Un petit coup de main ?

Deux ans et demi plut tôt

La galère putain. Je me retrouve dans ton jardin. A toquer à ta porte de derrière. Capucine … Je t'appelle d'une voix relativement basse. Il faut que personne ne me voit. Ne m'entende. Ce pourquoi je passe pas par devant. Même si un coup de sonnette aurait pu être beaucoup plus efficace. Il est tard. Il fait nuit. Mais j'ai vu de la lumière chez toi alors ça doit être bon signe. Quoique. Ca se trouve t'es devant ton pc, un casque sur les oreilles. Tu joues à un quelconque jeu en ligne et moi je t'attends comme un con. Je toque à nouveau. C'est Jax … Je me tiens le bras droit, un peu en dessous de l'épaule. Coup de couteau. Et la cheville n'est pas non plus en bon état. Je me la suis tordue en escaladant et en retombant mal. Mais ça devrait aller. Elle sera sans doute un peu gonflée mais pas cassée. Heureusement c'était pas le genou. Ma couverture a failli être grillée. Enfin non. J'ai été découvert oui plutôt. Par un seul type. La chance. Un type qui ne parlera pas. Qui ne parlera plus. C'est certain … J'ai fait ce qu'il fallait faire. Et j'ai aussi couvert mes traces. Pour le bien de ma mission. Et puis de toute façon, l'humanité ne s'en porte pas plus mal. Même si on est d'accord, je n'ai pas pris plaisir à faire ce que j'ai fait. Je me déplace jusqu'à ta fenêtre. Parce que la porte, je crois que c'est, et que ça restera, chou blanc. Je toque au carreau. Capu … Pourquoi je viens chez toi ? Bonne question hein. J'ai même pas forcément besoin d'un service question téléphone, internet et compagnie. Quoique, ça reste à voir. On bosse ensemble et même si on est pas de grands amis je te fais suffisamment confiance pour venir me montrer à ta porte. Elle est sourde c'est pas possible … Mais si ça continue, je vais peut-être devoir revoir mes plans. Tu connais le dossier sur lequel je suis actuellement aussi. Ca a un peu joué. Et y'a aucun doute qui plane sur ta personne c'est certain. Parce que bon, ce type qui m'a découvert de lui-même, je trouve ça louche. Je me suis dit qu'il y avait peut-être quelqu'un de l'équipe, ou du commissariat, qui aurait pu laisser filtrer une info. Mais je dois être parano. On est pas dans un super roman d'espionnage là. Bon … Je te laisse une minute Capu. Sans quoi … Sans quoi j'en sais rien. Je verrai bien … C'est Jax … Qui ne tente rien n'a rien. Mais là, franchement, j'aurais bien besoin d'un petit coup de main …

Pour une fois Capucine avait décidé de ce coucher tôt. Elle flottait dans un demi sommeil des plus agréable lorsque elle sursauta. Quelque chose venait de la réveiller. Elle s'assit dans son lit, l'oreille aux aguets. A force d'écouter, elle avait l'impression d'entendre des bruissements et des grattements partouts dans la maison, elle pouvait presque même entendre la pulsation de son pouls dans ses oreilles.

Elle ne savait pas ce qu'elle avait entendu, elle n'en avait plus souvenir, mais elle savait qu'elle ne pourait plus se rendormir tant qu'elle n'aurait pas réussit à déterminer ce qui l'avait fait sursauté, ou tout au moins sans s'être assuré que tout était normal dans la maison... mais pour ça, il fallait qu'elle se lève et qu'elle aille voir.

Capucine eut envie d'enfouir sa tête sous la couette, et d'attendre le retour du jour, comme une petite fille qui aurait eu peur du monstre caché dans son placart. Mais elle n'était pas une petite fille, elle savait qu'il n'y avait pas de monstre dans le placard, et elle savait aussi que si elle s'était réveillée c'était qu'il y avait quelque chose.

Elle fini par rassembler assez de courage pour se glisser le plus discrétement possible hors de son lit, puis jusqu'à la porte de la chambre qu'elle ouvrit le plus silencieusement possible. Elle regretta de ne pas avoir quelque chose qu'elle puisse utiliser comme arme dans sa chambre. Mais, elle doutait qu'un jet de peluche ne soit très pertinent contre un intrus.

Capucine venait d'arriver dans le couloir et observait les lieux dans la pénombre à peine troublée par les rayons de lumière qui traversaient les persiennes. Il lui sembla entendre à nouveau de légers coups et des murmures provenant de l'arrière de la maison. Elle ressentit une nouvelle bouffée de stress... quelqu'un était en train de tenter de crocheter la porte de derrière !

Elle crut que son cœur allait exploser tellement il battait fort, elle avait l'impression qu'on devait l'entendre depuis l'autre bout de la ville. Peut être que si elle faisait du bruit, ou si elle allumait la lumière, les intrus prendrait peur ? Il fallait qu'elle appelle de l'aide.

Sa main tâtât sa poche à la recherche de son portable, oubliant qu'elle était en pyjama. Elle regretta son habitude de laisser l'objet sur la console de la cuisine pour ne pas l'avoir à coté de son lit. Pour une geek comme elle s'était assez surprenant, mais c'était le seul moyen qu'elle avait trouvé pour s'obliger à se lever quand son alarme sonnait.

Capucine s'avançait doucement dans le couloir, longeant le mur pour rejoindre l'avant de la maison lorsque de légers coups frappés contre le carreau de la fenêtre lui arrachèrent un hurlement de terreur qui prit fin, fort opportunément au moment où son visiteur du soir se présentait.

« Jax ?! » s'exclama-t-elle à voix basse, plus pour elle que pour lui. Qu'est-ce qu'il pouvait bien venir foutre ici, surtout à cette heure de la nuit ? Ils travaillaient ensemble, ils se croisaient au commissariat, il était même arrivé une fois ou deux qu'ils partagent un verre lors d'un pot de départ ou d'une fête quelconque, mais on ne pouvait pas dire qu'ils étaient proches. Mais avant d'avoir eu le temps de réfléchir, elle s'était précipité vers la porte arrière donnant sur le jardin et l'avait ouverte à la volée.

« Jax ?! » répéta-t-elle incrédule alors qu'il s'approchait de la porte « Bon Dieu ! Tu m'as fait une peur bleue ! J'ai faillit faire une crise cardiaque ! Qu'est-ce que tu fous... là ?! »

Sa colère s'était évanouie quand il entra dans le halo de lumière. Il boitait, il soutenait son bras comme il pouvait et sa veste semblait couverte d'une substance étrange, ressemblant bien trop à du sang au goût de l'analyste.

Elle en resta sans voix, mais pas inactive.

Elle jeta un coup d’œil à droite et à gauche pour vérifier qu'il n'y avait personne d'autre dans son jardin avant de s'avancer vers lui pour le prendre par les épaules et le pousser vers le couloir.

Aïe. Ouais, ça fait mal. Je me vide pas de sang mais « ça pique ». C'est pas le premier coup de couteau que je prends mais c'est loin d'être une habitude. Fort heureusement. Je toque. Pas comme un fou. Je veux pas réveiller le chien des voisins. Mais tu viens pas. J'insiste un peu. J'ai pas envie de repartir pour tenter d'aller crécher chez quelqu'un d'autre. Surtout si c'est pour avoir le même scénario. J'entends aucun bruit venant de chez toi. Tu dois dormir. Logique étant donné l'heure. Pour le peu que tu dormes avec des boules Quies … Va t'en savoir pourquoi. Je t'appelle à nouveau. Les doigts qui cognent doucement sur la vitre et là je t'entends ! Merde ! Je te fais peur. Alors je m'annonce. Pour pas que tu crois que je suis un voleur. Pour pas que t'appelles la police. Tu me dis rien mais j'entends tes pas se rapprocher de la porte alors je m'y approche à mon tour. Claudiquant. Grimaçant. Et enfin je te vois. J'ai jamais été aussi de te voir … Capu … Tu viens me prêter main forte. Je me serais débrouillé sans toi mais j'apprécie. Merci. Et ouais désolé de débarquer à une heure pareille. Surtout comme ça. Comme « ça » pas par rapport à mes blessures. Comme « ça » dans le sens où je t'ai fait flipper à passer par l'arrière. On entre chez toi. Je te laisse fermer la porte. J'attends que tu te retournes. Je prends un peu plus conscience du pyjama et je souris très légèrement. C'est pas vraiment le moment pour plaisanter. Plus tard peut-être. Je me suis fait grillé. Par Pedroia. Mais ça va j'ai … Comment le dire. J'ai géré la situation … Je suppose que tu comprends. J'ai pris soin de couvrir mes traces. Vérifié qu'il n'y avait pas de mon sang sur la scène de crime. Bien qu'ils ont pas assez de moyen, de ressource, pour faire une analyse et découvrir de qui provient l'ADN. Je préviendrai les supérieurs demain qu'il est inutile d'ouvrir une enquête car le coupable, c'est moi. Tu m'aides à enlever la veste ? C'est bien entaillé mais je pense pas que ce soit trop grave. Ca doit quand même mériter des points. On avisera. Dans la panique, la pénombre, je n'ai pas pu regarder convenablement. Ici, avec de la lumière, et toi pour m'assister, ce sera plus simple. Je savais pas vraiment chez qui aller … Puis j'ai pensé à toi … Promis je ferais en sorte que ça se reproduise pas. Un léger sourire cette fois. Essayer de détendre un peu l'atmosphère. Et puis je veux pas non plus trop te paniquer. T'essayais juste de dormir. T'avais rien demandé à personne. Mais me voila ouais …

Jax s'excusa pendant que la jeune femme le poussait doucement mais fermement dans son couloir, pour pouvoir fermer la porte sur eux. Elle ne savait pas encore ce qui avait poussé le jeune homme à venir se réfugier chez elle, mais vu l'heure et son état, elle se doutait que ça ne devait pas être une histoire très folichonne.

Elle surprit son léger sourire devant sa tenue. Oui, bon, c'est sûr que beaucoup de ses collègues seraient surpris de la découvrir au saut du lit, ses cheveux lâchés cascadant en boucles désordonnées jusqu'au milieu de son dos, sans maquillage et surtout avec sa tenue de nuit, elle était loin de ressembler à la fille sophistiquée et excentrique qu'ils avaient l'habitude de croiser dans les couloirs. Même si, finalement, son pyjama en polaire verte avec des motifs de fleurs et de vaches ne manquait pas de couleurs.

D'une main toujours un peu tremblante, elle le guida vers la cuisine, hochant la tête d'un air consterné quand il lui expliqua ce qui s'était passé. Elle allait avoir du boulot, mais pas autant que les supérieurs de Jax qui allaient devoir couvrir cette totale foirade. Enfin, l'important était qu'il s'en soit sorti indemne... Elle jeta un coup d’œil à la large boutonnière sanglante qui ornait sa veste au niveau de son épaule *Ou presque.* pensa-t-elle.

Comme si Jax avait lu dans ses pensées, il lui demanda de l'aide pour enlever sa veste, tentant de la rassurer sur la gravité de sa blessure. Elle fut tentée de lui répliquer qu'avant d'enlever quoi que ce soit il faudrait plutôt qu'il soit dans un box des urgences de l’hôpital, mais elle savait aussi qu'alors, il y avait un risque que quelqu'un fasse le rapprochement entre le flic blessé et le truan mort. Il était plus prudent, pour l'enquête tout au moins, de jeter un coup d’œil et d'éviter tout recours aux médecins ou service d'urgences si ce n'était pas absolument nécessaire.

Le jeune homme continua à papoter pendant qu'elle le guider vers un chaise et l'aidait à retirer sa veste avec un grimace de dégout. Elle posa la chose sanglante dans son évier, à tant qu'à faire, autant ne pas saloper tout son intérieur. Tout en l'écoutant, elle continua de l'effeuiller, toujours en tordant le nez, regrettant de ne pas avoir de gants sous la main quand elle dut ouvrir sa chemise souillé pour avoir accès à sa peau.

Bon, il avait vu juste. La blessure bien que relativement profonde ne saignait déjà presque plus. Un espèce d'immonde caillot de sang, ressemblant à un un morceau de foie, s'était formé entre les berges de la plaie, empêchant toute hémorragie.

« Quitte à recevoir une visite masculine en pleine nuit, j'aime autant quand celui-ci passe par la porte principale et se présente avec un bouquet de fleur ou des chocolats plutôt que de se faufiler dans mon jardin et de laisser des trainées de sang partout dans ma maison. » rétorqua-t-elle d'un air pince sans rire en examinant sa blessure.

Puis, elle leva les yeux et planta un regard moqueur dans celui de son collègue.

« Je me demande si je dois me sentir flattée que tu penses à moi pendant tes missions. Il me semble que ce n'est pas très professionnel, mon cher Mr Clarke ! » ajouta-t-elle en pouffant.

Elle avait besoin de laisser retomber la pression maintenant qu'elle savait que Jax n'allait pas s'effondrer dans une mare de sang au milieu de son salon. Elle avait aussi besoin de quelque chose de plus fort, comme par exemple ce whisky qu'on lui avait offert quelques années plutôt et dont la bouteille était toujours intacte au fond de son placard.

« Bon, oui, tu as raisons, même sans être infirmière, je peux te dire que ce n'est pas très grave. Effectivement, pour hâter la cicatrisation et éviter de garder une cicatrices trop importante, il faudrait des points, mais, on peut les remplacer par des stéri-strips et un pansement si tu préfères éviter d'aller voir un médecin qui ne manquera pas de se montrer curieux de ce qui t'ai arrivé. J'ai tout ce qu'il faut dans ma pharmacie. Si tu veux je peux te soigner. »

Capucine ne mentait pas. En bonne maladroite affligée de deux mains gauches, de pieds carrés et adepte des travaux manuels et de jardinage, elle était fort bien pourvu pour pallier tout les petits désagrément que cette conjoncture pouvait provoquer.

« Mais avant ça... » dit-elle en se dirigeant vers le placard pour sortir la bouteille et des verres « J'ai besoin d'un petit remontant. Tu en veux un ? »

C'est particulier de te voir comme ça et en ces circonstances. Mais je juge pas. Si les situations avaient été inversées je t'aurais accueilli en caleçon alors … En tout bien tout honneur bien sûr ! Au moins tu as la décence de dormir en pyjama. Ou d'en avoir enfiler un avant de venir m'ouvrir. Peut-être pour ça que t'as été si longue … Je te révèle ce qui m'arrive. Tu restes silencieuse. T'es sans doute pas encore très bien réveiller. Mais quand je te demande de m'aider pour la veste tu restes pas plantée là à rien faire. On retire même la chemise. Enfin juste le bras droit. Pas besoin de me mettre complètement torse nu. C'est pas forcément joli à voir mais ça aurait pu être pire. C'est juste un peu dégueulasse car « y'en a partout ». Tu sembles être concentrée sur mon état, sur mon bras. Ce qui t'empêche pas de blaguer. Puisque c'est comme ça je ne vais pas non plus rester très sérieux. Je crois que ça nous aidera tous les deux. Je sais pas de quoi t'aurais le plus peur. Moi débarquant comme tu le décris ou le moi comme ça là. Pas mon genre d'aller « clamer mon amour » de cette manière. Mais pour la plaisanterie. Et sinon j'ajouterai le cheval blanc ou le carrosse dans l'histoire. Plus « classe ». Quel beau tableau ! Pour la farce, peut-être que ça sera une chose à faire. Revenir, sonner à ta porte, boite de chocolat en forme de cœur en main. Et ta réaction qui n'aura pas de prix … J'ai pensé à toi ouais. Et je te le dis. Dires que tu ne laisses pas filer comme ça. Décidément, pour quelqu'un qui vient de sortir de son sommeil tout en panique, t'es sacrément de bonne humeur. Si c'était rien qu'en mission ça va. Mais là on est surtout en pleine nuit ! J'exagère, il est même pas minuit. Enfin je crois. J'ai un peu perdu la notion du temps là. Ma remarque non plus n'est pas professionnelle. J'espère que tu la prendras pas mal. Mais c'est toi qui a commencé après tout. Tu décolles un peu mieux les yeux et les mains de ma blessure. Verdict ? Ca va. Je m'en doutais. Tu proposes plusieurs alternatives mais il n'y en a véritablement qu'une. Aller à l'hôpital maintenant serait un peu con. Faut qu'on fasse ça ici ouais. T'as pas du fil et une aiguille dans ton armoire à pharmacie ? Au pire je me recouds moi-même si tu veux pas le faire. Quoique … Si les stéri-strips sont suffisant. C'est que temporaire façon. Je reverrais ça demain. Tant que je me vide pas de mon sang. Ce qui n'est pas le cas. Et tant que ça s'infecte pas. Je veux pas qu'on me coupe le bras pour une connerie pareille. Et de manière tout à fait normale, tu proposes un verre. J'écarquille un peu les yeux. Tu veux trinquer c'est ça ?? Je rigole. De merveilleuse humeur et envie d'un whisky alors que ça fait cinq minutes même pas que t'es levée … Si on m'avait dit ça ! Finalement, je sais pas qui est le plus surpris et surprenant de nous deux … Je dis pas non. Je suis pas certain que ce soit une bonne idée mais bon … J'hausse à moitié l'épaule. Celle qui n'est pas blessée. Si tu pouvais ne pas trop traîner ce serait sympa mais je vais éviter te de le dire. Je suis pas vraiment en position pour te faire des « reproches » ou pour te « donner des ordres ». Je te laisse sortir le tout de ton armoire. J'admire ton magnifique pyjama. Au fait Capu ? … J'attends que tu me regardes. Que tu vois mon sourire et que tu te prépares pour ma connerie à venir. Classe la tenue … Doit pas y'en avoir beaucoup des collègues qui peuvent se vanter de t'avoir vu en sortie de lit ! Du coup … Je me sens un peu privilégié moi …

Capucine posa sur la table à coté de son « patient », deux verres et la bouteille avant de leur servir un fond de whisky à tout les deux, avant de vider le siens « cul-sec ». Elle ressentait le besoin d'un bon remontant après les émotions fortes qu'elle venait de vivre et avant de s'atteler à la tache rebutante qui l'attendait.

« Je ne veux pas spécialement trinquer, en tout cas pas dans l'immédiat. Mais j'ai besoin d'un remontant, et toi aussi ! »

Elle laissa son compagnon seul avec son verre le temps d'aller chercher le nécessaire dans sa boite à pharmacie. Sa première tache consista à nettoyer soigneusement la plaie, quitte à la faire à nouveau saigner, elle ne pouvait pas laisser en place cet espèce de caillot sanglant qui avait fort bien rempli son office de « bouchon », mais qui sous un pansement avait toute les chances de provoquer une infection.

Tout en œuvrant avec autant de douceur qu'elle le pouvait à l'aide d'eau tiède et de savon de Marseille, et puisque Jax semblait d'humeur à plaisanter malgré les circonstances, elle continua à le taquiner. Au moins, ça détournait un peu son esprit de la douleur qu'il ne devait pas manquer de ressentir.

« Hmmm, oui, c'est vrai. J'avoue que te voir débouler en mode « prince charmant » devant ma porte m'aurait probablement bien plus inquiété. » Elle lui lança un petit coup d’œil avant de reprendre « Par contre, si l'idée t'en prenait, n'oublie pas qu'à minuit, je redeviens citrouille. »

Elle ricacan un peu quand il rebondit sur sa réflexion, précisant que ce n'était pas forcément le fait qu'il pense à elle mission qui était inquiétant, mais plutôt le fait qu'il pense à elle en pleine nuit.

« En tout cas, tu as de la chance que je sois seule. Imagine si tu avais débarqué alors qu'un charmant jeune homme me tenait compagnie... les choses auraient pu être bien plus compliquées » rigola-t-elle.

La jeune femme ramena son attention sur son boulot. Petit à petit et tout en douceur, elle avait réussit à nettoyer le tour le la plaie et était satisfaite de réaliser qu'elle était tout à fait nette. Elle n'aurait aucun problème à la ramener berge à berge et a maintenir le tout avec les stéri-strips. Normalement, il n'aurait même pas besoin de faire faire des points et la cicatrices se verrait à peine.

Elle s'attaqua à l'immonde caillot de sang qui maintenant les berges de la plaies écartées, l'eau tiède et le savon de Marseille firent leur œuvre, le décollant doucement. Elle ne voulait pas tirer dessus pour éviter de relancer un saignement. Il fini par céder lui aussi, provoquant un léger saignotement.

Capucine abandonna la bassine d'eau tiède et le savon pour utiliser le flacon d'huiles essentielles qu'elle utilisait toujours dans ses cas là. Ce n'était pas une médication très utilisée, un peu passé de mode, mais extrêmement efficace, hémostatique, désinfectante mais sans être piquante et surtout avec un pouvoir cicatrisant impressionnant.

Alors qu'elle finissait de sécher la plaie et de poser les bandes collantes et un pansement sur le tout, elle le regarda avec une moue.

« Et bien, la prochaine fois que tu te feras planter et que tu viendras chercher asile chez moi, prévient moi, je t'attendrai en tailleur et talons aiguilles ! » Elle le regarda de haut en bas, « Et puis, au moins, moi je ne suis pas déguisée pour jouer un zombi un soir d'halloween » ajouta-t-elle avec un sourire espiègle qui démentait son ton vexé.

Elle acheva d'ajuster le pansement avant de reprendre plus sérieusement.

« Voilà, normalement tu ne devrais pas avoir besoin de faire faire des points. Garde les strips pendant au moins une semaine et évite de mouiller la plaie. Le pansement, n'y touche pas pendant au moins trois jours. Après, tu le change une fois par jour et tu désinfecte un peu avec de la Bétatine, mais sans frotter trop fort pour éviter de rouvrir la plaie. » lui conseilla-t-elle.

Sur ce, elle lui tendit un comprimé de paracétamol.

« Tient, prend ça, ça t'évitera d'avoir trop mal. J'imagine que tu vas me demander l'asile, et je n'ai pas envie de t'entendre agoniser toute la nuit. » le taquina-t-elle.

Moui. L'alcool fluidifie le sang alors je n'en ai peut-être pas autant besoin que tu le prétends. Mais je ne refuse pas. C'est pas un verre qui va changer grand-chose de toute façon. Et comme toi je le vide d'une traite. T'es quand même vachement surprenante Capu. Et sympa. Super sympa. Tu prends ton rôle d'infirmière à coeur. Et tu me parles pour faire passer le temps, la douleur. Je vais pas jouer les gros durs, ça pique. J'ai parfois de très léger mouvement de recul mais c'est tout ce qu'il y a de plus normal. Tu me fais pas mal du tout. Tu me fais rire même. Débarquer en prince charmant. Là, on parlerait pas d'un coup de couteau mais plutôt d'un coup sur la tête. Ah tu vois ! De quoi appeler l'hôpital psychiatrique je suis sûr ! Citrouille ? Et alors ? Je peux pas te voir en citrouille ?? Tu sais moi les soirs de pleine lune je me transforme aussi j'en fais pas toute une histoire. Je rigole, tu rigoles, je bouge un peu trop le bras et … aïe. Mais ça va. Et on repart sur notre discussion peu sérieuse. Imagine … Tu m'aurais laisser me vider de mon sang et tu aurais retrouvé un Jax aux portes de la mort le lendemain matin … Non je n'exagère pas … Pas du tout … Deux minutes de plus à patienter et je serais parti. Je dois avouer que javais pas du tout penser à ce genre de choses. Plus … que tu aurais pu être devant ton pc à jouer en ligne. Un peu cliché ouais … Je regarde ma plaie et t'as l'air de pas trop mal te débrouiller. Je pense pas que t'aies de notion d'infirmière mais de ce que j'en vois, t'as trouvé ta reconversion ! Enfin non, t'es bien trop douée comme analyste. Finalement je me décide à te dire que ta tenue te va à merveilleuse. Fallait bien que je la sorte à un moment ou un autre celle-là. Tu te démontes pas et tu me charries à mon tour. T'as de la répartie pour quelqu'un qu'on vient de sortir de son sommeil. Et je fais ça comment hein ? Pas de téléphone sur moi. Et j'allais pas t'appeler du burner. Façon j'ai craqué la carte et j'ai pété le téléphone avant de le jeter. On sait jamais. Et qui te dit que je suis déguisé … Fais attention que je te morde pas surtout ! Ok … On va peut-être pas trop rentrer dans les conversations bizarres non plus. Tu termines de me mettre le pansement comme une vraie pro. Avec le petit speech parfait de l’infirmière en plus ! Fais pas ci, fais ça,  oublie pas, … Je te regarde en hochant la tête d'un « oui, non , parle toujours ». Tu me rediras tout ça demain. Je te souris, là je vais juste pas retenir tout ça. Merci en tout cas. Même si … Une nouvelle petite blague ? … j'aurais préféré un pansement Hello Kitty ou My Little Pony. De quoi jouer les bad boy ! Et faut pas trop que je joue au con où elle serait capable de m'en sortir un … De toute façon personne ne verra ce pansement. Et maintenant ? Médoc. Après un whisky. Super Capu ! Je le prends quand même. Pour la forme. Bah … Si ça te dérange pas trop et que je pousse pas le bouchon trop loin je veux bien ouais. M'étonnerait que tu me jettes dehors. Pas après tout ça. Promis je ferais pas de bruit. Sauf demain matin quand je serai en train de préparer ton petit déj … Une façon de te remercier ? Je peux bien faire ça. Oeuf brouillé et bacon ou tartine et chocolat chaud ? Ouais ouais Capu, je suis sérieux. Peut-être que … Que je te l’apporterai au lit ! Ouais … non … pas vraiment non … Quand même pas.

Malgré sa nuit pour le moins traumatisante et sa douleur Jax faisait preuve d'un humour décoiffant et d'un sens de la réparti peu commun. Capucine découvrait un jeune homme qu'elle ne connaissait pas. Il faut dire que jusqu'à ce soir, leurs relations s'étaient bornées à celles de collègues dans le cadre du travail... bon, d'accord, même s'il ne devait pas être très courant d’entendre un collègue de bureau dire « bon, alors pour la prochaine fois, tu me fais un bon gros casier judiciaire. Tu me fais la totale, trafic d'être humains, homicides, extorsions de fond... » Et de lui répondre « Ok, et avec le trafic d'être humain, je te met un ou deux petit viol ? Pour les homicides, je rajoute "avec actes de tortures" ? »

Elle devait reconnaître que créer de fausses identités pour Jax l'amusait beaucoup. Surtout parce qu'elle savait qu'il était loin d'être quelqu'un de malsain. Curieusement, elle s'était toujours sentie à l'aise avec lui... heureusement pour lui d'ailleurs, sinon, comme il le disait, il aurait pu se vider de son sang sur son perron.

« Hmm ? Tu te transforme en Prince Charmant les soir de pleine lune ? » le taquina-t-elle en continuant ses soins. « Avec le sourire Ultra-Brite et la crinière blonde « parce que tu le vaut bien » ? La prochaine fois, je viens prendre des photos, je suis sure que ça serait utile pour la prochaine fois où je devrais te créer une fausse identité... par exemple pour un site de rencontre. » le taquina-t-elle.

Encore une fois il lui répondit du tac-au-tac quand elle lui dit que s'il ne voulait pas la voir en pyjama il n'avait qu'à la prévenir, elle s’apprêtait à lui renvoyer une réponse à base de pigeon voyageur ou de signaux de fumés, mais la référence au Burner, associé à la vision de ses mains souillés de sang en train de finir de poser le pansement sur l'épaule du jeune homme doucha sa bonne humeur. Il n'y avait pas de quoi rire. Il aurait bien pu ne pas avoir l'occasion d'arriver jusqu'à son perron.

Pendant qu'il continuait de plaisanter, menaçant de la mordre et lui demandant de lui répéter ses instructions le lendemain matin, elle releva le regard et le planta dans les yeux rieurs de son interlocuteur avant de le rebaisser sur ses mains avec une moue vaguement désapprobatrice. Elle se releva et lui tourna le dos pour aller se laver les mains, troublée par la couleur rosée de l'eau et par l'insouciance qu'elle avait lu dans le regarde de Jax. Etait-il vraiment aussi insouciant ou s'efforçait-il de jouer un rôle pour ne pas l'inquiéter ? Cette mission avait visiblement était un fiasco, il aurait pu y laisser sa peau.

Lorsqu'elle estima s'être suffisamment reprise, elle revint vers lui en s'essuyant les mains avec un torchon.

« Avec une mémoire aussi défaillante, je me demande bien comment tu as pu survivre aussi longtemps en infiltration » railla-t-elle « Mais ne t'inquiète pas, je te ferais une petite fiche pour que tu te rappelle de tout. » ajouta-t-elle avec un rire moqueur.

Puis reprenant son sérieux, elle lui fit signe de la suivre.

« Désolée pour le pansement d'un blanc trop classique à ton goût, mais si tu veux je peux te prêter un de mes pyjamas. Il te sera probablement un peu trop grand.... il doit m'en rester un rose avec des marguerites qui mettraient en valeur ton teint cireux. » lui répondit-elle avec un sourire en coin. « Pour le petit déjeuner, je me prépare très bien mon café toute seule. » Elle le regarda d'un air plus sérieux « Et je pense que demain tu vas avoir besoin de repos. Je m'occuperai de la paperasse et des détails logistiques. Je préfèrerai que tu restes ici le temps que je m'assures que ta couverture n'est pas totalement grillée et que les méchants ne savent pas où te trouver. »

Oui oui, à sa propre grande surprise, elle si méfiante, était en train de proposer l'asile à une vague connaissance de boulot.

« Par contre, il va falloir que tu m'en dise un peu plus sur les circonstances de ce fiasco. Comment l'autre empaffé a-t-il peu découvrir qui tu étais ? » demanda-t-elle en fronçant les sourcils, l'esprit déjà occupé à lister ce qu'elle devrait faire le lendemain pour le sortir de ce mauvais pas.

Devançant les contestations de Jax, elle leva la main pour le faire taire.

« Ce n'est pas négociable. Tu as besoin de repos, moi j'ai besoin de temps pour faire le ménage dans tout ce merdier... Et puis, comme ça, une fois dans ma vie je connaitrais le grand bonheur de ne pas rentrer dans une maison vide, mais d'avoir quelqu'un qui m'attend avec impatience » rigola-t-elle. « Viens, je vais te montrer ta chambre. » conclut-elle.

Ah pas vraiment non. Je rigole. Tu me cites ensuite toutes ces choses. De quoi me faire hyper beau gosse. Pas sûr donc que je sois crédible en gangster de rue. Mais la raison est … toute autre. Site de rencontre. Non mais je te jure. Ah ouais ? Et tu mettrais quoi dans mon profil ? Autant pousser la vanne jusqu'au bout ! Ce serait pas une mauvaise blague non. Ca pourrait même clairement me faire marrer ouais. En espérant que t'ailles pas jusqu'à donner un rendez-vous. Ouais non, je pense que t'as un minimum de respect. Même si en soi je m'en foutrais personnellement. Je serais plus mal, gêné, vis à vis de l'autre femme … Ou homme … Oh non mon Dieu … Parlons de ma mémoire ouais, c'est mieux. Tu te moques gentiment. Si j'ai jamais été super doué pour l'école, pour retenir les leçons, on peut pas en dire pareil concernant mon boulot d'infiltré. Parce que ouais, je dois assimiler pas mal d'infos. Mon talent d'improvisation ! Nan mais là t'as parlé trop vite. Et j'ai pas la foi de retenir aussi je t'avoue … C'est qu'il est fort en plus ce whisky … Je souris en coin. S'il suffisait de ça ! T'as fait du bon boulot avec cette blessure. La prochaine fois, si on me coupe la tête, je ramperai jusqu'à chez toi pour que tu fasses des miracles. Bon ok. Pas drôle. Du coup je plaisante simplement sur le pansement. Un pansement avec des petits cœurs, je crois que ça l'aurait fait grave. Mais moins que le pyjama c'est clair. Je fais semblant de rire. Ah … Ah … Je crois que ça ira. Et puis façon ça fera moche demain matin quand j'aurai retrouvé mon teint naturel. Je te fais une moitié de grimace. Là c'est le coup de l'émotion, la peur. Ouais, j'ai flippé j'avoue. Je suis pas toujours très très bien. On sait pas ce qu'il en est de ma couverture. Même si je pense que ça va. On verra plus clair demain matin. Quand je serais en train de casser des œufs pour tes œufs bacon. Ou pas … T'as l'air de en vouloir de ce petit déj. D'accord d'accord. Je pousse pas plus loin. Pour une raison que j'ignore, j'ai peut-être touché un sujet sensible. Ou pas, je me fais des films. Du repos. Mouais. Pas tant que ça. Une bonne demie-nuit de sommeil et je serais requinqué. En espérant que la cheville ça va car on a pas trop testé ça depuis que je suis rentré. T'es super sympa avec moi. Clairement, je te dois un immense service. Pour ce soir déjà, surtout, mais aussi pour toutes ces choses que tu veux faire. Je veux pas non plus te faire perdre ton temps. Les papiers je pourrais m'en occuper un peu dans les jours à venir. Et je dois pas trop rester caché non plus. Ca serait suspect. Une journée pourquoi pas mais rester planqué ici un jour de plus et je risque bien de foutre en l'air ce pourquoi je bosse depuis des semaines … Mais je suis d'accord, il faut s'assurer que tout est ok avant de pouvoir me repointer là-bas. Si je veux pas mettre en péril ma mission, je veux encore moins le faire concernant ma vie. Beaucoup beaucoup moins même. On a pas encore assez de preuve, quoique, mais ça devrait plus trop tarder. Et maintenant, le temps des explications. C'est pas nouveau, Pedroia a toujours été parano à mon sujet. Il a gratté, il m'a suivi, je le sais, mais il a jamais rien trouvé pour autant. Aujourd'hui il m'a juste harcelé de questions jusqu'à ce que je m'embrouille. Si je lui avais pas répondu ça aurait fait que faire grandir ses doutes. Honnêtement, je crois que c'était qu'une question de temps avant qu'il pète un câble. Le type aurait été jusqu'à prendre un inconnu dans la rue et le menacer devant moi juste pour que j'avoue être flic … Ouais vraiment, il était pas normal ce gars. Du coup j'ai un peu perdu le contrôle et … Et voila … Et j'ai réglé la situation … Et maintenant ? Tu me forces au repos. Je rigole aussi de la remarque. Même si j'espère qu'il n'y a là aucune vérité. On se connaît pas forcément alors je ne sais pas si tu fréquentes quelqu'un mais je crois pas que ce soit le cas. Alors ouais, mine de rien, je me sens genre « triste » pour toi quoi. Avec impatience je sais pas. Faudrait pas que tu t'y habitues quand même. Je rigole à mon tour. Une nuit. J'ai pas envie de passer plus de temps ici quand même … Ca marche. Je me lève. Je teste la cheville. Ca semble aller bien. Encore une petite douleur mais c'est passé. Ca ira bien mieux demain. C'est trop grand une maison comme ça ? Parfois je me plains de mon appart mais en vrai il m'en faudrait pas beaucoup plus. Beaucoup de boulot une maison. Et ça revient à plus cher aussi.

La jeune femme ricana quand Jax s’intéressa à ce qu'elle pourrait mettre dans le profil.

« Il faudrait que j'y réfléchisse un petit moment, mais je suis sûre que je pourrais te trouver quelques qualité qui pourraient plaire à une jeune femme » le taquina-t-elle.

La conversation redevient un peu plus sérieuse. Il faut s'assurer que la couverture du flic n'a pas été corrompue avant qu'il reprenne ses investigation. Capucine avait fait quelques recherches sur les membres de l'organisation avant que Jax ne se lance dans l'aventure, et effectivement, Pedroia est un méfiant, limite paranoïaque. Elle soupira quand il lui expliqua ce qui s'était passé. Il faudra bien trouver une solution pour expliquer son « départ » soudain. Capucine se dit que la première chose à faire sera de hacker sa boite mail et de voir si elle ne peut pas trouver quelque chose. Genre, une tatie âgée, malade, à l'autre bout du monde qui réclamerait sa présence immédiate, de préférence dans un coin du monde où les moyens de communication sont inopérants.... Mais elle s'occupera de ça demain.

Elle est rassuré de voir que Jax semble accepter l'idée de rester planquer chez elle au moins une journée. Évidement, il ne peut pas disparaître plus, ça éveillerait trop les soupçons au cas où la mission ne serait pas encore compromise, mais elle veut avoir le temps de vérifier qu'il ne risque rien avant de retourner dans la fosse aux lions.

La blondinette fait la moue quand elle le voit se lever tant bien que mal. Avec tout ça, elle avait complétement oublié qu'il avait une cheville blessée, mais bon, il tient debout, il semble même pouvoir s'y appuyer, donc, ça ne doit être qu'une très légère contusion. Au pire, elle verra avec lui demain matin au réveil. Si besoin, elle lui fera un bandage.

Il change de conversation pour l'interroger sur sa maison, lui demandant si ce n'est pas trop de boulot, si ça ne revient pas trop cher. Capucine hausse les épaules.

« C'était une bonne affaire quand je l'ai achetée, je l'ai eu pour un prix plus que raisonnable, et puis, comme tu peux le voir, elle n'est pas si grande que ça, guère plus que l'appartement où je vivais quand je suis arrivée ici, et puis au moins, j'ai un petit bout de jardin pour faire pousser quelques fleurs.... que veux tu, fille de fleuriste, sans un petit coin de verdure je me sentait dépérir » lui répond-elle en riant en le guidant vers sa chambre d'ami.

« La salle de bain est au bout du bout du couloir. Dernière porte sur la gauche. Si tu as besoin de quelques chose, n'hésite pas à m'appeler, ma chambre est juste à coté. »

Elle fouilla dans une armoire et sorti un t-shirt gris de grande taille.

« Je ne vais pas te refiler un pyjama Hello Kitty, mais je pense que ça, ça devrait faire l'affaire pour une nuit. Si tu as froid, il y a des couvertures supplémentaire dans l'armoire. »

Capucine le regarda, laissant un regard trainer sur la chemise ensanglantée avant d'ajouter

« Si tu veux, demain je t'apporterait une nouvelle chemise, tu ne peux pas remettre celle là pour repartir, même sous ton blouson, elle attirerait bien trop de questions. »

Elle lui sourit une dernière fois en se dirigeant vers la porte de la chambre.

« Allez, si tu n'as plus besoin de moi, je te laisse te coucher, et surtout, si tu as besoin, n'hésite pas hein ? » conclut-elle en désignant la cloison qui sépare les chambres. « Bonne nuit. »

Mouais. T'arrives pas à me convaincre là ! Je redoutes des qualités que tu pourrais y mettre oui. Et si ce serait pas un tout petit peu du foutage de gueule. Bon enfant cependant ! C'est ça ouais … T'aurais pas oublié de mentir un peu ?? Après … si tu écris que des grosses conneries et que tu me donnes plein de défauts, c'est moins drôle. Vu que … Vu qu'aucune femme s'y intéressera à ce profil. On plaisante gentiment mais tu me ramènes rapidement à la réalité. Pedroia. Ce bon vieux Pedroia … Faudra qu'on s'occupe un peu plus de son cas, et du mien dans les heures à venir oui. Plus on s'y attaque vite, mieux ce sera. Mais … Mais peut-être pas là de suite. Je préfère qu'on reparle d'autre chose. Ta maison. Changement de sujet plutôt radical. Mais … C'est toi qui veut me faire visiter après tout … Ah ouais je comprends. Et exagère pas non plus c'est quand même plus grand que chez moi. Après je parlais plus niveau facture et tout où ça doit être un peu plus chaud niveau finance. Plus si t'as encore une partie du crédit de la maison. A moins que … T'as hacké la banque pour prendre un dollar sur chaque compte c'est ça ?? Malin. Je demande 20 % ou je te balance ! J'éclate de rire. Bah quoi ?? C'est honnête encore ! C'est cliché hein ? Vas-y tu peux le dire. Mais ça n'en reste pas moins drôle je trouve. Alors oui je suis assez bon public. Mais j'avoue le jardin c'est pratique. Si t'avais eu qu'un balcon comme moi, j'aurais trop galéré à escalader. Je souris. Je serais sans doute pas venu te voir non plus si ça avait été le cas. Ici c'est … idéal. Et puis t'es vachement sympa. Tu me fais faire le tour. Salle de bain ok. Ta chambre ok. J'hoche de la tête. Tu me prends un grand t-shirt pour moi passer la nuit. Je suis déçu encore une fois de pas avoir une tenue comme la tienne mais on peut pas tout avoir ! Ah zut. Bon bah faudra bien que je m'en contente. Mais je crois que ça ira pour les couvertures. Il fait plutôt bon. Et puis je veux pas non plus te « dégueulasser » trop d'affaire. Déjà là hein c'est pas génial … T'es vraiment aux petits oignons. Tu penses déjà à demain. A me prendre des affaires. C'est vrai que … Que je peux pas trop remettre ma chemise non. Et pas que j'aime pas tes vêtements mais … le style ne m'ira pas. Hum hum. Merci. Mais oui on verra ça demain. Au pire je te passe les clés de mon appart'. Mais pas de bêtises hein ! Non ça ira, je te fais confiance. Tu vas quand même pas fouiner chez moi. Ou juste un peu. Un tout petit peu … Tu continues d'être aux petits soins. Je vais sans doute bien galérer à m'endormir mais … Mais je vais pas te tenir éveillée toute la nuit non plus. Oui t'inquiète. Merci pout tout. Je te souris gentiment. Je vais pas venir te déranger non. Bonne nuit à toi aussi. A demain. Et je me cale dans le lit. Pousse un gros soupir. Regarde mon pansement. Bouge un peu la cheville en grimaçant. Ca ira mieux demain … Et après de nombreuses minutes où il m'est impossible de trouver le sommeil, je m'endors enfin. Quelle soirée …

Jax la suivi en direction de la chambre d'amie, boitillant légèrement dans le couloir tout en continuant à la taquiner un peu. Elle ne put se retenir de rire quand il reconnut que quand même, le jardin avait été bien plus pratique pour lui que n'aurait pu l'être un balcon.

« Oh, comme c'est dommage » lui répondit-elle en battant des cils, « J'aurais tellement adoré te voir jouer les Roméos escaladant mon balcon ! »

Imaginer la scène la fit pouffer de rire. Un Jax en haut-de-chausse et chapeau emplumé, escaladant le lierre de la façade pour atteindre un petit balcon en fer forgé où elle l'aurait attendu en se tordant les mains et le regarde énamourer.

Ou alors, un Jax blessé à l'épaule et a la cheville s'escrimant a escalader le lierre pour atteindre un petit balcon de fer forgé où elle l'aurait attendue, plaquée dans un coin, armée d'une poelle à frire dont elle lui aurait filé un grand coup dans le nez avant de réaliser sa méprise et de découvrir son corps disloqué sur le trottoir.

« Hmmm, non, en fait, t'as raison. Ça aurait été trop dangereux pour toi le balcon. » reprit-elle avec un froncement de nez dégouté.

Elle lui fit visiter son petit chez elle, avant de lui montrer sa chambre, de lui donner de quoi se changer pour la nuit et de lui expliquer où il pourrait trouver des couvertures s'il en avait besoin.

Après s'être assurée qu'il était bien installé, et s'être souhaité bonne nuit, elle quitta la chambre. Au moment de refermer la porte, elle ne put s'empêcher de jeter un coup d'œil derrière elle. Elle devait bien admettre qu'elle trouvait la présence du jeune homme en t-shirt trop grand au milieu de son décor familier quelque peu étrange. Au moment où elle refermait la porte, elle se demanda vaguement si elle n'était pas en train de faire un de ses rêves qui paraissent particulièrement réels avant qu'on se réveille.

Cette idée fut rapidement balayée quand elle glissa sur une des flaques de sang qui maculait le carrelage de son couloir, l'obligeant à se rattraper en catastrophe à l'étagère accueillant quelques bibelots... Qu'elle entraîna avec elle dans sa chute, au milieu d'une cacophonie de porcelaine brisée, de choc de planches contre le carrelage et de ses propres exclamations plus que fleurie.

Elle avait oublié qu'il avait saigné partout dans son couloir avant d'arriver jusqu'à la cuisine. En maugréant, elle se releva, poussa contre le mur les vestiges de feu son étagère, ramassa les morceaux de porcelaines, non sans se couper le bout du doigt, histoire de bien conclure la journée, avant de passer un coup de serpillière dans le couloir et d'aller se coucher.

La couette remontée jusque sur sa tête, confortablement recroquevillée en chien de fusil dans son lit, elle suçotait son doigt blessé en repensant à cette étrange soirée. Elle pensait ne pas arriver à retrouver le sommeil après de telles émotions, elle ne se rendit même pas compte qu'elle rêvait quand elle se retrouva en train de courir dans la rue pour échapper à son voisin qui s'était soudainement laissé pousser de magnifiques canines qu'il semblait vouloir lui planter dans la jugulaire.

Comme toutes ces dernières minutes, tu me fais rire. T'imaginant me regarder du haut d'un éventuel balcon. Capucine. O Capucine. Le soleil se couche et … je … Je viens t'amener des pralines ! J'éclate un peu plus franchement de rire. La poésie c'est pas pour moi. Surtout en improvisation. Même si je suis pas mauvais là-dedans en principe. Enfin ce soir on peut se poser la question. Mais de manière générale je peux être convaincant pour jouer un rôle, m'inventer un rôle en une poignée de seconde. Mais là … Là on dira que j'ai eu mon lot d'émotion. Mais non, pas un bon plan le balcon. Je suis d'accord. Une haie ou une barrière c'était déjà galère alors … Alors pas d'escalade trop compliquée non. Tu me montres ma chambre pour la nuit. On s'échange encore quelques mots, on se souhaite bonne nuit, et je te remercie une dernière fois. Enfin prêt pour aller dormir. Ou essayer ça risque de pas être évident. Surtout si … Capu ??? Gros boucan dans le couloir alors je sors en panique. Et … je te vois. Par terre. Comme l'étagère. Et tout ce qui s'y trouvait. Un sacré bazar. Pour ça que j'ai pas tout ça à mon appart … Attends bouge pas. Et je viens t'aider. Quand même. En faisant attention à ne pas marcher sur de la porcelaine ou du verre. Toi alors … J'en rigolerais presque. Surtout que tu n'as rien. Si tu veux que je joue les infirmiers t'as pas à être aussi convaincante tu sais. Et je rigole. Ouais, on va pas perdre notre sens de l'humour. On s'occupe de nettoyer tout ça et on peut ensuite aller dormir. En principe. Vu l'heure … Honnêtement j'essaye bien de fermer l'oeil mais … impossible de trouver le sommeil. Je sais pas pour toi. Je me tourne. Encore. Et encore. Ca fait mal. Un peu. Mais je me doutais bien que je passerais ce genre de nuit.

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Quelques heures plus tard, je me retrouve dans la cuisine. J'en pouvais plus du lit. Mais c'est pas comme si j'avais quelque chose à faire pour m'occuper. Sauf le matin. Je sais pas trop à quel point on a blagué là-dessus hier. Ou si on a été sérieux mais … ouais, je fais le petit dej'. Enfin c'est un bien grand mot. Je ne te fais pas ma recette spéciale de pancakes ! Parce que je n'en ai pas c'est vrai … Juste … Je mets la cafetière en route. Je dresse un semblant de table. Je fais griller du pain. Je sors le beurre ou la confiture. Je lave une pomme. Je prépare les verres pour le jus d'orange. Enfin ce genre de chose quoi. Rien de bien farfelu. Je pense réellement que t'aies pas « œuf-bacon » alors je n'en fais pas. J'entends alors des pas. Je me retourne. Je te fais un petit sourire. Raaaah. A cinq minutes près je t'apportais tout au lit ! Ce qui est faux. Je ne ferais pas ça. Pas avec quelqu'un que je connais finalement pas si bien. Puis … M'incruster comme ça dans ta chambre. Non vraiment, impossible. Pas trop mal dormi ?

Capucine se flagella mentalement d'avoir fait tant de bruit et d'avoir amené Jax a se lever pour voler à son secours... mais d'un autre coté, elle trouva son attitude attendrissante et touchante. Elle ne pouvait pas se rappeler la dernière fois où quelqu'un, à part ses parents quand elle était petite, c'était portée à son secours en l'entendant tomber. Elle reprit ses esprits tant bien que mal pendant que Jax se précipitait à son coté et l'aidait à se relever.

« Heu, oui... heu, ça va, je crois.... » Elle secoua la tête pour retrouver ses esprits « Je suis désolée. D'habitude je suis beaucoup moins bruyante, mes voisins pourront en témoigner » ajouta-t-elle en pinçant les lèvre d'un air gêné et contrariée.

Une fois les dégâts plus ou moins réparés chacun regagna son lit, totalement mortifiée en ce qui concernait la jeune femme.


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Le voisin aux dents acérées se dilua dans l'air avec un air affolée, visiblement, celui là ne craignait pas l'ail, mais plutôt l'odeur du café frais... Le nez de Capucine se fronça légèrement alors qu'elle commençait à émerger. Elle grogna en se retournant dans son lit, empoignant sa couette pour s'y enrouler, ressemblant à un rouleau de printemps géant.

Elle soupira et somnola encore quelques minutes avant que quelque chose d'inhabituel n'arrive jusqu'à son cerveau. L'odeur du café. Elle n'était pas que dans son rêve. Elle embaumait toute sa maison. Depuis quand le café se faisait tout seul ?!

Capucine se redressa dans son lit reniflant l'atmosphère pour confirmer que l'odeur n'était pas une hallucination. Non, ce n'était pas une hallucination... une douce odeur de café frais flottait dans la maison, jusque dans sa chambre.

Il lui fallut quelque seconde pour se rappeler les évènements de la veille. Jax, blessé, affaibli, en sang devant la porte de son jardin.

Elle se leva en maugréant... non mais quelle tête de mule ! Il devrait encore être au lit et se reposer ! Il était blessé, il avait perdu beaucoup de sang ! Elle enfila ses pantoufles, et se dirigea vers la cuisine.

Elle arriva dans la cuisine, encore un peu dans le cirage et la vision de Jax devant une jolie table de petit dejeuner, la cafetière fumante à la main fut quelque peu fantasmagorique pour elle. Elle se demanda un instant si elle ne rêvait pas encore. Mais quand il prit la parole pour la taquiner, les brumes de ses rêves se dissipèrent. Non. Aussi improbable que ce soit, Jax était bien là, devant elle, prenant soin de ne pas trop s'appuyer sur sa cheville blessée, tenant la cafetière avec la main de son bras non blessé. Elle jeta un coup d’œil sur son épaule. Le pansement ne semblait pas avoir saigné, c'était bon signe.

« Ah mince alors ! Si j'avais su, j'aurais patienté ! Je n'ai pas souvent l'occasion qu'on m'apporte le petit déjeuné au lit. » répondit-elle en pouffant, même si elle se doutait qu'il ne l'aurait jamais fais, et qu'il aurait juste attendu patiemment que son hôtesse le rejoigne dans la cuisine.

Elle s'installa à la table, essayant de faire contre mauvaise fortune, bon cœur. Elle n'était pas du matin... Non, c'était pire que ça, elle était toujours d'une humeur de chien quand elle se réveillait avant d'avoir son quota d'heure de sommeil, mais bon, Jax devais être bien plus faible qu'elle, et pourtant, lui il était debout, il avait préparé un joli petit déjeuner. Elle n'avait pas à se plaindre !

« Hmpf... » répondit-elle en essayant de garder les paupières ouvertes. « J'ai connu mieux » grogna-t-elle avant de se reprendre « Mais bon, j'avoue. J'ai rarement eut l'occasion de connaître des réveils aussi délicats. »

Elle se servit un grand mug de café et le vida d'un trait avant de se resservir.

« Bon, alors, comment on fait aujourd'hui ? Je veux que tu restes ici et que tu te reposes et surtout que tu viennes pas foutre la merde dans le nettoyage que je vais devoir faire sur internet. UN jour, c'est tout ce que je te demande. Je trouverais une excuse valable pour expliquer que tu n'est pas dispo aujourd'hui, j'en profiterai pour te créer un alibi pour hier soir, mais il est impératif que personne ne te vois entre temps, c'est clair ? » demanda-t-elle en plantant son regard dans celui de Jax.

Je rigole doucement. Et bah alors ?? Quel barda. Pour une nuit inoubliable hein ?? Mais j'espère qu'on va arrêter les frais parce que sinon … Sinon on risque d'y laisser plus de plume qu'une demie-cheville ! Et un étagère plein de bibelot. Oh t'es toute excusée. D'habitude, t'as pas un collègue qui débarque au milieu de la nuit à moitié mourant. Ouais, j'aime bien en ajouter sur mon état. Parce que je suis plutôt en forme à dire vrai. Même si … la situation m'inquiète. La mission aussi. Mais ce sera demain. On y pensera demain. Pour l'heure, il faut nettoyer et … allez dormir. Ou essayer. Parce que c'est loin d'être gagné.

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Je fais mine d'être de bonne humeur. Mais je n'en viens tout de même pas à siffloter. La situation n'est pas à la joie non. Je suis toujours un peu blessé, ça, passe encore. Mais surtout. Surtout je suis dans la merde. J'ai quand même tué Pédroia. Et si j'ai su couvrir mes traces, il va quand même me falloir trouver une histoire à raconter. Je boitille un peu. Mais ça va. Pas de quoi aller à l'hôpital. J'ai passé une nuit de merde mais je fais avec. Et j'ai donc décidé de te remercier. En préparant un modeste petit-déjeuner. Je réfléchirais à un vrai quelque chose une fois que tout ça sera dernière nous. Je sais pas encore quoi. Mais je trouverais. Peut-être de nouvelles porcelaines ? Un pyjama ? Non, c'est trop moqueur. Non, je t'achèterais quelque chose de bien. J'entends alors tes pas. Et je te fais cette petite plaisanterie. C'est toujours ce qu'on dit ! « Si j'avais su ». La prochaine fois peut-être. Mais je te rassure, je compte pas dormir ici plus longtemps. « Dormir », c'est un bien grand mot. Passer la nuit plutôt. Et je sens que cette journée va être épuisante. Enfin … Comment tu vas toi ? Un son qui sort de ta bouche et qui me fait dire que … ouep, pas top hein. Je compatis. Moi aussi j'ai connu mieux. Comme j'ai connu pire. Alors bon. Surtout que le réveil est génial hein ?? Bah oui, tu me le dis. Je suis assez content de l'entendre quand même. C'était le moins que je puisse faire. Sachant que … encore une fois, c'est un petit petit-déj’. Rien d'incroyable. Suffisant pour être en forme. Tout comme cette tasse de café que t'engloutis à une vitesse. Quelle descente ! Je me demande si tu fais pareil avec la bière. Enfin je ne me demande pas. Je veux pas savoir. Et puis … Ouah. Bonjour à toi aussi. Tu me ressers un petit monologue. Je te dirais bien de respirer mais … Mais tu plaisantes pas non. Et puis tu vas rattraper ma merde alors … Alors non je reste sérieux. D'accord d'accord c'est compris. Je n'essaye même pas d'argumenter. Je te laisse ce fameux UN jour et pendant ce temps là je réfléchis à comment je vais te remercier pour tout ça. Faire un peu le ménage chez toi déjà ? Ouais. Même si je me sens pas à l'aise de rester ici seul. Un peu comme si je violais ta vie privée. Et non je ne vais pas fouiller. Je ne suis pas comme ça. Avec un très bon ami je dis pas mais nous on ne se connaît pas vraiment plus que ça. Même si ce qu'il s'est passé cette nuit risque de nous rapprocher un peu. Woh. C'est … bizarre dis comme ça … Je vais essayer de ranger un peu tout le bazar que j'ai causé hier et je … je reste sage. Je vais peut-être essayer de faire une sieste aussi. J'ai pas fermé l’œil de la nuit. Une petite blague ? Allez. Et si un mourant vient taper à la porte de derrière, je ne lui ouvre pas et je ne fais aucun bruit ! Je me mets doucement à rire. Ce serait vraiment … Beaucoup trop improbable ouais.