liens et évolution du personnage (murphy)

she doesn't waste time on conversations ○ en un instant, tout bascule. sa tête est comme prise dans un étaux et lorsqu'elle tente d'ouvrir les yeux, elle sent son esprit s'éloigner. les bruits environnants ne lui paraissent pas plus fort que des murmures, tout s'assombrit autour d'elle et une fatigue immense la paralyse. elle ne comprend pas ce qui se passe ; c'est comme si elle était dans une sorte manège qui avançait à toute vitesse. un instant elle pense mourir et le pire, c'est qu'elle ne s'en inquiète pas. pas une seule seconde. les minutes qui suivent passent sans qu'elle ne contrôle rien, plus impuissante encore qu'une spectatrice puisqu'elle n'est pas réellement consciente de ce qui se trame autour d'elle. elle ne réalise pas qu'on essaie de la réveiller. qu'on lui demande comment elle va. qu'on appelle les secours. raven, elle est là sans être là. perdue dans les abîmes d'une noirceur qu'elle a l'impression d'avoir déjà effleuré. il n'y a rien là-bas, rien du tout. seulement le néant. c'est la fin. elle n'en partira plus jamais, elle en est persuadée. à cet instant, les secours arrivent et elle, elle ne le réalise pas plus. ils tentent de la réveiller, la relie à une machine aux propriétés salvatrices, s'adressent à elle pour la stimuler un peu plus... rien n'y fait. "mademoiselle ? vous m’entendez ?" tout est toujours noir, tout est toujours loin. elle est partie raven et elle ne peut pas revenir. "essayez d’ouvrir les yeux." elle ne l'entend pas mais sa peau la picote là où il l'a touché pour dégager ses cheveux. elle perçoit des mouvements, elle ne saurait les distinguer ou en déceler la nature mais quelque chose est en train de bouger devant ses yeux. elle revient à elle, en partie du moins. "vous pouvez me dire votre nom ? quel jour on est ?" le bourdonnement qui la plongeait dans la confusion la plus totale s'atténue et il lui est possible de reconnaître la nature du son qui lui parvient aux oreilles. il s'agit d'une voix - masculine. et elle s'adresse directement à elle. "je compr... je comprends pas..." sa bouche est pâteuse, il lui est difficile de prononcer ces quelques mots qui sortent de manière rocailleuse, âpre. sa main faiblarde - quant à elle - arrive à toucher celui qui lui vient en aide. ce qui devait être une frappe énergique n'a alors pas plus d'impact qu'une légère caresse mais l'intention est là. elle veut lui dire d'arrêter. elle veut lui dire que ça fait mal. mais ce n'est pas lui qui la blesse, non ; au contraire, il n'est là que pour aider. "vous avez eu un accident madame, je vais avoir besoin que vous ouvriez les yeux et que vous me disiez votre nom si vous le pouvez." lorsque le mot accident passe les lèvres de l'urgentiste, raven ouvre les paupières brusquement - comme prise d'un regain d'énergie puissant. elle devient de nouveau consciente de ce qui l'entoure : elle voit le brancard sur lequel elle repose, les voitures accidentées, l'ambulancier qui la secourt... tout. et c'est un regard neuf qu'elle pose sur le monde. effectivement, tout lui parait plus intense : les couleurs, les sons, les battements intrépides de son coeur... elle a du mal à canaliser les émotions qui l'assaillent et pour être honnête, elle adore ça. jamais elle n'est jamais sentie plus vivante qu'en cette instant. "madame ?" elle s'oblige à fixer son regard sur le secouriste, ça ne lui est pas facile - tout est si beau - mais elle s'y résout.  "appelez-moi encore une fois madame et je vous tue." l'urgentiste laisse échapper un soupir, visiblement soulagé. pour le meilleur et pour le pire, raven est bel et bien de retour.

she just goes right for the face ○ de toutes les propriétés de son ami scott, cet appartement est sans doute son préféré. situé au sixième et dernier étage de l'immeuble, les énormes baies vitrées et velux le rendent incroyablement lumineux ; de plus, il profite d'une vaste terrasse à l'arrière - terrasse qu'elle apprécie tout particulièrement. c'est d'ailleurs pour cette raison qu'elle s'est réfugiée ici ce soir. le rooftop qu'elle vient tout juste de quitter lui a donné envie de profiter un peu plus encore de la légère brise nocturne. ce soir cela-dit, il a tout perdu de sa superbe : tout n'est plus que dévastation et désordre. il y a des chips par terre, des verres brisés, des tableaux de travers... si les colocataires de scott étaient là, ils le tueraient. mais, ils ne le sont pas et c'est bien pour ça que la soirée bat son plein ce soir - comme toujours en sa présence. virevoltant dans tout les sens, elle se déhanche au rythme de la musique avec un seul but en tête : avoir sa dose d'adrénaline. oui, elle, tout ce qu'elle veut, c'est se sentir terriblement bien rien que l'espace d'un instant. libre comme l'air, fougueuse comme le vent. alors elle pioche dans le grand saladier rempli de pilules en tout genre. c'est là le principe de la soirée : au hasard, on choisit un cachet qui peut aussi bien s'avérer être une aspirine que du lsd. il n'y a aucun moyen de le savoir et c'est, selon raven, tout l'intérêt de ce petit jeu. les yeux fermés, elle avale sans plus y réfléchir le comprimé. "tu le prends comme ça ?" une jeune blonde - visiblement anxieuse - vient à sa rencontre et sans même la saluer, lui pose cette question. en parallèle, son téléphone sonne et après avoir jeté un coup d'oeil à l'écran, elle s'en désintéresse instantanément. elle n'est à la disposition de personne raven, jamais. elle répondra quand elle en aura envie. "faut croire." elle hausse les épaules en rangeant son téléphone dans sa poche arrière. "mais c'est dangereux, non ?" la curiosité sincère, elle cherche visiblement à comprendre. raven, ça lui arrache un sourire : la demoiselle semble si candide, c'est adorable. "c'est pour ça que c'est drôle." la voix mélodieuse, le sourire qui ne la quitte pas, elle lève les sourcils en l'air pour rigoler un peu. raven, dynamique, brille. elle brille parce qu'elle vient d'assouvir le besoin impérieux qui régit désormais sa vie. depuis l'accident, elle ne peut faire autrement, il lui faut sa dose. accro au danger, elle fait tout pour revivre les sensations qu'elle a éprouvé ce jour là. complètement déconnectée de la réalité, risquer sa vie est devenu le dernier de ses soucis. et ça lui réussit - pour le moment.