I know you hate me |Ash]

C'est un de ces soirs où elle s'emmerde, Alice. En même temps, elle ne fait rien pour y remédier. C'est le week-end, le soir, elle est attablée seule au bar avec son verre de martini vide, désormais. Avec sa robe courte et moulante, son rouge à lèvres couleur sang et ses jambes interminables qui ne cessent de se croiser et se décroiser sur le tabouret, elle attire l'attention. Et en soi, la belle n'est pas à court d'options. Elle pourrait sympathiser avec ce groupe d'amis qui vient d'entrer. Pourrait décider purement et simplement d'aller draguer. Enfin aller voir ce type qui lui a offert un verre quelques dizaines de minutes plus tôt, également. Elle pourrait taper la discussion avec le barman, s'envoyer en l'air dans les toilettes, rentrer chez elle, appeler quelqu'un. Mais... non. Il faut croire que la journée a été bien trop longue pour que la brune ait envie de prendre la peine de sympathiser avec qui que ce soit. Baiser avec le premier venu serait une idée si elle n'était pas dans un état d'esprit trop compliqué pour accepter n'importe quoi. Elle risquait de faire chier, de vouloir être traitée comme une princesse ce soir. Il y avait aussi la possibilité de semer un peu le chaos, d'aller draguer le brun au fond du bar malgré la présence de sa copine. Étrangement, c'était de loin l'idée la plus attractive de la soirée.

Regard appuyé en attendant que la fameuse cible la remarque, elle fut néanmoins dérangée par la silhouette qui était venue s'accouder à côté d'elle. Sans lui prêter la moindre attention probablement, souhaitant juste avoir sa boisson. Sauf que en voyant ce visage, Alice sut qu'elle avait enfin trouvé son occupation du soir. Elle allait jouer l'emmerdeuse. « Hey, barman. Remets moi un martini s'il te plaît, c'est monsieur qui paye. » C'est accompagné d'un coup de coude dans les côtes du blond et d'un large sourire provocateur à son adresse. « Merci Ash. C'est super gentil de ta part. J'espère que tu n'espères rien obtenir en retour, je te vois venir. Vous les hommes, vous êtes tous pareils. » Elle se fout ouvertement de sa gueule et s'en amuse beaucoup en piochant l'olive abandonnée au fond du verre. Elle la mange, continue d'observer le blond. L'emmerder un peu, ce serait un passe-temps pas méchant, vraiment. « Ca faisait un moment que je ne t'avais pas croisé. »

c’était encore un de ces soirs, un où sienna dormait avec gab mais pas avec lui. alors le jeune carpenter avait préféré sortir de l’appartement. de marcher dans les ruelles sombres. d’aller côtoyer des gens trop inhibés plutôt que de rester et souffrir en silence. parce qu’entendre la femme de sa vie crier et baiser l’autre mec qui partageait leur appartement c’était trop pour lui. et malgré les semaines écoulées il avait encore des difficultés à accepter « la situation ». cette étrange relation à trois. ces comportements trop libertins. ils faisaient tous des efforts, mais ça ne semblaient pas vraiment fonctionner. la polygamie avait des limites aux yeux de ash. limite que tout le monde semblait franchir à son plus grand désagrément. alors pour le moment il voulait éviter toute cette merde. tout oublier. parce que l’amour c’était une pute. boire de l’alcool à en s’éclater le groseillier. ce morfondre sur son sort comme le mec viril qu’il était. longeant les murs pour éviter la foule, il arpentait la ville. se frayant à travers tous les groupes de jeunes qui partaient en soirée. il les enviait presque. et se sentait soudainement vieux. lasse et fatigué. il n’avait jamais été connu pour son optimiste, bien qu’une infime partie de lui voulait croire que tout allait s’arranger. mais ash c’était un réaliste. alors au fond il savait comment tout cela allait se finir. soupirant, il s’aperçu que ses pieds l’avaient emmené jusqu’au bar. son jardin secret. un mince sourire s’étira le long de ses commissures, alors qu’il ouvrait la porte de ce lieu qu’il ne connaissait que trop bien. un peu sa deuxième maison. mais en moins accueillant et qui lui avait valu beaucoup d’argent. argent qu’il n’avait souvent pas. mais ça c’était qu’un détail. il fit un signe de la main à toutes les personnes qu’il reconnaissait, souvent des pères de familles qui n’avaient rien à foutre ici. mais qui était ash pour juger ? il poussa sans ménagement toutes les personnes qui croisaient sa route pour atteindre le bar. le graal. c’est la qu’il la voit. cette femme aux courbes alléchantes et aux regards endiablés. tout à fait son genre si elle avait eu vingt ans de moins et un meilleur caractère. il n’était pas complètement indifférent à ses charmes, et il n’était pas le seul dans la pièce. il était d’ailleurs surpris de la voir seule, elle qui était d’habitude toujours très bien accompagnée. il tenta de se montrer discret, peut-être qu’elle ne le verrait pas. mais non, ça aurait été trop simple. il s’était à peine accoudé sur le bar, faisant signe au barman que la vieille peau lui donna un coup de coude. [color:c054=#8ab9b9 ]« hey, barman. remets moi un martini s'il te plaît, c'est monsieur qui paye. » quoi ? mais non. ash lui lança un regard noir, un qui lui disait d’aller se faire foutre parce qu’il avait pas le temps pour ses conneries. mais alice continua son charabia comme elle savait si bien le faire. [color:c054=8ab9b9] « merci ash. c'est super gentil de ta part. j'espère que tu n'espères rien obtenir en retour, je te vois venir. vous les hommes, vous êtes tous pareils. » il rigola, dévoilant un petit rictus moqueur. il était pas con, il voyait bien qu’elle se foutait de sa gueule. pour changer. il secoua la tête avec douceur. je crois que c’est ce qu’elle voulait dire c’est un verre d’eau, le seul verre gratuit dans ce bar. mais donner moi en un pour moi. qu’il souligna en parlant excessivement fort pour que le barman puisse l’entendre. c’était elle la plus vieille des deux, c’était à elle de lui payer un truc à boire. après tout elle avait économisé toute sa vie pour ce moment précis. il y a pas un de tes admirateurs qui pourraient t’en payer un. puis à moi aussi. qu’il demanda en haussant les épaules. qu’elle aille bouger ses nichons devant un de ces vieux vicelard pour recevoir des trucs gratos. ce n’était pas très déontologique, mais ash en avait rien à foutre, et il fallait bien savoir utiliser ses atouts dans la vie. puis c’était pas lui qui portait une robe pareille. laissant peu de place à l’imagination. bien que ash n’attardait pas trop son regard. . « ca faisait un moment que je ne t'avais pas croisé. » [color:c054=999900]je pourrais te dire la même chose la vieille. peut-être que je t’évitais qu’il énonça d’humeur joueuse, alors que ses yeux pétillaient de malice. [color:c054=999900]je te manquais c’est ça ? surement. pas qu’elle semblait particulièrement l’aimé. [color:c054=999900]et les morts ils vont comment ?

Elle l'aimait bien Ash. À sa manière. Pas parce qu'il était gentil, agréable à fréquenter, tout ce bordel, mais plutôt parce qu'il avait ce caractère de merde et ce répondant auquel elle prenait un malin plaisir à se frotter. C'était que ça entre eux, de la provocation. Mais ça faisait plutôt bien passer le temps, ça l'amusait, et encore mieux que ça, il arrivait qu'il ait assez de ressources pour la faire taire. C'était rare, mais appréciable dans un monde aussi insipide. Qui plus est, il a l'air d'être venu seul alors pourquoi le laisser tranquille ? Bien entendu, il lui refuse son verre, demande de l'eau. Ce qui la fait soupirer en secouant la tête. Elle relève la tête sur le barman qui a l'air bien amusé par la situation. Elle lui lance son fameux sourire charmeur auquel il répond par un clin d'oeil. Puis, il fait son boulot, et à ce qu'elle voit, il n'y a aucun verre d'eau sur le point d'être servi. Bien. Venant de la poche du barman, ce n'est pas si courant. « Je ne suis pas sûre que mes admirateurs soient intéressés par ta gueule d'ado, chaton. Tu peux toujours essayer ceci dit. » Ouais, elle serait plutôt bien amusée de le voir aux prises avec ces vieux pervers, seulement intéressés par rentrer accompagnés. C'est le même lot pour les jeunes, remarque. Le fantasme de sauter une MILF il faut croire. Le résultat reste le même, ils ne jouent pas dans la même catégorie.

« Si tu m'évitais et que t'as fini par revenir, c'est que c'est plutôt moi qui te manquais. T'en fais pas, tu serais pas le premier. » Elle délaisse Ash de son attention en voyant le verre de martini arriver devant son nez. Et un verre gratuit, un. Elle se redresse en se trémoussant, a conscience que cela accentue son décolleté, trinque en sa direction puis trempe ses lèvres dans le martini. Presque parfait, qui plus est. C'est presque cocasse de parler de son boulot maintenant, ici. « Toujours morts, enterrés pour la plupart. Il y en a juste un que j'ai un peu abandonné en route, la famille n'était pas d'accord pour le prix du cercueil. Je ne fais pas ça par charité. » Elle ne s'en cachait pas. Si sa situation était confortable aujourd'hui, c'était bien grâce aux prix exorbitants de la mort. Cela lui convenait, aussi morbide que cela soit. « Et toi, toujours rien à faire de tes journées ? J'ai besoin de quelqu'un pour venir faire le ménage au bureau, si tu as besoin d'argent de poche. J'avoue que je rêverais de te voir avec un plumeau et un tablier. » Elle le mate de haut en bas, accentue son sourire malicieux. L'offre était valable ceci dit. Entre faire des économies ou éviter de faire la femme de ménage, le choix était vite fait. « Tu as une sale tronche, au fait. » Mais ça, c'était déjà plus habituel.