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contexte › island bay ressemble à n’importe quelle petite ville côtière de nouvelle-zélande, mais il n’en est rien. en bordure de wellington, à une trentaine de minutes en voiture, se trouve un parfait petit endroit où se mélangent étroites maisons en location et grandes villas de propriétaires fortunés. c’est un endroit où il fait bon vivre, du moins d’apparence, puisque comme on sait, l’herbe semble toujours plus verte de l’autre côté de la clôture. tous les habitants d'island bay se sentent ici comme à la maison, en quelque sorte. mais n’en est-il pas autrement de leurs voisins ?
avril 2024
12° - 19° // le vent est de retour à ib..
initiales interdites. › personnages inventés de 25 ans minimum. › 3 ans de différence entre l'avatar et l'âge du personnage. › 15 lignes minimum par rp › un rp par mois.


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 le verre de trop Ψ alice

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MessageSujet: le verre de trop Ψ alice (#)   le verre de trop Ψ alice EmptyVen 6 Avr - 9:15


alice & isaac

le verre de trop


Il détestait les vendredis soir, particulièrement ceux où il rentrait comme une âme en peine, sachant qu’il trouverait la maison silencieuse. Elle a des horaires plus compliqués que les siens, la dulciné, et ça ferait bondir de honte n’importe lequel des machos de la ville. Alors il coupe le moteur et rencontre le silence qu’il redoutait tant, dans le garage de leur maison. Isaac enlève son casque et se regarde dans la petite glace au dessus du congélateur : c’est un style inimitable que celui des cheveux aplatis par un trajet en bécane. Il les ébouriffe rapidement et court saluer ses sauves misère, les deux canidés qui s’agitent derrière la porte. A grands coups de langues et de griffes qui abîment le parquet, heureusement qu’Ellie ne voit pas ça, la morosité est vite oubliée. L’australien se saisit des laisses accrochées au porte manteau et profite du soleil couchant pour aller dégourdir leurs huits pattes, voire même les dix. Il n’a jamais vraiment su qui promenait qui, mais peu importait.
Assit dans le sofa, Isaac reçu un appel annonciateur de bonne nouvelle : “on est au bar, on t’attend alors magne ton cul”. On pouvait sentir la testostérone grimper jusqu’à south bay alors c’est le coeur gonflé qu’il enfila son cuir et qu’il réveilla la deux roues pourtant en sommeil depuis peu. Le chemin fut rapide, peut-être même un peu trop aux yeux de la loi mais qu’importe, n’était-il pas déjà assez inquiété comme ça ? Le casque sous le bras, il franchit tel un cow-boy la porte dont le grincement est devenu familier. Il repère vite la table qui lui ouvre ses bras : quatre bonhommes aux voix fortes et gutturales, des rires rauques et des poings qui tapent sur le bois, il s’agit bien là de ses rares amis. Isaac prend la place qui lui était réservée en distribuant des poignées de main brutales : ils étaient le parfait stéréotype des hommes venus pour se prendre la cuite du siècle.
Un verre après l’autre, les minutes s’écoule comme le whiskey dans sa gorge et lui vient l’envie de se détruire un peu plus l’organisme. Isaac se lève et suit le courant d’air qui le mène jusqu’à l’entrée tout en fouillant dans la poche de son jean. Le paquet est presque vide, il va falloir faire un saut au tabac du coin demain aux aurores. La clope au bec, il vérifie une seconde fois chacune de ses poches, incapable de mettre la main sur ce foutu briquet. Des pas qui s’approchent, il lève à peine les yeux vers ce visage féminin qui se confond avec l’ombre, “dites, vous n’auriez pas un briquet par hasard ?”.
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MessageSujet: Re: le verre de trop Ψ alice (#)   le verre de trop Ψ alice EmptyVen 6 Avr - 19:39

La réussite est un sujet complexe, subjectif. Si on lui demande, Alice dira qu’elle a réussi. Elle a un grand appartement payé par ses soins, fait tourner sa propre agence, gère plusieurs employés. Elle est célibataire mais a été mariée, le divorce a été provoqué par ses actes. Cela pourrait être comme un choix personnel. C’est une femme qui a du succès auprès des gens en général, le genre dont on se souvient. Pas forcément pour les bonnes raisons, mais c’est un détail. On ne l’oublie pas. On la contacte. On l’invite. Elle s’adresse familièrement à des personnes qui sont incontestablement de la haute société.

Et pourtant… pourtant. L’appartement est vide, le cœur a son moment de blues. Ce sera le même schéma qu’à chaque fois. Alice qui rentre, peste de sa journée, veut prendre du repos bien mérité. Elle se débarrassera de ses talons, de sa tenue trop stricte, ira prendre une douche. En prétendant qu’elle apprécie le sens que prend cette soirée, elle ira se servir un verre de vin rouge et s’installera sur le canapé, en face de la télé. Ce qui diffère dans ces moments, c’est le nombre de verres nécessaires avant qu’elle fronce les sourcils, se relève pour tourner en rond dans son appartement, et décide qu’elle n’a pas encore l’âge pour rester seule chez elle le soir à côtoyer l’ennui. Alors la brune caractérielle qu’elle est se relève, retourne dans son placard pour choisir une tenue plus attrayante -un pantalon noir qui ne cache aucune de ses courbes, un chemisier blanc malencontreusement transparent-. Elle rechausse ses talons, son maquillage, lâche sa tignasse de lionne sur les épaules, et la voilà repartie.

Ce n’est alors plus une vie qui s’apparente à une réussite, alors que ses talons claquent sur le bitume de la rue et que ses seules pensées sont de savoir si elle boira seule ce soir, si elle trouvera quelqu’un à ramener jusque dans son lit, si des visages familiers la feront se sentir moins seule. Des interrogations impossibles à détecter derrière son air fier et ses lèvres retroussées en un sourire. Celui qui peut paraître séduisant, amusé, moqueur, méprisant. Celui qui permet aux gens d’y voir exactement ce qu’ils veulent voir. C’est une façade durement travaillée donc qui s’approche du bar. Il n’y a rien qui excepte à la règle. Le bruit étouffé par la porte d’entrée, qui grogne quand quelqu’un entre ou sort. Les fumeurs qui discutent brièvement dehors. Les duo qui viennent à peine de se rencontrer et sont sur le point de s’échapper vers un endroit plus intime. Il y a l’embarras du choix et pourtant, c’est à elle qu’un homme décide de s’adresser. Il brise sa bulle, la fait sursauter, la laisse hagarde sans trop comprendre pourquoi. Sur le coup, la réaction se faire attendre. « J’ai ça. » Elle franchit les quelques pas qui les séparent, se désintéresse de lui le temps de trouver l’objet au fond de son sac. Puis elle relève les yeux dans la lumière de la devanture, tend la main pour la lui allumer puisque la cigarette attend sagement entre ses lèvres.

Sauf qu’elle ne fait pas jaillir la flamme. Son bras retombe mollement alors qu’elle le dévisage. Et elle se met à trembler alors que les souvenirs se bousculent, que les sentiments se contredisent. Il y a le bonheur, la haine, l’enthousiasme, la colère froide et macérée durant des années. « En fait tu peux aller te faire foutre. »

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MessageSujet: Re: le verre de trop Ψ alice (#)   le verre de trop Ψ alice EmptyDim 8 Avr - 11:57


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Le bras prometteur de chaleur retombe lentement dans un flop nonchalant puis se contredit avec des mots qui claquent dans l’air à en faire sursauter l’australien, “en fait tu peux aller te faire foutre”. Les sourcils se froncent, la cigarette se redresse entre ses lèvres comme un signe de défi et il marmonne d’un ton volontairement audible “c’est quoi ton putain de problème ?”. Une femme se tient là, l’air revendicateur, le regard mêlant trop d'émotions pour pouvoir les décrire. Isaac connaît ce regard, dans tous les sens, mais il hésite. Un pas vers elle, le buste gonflé et l’esprit perplexe. Que l’adversaire porte une paire de testicules ou une paire d’ovaires, il ne fait aucune différence : la galanterie est un principe mais la fierté est une valeur. Alors il la toise dans la pénombre, attend un geste, une réaction de sa part. Puis les leds changent de couleurs : elles passent d’un bleu sombre à un rouge pétillant, laissant apparaître des rides sur le visage d’en face, des rides qui n'étaient pas là la dernière fois qu’ils se sont croisés.
Isaac ricane, il balance son visage, amusé. Ses mains comblent la surprise en nageant dans ses larges poches. Et comme si les choses étaient bien faites, ses doigts heurtent un vieux briquet, oublié depuis longtemps. “Je vois …”, le sourire est provocateur alors qu’il allume sa mort programmée. Elle le consume depuis trop longtemps, ses poumons s'épuisent au fil des années. Ces fameuses années, celles qui séparent Isaac de ses souvenirs. C’est Alice. C’est Alice qui l’a reconnu en première. Sa mémoire maintenant rafraîchie, il se souvient de ses baisers, de la texture de sa peau et de cette aigreur qui lui explose au visage. De cette force et pourtant cette détresse. C’est comme si le soleil australien revenait lui dorer la peau et le sel marin lui assaisonner les lèvres. Tout est plus clair lorsque les leds passent au jeune.
Tant d’insultes pour une histoire de cul, c’est triste putain”, Isaac prend une grande bouffée de nicotine qui erre dans l'atmosphère jusqu’au nez de la brune. Elle avait été un peu plus qu’une histoire de cul mais impossible pour l’homme de l’avouer. Ils étaient jeunes et ils étaient cons. Ils ont probablement fait leur quota d'imbécilités et Isaac s’est enfuis pour les laisser loin derrière. Elles et toutes les autres, de conneries. Alors il s’adosse contre le mur et observe. “Je pourrais presque croire que t’as pas réussi à passer à autre chose”, et pourtant c’est pas son genre à Alice, de rester accroché au même rocher. Mais il sait que malgré ses attaques, elle ne tournera pas les talons, pas maintenant alors qu’elle a sous la main la possibilité de jouer cartes sur table.


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MessageSujet: Re: le verre de trop Ψ alice (#)   le verre de trop Ψ alice EmptyLun 9 Avr - 23:40

Il ne la reconnaît pas sur le moment, a ce regard dénué d’intérêt qu’on a quand on observe une silhouette quelconque. Il s’avance d’un pas, grogne. C’est d’autant plus difficile car la brune est encore familière avec cette attitude, même après autant d’années. La façon dont sa mâchoire se contracte prouve qu’il est piqué au vif, son pas qui tangue légèrement laisse supposer qu’il n’est pas sobre. Qu’il fait juste une pause. Et alors qu’elle ne réplique pas, se contente de le dévisager comme prête à lui sauter au cou -de la plus négative des manières-, il y a un moment de flottement. Cela exclue le monde autour d’eux, l’action se fait au gré de l’enseigne lumineuse qui gaspille son électricité à émettre une lumière criarde. Et Jack finit par ricaner. Il lui rit au nez, fait s’agiter en elle une haine longtemps contenue. C’est vrai qu’elle est putain d’amusante, cette situation. « Ravie de voir que ça te fait sourire. » Elle l’a connu à l’époque, mais aujourd’hui, réellement traduire cette expression qu’il a sur le visage lui est difficile. A moins qu’elle ait juste peur de deviner ce qu’il pense. Depuis sa sortie de prison, elle avait passé tellement de temps à barricader son cœur, ses sentiments que les laisser ressurgir, surtout pour cet homme, serait anéantir des années de travail sur elle-même.

Elle devrait faire demi-tour, rentrer chez elle, oublier ce moment, ce regard. Mais c’est pire qu’un pouvoir hypnotique qui la cloue sur place, la fait bouillonner sans même avoir la force de détourner le regard. Elle est juste dans l’attente, dans l’espoir qu’il fera un geste. N’importe quoi de plus intime que d’enfin trouver un briquer pour allumer sa propre cigarette. Cela semble prendre une éternité, à croire que chaque mouvement est exécuté au ralenti. Et quand enfin il l’ouvre à nouveau, Alice aurait préféré qu’il la ferme. « Une histoire de cul ?! » Elle serre les poings, tente tant bien que mal de contrôler sa respiration. Vingt ans après, il suffit encore de trois mois pour toucher dans le mille. Ça la blesse de la plus cruelle des manières. Il ne pouvait pas le penser. C’était impossible. Ils pouvaient bien être jeunes, ils avaient vécu chaque journée de la plus intense des manières. Il avait été sa première histoire d’amour et elle ne s’en cachait pas. Elle aurait donné le monde pour lui. Elle avait sacrifié sa liberté juste pour qu’il la garde. Elle avait porté son enfant. Jusqu’à ce que la justice les sépare. Elle avait essayé de le faire tomber pour se sauver, mais à la place, il l’avait abandonnée.

Vingt ans et pourtant les cicatrices restent intactes. « Tu m’as coûté six ans de taule. Six ans pendant lesquelles j’ai payé pour toutes les conneries qui tu avais imaginées, tous tes trafics à la con. » La haine étouffe le cœur, se rebelle enfin dans sa poitrine. « Ce sont des milliers de jours en trop pour vraiment faire comme si de rien n’était. » Et elle voit rouge, sent le sang bouillonner dans ses veines. Vingt ans, et elle avait encore besoin de se venger. Elle pourrait le vendre, le balancer à la police. Pourvu qu’il n’y ait pas prescription. Cette pensée est interrompue par un détail, présent à l’annulaire gauche. Une putain d’alliance. De quoi lui retourner l’estomac et lui donner envie de gerber à même les chaussures de cette ordure. « Est-ce que ta femme sait à quel genre de connard elle est mariée ? Ou c’est encore une pauvre naïve que t’as réussi à rouler ? » Son épouse. Une place qu’elle aurait convoité, vingt ans plus tôt. Et au final, ça fait tellement mal que cela lui donne une parfaite idée d’à quoi ressemblerait sa soirée. Elle s’enfilerait assez d’alcool pour oublier son nom, se réfugierait dans les bras du premier type capable d’anesthésier tous ses sens.
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MessageSujet: Re: le verre de trop Ψ alice (#)   le verre de trop Ψ alice EmptyMar 10 Avr - 10:41


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Ravie de voir que ça te fait sourire, du venin coule toujours au bord de ses lèvres et Isaac ne peut retenir son regard qui fait un bon vers le ciel pendant que son rire se meurt dans le silence de la rue. Les leds grésillent au-dessus de leurs tête et comme prévu, elle reste plantée là, incapable de tourner les talons, tiraillée entre le besoin de fuir et le désir de rester. C’est pour ça qu’il l’avait aimé : cette contradiction, ces flots d'émotions contradictoires qui en se heurtant créent un raz-de-marée. Elle l’avait fait se sentir vivant, rien qu’un moment. Elle était d'abord un pion sur l’échiquier, ni plus, ni moins, mais le temps eut raison du roi qui a senti son coeur gonfler. Alors il a fuit. C'était le bon moment : empêcher l’attachement et éviter la taule. Elle et tout ce qu’elle représente avaient été les raisons de son départ.
Alice s'essouffle dans sa tirade, dans ce déferlement de haine qu’elle semble ne pouvoir retenir. Il écoute, la nicotine vient coller à ses poumons doucement et il soutient son regard. Elle vomit son aigreur qui s'étale sur le trottoir, qui vient lui brûler la plante des pieds. Tous tes trafics à la cons, il arque un sourcil, étonné qu’elle pense connaître le sujet qu’elle aborde. Il essaie d’en placer une mais elle continue, est-ce que ta femme sait à quel genre de connard elle est mariée ? Ou c’est encore une pauvre naïve que t’as réussi à rouler ? Shelby a un mouvement de recul, vite arrêté par le mur sur lequel il est adossé. Il lâche la clope consumée sur le sol et il sent son regard se durcir. Il s’avance, assez près d’elle pour sentir son souffle dans son cou. Le loup grogne, montre les crocs quand il s’agit d’Ellie. Écoute ma grande, j’ai tiré les années que j’avais à tirer. J’ai des casseroles au cul moi aussi, et elles font surement plus de bruits que les tiennes, il aboie comme un chien, piqué au vif qu’on puisse évoquer sa femme dans des circonstances aussi sales. L’attitude est calme mais les mots sont crachés au visage d’Alice. Je t’ai jamais mit le couteau sous la gorge, tu savais dans quoi tu t’engageais alors viens pas chialer, il la toise pendant que l’alcool qui coule dans ses veines bat le rythme sous ses tempes. Il lui en faut plus pour être ivre mais pas moins pour inhiber l’effet des traitements.
Alors il diminue la pression qui se régnait dans ses poings et sort une seconde cancéreuse dont la promesse fumeuse lui est rassurante. Isaac fait un pas en arrière, puis deux et détourne le regard. Tu savais que ça pouvait arriver, sa voix reste en suspens dans la nuit et la musique se fait soudain plus forte dans le bar derrière eux.

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MessageSujet: Re: le verre de trop Ψ alice (#)   le verre de trop Ψ alice EmptySam 14 Avr - 11:11

Cela ne sert à rien. Alice le sait, elle sait qu'elle perd son temps. Que le passé restera gravé, peu importe la hargne qu'elle mettra à se défouler contre ce type. Le plus dur, c'est peut-être de voir qu'il n'en a rien à faire. Il la regarde, la considère comme s'il n'y avait rien eu de réel entre eux. Cet air supérieur et indifférent, elle l'avait côtoyé à l'époque mais parvenait à l'accepter. Parce qu'elle savait au fond, qu'il tenait assez à elle pour lui donner le pouvoir de le blesser. Même en prison, la brune se remémorait leur relation comme quelque chose de vrai, de sincère. La réalité avait frappé lorsque des mois après, elle avait compris qu'il était parti sans se retourner. Il l'avait laissée. C'était justifié compte tenu du fait qu'elle l'avait vendu, mais malgré tout, elle arrivait à le haïr. Tout aurait été différent s'il avait assumé. Aujourd'hui, ils en auraient chacun fini avec leur peine. Peut-être même qu'ils auraient pu récupérer leur enfant. À la place, Alice avait dû se faire à une vie entière de galère, de bonheur illusoire. Elle marchait sur les débris d'une vie parfaite, se coupait à chaque pas. Ce n'était pas ce à quoi elle aspirait quand elle s'était jetée dans les bras de Jack, ou peu importe son nom. Maintenant, il était marié et visiblement très satisfait de sa situation vu la façon dont son visage se crispa lorsqu'elle mentionna son épouse. Il s'énerve, à son tour. Et ce n'est qu'un bref réconfort. Inutile, également. Car elle ne veut pas l'écouter, se fout de ce qu'il a pu vivre. Il n'avait pas assez payé. "T'as eu ce que tu méritais." Et à ses yeux, c'était bien là la différence. Alice pouvait bien avoir mérité la prison, elle n'aurait pas dû prendre tant d'années dans la gueule. On n'aurait jamais dû lui enlever son bébé. Une erreur de jeunesse avait fait son effet boule de neige et maintenant, même 20 ans après, la brune ne s'en était pas remise.

C'était pas ce pour quoi elle avait signé. Elle connaissait les risques, mais ne pensait pas que cela dépasserait quelques années au frais. C'était allé bien trop loin. "Je pensais pas que tu te casserais comme un lâche." Elle le dit d'une voix blanche tente laborieusement de reprendre le contrôle de ses émotions. Si elle s'était lancée dans ces conneries, c'était parce qu'elle pensait que cela suffirait pour qu'elle prenne de l'importance à des yeux. Qu'il se rendrait compte de tout ce qu'elle était prête à accepter pour lui. Parce que ça avait pas toujours été une partie de plaisir. La prison, c'était le sommet de l'iceberg. Mais en dessous, elle avait morflé de cette situation dès l'instant où son corps servait de motivation pour faire accepter à cet abruti de livreur de prendre part à leur petit trafic. Elle aurait voulu que ce ne soit qu'une question d'argent, de liberté perdue. Mais dans cette histoire, elle avait aussi perdu sa fierté, son estime de soi et son enfant. C'était bien trop. Et à ce point là, alors elle n'était pas d'accord. Elle ne savait pas que ça pourrait arriver. "De quoi, au juste ? Qu'est-ce qu'il m'est arrivé, à ton avis ?" La colère double à nouveau la douleur. Il ne sait rien, absolument rien.

Il a mis de la distance entre eux, mais la tension est toujours aussi palpable. Elle le menace du regard, a les papilles qui frémit à l'odeur de la clope. Et puis, la porte du bar se rouvre, laisse échapper quelques décibels. Alice ne le remarque pas ce type, jusqu'à ce qu'il s'approche d'eux et éclate de rire. "Bah dis donc, Isaac ! On se disait que tu mettais du temps ! Elle va pas être contente Ellie si elle l'apprend." Il est ivre mort, titube pour s'appuyer au mur et difficilement sortie une cigarette. Et si tout en lui la dégoûte, Alice est presque heureuse qu'il soit venu. Alors comme ça, il avait menti jusqu'à son prénom." Isaac, hein ?" Son sourire est présent, mais mauvais. La décision est prise. Ce sera chacun son tour de vivre l'enfer.
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MessageSujet: Re: le verre de trop Ψ alice (#)   le verre de trop Ψ alice EmptyMar 17 Avr - 16:13


alice & isaac

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Il n’a aucun remord. Il ne s’est pas remis en question pendant une seule seconde de sa vie et c’est probablement cette perspective qui crispe la brune avec autant de hargne. Les doutes, Isaac les garde pour tuer le temps dans son cercueil, quand il attendra que quelqu’un, quelque chose vienne le chercher. Pour manier d’une main froide et ferme une affaire aussi sombre mais aussi florissante que la sienne, il faut un narcissisme sans faille. Alors les sentiments, les émotions et toutes ces choses futiles qui font un être humain, il a appris à les mettre de côté et c’est sans regret qu’il a tourné les talons le jour où elle s’est retrouvée derrière les barreaux. Elle l’a trahi elle aussi. Une balance parmi les autres à la différence près qu’il lui avait accordé sa confiance et qu’elle s’est assise dessus avec le sourire. T’as eu ce que tu méritais, il inspire l’air vicié qui vient se blottir dans ses poumons abîmés, j’ai pas dis le contraire. Son faux sourire s’est envolé avec la fumée de sa clope alors que celle qui rime avec sa déchéance boue en face de lui. Car oui, Alice fait partie du temps où Shelby n’était le nom que d’un pauvre petit camé qui aurait vendu père et mère pour une dose de plus, pour un répit de plus. Il n’était qu’un pion parmi les autres, que l’on appâtait avec une carotte au bout d’un fil. Aujourd’hui devenu roi de la partie, il a enterré ces années délaissées.
Il l’observe à peine, entre l’indifférence et le silence, semblant être plus occupé par le spectacle habituel de la rue. Il sait, il la connaît et c’est sans aucun don qu’il peut prédire la colère de la brune, ses poings fermés et ses dents serrées, je pensais pas que tu te casserais comme un lâche. Encore un coup de griffe qui lui arrache un rire jauni par la nicotine, et moi je pensais pas que tu me balancerais comme une lâche, son attention se dirige sur elle et ses prédictions s'avèrent exactes, tu vois, le monde est bien fait. L’ironie dansante entre ses lèvres, il fanfaronne, il crache un peu de son venin mais avec une élégance qui ne lui ressemble pas. Encore une fois, il reste de marbre face aux accusations et se joue d’être le parfait connard du coin. Il aurait préféré ne jamais recroiser son chemin, continuer sa route en ignorant celle de la brune et faire définitivement un trait sur ce qu’elle représente. De quoi, au juste ? Qu’est-ce qu’il m’est arrivé, à ton avis ? Elle s’agace, s’impatiente, vexée de voir son authenticité mise à mal. Shelby lève les yeux au ciel, priant qu’un miracle le sorte de cette situation en s’adossant au mur dont il avait déjà emprunté la stabilité, arrête, tu vas me faire chialer. Les mots sont durs et pourtant vrais ; il n’a aucune envie de savoir.
Leurs regards se jaugent, se scrutent. Celui de la brune est menaçant et agressif tandis que celui d’Isaac est autoritaire et froid. Un moment de silence dans cette tempête en devenir et le brouhaha festif du bar vient les interrompre, bah dis donc, Isaac ! On se disait que tu mettais du temps ! Elle va pas être contente Ellie si elle l'apprend. Une nouvelle fois, Shelby grince des dents lorsque l’intru vient lancer comme une pierre cette phrase banale et pourtant redoutée, putain dégage ou je te pète les dents, sa voix siffle entre ses lèvres et il connaît la sentence d’une telle déclaration. L’ami met les mains en l’air, le visage amusé et faussement intimidé et fait demi tour aussitôt, sans demander son reste. Elle l’attend au tournant, le sourire victorieux, Isaac, hein ? Elle saute sur l’occasion, sur son mensonge le plus éhonté alors l’orgueil abimé, il rétorque un aimable va te faire foutre dont l’amertume lui coule de la bouche. Il trouve une partie de réconfort, encore et toujours, dans la merde qui se consume entre ses doigts alors qu’elle jubile à quelques pas de lui. Le spectacle ayant duré de longues années, c’est au procès de prendre la relève alors sans un espoir de défense, il attaque, t’avais pas encore compris que j’avais, moi aussi, mes petits secrets ? La lune assiste ce soir à l’affrontement de deux menteurs qui se sont déchirés en pensant entendre la vérité.  

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MessageSujet: Re: le verre de trop Ψ alice (#)   le verre de trop Ψ alice EmptyDim 22 Avr - 23:20

Plus de vingt ans plus tôt, Alice la naïve, la gamine un peu rebelle s’était lancée dans cette aventure avec Jack. Elle s’était dit qu’elle y gagnerait sa liberté, qu’elle échapperait à ses parents, aux cours. Qu’ils vivraient dans le vent jusqu’à la fin de leurs jours, feraient preuve de normalité le temps de se marier et d’avoir des enfants. Elle y avait cru et avait trouvé que même la plus merdique des journées revêtait un côté magique si elle était près de lui. La brune avait passé des heures allongée à côté de lui à s’estimer chanceuse, à les trouver magnifiques, mieux que n’importe qui. Et pourtant, ce soir, dans l’ombre relative de cette devanture, elle ne peut que les trouver moches. Il est hideux Jack avec son visage marqué, son sourire déformé par les ressentis, son regard terni par l’absence d’intérêt qu’il a pour elle désormais. Elle ne le connaît plus, n’arrive plus à anticiper ses paroles ou ses gestes. Pourtant, elle a l’impression qu’ils sont nus, leurs secrets, mensonges et toutes les épreuves parcourues exhibées. Sans en connaître les détails, Alice ne voit que ça : le temps qui a passé. Celui qui a creusé un fossé désormais infranchissable. Et malgré cela, il y a encore la haine qui s’acharne à les relier, à trouver un but à eux deux. Elle pourrait se contenter de le croire quand il dit en avoir eu pour son compte, tourner les talons et passer à autre chose. Ce serait tellement facile. Mais au moins, une chose n’a pas changé : ils sont deux tempéraments imprévisibles.

Elle ne cille pas, affronte l’allégation. Ouais, elle l’a balancé. Il a dû s’en apercevoir assez vite, voir les flics devant leur immeuble minable un jour. Il a pu s’enfuir, étant donné qu’elle n’a jamais eu cette remise de peine. « Si c’était à refaire, j’le referais. T’aurais compris pourquoi. » En fait, ce n’était même pas dit. Il était trop maître de ses émotions, trop distant pour qu’elle puisse sincèrement penser que leur relation avait comptée à ses yeux. Elle ne savait plus. Les souvenirs étaient plus clairs, probablement parce qu’ils étaient les plus douloureux. On oublie facilement les bons moments, tandis que les déchirements, eux, sont marqués au fer rouge. Elle ne se souvenait pas de certains moments pourtant heureux dans son mariage, à peine plus de deux ans plus tôt. Mais les événements en prison, elle se remémorait chaque détail, chaque parole. Ces choses qui, vingt ans après, pouvaient la tenir éveillée des heures durant. Il ne pouvait pas avoir subi pire que ça. La prison et toutes les mauvaises rencontres à la con, c’était un parcours de santé en comparaison. Pourtant, dieu sait que son passage derrière les barreaux et au milieu des autres détenues n’avait pas été des plus délicats. « J’pourrais te faire chialer. » Elle pourrait balancer la vérité, le poignarder avec. Au fond, elle sait qu’elle pourrait le bousculer assez pour le faire perdre pieds. Mais ce ne serait pas assez. C’est comme un tortionnaire qui se retrouverait avec un tas d’outils, mais n’y trouverait pas son compte.

Et puis il y a ce type, ce boulet qui les interrompt pour venir alimenter un peu plus cette haine qu’Alice tente d’étouffer. Il arrive avec son naturel alarmant, nourrit le brasier sans même le réaliser. Il peut bien être congédié rapidement avec une violence verbale déjà plus familière, les dégâts sont là. Même si la situation ne s’y prête pas, la brune parvient même à esquisser un rictus. Ce n’était pas prévu, cette intervention. Ce n’était pas quelque chose qu’Isaac, donc, aurait pu contrôler. Ça le tend, rend ses gestes nerveux, plus violents. Les jointures qui se font plus dessinées selon les couleurs du néon de la façade. C’était loin d’être seulement des secrets, pour Alice. Parce que le problème, c’était que pendant des mois, elle avait construit son futur selon lui. Une plateforme instable qui avait fini par se péter la gueule, l’avait faite dégringoler et accumuler à son tour les secrets. Personne au monde ne la connaissait, ne savait tout sur sa vie. Personne. Il l’avait poussée à une vie de solitude sans même le savoir. « J’en ai rien à foutre de tes secrets de l’époque. Ça changera plus rien. C’est pour ça que finalement, je vais même pas te demander jusqu’à quel point tu t’es foutu de ma gueule. » Elle se pince les lèvres, laisse son regard glisser. Il y a une mauvaise idée qui titille son esprit. Le problème, c’est que la décision est prise rapidement. Leur histoire d’amour est terminée, pas leur histoire de haine. Le geste est vif, joue de l’alcool dans le sang d’Isaac pour gagner quelques précieuses secondes. En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, elle comble la distance, plonge sa main dans la poche ouverte de la veste pour piocher son portefeuille. Elle recule au moins aussi rapidement, l’ouvre et sort la première carte. Le permis de conduire. « Isaac Shelby. » Elle lit, se retourne brusquement pour faire face à l’homme en question. Elle lui rend ce qui lui appartient, lui tend en vrillant son regard dans le sien. « T’en as pas fini avec moi. » Et ce, quitte à remuer la merde du passé.
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MessageSujet: Re: le verre de trop Ψ alice (#)   le verre de trop Ψ alice EmptyMar 1 Mai - 18:34


alice & isaac

le verre de trop


Hier, un simple pion sur le damier, aujourd’hui, un roi impartial qui surplombe la partie. L’intérêt : muse de ses ambitions et moteur de ses actions, Shelby est un homme dont les choix sont motivés, toujours, par cette orgueilleuse musique. D’abord la came, prometteuse d’ivresse et d’échappatoire et maintenant l’argent, doux entre les doigts et chaud sous l’oreiller. Du rebut de trottoir, il est devenu qui les loue au plus offrant, au plus convainquant. Mais elle, Alice, le visage fermé et les yeux furieux, elle chantonne encore entre ses dents l’époque où il n’était personne si ce n’est Jack, petit revendeur rongé par l’ambition mais lesté par la dépendance. Ce temps où il se laissait porter par les battements de l’eau, bercé par les clapotements, avant que d’une main ferme elle ne le hisse sur la rive et lui colle une bonne droite pour lui vider les poumons. Parce qu’elle n’était pas la douce amante qui attendait patiemment le retour de son brigand, nue dans un lit mal fait et le mascara impeccable. Elle était sa Bonnie, et lui, il était son Clyde : ils auraient fait le tour du monde ensemble pour quelques billets de plus. Mais contrairement à Clyde, Shelby n’avait de cesse d’enterrer toujours plus profond ce qu’il pouvait ressentir. Et contrairement à Bonnie, Alice avait trahit une confiance qu’ils n’avaient de toute façon jamais partagé. Ils auraient pu être beaux, ils auraient pu être forts mais la haine à terminé de consumer l’amour derrière les barreaux.
Si c’était à refaire, j’le referais. T’aurais compris pourquoi, il reste de marbre, la toise avec arrogance comme s’il se foutait de comprendre le moindre de ses actes. Non, il n’aurait pas compris. Non, il ne voulait pas comprendre. Parce que c’était elle, pas lui, pas une autre, qui avait tout fait foirer. Parce qu’elle était l’origine de son exil et qu’il n’avait pas hésité ce matin-là, à traverser l’océan et à la laisser moisir dans ces cellules qu’il ne connaissait que trop bien. Isaac ne connaît pas le pardon et la rancune avait supplanté l’affection dès l’instant où la trahison avait franchit les lèvres d’Alice. J’pourrais te faire chialer, il en doute fortement et arque un sourcil dubitatif, essaie toujours. Il n’attend pas spécialement de réponse à cette provocation qui s’envole dans le silence avec la fumée qui les entoure.
Alors la tension qui les entoure est interrompue par un ami trop saoul pour se rendre compte de la scène à laquelle il assiste. Des amis qui ne savent rien de ce passé et de ce que la lionne époumonée devant lui représente. Isaac le renvoi d’où il vient, comme un clébard qui s'apprête à mordre. Sans même avoir provoqué le destin, Alice marque un point, fait tomber un cavalier de l’échiquier de son adversaire. Et quand il parle de secrets, elle s’agace un peu plus, s’évertue à hurler son indifférence, c’est pour ça que finalement, je vais même pas te demander jusqu’à quel point tu t’es foutu de ma gueule. Il ne voit pas le regard qui change, l’idée qui se love dans son esprit, trop occupé à tirer sur les derniers millimètres de la cancéreuse qui ne le brûle plus depuis le temps, laissant au bout de ses doigt une peau jaunie et cartonnées par le poison. Même si tu me le demandais, t’aurais jamais la réponse et .., il s’arrête net et fait un pas vif sur le côté lorsque la main habile d’Alice se glisse dans sa poche. L’ivresse de l’alcool s’évapore aussi vite que la brune retire sa main et s’éloigne de quelques pas. Rends-moi ça putain, Shelby se redresse, gonflant les épaules et l’air menaçant, Isaac Shelby, d’un mouvement vindicatif, il envoi le mégot ricocher sur le bitume et avale la distance qui les sépare. T’en as pas fini avec moi, brusquement et la laissant à peine se retourner, Shelby attrape le poignet triomphant de l’insolente et le serre dans son poings durci par les combats. Il soutient son regard, bouillonnant, le nez froncé par la colère, fais bien attention à ce que tu fais, l’étreinte est franche et ne diminue pas : peu importe s’il laisse des marques. Il la surplombe, à quelques centimètres de son visage et il reconnaît son souffle chaud, tu as peut-être mon nom mais tu n’en restes pas moins une petite garce aveuglée par une vengeance que tu n’auras jamais. Il crache sa haine, la mâchoire serrée et les mots se frayant fermement un passage entre ses dents avec une voix qui n’a de calme que l’apparence pendant que ses pupilles menaces celle de la brune d’oser le défier encore une fois. Il regarde avec amertume ce visage qu’il a embrassé tant de fois avant de lâcher son emprise, arrachant le portefeuille des mains manucurées. Il se retourne et rejoint la lumière des néons tout en refermant sa poche sur les indices de sa culpabilité, je serais venu te chercher en taule si tu m’avais pas balancé. Il ne lui adresse plus un regard prenant la direction du vacarme synonyme d’échappatoire. Il l’avait aimé hier aussi fort qu’il l’a détesté aujourd’hui.  

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MessageSujet: Re: le verre de trop Ψ alice (#)   le verre de trop Ψ alice EmptyDim 13 Mai - 23:56

Ils auraient pu être beaux, pourtant. Ça ce serait joué à pas grand-chose, à un indic’ bien placé, à une escapade jusqu’au tabac du coin et à un coup d’œil effrayé vers les flics au pied de l’immeuble, à une commande qu’elle n’aurait pas envoyée. Il y avait beaucoup de ‘si’ qui auraient pu leur changer la vie. C’est vrai que ça aurait pu être beau. Dans un monde idéal, vingt-et-un an plus tôt, elle aurait fini par avoir des nausées, par faire un test de grossesse. Elle l’aurait annoncé à Isaac et ils auraient fait un désastreux couple de parents heureux. Ils auraient déménagé vers un appartement plus grand, auraient arrangé leurs magouilles pour avoir des moments aussi beaux qu’insouciants. Peut-être même qu’en poussant le vice, ils seraient toujours en couple à ce jour. Elle se serait réveillée à ses côtés ce matin-même. Ouais, ça aurait été beau. Maintenant, il lui inspire juste un dégoût à gerber. Elle a ce désir vicieux de lui faire du mal, de chercher les points sensibles pour y enfoncer le couteau. Pourtant, elle ne peut pas se résoudre à parler du bébé. De leur enfant. Parce que ça lui paraît irréel désormais, un secret qu’on peut tout autant garder caché. Elle ne voudrait pas qu’il le cherche, le trouve. C’est le minimum qu’elle puisse faire pour protéger son enfant.
Et puis il y a la vérité qui éclate de la plus pitoyable des manières, un concours de circonstances qui expose Isaac. L’aveu direct qu’elle avait construit leur relation, ou du moins ce qu’elle en voyait, sur une base de mensonges. Ça fait mal, mais au fond, ce n’était pas comme si elle ne s’y attendait pas. Le seul ennui, c’est ce que cela ne lui suffit pas. Elle veut plus, elle veut avoir des cartes en mains pour la première fois dans leur relation, quitte à franchir les bornes. Alors même la main qui se referme sur son poignet, la serre à lui en faire mal, parvient à la faire sourire. Elle affronte son regard avec toute l’insolence du monde, ne cille pas. Cette fois, il est enragé. C’est beau à voir. Touchant de voir que finalement, il suffisait de menacer de s’immiscer dans ce qu’il a ici. Les papiers ont l’air vrais, l’identité a l’air solide. Il ne s’enragerait pas de la sorte, autrement. Il ne serait pas marié non plus comme en témoigne son alliance. Ses doigts sont dociles, lâchent le portefeuille. « T’as tort, Isaac Shelby. T’as putain de tort. Je vais pas être une petite garce mais la pire des salopes, et j’aurai ma vengeance. » C’est une promesse qu’elle lui fait en comblant encore la distance qui les sépare, vrillant son regard dans le sien. Il n’en a pas fini avec elle et finira pas regretter. C’était ça, ou alors elle ne s’appelait pas Alice Cvetkov.
Malgré tout, elle ne veut pas de sa présence, se laisser arracher le portefeuille sans réagir. Le voir fuir n’a rien d’étonnant non plus, met fin à ces retrouvailles des plus irritantes. Un dernier coup au cœur pour la route, l’idée qu’ils auraient pu se remettre ensemble après ces années de prison. « C’est pas comme si j’avais voulu te revoir. » Pour autre chose que lui faire la peau, du moins. Mais ça clôt assez bien ce désastre monumental. Isaac qui tourne les talons, retourne dans le bar. Alice qui passe sa route la tête haute, optera pour un autre bar ce soir.
Où elle boira jusqu’à l’excès, certainement. C’était si facile de retomber dans ses anciens démons.
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