voilà que je me retrouvais face à lui, et que bien que je ne me laisse pas démonter, je le trouvais presque méchant. S'il était comme ça avec tous ses clients, je m'étonnais presque que l'établissement fonctionne encore, ou encore qu'il n'était pas été viré comme un malpropre.
Finalement, il avait décidé de faire ma commande, le seul café que je ne boirais jamais dans ma vie : le cappuccino. Une histoire d'amour avec moi. Quand il proposait des éclats de noisette, je grimaçais. Qui pouvait faire une telle atteinte à cette œuvre d'art caféinée ? C'était une offense à tous les amateurs de café. Du coup, tu refusais très poliment, ce dont tu n'avais pas fait preuve quelques instants auparavant, changeant ton fusil d'épaule. « Non, merci, ça ira. » Je laissais faire, et remerciais, en buvant une légère gorgée, vu que c'était très chaud. Certainement à cause du lait moussé. Ou de la mauvaise humeur du barman.

Quand il me demandait si on se connaissait, j'avais presque failli avaler de travers. Évidemment, j'étais venue pour ça. Mais maintenant que j'étais face à lui, ça me semblait impossible à avouer. J'avais juste la peur au ventre. Peur que ça se produise comme dans le pire scénario. Mais j'étendais Mamie Gâteau dans ma tête "Qui ne tente rien à rien, ma Ginnifer". D'ailleurs, ça me faisait grimacer rien que d'entendre dans ma tête ma grand-mère qui m'appelait avecmon prénom complet, elle qui ne démordait pas de ça, contrairement à tous mes proches. « Euuh, en fait, plus ou moins... » Je me mordais la joue de l’intérieur, avant de me lancer. Je n'avais rien à perdre, je venais ici sans rien. Mais si, j'avais tout à perdre, notamment l'espoir d'un grand frère. « En fait.. il se trouve que.. »  je me raclais désespérément la gorge. La phrase ne voulait pas sortir. Je fermais les yeux quelques secondes, reprenais mon souffle, et lâchait très vite, sans faire de pause. « d'aprèscequej'aicomprisettrouvé toietmoionestfrèreetsoeur, onalemêmepère » Je prenais une grande inspiration. Faites qu'il ait compris, et qu'il ne me fasse pas répéter..
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MessageSujet: Re: si j'avais su... (ginnifer) (#)   si j'avais su... (ginnifer) EmptyVen 22 Sep - 16:30



si j'avais su...

En soi, cette gamine t'amusait fortement. Tu ne voyais pas ce qu'elle pouvait faire dans un tel endroit, mais ça lui donnait un petit aspect comique, et du comique, t'en avais besoin dans ta vie actuellement. Alors certes, elle était assise au bar, mais tu essayais de garder en tête qu'elle était avant tout dans un café. Tu attendais patiemment qu'elle te dise quoi, tout en travaillant de ton côté, essuyant tes verres. Tu t'imaginais déjà les abrutis qui ne connaissaient pas le job se dire que t'étais un stéréotype du barman. Sauf que tu pensais comme eux.

Tu attendais avec beaucoup d'attention qu'elle parle, puisqu'elle semblait mourir d'envie de le faire. Tu n'avais aucune idée de la raison du pourquoi, mais ça crevait les yeux, autant le réaliser immédiatement. Tu avais toutefois appris qu'il fallait user de beaucoup de patience face à certains clients, qu'il s'agisse de ceux qui parlent trop comme ceux qui ne disent rien et attendent pour vider leur sac. Tu te fichais pas mal de leurs histoires, mais la patience venait aussi du fait que, majoritairement, il fallait faire semblant que l'intérêt persistait, attendait etc, afin de savoir être une oreille attentive, c'est-à-dire répondre en écoutant vaguement, mais répondre juste.

T'étais aussi perturbé. Elle te rappelait trop quelqu'un et son manque de discussion quant à son identité ne t'aidait pas à prendre le contrôle de la situation. Au contraire, tu étais même à l'exact opposé de ça. Pour la première fois de ta vie, tu avais hâte qu'on t'en dise plus. Qui était-elle, pourquoi semblait-elle te rappeler quelqu'un ? Mais tu continuais, l'air de rien ton travail. Elle semblait, elle aussi prise au dépourvu, mais tu t'en fichais un peu, tu étais aussi là pour ton gagne-pain, pas pour taper la causette à une gamine de quatorze ans. Enfin, tu savais pas son âge, mais elle semblait avoir quatorze ans. Tu t'étais arrêté à "il se trouve que". La suite, tu ne l'as pas compris, et tu la regardais comme si elle était aliénée. « Je... Pardon ? Tu pourrais articuler ? Je n'ai vraiment pas compris ce que tu disais... » Et encore, c'était un euphémisme.

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MessageSujet: Re: si j'avais su... (ginnifer) (#)   si j'avais su... (ginnifer) EmptyLun 2 Oct - 19:24



si j'avais su...

Je me trouvais totalement tétanisée devant lui. Il me demandait de me présenter, de lui dire ce que je faisais là. Et bien qu'il me fascinait, parce qu'il représentait l'idéal du grand-frère dont j'avais toujours rêvé, désormais une réalité, la mienne, la sienne, je craignais tout simplement de voir cet idéal partir en fumée quand il allait me virer de son café. Ce qui, j'en étais sûre, n'allait pas vraiment tarder.
Il semblait s'amuser de ma réaction. Ce que je pouvais comprendre. En y réfléchissant,c'était à peine si j'avais moi-même compris ce que je disais. Ce que je lui affirmais, presque sans ciller, mais surtout sans prendre ma respiration. Et j'avais eu l'impression presque de m'étouffer. Pas par manque d'oxygène, mais parce que voilà, ça avait été dit : il n'avait pas compris, j'allais devoir me répéter. En soit, c'était rien. Mais j'allais être cueillie et accueillie "comme il se devait", ça c'était sûr. je plantais mes yeux dans les siens. On avait presque les mêmes, et ça me mettait en colère de voir que ça, il ne l'avait pas remarqué. Je soupirais, et reprenais. « C'est peut-être mieux que tu n'aies pas compris. » Le pire, c'est que je ne savais même pas si j'avais le droit de le tutoyer, d'être familière avec lui. Mais pourquoi est-ce qu'on m'aurait retiré ce droit ? Enfin, mis à part que pour la première fois de ma vie, je me dégonflais totalement devant quelqu'un, ce qui ne m'étais jamais arrivé. Je baissais la tête sur mon café, et soupirais. Je le finissais d'une traite, en espérant que ça me donne du courage : soit pour me lever, payer et partir, soit pour rester... Mais, attends... non, c'est pas moi, ça ! Je suis une battante ! Et je suis venue ici pour une chose, une seule, rencontrer mon frère. Mais oui ! j'étais tellement heureuse de l'avoir devant les yeux. S'il savait le combat qui se déroulait dans ma tête, il me prendrait pour une folle. Heureusement que je laissais assez peu le transparaître sur mon visage. Sinon, j'étais bonne pour l'asile pour enfants.
Je prenais une grande respiration, avant de lui dire, le plus calmement possible, en détachant mes mots. Il fallait qu'il sache de toute façon. Il allait me haïr de toute façon, mais je préférais que ce ne soit parce qu'il avait appris la vérité de ma bouche que pour la lui avoir cachée, alors qu'il aurait fini par savoir. « J'ai trouvé des papiers de mon père chez ma mère.. Et il y avait des informations sur un fils qui avait dans la douzaine d'année de plus que moi.. et d'après ce que j'ai trouvé... Toi et moi, on a le même père. » J'expirais longuement. J'allais me faire virer. D'un café. Et pas pour avoir tenté de consommer de l'alcool, malheureusement.
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MessageSujet: Re: si j'avais su... (ginnifer) (#)   si j'avais su... (ginnifer) EmptyMer 11 Oct - 21:48



si j'avais su...

Cette demoiselle, à l'air si familier devait forcément avoir quelque chose à te dire pour venir te voir jusque dans le café alors que tu ne savais même pas d'où tu la connaissais. J'étais à la fois flatté et mal à l'aise. Le fait de ne pas arriver à mettre un nom sur son visage de petit poupon t'embêtait énormément. Alors, forcément, t'avais des moments complets où tu te permettais de la dévisager, cherchant encore et encore où jtu l'avais vue. Mais rien, toujours rien. Ma foi.
Et puis il y avait eu ce moment complètement loufoque. On aurait cru qu'elle était en train de s'étouffer. Sauf qu'en fait, elle parlait, elle toussait pas. T'avais rien compris à son charabia, tu étais même resté interloqué avant de réagir, une fois qu'elle avait fini. Ca ne voulait strictement rien dire et ce n'était pas suffisamment clair pour comprendre quoi que ce soit à ce qu'elle avait voulu dire. Bref, un mic-mac que même avec toute ta volonté, tu n'aurais pas pu comprendre si elle ne reprenait pas. Mais, visiblement, elle n'était pas prête de le faire. Pourquoi, tu savais pas, mais elle était découragée. Ca n'allait clairement pas vous aider, ni toi, ni elle, d'ailleurs. C'était comme ce qu'elle avait envie de te dire lui pesait sur la conscience. Qu'elle ne te dise pas que... elle avait tué quelqu'un dans ton entourage ? Non, les seules personnes, dans tes proches, qui étaient proches d'un état létal, c'était ta tante, et ta mère. Ta tante étant probablement plus proche de la tombe que celle qui t'avait donné la vie la première.
En buvant son café d'une traite, consciemment ou pas, elle ressemblait à une adulte, et ça te frappait. Tu savais à qui elle ressemblait. Mais c'était impossible. Tu étais prêt à fermer les yeux et à tout faire pour oublier ce qui venait de te frapper en pleine face. Non, c'était impossible. Complètement impossible. Tu n'avais aucune envie que ce soit vrai. Il ne fallait pas... Sauf que ce qu'elle vint à te dire te confirma, dès les premiers mots, tes craintes. Après tout, pourquoi subitement te parler de sa famille sinon ? « Désolée, mais tu dois faire erreur. Mon père est mort. » Tu t'en étais convaincu toute ta vie. Tu savais que c'était faux, mais c'était l'excuse que tu avais trouvé chaque fois qu'on te demandait pourquoi tu ne le connaissais pas. Parce que, cette gamine, en face de toi, avec quelques années de plus, c'est ton portrait craché au féminin. Parce que oui, il n'y a pas de doute. Tu ne veux pas l'avouer, mais rien ne pourrait plus t'empêcher de le réaliser. C'est ta soeur, face à toi.

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MessageSujet: Re: si j'avais su... (ginnifer) (#)   si j'avais su... (ginnifer) EmptyMer 1 Nov - 15:57



si j'avais su...

C'était à ce moment précis que je comprenais l'expression "avoir le cul entre deux chaises". J'avais envie de connaître ce frère, envie de lui dire toute la vérité. Mais la vérité me faisait peur, sa réaction, et surtout le fait que lui, il n'ait pas forcément envie de me connaître. J'avais soupiré, et je m'étais mise à répéter, machinalement, ce que je lui avais dit. En prenant gare à articuler, et à ne pas dire ça avec trop de bonheur. Ou trop de malheur. Parce que le bonheur, dans cette situation, il était tout bonnement interdit. Mais le malheur, c'était loin d'être mon cas. Déjà, si j'avais été malheureuse, j'aurais simplement écrit une lettre, pour en parler. Je ne serais pas venue jusque ici, loin de moi cette idée. Et je n'aurais pas fait toutes les magouilles que j'ai faites pour pouvoir voir mon frère de mes propres yeux, sans en inquiéter ma mère.
Sa réponse, quant à elle, m'avait laissée pantoise. Pourquoi est-ce que je l'avais vu se refermer tout à coup ? Sa mère lui avait dit qu'il était mort ? Enfin, je comprenais qu'il n'était pas en amour envers son père, mais tout de même. Moi, j'y étais pour rien. Et puis, si ça se trouvait, c'était vrai qu'il était mort. Je prenais finalement la parole pour lui répondre, sans la moindre hésitation, et en étant en parfaite vérité. Et surtout, sans utiliser la moindre amertume dans ma voix. Mais je lui ouvrais presque une porte sur ma vie, ce que je ne faisais pas si facilement. « Si tu le dis, c'est peut-être vrai. Il est parti il y a longtemps, maintenant, et on n'a plus jamais eu de nouvelles. Peut-être que oui, il est mort. Mais je t'assure que non, je ne me trompe pas. Ses papiers parlaient de toi. De ta mère. Je ne serais pas venue si je n'étais pas sûre de ce que j'allais avancer. » Je le regardais, avec mes grands yeux. J'essayais de me retenir, mais je savais que selon les mots qu'il allait prononcer, j'allais me mettre à pleurer. Trop d'émotions par rapport à ce que j'avais l'habitude, dans ma vie plate, sans sens, en duo avec ma mère. Mais c'était comme si j'avais toujours su qu'il me manquait quelque chose. Et ce quelque chose, ça pouvait très bien être quelqu'un. Quelqu'un comme un grand frère ?
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MessageSujet: Re: si j'avais su... (ginnifer) (#)   si j'avais su... (ginnifer) EmptySam 4 Nov - 10:53



si j'avais su...

Tu avais donc une soeur. Ca te paraissait complètement dingue et impossible, mais tu avais ressenti cette ressemblance envers et contre tout. Seulement, elle était la fille de ton père, et ça, ça te faisait du mal. Toi, tu n'avais pas eu de père, vraiment, à l'exception de ton oncle, que tu avais, des années durant, envoyé chier de peur de souffrir à nouveau. Le paradoxe étant qu'en étant toi-même un homme, tu refusais de donner ta confiance à un de tes semblables. Ironie du sort, quand tu nous tiens. Mais, face à cette gamine qui avait certainement eu la chance de grandir avec ses deux parents, ce que ton père t'avait enlevé en laissant la folie gagner ta mère après ton départ, tu ne voulais pas accepter une telle chose. Elle n'y était pour rien, c'était vrai, mais elle avait eu une chance que tu n'avais pas eu, te rendant toutes les semaines à l'hôpital psychiatrique pour voir les débris de ce qu'il restait de ta mère. Encore une fois, tu ne t'apitoyais pas non plus complètement puisque tu avais eu cette chance d'avoir une tante et un oncle qui s'étaient occupés de toi comme si tu avais été leur fils, mais tu restais marqué par ça. De ce fait, vos parents étaient différents entre elle et toi, de ton petit point de vue étriqué, plein de rancune.
Elle était troublée par ta réponse, c'était visible. Tu n'avais pas envie de faire pleurer une gamine qui s'était engouffrée dans le café pour te raconter une telle chose, non. Mais tu n'avais aucune envie d'entendre la vérité. Ta vérité. Non non, tu ne voulais pas. Pourtant, elle avait continué et tu avais compris que tes mots seraient importants pour elle, qu'il te faudrait donc faire très attention à ce que tu disais. Tu soupirais. « Si tu le dis. Je ne l'ai jamais vu quoi qu'il en soit... » Remuer ce passé-là ne te plaisait absolument pas. Tu avais cette sensation que tout allait être chamboulé et que ta vie ne serait jamais plus la même. Autrement dit, ça te faisait drôlement mal et tu risquais de rouvrir une plaie béante que tu avais réussi à panser mais qui n'avait jamais cicatrisé.
« Griffin, bouge-toi un peu, t'as des clients à servir ! » Tu fermais les yeux. Ce patron ne te laissait véritablement pas le temps de souffler. Tu échangeais rapidement un coup d'oeil avec une serveuse qui semblait compatir. Tu parles ! « Ecoute... j'ai du travail, je suis obligé d'y aller. Mais j'ai la sensation qu'on se reverra bientôt. » La petite brune acquiesça avant de tourner les talons. Avant de franchir la porte elle se retourna et t'adressa un dernier au revoir de la main auquel tu répondais avec un mini sourire. Décidément, ta vie allait être vraiment différente...

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MessageSujet: Re: si j'avais su... (ginnifer) (#)   si j'avais su... (ginnifer) Empty

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