old memories vs new feelings (tawan#10)

Je perds complètement la boule. Je viens de courir à perdre haleine jusqu’à venir grimper sur son balcon tout ça pour quoi ? Me faire presque envoyer balader ? Génial. T’as bien fait de venir Graham-Lewis, t’as tout gagné ! Putain mais je me sens tellement conne de l’avoir titillée sur un sujet qui semblait la mettre si mal à l’aise. Je me sens coupable de cette fin de soirée pourrie, et je ne voulais simplement pas qu’on se quitte sur une note aussi négative. Alors j’essaie de rester souriante, de lui faire un peu mes yeux de chat potté pour que j’arrive à la soudoyer et qu’elle ne fasse plus la gueule. Je déteste quand elle fait la gueule. Elle a essayé quelques fois, et ça lui va vraiment pas bien. Elle me demande à nouveau pourquoi je suis là, et là c’est la fin. Je pète littéralement un plomb et je mette sur elle sans avoir réfléchi au préalable aux conséquences de mes actes. Moi en somme. Quelle conne… Mais à l’instant où je sens Joan prendre conscience, et prendre surtout part à l’échange, mon coeur implose et se met à battre beaucoup beaucoup plus vite. Il cogne à une vitesse folle dans ma poitrine et je crois n’avoir jamais ressenti ça avant aujourd’hui, même avec Loïs. Bordel mais qu’est-ce qu’il m’arrive au juste ? Je la pousse doucement dans la chambre, son corps contre le mien, la chaleur qui en émane me fait tourner la tête. Et ni une ni deux, nous voilà allongées sur son lit. Je retiens mon corps d’une main posée près de sa tête, l’autre glissant sur sa joue avant que je ne vienne murmurer quelques mots à son oreille. Le démon du désir est en train de me ronger, et je lui demande de m’envoyer bouler avant qu’il ne soit trop tard. Après ça, on ne pourra plus faire machine arrière. Je me redresse un peu en la sentant se décaler et je la regarde, le souffle anarchique pendant quelques longues secondes. « F…Faut que tu t’en ailles. » Mon regard alterne entre ses iris brillantes et ses pupilles dilatées. Ce que je lis dans son regard n’a absolument rien à voir avec les mots qu’elle vient de prononcer. Mon souffle absorbe le sien, et je sens déjà sa prise sur ma veste se resserrer, elle m’attire à elle, doucement, nos regards encore ancrés l’un à l’autre. Finalement, c’est elle qui choisit de venir se saisir de mes lèvres, je n’en reviens pas. Je souffle de soulagement sans me séparer de ce baiser qui s’intensifie doucement. Je ne sais pas si c’est une bonne idée, mais mon crédo me dit toujours de préférer les remords que les regrets. Ma main libre glisse alors lentement le long de son flanc, puis sa cuisse, et je remonte le long de sa peau, sentant déjà les frissons qui s’emparent de son épiderme. Je dois être douce, que mes gestes ne lui paraissent pas trop rapides ou précipités par cette envie qui me caractérise. Je ne veux pas qu’elle ait un mauvais souvenir de ce moment et plus encore, je ne voudrais pas qu’elle m’envoie balader au beau milieu d’une jolie ascension. Doucement je romps notre baiser, restant haletante proche de ses lèvres, je l’embrasse à la volée et glisse une main dans son dos pour la faire se relever en même temps que moi. Je me positionne à califourchon sur elle pour éviter de lui faire mal et doucement, je retire ma veste sans la quitter des yeux. Je la couvre de mon regard, comme si elle était la 8ème merveille du monde. Ma main vient doucement et tendrement caresser sa joue avant que je ne revienne l’embrasser, lentement, espérant faire grimper le désir en elle. Mes baisers s’évadent le long de l’arrête de sa mâchoire, puis son cou que j’ai cru sentir sensible un peu plus tôt, et doucement je viens chercher la fermeture de sa robe pour la faire glisser doucement, toujours dans l’optique qu’elle puisse me repousser n’importe quand.

Peut-être que le punch aide un peu à ce que je me laisse aller comme ça… je n’en sais rien. Je ne sais plus rien à cet instant, rien, si ce n’est l’envie de retrouver les lèvres de Tawny. Je crois qu’elle ne s’y attendait pas, à ce que je sois à l’initiative de ce nouveau baiser. D’abord un peu hésitant, il s’intensifie au fil des secondes et je me concentre seulement sur mes sensations. La douceur de ses lèvres, l’audace de sa langue et le contact de sa main contre ma cuisse, faisant réagir mon épiderme. Pas qu’elle ai les mains froides au contraire mais je n’ai pas pour habitude de laisser l’opportunité à quelqu’un l’initiative de ce genre de geste. Parce qu’habituellement l’appréhension me paralyse bien avant, la peur prend le pas sur le reste. Mais pas là. J’ignore pourquoi et à vrai dire je ne sais pas si je suis en capacité de me poser quelques questions que ce soit. Sauf peut-être quand la brune met fin à cet échange, mon souffle se mêle au sien, saccadés. Qu’est-ce que je suis en train de faire ? Suivre une envie dont j’ignorais l’existence il y a de ça quelques minutes encore, m’abandonner sans réfléchir à un désir jusque là inconnu. Je débloque… foutu verre de trop. Tu parles c’est juste une excuse que je voudrais me donner, je sais ce qu’il se passe même si je ne maitrise pas grand chose. Je me redresse, suivant le mouvement de Tawny. Elle retire sa veste et ce regard qu’elle pose sur moi, jamais personne ne l’a eu auparavant. Je suis bien incapable de définir précisément ce que je ressens à cet instant si ce n’est une douce chaleur qui irradie en moi. Je me sens estimée, précieuse… c’est déroutant et terriblement agréable. La lueur dans ses yeux me transporte mais je ferme doucement les miens au contact de sa main sur ma joue. Elle m’a jeté un sort ou quoi ?
Ses lèvres m’ensorcèlent un peu plus, je commence à avoir vraiment chaud. De plus en plus chaud à vrai dire et rien ne s’arrange lorsque ses baisers dévient progressivement vers mon cou. Non…merde pas ça « Pas l… » elle m’arrache un nouveau frisson, putain mais c’est pas possible d’être aussi sensible. Je lâche un soupir trahissant l’effet qu’ont ses baisers sur moi, cessant de lutter et penchant légèrement la tête pour lui faciliter la tache. Ok j’aurais eu tort de me priver de ça… Mon esprit se reconnecte quand je sens la main de Tawny dans mon dos. La fermeture de ma robe descend lentement et une légère pointe d’appréhension tente de s’insinuer en moi. Je sais ce que ce geste implique, c’est une étape de plus, me dévoiler d’avantage et ce littéralement. Mais si je n’ai pas une once de confiance en moi, en revanche je me sens en confiance avec la brune, peu importe qu’elle soit une sorte de “danger“. Mes mains jusque là restées de part et d’autre de mon corps en appui sur le matelas, se posent sur les hanches de Tawny, un peu tremblantes malgré moi. J’hésite, partagée entre mon appréhension et cette force étrange qui depuis le début me pousse à agir plutôt qu’à fuir, et finalement glisse l’une d’elle sous sa chemise caressant doucement sa peau allant vers son dos puis revenant sur ses côtes. En me concentrant sur ce geste je m’empêche de prêter trop attention à ma robe qui se desserre jusqu’à bientôt être totalement ouverte. Elle glisse sur mes épaules, descendant lentement, et je finis par passer mes bras dans les ouvertures. Heureusement que je n’ai pas fait un choix de lingerie complètement au hasard et dépareillé… c’est stupide mais je me serai sentie bête. Je souris, échappe un léger rire et murmure à l’oreille de Tawny « Faut la retirer pour me border, c’est ça ? » dire une connerie, rien de mieux pour se détendre.

Je la dévore des yeux, elle semble ce soir plus belle encore qu’elle ne l’a jamais été. J’ai trop longtemps repoussé mes limites vis à vis d’elle, concernant beaucoup trop de raisons qui n’en valaient finalement pas la peine. Je me redresse avec elle et viens embrasser son cou. Elle réagit dans la seconde et je souris entre deux baisers, gardant en mémoire l’effet que ça lui fait. Et l’air de rien, ma main vient chercher la fermeture de sa robe en vue de l’en débarrasser. Je me recule juste assez pour la regarder, plonger mon regard dans le sien et chercher à savoir si malgré une certaine appréhension elle veut que je continue, ou si il vaut mieux que je m’arrête là. Mais ses mains posées doucement sur mes hanches me rassurent, et je frissonne à l’instant même où ses doigts entrent en contact avec ma peau. Tout doucement, j’arrive en bas de la fermeture et c’est sans attendre que la blonde passe ses bras dans les ouvertures, me laissant le loisir de glisser mon regard sur son buste un peu plus dénudé. Je laisse échapper un petit soupire de satisfaction, sans doute aussi d’appréhension. Je n’ai jamais ressenti ça avant elle. Je ne me sens pas obligée de faire les choses bien, en douceur, j’en ai simplement envie. Je voudrais qu’elle sente tout ce que je peux ressentir pour elle, tout ce qu’un échange de ce type peut apporter. Elle n’a pas à en avoir peur, je ne veux pas qu’elle en ait peur. Pas avec moi. « Faut la retirer pour me border, c’est ça ? » dit-elle à mon oreille me faisant sourire avant de répondre. « Tu comptais dormir avec cette robe ? Elle te va très bien, mais c’est pas très confortable pour dormir quand même… » Ma voix est plus posée, plus douce, plus grave aussi sans doute à cause de l’envie qui me brûle de part en part. Je me lève alors, l’incitant à en faire de même et la robe glisse jusqu’à ses pieds. Je me rapproche d’elle, une main dans le creux de ses reins et l’autre dans sa nuque pour venir à nouveau chercher ses lèvres, et échanger un nouveau baiser appuyé, langoureux, bourré de sentiments que je ne saurai même pas nommer. Doucement je viens chercher les mains de Joan pour l’inciter à venir déboutonner ma chemise, je l’aide un peu, ses mains sont légèrement tremblantes. Notre baiser n’en finit plus, alternant entre des phases beaucoup plus lentes et plus douces, et d’autres plus passionnées. Ma chemise finit sur le sol et je retire mes bottines avec la seule aide de mes pieds, avant d’allonger à nouveau Joan sur le lit. Je viens à nouveau embrasser son cou, sentant déjà son souffle devenir plus sonore. « Tu peux me dire d’arrêter à tout moment, c’est toi qui décides Birdy… » Voilà que mes mains prennent part à la situation, commençant leurs tendres caresses sur la peau de la blonde. Ses côtes, son ventre, l’extérieur de ses cuisses, et je frôle la dentelle de son soutien-gorge. Evidemment que j’ai envie d’aller plus vite, j’en meurs d’envie même, mais je veux pouvoir me contrôler, pour elle, pour lui laisser le temps d’assimiler, de choisir, de me guider dans ses propres envies…

Je secoue doucement la tête à la négative en esquissant un sourire « Non je comptais pas dormir avec… » je dis juste des trucs idiots pour ne pas laisser l’appréhension se transformer en peur réelle. Mais ai-je vraiment besoin de ça ? Je ne sais même pas, il y a tant d’émotions qui se bousculent en moi à cet instant que j’ai du mal à les identifier clairement. J’arrive au moins à déceler l’envie, parce qu’elle prend l’ascendant sur tout le reste et je crois que c’est ce qui me pousse à me lever quand Tawny m’invite à le faire. Ma robe tombe à mes pieds, je devrais me sentir vulnérable mais ce n’est pas le cas.  Elle s’approche à nouveau, reprend mes lèvres et je me rends compte que l’embrasser ne suscite plus aucune interrogation. J’ai juste plaisir à prendre part à cet échange, en être moi aussi l’actrice et plus seulement spectatrice. Bon reste quand même que je sais pas trop quoi faire de mes mains, encore un peu trop incertaine et hésitante. Je n’ai pas à m’interroger trop longtemps, la brune me guidant jusqu’aux boutons de sa chemise que je défais non sans galérer un peu à cause du léger tremblement de mes mains. Sans doute également parce que je suis absorbée par les sensations éveillées par ce baiser. Finalement sa chemise fini au sol rétablissant un peu plus d’égalité entre nous… ouvrant aussi à de nouvelles perspectives et je m’en rends pleinement compte lorsqu’en me rallongeant sur le lit ma peau entre en contact avec la sienne. Je ressens alors une vague de chaleur qui traverse mon corps et une tension dans mon bas ventre, prolongée par les nouveaux baisers que Tawny dépose dans mon cou. Mon souffle s’intensifie, c’est plus fort que moi mais j’arrive à rester assez lucide pour écouter ce qu’elle me dit. Je me mords la lèvre inférieure comme pour me retenir de me laisser encore d’avantage emporter « Hum hum… si j’ai pas fait un arrêt cardiaque entre temps. » j’échappe un léger rire, j’ai besoin de ça pour me détendre même si je sais qu’il trahit un peu ma nervosité.
Mais je crois que je ne suis pas si loin de la vérité parce qu’à peine ses mains se posent sur ma peau que mon cœur accélère encore un peu plus. C’est la première fois que je laisse quelqu’un parcourir ainsi mon corps. Faut croire que mon épiderme se laisse bien volontiers apprivoisé par les caresses de la jeune femme parce que la dernière chose que je veuille c’est qu’elle s’arrête. D’un geste un peu plus assuré que précédemment mes mains retrouvent ses hanches pour se glisser ensuite dans son dos. Je remonte l’une d’elle lentement jusqu’à sa nuque que je caresse doucement avant de venir chercher à nouveau ses lèvres. J’ai comme l’impression d’y prendre peut-être un peu trop goût. Je dérive lentement sur le bord de sa mâchoire puis dans son cou où je dépose quelques baisers. Me redressant légèrement je viens poser mon front contre celui de Tawny, prends l’une de ses mains et la dirige vers mon dos, sur l’attache de mon soutien-gorge. Mon cœur frappe fort dans ma poitrine, j’ai limite l’impression qu’elle pourrait être capable de l’entendre « Je te fais confiance… » soufflé-je, j'ai besoin qu'elle le sache. Je n’ai pas envie de penser au pourquoi, pas plus qu’aux conséquences. Je veux juste vivre l’instant, profiter de chaque sensation et chaque émotion qui me traverse.

« Non je comptais pas dormir avec… » Je souris de plus belle, contente qu’elle n’ait pas perdu son sens de l’humour dans une telle situation. Je devrais sans doute penser au fait que ses parents ne sont pas si loin, que c’est visiblement sa première fois et que je ne sais pas comment elle va réagir, si elle va être du genre bruyante ou pas, mais je m’en fous. Je n’y pense pas, présentement c’est juste elle et moi. Plus rien n’existe autour de la chaleur de son corps et ses baisers que nous échangeons pour mon plus grand plaisir. Je la guide pour qu’elle vienne déboutonner ma chemise et sans attendre trop longtemps je nous fait tomber à nouveau sur le lit, dans l’écraser. La sensation de son épiderme brûlant contre le mien est absolument divine. Sa peau est incroyablement douce. Je veux qu’elle sache que si je suis celle qui mène la danse, elle a le droit de me demander de tout arrêter à tout moment, c’est important pour moi de le signifier, qu’elle ne me prenne pas pour tous ces mecs qui en ont rien à foutre de la volonté des femmes. « Hum hum… si j’ai pas fait un arrêt cardiaque entre temps. » Mon rire se mêle au sien mais je n’arrête pas pour autant mes baisers ardents, bien au contraire. A son rythme, Joan prend part elle aussi à l’échange, repose doucement ses mains sur mon corps et je frissonne à nouveau. Je la laisse dévier ses baisers, les yeux clos j’apprécie simplement chaque seconde qu’elle m’offre, par peur sûrement que tout s’arrête prématurément. Elle se redresse un peu, collant son front au mien et je me nourris de son souffle, alors qu’elle vient chercher ma main pour la guider dans son dos, sur l’attache de son soutien gorge. « Je te fais confiance… » Nouveau frisson. J’ai presque du mal à le croire. Je réouvre les yeux pour sceller nos regards avec une intensité telle qu’elle me fait tourner la tête. Un mouvement précis et mille fois répété, je pince l’attache entre mon majeur et mon pouce et celle-ci saute comme par magie. Sans quitter ses yeux, je fais glisser le tissus le long de ses bras et elle se rallonge, offrant son corps à mon regard conquis. Je me mords la lèvre inférieure, traduisant le plaisir que j’ai à la découvrir de cette façon. Du bout des doigts je fais le tour du galbe de sa poitrine, jusqu’à son ventre. Je me penche à nouveau sur elle et l’embrasse, puis dévie jusqu’à son cou, sa clavicule, le haut de son buste, et délicatement je m’approche de sa poitrine, alerte de chacun de ses mouvements, de ses soupirs, voulant être au plus proche de ses envies, de ses désirs, évacuer chaque crainte au profit d’une quête d’un moment charnel partagé. Je me débarrasse de mon pantalon légèrement à la hâte, j’ai envie et besoin de la sentir au plus près de moi. Nos peaux se retrouvent et je reviens embrasser la blonde. « Je crois que c’est la deuxième fois que je te le dis ce soir, mais tu es magnifique… » Et venant de ma bouche clairement, c’est plus encore qu’un compliment. Mes mains de veulent de plus en plus intimes, mes caresses plus appuyées traduisant mon désir non dissimulé. De seconde en seconde mes gestes sont un peu plus appuyés, cherchant à faire monter en elle un désir qu’elle n’avait visiblement encore jamais ressenti auparavant. Une jambe entre les siennes, je commence à onduler légèrement mon corps pour créer une friction loin d’être anodine, toujours aux aguets des réactions de Joan.

Je lâche encore un peu plus prise, grisée par les mains de Tawny sur mon corps et ces baisers échangés dans le juste équilibre de passion et de douceur. Est-ce que je déraille ? J’en sais rien et désormais je m’en fous, je ne veux plus penser à rien d’autre que l’instant présent. Je m’abandonne d’avantage, témoignant à la brune la confiance que je lui porte en l’invitant à aller encore plus loin. Je me perds dans l’intensité de son regard, quasi hypnotique. Je m’y raccroche pour chasser de potentiels doutes et ça semble fonctionner.  Mon soutien-gorge est rapidement hors de l’équation, et si j’appréhendais durant les premières secondes le regard qu’elle pose sur moi suffit à me rassurer rapidement. Ses doigts effleurent ma peau, dessine le contour de ma poitrine et je frissonne à ce contact. Rassurée quant à ce que je peux lire dans son regard c’est bien volontiers que je l’embrasse à nouveau. Je suis presque un peu frustrée que ses lèvres s’éloignent des miennes mais ce sentiment s’évanoui lorsqu’elles se perdent dans mon cou puis vers ma poitrine désormais pleinement accessible. Je retiens mon souffle un bref instant, frissonne et échappe un soupir. Elle me donne chaud, beaucoup trop chaud et si sentir ses lèvres sur ma peau n’était pas si plaisant je pourrai presque la supplier d’arrêter. Non… en fait j’en serai incapable. L’égalité se rétablie presque alors que Tawny se débarrasse de son pantalon. La sensation de sa peau contre la mienne pourrait me replonger dans l’ivresse. Tout comme ces quelques mots qu’elle glisse à mon intention. Je souris contre ses lèvres et me sens rougir comme une idiote sous l’effet de ce compliment. Je sais qu’elle est sincère, il n’y a plus rien de nonchalant dans son attitude, elle est pleinement là avec moi et j’adore ça. Je sens le désir se faire de plus en plus mordant, une sensation nouvelle pour moi à une telle intensité. Les caresses de plus en plus appuyées de Tawny font grimper encore un peu plus la température, et ses mouvements suggestifs intensifient la brûlure dans mon bas ventre. Instinctivement je cherche à entretenir cette proximité, je me cambre légèrement et peine à retenir des soupirs plus fréquents. J’ai envie de plus, ça me prend aux trippes. Mes mains caressent le creux de ses reins, descendent jusqu’à la limite de son sous-vêtement puis remontent et avec une audace mesurée, à mon image, je défais l’attache de son soutien-gorge. Je me surprends moi-même d’une telle initiative, cherchant l’acquiescement dans le regard de la brune. Un semblant d’inquiétude me gagne, brandissant mon inexpérience comme étendard pour me faire douter. Mais j’ai bien dit que je ne me posais plus de questions, non ? Se confond alors en moi l’excitation et cette légère crainte.

Le corps de Joan se cambre sous le mien, cherchant visiblement le contact avec plus de ferveur. Je m’en délecte sans ménagement. Si mes caresses se font plus appuyées, ses gestes à elles sont de plus en plus affirmés, ses mains ne tremblent plus, elles sont brûlantes au moins autant que le reste de son corps. L’attache de mon soutien gorge saute et je le retire en me séparant une fraction de seconde de ses lèvres. La sensation de ce nouveau peau à peau me fait frissonner, poitrine contre poitrine. Nos souffles devenus plus saccadés, j’ai la sensation qu’il est temps de passer à la vitesse supérieure. Alors délicatement, je fais glisser ma main entre nous pour la caresser par dessus son sous-vêtement, toujours alerte à ses sensations, ses soupirs, la façon dont elle se retient de gémir. Ses doigts s’agrippent sur ma peau et après quelques secondes à faire monter la température, je passe la barrière du tissus, faisant glisser mes doigts à même sa peau, entrant en contact direct avec son intimité. En sentant à quel point elle est réactive je lâche un « Putain… » mais je me rends vite compte que je n’aurai pas dû. Joan ouvre les yeux, croyant sans doute qu’elle a fait quelque chose de mal alors je lui offre un sourire, un joli sourire qui pourrait effacer tout les maux. « Tout va bien, je m’attendais pas à ce que tu sois aussi… prête… » en même temps que le dernier mot s’échappe de mes lèvres j’exerce une légère pression sur son intimité à l’aide de mes doigts pour simplement lui faire comprendre de quoi je veux parler. Pour une première fois, son corps parle pour elle et je n’aurai jamais pensée qu’elle puisse être aussi excitée. Je mordille sa lèvre inférieure avant de l’embrasser encore et encore, jouant de mes doigts à la surface de son intimité, faisant grimper encore le désir, frôlant le plaisir. J’ai envie d’aller plus loin mais je veux prendre mon temps, je voudrais qu’elle sente à quel point je la désire, à quel point je voudrais que ce moment dure une éternité. Alors plutôt que de prendre le risque de la crisper à vouloir aller trop vite, je fais le choix de la laisser s’imprégner d’une certaine frustration en retirant ma main de son sous-vêtement. Je souris contre ses lèvres et l’embrasse à nouveau, passant ma langue sur ses lèvres. Mutine, je murmure en frôlant sa bouche. « C’est qu’on y prendrait goût… » J’aime sentir son sourire. Je l’embrasse à nouveau et une nouvelle fois je m’échappe de ses lèvres pour glisser vers le sud, prenant le temps de m’attarder sur sa poitrine, puis son ventre qui se soulève de plus en plus rapidement. Puis je descends encore, lentement, déposant quelques baisers à l’intérieur de ses cuisses puis sur son intimité encore cachée par le sous-vêtement. Un regard vers elle, mon buste qui se soulève sous sa respiration anarchique, et je retire enfin le dernier morceau de tissus qui l’habillait. Ce soir, je n’ai pas nécessairement envie de coucher avec une fille pour prendre mon pied comme j’en ai l’habitude. Non, ce soir j’ai envie de faire découvrir à Joan les joies du plaisir, j’ai envie qu’elle se sente reine. Mon plaisir n’est que secondaire ce soir, et plus encore, mon plaisir se nourrira du sien. Le corps de la belle se cambre d’un seul coup à l’instant même où mes lèvres entrent en contact avec son intimité, et c’est parti pour un tourbillon de bonheur…

Chaque parcelle de sa peau qui rencontre la mienne m’électrise d’avantage, je découvre cette sensation, ce besoin de contact, cette envie si présente qu’elle s’en ferait presque douloureuse. Mon corps s’exprime bien mieux que ce dont je serai capable, réagissant aux caresses de Tawny avec de plus en plus d’intensité. Et cela malgré cette petite crainte nichée en moi, attendant la faille pour se déployer un peu plus. Mais je n’ai pas l’intention de faire machine arrière, j’en suis incapable, le désir a pris le dessus et la peur de l’inconnu se dissipe à chaque seconde. La brune glisse une main entre nous, je l’embrasse avec un peu plus de passion comme pour me rassurer un peu. Dès l’instant où je sens sa main contre mon intimité, mon souffle se coupe je retiens un gémissement. Cette sensation de plaisir encore inconnue jusqu’alors m’envahie doucement et mes doigts se crispent légèrement sans même que j’en ai réellement conscience. Mais je vais de découverte en découverte ce soir, et quand Tawny franchit la barrière du tissu je soupire un peu plus fort. Elle veut me tuer ou quoi ? C’est ça ? C’est une tentative d’assassinat ? Si c’est le cas, au moins je ne serai pas morte idiote. Incapable de continuer à l’embrasser je me mords la lèvre. J’ai l’impression que mon cœur va sauter hors de ma poitrine, je ne suis pourtant pas en train de courir un sprint. La brune lâche un juron. Merde j’ai fait un truc qui fallait pas ? Je desserre mon étreinte, rouvre les yeux un peu mal à l’aise à l’idée d’avoir fait une connerie… même si j’ignore bien quoi. Elle me sourit, ce qui tend à me rassurer presque instantanément. Je rougis comme une courge, enfin comme une tomate c’est plus juste niveau couleur, quand elle fait référence à mon état d’excitation. Si elle savait que j’étais bien loin d’avoir idée de pouvoir en arriver là… Prête je sais pas, mais en tout cas je ne l’étais pas quant à ce geste qui au delà de la surprise provoque en moi une réaction à laquelle je ne m’attendais pas. « Oh put… » elle m’interrompt en mordant ma lèvre avant de m’embrasser à nouveau.
Ma respiration est pour le moins anarchique et j’ai l’impression de doucement glisser ailleurs que dans la réalité. Je suis là, dans l’instant présent, mais je crois que mon esprit sature de tant d’émotions et de sensations à traiter. Au point que j’ai l’impression que mon corps a pris le relais seul pour réagir à tout ça. C’était peut-être pas tant une blague le coup de l’arrêt cardiaque, en tout cas une chose est sûre je n’ai absolument pas envie que ça s’arrête alors que le plaisir s’intensifie. Alors quand Tawny retire sa main, je suis clairement frustrée et un peu perplexe. Quoi elle va me laisser comme ça ? Pitié non. Et en plus de ça elle trouve le moyen de me taquiner. « A m’embrasser ? Faut croire oui… »  je souris contre ses lèvres et me laisse à emporter par l’effet de ce nouveau baiser. Je suis à deux doigts de la retenir quand elle s’échappe, mais sentir ses lèvres sur ma poitrine me paralyse quelque peu. Bordel ça devrait pas être permis de me faire un effet pareil ! Elle ne s’arrête pas là, descend sur mon ventre alors que ma respiration se fait plus ample, le stress et l’envie semblent se livrer une petite guerre. Finalement l’envie gagne et si je pensais avoir déjà bien perdue la tête, je n’en étais qu’au début. Incontrôlable mon corps se cambre au premier contact des lèvres de la brune sur mon intimité. Mes doigts se referment sur le drap, et cette fois je ne peux retenir un gémissement de passer la barrière de mes lèvres. Je ne me sens plus maître de moi, je me laisse totalement emporter par le plaisir, complètement dépassée par la puissance de ce dernier. Je plaque une main sur ma bouche alors que je perds d’avantage pied à chaque seconde. Et soudain une vague de plaisir plus puissante que tout ce que j’ai pu ressentir auparavant me traverse, mon corps se tend sous cet assaut et j’ai l’impression pendant un instant de ne plus être vraiment là. Je peine à reprendre mon souffle, forcément je m’étouffe à moitié avec ma main devant la bouche. Je la pose sur mes yeux, j’ai besoin de reprendre mes esprits.

Evidemment, je pends plaisir à la torturer légèrement, j’aime sentir qu’elle n’attend plus qu’une chose : passer à la vitesse supérieure. Elle ne conscientise pas, elle est simplement dans l’instant présent, même pas dans l’attente, juste l’acceptation de ce qui arrive. Du moins, même si je ne suis pas dans sa tête, c’est comme ça que je le ressent. Il y a peut-être une certaine appréhension quelque part, une petite peur nichée au fond d’elle, mais je fais tout pour que rien de tout ça ne prenne le pas sur le désir qu’elle semble ressentir. Je passe la barrière de son sous-vêtement et m’amuse légèrement de la sentir aussi excitée. Et alors que mes caresses se font plus intimes et appuyées, elle retient un juron, me faisant sourire. Mais ma mutinerie ne s’arrête pas là et déjà je retire ma main pour la faire languir, la taquinant au passage. Parce que sinon, ça ne serait pas moi. « A m’embrasser ? Faut croire oui… » J’aime sentir qu’elle ne s’est pas tant perdue en chemin, il reste encore et heureusement cette partie d’elle qui aime répondre à mes provocations, et j’adore ça. Mais je n’en ai pas fini avec elle. Sourire mutin au coin des lèvres, je commence une descente vers le sud, prenant soin d’embrasser chaque parcelle de sa peau se trouvant sur mon chemin, et j’arrive enfin à l’endroit convoité. Elle se cambre, ses mains agrippent le drap et déjà elle plaque une main sur sa bouche pour étouffer les marques de plaisir. Je ne la ménage pas, j’ai simplement envie qu’elle ressente ce plaisir inouï qui demande à se renouveler régulièrement quand on a compris ce que c’était. Je n’ai pas de mal à comprendre tous ces gens qui sont addict au sexe, je ne crois pas en être là, mais c’est quelque chose qui se contrôle. Je joue de mes baisers, de ma langue, jusqu’à la faire exploser. Ça ne dure pas longtemps, elle laisse le plaisir l’envahir avec que quelqu’un d’expérimenté aurait contrôlé cette vague pour faire durer le plaisir un peu plus longtemps. Elle se contracte, ses jambes se referment autour de moi et j’attends que la vague soit terminée pour remonter doucement jusqu’à son cou. Je prends doucement sa main pour la retirer de sa bouche et la laisser respirer un peu mieux. « Ça va ? » que je murmure à son oreille, veillant à ce qu’elle ne tombe pas dans les pommes ou un truc comme ça. Parce que ça m’est déjà arrivé, un orgasme de ce genre peut provoquer des réactions tellement étranges, des crises de larmes aussi… alors je veille à ce que tout aille mien, ma main sur sa poitrine au niveau de son coeur qui tambourine à une allure folle. « T’avais raison, j’ai l’impression d’avoir gagné dix ans… » Je ris légèrement, faisant écho à notre discussion un peu plus tôt dans la voiture sur cette fameuse cure de jouvence. C’est silencieuse que je la laisse reprendre ses esprits, mon corps étendu près du sien, ma tête reposant sur ma main, coude plié. De ma main libre je laisse glisser le bout de mes doigts sur sa peau, son bras, son ventre, sa poitrine, jusqu’à ce qu’elle ait finalement repris ses esprits. Je ne voudrais pas l’achever, surtout pour une première fois. Elle frissonne et je me rapproche un peu d’elle. « T’as froid ? C’est peut-être le moment de te border... » Je lui souris tendrement sans la lâcher des yeux.

J’arrive à trouver encore assez de lucidité pour répondre à sa taquinerie, je suis un peu perdue mais je suis encore là quelque part derrière ce désir qui m’accapare et me pousse à me dépasser. Enfin jusqu’à ce que Tawny ne passe à la vitesse supérieure me faisant totalement perdre pied. Je pourrai presque en oublier jusqu’à mon nom tellement je me laisse emporter par le plaisir. Je suis face à l’inconnu, je découvre et subis ses assauts sans chercher à contrôler quoi que ce soit. La seule pensée que j’arrive à avoir c’est “pourquoi je me suis privée de ça jusqu’à ce soir ?“ dans le fond je le sais, je n’avais jamais été autant en confiance avec quelqu’un et j’étais loin d’imaginer que cette personne en question serait une femme. Me laissant achever par l’expertise de la brune j’atteins l’orgasme. Je n’aurais pas imaginer que ce soit aussi puissant, en tout cas c’est comme ça que je le ressens et fort heureusement j’étouffe toute manifestation sonore contre la paume de ma main. Le souffle court, ma tête tourne presque mais je reviens doucement à la réalité en sentant Tawny me rejoindre. Elle s’enquiert de mon état, la seule réponse dont je sois capable est un hochement de tête. Je crois que ça va oui, j’ai juste besoin de quelques minutes pour reconnecter. Elle m’y aide en faisant référence à la discussion que nous avons eu dans la voiture et mon rire se joint au sien. Je croyais pourtant qu’il s’agissait de prendre son pied pour rajeunir ? Je vais devoir retourner au collège alors… j’ai la drôle de sensation d’être comme dans une bulle un peu cotonneuse. Ça existe la gueule de bois après un orgasme ? En fait je crois qu’il y a une part de moi qui a peur de revenir à la réalité, de prendre conscience de ce qui vient de se passer et avec ça les questions que je vais inévitablement me poser. J’ai juste envie de ne penser à rien, encore un peu et ces légères caresses que la brune m’offre sont parfaites pour me garder dans l’instant. Je ne peux réprimer un frisson et je souris, attendrie que Tawny se soucie ainsi de moi. Je hausse les épaules « Je ne sais pas… non je ne crois pas. C’est juste toi qui fais ça… » je laisse mon regard se perdre dans le sien, il est toujours aussi intense mais peut-être plus doux « Peut-être. J’ai déjà largement dépassé l’heure du couvre feu. » plaisanté-je en me rapprochant pour me blottir contre elle. « Tu… vas partir après ? » murmuré-je à son oreille un peu hésitante en prenant le soin de ne pas quitter le creux de son cou. C’est une vraie question, je sais qu’elle est un esprit libre, rebelle et qu’une fois que je serai bordée elle voudra sans doute partir. Je n’ai pas vraiment envie qu’elle s’en aille, j’ai peut-être un peu trop pris goût à la proximité de son corps, mais si c’est son choix je ne suis personne pour l’en empêcher.

Y’a plusieurs filles à qui j’ai fait vivre leur première fois, enfin première fois avec une fille, mais jamais première fois tout court. Enfin, si, ma première fois à moi ça là ça ne compte pas. Mon expérience comparée à la sienne est aux antipodes, mais je voulais absolument jouer la carte de la douceur, pour que ce moment reste un bon souvenir dans sa mémoire. C’était important pour moi, et je crois que j’ai réussi ma mission. Doucement je remonte jusqu’à elle et vérifie que tout va bien, son hochement de tête a au moins le don de me rassurer. Je joue la carte de la taquinerie pour démystifier la chose, pas qu’elle se sente bizarre vis à vis de moi, j’aimerai pouvoir dire que rien à changé mais bien sûr que non. Ce genre de moment, pour n’importe qui, laisse une trace. J’ai laissé mon emprunte sur sa peau, au même titre qu’elle a laissé la sienne à même mon épiderme. Tatouées de ce contact pour le restant de nos jours. Toujours dans la douceur, je caresse la peau extrêmement douce de la blonde, laissant mon regard parcourir son corps nu et totalement détendu. « Je ne sais pas… non je ne crois pas. C’est juste toi qui fais ça… » Je souris et la regarde, conquise. « Si c’est que moi alors ça va. » Nous restons quelques longues secondes à se regarder, le temps que sa respiration reprenne un rythme normal. « Peut-être. J’ai déjà largement dépassé l’heure du couvre feu. » Je ris légèrement et la laisse venir se blottir contre moi, son souffle au creux de mon cou. Je passe alors mon bras dans sa nuque et me mets sur le dos de manière à l’avoir contre moi. « Tu… vas partir après ? » Un léger soupir franchit mes lèvres. « Je vais rester jusqu’à ce que tu t’endormes, et après je m’en irai oui. Je pense pas que tes parents seraient ravis de me voir ici au petit matin… » Je dépose un baiser sur son front et nous nous glissons sous la couette, son corps encore nu contre le mien. Mes doigts continuent leur manège, une main caresse son dos, l’autre con bras qu’elle a enroulé autour de moi. Sa respiration s’apaise et son corps se fait plus lourd. Elle s’endort. J’ai envie de rester là, encore un peu, la regarder dormir là contre moi. J’ai tellement peur que ce moment s’arrête, que je n’ai aucune chance de le vivre à nouveau, qu’il m’échappe à tout jamais. Je sais pas vraiment ce qu’il m’arrive mais c’est bien la première fois que j’ai envie de rester dormir avec une fille. Pourtant, je sais que je dois partir. Alors après une bonne heure à la regarder dormir, je me hisse en dehors du lit, doucement, reposant sa tête sur son oreiller, et me rhabille en silence, sans la quitter des yeux. Le départ est plus difficile que je ne l’aurai pensé, je me sens comme une voleuse, et pourtant je n’ai rien volé. Elle m’a offert. C’est différent. Un dernier regard, un murmure entre mes lèvres. « Bonne nuit Birdy.» et je m'échappe sans regarder en arrière.