Hey, brother! ≈ James ft. Jack

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Hey, brother!

James ft. Jack

Cinq mois. Cela faisait presque cinq mois que la famille Thompson était à nouveau réunie sur le sol néo-zélandais. L’unique petit sœur de James était toujours resté dans les environs pour l’aider à appréhender l’après Dave Thompson, mais son frère, Jack, avait toujours été une sorte d’électron libre. Il avait passé des années à éviter son père par mille et une manières et ce au détriment de la vie de famille. Heureusement pour la fratrie, la technologie permettait qu’ils restent en contact régulièrement. Ensemble, ils avaient appréhendé la mort de leur père à peu près de la même façon : ils n’étaient pas vraiment tristes, du moins, pas comme cela se faisait dans la plupart des familles. Leur deuil dû à la perte d’un être qui avait été omniprésent pendant toute leur vie d’enfant, d’adolescent et d’adulte, qui avait influencé leurs choix, était couplé à un sentiment de soulagement. Enfin, ils allaient pouvoir vivre pour eux. Les deux J, James et Jack, et leur petite sœur avaient choisi de ne rien dire à leur mère, mais cette dernière devait être au parfum depuis le début. Ainsi, Jack était revenu de son exil à l’étranger. Il avait passé du temps dans la maison familiale, mais les souvenirs qu’il y avait étaient trop oppressants. Il était donc venu investir la villa de son frère aîné le temps de trouver un chez-lui qui lui plairait vraiment. La chambre d’amis comme repaire, il avait eu tout le temps et l’espace pour prendre ses marques. Peut-être un peu trop.

James et Jack étaient une sorte de binôme inséparable et ce depuis l’enfance. Leur sœur était toujours restée légèrement en retrait, jurant par le fait qu’ils n’étaient que deux « méchants garçons ». Avec les années, la frontière était devenue infime. Cependant, il y avait un point sur lequel les trois mousquetaires avaient toujours été considérablement différents : le ménage. James était l’aîné soucieux auquel on avait appris les bonnes manières, même s’il avait toujours vécu avec un homme ou une femme de ménage et qu’il devait, encore aujourd’hui, en employer une. Le fait était que sa précieuse fée du logis était absente pour une durée indéterminée et que James n’avait pas souhaité engager quelqu’un d’autre en son absence. Elle seule connaissait ses habitudes et il n’avait pas envie que quelqu’un d’autre entre dans l’intimité de la famille, même s’il serait forcé de le faire si la situation venait à s’éterniser. En attendant, James devait s’occuper seul, comme n’importe quel individu lambda, des tâches ménagères. Il avait donné des directives à son frère, mais celui-ci devait avoir un gêne qui l’empêchait de s’y tenir. Au réveil, James découvrit que ce dernier avait tout bonnement laissé son linge sale dans le milieu du salon. La tête encore dans le brouillard, il ne put s’empêcher de convoquer immédiatement son frère.

« JACK THOMPSON !!! »

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Hey, brother!

C'était si bon de revenir chez soi. Island Bay m'avait beaucoup manqué et je me rendais compte que mon exile avait duré beaucoup trop longtemps. Il était temps pour moi de me stabiliser et d’arrêter mes pérégrinations. La raison de mes nombreuses et longues absences n'était plus, ce qui me permettait d'envisager de rester là où j'aurais dû toujours être. Ici auprès de ma famille, auprès de ceux que j'aimais.
J'avais décidé de rester ici un peu sur un coup de tête et je n'avais nul par ou crécher à part peut être l’hôtel. Il y avait bien la maison famille mais il était hors de question que j'y reste plus d'une semaine. Aussi confortable soit elle, les ondes n'y étaient pas bonnes. De plus, le père avait beau être parti j'avais l'impression de pouvoir tomber nez à nez avec lui à chaque détour de couloir de cette maison. C'était très désagréable. Heureusement que mon grand frère était là pour moi, contrairement à moi qui n'avait pas beaucoup été la pour lui. C'était une des choses que je voulais changer aussi. Faire plus de choses ensemble et être encore plus proches. Parfois je regrettais de les avoir laisser et d'avoir fui comme un lâche. Enfin, c'était pour ça que j'étais ici.
James m'avait donc généreusement accueillit dans sa villa dans le quartier bourgeois de South Bay. C'était sans hésiter mon coin préféré. Les bords de mer étaient somptueux. L'eau était turquoise, presque transparente, chaude et les plages de sable fin et blanc. J'aimais ce pays et j'aimais cet endroit, c'était comme un petit paradis. C'était pas étonnant que mon frère ait choisit cet endroit pour habiter. La famille Thompson était riche et quand on a de l'argent autant en profiter pour se faire plaisir.
Le soleil venait tout juste de se lever et ses rayons s'infiltraient par les persiennes entrouvertes de ma chambre. Je me réveillais doucement et sans me presser. C'était pas comme si j'avais grand chose à faire pour le moment. De plus il était beaucoup trop tôt pour moi. En m'étirant je senti comme un poids sur mon dos.

« allez bouge Victor. » Grognai-je.

Comme j'avais tendance à dormir sur le ventre, ce chien avait pris la sale habitude de venir se mettre sur mon dos tous les matins et d'y finir sa nuit. Allez savoir ce qu'il se passait dans sa tête. Ça étonnait pas mal de personne quand ils découvraient que mon chien avait le droit de dormir dans mon lit et je voyais pas pourquoi. Il était bien plus propre que certains humains. C'était mon meilleur ami, mon confident et au moins lui il risquait pas de me faire suer. Seulement parfois il oubliait qu'il était un chien.
Je me retournais sur le dos, pas tout à fait réveillé et avec un mal de crâne prononcé. Ça avait dû être une sacré soirée, dont je ne me souvenais même pas d’ailleurs. Dans le coin il y avait de quoi faire niveau fête et c'était pas plus mal. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, ce genre de petite ville ça bougeait bien la nuit. Surtout en centre ville. On y fait des rencontres aussi intéressantes que charmantes. Je tournais la tête pour jeter un coup d’œil de l'autre côté du lit qui était vide. Bon pas de rencontre charmante pour moi la nuit dernière. Je me rallongeais dans le lit en soupirant.

« JACK THOMPSON !!! »

La voix de James provenant du salon me résonna dans la tête si violemment que j'en tombai du lit. Victor se mit à m'aboyer dessus d'un air autoritaire.

« Oh ça va ! Tu vas pas t'y mettre toi aussi ! » Lançai-je.

Qu'est ce qu'il lui prenait de hurler comme ça ! Il allait réveiller tout le voisinage à ce train là. Bon sang, il venait d'amplifier ma douleur à la tête à tel point que ça en devenait insupportable. J'avais aussi une de ces soif et la bouche tellement pâteuse.
Il me fallait une aspirine et un café, très fort... il fallait aussi que je me lave la bouche. J'attrapais un jogging qui traînait par terre et l'enfilai. Victor sortit de la pièce en courant. Je sortis à mon tour de la chambre en suivant une traînée de vêtements m'appartenant, qui me guida jusqu'au couloir. J'avais dû me déshabiller au fur et à mesure que j'étais allé vers ma chambre la nuit dernière. Je mis un coup de pied dans un t-shirt qui traînait au sol pour l'écarter de mon chemin. Nonchalamment je m'avançai jusqu'à la cuisine avant de me servir une bonne tasse de café. Qu'est ce que c'était bon. C'est en sortant de la pièce que je tombai nez à nez avec mon frère qui m'attendait au milieu du salon d'un air ronchon. A ses pieds un tas de vêtements à moi. Je levai ma tasse comme si j'allais porter un toast, un sourire coupable sur les lèvres.

« ça va frangin, bien dormi ?»

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Hey, brother!

James ft. Jack

Pour James, Jack était une partie de lui. Une partie de lui qui avait passé bien trop de temps à essayer de fuir son nom et tout ce qui allait avec. Même s’il ne l’avait pas verbalisé par habitude ou plutôt par caractère, le trentenaire se sentait un peu moins seul maintenant qu’il vivait avec son frère. Cette situation ne durerait certainement pas des années, mais elle était agréable. La vie à deux, du moins, à deux êtres humains, était plutôt facile. Cependant, si James avait pris un tournant radical en décidant d’arrêter de fricoter avec tout ce qui lui tombait sous la main, il n’en n’était pas de même pour son petit frère. Jack était un charmeur, lui aussi, et il avait tendance à en profiter. A la vue des vêtements qui trainaient à même le sol, l’aîné des Thompson avait bien cru qu’il partagerait son petit-déjeuner avec une inconnue, mais il n’en n’était rien. Victor, le carlin à l’attitude toujours joueuse, déboula le premier dans le champ de vision du jeune homme. La boule de poils devait faire le tiers du poids de Carbone, le malinois de James, et pourtant, elle était tout aussi adorable. S’il s’était interdit d’autoriser son lit à son molosse, l’aîné avait dû s’habituer au fait que le chien de son frère dormirait dans la chambre de ce dernier et se lèverait en même temps que lui, un peu comme un vieux couple. Il dut attendre et patienter quelques minutes pour voir son frère se présenter en plein milieu du salon, une tasse de café à la main. Il avait la tête des matins difficiles : ceux qui suggèrent que la nuit a été courte et qu’il ne vaut mieux pas hurler à tout va. Néanmoins, il n’avait pas grand-chose à en dire. Jack avait le droit de profiter de la vie et maintenant que le patriarche n’était plus, il était hors de question que James devienne le tortionnaire de la famille.

Devant la provocation, bien que dépourvue de méchanceté, de son petit frère, le trentenaire s’approcha de lui et lui déposa une légère tape sur la tête. Il évita les vêtements en liberté de Jack et s’en alla ranger sa tasse dans le lave-vaisselle de la cuisine avant de revenir dans la pièce de vie pour lui remonter les bretelles. Certes, il était le bienvenu ici, mais il ne fallait pas qu’il prenne trop ses aises. Du moins, pas au point de miner toute la villa de vêtements sales.

« Le marchand de sable était visiblement passé depuis longtemps quand t’es rentré, effectivement. » dit-il avec une moue enfantine « Qu’est-ce que t’as fait encore ? Tu m’as semé tes fringues partout, tu crois qu’il va nous pousser des arbres à tissu dans la villa ? » demanda-t-il avec un sourire qui traduisait qu’il n’était pas fâché, mais plutôt légèrement anxieux quant au comportement de son petit frère « T’es sûr que ça va ? Tu les enchaînes en ce moment et j’veux pas te fliquer, mais ça te ressemble pas de sortir aussi régulièrement, si tu veux parler, je suis là Jack, mais là tu m’inquiètes. Même Victor s’inquiète, il a encore dû se farcir mes caresses hier soir et je pense sincèrement qu’il préfère les tiennes ! »

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Hey, brother!

J'admirais mon frère et sa grande patience, ça oui. Assez patient pour me supporter. Je n'étais plus un enfant, et pourtant parfois je devais bien l'avouer j'en avais l'attitude. C'était quand même très puéril de ma part de laisser sa villa dans un capharnaüm exclusivement composé de mes affaires. Il faudra bien que cela cesse un jour, il faudrait que je me reprenne en main. Je ne voulais quand même pas pousser mon frère à bout, notre relation était trop précieuse pour la faire voler en éclat.
Victor passa devant James en courant avant de s'élancer dans le jardin vers une direction qui m'était totalement inconnue. Parfois je me demandais si le chien de mon frère était aussi bizarre.
Ce dernier s'approcha de moi et me mit une tape amicale sur la tête avant d'aller déposer sa tasse dans la cuisine tout en évitant mes fringues au sol. Cela me faisais plus rire qu'autre chose. C'était un petit geste affectif qui me montrait que malgré tout il m'aimait.
C'est en revenant de la cuisine qu'il me confirma que lorsque j'étais rentré hier soir il dormait déjà. Étonnement j'avais réussi à rentrer assez silencieusement pour ne pas le réveiller.
Ses premier mots me firent rire. Voilà que mon frère se couchait avec les poules maintenant. Quelle drôle de scène. Lui qui faisait des fêtes interminables et ne rentrait jamais seul la nuit. Toujours en très bonne compagnie ce bon vieux James. D'ailleurs cette maison me semblait beaucoup trop calme. Mon frère seul ? Cela pouvait être aussi dure à croire que ceux qui prétendaient que les légendes sur les fées et lutins étaient fondées. Il aimait trop les femmes pour ça.

Il commença alors, d'une certaine manière à me demander des comptes sur mon comportement, je dois bien le dire, excessif et inhabituel. James n'était pas un rabat joie et si il se demandait si tout allait bien pour moi c'était certainement parce qu'il s'inquiétait, tout simplement. Même si j'avais envie de lui dire ce qui n'allait pas, je ne m'en sentais pas le courage pour l'instant. Peut être plus tard, mais pas maintenant. Et même si c'était son rôle en tant que grand frère, il se faisait trop de soucis pour moi . J'allais bien. Ou peut être pas finalement. Tout ce que je savais c'était que je ne voulais pas le mêler à mes histoires. Quelles qu'elles soient. Ça je devais m'en occuper tout seul pour le moment. C'était très gentil de sa part de me proposer son support mais ce genre de conversation me rendaient très mal à l'aise.
Je posais ma tasse de café sur la table et commençais à ramasser les vêtements qui me tombaient sous la main avant d'aller les mettre là où était leur place, dans le panier à linge sale.

« écoute James je vais bien je t'assure. Il ne faut surtout pas te faire de bile. Si je sors comme ça, c'est parce que j'ai besoin de relâcher la pression. Je vais bientôt reprendre mon boulot et avant j'aimerais profiter du peut de vacance qu'il me reste. » Dis-je

Je ne savais pas si j'avais réussi à le convaincre mais il y avait quand même une part de vrai dans ce que je lui avais dit. Cependant l'autre partie attendra certainement avant d'être révélée. Parce que j’appréhendais sa réaction et que j'avais honte. Et surtout parce que j'avais peur qu'il ne puisse rien faire pour moi. L'atmosphère était devenue beaucoup trop lourde à mon goût et je décidai de changer de sujet. Je lançai un sourire enjoué à mon frère.

« Je vois qu'une seule raison pour laquelle tu aurais renoncé à la fête et aux belles demoiselles, mon cher frère... »

Je m'installais confortablement sur le grand canapé du salon avant de prendre une gorgée de mon café.

« Parle moi de celle qui a volé ton cœur ! » Lançai-je.

Codage par Libella sur Graphiorum

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Hey, brother!

James ft. Jack

Très tôt, James avait eu le droit à un discours des plus barbants de son père qui lui faisait comprendre que le rôle d’aîné était important. Selon lui, il fallait que son premier fils soit exemplaire et défende ses frères et sœurs coûte que coûte. En ça, Dave Thompson n’avait pas franchement eu tort. Même s’ils n’avaient jamais rencontré de vrais problèmes, le cadet et la benjamine de la fille avaient tout pu bénéficier de la protection infaillible de leur frère. Néanmoins, en tant que plus âgé, James avait aussi pris la liberté de guider ses semblables et de les remettre dans le droit chemin quand ils s’en éloignaient. C’était ce pour quoi il avait décidé de parler à son petit frère de ses sorties tardives. Certes, fut un temps, il avait fait à peu près la même chose : sortir jusqu’à pas d’heure et ingurgiter des verres d’alcool pour mieux tenir. A cette période, le fils aîné des Thompson n’avait plus rien d’un exemple. C’était en partie pour ces raisons qu’il avait décidé de mettre son petit frère et sa petite sœur au courant de son double jeu. Une fois la confession faite, il n’était plus vraiment seul. Il avait la possibilité de se reposer sur ce qu’ils suggéraient et surtout, de les préserver. Les comportements qu’avait James étaient suffisamment intéressants pour que les médias se focalisent sur lui et laissent ses protégés indemnes. Un mal pour un bien, comme souvent.

Les paroles de Jack étaient ce qu’elles étaient, mais elles ne le rassuraient pas. Quelque part, James savait que son frère n’était pas dans son état normal. Il a avait ce sixième sens qui n’existait qu’avec ses proches et qui lui disait que quelque chose ne tournait pas rond. Cependant, il ne pouvait rien y faire si son frère jugeait qu’il n’était pas la personne idéale pour en parler. Il espérait simplement que ce dernier ne se soit pas mis dans le pétrin et qu’il n’ait pas d’ennuis avec quiconque. Il tenta tout de même de paraître convaincu pour ne pas instaurer un climat de gêne. Jack savait qu’il pouvait trouver une forme de réconfort auprès de son frère et que celle-ci passait essentiellement à travers le jeu. Cette fois-ci, le cadet avait opté pour un jeu original auquel ils n’avaient pas souvent joué : parler des relations amoureuses. Fort heureusement, il avait compris que son grand frère avait changé et qu’il n’était pas le coureur de jupons qu’il avait pu connaître. Il n’était pourtant pas question de parler d’une femme en particulier. Les choses étaient encore trop floues autour de James pour qu’il puisse s’imaginer se livrer à une seule personne. Seulement, voilà, il était aujourd’hui débarrassé de toutes ses chaînes et il voulait célébrer ça en renouant avec ce qu’il était au plus profond de lui. Le véritable James n’avait rien d’un séducteur et aspirait à partager sa vie avec une seule personne, mais il avait à présent d’autres choses sur le feu.

« Moi ? Moi, James William Thompson, s’être fait voler le cœur ? Certainement pas ! » affirma-t-il en riant. « J’ai personne dans ma vie en ce moment, il y a bien d’autres choses que j’ai besoin de régler avant d’impliquer qui que ce soit dans la famille ! Peu de chance que je sois le premier marié dans la famille, mais mon frère cadet pourra peut-être me faire cet honneur… »

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