i am lust for life • marley-antonia

Cette photo résume bien son enfance. Marley (elle a toujours préféré qu’on l’appelle comme ça : c’est plus court, et ça fait moins prétentieux que son prénom composé) aimait à la folie sa mère. Elle aimait à la folie son père. Et elle aimait encore plus son grand frère. Les membres de sa famille font partis de ceux qui ont beaucoup d’amour à donner : le genre de personnes qui donnent énormément, sans jamais rien attendre en retour. Elle a grandi dans cette ambiance : le partage, l’amour, l’entraide, les rires et sourires. Elle adorait rire. Elle a toujours aimé ça : ses parents s’amusaient à l’appeler Soleil, son frère Fripouille. Elle n’a que des bons souvenirs de son enfance. Un pur bonheur.

Dès son entrée à la primaire, elle est apparue très sociable, en plus d’avoir une véritable bouille d’ange. Cela a facilité son acceptation au sein des différentes écoles : son physique, et sa façon d’être. Elle n’a jamais vraiment fait de crises, elle avait toujours de bonnes notes et elle adorait par-dessus tout apprendre : quand elle finissait l’école, elle lisait, posait des questions, jusqu’à même énerver son frère. Ses parents trouvaient ça attendrissant : elle faisait la différence avec les autres. Sa mère l’a souvent emmené avec elle lorsqu’elle partait faire du bénévolat dans les associations : c’est pourquoi aujourd’hui, la charité et l’entraide sont deux piliers fondamentaux de la vie de la jeune femme. Elle n’a jamais oublié cette partie de sa vie : et aujourd’hui, elle continue parfois d’accompagner sa mère là où les gens ont besoins d’elles.

Il y a plusieurs épisodes importants de sa vie d’adulte : laissez-moi vous raconter ce qu’elle est devenue depuis son lycée. Elle a obtenu son bac mention très bien, et elle a décidé de travailler de suite : elle a enchaîné plusieurs petits boulots, histoire d’économiser assez pour partir de chez ses parents. C’est comme ça qu’à quelques mois de ses 20 ans, elle a eu son premier appartement : enfin, un studio de 20m². Mais elle s’y sentait bien : elle se rappelle des larmes de sa mère, alors qu’elle n’habitait qu’à quelques kilomètres d’eux ; elle se rappelle du câlin de son frère, et de son père lui disant qu’il était fier d’elle. Elle a donc commencé une vie simple, sans chichi : elle n’a pas eu beaucoup de compagnes/compagnons dans sa vie. Elle a eu sa première fois avec un homme, Dylan, et sa première fois avec une femme, Cate : hormis eux, elle n’a eu personne. Elle n’avait besoin de personne. Quelques mois après son emménagement, il y a eu un drame dans sa famille : pas le genre de chose horrible qu’on voit chez les gens torturés, non. Mais elle l’a très mal vécu. Son frère a eu un accident de voiture : assez violent pour qu’il se retrouve en fauteuil roulant après quelques semaines de coma. Il n’a plus toutes ses fonctions physiques, ni toutes ses fonctions mentales : handicapé à 50%, Marley est revenue chez ses parents quelques semaines, le temps de les aider à sortir de ce trou : une fois qu’une routine s’est installée, elle est repartie chez elle, et a reprit sa vie. Elle ne parle jamais de ça, elle ne raconte jamais ce que ça lui a fait : peut-être parce qu’elle est pudique, peut-être parce que ça lui a fait trop mal, peut-être parce qu’elle a peur de craquer. Dans tous les cas, elle n’en parle pas -jamais- et même avec ses parents. Tout ce qu’il faut retenir, c’est que cet événement n’a fait que renforcer les liens entre les James.
Après l’installation, l’accident, le retour à la vie normale, il y a eu l’événement le plus important de toute sa vie : sa rencontre avec la femme de sa vie. Elle s’appelle Lou (une coïncidence par rapport à sa BD/dessin animé préféré : un signe du destin peut-être), elle est belle. Elle est plus jeune qu’elle, mais elle est tellement mature : elle a été un véritable rayon de soleil au milieu de ce magasin. Coup de foudre, coup de tonnerre : elle l’a aimé au premier regard, elle l’aime chaque jour un peu plus. La voir pleurer ce jour-là lui a fait mal : elle s’est promis de ne plus la voir pleurer. Il y a eu un premier rendez-vous, puis un deuxième ; il y a eu les rendez-vous un peu moins officiel, l’arrivée du bébé, le jeu de séduction ; il y a eu les nuits à dormir ensemble, et les nuits à un peu moins dormir. Ce qui devait arriver arriva : elles se sont embrassées, et ne se sont plus quittées. Pour Marley, Lou a été une véritable bouffée d’oxygène : comme si, pendant des années, elle avait attendu en apnée, l’arrivée de quelqu’un. Son arrivée à elle. C’est ainsi qu’elles se sont installées ensemble (enfin, Marley a quitté son appartement pour venir chez Lou), et qu’elles ont formés une famille avec leur bébé. Parce qu’elle l’a pris comme ça, Marley : le bébé de Lou devenait son bébé à elle aussi, à partir du moment où elle partageait sa vie. Et elle le sait : si aujourd’hui, elles venaient à se séparer, leur petite fille resterait aussi sa petite fille. Elles étaient devenues le centre de son monde, pourquoi elle se battait.
Très vite -ou pas, ça dépend des points de vue- Marley a eu envie de porter la vie en elle. Lou n’a pas hésité : pas une seule seconde elle ne lui a dit non. C’est tout naturellement qu’elles ont commencés à faire des recherches pour savoir comment apporter une nouvelle vie dans leur quotidien : des rendez-vous chez le médecin, des examens médicaux, des heures d’attentes, et le résultat était enfin là. Marley est tombée enceinte : et alors qu’elle allait rentrer pour préparer une surprise à Lou pour le lui annoncer, il y a eu cette voiture. Et puis plus rien.