contexte › island bay ressemble à n’importe quelle petite ville côtière de nouvelle-zélande, mais il n’en est rien. en bordure de wellington, à une trentaine de minutes en voiture, se trouve un parfait petit endroit où se mélangent étroites maisons en location et grandes villas de propriétaires fortunés. c’est un endroit où il fait bon vivre, du moins d’apparence, puisque comme on sait, l’herbe semble toujours plus verte de l’autre côté de la clôture. tous les habitants d'island bay se sentent ici comme à la maison, en quelque sorte. mais n’en est-il pas autrement de leurs voisins ?
initiales interdites. › personnages inventés de 25 ans minimum. › 3 ans de différence entre l'avatar et l'âge du personnage. › 15 lignes minimum par rp › un rp par mois.
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Eve doit faire quelques courses en ville. Chose pénible pour elle. Etre confrontée à la foule. Elle n’a pourtant pas le choix. Elle a pioché dans les vêtements des soeurs, laissés à l’abandon parce qu’elles ont grandi ou parce que c’est passé de mode, vêtements aussi abandonnés par Jude à son départ pour Haïti et qu’elle n’a pas récupérés à son retour. Eve a grandi aussi. Eve a pris des formes. Il est là le problème. Cela la perturbe énormément. Si la penderie est pauvre, les étagères ne sont pas plus riches, il y a de quoi tenir entre deux lessives mais pas plus. Il faut par contre se rendre à l’évidence ce qui fait cruellement défaut ce sont les soutiens-gorges. Difficiles de se servir dans un tiroir qui n’est pas dans sa chambre. Aucun à sa taille ! Pénible. Horrible. Monstrueusement horrible.
Eve est plantée devant le magasin spécialisé. Impossible d’entrer. Son coeur bât à la chamade. Impossible d’entrée dans la boutique et de demander à la vendeuse « J’aurais besoin de... », elle sera obligée d’ajouter « Je ne sais pas quelle taille ». Et la forme ? Qu’est qu’elle en sait de la forme ? Elle est entrée dans le magasin d’à coté, là il y a tout. Elle aurait du demander à sa mère, mais elle s’est tellement peu imaginée poser une telle question. A une de ses soeurs, elle a renoncé aussi. Tout est tellement compliqué. Elle arrive à prendre le bus. Dès qu’elle a quelqu’un en face d’elle c’est tout autre chose. Une panique. Au moins elle a trouvé le rayon, mais est-ce qu’on a le droit d’essayer ? Elle angoisse au point de fuir.
En huit mois, elle n’a pas réussi à se réacclimater. Tellement peur de faire quelque chose qui est mal et qu’on la renvoie là-bas. Elle abandonne la rue principale, trop de monde. Les ruelles lui conviennent mieux. Elle n’était pas comme ça avant. Avant. Dans une autre vie. Sa respiration se coupe nette. Elle est figée sur place, bloquée par le regard fixé sur elle. Un regard monstrueusement inquisiteur. Elle le sent pénétrer au plus profond d’elle. Il fouille dans ses entrailles, il vient saisir son coeur dans un filet invisible. Il serre. Jusqu’à étouffer. Il veut sa mort. Elle le sait. Elle a échappé une fois, alors ils veulent la reprendre. Tout s’agite dans sa tête. Une angoisse incontrôlable. Au bout de quelques minutes d’une confrontation immobile, elle parvient à laisser glisser sa veste le long de son corps, et dans un sursaut imparable elle la geste sur le chat qui tente un demi tour mais se retrouve coiffé de tissu. Elle regarde la forme qui bouge sous sa veste. Elle ne sait pas si elle doit appeler cela une victoire. Elle peut respirer. Oui, c'est une victoire. Le chat noir ne la regarde plus.
<div style="text-align:justify;"> Eve est plantée devant le magasin spécialisé. Impossible d’entrer. Son coeur bât à la chamade. Impossible d’entrée dans la boutique et de demander à la vendeuse [i][color=#6666ff]« J’aurais besoin de... »[/color][/i], elle sera obligée d’ajouter [i][color=#6666ff]« Je ne sais pas quelle taille »[/color][/i]. Et la forme ? Qu’est qu’elle en sait de la forme ? Elle est entrée dans le magasin d’à coté, là il y a tout. Elle aurait du demander à sa mère, mais elle s’est tellement peu imaginée poser une telle question. A une de ses soeurs, elle a renoncé aussi. Tout est tellement compliqué. Elle arrive à prendre le bus. Dès qu’elle a quelqu’un en face d’elle c’est tout autre chose. Une panique. Au moins elle a trouvé le rayon, mais est-ce qu’on a le droit d’essayer ? Elle angoisse au point de fuir. </div> </div><font style="font-size:9px; text-align:center; font-family:verdana; display:block; margin:auto">by Bref</font> </center>
Dernière édition par Eve Northam le Mer 25 Avr - 13:20, édité 1 fois
Je m’appelle Eve Northam. J’ai eu un accident de voiture. Jin, qui conduisait le véhicule, qui m’a sortie de la carcasse métallique que les eaux de l’étang engloutissaient, dit que ma respiration s’est arrêtée, que mon coeur s’est arrêté. Il ne veut pas prononcer le mot. Personne ne veux le dire. Je ne le prononce pas. Je l’écris : mort. Je suis morte.
J’ai rencontré une personne à la bibliothèque, elle m’a demandé si j’écrivais un livre. Je n’avais pas idée de ce que j’aurais pu écrire. Il y a pourtant un sujet simple. Ce sujet. Quand j’ai voulu l’aborder à cette époque, autour de moi les gens ont crié à la folie, à la possession, au Mal. Pourtant, c’était mes parents en lesquels j’avais toute confiance, désemparés devant ce qui se passait. Je le comprends, moi-même j’étais tellement perdue. Pourtant c’était en confession, cela n’aurait pas dû sortir de l’église et se répandre comme une trainée de commérages destructeurs. Je suis un monstre parce que je vois des monstres épiaient les vivants. J’ai tué l’une de ces créatures. Tout le monde a dit que c’était le chat du voisin, mais je sais qu’il n’était pas cela. Je les ai vu ces yeux. Je les ai fui. Ils m’ont pourchassée.
Je ne mentionnerais que succinctement ce corridor vers la lumière bienveillante qui était là pour me tracer la route. Cette plénitude. Cette certitude que je devais rejoindre ceux qui m’attendaient au-delà pour m’accueillir. Oui, il y a eu cela. Il y a eu surtout les ténèbres, trop rapides, qui m’ont rattrapée. Moi trop lente, à m’émerveiller plutôt qu’avancer. Je n’ai pas réussi à rejoindre la lumière. Cette lumière-là. J’ai fui ces yeux au regard inquisiteur par d’autres couloirs. Il y a eu d’autres tunnels. D’autres lumières, simples bougies, lanternes dans la tempête, torches dans la nuit. Jin se trompe. Cela n’a pas duré quelques minutes. Cela a duré mille vies.
Elle écoute. D’abord rien. Du silence. Puis un vague bruit de tuyauterie qui mériterait la visite d’un plombier. Ensuite viennent des éclats de voix. Inquiétant. Intervenir ? Est-ce à elle d’appeler la police ? Elle veut être sûre. Le ton a monté, les mots deviennent perceptibles. Les mots sortis du contexte peuvent être trompeurs. Eve abandonne la porte pour chercher une fenêtre d’où elle pourra juger de la nécessité d’agir. Elle se baisse d’un coup se sentant fautive. Une femme a tourné la tête vers elle. Tout ça devient ridicule. Eve va finir au poste de police pour voyeurisme ! Elle doit lâcher l’affaire avant que cela ne tourne à la catastrophe. Elle reste baisser pour regagner l’allée principale. Si ça ce n’est pas suspect, qu’est-ce qui l’est !
Alors qu’elle s’éloigne de la porte d’entrée, celle-ci s’ouvre. Elle fait un bond en arrière pour se mettre dans l’ombre. Un homme sort et s’éloigne en pestant. Elle l’observe cherchant le détail qui prouve que c’est le gars du bar. Elle n’est pas certaine. Alors que ce doit être à son tour de s’éclipser, une voix se fait entendre. D’abord tétanisée de s’être faite repérée, Eve finit par avancer dans la faisceau de lumière. Elle fixe Olympe. Sa question a un ton moins brutal, elle n’en est pas réellement rassurée.
« Je... Je... »
Elle a un geste vague de la main dans la direction où l’homme a disparu.
« Je voulais savoir si vous allez bien. »
Toute cette histoire est folle. Elle ne sait pas si elle doit respirer ou s’abstenir. Courir et s’enfuir. Rester sur place, trembler dans ses baskets et transpirer d’inquiétude. Affronter les fantômes avec son crew, lui fait moins peur que d’affronter la réalité liée à ses actes.
« Est-ce que c’est le gars de l’application de rencontre ? »
Vaut-en être sûre. Sauf qu'en demandant cela, Eve avoue directement son implication.