le retour des petits bonheurs du quotidien - June

les petits bonheurs du quotidien

Scott était de bonne humeur. De très bonne humeur même. Cela faisait quelques semaines seulement qu’il était de retour à Island Bay et tout était comme avant ou presque. Hors-mis Vahalla qui lui faisait certainement la tête à en juger par sa réticence à l’idée de sortir courir avec lui, tout le monde était plus ou moins content de le revoir et les habitudes étaient vite revenus au galop. Notamment celle de rendre service. Habitude bien ancré en Scott depuis de nombreuses années. Aujourd’hui, ne dérogeait pas à la règle. Pas de match de prévu, ni même de cours de fitness, ni même d’impératif en tout genre, rien. Mais un célèbre adage lui collait à la peau : « Pas de répit pour les braves ». Alors il était debout depuis huit heure du matin, sur le front, prêt à commencer sa journée. Son petit déjeuner avait été engloutis en moins de temps qu’il ne le faut pour le dire, son footing l’avait bien réveillé et sa traditionnelle douche du matin l’avait mis de bonne humeur. Il était fin prêt pour son rendez-vous. Parce que cette énergie matinale avait forcément un but. Non pas que Scott n’était pas du matin, au contraire, mais les samedi matin avait quand même quelque chose de sacré pour lui. C’était l’une des seules journées où il pouvait dormir un peu plus et récupérer des efforts fournis dans la semaine. Et puis ce samedi était encore plus particulier car le décalage horaire était encore bien présent en lui, la fatigue en l’occurrence aussi. Bref, toutes ces petites choses auraient pu lui faire regretter de s’être lever un samedi matin de si bonheur, et pourtant, Scott était heureux. Heureux de pouvoir retrouver la personne chez qui il se rendait actuellement. Alors, mettant ses lunettes de soleil et allumant le contact de son pick-up, qui eut bien du mal à redémarrer après trois long mois au repos, il fit gronder le moteur et partit en direction de North Bay.

Il ne mit pas bien longtemps à trouver la maison de son amie qui était au début de la zone résidentielle. Scott aimait beaucoup ce quartier et y passait souvent en footing pour y observer des maisons dix fois plus grandes que la sienne et qu’il n’aurait probablement jamais mais c’était un peu son plaisir du matin.  Ce matin, il n’y avait pas grand monde dans les rues du quartier, les gens dormaient sûrement encore en ce début de week-end et c’était plutôt agréable. Le soleil, une petite brise matinale et toujours ces efflux de la mer non loin de là qui venaient doucement lui chatouiller les narines. Il irait sûrement plus tard, mais pour le moment, il gara sa voiture devant la dites maison et coupa le contact. En sortant de son véhicule, Scott savait pertinemment qu’il avait déjà été repéré en rentrant dans le quartier. A vrai dire, il savait que vue l’heure, son petit coéquipier d’un jour devait même déjà être devant la porte. Pour l’occasion, il s’était même arrêté à la boulangerie pour prendre des viennoiseries à l’attention de son partenaire. Celui qui venait chercher, ce n’était autre que le petit garçon de son amie June : Andrew. Etant proche de Gabriella depuis tout petit, Scott était obligé de connaître sa meilleure amie. Ils ne se sont jamais vraiment perdus de vue et aujourd’hui, Scott aime bien lui rendre service en lui gardant son fils le temps d’une journée ou moins, pour lui permettre de faire ce qu’elle a envie. Bien au-delà d’être une contrainte, c’était un réel bonheur pour le coach sportif qui adorait les enfants déjà et encore plus Andrew. Il s’était vraiment attaché à cette petite bouille depuis sa naissance et insistait même parfois pour passer le voir sans raison particulière. C’est donc avec un grand sourire que Scott frappa à la porte. En fait, il n’en eu même pas le temps que la porte s’ouvrit, laissant apparaître le sourire de l’enfant et sa mère derrière lui.

« Hey champion, alors t’es prêt à devenir le quaterback le plus célèbre d’Island Bay ? »

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le retour des petits bonheurs du quotidien

scott & june

le réveil n'eut même pas le temps de sonner. andrew était déjà en train de me secouer pour que je me lève. maman, maman ! vite réveille-toi ! il va bientôt arriver ! je dois me préparer ! parfois, ce gosse m'épuisait avant même que je sois levée ! mais j'étais toujours très contente de le voir d'aussi bonne humeur et aussi enthousiaste pour la journée qui commençait. je devais profiter de ces moments avant qu'il ne devienne un ado renfermé et bougon... c'est vrai, il n'avait que trois ans mais le temps passe si vite. parfois j'ai l'impression que ce n'était qu'hier que la sage-femme me l'avait mise dans les bras. c'est bon, c'est bon ! je me lève ! pas besoin de mettre la fanfare en route ! assise sur le lit, andrew se trouvait à genoux en face de moi. pendant un instant, on se toisa du regard avant que je ne l'attrape pour lui rendre la monnaie de sa pièce. séance de guilis gratuite ! andrew, dans sa discrétion si bien connue, se met à rire et à crier que je m'arrête. malgré ses demandes, je continue ma petite torture quelques secondes encore. jusqu'à ce que grand-mère finisse par ouvrir la porte et par nous surprendre tout les deux sur le lit. d'un seul regard, elle se fait comprendre et nous nous excusons d'une seule voix. grand-mère n'a rien contre nos petits jeux mais pas quand ils commencent avant huit heures du matin ! j'embrasse mon fils et nous finissons par descendre au rez-de chaussée.
andrew aime le samedi matin. il faut dire que c'est le seul jour de la semaine où il peut prendre son petit-déjeuner devant la télé. bien que je sois d'accord avec cette règle, elle a surtout été instaurée par ma grand-mère. moi-même étant enfant, je ne regardais que très peu la télé. sois disant que ça abruti les enfants de nos jours... je ne discute pas trop les règles de ma grand-mère. après tout, nous sommes chez elle. alors en moins de deux, andrew s'installe sur la canapé et met en route ses dessins animés préférés. au moins, ça a l'avantage de lui faire penser à autre chose qu'à sa sortie d'aujourd'hui. et j'ai la paix pour lui préparer son petit-déjeuner, qu'il va engloutir en à peine cinq minutes ! les dessins animés ne l'auront pas tenu longtemps, le voila maintenant dans la salle de bains à se préparer. ma tasse de café à la main, je monte vérifier qu'il fait tout comme il faut. je connais l'engin et son soi-disant lavage de figure en passant sa manche sur sa bouche. bref. je le laisse faire, lui indique si c'est bien ou pas, et voilà mon fils propre comme un sou neuf ! enfin, au moins pas trop dégeu pour une matinée à jouer au foot. il finit par s'habiller et par coller son nez derrière la vitre, à guetter son entraineur préféré. il trépigne d'impatience et retiens son souffle à chaque voiture qui passe. ça me laisse la place pour finir de déjeuner, faire un peu de vaisselle et ranger la cuisine. scott n'allait certainement pas tarder à arriver. je connais scott depuis gamine, grâce à gabriella. il est son cousin et moi sa meilleure amie, alors forcément, à un moment on a fini par se croiser. et par devenir amis. en plus, il adore andrew et andrew l'adore. je n'ai aucun mal à les laisser tout les deux toute une journée. bon, je m'inquiète juste que mon fils devienne un fan de football américain... IL EST LA !!! crie andrew alors que l'on entend le moteur de la voiture de scott s'éteindre. le pauvre n'a même pas le temps de frapper ou sonner à la porte qu'elle est déjà grande ouverte par andrew. je suis prêt coach ! je vais juste mettre mes chaussures ! excité comme une puce qu'il est. je vais commencer à me demander si il prend pas des trucs... dis-je en regardant andrew prendre ses chaussures et foncer sur le canapé pour les enfiler. je me retourne tout de même vers scott.vas-y entre ! reste pas dehors. je referme la porte derrière lui avant de lui demander : comment vas-tu ? et sans lui laisser le temps de répondre : y'a juste un petit changement de programme. mon rendez-vous a été annulé alors je pensais venir avec vous jouer au foot. si ça ne te dérange pas ? connaissant scott, cela ne l'embêterait probablement pas. quand je disais "venir jouer avec eux au foot", ça voulait surtout dire, les regarder jouer au foot.

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les petits bonheurs du quotidien

Enlevant sa casquette ainsi que ses lunettes de soleil, Scott pénétra dans la maison des Fawkes suite à l’invitation de June. L’excitation d’Andrew faisait plaisir à voir. Il n’y avait rien de plus enthousiasmant que la joie d’un enfant aussi partant pour faire quelque chose. C’était d’ailleurs pour cette raison qu’il avait hésité à coacher à un niveau plus bas que le championnat universitaire. A défaut d’avoir de la compétition, il aurait eu beaucoup moins de contraintes, beaucoup moins de stress, pas de soucis d’ordre social à gérer et surtout, pas besoin de budget exorbitant. Mais c’était un compétiteur depuis tout petit et chasser le naturel, il revient au galop. La soif de compétition, l’envie de nouveaux défis, l’envie de se mettre en danger l’avait finalement poussé à choisir l’universitaire plutôt que le junior. Les enfants, ça serait pour plus tard. Andrew était aussi l’occasion de lui rappeler à quel point il aimait le relationnel avec eux mais aussi tout ce qu’il pouvait leur apporter de positif. De la joie, de l’innocence et toutes ces choses que l’on peut oublier en grandissant et qui se perdent malheureusement. Pour autant, il ne se sentait pas vraiment prêt à assumer un enfant tout de suite. Bien qu’il en ai l’envie et sûrement les capacités, il lui manquait déjà la personne avec qui le faire. Mais au-delà de ce soucis, il savait que sa vie ne lui permettait pas d’assumer un enfant à l’heure actuelle des choses. Il avait beaucoup trop de contrainte, beaucoup trop une vie active et non conventionnelle pour changer du tout au tout avec l’arrivée d’un enfant. En plus, ces derniers mois, il se prenait à apprécier sa vie, à en profiter pleinement. Son voyage aux Etats-Unis lui avait rappelé où était l’essentiel dans le quotidien qu’il menait avant son départ et il était finalement revenu avec une toute nouvelle énergie, totalement revigoré. Un autre homme. Pour autant, il n’en gardait pas moins ses habitudes, comme aujourd’hui finalement. June le ramena à la réalité en lui demandant si cela ne le dérangeait pas qu’elle se joigne à eux pour jouer au foot. Un sourire se dessina instantanément sur son visage. Il aimait beaucoup June, beaucoup plus qu’il ne le pensait et sa présence était une bouffée d’air frais pour lui.

- Oh… ! Je ne savais pas que tu t’étais mise au foot ? Mais ça me va, Andrew et moi on avait justement besoin d’attrapeur, on est sous-effectif du coup, c’est parfait, tu es parfaite.

Chambreur ? Il l’avait toujours été, mais encore plus avec June et ceux depuis tout petit. Il savait qu’elle avait de la répartie et nombre de fois ils s’étaient adonner à des joutes verbales, toujours dans l’humour bien entendu. Jamais de mots plus haut que l’autre, jamais de dispute, rien de ce genre. Un peu comme avec Gabriella. Au final la logique était respectée. Pour accentuer un peu ses propos sarcastique précédent, Scott mis la casquette qu’il tenait à la main et qu’il avait acheté lors de son séjour en Amérique sur la tête de June, il prit bien le temps de l’ajuster à sa tête avant d’ajouter avec toujours le même sourire communicatif.

- Et bah voilà ! Une vraie fan des Raiders, on croirait presque que tu es née pour faire ça. Franchement, même pas besoin de te voir ballon en main, je suis sûr que c’est parf...

Il n’eut pas le temps de finir sa phrase qu’un bolide de compétition passa devant lui, ouvrant la porte et couru vers le pick-up garer juste devant la maison. Andrew le fit rire, il était si pressé de jouer au foot qu’on pouvait déjà voir de la sueur sur son visage. Son impatience se traduisait même dans ses gestes puisqu’il s’était installé sans aucun gêne dans le véhicule, attaché, prêt à partir. On pouvait entendre ses cris d’encouragement envers sa mère depuis la maison. Il était surpris par tant d’enthousiasme mais en même temps heureux de voir qu’il avait manqué à quelqu’un pendant son séjour et ça, ça lui réchauffait le cœur. Reposant son regard sur June, il revint finalement à la question initiale.

- Ecoute, encore un peu décalqué par mon petit voyage, mais ça fait du bien d’être de retour à la maison et de vous revoir. Et toi ? Comment ça se passe avec le petit monstre ?

Question dont il connaissait déjà la réponse au vue du sourire sur le visage du gamin, mais bon, il préférait demander quand même. Après tout, il pouvait s’en être passé des choses pendant son absence et c’était sûr même. Bien qu’il ne s’était pas posé la question pendant son voyage, maintenant qu’il était de retour, il se prenait un retour à la réalité qui l’obligeait à se soucier de ses choses-là. Tout en restant sur le perron et en s’appuyant contre la porte, Scott continua en direction de June.

- Tu veux que je te laisse conduire cette fois ? Non parce que à ce rythme-là, celui qui ne conduit pas va avoir le droit à tout un tas de question pendant le trajet et vu son état d’excitation, tu risques de vite avoir la tête comme une cafetière de bon matin. C’est toi le chef, le destin de ta matinée est entre tes mains aha


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scott & june

moi ? mise au foot ? heureusement que je connaissais scott pour savoir qu'il me taquinait. j'avais l'habitude. scott et moi sommes férus de ces échanges un peu piquant mais toujours gentils. je me mis à sourire car j'étais contente qu'il soit la et que notre complicité soit toujours présente malgré son voyage à new-york. jamais je ne lui dirais mais il m'avait manqué.
tu crois qu'en me complimentant tu me feras jouer au foot ? je lui lance un regard interrogateur. mais bon, tu peux continuer à dire que je suis parfaite. comme dans une pub l'oréal, je rejette mes cheveux en arrière de façon exagérée. c'est alors que je vois andrew débouler à toute allure, nous passer devant pour aller se poser direct dans la voiture de scott. apparemment scott ne pas seulement manqué. bien qu'andrew ait demandé deux ou trois fois où était scott et quand ils iraient jouer au foot, je ne m'attendais pas à autant d'enthousiasme de sa part. ma psychologie à deux balles me fit penser que scott était un des seuls rares hommes proche de moi et de mon fils. et andrew avait sans doute besoin d'une figure paternelle. pendant une seconde, cela me fit penser à son père. et puis à l'image virile que scott pouvait renvoyer à andrew. je n'allais pas me plaindre, au moins il était sportif et plutôt bien dans sa tête. ça aurait pu être pire !
scott lui expliquait qu'il ressentait encore le décalage horaire mais qu'il était content de nous voir ! je crois pouvoir parler en mon nom et en celui d'andrew pour dire que nous aussi on est contents de te revoir ! mon regard se glissa vers andrew qui trépignait en nous observant. même si tu as transformé mon fils en pile électrique ! je n'en revenais pas. bon, il arrivait à mon fils d'être aussi déchainé mais pas souvent à vrai dire. la plupart du temps il se tenait quand même bien ! t'as raison, je tiens le destin de ma matinée entre mes mains. ça et le volant de ta voiture ! lui répliquais-je en lui subtilisant les clefs de sa voiture et en m'installant sur le siège conducteur. je n'avais pas vraiment l'habitude de conduire un engin pareil mais si cela pouvait me permettre de me concentrer sur la route et pas sur ce que mon fils disait. non que je ne trouve pas ça intéressant mais j'avais déjà tout entendu au moins deux fois ! d'ailleurs, avant de partir, il valait mieux mettre en route la machine à parler. je me retournais vers andrew et lui demandait :tiens, andrew, raconte à scott comment c'est l'école ! il venait de commencer cette année et je n'entendais parler plus que de ça ! la maitresse par ci, ses copains par la et puis on a fait ci et ça... je me retournais vers l'avant de la voiture en souriant à scott qui allait devoir écouter tout ça le long du trajet ! encore qu'il avait de la chance, nous n'étions pas loin du parc.

à peine quelques minutes plus tard, nous y étions. andrew n'avait pas fait une seule pose dans son discours et je présumais que scott avait hâte d'aller jouer au foot. on est arrivé ! tout le monde dehors ! le temps semblait clément ce matin, bien qu'il fasse peut être encore un peu frais. mais cela ne semblait pas déranger les garçons qui sortait le ballon de la voiture. c'était désormais leur moment à eux et je me mis à les suivre sans dire un mot.

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