i'v got a girl crush; judan #1

tu sais pas vraiment ce que tu fous la, tu sais pas vraiment pourquoi t'as décidée de débarquer, soudainement. pourquoi t'es rentré, déjà ? pourquoi toi, t'es rentré ? après douze années d'absences, douze ans de voyage, d'errance, de colère qui ne se trouve toujours pas plus apaisée à l'heure actuelle. et si elle commençait, il y a quelque temps, à s'estomper doucement, ta rencontre inopinée avec ton frère il y a trois mois de ça n'a fait que remonter toutes cette ... haine. pas capable de reconnaître son cadet, tu l'as pas vraiment digéré, ça. mais t'es revenu. revenu pour elle. putain. tu fermes les yeux quelques secondes, les doigts crispés autour du papier que tu tiens entre tes doigts. papier froissé qui traîne dans tes poches depuis plusieurs mois déjà. une petite année écoulée, alors que t'avais enfin pris ton courage à deux mains pour retourner en haïti, pour espérer y retrouver judith. et t'observes un temps le quartier autour de toi. east bay. island bay. tu ne pensais pas revenir aux alentours de wellington. pas maintenant en tout cas. mais tu peux pas, tu peux plus. t'as besoin d'la revoir, judith. depuis des années. et t'avais pas eu l'courage. et quand, enfin, tu t'es décidé, t'as appris qu'elle était rentrée au pays. grande surprise que d'apprendre qu'elle venait, elle aussi, de nouvelle zelande. pas que tu viennes réellement d'ici, toi, t'es né à new york, mais t'as connu globalement, que cette île. un petit soupir s'échappe de tes lèvres et tu rassembles ton courage pour sortir traverser la rue, après avoir écrasé ta cigarette au sol. tu viens glisser tes doigts dans tes cheveux et te diriges vers la petite maison qui se dessine en face de toi. tu espères sincèrement qu'elle habite toujours ici, judith. qu'elle n'a pas déménagée entre temps. tu te mords l'intérieur de la joue et avance jusqu'au perron, sonnant avant de glisser tes mains dans les poches de ta veste.

t'es pas certain de ce que t'es en train de faire. pas certain que ce soit une bonne idée que de débarquer comme ça dans sa vie, faire irruption de cette manière, alors que tu t'es barré sans un regard en arrière, sans même lui dire au revoir, sans même la prévenir. tu fermes les yeux quelques secondes et t'as pas le temps d'hésiter, en réalité, que tu te retrouves face à un gamin d'un peu plus de trois ans. maman, c'est pas oz. tu fronces légèrement les sourcils, te pinçant les lèvres, avant que ton cœur ne loupe un battement quand judith se dessine derrière l'enfant. félix, combien de fois je t'ai dis de ne pas... evan ? tu restes silencieux quelques secondes. salut jude. tu souffles finalement. cette situation te semble totalement ridicule. tu devrais pas être la, putain. tu devrais pas et pourtant t'as pas vraiment pu t'en empêcher, d'débarquer comme ça. pour la revoir. en même temps, tu pouvais pas ne pas venir. pas alors qu't'es clairement revenu pour elle. ça m'fait plaisir de te voir.. moi aussi. tu réponds sans trop réfléchir sans même réussir à aligner deux pensées cohérentes. t'observes ses traits qui te semblent tout autant familier qu'en 2014. elle a pas vraiment changé, judith. non. ses cheveux blonds tombent toujours en cascade sur ses épaules et t'as envie d'éloigner la mèche qui tombe devant son visage, venant la coincer derrière son oreille, alors qu'à l'époque, tes lèvres esquissaient les siennes. tu retiens un petit soupir. c'est qui m'man ? tu baisses les yeux. ton regard vers le gosse. tu te pinces les lèvres. félix. et t'essayes de pas écouter ton inconscient qui te hurle que c'gamin porte ton second prénom. tu viens glisser tes doigts contre ton visage. un vieil ami de maman. tu hoches vaguement la tête. viens, entres. ne restes pas sur le pas de la porte. tu sors de tes pensées et esquisses un petit sourire. merci. tu souffles faiblement. tu laisses judith refermer la porte derrière toi et tu te tournes vers elle. j'espère que je te dérange pas ? tu souffles finalement, tes doigts glissant dans ta nuque que tu grattes presque nerveusement, alors que ça t'fais bizarre de te retrouver face à judith. comme à l'époque. sauf qu'elle a un gosse dans les bras, qu'elle ne t’accueilles pas cette fois. t'as pas changé. tu souffles finalement, sans trop savoir pourquoi tu dis ça, finalement. t'es un peu con.

c'est sans doute une mauvaise idée. très mauvaise idée. tu retiens un petit soupir, te mordant l'intérieur de la joue alors que tu tu retrouves la, devant judith, comme si c'était normal. comme si rien ne s'était passé. comme si aucunes années n'étaient passées, finalement. tu fermes les yeux quelques secondes et termines par entrer dans la petite maison. non, bien sûr que non. tu esquisses un petit sourire, tes doigts glissant dans ta nuque. tu sais pas trop comment réagir, en réalité. quoi dire, quoi faire, comment te comporter. c'est facile de deviner que judith ne vit pas seule ici. qu'un homme habite la maison. tu jettes un coup d’œil au salon et au gamin qui a recommencé à jouer, sans doute. qu'est-ce que tu fais ici, evan ? tu te mords l'intérieur de la joue et retiens un petit soupir, secouant la tête de gauche à droite. tes doigts glissent dans tes cheveux et tu hausses les épaules. je... t'en sais trop rien, en réalité. tu sais pas pourquoi t'es la, en face de judith.  pourquoi t'as envie d'l'embrasser. tu peux pas juste lui balancer que tu supportais plus d'être loin, que tu t'en veux d'être parti, que t'aurais pas dû. tu secoues la tête de gauche à droite. j'suis fiancée, evan. et... j'peux plus être ton hôte, maintenant. tu fronces un peu les sourcils face à son ton froid et sec. tu te pinces les lèvres. j'viens pas pour ça. tu souffles finalement, haussant les épaules. j'ai un appartement. et ... j'voulais juste te voir. tu admets finalement. mais c'était sans doute une mauvaise idée. j'vais pas te déranger plus longtemps. tu souffles finalement, le cœur sans doute un peu trop serré, léger pincement qui s'empare de toi, alors que tu secoues la tête de gauche à droite. tu te pinces les lèvres, ton regard terminant par croiser le sien alors que t'essayes de rester totalement neutre.

la situation devient étrange. tu sais pas ce qu'il est en train de se passer. tu retiens un soupir, secouant la tête de gauche à droite, alors que tu te sens de trop, dans cette maison. de trop, aux côtés de judith. de trop, aux côtés de c'gamin qui joue tranquillement. t'as clairement pas ta place dans cette baraque et tu l'ressens que trop bien. tu fermes les yeux quelques secondes. tu sais même pas pourquoi t'es la. tu voulais juste la voir. après tant de temps, ça frôle le ridicule. et tu te doutes qu'elle ne l'a pas prévenue, l'amie qui t'as guidé quand t'as débarqué en haïti pour la revoir, sans grand succès. me voir ? au bout de quatre années ? tu voulais juste "me voir" ? tu te retrouves un peu démuni. parce qu'elle a raison, au fond, judith. quatre ans d'absence. de manque aussi. et le manque a été insupportable. tu t'en rends bien compte. t'as été beaucoup trop con de partir, de pas revenir plus rapidement, plus tôt. tu retiens un petit soupir et secoues légèrement la tête. tu ne manques pas de culot alors. tu arques un sourcil, retenant un petit rire. ça a pas changé alors. tu souffles du bout des lèvres, alors que tu secoues la tête une nouvelle fois. tu enfonces tes mains au fond de tes poches, ne sachant pas quoi faire de ces dernières. comment t'as su où j'habite ? tu te mords l'intérieur de la joue. bon, au moins t'es persuadé qu'elle est pas au courant que t'es retourné en haïti l'année passée. tu retiens un soupir. en août 2016, j'suis retourné en haïti. tu murmures faiblement, au bout de quelques secondes de silence, d'hésitation. j'pensais t'y recroisée mais ... une de tes anciennes collègues m'a dit que t'étais retournée chez toi. et j'ai appris que tu v'nais d'ici. tu souffles. j'ai ... réglé quelques petites choses, avant de finalement rentrer, moi aussi. tu glisses finalement. mais pas la vérité fracassante ; ça fait plusieurs années qu'tu veux rentrer pour elle, rien que pour elle. pour la revoir, enfin. et t'as un peu honte de ton comportement, sur c'coup la. tu retiens un soupir, fixe le gamin qui joue un peu plus loin, l'es prit ailleurs.

tu vois bien le trouble dans son regard. et sans doute que c'est la même chose dans tes propres yeux. t'es complètement paumé, renvoyé quatre ans en arrière alors que ses traits semblent n'avoir pas été changés par le temps. et toi, t'as aucune notion de l'impact qu'à pu avoir le temps sur ton visage, tes traits, sans doute un peu affinés, dessinés par la légère barbe que tu as adoptée il y a quelque temps maintenant. tu retiens un soupir, tes doigts glissant nerveusement dans tes cheveux, alors que tu ne sais plus ou te mettre. complètement paumé, perdu. tu te mords l'intérieur de la joue. j'suis partie quelques mois après toi. fin juillet. tu hoches vaguement la tête, retenant un léger soupir. c'était peine perdue alors ... tu esquisses un faible rire, avant de secouer la tête de gauche à droite. sans doute que l'humour n'a pas totalement sa présence ici. pas maintenant, pas dans cette situation, en tous cas. tu retiens ton souffle quelques secondes, avant de porter ton regard en direction du gamin. régler quelques petites choses ? tu hausses les épaules. en amérique. j'y suis retourné quelques mois. et t'as revu ton frère. cette simple pensée te fait serrer les poings, alors que tu essayes de l'éloigner le plus rapidement possible. félix, tu veux bien aller jouer dans ta chambre mon cœur. je t'appelle quand oz sera rentré. tu comptes rester combien de temps ? tu te mords l'intérieur de la joue. même toi, t'en sais que trop rien. tu soupires doucement. j'en sais rien. tu souffles simplement. je sais pas si je vais repartir, en réalité. tu ajoutes, tes doigts glissant dans tes cheveux et contre ton visage. tu te pinces les lèvres. tu sais pas vraiment quoi faire face à judith, en réalité. tu t'sens un peu de trop, dans cette maison qui est loin d'être habituelle pour toi. la vie bien rangée, ce genre de choses. tu te mords l'intérieur de la joue, ne sachant pas quoi faire.

pourquoi t'es revenu ? à haïti. tu ouvres la bouche, surpris par sa question. t'es même pas certain de savoir toi-même au fond. enfin si, toi, tu l'sais. mais tu sais pas vraiment si t'es capable de lui avouer, lui annoncer, alors qu'elle semble mener une parfaite petite vie de famille. un soupir passe tes lèvres et tu te contentes de hausser vaguement les épaules, toujours à la recherche d'une justification valable. et la discussion semble maintenant se dérouler sans toi. t'es même pas capable de lui fournir une explication, bordel. et la question fatidique. combien de temps est-ce que tu comptes rester à island bay.  toi-même t'en sais rien. tu sais pas si tu vas repartir ou non. tu devrais. tu fronces les sourcils. sans doute. tu te contentes de souffler, un peu peiné, même si tu ne le laisses pas paraître. t'as toujours été doué à ça; ne jamais vraiment montrer c'que tu ressens. jouer au con plutôt que de chercher une solution à tes emmerdes. t'es pas certain que c'était une emmerde,  d'ailleurs, à l'époque. t'es parti, evan.. t'as foutu le camp sans même me dire au revoir. sans même m'avertir. je sais, oui. tu m'as prévenu dès ton arrivée que tu resterais pas. mais, je ne méritais pas un temps soit peu que tu me le dises ?  j'pensais.. j'pensais que j'étais un peu plus que ces nanas que tu sautais et que tu quittais le matin sans aucun remord. j'pensais que je comptais un minimum. juste un peu. et... peut-être que j'aurai voulu que ce soit le cas. t'as disparu pendant quatre ans, evan... et le pire c'est qu'elle a raison sur toute la ligne. enfin. presque. t'étais plus que toutes ces nanas,  jude. tu souffles faiblement. t'as l'air con, toi, maintenant. j'suis revenu en haïti parce que j'me suis rendu compte que j'avais été con. et que tu m'manquais. t'arrives finalement à souffler. et c'est d'autant plus ridicule. et sans doute qu'il m'a fallut trois ans pour m'en rendre compte ou pour avoir les couilles de revenir, mais c'était trop tard,  d'toute manière. tu soupires doucement. tes doigts glissent une nouvelle fois dans tes cheveux. j'suis qu'un connard jude, j'le sais bien. et j'suis désolé. tu murmures presque. tu termines par prendre une petite inspiration. et j'suis content que félix ait un père pour l'élever. ça a été instinctif, comme déduction. t'as pas eu besoin de calculer bien longtemps. désolé d'pas avoir été la. et d'avoir été trop idiot pour m'en rendre compte. tu chuchotes. vraiment trop con. je ferais mieux de te laisser. et d'pas revenir dans ta vie. tu mérites une vie heureuse.

tu as redouté cette discussion. tu l'as redoutée depuis que t'as sonné et depuis que ton regard s'est posé sur judith. mais ça fait des années que tu t'y prépares, et tu sais qu'elle devait arriver un jour ou l'autre, quoiqu'il arrive, c'était obligatoire. tu retiens un léger soupir et tu retiens ton souffle aussi, incapable de savoir comment la jeune femme va réagir, ce qu'elle va faire ou dire. tu viens glisser tes doigts dans tes cheveux, un peu nerveusement, tu dois l'avouer. je t'ai attendu, evan.. pendant trois mois.. et après, il fallait que je rentre.. et au fond, tu sais très bien pourquoi. t'as pas totalement idiot, pas totalement con. ça reste ton second prénom qu'il porte, le gamin. et sans doute quelques-uns de tes traits aussi. tu te mords l'intérieur de la joue et retiens un soupir. quoi ?! tu hausses vaguement les épaules et enfonces tes mains au fond de tes poches, jouant nerveusement avec ton trousseau de clés. j'étais heureuse avec toi, evan.. même si j'avais envie de plus, oui. même si j'avais envie d'être ... d'être plus qu'une amie avec qui tu couchais.. et c'est quand t'es parti que tout s'est effondré. je t'aimais, evan.. tu restes silencieux, mais pas insensible. et t'hésites à peine avant de faire un pas pour la prendre dans tes bras. cesser les sanglots qui se sont emparés d'elle. j'étais pas celui qu'il te fallait judith. je... j't'ai fais du mal jude et même si c'était pas volontaire j... tu secoues la tête de gauche à droite, retenant un petit soupir alors que tu la serres doucement contre toi. je sais même pas pourquoi j'suis revenu ... tu pousses un faible soupir et viens essuyer les larmes qui coulent contre ses joues. j'suis désolé jude. tu souffles simplement, sans réellement savoir de quoi tu parles et de quoi tu t'excuses. tu fermes les yeux quelques secondes.

la situation t'échappe finalement et t'es complètement paumé, tu sais pas vraiment ce qu'il a pu se passer. sans doute que t'aurais dû rester loin, que t'aurais pas du revenir par ici. non. sans doute pas. t'es idiot, tellement idiot. évidemment qu'elle a fait sa vie, judith. elle mérite d'être heureuse, après tout. elle mérite une vie de famille, mariage comme elle le rêvait tant à l'époque ou vous vous êtes rencontrés. elle en parlait déjà, de la parfaite petite vie de famille. pas vraiment ton style à toi. tu retiens un soupir et secoues la tête, terminant par venir la prendre dans tes bras. t'en sais rien, evan.. et, ça n'avait aucune importance, à l'époque. tu la laisses s'éloigner de toi et tu soupires doucement, secouant la tête de gauche à droite, tes bras ballant le long de ton corps. tu devrais partir.. oublier mon adresse. oublier mon existence. ce serait bien mieux pour nous.. tu hoches doucement la tête, te mordant l'intérieur de la joue. ouai ... tu souffles simplement. tu te pinces les lèvres et fixes le sol quelques secondes, ne sachant trop quoi dire, en réalité. tu devrais partir. tu sais pas si t'en ai totalement capable. oscar est un bien meilleur père que je ne l'aurais été. tu ajoutes après quelques secondes. j'serais resté si j'avais su que j'allais le devenir. tu murmures. mais j't'en veux pas. je me doute pas que t'allais me l'annoncer. c'est d'ma faute, j'suis parti, après tout. tu glisses tes doigts dans tes cheveux. je ferais mieux d'y aller. tu souffles finalement, faisant un pas en arrière.