sleeping queen - Sami & Lei'

Elle n'était pas là.

Seule, dans les couloirs, avec un petit bureau aménagé près des casier, une table volée à une autre classe, quelques dessins gravés dessus pour ne pas permettre de la remettre à sa place, et une pancarte faite main, dessinée par l'absente, démontrant combien l'ennui était présent, ou le désintérêt, ou le débordement, dans ce domaine public, ce lycée fatigant.

Outre les notes, en dehors des bulletins, à la sortie des classes ou en route pour la cafétéria, c'est la petite affaire Lewitt-Wilson qui marchait du tonnerre, les fringues restaurées et améliorée explosant bien souvent le coeur de ces petites minettes qui comme vous, avez les yeux rivés sur les créations. Prenant à la base des t-shirt simples, les jupes à carreau, ou les collants d'une soeur, les habits devenaient entre vos mains expertes des joyaux de la provocation, avec de splendides slogans et calligraphies les ornant. Bien souvent, c'était ta petite tête qui marquait les phrases choquantes, tandis que Sami t'aidait à trouver l'inspiration.
Du "CaptainObvious is NOT obvious" au "wh0re, the b1tch", en passant par de nombreuses autres expressions toutes aussi folles les unes que les autres, il y avait de tout, mais comme aucun stock n'était présent sur les lieux, c'étaient les photos qui faisaient office de présentation. Après tout, personne ne connaissait la taille des clients, aussi fallait-il leur faire leur commande avant de la rapporter au lycée.

C'est bien gentil, tout ça... Mais bosse tes cours, plutôt que tes habits, lorsque tu n'es pas en train de danser. avait répondu ta mère, lorsque tu lui avais parlé de cette affaire. Tu soupirais, alors qu'à cette office de bureau clandestin, tu avais les bras calés sur la table, les coudes frottant contre le bois de celle ci, tandis que tes lèvres semblaient prêtes à s'écraser sure le dos de tes mains. TOn téléphones attrapé, t'envoyais le message fatidique : Bon... J't'atta moi, alors grouille. avant de reposer l'objet, et de dévisager les différents lycéens qui passaient.
Etrangement, aucun ne s'arrêtait à toi. Sans doute l'absence de Lewitt était telle qu'ils avaient peur que l'affaire tombe à l'eau. Une autre raison d'incendier ta bestie, lorsqu'elle pointerait le bout de son cul - même si tu te doutais qu'elle avait une bonne raison, c'était une fille sage ta Sami -. Car sans elle, vous perdiez du bénéfice et du fun. T'étais plus la même sans elle. Comme une pile déchargée. Drôlen de comparaison, oui, mais elle était capable de te recharger par sa simple présence, alors t'avais besoin qu'elle se bouge, avant de tomber sur la table, tête contre bois, contre photos, à t'endormir comme un gros pâté. Vous étiez au lycée, entourées de professeurs et d'élèves ? Cela ne changeait rien, ton ennui était tel dans cet établissement - ton travail démontrait à quel point la classe t'endormait - que même si tu devenais la cible de tous les moqueurs, tu ne tarderais pas à fermer les yeux pour de bon.

Soudain, tu n'entendis ni ne vis plus rien, et comme un lourdeau, ta joue se colla contre les dessins, et tes yeux se fermèrent de telle sorte à te transporter dans un monde de sommeil, alors que certains jetaient des regards sur toi. Rieurs, ils snapaient déjà - foutue ère informatique - ton burn out - à force de ne rien faire, on fatigue - et peut-être que là, Sami daignerait te sauver.