escape game (nahla & tawny)

« J’ai envie de pisser putain ! » Le rire de la demoiselle qui m’accompagne me ravit les oreilles. Il est pas si tard, mais j’ai bu plus que je n’aurai dû. En plus, avec la fatigue accumulée à cause de l’armée, je tiens moins bien à l’alcool, quelle merde quand même. « Pourquoi t’as pas pissé au club ? » Je la regarde, les yeux légèrement vitreux. « Nan mais c’est bon je vais pisser là ! » Ouais là, entre deux poubelles. Enfin plus ou moins en fait. Sauf que ce que j’avais pas prévu, c’est ça : « Tawny y’a les flics, rhabille-toi ! » sa voix en demi-murmure me fait rire. « Tu sais que… quand Chuck Norris pisse au vent, c’est le vent qui change de direction ! » Je raconte des blagues et j’écoute même pas ce qu’elle me dit, jusqu’à ce que j’entende un « Mademoiselle ? » Le ton grave de l’agent de police ne coupe pas pour autant mon envie de pisser. « Non mais m’sieur l’agent, j’ai presque fini ! » Mais quelle conne putain, si Bee me voyait, elle me foutrait une belle beigne, et je l’aurai méritée. Le flic attend que j’ai fini, il est gentil. Enfin, pas tellement. « Uriner dans un lieu public, en pleine rue, c’est une belle amende mademoiselle. » Je secoue la tête. « Oh ça va, les gars le font tout le temps, juste parce que j’suis une fille ? » Il arque un sourcil et sort son calepin pour me foutre une amende, mais sérieux là ? « Et encore je vous épargne la nudité. » Je pouffe de rire. « Personne a vu mon cul, même pas vous ! » Merde. Vu la gueule, je crois que j’y ai été un peu trop fort.

Je l’ai pas vraiment vu venir, je crois qu’il a pas aimé quand j’ai dit que je comptais rentrer en moto, et la couleur de l’éthilotest était pas vraiment à mon avantage. Du coup, voiture, giro, et direction le poste. Je suis bonne pour la cellule de dégrisement avec les poivrots de la ville, tout gagné Graham-Lewis, super la nuit ! Je tourne en rond dans la cellule quand je vois apparaître une jeune femme derrière les barreaux et je me précipite vers elle. « Hey ! » J’attire son attention et lui adresse un sourire. Elle est plutôt mignonne en plus. « Salut ! Euhm… je sais que tu dois avoir l’habitude et tout, mais j’suis pas vraiment bourrée tu vois, j’ai rien à faire là avec ces gens bizarres.. » Je grimace un peu. Je sais que je pourrai demander à voir Naomi, mais ce serait trop facile.

Nahla venait de lui coller une tâche de merde, alors que normalement, la nuit, elle peut rentrer à la maison bien tranquille et dormir comme un bébé, sans se soucier du reste. Au lieu de cela, elle doit rester éveiller jusqu'aux petites heures du matin, parce que c'est le patron qui décide. Ça doit être le fait qu'elle soit qu'une recrue sans expérience, et on se met à la tester, comme le feraient des étudiants à l'université. Elle est là, à devoir surveiller les gens en cellule de dégrisement, autant dire qu'elle s'emmerde et que le temps ne passe pas très vite. Elle partage cette tâche avec une autre recrue, et donc, elle en profite pour s'absenter deux minutes pour aller se chercher un truc à bouffer. À son retour, elle remarque qu'une femme s'est ajouté aux lots des gens à désaouler. Elle s'apprête à se rendre au bureau, un peu plus loin, lorsque celle-ci l'interpelle, en lui disant qu'elle n'a rien à faire en cellule et qu'elle n'est pas aussi bourré que les policiers le prétendent. Comparé à d'autres, ce n'est pas une sauvage, alors, elle s'approche, gardant une petite distance entre les barreaux et elle. L'habitude ? Pas tellement, mais c'est une chose qui n'allait pas jouer dans sa faveur si elle lui disait. Elle se racle légèrement la gorge et elle finit par afficher un sourire en coin. « C'est drôle, lui aussi, il m'a dit la même chose. » Dit-elle en pointant un homme, dans la cellule d'accoter. Elle croise ses bras, amusée par la jeune femme. « C'est quoi ton excuse pour être là ? » Sachant que la rousse n'avait pas eu le temps de vérifier les raisons de sa présence, outre que l'alcool présente dans ses veines.

Je tente le tout pour le tout, j’ai envie de sortir de là, je ne me sens pas assez bourrée pour passer la nuit au poste. Heureusement, j’ai passé l’âge qu’ils appellent mes parents. Je sais bien que Naomi pourrait me sortir de là en une fraction de seconde, mais j’aime la difficulté, et cette petite bouille rousse me plait assez pour avoir envie de jouer un peu. J’aime me donner des défis. Je l’appelle, elle s’approche, gardant pourtant une certaine distance avec les barreaux de la cellule, au cas où je sois une dangereuse, sait-on jamais, elle a raison après tout. Ses petits bras croisés sur sa poitrine, je me retiens de sourire tellement j’admire sa manière d’essayer de se rendre impressionnante. « C'est drôle, lui aussi, il m'a dit la même chose. » dit elle en faisant un geste de la tête en direction d’un mec dans la même cellule que moi. Ouais. C’est ce que je me doutais bien, ça va pas être si facile que je le voudrais. « C'est quoi ton excuse pour être là ? » Je lève un peu les yeux au ciel en soupirant. « Concours de circonstance… » Je vois bien que ça ne suffit pas, et je poursuis. « J’ai un peu bu, c’est vrai, mais franchement, je tiens debout, j’ai pas de mal à parler, j’crois pas être au même stade que ces poivrots là… » Je grimace et poursuis. « J’ai juste pissé dehors entre deux poubelles, et un de tes collègues est arrivé. Pourquoi les mecs ont le droit de pisser dans la rue et pas nous hein ? C’est franchement pas juste, t’es pas d’accord ? » Avec un peu de chance, elle est féministe et je vais avoir un point en prenant la défense des femmes, c’est une piste à tenter, sait-on jamais.

Elle n’avait pas prévu de faire la conversation avec une détenue, même si ce n’est que temporairement et elle trouvait cela déjà intéressant. Elle s’attendait à ce que sa nuit soit longue et ennuyeuse, parce qu’il ne se passe jamais rien de bon, en tout cas d’après ses collègues de nuit. Ce n’est peut-être que le temps de cinq minutes, mais au moins, elle avait un peu de compagnie, aussi étrange que soit-elle. Nahla ne pouvait pas nier, ça la faisait assez rire d’entendre ses paroles, un peu comme tous les autres saoulons de la place. Elle-même a déjà prononcé ses mots quand elle était dans le même état, mais sans les barreaux et il faut l’avouer, c’est souvent la première chose qui sort de la bouche quand les gens posent la question sur si on est bourré ou non. Elle sourit en coin en écoutant ses paroles. Peut-être qu’elle disait la vérité, elle ne semblait pas aussi bourrée que les autres de la même cellule. « J’aurais bien aimé être là. » Et elle se rend compte que ses mots n’ont aucun sens et que ça peut porter à confusion, surtout suite à ce qu’elle venait de dire. « Enfin, ouais, bonne question, mais je ne suis pas certaine de vraiment pouvoir y répondre, je n'ai jamais tenté le coup. Ceci dit, tu as raison, on peut également faire ce que les hommes font, sans être jugé. On est libre. » Là, tout de suite, elle ne pense à rien de particulier, enfin si, le salaire, c’est un bon exemple ou encore le fait de roter, ou de s’affaler, les jambes écartées. Et ce n’est pas demain que ça risque d’arriver, de pisser entre deux poubelles, dans la ruelle tout simplement. Nahla s’approche un peu de la brune. « Encore quelques heures et tu es libre.. »

« J’aurais bien aimé être là. » dit-elle lorsque je parle d’avoir pissé entre deux poubelles. Ça me fait sourire, elle est vraiment mignonne. « Enfin, ouais, bonne question, mais je ne suis pas certaine de vraiment pouvoir y répondre, je n'ai jamais tenté le coup. Ceci dit, tu as raison, on peut également faire ce que les hommes font, sans être jugé. On est libre. » Je hoche cette fois vivement la tête comme pour appuyer ce qu’elle dit. « Mais c’est ça ! On est libre merde ! Je vois pas pourquoi les gars ont le droit de faire tout ce qu’ils veulent et que nous, le moindre écart de conduite on est foutues derrière les barreaux, franchement c’est dégueulasse ! » C’est ça Tawny, proclame-toi fervente militante des droits des femmes. C’est bien le moment et l’endroit. « Encore quelques heures et tu es libre.. » dit-elle en s’approchant, et j’en fais de même, mes joues quasiment collées aux barreaux. « Tu veux pas m’aider à m’évader mais tu voudrais pas au moins me tenir un peu compagnie ? » Je penche la tête sur le côté en souriant. Elle n’a rien à perdre après tout, elle peut pas se faire virer pour avoir discuté avec une détenue. « J’peux te parler de n’importe quoi, tiens les crop circles ! J’ai découvert ça ce soir, c’est un truc de ouf ! Tu sais c’est les grands cercles hyper réguliers qui ont été trouvés dans les champs, et on sait pas d’où ils sortent. En plus c’est immense genre 500 mètres de diamètre ! » Je mime la grandeur en écartant mes bras, et continue dans mon explication un peu démesurée. « Ils disent que ce serait genre des messages de l’au delà, un truc en rapport avec des extra-terrestres, c’est dingue nan ? » Les yeux grands ouverts, j’attends que la jolie rouquine prenne part ou non à mon incitation à discuter, j’avoue que je n’ai peut-être pas choisi le meilleur sujet, elle va peut-être me prendre pour une folle cela dit…

Spoiler:

Elle était peut-être détenue pour quelques heures, mais Nahla pouvait au moins lui taper la discussion, sa nuit allait peut-être passer plus rapidement à ses côtés, que de rester assise à rien faire. En plus, elle est intéressante la brunette, ça lui donne juste envie de rester là et de l'écouter. « Je suis tout à fait d'accord avec toi. » Enfin, peut-être un peu moins pour les barreaux, ça va vraiment du cas par cas. Ceci dit pour le reste, elle la soutient à cent pour cent. Il n'y a pas de raison pour que les femmes ne puissent pas se comporter comme un homme ou faire des trucs qui sont soi-disant exclusivement masculin. C'est un peu ironique, parce qu'elle est policière et que forcément, on voit toujours plus un homme qu'une femme dans ce rôle, mais elle peut avoir autant de couilles qu'eux. La rouquine se met à rire. « Tu as un plan, je suppose ? » Elle s'approche un peu plus encore, un peu comme si elle franchissait la ligne rouge qui est invisible sur le sol. « Je veux bien rester te tenir compagnie. » Tout en restant de l'autre côté, elle hoche la tête en souriant. Elle l'écoute parler des symboles qui sont souvent liés aux extraterrestres et elle fronce un peu les sourcils au départ, avant d'en rire. « Et ils sont censés vouloir dire quoi ses messages ? Délivrez-nous du mal ou bien, qu'ils se cherchent un appartement où vivre ? Ça tombe bien, il y a quelques logements à louer dans mon immeuble. » Elle se moquait, mais gentiment. Franchement, elle trouvait cela drôle et presque intéressant, le genre de truc qu'elle pourrait presque regarder à la télévision, surtout avec quelques verres dans le corps. « En tout cas, s'ils viennent, je leur dirais, les hommes d'abord ! Comme ça, on a le temps de s'échapper avec les gosses. » Il n'y a pas de les femmes et les enfants d'abord qui tienne la route. « Si tu as parlé de ça au policier qui t'a arrêté, je comprends un peu pourquoi tu es ici. » Nahla continue de rire, mais elle n'y a aucune méchanceté.  

Spoiler:

« Je suis tout à fait d'accord avec toi. » un point pour moi. Je garde du terrain. « Tu as un plan, je suppose ? Je veux bien rester te tenir compagnie. » un sourire étire largement mes lèvres et je la laisse s’approcher, détaillant avec plus d’attention les traits de son si joli visage. Une poupée. Je me demande bien ce qui a pu la mener à vouloir devenir flic. Ça pourrait être un bon sujet de conversation ! En attendant, je pars sur du grand n’importe quoi. La rouquine se met à rire, et je me dis que je suis peut-être pas forcément sur la mauvaise voie. « Et ils sont censés vouloir dire quoi ses messages ? Délivrez-nous du mal ou bien, qu'ils se cherchent un appartement où vivre ? Ça tombe bien, il y a quelques logements à louer dans mon immeuble. » Je ris avec elle, bien contente qu’elle prenne finalement le sujet à la dérision. « Si ça s’trouve juste ils cherchent à connaître la recette des muffin à la myrtille, va savoir ! » Je lui offre un large sourire. « En tout cas, s'ils viennent, je leur dirais, les hommes d'abord ! Comme ça, on a le temps de s'échapper avec les gosses. » Nouveau rire amusé, j’aime la direction que prend cette discussion improvisée. « Si tu as parlé de ça au policier qui t'a arrêté, je comprends un peu pourquoi tu es ici. » J’arbore une mine outrée, mais plus amusée qu’autre chose. « Non, je lui ai pas parlé de ça. Mais je suis sûre qu’il était gay. » Je vois son air dubitatif et je poursuis. « Bah quoi, il a vu mes fesses, personne n’a encore résisté en voyant mes jolies fesses musclées… » Nouveau regard un peu plus charmeur, avant de rire à nouveau. Mais je ne sais pas pourquoi, la discussion se transforme en un jeu, un jeu de séduction. « Je suis sûre qu’elles te plairaient. » C’est quitte ou double, soit elle aime aussi les filles - au moins un peu - et elle joue avec moi, soit elle est outrée et se casse en courant. Mon radar est un peu mort ce soir, et je n’arrive pas trop à déceler s’il y a une ouverture ou non, même si j’aimerai croire que oui.

Ça devenait presque n'importe quoi cette histoire de crop circles, même si elle trouvait cela drôle et qu'elle embarquait dans ses bêtises comme si c'était tout à fait normal. Nahla se met à rire suite à sa remarque sur les muffins. Elle n'avait jamais compris pourquoi il fallait que ça soit les femmes et les enfants d'abord, sur certains points, ça en vaut le coup, mais pour d'autres, ça en devient presque réducteur. Elle fronce légèrement les sourcils, elle ignore qui s'était, mais la détenue vient à lui expliquer sur le pourquoi elle pense que le policier est gay. Elle se met à rire. Elle n'arrive même pas à s'imaginer la scène, et son regard ne la rendait pas vraiment insensible, alors qu'elle tente de rester professionnelle dans cette histoire. Ça la déstabilise un peu, elle le faisait peut-être exprès ou justement, ce n'était pas voulu. « Tu es sûr de ton coup ? » La rousse ne pouvait pas le nier, elle a un faible pour la gent féminine, même si elle n'a jamais eu de véritable de relation amoureuse avec elles. Elle sourit en coin et elle se colle aux barreaux. « Je ne devrais pas, mais .. » Elle frôle doucement ses doigts, glissant lentement sa main jusqu'à la serrure de la cellule, elle laisse le suspense douter, mais pas trop longtemps, elle décide d'ouvrir la porte avec sa clé, après tout, si elle n'avait fait que pisser entre deux poubelles, à ce rythme-là, ils allaient devoir arrêter tous les itinérants et autres personnes dans le même cas. Elle ouvre finalement la porte. « Tu peux partir. » Elle allait mettre ça sur le compte d'une erreur, que la cellule est trop pleine pour garder tout le monde, une connerie dans le genre.

Je ne sais pas bien à quoi je joue, c’est ridicule de draguer cette flic, alors que je suis derrière des barreaux. Je joue avec le feu, mais je ne sens aucune résistance. Et comme j’ai tendance à prendre la vie comme un grand terrain de jeu, j’en rajoute une couche. Visiblement pas insensible à mon charme, elle s’approche, et mon regard se met à pétiller davantage. « Tu es sûr de ton coup ? » Je penche un peu la tête sur le côté, souriante, mutine. « Je ne devrais pas, mais .. » Voilà que les doigts de la rouquine frôlent les miens et je sens mon coeur prendre de la vitesse. Je la dévore du regard, ce dernier glisse sur sa bouche et je viens mordre ma lèvre inférieure à l’idée de pouvoir l’embrasser. C’est con, mais c’est plus fort que moi. J’entends finalement le loquet de la cellule qui se déverrouille et elle ouvre la porte, juste assez pour me laisser passer et refermer derrière moi. « Tu peux partir. » Large sourire, je la dévore du regard et toujours joueuse, je prends soin de la remercier. « C’est gentil, tout le monde ne l’aurait pas fait. Si j’veux te revoir, j’imagine que j’aurai qu’à faire une ou deux conneries… » Je ris un peu et m’approche d’elle pour déposer un baiser au coin de ses lèvres. « Au fait, j’m’appelle Tawny. » A peine hésitante, la demoiselle me lâche son prénom dans un presque murmure et je m’éloigne de quelques pas en arrière, restant face à elle, souriante, avant de finalement prendre la fuite, sans pression aucune. J’ai rien fait de mal après tout. Quand je vais raconter ça à Nao, j’crois qu’elle va bien rire !

RP TERMINE

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