comme avant ? (alma)

❝ comme avant ? ❞
alma & billie

Revoir Alma m'avait fait un bien fou, sans savoir réellement pourquoi. Car après tout, il ne s'agit que d'une personne que je n'ai pas vue depuis longtemps, mon premier amour certes, mais les années nous ont éloignées et je suis surprise d'avoir toujours un bon feeling avec elle. Il faut croire que certaines phrases sont vraies, on n'oublie jamais vraiment son premier amour. D'ailleurs, c'est peut-être pour cela que je suis un peu paniquée à l'idée de la revoir. La croiser au café, par un pur hasard est une chose, mais organiser une soirée avec elle en est une autre. En effet, après notre rapide rencontre, nous avons échangé par message et nous avons parlé de nous revoir. Vivant seule, je lui ai proposé de venir passer une soirée chez moi, avant de lui dire que l'on pouvait aussi se voir à l'extérieur, ne voulant pas lui faire peur en nous retrouvant directement seule. Ezekiel ? Pour le moment, il est très loin dans mes pensées et je pense que je n'ai jamais été mieux que ces dernières semaines. Nous nous voilons la face, c'est certain, mais me savoir avec quelqu'un m'apporte une sensation étrange, je me sens comme en sécurité et c'est bien pour cette raison que je reste avec lui. Cependant, avoir revu Alma, ça m'ouvre des portes, ou du moins, c'est l'impression que cela me donne. J'ai envie de la revoir, même si je sais bien qu'elle a quelqu'un. Le tout sans en parler à mon petit-ami, j'ai besoin de ce petit jardin secret et puis, nous ne sommes clairement plus à ça près. Le jour J est enfin arrivé et me préparer s’avère beaucoup plus compliqué que prévu. Après mon entraînement, je suis directement rentrée et je me suis douchée. Je suis ensuite restée debout devant mon armoire, incapable de trouver quoi mettre. Je sais bien que ça ne changera pas grand-chose et qu’il est inutile pour moi de me prendre la tête là-dessus, mais c’est plus fort que moi : j’ai envie de me mettre en valeur et indirectement de rappeler à la jeune femme ce qu’il y avait entre nous à l’époque du lycée. Mon choix se porte finalement sur une jupe noire et un haut à dentelles, de la même couleur. C’est élégant, sans en faire trop. Je retourne ensuite dans la pièce principale de mon appartement et je passe un coup de téléphone, pour commander ce que l’on mangera ce soir. Je sais cuisiner et ce n’est pas ce qui me dérange le plus à faire, mais je n’ai pas envie de devoir passer la moitié de mon temps dans la cuisine, alors j’ai demandé à la jeune femme si cela la dérangeait si je commandais. Heureusement pour moi, elle a dit non, sinon j’aurais dû m’activer aux fourneaux. L’heure du rendez-vous est arrivée et la sonnerie de mon appartement se fait entendre. Je me presse vers la porte et ouvre, un large sourire sur les lèvres. « Bonsoir. » Je n’ai vraiment pas l’impression d’avoir vécu loin d’elle pendant des années. « Entre, je t’en prie. Fais comme chez toi. » Je laisse Alma passer et referme la porte derrière elle.

@alma peyramaure

❝ comme avant ? ❞
alma & billie

« Ça fait plaisir de te revoir. » Un large sourire s’installe sur mes lèvres lorsque j’entends les paroles de la jeune femme. Le plaisir est partagé, sans aucun doute. « Moi aussi. Le destin nous réserve pleins de surprises. Il faut savoir les saisir pour en profiter un peu plus longtemps. » J’ai la tête sous l’eau depuis quelques temps, j’enchaîne les conneries et avoir croisé Alma au café m’a redonné le sourire, l’envie de faire changer les choses et de reprendre mon destin entre mes mains. « Je vais quand même me garder une petite gêne, chez moi ce n'est pas rare que je me promène nue ! » Cette phrase, je ne l’attendais pas et par conséquent, je reste bloquée le temps de plusieurs secondes, bloquée sur l’aisance avec laquelle elle a dit cette phrase. Pour être honnête, si j’écoutais certaines de mes pensées, j’insisterais sur le fait qu’elle fasse comme chez elle, après tout, dans mes souvenirs, il était loin d’être désagréable de la regarder. Mais ma raison fait que je me contente seulement de sourire, gardant mes pensées pour moi-même. « Merci de me recevoir chez toi. On sera sûrement plus à l'aise et moins coincées qu'au restaurant... » « Pas de soucis. C’est la moindre des choses et puis, ce n’est pas grand-chose. » J'ai l'habitude de recevoir du monde chez moi, ma famille ou alors mes coéquipières et leurs ami(e)s. Alors accueillir Alma est naturelle et ce sera certainement plus tranquille ici pour rattraper le temps perdu. « En tout cas, tu es très jolie. Ce n'est pas quelque chose qui a changé avec les années. » Je souris, d'abord naturellement, puis d'une manière plus gênée, réalisant que j'ai peut-être été un peu trop loin. Faire un compliment est une chose, mais le rapporté à notre passé en est une autre. Alors rapidement, en espérant que cela permette de passer au-dessus de ce petit moment d'égarement, j'enchaîne. « Tu veux boire quelque chose je suppose. Je ne suis pas forcément la plus forte pour les cocktails, mais je pense que j'ai suffisamment pour qu'on ne finisse pas déshydratées. » Après tout, nous n'allons pas rester dans l'entrée, debout, pendant une éternité. « J'ai de tout, alcool, non alcool, chaud, froid. Comme tu veux. Dis-moi et je te sers. » J'ai l'impression d'être revenue à l'adolescence, lorsqu'on se parlait pour la première fois. Je panique, je parle beaucoup et je vais vite. « Viens. » Dis-je alors que je m'avance dans mon appartement, prenant la direction de la cuisine, qui donne un accès direct sur le salon et l'espace repas.

❝ comme avant ? ❞
alma & billie

« Non, mais quand même. C'est apprécié. » J'ai l'impression d'une distance entre nous, à cause des années certainement, et ça me fait bizarre, il y a bien trop de politesse entre nous, mais peut-être qu'au fil de la soirée les choses changeront, je l'espère. « Je sais qu'une certaine forme d'éthique veut qu'on accepte le compliment sans en envoyer un en retour, mais tu sais que je n'ai jamais été très conventionnelle... Merci, je ne peux que te le retourner. Tu étais déjà très belle à l'époque, ça m'aurait surprise que ce ne soit plus le cas en grandissant. » Dit-elle en réponse à mon compliment. Une couleur rouge prend alors naturellement place sur mes joues. C'est toujours plaisant de recevoir des compliments, mais venant d'Alma, le plaisir est décuplé. Je pince discrètement ma lèvre entre mes dents et je tourne les talons, proposant indirectement à la jeune femme de me suivre jusqu'à la cuisine. « Tu as vraiment du goût. L'appartement est super et bien décorée. » « Merci, c'est gentil. Une multitude de petits ajouts au fil des années et le tour est joué. » La décoration, j'aime ça. Ce n'est pas grand-chose, mais c'est toujours agréable et voir que cela plaît à quelqu'un d'autre que moi, c'est d'autant plus gratifiant. Arrivée face au réfrigérateur, j'expose à Alma toutes les solutions qui s'offrent à elle. La brune ne me répond pas, alors je réitère ma demande. Cependant elle semble loin, loin dans ses pensées et cela me fait sourire. Je ne sais pas ce qui lui traverse l'esprit, mais cela me paraît très intéressant. Je passe alors à l'offensive et passe ma main devant ses yeux pour attirer de nouveau son attention. « Hum. Désolée... je prendrai la même chose que toi... ne te casse pas la tête. » Je fronce les sourcils, intriguée par ce qu'elle avait en tête. « Je ne fais pas à manger ce soir, alors la moindre des choses est de te faire un cocktail. On devrait pouvoir éviter l'empoisonnement. » J'ai dit que je n'étais pas très douée pour les cocktails, mais pour les basiques, je peux m'en sortir, alors nous allons partir là-dessus, ce sera beaucoup plus agréable qu'un simple verre d'alcool ou qu'une bière. « Pendant que je prépare, commence à me raconter ce qui est arrivé à la Alma que je connaissais. Ce que tu as fait après le lycée, où tu as été, comment tu as rencontré ton.. petit-ami. Je veux tout savoir. » Je suis curieuse, j'ai envie de rattraper tout ce que nous avons raté. Mais je sais bien que cela n'est pas sans conséquences. En effet, je lui demande cela et je prends donc le risque qu'elle me demande la même chose en retour. Malheureusement, ma vie depuis Auckland semble beaucoup moins rose que la sienne et je n'ai pas envie qu'elle me plaigne ou quoique ce soit du genre. Je lui souris, essayant ainsi de dissiper les histoires que je devrais lui dire après et je sors des placards ce dont j'ai besoin. Nous allons partir sur des mojitos, en espérant que c'est quelque chose qu'elle aime.

❝ comme avant ? ❞
alma & billie

« Je me souviens qu'à l'époque, ce n'était pas super les petits mélanges que tu nous faisais avec les restes de tes parents. » Je fronce légèrement les sourcils et fait mine d’être énervée, comme si j’étais prête à l’étrangler pour ses propos, mais je me rétracte bien vite et rigole à sa remarque. « À l’époque, j’essayais de t’impressionner ! Heureusement pour moi, tu ne t’es pas basée sur mes cocktails. Mais sache qu’avec les années, je me suis un peu améliorée. » On ne peut pas dire que je suis devenue maîtresse dans le domaine, mais disons que j’évite les empoisonnements et c’est bien cela le plus important. Alors que je sors tout ce dont j’aurais besoin pour réaliser nos boissons, je questionne la jeune femme sur ce qui s’est passé dans sa vie depuis que nous nous sommes séparées. Notre rencontre au café était brève et je n’ai appris que de rapides choses sur elle, alors qu’ici, nous avons le temps de parler des détails. « Ça c'est une excellente question. Par où commencer ? » Je souris à la brune, attendant qu’elle se lance. En même temps, je pose les deux verres face à moi et m’attarde sur les feuilles de menthe. « Eh bien, quelques mois après qu'on ait vraiment arrêté de se parler, ce que je trouvais très dommage à l'époque... et encore aujourd'hui... » Je grimace légèrement. Décidé de mettre fin à notre relation n’a pas été la décision la plus facile de ma vie, mais je ne pouvais pas lui imposer une relation alors que je partais à plusieurs milliers de kilomètres. Elle avait le droit d’être heureuse, même si cela devait dire sans moi. « J'ai accepté un poste d'aide-psychologue dans un hôpital de Londres. J'ai fini mes études à distance... à vingt-cinq ans, j'obtins mon diplôme et on m'offrit un poste de psychologue à l'hôpital où je bossais déjà. Entre-temps, je me suis créé un blog... » Visiblement, je ne suis pas la seule à être partie loin de chez moi, à croire que l’on avait besoin de cela toutes les deux. « Deux ans plus tard, j'ai rencontré Jordan a une manifestation sur les droits de la femme. Ça a été un coup de foudre. Il accompagnait sa fiancée. J'avais vingt-sept et lui trente-quatre. C'est quand même peu commun... on a développé une certaine relation, quelque chose de spécial que peu de gens comprenne, mais... à nous deux, ça nous va. » « Oh. » Ce mot sort tout seul, non pas en réaction à ces derniers mots, quoique, mais surtout par rapport au fait que lorsqu’elle a rencontré son petit-ami, il était déjà avec quelqu’un. Je ne sais pas comment les choses ont évolué entre eux, avant qu’ils deviennent en couple, et cela ne me regarde pas, mais les questions se multiplient à ce sujet dans ma tête. Elle a été la maîtresse de cet homme ? Si c’est le cas, l’annonce de ma vie romantique chaotique ne devrait pas être trop un choc. « Puis j'ai vu un poste de travailleuse-sociale à l'hôpital de Wellington... l'envie de me rapprocher de mes sources était bien présente. Pas nécessairement pour mes parents, mais surtout pour ma petite soeur. Depuis que je suis rentrée, en octobre dernier, on s'est vu à quasiment toutes les semaines. C'est vraiment plaisant... » Encore un point commun : notre famille. C’était difficile d’être seule aux Etat-Unis et je suis heureuse d’avoir la possibilité de voir ma sœur et mon frère tous les jours si je le veux. « Voilà, je pense que c'est tout... si tu as des questions, hésites pas. J'ai peut-être passé vite sur plusieurs passage... » Personnellement, je trouve qu’elle a été plutôt claire. Elle ne peut pas détailler presque dix ans de vie, on ne s’en sortirait plus sinon. Pendant qu’elle parlait, j’ai continué ma préparation. J’ai glissé les feuilles de menthe dans les verres, les citrons aussi et j’ai versé le sirop de sucre de canne. « Tu as un blog, ou tu avais, je ne sais pas si tu l’as encore aujourd’hui. Il était sur quoi ? » Certainement quelque chose qui la passionne, mais elle est la mieux placée pour en parler. « Comment va ta sœur ? » Nous avons eu l’occasion de nous croiser de temps en temps quand j’étais avec Alma, c’est donc normal que je prenne de ces nouvelles, surtout s’il s’avère qu’elle est ici elle aussi et qu’il y a des chances pour que je la croise en ville.