Nowhere ROMEO♠♠AXL

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Romeo & Axl

Longuement il étira son bras droit et ensuite le gauche, faisant craquer ses poignets. Romeo bailla longuement, il avait tellement bien dormis. Le jeune homme avait rêvé de naviguer sur un nuage en forme d’avion, c’était merveilleux, il voyait ce monde en forme de constellation s’animant tel un tapis sous lui. Ses paupières s’ouvrirent, les contours flous devinrent de plus en plus nets, il avait complètement oublié où il était. Une cabane perdu quelque part, il y a quelques jours il avait été se promener dans les bois, jouant à son Tarzan il avait fait quelques acrobaties entre les branches. Normalement il était censé se trouver du travail car ses fonds s’asséchaient assez rapidement depuis son dernier petit boulot. Sauf que là il avait besoin de nature et surtout cette envie de s’amuser. Axl n’était pas là et il avait besoin de dépenser. Donc après un chocolat chaud, il avait pris la direction des bois. Il avait fait une sieste sur une branche et c’était réveillé proche de la nuit. Romeo commençait à reconnaitre les lieux, à se créer des repères mais dans les ombres l’exercice n’était pas aisé.

La première nuit il avait trouvé refuge dans une cabane de chasse perdu au milieu des bois, il c’était fait un feu dans la cheminée. Alors qu’il envisageait de rentrer au réveil, il c’était trompé de sens et était tombé sur un petit village côtier très sympathique. Il trouva de quoi manger le périple serait d’une difficulté. Il s’émerveilla des gens qu’il rencontra et il s’arrêta pour dessiner un petit bateau de pêche. Romeo alla ensuite se cacher dans une vieille maison sur le bord du port à la nuit tombée. Qu’il aimait cette aventure, tomber au hasard sur des charmes enchanteurs, un ruisseau, un village, c’est ainsi que pendant cinq jours il avait été à droite à gauche, en omettant complètement que la plupart de ses affaires étaient chez Axl.

C’est ainsi qu’il décida de faire du stop pour rentrer dans cette ville de Nouvelle Zélande. Island Bay avait des allures de paradis et depuis le début de sa vie, il se sentait comme chez lui. L’envie de partir n’avait pas effleuré une seule fois son esprit. La gentille madame le déposa sur un coin de trottoir, il avait terriblement envie de prendre une douche, son ventre grognait et il se disait qu’un bon lit ne ferait pas de mal pour cette nuit. Sa conductrice fut surprise d’avoir un bisou en guise de remerciement. Il sauta du taxi sur le bitume du trottoir, il replaça sa veste en jean rapiécée et trop grande. Sourire aux lèvres, il se mit à marcher, or il ne savait plus du tout la direction de la rue d’Axl. Il questionna quelques passants, soulagés d’avoir des âmes charitables sous la main.

Sur le chemin il sauta sur le dossier d’un banc s’amusant alors à faire le funambule, et peu à peu son numéro muta, marchant ensuite sur les mains. Cet objet ordinaire servant au repos de badauds ou de clochards sortait de son contexte. Les gens s’amassèrent pour le regarder, il fit un pont, sauta et rebondit de l’autre coté. Avec agilité et souplesse il s’amusait. Il faisait totalement abstraction de ce public soudain autour de lui. Parfois dans la foule, quelques applaudissements, il avait rassemblé en cinq minutes une vingtaine de personnes. Romeo fit un dernier petit salto atterrissant avec finesse sur le béton sous une petite vague de félicitations. Le rouge lui monta aux joues, il n’avait pas vu qu’il y avait du monde, il fit un petit salut, se pliant en avant. Tout ça n’avait été qu’un jeu….

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Romeo & Axl

Romeo se plaisait à faire toutes ses acrobaties. Jusqu’au moment où il clôtura son petit numéro par une petite figure finale. Jouant quelque peu la star sous l’effet des clappements de mains, un se dissocia des autres. Son regard se porta automatiquement vers la personne en question. Son sourire s’élargit heureux de voir Axl. Tandis que peu à peu se dissipait son public de fortune il s’élança vers le trentenaire galvanisé par le fait de le retrouver ici par un pur hasard. Il se planta devant lui du haut de ses un mètre soixante cinq et sans retenu l’entoura de ses bras pour le serrer contre lui. Quatre jours et quelque sans prendre de douche, il se rebutait un peu mais en cet instant, il s’en moquait. Sa tête alla se blottir contre son torse. Le jeune garçon était d’un naturel tactile et avenant. Le besoin fondamental de toucher les autres, généralement il savait s’il pouvait faire confiance ou non par rapport au frisson qu’il ressentait. Axl lui avait ouvert les portes de sa demeure alors qu’il n’était qu’un étranger. Il s’écarta de lui, redressant le menton pour planter ses yeux sombres dans son regard. Deux onyx, la prunelle se confondant avec l’iris. « Axl je suis content de te voir, je ne savais plus par où tu habitais ! » Non qu’il soit assez bête pour ne pas demander son chemin, son escapade lui avait pris plus de temps que prévu. L’appeler était impossible, Romeo n’y connaissait rien au téléphone portable et la technologie. Il n’aimait pas ça et le peu de téléphone qu’il avait possédé avait été soit perdu soit cassé. Il ne comprenait pas le principe de tout ça.

« Ce petit village côtier à coté de la ville est magnifique et y a tellement à voir dans ce coin, je crois que je me suis un peu perdu. » Son accent russe martelait chacune des syllabes qu’il prononçait. Le petit rouquin n’avait jamais réussis à s’en débarrasser totalement au fil des années, mieux il voulait le conserver. Il affectionnait énormément sa langue maternelle, elle avait été la première langue qu’il avait apprise, elle gardait ce lien avec son pays d’origine qu’il n’avait pas revu depuis l’âge de dix ans. Il avait prévu dans son voyage d’y retourner, il n’avait pas eut le temps. En attendant il n’avait aucune conscience du temps qu’il s’était évaporé, encore beaucoup trop émerveillé par ses découvertes. « Regardes j’ai découvert cette belle pierre sur le chemin ! » Il sortit de sa poche son trésor, une pierre bleue, légèrement translucide, il en était fier et même si pour beaucoup il était d’une banalité affligeante pour lui c’était un bijou. Il avait toujours eut cette dimension à se contenter de peu. « Elle est peut-être magique ! Elle était sur une plage de sable ! La cascade dans la forêt au-dessus, l'eau elle est aussi bleue que cette pierre ! J’ai même vu des kiwis ! Ces oiseaux sont trop mignons ! » Il pourrait parler ainsi pendant des heures sans s’arrêter.

Son visage transis par le bonheur, il serra à nouveau contre lui Axl, il était devenu un élément important dans sa vie, il était son repère, il se sentait en sécurité chez lui et il adorait sa fille. Ils regardaient tous les deux les mêmes dessins animés et il adorait jouer avec elle. Romeo la trouvait très intelligente. Son ventre grogna à nouveau interrompant son récit, il le frotta un peu, se disant que sa sensation de faim disparaitrait. Il avait envie de glace à la vanille, avec du ketchup dessus et des morceaux de chocolat. Encore mieux des frites chantilly chocolat. « J’ai faim ! Tu faisais quoi par ici? » Et d’un rire bon enfant il eut envie de prendre le chemin d’un endroit où se sentir propre et de manger. Se promettant que demain il devrait chercher sérieusement un travail. Il était peut-être temps de laisser parler un peu Axl.

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Romeo & Axl

Roméo avait rejoint Axl, se lançant dans une étreinte fraternelle. Bien entendu son logeur se questionnait sur son absence. Où exactement et comment il ne saurait vraiment dire. Bien qu’il n’ait pas vu de pancarte dénommant le village. « J’ai été me promener en forêt, je me suis endormis dans un arbre, et il faisait nuit, j’ai trouvé une maison de chasseur où m’abriter, ensuite j’ai été sur le village dont je te parlais, après une famille m’a dit de dormir chez eux et le lendemain je me suis trouvé un grenier trop bien quelque part ! » Roméo savait parfaitement déverrouiller les fenêtres menant accès à des endroits tellement formidables. Il se devait de partager son trésor avec Axl, cette pierre, qui était précieuse uniquement aux yeux du petit démon énergique. Il le rangerait avec d’autres biens à lui. Son visage s’illumina en écoutant les paroles russes flotter dans les airs, telle une balade le ramenant des années en arrière. Romeo savait parler quelques langues aussi, il les retenait assez facilement, chaque langue avait cette emprunte de poésie, qu’il avait envie de connaitre. « Oui très joli ! Je vais essayer d’en faire un collier en rentrant ! » Il lui avait répondu en Russe, or dans sa bouche ça coulait de source.

Romeo sautillait légèrement dans une démarche féline totalement excité de rentrer à la maison. Axl lui avait offert un toit, il se sentait comme chez lui. Il ne fit pas attention à l’homme qui c’était avancé vers eux. Ca n’est qu’au moment qu’il se pencha en se rattrapant à Axl qu’il le vit. Une barbe rousse, un bonnet gris, sa veste violette et fripée était vraiment cool. Un style vestimentaire hors du commun. Il fit une petite grimace en le voyant vomir sur les chaussures de son ami. « Si tu n’avais pas été sur son chemin il se serait cassé la figure, il aurait pu se faire très mal et maintenant t’as une excuse pour t’acheter de nouvelles chaussures. Lui doit se sentir mieux d’avoir vomis….je vois pas en quoi elle est moche ? » Et il se remit à marcher joyeusement aux cotés d’Axl. Cet homme avait certainement une vie malheureuse, une série d’événements l’ont très certainement conduis jusque ce banc. Or n’est ce pas intensifier le malheur de cet homme que de se rendre malheureux pour lui. Il posa un regard sur lui, se stoppant un instant, ses paupières se fermèrent, serrant sa pierre dans sa paume. Etait-elle magique ? Sûrement. Il fit le vœu que cet homme retrouve le bonheur et il reprit sa marche sans partager les pensées qu’il venait d’avoir dans son petit cérémonial de fortune. « Un jour je disparaitrais, faut pas appeler la Police, c’est comme ça ! Je te laisserais un mot promis ! Mais je changerais de pays ou partirais autre part ! »

Aussi chétif il pouvait être, malgré cette candeur très prononcée, il savait se débrouiller, il ne sentait jamais le danger. Se sentir en sécurité ? Le terme sécurité n’était pas exact, se sentir en harmonie avec les lieux, au calme et en paix, là c’est qu’il avait trouvé un endroit pour être au repos. « A manger et une douche ! Ooooh des pizzas ! » Roméo se frotta à nouveau le ventre, il hâta son pas, pas besoin de lui dire deux fois.

« J’en veux une avec des bananes du bacon, du miel, des poivrons et des vermicelles de couleur ! » Qu’est ce que la banane faisait là dedans ? Romeo avait une alimentation qui n’appartenait qu’à lui. « Je pourrais en avoir deux ? » Il avait vraiment très faim et Axl avait déjà été témoin du glouton qu’il était. Anormalement une quantité incroyable de nourriture pouvait rentrer dans son ventre. « Tu sais un jour on était dans le cirque en Pologne, on n’est pas resté assez longtemps pour que j’apprenne la langue mais j’aurais aimé ! On a mangé des Pounchkis, ce sont des beignets, ça me rappelait une pâtisserie Russe….j’essaierais de trouver une recette pour t’en faire ! » Roméo avait une mémoire d’éléphant, tout fait de sa vie, il s’en souvenait, il ne voulait pas oublier et en même temps il savait avancer.

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Romeo & Axl

Romeo hocha la tête avec ravissement de pouvoir apprendre à quelqu’un sa langue maternelle. Ca n’était pas aussi compliqué que ça en l’air, malgré l’alphabet complexe. Le garçon pouvait apprendre vite, très très vite, lorsque l’intérêt était présent. Le plus grand défaut de Romeo et qui en faisait aussi une grande qualité, était d’occulté l’aspect négatif des choses. Admettre la négativité était un frein. Alors que le petit événement c’était déroulé sous ses yeux, le jeune homme avait haussé les épaules, ne comprenant pas le problème. C’était un homme à la rue, il avait bu trop d’alcool, la réaction en chaine avait été assez amusante qui plus est. La remarque d’Axl le fit sourire encore plus. « Je ne vois pas pourquoi il faudrait avoir vingt-cinq ans ! » Un visage angélique avec un grand sourire. Il faisait beau, et il se remit à gambader. Cet homme était très mystérieux, il semblait ne pas voir eut une vie facile. Lorsqu’il l’avait serré contre lui la première fois, un long frisson glacé démontrant des épreuves et en même temps ce contraste chaleureux d’une grande force d’esprit. Romeo n’était pas là pour juger, pas pour s’accabler, il n’obligerait jamais Axl à lui révéler son passé mais il l’écouterait s’il venait à se confier.

Pour Romeo, la grande difficulté de ce monde et de vouloir tout comparer, des expériences similaires, des douleurs, des drames, alors que le bonheur ne tient pas dans la ressemblance. L’évolution est marquée par l’inédite. Chaque personne à une vie, elle est unique, impactée par d’autres vies uniques. C’est ainsi, certains ne prennent pas les bons chemins, ont besoin de faire du tort. Et Romeo est triste pour eux car ils ne savent pas ce qu’ils loupent et lorsque leur vie aura pris fin alors il ne restera rien, ils auront laissés dans ce monde un vide froid. C’est pour ça qu’il ne faut pas se laisser faire et se battre. D’une voix douce il rassura Axl sur une éventuelle disparition de sa part. Maintenant quand il partirait sans prévenir, il laissera un mot à son ami. « T’inquiète je sais me débrouiller ! » Il a toujours su se trouver à manger, il n’y a rien de pire que son estomac qui le boude. De parler de pizzas, il composait déjà la sienne. Avec quelques variantes assez particulières pour des pizzas. Ca ne semblait pas du tout choquer Axl, de nouveau l’enchantement de pouvoir en avoir deux. Des pâtisseries, il en avait découverte essentiellement une, son nom l’avait attiré parce qu’il était Russe mais c’était une identité culinaire néo-zélandaise. Il avait cherché et avait compris pourquoi elle se nommait ainsi. « Oui la Pavlova, avec de la meringue, des fruits et beaucoup de chantilly. Elle s’appelle ainsi car un cuisinier d’ici a voulu faire plaisir à une ballerine russe très célèbre ! Et on ne peut que le remercier car c’est trop bon. »

Les deux compères remontèrent l’allée, dans leur complicité. Il poussa la porte, suivit d’Axl. Il grimaça, c’est vrai qu’il ne sentait pas très bon et sans se faire prier d’avantage, il alla jusque dans la salle de bains. Romeo se frotta énergiquement la peau, l’eau était presque sombre sur son premier passage. Il s’amusa avec la mousse en soufflant dans des petits flocons blancs, dix minutes pour une douche ? Il en avait passé au moins vingt facile sous l’eau chaude. Une fois qu’il eut une odeur correcte il s’essuya et alla rejoindre Axl dans la grande cuisine. Il semblait s’être mit à la tâche, les cheveux encore humides, il l’encercla par derrière. « J’ai finis ! Tu crois que je devrais me raser ? Tout le monde se rase sauf moi ! » Romeo était une de ses personnes où la pilosité ne c’était jamais manifestée. Il se hissa sur le meuble pour y poser son postérieur, il se mit à balancer ses jambes, tout en l’observant. Romeo passa son doigt dans la farine sur le plan de travail pour en mettre un peu sur le nez de son ami tout en s’amusant de sa petite farce. « Tu sais, pour le fait que je parte ! En fait je n’ai pas envie de partir d’ici, je me cherche un travail en ce moment ! Je me sens vraiment bien dans cette ville…je ne dis pas que ce sentiment est définitif, mais c’est comme si je me sentais pour la première fois de ma vie chez moi ! » Ca n’était encore jamais arrivé par le passé, cette sérénité d’avoir sa place à un endroit. C’était sûrement à cause des grands espaces boisés, il pouvait jouer à Tarzan quand il en avait envie.

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