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contexte › island bay ressemble à n’importe quelle petite ville côtière de nouvelle-zélande, mais il n’en est rien. en bordure de wellington, à une trentaine de minutes en voiture, se trouve un parfait petit endroit où se mélangent étroites maisons en location et grandes villas de propriétaires fortunés. c’est un endroit où il fait bon vivre, du moins d’apparence, puisque comme on sait, l’herbe semble toujours plus verte de l’autre côté de la clôture. tous les habitants d'island bay se sentent ici comme à la maison, en quelque sorte. mais n’en est-il pas autrement de leurs voisins ?
mars 2024
11° - 22 ° // du soleil est à prévoir !
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le jardin d'eden est un café/pâtisserie qui commence à se faire un nom à island bay.
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 Deux mondes différents, mais les liens du sang [Marlon]

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MessageSujet: Deux mondes différents, mais les liens du sang [Marlon] (#)   Deux mondes différents, mais les liens du sang [Marlon] EmptySam 14 Avr - 17:24


Je viens de recevoir un coup de fil de mon frère. Enfin un coup de fil… plutôt un mail. Marlon est de ces hommes hypra occupés qui ne communiquent avec le monde que par l’intermédiaire de leur téléphone, de leurs écrans, et de claquements de doigts. Je ne dis pas que ça me surprend, moi aussi j’ai grandi dans ce milieu-là, mais j’ai fini par le renier pour un peu de sincérité, avec Shay. La femme m’ayant faite chavirer – jusque-là plutôt intéressée par la gente masculine, je m’en suis retrouvée raide dingue – m’a fait comprendre que tout ce qui comptait au final, c’était de vivre, pas d’amasser des millions en quête de pouvoir, qui ne faisait que nous isoler. Il y en a à qui ça convient, comme une vengeance personnelle ou un but précis dans la vie, mais pas moi.
Tout ça pour dire que si je ne le pratique plus, je m’en accommode. Pour que Marlon me demande de passer sans véritable but, c’est qu’il doit avoir quelque-chose à me demander. Mon frère est un homme pragmatique, qui sait quoi faire de son temps et comment s’y prend. Un maniaque du contrôle à qui rien n’échappe, jamais. Il est brillant, et machiavélique, tout ce qu’il lui faut pour réussir, et il sait de qui le tenir.

Je ne peux le faire attendre, d’autant plus que mes seuls plans pour la journée sont d’un ennui mortel. Mise à pied à la plupart du temps pour outrage à ma hiérarchie ou initiative jugée dangereuse et non justifiée, je me retrouve face à une quantité de temps libre totalement angoissante. Je ne supporte pas l’attente à ne rien faire, j’ai besoin de bouger, de m’exprimer, de me sentir productive. Sans doute les restes de mon éducation élitiste.
C’est moins d’une heure après que je sonne chez mon frère. Cette sublime villa toute en marbre et en matériaux nobles qui brille parmi les autres. Toujours plus grand, toujours plus gros, plus onéreux, mon frère et ses excès. Je l’aime comme ça. Sa mégalomanie me fascine même parfois. Déjà à 10 ans il savait parfaitement marchander son silence. Il m’en a coûté des services et des invitations gratuites ! Négociant aisément son silence sur ma sortie tardive la nuit avec des copains contre des places de concert, ma console, ou encore une présentation en bonne et due forme avec mes copines les plus canons.

C’est son personnel domestique qui m’ouvre. Lenny à bout de bras, endormi dans son cosi que je pose sur la table, ne se réveille pas. Marlon est sur la terrasse, attablé face à un verre de bourbon hors de prix et le journal du jour. Le New-York Times, qu’il fait livrer chaque matin depuis son arrivée. « Bonjour mon frère. » L’embrassant sur la tête, malgré son brushing parfaitement étudié. Je dois être la seule à pouvoir le toucher sans sa permission préalable. « Pour que tu penses à me mailer avant 14 h c’est qu’il doit se passer quelque-chose d’important… » Son sens de la fête est aussi ultra développé. « Laisse-moi deviner, t’as fait une grosse connerie et tu as besoin de mes compétences de juriste. Non, mieux. Tu t’es fait prendre par la presse à scandale et tu es sur le point de signer un gros contrat, il faut que j’intervienne pour leur foutre la trouille… » Je m’ennuie, il sent à quel point mon imagination reprend le dessus ? « Allez, dis-moi ! »
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MessageSujet: Re: Deux mondes différents, mais les liens du sang [Marlon] (#)   Deux mondes différents, mais les liens du sang [Marlon] EmptySam 14 Avr - 20:08


Cela faisait maintenant plusieurs années que je passais beaucoup de temps à faire des allers retours entre New-York, la ville où j’étais parvenu à construire de grandes choses, et Island Bay, où tu avais décidé de construire ta nouvelle vie, loin du cauchemar que nous avions vécu auprès de notre père tyrannique.
J’ai, moi aussi, pendant longtemps, eu cette envie de partir. Cependant, j’ai toujours senti ces lourdes responsabilités reposer sur mes épaules, et ce, depuis ma plus tendre enfance — depuis le suicide de notre mère.
C’est à partir de ce moment précis que j’ai passé l’intégralité de ma jeunesse à tenter en vain de me racheter après de Santo. Mais, je n’étais jamais assez bien pour lui, quoi que je fasse.
« Tu es mon fils, tu dois faire honneur à cette famille, ce sera à toi de reprendre tout ce que j’ai bâtis jusqu’à aujourd’hui, mais tu es faible et pitoyable. Je ne vois pas comment tu pourrais t’occuper de cette famille alors que la seule chose que tu saches faire c’est pleurer comme une fillette. »
J’avais 12 ans, mais je me souviendrais toujours de ces mots. C’est à partir de là que j’ai cessé d’être ce gamin froussard et pleurnichard. J’étais déterminé à travailler dur et bien, jusqu’à bâtir mon propre empire.

Aujourd’hui, je me retrouve avec une fiancée sur les bras qui ne m’aime pas et que je n’aime pas. Habitué, jusqu’à présent, à réserver les chambres d’hôtels les plus luxueuses d’Island Bay dans l’unique but de rejoindre la seule famille qui compte à mes yeux. J’étais maintenant certain de mon choix : Je vais m’installer ici et convaincre Jordan de me suivre.
Pour l’instant, ma fiancée était encore à New-York en train de régler quelques problèmes familiaux, pendant que moi, j’en profitais pour acheter la plus spacieuse des villa de South Bay. Évidemment quand on a de l’argent ; il est fait pour être dépensé.
Gardant mes habitudes d’enfant privilégié, j’avais fait en sorte que tout soit près pour mon arrivée, engageant autant de domestiques qu’il en était possible de le faire.

Je n’étais pas arrivé depuis très longtemps ; le voyage a été long, fatiguant, en plus des coups de fils que j’étais dans l’obligation de passer pour mon boulot.
Malgré tout ça, je restais toujours aussi soigné et propre sur moi : un brushing impeccable accompagné d’un costume trois pièces et d’un noeud papillon, sans laisser paraître une once de fatigue.

Mon téléphone portable toujours à la main, ce n’est qu’en quelques mouvements de pouce que je t’envoyais un mail.

« Lukas,
Si tu as un peu de temps libre, viens me rejoindre à la villa.
C’est important. Il faut que je te parle de quelque chose.
— Marlon. »


Au même moment, l’un de mes domestiques venait m’apporter, comme chaque jour, le New York Times.
— Merci, dis-je en me servant un verre de L’Islay d’Isabella, un des whisky les plus chers au Monde.
C’était l’heure d’une petite pause bien mérité sous un soleil de début d’après-midi, bien que… Je n’avais pas eu le temps d’attendre trop longtemps avant ton arrivée. Je me levais immédiatement en reposant mon verre et mon journal avant de reboutonner ma veste de costume.

— Bonjour mon frère.
Tu n’avais pas changé, toujours cette manie de toucher à mes cheveux, ce qui me faisait esquisser un léger sourire.
— Pour que tu penses à me mailer avant 14H c’est qu’il doit se passer quelque chose d’important… Laisse-moi deviner, t’as fait une grosse connerie et tu as besoin de mes compétences de juriste. Non, mieux. Tu t’es fait prendre par la presse à scandale et tu es sur le point de signer un gros contrat, il faut que j’intervienne pour leur foutre la trouille… Allez, dis-moi !

Sans pouvoir me retenir plus longtemps ; je riais aux éclats. C’est vrai que tu as toujours cette imagination débordante et qu’un rien peut te faire imaginer tout et n’importe quoi. Là, je reconnais bien ma grande sœur, et ça fait me fait un bien fou de revenir ici.
— Allez, je ne vais pas te faire attendre plus longtemps : J’ai décidé d’emménager ici, pour de bon. Je commence à en avoir marre de la vie New-Yorkaise, du gratin de l’Upper East Side. J’ai déjà tout ce que je veux là-bas. Même une fausse fiancée. Maintenant, j’ai besoin de changement, de retrouver un peu ma grand sœur et mon neveu.

Il est vrai que j’ai toujours beaucoup aimé cet endroit que je trouvais beaucoup plus paisible que New-York et ses pressions sociales quasiment invivables auxquelles je m’étais pourtant habitué tant bien que mal. Je restais pensif quelques instants avant de reprendre mon petit discours :

— En fait, je n’ai pas encore convaincu Jordan de venir vivre ici, mais c’est ma fiancée, tout du moins sur les papiers, alors si on doit poursuivre cette mascarade elle va bien être obligée de me suivre.

Jordan et moi étions fiancés, mais cela ne voulait pas dire que nous étions proches l’un de l’autre. En réalité, nous vivions nos vies chacun de notre côté dans une partie de notre villa à Manhattan. Notre relation en public n’était que de la pure fiction dans lesquels nous étions les acteurs principaux. Je ne pouvais m’empêcher de soupirer lourdement lorsque je pensais à tout cela mais je m'efforçais à garder la tête haute ; nous allions bien finir par trouver une solution pour sortir de ce mensonge.

— D’ailleurs, je parle mais je ne t’ai pas proposé : tu veux quelque chose à boire ? Ou à manger bien sûr, tu peux avoir tout ce que tu désires.
Le sourire qui avait fait place en premier lieu sur mon visage s’imposait une nouvelle fois sur mes lèvres.
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MessageSujet: Re: Deux mondes différents, mais les liens du sang [Marlon] (#)   Deux mondes différents, mais les liens du sang [Marlon] EmptySam 14 Avr - 21:43


Marlon tient son prénom de Marlon Brando. Un homme ayant longtemps fait fantasmer les femmes de sa génération et je dois dire qu’il en est de même pour mon petit frère. Ma mère y tenait. Je me souviens encore des discussions de mes parents à propos de son prénom. Ma mère était fascinée par cet acteur, et elle tenait à ce que son fils porte un prénom significatif, un prénom lui conférant de la force. Dieu merci, on lui a épargné les synonymes de puissants et de forts dans toutes les langues… Marlon, il le porte plutôt bien, vu l’homme à femmes qu’il est devenu.
Mais une chose est inévitable chez mon frère, c’est sa fantaisie et sa folie des grandeurs, parfois aussi son goût du scandale. Il m’est parfois arrivé de prendre ses erreurs sur moi face à notre père, de peur qu’il ne l’éloigne encore un peu plus de moi durant les vacances scolaires ou l’envoi dans un pensionnat encore un peu plus sembable à une prison. Ses études en Suisse par exemple, depuis l’âge de 7 ans, ne visaient qu’à l’éloigner de nous, de lui, du souvenir de maman. Mais concrètement, il y était pour quoi lui ?
Sa classe, il ne l’a jamais reniée. Contrairement à moi qui passe le plus clair de mon temps en jeans troués et t-shirts de ces groupes de rock que j’écoutais en boucle et que j’écoute toujours, sur vinyles, ma collection est mon enfant, littéralement. J’y fais attention comme à la prunelle de mes yeux et Parker a même libéré une pièce au sous-sol uniquement pour que je puisse les y ranger.

— Allez, je ne vais pas te faire attendre plus longtemps : J’ai décidé d’emménager ici, pour de bon. Je commence à en avoir marre de la vie New-Yorkaise, du gratin de l’Upper East Side. J’ai déjà tout ce que je veux là-bas. Même une fausse fiancée. Maintenant, j’ai besoin de changement, de retrouver un peu ma grand sœur et mon neveu.

- « Toi,tu veux quitter l’Uper East Side ? Et ton empire, tu vas le diriger d’ici ? Les pieds dans l’eau, vue sur la mer ? Tu vas t’ennuyer mon frère… »

Mais l’attention me touche et je passe mes bras autour de lui, tandis qu’il est dos à moi, je suis plutôt tactile contrairement à lui, mais je ne lui ai jamais laissé le choix d’accepter ou non mes câlins, il les prend, point barre. Je suis sans doute plus brute de décoffrage que lui, et je ne sais pas si c’est un bien.

- « Mais je suis contente que tu restes. J’ai besoin de toi. »

Ma façon de m’épancher sur mes sentiments aussi, je l’ai appris au contact de Shay, et à présent de Parker. Même si on a dû faire un gros travail sur nous, toutes les deux. Mais je n’ai pas besoin de l’entendre de la bouche de Marlon, je le lis dans ses gestes et ses attentions. On ne peut pas demander à quelqu’un qui ne l’a jamais connu de le reproduire. Et je respecte sa pudeur, autant que possible.

— En fait, je n’ai pas encore convaincu Jordan de venir vivre ici, mais c’est ma fiancée, tout du moins sur les papiers, alors si on doit poursuivre cette mascarade elle va bien être obligée de me suivre.
- « Enfin ce genre de décisions on les prend à deux normalement. Comme un couple, mon frère. »

Il garde en lui ses gênes de mâle dominant et d’italien, nos origines. Il décide et on exécute, ça a toujours été comme ça pour mon père et son pouvoir, alors pourquoi pas pour lui ? Je n’ai toujours été qu’une fille, brillante certes, mais jamais au grand jamais il n’est venu à l’esprit de mon père de me confier la fortune familiale une fois adulte. Même s’il a l’air de détester mon frère, il n’a eu d’autre choix moral selon lui, que de le coucher sur son testament.

— D’ailleurs, je parle mais je ne t’ai pas proposé : tu veux quelque chose à boire ? Ou à manger bien sûr, tu peux avoir tout ce que tu désires.
- « Je veux bien, j’ai faim. Une pizza ? »

Mon appétit a toujours été démesuré, il suffit de demander à ma femme, j’ai faim, tout le temps, et je prouve une passion sans démesure à la pizza, de quoi en faire halluciner quelques-uns ! Je dois dès à présent mon frère dégainer son portable pour appeler un chef pizzaïolo, mais je le stoppe d’un geste délicat.

- « Marlon, une pizza surgelée ça ira très bien. Tranquille, simple… »

Mais simple, il n’a jamais su faire. Et puis Lenny s’agite dans son cosi, il est réveillé, déjà ? Serait-il possible qu’il ait prit ma tendance à ne dormir que par micro siestes ?!
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MessageSujet: Re: Deux mondes différents, mais les liens du sang [Marlon] (#)   Deux mondes différents, mais les liens du sang [Marlon] EmptyLun 16 Avr - 6:51


Avec le temps, j’avais réussi à parfaitement m’approprier ce personnage prétentieux, légèrement macho et surtout, maniaque du contrôle, qui faisait désormais partie intégrante de ma personnalité, ou devrais-je dire : en partie de ma carapace.
Pourtant, malgré ces airs de mauvais garçon et ce manque de considération envers les femmes, je parvenais toujours à en faire tomber quelques unes sous mon charme. Peut-être dans l’unique but de gonfler leur propre fierté ou par simple goût du défi ; s’approprier le cœur dur du fils Antonelli.
À vrai dire, je n’en ai pas la moindre idée, cependant, tout ce que je savais c’est que je n’avais pas qu’un seul atout dans ma manche. Étant le fils de Santo Antonelli lui-même, je n’avais aucun mal à manier les mots à ma guise, des plus doux aux plus rudes. Une vie remplie de mensonges, de manipulations et de faux-semblants : Voilà ce qu’à été mon existence jusqu’à présent, une existence entre le business et mon père. Les seuls moments de répit que je pouvais avoir, c’était auprès de Lukas, la seule personne qui me connaît réellement, qui connaît le véritable Marlon Antonelli.

« Toi, tu veux quitter l’Upper East Side ? Et ton empire, tu vas le diriger d’ici ? Les pieds dans l’eau, vue sur la mer ? Tu vas t’ennuyer mon frère… »
Je restais là, d’un air dubitatif quant à tes mots. Mais tes bras qui s’agrippaient à moi me sortirent immédiatement de cet état second où j'imaginais ma future vie sur Island Bay.
« Mais je suis contente que tu restes. J’ai besoin de toi. »
C’est tout ce qui compte alors. Lenny et toi, ma seule authentique famille. Sans dire un mot, j’acceptais sans broncher ce câlin ainsi que ta gentillesse bien à toi.
Il est vrai qu’en règle générale je suis plutôt doué et assez malin avec les mots, mais à contrario, lorsqu’il s’agit de sentiments réels, je subis une sorte de blocage qui m’empêche de divaguer trop longtemps là-dessus et ainsi m’empêchant d’exposer oralement mon ressenti. Je me contentais alors de sourire tendrement à tes paroles.

— C’est Island Bay qui m’intéresse dorénavant. Je n’ai pas besoin d’être à New-York pour continuer de faire grandir mon empire. J’ai assez d’argent pour engager tous les employés du Monde. Et puis, être auprès de toi et de Lenny c’est mon devoir.
Par contre, laisse-moi te préciser une chose, sœurette : Ce n’est pas parce que je décide de diriger mon empire les pieds dans l’eau que je vais subitement me mettre à porter des t-shirt Nirvana, AC/DC et j’en passe.


Ça, c’était un de mes péchés mignon : te taquiner. J’adorais ça, et je ne pouvais pas m’empêcher de rire à chaque fois que j’arrivais à t’en placer une. D’aussi loin que je me souvienne, j’appelais déjà ça des « vieux disques rouillés » alors que je n’étais encore qu’un enfant. Mais un frère, c’est fait pour ça.

« Je veux bien, j’ai faim. Une pizza ? Marlon, une pizza surgelée ça ira très bien. Tranquille, simple… »

Je savais pertinemment pourquoi tu t’efforçais à me préciser de faire dans la simplicité. Cependant, c’était quelque chose de quasiment impossible pour moi. Premièrement parce que je ne me détachais pas de ma vie luxueuse et deuxièmement, parce que dans le Monde où je vivais jusqu’à présent, je n’ai jamais entendu quelqu’un d’autre que toi prononcer le mot « surgelé » en désignant un repas.

— Désolé sœurette mais, il n’y a pas de surgelés chez moi. En revanche, je vais simplement demander à Jerry de t’en préparer une. Et, non, ce n’est pas un chef italien renommé, ce n’est qu’un de mes employés. Je vais lui demander de faire au plus vite.

Sans plus attendre, j’allais informer courtoisement Jerry de ma demande avant qu’il ne se mette immédiatement aux fourneaux.
En revenant, l'agitation de Lenny m’interpella aussitôt. Je m’approchais de lui tout sourire pour attraper sa petite main.
« Alors mon grand, t’as hérité du sommeil de ta mère ? »
C’est vrai qu’à l’époque où nous étions des enfants, les rares fois où je parvenais à rester plus d’une semaine dans notre suite d’hôtel, il n’y avait pas une nuit où je ne t’entendais pas te relever peinant à faire des nuits complètes.

— À ce rythme là, il va tout de suite falloir lui préparer des jeans troués à la Lukas.

Même si je te taquinais autant que je le pouvais, ça restait toujours de la manière la plus douce et gentille qu’il m’était possible de le faire. Au fond de moi, j’ai une grande admiration pour ma grande sœur et la femme qu’elle a réussi à devenir en dépit des bâtons que notre père a tenté de lui mettre dans les roues. Objectivement, à mes yeux : C’est une personne exceptionnelle avec un grand cœur.
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MessageSujet: Re: Deux mondes différents, mais les liens du sang [Marlon] (#)   Deux mondes différents, mais les liens du sang [Marlon] EmptyMar 17 Avr - 12:11


Je dois avouer que l’idée même que mon frère ne tienne plus son QG à New-York me fait bizarre. Bien sûr, il gardera tous les biens qu’il possède là-bas, mais ça n’est pas pareil. Pour moi, Marlon fait partie des murs de NY. La grande pomme serait quoi sans lui ? Il tirera bientôt toutes les ficelles de la ville comme l’a toujours fait mon père. L’argent mène le monde, mais il mène surtout la ville.
Je n’ai pas voulu de cette vie, j’ai choisi l’amour. Sans être vraiment sûre de choisir en fait, mais je n’ai pas pu me résoudre à accommoder et mon histoire d’amour avec une femme, rien que ça était déjà un affront, et mes envies de justice. Devenir avocate était pourtant une certitude. Diplômée d’Harvard avec les honneurs… J’aurais simplement dû intégrer la boite de mon père et travailler main dans la main, en famille, sous ses ordres. Devenir un requin, un ténor du barreau. Mais… J’ai choisi la police. Depuis je traine un cuir râpé, des jeans en mauvais état et des baskets qui ont fait la guerre, mais je suis heureuse.

— C’est Island Bay qui m’intéresse dorénavant. Je n’ai pas besoin d’être à New-York pour continuer de faire grandir mon empire. J’ai assez d’argent pour engager tous les employés du Monde. Et puis, être auprès de toi et de Lenny c’est mon devoir.
Par contre, laisse-moi te préciser une chose, sœurette : Ce n’est pas parce que je décide de diriger mon empire les pieds dans l’eau que je vais subitement me mettre à porter des t-shirt Nirvana, AC/DC et j’en passe.

- « Hey ! T’as quoi contre mes t-shirts ? C’est un complot avec Parker ou quoi ? »

M’offusquais-je faussement. J’ai toujours eu un style un peu rock quand mon emploi du temps de lycéenne me le permettait. Quoi que je ne me suis jamais gênée pour transgresser les règles. Ce look ado est sans doute une facette de mon syndrome de Peter Pan. Marlon a toujours eu le goût des belles fringues, du sur mesure, de la classe, tout simplement. Même tout petit. A croire que j’ai zappé le gène.
Il me propose de manger un bout, ce à quoi je ne peux jamais dire non. La nourriture est une forme d’obsession. Même au commissariat, quand vient l’heure du déjeuner, on me demande toujours de passer commande en premier parce qu’on sait que ce sera LE moment de ma journée.

— Désolé sœurette mais, il n’y a pas de surgelés chez moi. En revanche, je vais simplement demander à Jerry de t’en préparer une. Et, non, ce n’est pas un chef italien renommé, ce n’est qu’un de mes employés. Je vais lui demander de faire au plus vite.
- « Et tu en exploites combien des comme ça ? »

Ça fait tellement longtemps que j’ai quitté ce monde que je me rends compte que tout ça n’est qu’une facette de sa vie. Le monde à son service, c’était la normalité quand nous étions gamins, dans notre penthouse hors de prix et au plus haut d’une tour de Manhattan. On ne se rendait même pas compte de la chance qu’on avait, c’était le cas pour tous les gamins de l’école que nous fréquentions, alors à quoi bon se poser la question ?
Je le regarde observer son filleul, même s’en approcher. Les enfants ne sont pas forcément sa tasse de thé et on peut le comprendre. Ce monde-là ne prépare pas à devenir parent, bien au contraire ! Regardez notre père, même 31 ans après il ne sait pas comment s’y prendre.

« Alors mon grand, t’as hérité du sommeil de ta mère ? »
- « Non, il fait ses dents. Prend-le si tu veux. »
— À ce rythme là, il va tout de suite falloir lui préparer des jeans troués à la Lukas.
- « Lâche mes fringues Marlon. Et qu’il ne te prenne pas l’idée de lui mettre un costar quand j’ai le dos tourné. C’est ton filleul, je te le confie, mais je te fais confiance. »

Je ris, parce que la situation m’amuse beaucoup au final. Je me rends compte que si les hommes en costar font fantasmer beaucoup de monde, ça n’est pour autant pas du tout mon cas, en tout cas plus. Je crois que j’ai fini par assimiler le mensonge et les coups en douce à cet accoutrement. Je ne suis pas dupe sur les manières de mon frère, mais il est assez grand pour savoir comment il veut s’en sortir dans la vie, alors je ne lui dis rien, jamais. S’il me demande conseil, je lui réponds. Mais je ne réfrène pas cette envie de bouffer le monde pour se venger, elle est légitime.

- « T’es sur quoi en ce moment ? Une boite de nuit à Ibiza à racheter pour trois fois rien, un plan machiavélique pour faire tomber papa de son pied d’estal ? Ou un bar, tient, un bar ! Rachètes-en un bien branché qu’on puisse venir se mettre minable à l’œil ! »

Les gosses de riches et leur tolérance à l’alcool, toute une histoire… Marlon a goûté son premier scotch hors de prix à 11 ans. Dans le dos de notre père, peut-être, mais l’alcool est un puissant lubrifiant social…

- « Quoi que maintenant, ce genre de trucs, tu dois en parler avec Jordan, non ?... »
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MessageSujet: Re: Deux mondes différents, mais les liens du sang [Marlon] (#)   Deux mondes différents, mais les liens du sang [Marlon] EmptySam 21 Avr - 1:16

Penché au-dessus du cosy où Lenny sommeillait difficilement, je vagabondait brièvement dans mes pensées. On ne pouvait pas dire que j’étais très fan des enfants et, tandis que ton fils faisait à lui seul exception à la règle, je n’avais aucune envie d'être père, tout du moins pour l’instant.
Selon moi, je ne suis tout simplement pas fait pour ça ; être père. Au vu de l’éducation inexistante de Santo, je ne voyais pas quel exemple je pourrais donner à mon propre enfant, si tant est qu'il soit là un jour.
« Et qu’il ne te prenne pas l’idée de lui mettre un costard quand j’ai le dos tourné. »
C’est bien toi ça, avoir en horreur les costumes trop bien taillés qui coûtent le prix d’un loyer. Ton changement de vie depuis ton départ de Manhattan, que ce soit pour ton style vestimentaire, ton métier ou tes relations sentimentales. Mais au fond, peu importe, cette vie là n’est pas le rêve de tout le monde, et ça l’est parfois encore moins lorsque tu te retrouves en plein dedans. Et je le comprenais parfaitement, comme on dit, les goûts ne se discutent pas ; j’ai une tendance à préférer les brunes et c’est la dernière chose que l’on pouvait me reprocher, encore moins par les filles concernées.

— C’est promis, même si je pense que ça lui irait très bien.

Jerry venait finalement nous rejoindre sur la terrasse, un plateau à la main. Il posait délicatement une assiette en grès noir sur la table ainsi que des couverts en argents, un verre d’eau et une serviette. « Voici votre pizza, madame. Je vous souhaite un bon appétit. » Exprima-t-il avant de se retirer.
Alors que nous poursuivions notre conversation, je m'asseyais sur la chaise d’à côté, déboutonnant comme à mon habitude la veste de mon costume avant de me resservir un verre de scotch ; on pourrait appeler ça un tic d’enfant privilégié, ou une mauvaise habitude selon l’envie.

— Bon appétit. J’espère que c’est bon, sinon je vais être dans l’obligation de virer un de mes employés le premier jour, ça serait pas de chance.
Dis-je ironiquement. Bien que, même si le ton que j’employais était relativement enjoué, me connaissant, on savait tous les deux que j’en étais totalement capable.

« T’es sur quoi en ce moment ? Une boite de nuit à Ibiza à racheter pour trois fois rien, un plan machiavélique pour faire tomber papa de son piédestal ? Ou un bar, tient, un bar ! Rachètes-en un bien branché qu’on puisse venir se mettre minable à l’œil !
Quoi que maintenant, ce genre de trucs, tu dois en parler avec Jordan, non…? »


Mon verre à la main, je prenais le temps d’apprécier une nouvelle gorgée de ma boisson avant d'entamer toutes réponses.
C’est pas faux, je suis fiancé à Jordan, on peut se poser un tas de questions sur une relation aussi énigmatique vue de l’extérieur, tout comme de l’intérieur. À vrai dire, je ne savais pas moi-même comment définir cette relation. Nous sommes certes fiancés mais, malgré quelques points communs évidents, nous avons passés des mois sans savoir communiquer l’un avec l’autre et surtout sans se comprendre mutuellement. Et, j’avoue, que j’y suis pour beaucoup, car en dépit de mon statut de ‘fiancé’ qui a été forcé par nos pères respectifs, mon manque de confiance envers les gens me rendait très loin d’être facile à vivre ; pour me cerner, il fallait savoir lire entre les lignes, déchiffrer mon indéchiffrable comportement, mais surtout, il fallait savoir traduire ce que j’exprimais perpétuellement derrière ces mots trop durs et trop froids.

— Un bar pour boire jusqu’à plus soif avec ma sœur… C’est une bonne idée, ça. Et sincèrement, quoi de mieux qu’un bar pour commencer à bâtir par ici ? Je pense qu’il y a moyen de faire de belles choses. Surtout, c'est beaucoup moins bateau qu’un simple bouquet de fleurs ou qu’un bijou.
Je peux lui en parler, mais avant tout, ça reste mes affaires. Je n'attends pas son approbation, si c’était ta question. On est peut-être fiancés mais chacun gère son business de son côté. Enfin, tu vois.


Les sourcils froncés, je terminais mon explication tout en marquant quelques temps de pauses afin de terminer mon verre si fraîchement servi.
J’attendais une demie seconde silencieux face à mon verre vide avant de reprendre de façon plus légère :

— Et puis, tu sais comme moi que je n’écoute que mon instinct. Bon, parfois j’écoute aussi les précieux conseils de ma sœur, mais c’est différent.

J’avais pris pour habitude d’être continuellement sérieux et indifférent, néanmoins, avec toi je surmontais facilement cette attitude, ce qui me permettait de jouer sur le ton de l’humour et de la bonne humeur.

— Mais toi alors, tout va pour le mieux en ce moment j’espère ?
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MessageSujet: Re: Deux mondes différents, mais les liens du sang [Marlon] (#)   Deux mondes différents, mais les liens du sang [Marlon] EmptyLun 23 Avr - 22:46


« Voici votre pizza, madame. Je vous souhaite un bon appétit. » A nous engager dans la conversation, j’en aurais presque oublié ma faim. J’ai bien dis presque. Tout va très vite chez mon petit frère, à partir du moment où il le demande, c’est dans la minute et pas autrement. « Merci beaucoup Jerry. » Je le laisse repartir et déjà l’odeur de ma pizza me rend dingue. Je n’ai jamais su expliquer ce penchant très caractéristique pour la nourriture. Pourtant je n’ai jamais manqué de rien petite, ni même eu quelconque problème de nutrition, c’est ce qu’on doit appeler une passion. — Bon appétit. J’espère que c’est bon, sinon je vais être dans l’obligation de virer un de mes employés le premier jour, ça serait pas de chance. « Tu vires personnes, ces gens ont besoin de bosser. » Je comprends ça maintenant que je suis moi-même de la classe ouvrière. Enfin flic, c’est à peu près pareil pour tout avouer. Des horaires de dingues, un métier qui abime et un salaire minable. Mais j’y ai trouvé mon compte, dans cette quête de justice.
Je goûte une première part, et déjà, l’extase. « Mmm… C’est une promotion que tu peux lui filer mon frère ! » Lui coupant une part pour qu’il se serve à sa guise, même si Marlon est plutôt liquide que solide.

J’en viens à parler affaires, parce que je sais qu’il est toujours, mais toujours sur un bon plan. Marlon n’a pas d’arrêt, même quand il dort il ne décroche jamais totalement. C’est un accro au boulot et aux jolies filles. Au scotch aussi, mais ça, c’est depuis qu’il est entré dans l’adolescence et tend plutôt à être un trait de caractère familial qu’autre chose. J’admire son esprit d’entrepreneur, sa capacité à flairer la bonne affaire, à voir le potentiel dans chaque chose, c’est même parfois super déroutant. Il peut trouver l’idée pour faire revivre un endroit hanté, je vous jure !

— Un bar pour boire jusqu’à plus soif avec ma sœur… C’est une bonne idée, ça. Et sincèrement, quoi de mieux qu’un bar pour commencer à bâtir par ici ? Je pense qu’il y a moyen de faire de belles choses. Surtout, c'est beaucoup moins bateau qu’un simple bouquet de fleurs ou qu’un bijou.
Je peux lui en parler, mais avant tout, ça reste mes affaires. Je n'attends pas son approbation, si c’était ta question. On est peut-être fiancés mais chacun gère son business de son côté. Enfin, tu vois.

- « Oui, je vois. Mais tu vas lier ta vie à la sienne Marlon, pourquoi tu fais ça si ça te rend pas heureux ? »

Posant ma main sur la sienne. Je cherche à comprendre comment un jeune homme aussi libre et indépendant que lui, capable de tout entreprendre, se laisserait soudain dire quelle fille il se doit d’épouser et surtout le faire ! Ce n’est pas son genre, mais il y a bien une raison à tout ça, Marlon ne fait jamais rien d’inconsidéré.

— Et puis, tu sais comme moi que je n’écoute que mon instinct. Bon, parfois j’écoute aussi les précieux conseils de ma sœur, mais c’est différent.
- « Je dis simplement que tu as passé ta vie à dire à papa d’aller se faire foutre, pourquoi pas cette fois ? Jordan est géniale, mais c’est un mariage arrangé Marlon, vous méritez mieux que ça elle et toi. A moins que vous ne soyez en train de… »

De s’apprécier tous les deux. Je sais que mon frère est un petit con aux allures de mec arrogant et sans scrupules mais c’est juste l’image qu’il aime donner, une fois la surface un peu creusée, on se rend compte que c’est bien plus que ça, que ce n’est qu’une façade, une façon de se donner un genre pour se protéger. Brillant, il l’est, mais sans cœur, c’est faux.

— Mais toi alors, tout va pour le mieux en ce moment j’espère ?

- « On se retrouve avec Parker, petit à petit. Mais comme tu le vois, je suis toujours mise à pied… Je sais pas ce qu’il a en ce moment mon boss, mais il passe son temps à me pister ! »

La vérité, c’est que j’ai encore une fois tapé sur un suspect en salle d’interrogatoire, que je n’aurais pas dû, et que ce n’est pas la première fois, alors encore une fois, j’en ai pris pour mon grade.

- « Je suis en train de réfléchir à voir les choses autrement. Changer d’horizon... »
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