camping ? really ? [tawan #13]

Je ne suis pas venue la rejoindre ici dans l’optique de partager de genre de moment avec elle. J’y ai pensé, évidemment, mais si j’ai décidé de venir, c’était surtout pour passer du temps avec elle. La voir, rire avec elle, raconter des conneries, discuter, entendre son rire, m’en imprégner. Alors forcément, je ne vais pas me plaindre de la tournure des choses. J’ai beau m’efforcer de ne pas penser à mes sentiments pour elle, je sais que c’est idiot, parce qu’ils sont bel et bien là. Ce n’est pas qu’une question de désir, c’est bien autre chose que ça. Et pour une fois, je n’ai pas qu’en tête de mettre une fille dans mon lit. Avec Birdy, tout est différent, et ce depuis le début de notre rencontre. Il n’y a plus vraiment de doute sur la suite de la soirée, même si comme à chaque fois, je m’attends à ce qu’elle rompe l’échange par peur sans doute. Je sais qu’elle n’est pas une grande habituée des relations charnelles, d’après ce que j’ai compris, je suis même la première - et au fond de moi j’espère la seule - a avoir eu le plaisir de pouvoir embrasser et toucher son corps totalement nu. Je sens chez elle plus d’assurance que la première fois, peut-être ressent-elle l’envie d’une manière différente maintenant qu’elle sait ce que peut provoquer un moment de ce genre partagé avec une personne en qui on a confiance. Birdy l’audacieuse retire la première le t-shirt qui m’habille, dénudant mon buste démuni de sous vêtement. « Il est pas glamour ce truc… t’as raison » dit-elle, mutine, me faisait sourire plus que de raison. « Fais la maligne, le tien n’est pas franchement mieux… » Et sans attendre, je relève le tissus le long de son ventre pour le lui retirer à son tour. Je me surprends à sentir cogner mon coeur plus fort dans ma cage thoracique lorsque nos poitrines se rencontrent, nos peaux se touchent. Je peux sentir la chaleur qu’elle émane et l’envie qui nous traverse. La première fois, c’est simplement moi qui lui ai fait découvrir les joies du plaisir, et j’en ai pris sans doute autant qu’elle, juste en lui offrant quelque chose d’unique. Mais j’ai la sensation que ce soir va être un moment différent, elle a l’air plus à l’aise avec son attirance, avec ses envies, plus en phase avec son désir. Je ne me retiens pas de venir caresser sa poitrine de ma main libre. Si mes gestes restent tendres, ils sont tout de même légèrement plus assurés et appuyés que la première fois, comme si je laissais plus libre cours à mes envies, comme si j’avais moins peur de la brusquer, de la faire fuir. Je sens qu’elle en a envie au moins autant que moi, c’est elle qui m’a demandé de l’embrasser après tout. Je ne compte pas laisser passer ma chance. « Et ça non plus, c’est pas super glamour… » Je n’attends pas plus longtemps avant de faire glisser son short le long de ses jambes, emportant par la même occasion son sous-vêtement, la mettant totalement à nue. Je me redresse sur mes genoux pour prendre de la hauteur - pas trop parce que je suis en train de me prendre le haut de la tente dans les cheveux - et la regarde en souriant. « Voilà qui est mieux. De toute manière, j’aurai pas réussi à dormir avec une fille qui porte un pyjama aussi pourri que le tien. » Je ris un peu et me penche à nouveau pour revenir chercher ses lèvres. Je dis ça, mais je n’ai dormi en tout et pour tout qu’avec trois filles dans ma vie. Phoebe qui était ma meilleure amie, Loïs, mais on en parlera pas, et Joan, ce qui remonte à peu de temps au final. On peut dire que Joan est une privilégiée.

Ces sensations et sentiments qui s’imposent à moi en présence de Tawny je n’ai pas envie de lutter contre. Je me sens bien, j’ai confiance en elle et c’est finalement tout ce qui compte, non ? C’est en tout cas ainsi que je veux voir les choses. Si la première fois que nous nous sommes ainsi rapprochées j’étais totalement dépassée, cette fois c’est différent. Je ressens les choses autrement, les appréhende avec un peu plus d’assurance, pour le moment. L’embrasser est naturel, presque même vital à cet instant et mes envies vont crescendo. Je voulais ses lèvres, il me faut à présent sentir sa peau, mais ces quelques caresses ne suffisent pas, je veux la sentir contre moi. Alors j’ose, je fais le premier pas en lui retirant ce débardeur que je lui ai prêté et un peu surprise moi-même par mon audace je désamorce tout stress éventuel avec une pointe d’humour. Pourtant je sais que je n’ai à me cacher de rien avec la brune, elle ne m’a jamais jugé et elle a l’air d’apprécier mon initiative si j’en crois son sourire. Dénigrant à son tour mon t-shirt, elle lui fait subir le même sort, nous mettant à égalité, à demi-nue. Cette sensation de sa peau contre la mienne, de nos poitrines qui se frôlent puis se touchent, je me rends compte que j’avais espéré la ressentir à nouveau. De même que ses mains sur moi, et chaque geste me donnant cette impression d’une valeur inestimable, celle d’être désirée. Visiblement pas non plus au goût de Tawny mon short subit rapidement le même sort que le haut, me laissant nue sous le regard de la brune. Malgré la pénombre j’y perçois cette lueur particulière qui me fait me sentir spéciale, peut-être est-ce seulement une illusion mais je m’en fous, j’y crois.
Une moquerie, concernant mon pyjama, plus tard elle vient chercher le contact de mes lèvres. Je ne réponds pas à son baiser et la fais reculer avec un air faussement outrée « Tu oses critiquer mon short des All Blacks ? » j’arque un sourcil « Je sais pas si je vais réussir à dormir avec une fille au patriotisme sportif aussi pourri que le tien… » je me mets à rire face à la tête qu’elle fait, elle pensait sans doute que j’allais la laisser s’en tirer aussi facilement. Ce à quoi elle n’a pas tout à fait tort, car je ne résiste pas longtemps avant de venir l’embrasser à nouveau, mes mains descendant de ses épaules jusqu’au bas de son dos, je joue un peu avec la ceinture du short qu’elle porte encore, le faisant descendre lentement. « C’est pas équitable ça. » dis-je contre ses lèvres avant de faire dévier les miennes le long de sa mâchoire jusqu’à son cou où je dépose plusieurs baisers avec application. Profitant en quelque sorte de faire diversion je me tourne, roulant sur le côté en entrainant Tawny avec moi. Beaucoup plus facile désormais de terminer de la mettre à nue, bien que mes mains tremblent légèrement. Un mélange d’appréhension et d’excitation qui se traduit dans tout mon être par une nouvelle vague de chaleur. Je recule légèrement, j’ai besoin de croiser son regard avant de retrouver ses lèvres, recréant d’avantage de proximité entre nos corps.

J’ai l’impression que tout est décuplé avec elle, mes sentiments, mes envies, mes besoins, et même ces battements incessants dans ma poitrine. On m’avait prévenue, l’amour c’est pas pour les mauviettes. Bordel je pensais pas à quel point, j’ai l’impression d’apprendre à nouveau, de redevenir cette fille qui ne sait rien. Retrouver la chaleur de sa peau me fait frissonner, au même titre que ses mains qui s’aventurent à tâtons sur mon épiderme. J’essaie de garder la tête froide un maximum, je ne voudrais surtout pas ruiner cet instant en voulant précipiter les choses, juste parce que je suis Madame Impatience. Je la regarde quelques instants, ce n’est pas comme si je pouvais la voir nue en pleine lumière, nous n’en sommes pas là, mais ce que je vois ravit mes pupilles, et bien malgré moi, mon coeur. Je ne tarde pas à finir de la déshabiller pour profiter pleinement de notre étreinte, et je ne retiens pas cette petite pique qui nous caractérisent. Mais Joan joue l’offusquée, et s’éclipse avant que je n’ai le temps de l’embrasser comme je le voulais. « Tu oses critiquer mon short des All Blacks ? Je sais pas si je vais réussir à dormir avec une fille au patriotisme sportif aussi pourri que le tien… » Je ris avec elle et secoue la tête pour me justifier. « Je critique pas les All Blacks, je critique ce short trop grand sur tes jolies jambes. C’est pas compatible, c’est tout. » Je pourrai sans doute gagner le concours d’éloquence ou de manipulation orale. Y’a pas à dire, retourner les choses à mon avantage, je sais bien faire. Mais heureusement, elle me laisse le droit rapidement de l’embrasser à nouveau et je ne me fais pas prier pour en profiter dignement. Voilà que le petite oiseau cherche à prendre de l’assurance, et, me faisant basculer sur le côté, elle termine de me déshabiller à mon tour. « C’est pas équitable ça. » Je la laisse faire en souriant et plonge mon regard dans le sien, sentant qu’elle a l’air d’en avoir besoin. Je tends alors ma main pour venir caresser sa joue, glisser une mèche de cheveux derrière son oreille, frôler ses lèvres de mon pouce. Ça fait si longtemps que j’attends ça, que j’ai presque l’impression que ce n’est pas réel. Lorsqu’elle se penche pour venir quérir mes lèvres, je les lui offre avec un plaisir incommensurable. Nos corps désormais nus l’un contre l’autre, pour la première fois, je compte bien en profiter comme si cette fois était la seule et l’unique - avec un espoir que ça ne le soit pas. En général, je suis plutôt celle qui a le dessus, dominant la situation, mais je ne peux qu’apprécier la volonté de Joan de vouloir prendre par à cet échange, et dans cette position, mes mains sont d’autant plus baladeuses, je peux caresser la totalité de son corps, mes doigts glissant dans son dos, suivant le galbe de ses fesses, ses cuisses, et remontent pour venir caresser tendrement sa poitrine qui me semble être la plus parfaite jamais abordée. « Je t’ai déjà dit à quel point tu étais magnifique ? » lui dis-je entre deux baisers. Je suis peut-être un peu fourbe, mais j’aime la déstabiliser.

Manier les mots et retourner la situation à son avantage est une des grandes forces de Tawny. Elle reprécise son propos sur mon short, glisse un compliment au milieu de tout ça retombant sur ses pattes sans que ça ai l’air de lui demander un quelconque effort. Amusée et surtout particulièrement vulnérable à son charme en cet instant, la petite parenthèse est vite refermée. Confiante, portée par le désir que je sens grandir en moi je prends l’initiative de terminer de déshabiller la brune. Faisant passer ça pour un soucis d’égalité, un prétexte comme un autre quand la réalité réside simplement dans la volonté d’assouvir cette envie qui me dévore. L’excitation me guide et malgré cette confiance que j’ai acquise, une pointe d’appréhension s’immisce en moi. C’est dans le regard de Tawny que je me rassure, et je ne peux me retenir de fermer les yeux un court instant quand sa main caresse ma joue. J’imprime cette sensation dans mon esprit, me nourris des émotions ressenties et me surprends de pouvoir endurer leur intensité. Mon cœur va probablement finir par exploser ou sauter hors de ma poitrine à battre comme il le fait maintenant. Sans doute n’est-ce pas le meilleur moyen pour calmer mon palpitant mais j’ai besoin de retrouver à nouveau ses lèvres avec passion. Chacune de ses caresses laissent sur ma peau comme une empreinte brûlante, et spontanément me font approfondir ce baiser. Du bas de son dos ma main se glisse sur sa hanche puis s’aventure sur sa cuisse, lentement comme pour laisser le temps à ma paume de mémoriser chaque parcelle de sa peau.
J’échappe un soupire sous l’effet des caresses de Tawny sur ma poitrine. Nos lèvres se quittent brièvement et ces quelques mots à mon attention me font rougir instantanément, heureusement il fait trop sombre pour qu’elle le voit… mais je suis presque sûre qu’elle le sait. « Peut-être une fois… » dis-je en souriant. Mon regard se fixe dans le sien, en espérant qu’elle y voit ma sincérité « Moi par contre je l’ai jamais dit. » soufflé-je « Mais tu es… plutôt… waw. » je me sens un peu stupide, c’est nouveau pour moi et je suis clairement troublée. J’échappe un petit rire légèrement nerveux tandis que je passe le bout de mes doigts sur son ventre « Sans doute parce que tu fais des série de cinquante abdos. » dis-je un peu taquine. Ma main remonte jusqu’à sa poitrine, d’abord légèrement hésitante « Et d’autres exercices dont je n’ai probablement pas idée… » ajouté-je, usant encore une fois de cette même stratégie pour garder un semblant d’assurance. A la différence de la première fois où nous nous sommes rapprochées ainsi, je ne veux pas seulement recevoir ce que Tawny a à m’offrir j’ai à cœur que cet instant soit un réel échange, le partage d’un désir commun. Mais j’ai pas franchement d’expérience en la matière, alors bien que la brune ne m’ai jamais jugé une part de moi à peur de la décevoir. Je ne veux pas laisser la crainte prendre le dessus, elle ne peut de toute façon pas rivaliser avec l’envie. Je retrouve ses lèvres et oubliant mes doutes mes mains se font  plus aventureuses, mes gestes plus audacieux.

Je ne peux pas me retenir de lui dire à quel point elle est magnifique. J’ai besoin de la sentir entière, là, contre moi. Je sais que l’hésitation de ses geste est normale, mais je voudrais simplement qu’elle sache, qu’elle comprenne que je ne suis pas là sous cette toile de tente pour simplement partager une partie de jambes en l’air avec une fille, une autre fille, encore. Je n’ai pas besoin d’agrandir mon tableau de chasse, j’ai la sensation que je suis passée à autre chose, que je cherche autre chose. Serait-ce un début de maturité ? Je l’ignore, mais toujours est-il que ce soir, j’ai envie que Joan se sente reine à travers mon regard, qu’elle comprenne qu’elle est la seule que j’ai envie de regarder, d’embrasser, de caresser. Et ce n’est pas mentir que de le penser. « Peut-être une fois… » me répond-elle en souriant. « Moi par contre je l’ai jamais dit. Mais tu es… plutôt… waw. » Je souris à mon tour face à son manque d’assurance qui me remplit d’un sentiment nouveau. J’ai envie de la protéger, la câliner, qu’elle ne manque de rien. C’est bien la première fois que je ressens une chose pareille. « Sans doute parce que tu fais des série de cinquante abdos. » dit-elle dans une intonation de voix nouvelle qui me fait vibrer. Elle joint la main à la parole, glissant sur mon ventre le bout de ses doigts encore un peu tremblants. Je souris, conquise. « Sans doute… » Que je souffle, la laissant faire, sentant mon ventre se soulever un peu plus vite à son passage. Elle me fait un effet dingue. « Et d’autres exercices dont je n’ai probablement pas idée… » Cette fois je ris un peu, amusée, continuant de laisser glisser sur elle mes doigts désireux. Elle n’attend pas plus longtemps avant de venir trouver mes lèvres à nouveau et je ne vais sûrement pas m’en plaindre, au contraire même. Je continue de me délecter de la douceur de sa peau, et frissonne sous ses caresses qui se font elles aussi plus aventureuses. Mais je n’ai jamais été trop patiente, et même si je tente de l’être pour lui laisser le temps de s’imprégner du moment, je ne peux me retenir de prendre un peu les devants. Alors doucement je nous fais rouler à nouveau pour reprendre l’ascendant sur la jeune femme, sans jamais quitter ses lèvres, et je me place au dessus d’elle, remontant une de ses jambes au niveau de ma taille pour m’immiscer entre ses jambes et ainsi faire se rencontrer nos intimités brûlantes. Je lâche un soupir contre ses lèvres et continue de la caresser de ma main libre, alors que l’autre soutient un minimum mon buste pour éviter de lui tomber dessus. Doucement je commence à onduler mon bassin contre le sien, sentant son coeur tambouriner contre ma poitrine. J’ai envie que ce moment n’ait jamais de fin…

Cette tente devient une bulle n’appartenant qu’à nous et peu importe combien de temps durera cet instant, je veux en savourer chaque seconde sans me poser la moindre question. Personne n’a jamais posé ce regard sur moi comme le fait Tawny ce soir et je crois ne vouloir personne d’autre pour me regarder ainsi. A peine je me perds dans ses yeux que mon cœur bat à un rythme anarchique et sentir son corps tout contre le mien me plonge dans un état de bien être rare. J’ai l’impression d’être en sécurité, précieuse, estimée et complète. Même sans être égocentrique c’est le genre de truc qui fait vraiment un bien fou à l’âme. Alors je dépasse mes craintes, passe outre mon inexpérience et me laisse guider par l’envie d’être pleinement actrice de ce moment. Même si je réussi à être un peu plus audacieuse, je suis rassurée que la brune reprenne le lead. Nos lèvres ne se quittent plus malgré ces soupirs échappés que nous partageons. Mon cœur bat si fort que cette fois Tawny elle-même doit être capable de le sentir. Je ne sais pas bien où je vais mais je suis totalement en train de me perdre dans le flot de sensations et d’émotions qui me submergent. Elles sont décuplées lorsque je sens son bassin onduler contre le mien. Mes doigts se crispent légèrement sur le dos de la brune, mon autre main descendant jusqu’au creux de ses reins puis suivant la courbe de ses fesses. D’instinct je cherche à rendre ce contact encore plus franc, mon bassin suivant le sien. Désir, plaisir et envie se mêlent irradiant dans l’ensemble de mon corps, mélange agréable et à la fois presque douloureux. Un soupir un peu plus appuyé s’échappe d’entre mes lèvres, s’écrasant contre les siennes. Mon étreinte se raffermie au rythme des ondulations de nos corps et mon souffle se saccade d’avantage sous l’effet de sa main caressant ma peau avec une certaine tendresse. Je suis contrainte de quitter ses lèvres, le souffle trop court pour continuer de l’embrasser « Tu me rends dingue… » chuchoté-je à son oreille ma main remontant jusqu’à sa nuque que je caresse avec douceur. Je ne sais pas quel sort elle m’a jeté ou de quelle drogue il s’agit cette fois, mais de celle-ci je n’ai pas envie de voir les effets s’estomper.

Ce n’est pourtant pas ma première fois, et pourtant, c’est presque comme si c’était le cas. Je me sens presque novice, peut-être que mes sentiments pour la jeune femme jouent d’une étrange façon sur mes ressentis. Chaque baiser, chaque caresse, j’ai l’impression de l’offrir pour la première fois, comme si chacun d’eux était unique. Tout comme cet instant, quand on y pense. Mon esprit est totalement déconnecté, ou peut-être est-il simplement connecté au sien, et à rien d’autre autour. Je ne réfléchis pas, ne pense pas, je me contente d’agir, tout en enveloppant le corps de Joan d’une douceur infinie, telle une princesse. Je veux la chérir, la couvrir d’un amour que je n’avais encore jamais ressenti jusqu’à aujourd’hui. Nos corps dansent langoureusement l’un contre l’autre, Joan prend part à ces vagues sensuelles offertes de nos corps en fusion. J’adore ça. Je frissonne au passage de ses mains sur ma peau, accueille chacune de ses caresses comme un cadeau. « Tu me rends dingue… » finit-elle par avouer au creux de mon oreille, me faisant frissonner plus que de raison. Je souris, embrassant sa mâchoire, son cou que je dévore avec ferveur, toujours en cherchant la friction parfaite de nos bassins pour y trouver un plaisir démesuré. « C’est de ta faute… tu m’as ensorcelée… » La température monte d’un nouveau cran, j’ai envie de plus. De manière habile et sans rompre le contact, je viens glisser ma main entre nous pour chercher le contact direct de mes doigts sur son intimité. Comme je m’y attendais, elle est prête, et elle se cambre déjà sous mes premières caresses et je reviens chercher ses lèvres, m’arrêtant une seconde, laissant mes doigts en surface sur son intimité. « Si je fais quoi que ce soit qui te déplait, surtout arrête moi Birdy… » C’est peut-être con, mais je veux la traiter avec un respect maximum, je veux être au plus près de ses envies, coller à ses désirs, même si elle les découvre à peine. Je sais qu’elle est novice en la matière et je ne voudrais surtout pas lui donner une mauvaise image du sexe, parce que, surtout entre deux femmes, c’est quelque chose que je trouve absolument fabuleux, doux et sensuel. J’attends son approbation, un simple regard avant que je ne revienne l’embrasser lentement, faisant monter la pression. Doucement, je fais tourner mes doigts autour du pot, la laissant languir, faisant grimper l’envie, et lorsque je la sens prête, j’insinue un doigt en elle, délicatement, lentement, lui laissant le temps d’assimiler, et surtout de me stopper si ça ne lui plait pas.

C’est comme si tout en elle et en cet instant étaient fait pour que je défaille un peu plus à chaque seconde. Ses regards, ses caresses, nos souffles qui se mêlent et le ballet sensuel de nos corps l’un contre l’autre. La température continue de monter, l’intensité du moment allant crescendo et je crois qu’à un moment mon cœur risque de ne plus suivre. Tawny me rend dingue et je l’admets dans un souffle, tout ce dont je suis capable d’autant plus lorsqu’elle embrasse mon cou et que je frissonne sans retenue. Je me sens prisonnière de l’envie, mes entrailles misent en cage et mon sang pourtant bouillonnant incapable de faire fondre ce tiraillement dans mon bas ventre. La brune parle de sort que je lui aurais jeté, il est sûrement à double sens, l’aveu fait néanmoins rater un battement à mon palpitant qui n’a clairement pas besoin de ça. Sa main glisse entre nous et à mesure qu’elle descend vers mon intimité ma respiration se fait plus profonde. Elle va me libérer de la tension créée et je me mords la lèvre pour ne pas gémir d’impatience me cambrant légèrement au contact de ses doigts. Attentionnée la brune me donne le pouvoir sur ses gestes, m’invitant à l’arrêter si j’en ressens le besoin. D’un seul regard j’exprime à la fois ma gratitude et la tendresse que j’éprouve à son égard, un léger hochement de tête venant donner mon accord. Nos lèvres se retrouvent dans un nouveau ballet langoureux qui contribue à faire monter encore un peu la pression. J’ai l’impression d’être comme au bord d’un gouffre avant que Tawny m’offre la libération attendue. Cette fois je ne peux retenir le léger son qui m’échappe, traduction spontané de mon plaisir. Je me cambre, à moins que mon corps fasse ça tout seul, j’ai l’impression de ne plus maitriser grand chose. Le bout de mes doigts s’enfoncent légèrement dans l’épiderme des épaules de la brune, elle est l’ancre à laquelle je me raccroche pour ne pas partir trop rapidement à la dérive. Je résiste, je veux que le plaisir perdure même si chaque seconde me rapproche de l’issue finale, j’ai envie de garder cette connexion que nous avons elle et moi, ce sentiment qu’elle lit en moi par simple interprétation du moindre de mes mouvements, de mes souffles. Il n’y a plus de temps, pas de passé et pas de futur, juste l’instant présent. Et si la première fois avait été intense, m’offrant assez peu la perspective d’imaginer que ça puisse l’être d’avantage je me rends compte que je m’étais trompée. Chaque sensation semble être encore décuplée, mon corps brûlant et ma lucidité envolée.

Il est là, son premier vrai gémissement. Elle ne ment pas, ne se force pas, je ne la pense pas capable de simuler, et puis je sens à quel point nous ne formons qu’un à cet instant précis. Son corps se cambre sous mes caresses et je m’adapte à chaque ondulation de son corps pour suivre au mieux ses envies les plus intimes. Je peux sentir ses ongles s’accrocher à mon dos et je souris pour moi même, frissonnant de ce contact nouveau et empli d’une sensualité sans égal. J’aventure un second doigt en elle, jouant de la paume de ma main lors de mes mouvements pour titiller son bouton de rose et faire grimper davantage le plaisir. J’alterne la cadence de mes mouvements, aspirant ses soupirs et ses gémissements avec une envie non dissimulée. Elle est au bord du précipice, je la sens déjà se contracter, presque incapable de continuer de m’embrasser tant son souffle est devenu indomptable. J’accélère un peu mes mouvements pour l’accompagner dans cette ascension et voilà qu’elle explose, son dernier cri à moitié étouffé dans mon cou, me faisant prendre mon pied en même temps qu’elle. Son corps se détend doucement et je n’arrête pas pour autant de caresser son corps tendrement, lui laissant le temps de refaire surface. J’embrasse sa mâchoire, son cou, laisse mes dents flirter gentiment avec sa peau, et finis par me redresser juste assez pour pouvoir la regarder dans les yeux. Je souris, sans doute un peu bêtement, avant de déposer un baiser appuyé sur ses lèvres.  « Tu es déjà fatiguée ? » que je lui demande presque innocemment. Je n’ai pas dit mon dernier mot, j’aimerai qu’elle découvre à son tour le plaisir de pouvoir donner, en plus de celui de recevoir. Je change sensiblement de position, me mettant cette fois pleinement à califourchon au dessus d’elle, mes jambes entourant les siennes. Je comprends à notre nouvel échange de baiser qu’elle ne compte pas s’arrêter là, et je suis rassurée en un sens, même si j’aurai très bien pu comprendre qu’elle ne se sente pas encore de me rendre la pareille. Ses mains semblent hésitantes et je décide de la guider, toujours avec beaucoup de tendresse. Je me saisis d’une de ses mains, dépose quelques baisers sur le bout de ses doigts, et la guide le long de mon ventre, jusqu’à mon entre-jambes. Le simplement frôlement de sa peau contre mon intimité fais se contracter mon ventre et un souffle un peu plus lourd s’échappe de mes lèvres.  « Vas-y à ton rythme… » Je lâche sa main et la laisse prendre ses marques, faire ce qu’elle veut. J’ose imaginer qu’elle sait au moins ce que c’est, elle n’a plus dix ans, elle a certainement dû se découvrir seule en attendant que quelqu’un ait le privilège de la toucher. Ce n’est pas comme découvrir le sexe d’un homme, je pense que celui d’une femme, elle sait au moins comment ça marche…

Chaque geste, caresse, souffle et baiser m’entrainent irrémédiablement vers l’abîme de plaisir dans laquelle je suis prête à tomber. Chute ou ascension, peu importe, c’est tout mon être qui bascule dans un état pareil à nul autre. Secondes d’extase accueillies dans un léger cri que j’étouffe dans le cou de Tawny. Mon souffle saccadé se calme au rythme de cette sensation de plénitude qui m’envahie. Mon corps se détend, je souris de bien-être et profite des gestes de tendresse de la brune. Nos regards se retrouvent et j’échappe un léger rire secouant négativement la tête à sa question « Pas du tout. ». Pour preuve je me redresse et viens rechercher ses lèvres avec passion, mes mains glissant sur son corps avec moins d’assurance que je le voudrais. Pas que je ne sache pas quoi faire, mais cette petite crainte de ne pas être à la hauteur s’immisce à nouveau en moi. Après ce que je viens de vivre, le plaisir intense que j’ai ressenti c’est con mais j’ai un peu la pression. Mais Tawny est parfaitement au fait de mon inexpérience pour les relations intimes et sentant mon hésitation me guide, m’encourageant à oser et me faire d’avantage confiance. Je n’ai pas passé vingt deux ans de ma vie dans l’entière ignorance de ce qu’est la sexualité et le plaisir, quand bien même je n’avais jamais partagé cela avec personne d’autre avant elle. Rassurée par cette pensée et les quelques mots de la brune, l’envie de lui rendre la pareille prend le dessus sur le reste, effaçant mon appréhension. Mes caresses se font plus assurées, chaque réaction de la jeune femme devenant mon guide, j’aventure un doigt en elle. J’écoute ses souffles, détecte chaque tension, décrypte ses mouvements en réponse à mes gestes. Je prends confiance, à mesure que je la sens s’abandonner un peu plus chaque seconde. Ma main libre caresse sa poitrine avec douceur, mes lèvres se perdent dans son cou et j’aime sentir son souffle irrégulier contre ma peau. Je joue sur la cadence de mes gestes, souris contre sa peau lorsque l’effet semble concluant. Je prends un réel plaisir à lui en donner, c’est un plaisir différent mais pas moins agréable et lorsque je la sens s’approcher à son tour du sommet de cette ascension, mon cœur s’accélère de concert avec le sien.

je ne veux pas qu’elle se force, surtout pas qu’elle fasse les choses seulement pour me faire plaisir. Dans un moment pareil, on est deux, et j’ai besoin de la sentir avec moi, pas à mille lieues de ce qu’on est en train de vivre, justement trop concentrée pour me rendre la pareille. Alors elle y va doucement, je la guide comme je peux, la rassurant du regard, et par quelques mots dits avec une tendresse infinie. Peu à peu, elle gagne en assurance, et ce n’est pas pour me déplaire. Je ne retiens aucun de mes gémissement, elle a besoin de savoir qu’elle me fait de l’effet, beaucoup d’effet. De mon bassin, je la guide vers mes envies, ondulant au rythme auquel je veux qu’elle aille, et elle suit sans aucune difficulté mes directives corporelles. Mon corps se tend, j’hésite entre retenir mon plaisir ou le faire durer davantage. Malheureusement pour elle - et pour son poignet - je choisis de faire durer cet instant, repoussant au maximum les limites du plaisir pour le sentir plus grand encore. Je souffle son prénom, lui demande dans un murmure de ne surtout pas s’arrêter, jusqu’à l’explosion. Sans m’en rendre compte, je mords son épaule pour étouffer mon dernier cri, ayant une conscience infime que cette toile de tente ne filtre aucun bruit. Le souffle anarchique, je prends quelques secondes pour me remettre de mes émotions, mon corps s’affaissant malgré moi sur celui de Joan. « Je suis désolée… » Prenant appui sur ma main près de sa tête, je relève juste assez mon buste pour la regarder, souriante. « J’ai été gourmande, j’ai repoussé la fin à son maximum… » Je laisse échapper un petit rire malicieux. Je ne voulais pas qu’elle imagine que si ça a été plus long, c’est parce qu’elle n’était pas à la hauteur, au contraire même. Je n’ai pas besoin de lui dire qu’elle a assuré, je pense que mon état traduit aisément ce que j’ai pu ressentir pendant ce moment partagé. Mais je suis difficilement rassasiée, il m’en faut plus, et après avoir jaugé le degré d’envie et de fatigue de la petite blonde, je décide de l’achever en totalité, lui offrant un deuxième orgasme digne de ce nom, similaire au premier lorsque nous étions chez elle. J’embrasse finalement l’intérieur de ses cuisses, délicatement, remontant le long de son ventre pour retrouver son visage qu’elle cache entre ses mains. Je me permets de rire un peu, aventurant mon nez pour venir trouver son cou et l’embrasser avant de lui dire à l’oreille. « J’en connais une qui va bien dormir cette nuit… » Deux en fait…

Attentionnée et patiente, Tawny réussi rapidement à dissiper mes craintes. Nous sommes comme connectées, attentive je suis le gré de ses envies me laissant guider par ses mouvements, ses soupirs et les quelques gémissements qu’elle laisse s’échapper. J’ai toujours cette même sensation que nous sommes dans une bulle qui n’appartient qu’à nous et je ne crois pas avoir vraiment envie d’en sortir de si tôt. Le corps de la brune se tend, prêt à subir l’assaut final du plaisir contre lequel elle semble lutter. Sa respiration se fait d’autant plus saccadée, elle m’intime de ne pas m’arrêter et l’entendre souffler mon prénom me fait frissonner. Je la mène jusqu’à l’explosion finale à laquelle cette fois elle ne peut résister. Je suis un peu surprise de la sentir mordre mon épaule, ou plutôt par l’effet que cela provoque en moi. Son corps se fait plus lourd contre le mien, je caresse son dos, remonte vers sa nuque avec tendresse. Je souris, et secoue doucement la tête alors qu’elle s’excuse. Pour quoi au juste ? Elle se redresse, faisant son mea culpa pour avoir voulu prolonger le plaisir au maximum « La gourmandise, c’est un des sept péchés capitaux… » ça reste dans le thème. Face à cet aveu je ne peux m’empêcher de ressentir une petite pointe de fierté, j’avais à cœur de pleinement prendre part à ce moment. Et ce dernier ne semble pas encore avoir touché à sa fin, ce dont je ne vais pas me plaindre. Tawny joue la carte d’un second round, je capte son regard malicieux tandis qu’elle descend le long de mon ventre, lequel se soulève d’avantage sous l’effet de ma respiration qui s’accélère en conséquence direct de l’excitation qui me consume de nouveau. Elle m’achève avec un nouvel orgasme dont j’étouffe l’expression entre mes mains que j’ai placé sur mon visage. Elle cherche à me tuer ou quoi ? Tout mon corps tremble encore alors qu’elle emprunte le chemin inverse, remontant jusqu’à mon cou auquel elle se fraye un accès, riant de me voir peiner à retrouver mes esprits.
« Ça y est… mon cœur s’est arrêté et je suis au paradis ? » lâché-je alors que la brune embrasse mon cou, me faisant frissonner une fois de plus, elle le sait que c’est une zone sensible… Je ris à sa dernière remarque et libère mon visage de sa prison mes bras s’enroulant autour des épaules de la jeune femme « Seulement une ? » j’arque un sourcil, perplexe « Je n’ai plus mon pyjama pourri, tu devrais arriver à trouver le sommeil, non ? ». Mon regard se perd dans le sien, une de mes mains vient caresser sa joue « Tu restes toute la nuit cette fois ? » dis-je plus comme une requête qu’une question. Cette fois c’est différent, pas seulement parce que nous ne sommes pas chez moi et qu’une heure de route minimum la sépare de chez elle, j’ai envie de me réveiller dans ses bras et pas qu’elle soit partie au petit matin. « Et si tu décides de partir juste après le lever du soleil, réveille moi au moins pour que je puisse en profiter avec toi… » je lui souris « S’il te plait. » ajouté-je dans un souffle. La fatigue me rattrape elle avait raison, Morphée a l’air décidé à venir me chercher cette fois et c’est dans cette bulle que je ne veux pas voir éclater, bien au chaud entre les bras de Tawny que je m’endors finalement.

« La gourmandise, c’est un des sept péchés capitaux… » La luxure aussi. Je souris à son évocation des péchés capitaux et reprendre de plus belle l’ascendant sur ses lèvres desquelles je me délecte avec une envie non rassasiée. Je n’en ai pas assez, j’ai encore envie d’elle, envie de l’entendre souffler, gémir, se cambrer, et accueillir le plaisir que j’ai envie de lui donner encore et encore. Une fois ce nouvel assaut terminé, je reviens prendre des nouvelles du coeur de ma petite protégée. « Ça y est… mon cœur s’est arrêté et je suis au paradis ? » demande-t-elle, me faisant sourire davantage alors que je continue d’embrasser son cou, sans doute avec un peu plus d’amour que je n’aurai voulu laisser paraitre. Je m’amuse à la taquiner, parce que je crois que c’est une chose qui ne changera jamais entre nous. « Je n’ai plus mon pyjama pourri, tu devrais arriver à trouver le sommeil, non ? » Je ris et mordille un peu son cou au passage. « C’est vrai, t’as pas tort. » Je me redresse pour la regarder et lui sourire. « Tu restes toute la nuit cette fois ? » Mon regard alterne entre ses yeux brillants et je viens déposer un baiser tendrement sur ses lèvres desquelles j’ai la sensation d’avoir nourri un début d’addiction. « Oui. » que je réponds en murmurant, avant de me laisser tomber près d’elle sur le matelas. Elle se cale dans mes bras et je la câline un peu le temps qu’elle s’endorme. « Et si tu décides de partir juste après le lever du soleil, réveille moi au moins pour que je puisse en profiter avec toi… s’il te plait. » Je souris et embrasse tendrement son front, murmurant en retour. « C’est promis. » et je tiens toujours mes promesses. Nous nous endormons l’une contre l’autre, paisiblement, naturellement, comme si ça avait toujours été comme ça.

Comme à mon habitude, je me réveille tôt, très tôt, réminiscences de l’armée. Le soleil n’est pas encore tout à fait levé, un regard sur ma montre et j’hésite un instant. Je regarde Joan qui dort paisiblement, je n’ose pas bouger de peur de la réveiller. Finalement c’est elle qui bouge un peu, ouvrant les yeux doucement comme pour vérifier qu’elle n’est pas seule. Alors je souris et la regarde avant de lui dire en murmurant. « Je suis toujours là, et le soleil est en train de se lever, si tu veux qu’on aille le voir sur la plage… » Oui alors dit comme ça, ça fait genre le truc super romantique. Ça l’est peut-être, mais j’ai pas envie d’y penser, pas envie de réfléchir. J’ai juste envie de profiter pleinement de cette histoire que j’ai envie de voir débuter. Parce que oui, la nuit m’a semble-t-il aidée à y voir plus clair sur mes sentiments envers la petite blonde. « Rien ne nous empêche de nous recoucher après… » Je lui souris à nouveau, attendant qu’elle se rendorme ou au contraire qu’elle ne se décide à me répondre, et à me suivre dehors pour profiter de l’aube qui se lève.

C’est avec la promesse de ne pas me réveiller seule que je me laisse doucement emporter par le sommeil, bercée par les caresses tendres de Tawny. Cette soirée a presque quelque chose d’irréelle, peut-être n’était ce qu’une parenthèse... même si au fond j’ai envie de croire que ce n’est pas que ça. L’essentiel c’est de l’avoir vécu sans retenue. Lorsque mes yeux se rouvrent doucement mon premier réflex, et il n’est même pas conscient, c’est de m’assurer que je ne suis pas seule. La brune est toujours là, elle me sourit, et ça suffit à rendre ce réveil d’autant plus agréable. Quelle heure est-il ? Sûrement assez tôt car la lueur dans la tente est à peine plus claire que cette nuit où seule la lune nous éclairait. Dans un murmure la jeune femme me confirme que le soleil commence à peine à se lever et propose que nous allions profiter de ce moment sur la plage. J’esquisse un sourire, l’esprit encore un peu trop endormi pour répondre mais le cœur ravi par ce que j’entends, elle ajoute que nous recoucher ensuite est une option envisageable alors je hoche positivement la tête « Ça me semble être un bon deal. ». La recrue se redresse, je m’étire un peu puis fais de même, récupérant mes fringues pour m’habiller. J’avais presque oublié être totalement nue. Je remets mon short, tant pis s’il est trop grand pour mes jolies jambes comme le dit si bien Tawny et enfile un t-shirt ainsi qu’un sweat. Je sens déjà que l’air est frais dehors, comme chaque matin au lever du soleil. Je sors de la tente et m’étire à nouveau, je n’ai pas totalement refait le plein d’énergie mais j’ai toujours aimé ce moment, l’aube. Je crois l’apprécier d’autant plus en sa compagnie, me lever n’a donc rien d’un sacrifice. J’attrape deux serviettes de plage qui séchaient là et passe devant Tawny en mettant en évidence mon fameux short mais surtout le logo qui l’orne « Les All Blacks gagnent toujours. » dis-je à voix assez basse, sourire aux lèvres, alors que nous passons à proximité d’autres tentes. Sur le trajet, lorsque la main de la brune frôle la mienne tandis que nous marchons, cette fois mes doigts viennent se glisser entre les siens le plus naturellement du monde. Je veux profiter encore un peu de cette bulle où je me sens si bien avec elle, et à cet instant tout semble aller en ce sens. Quand nous arrivons à la plage, l’horizon est en train de s’éclaircir, c’est pile le bon moment. J’étale les deux serviettes sur la plage pour que nous puissions nous asseoir sans avoir du sable partout et m’installe face au lever du soleil. « Pas de baignade imprévue cette fois, ok ? » je lui adresse un sourire complice « Et pas de panure non plus. » je sais bien que je ne peux pas totalement être sûre que Tawny se tienne tranquille, mais j’ai bon espoir que ma requête soit prise en compte. Je dépose un baiser sur sa joue « Merci pour la promesse. » chuchoté-je à son oreille.

Je ne me lasse pas de la regarder dormir, je pourrai rester là encore des heures, comme la dernière fois, ça m’hypnotise, je ne pourrai l’expliquer. Mais j’ai cette envie étrange de partager de nouvelles choses avec elles, des choses qu’on fait sans doute quand on est un couple, j’en sais rien. J’ai encore jamais été voir un lever ou un coucher de soleil avec une fille. Aujourd’hui, mes envies sont visiblement en train de changer. Je propose à la jeune femme de nous recoucher après ça si elle en a envie, et ça semble lui convenir. Nous nous habillons et prenons la route de la plage sans tarder. Sur le chemin, hésitante, je viens frôler sa main et c’est étrangement Joan qui semble plus courageuse que moi, cherchant un contact plus franc et assumé, entremêlant ses doigts au miens. Je souris pour moi-même et nous arrivons sur la plage, nous installons côte à côté et je me laisse subjuguer par le spectacle qui s’offre à nous. « Pas de baignade imprévue cette fois, ok ? Et pas de panure non plus. » Je ris un peu et secoue la tête. « J’ai pas envie que tu attrapes froid, petit oiseau fragile… » Je me fous d’elle, bien sûr, parce que je sais bien qu’elle n’est pas aussi fragile qu’il me semblait qu’elle soit, quand je l’ai rencontrée. Et tant mieux, sinon j’aurai l’impression de la casser. Elle s’approche pour déposer un baiser sur ma joue, ce qui me fait sourire, et je l’entends chuchoter à mon oreille. « Merci pour la promesse. » Je tourne la tête vers elle pour la regarder, lui sourire à nouveau, et je m’approche pour venir chercher ses lèvres. Un baiser, simple, sans artifices, le genre de baiser qu’on offre à sa petite amie. Je ne sais pas ce qu’il en est de nous deux, mais pour une fois, je n’ai pas envie de m’enfuir comme une voleuse. Elle m’a clairement ensorcelée.

Je finis par me lever pour me déplacer et je prends place derrière Joan, mes jambes autour d’elle, et mes bras trouvant leur place sur le ventre de la blondinette. Je pose mon menton sur son épaule, non sans avoir déposé un baiser dans son cou au préalable. « C’est mon moment préféré de la journée… » Et il est très rare que je le partage avec quelqu’un. Nous restons là, silencieuses pendant de longues minutes, regardant le soleil le se lever, collées l’une à l’autre. Je me sens bien, simplement bien, je n’aurai jamais cru pouvoir ressentir ça un jour et pourtant, j’y suis. C’était presque inespéré. Je laisse mes pensées divaguer quelques instants et reprends la parole une fois que le soleil a pris ses marques. « Je vais peut-être te laisser finir ta nuit, et rentrer. T’étais là avec tes amies, j’ai pas envie de m’accaparer ta présence, surtout que je suis pas sûre de réussir à tenir toute la journée sans t’embrasser… » Je ris un peu et embrasse son cou à nouveau, puis je joue avec mon nez sur son oreille pour la chatouiller. « Mais je peux passer te voir quand tu seras rentrée si tu veux, ou on peut se retrouver à notre endroit… tu me dis, c’est comme tu veux Birdy. » J’ai envie de passer du temps avec elle, oui, mais plutôt seule avec elle. Surtout que je doute qu’elle ait dans l’idée de s’afficher ouvertement avec moi devant ses amies…