I'm fine. really. aren't I always ? (livew)

Livia croyait avoir droit à la présence d'Andrew à son propre bar, mais il n'y était pas apparemment et elle était tout de même rester. La blonde avait enchaîné les verres, et elle avait fini par parier avec un inconnu à un jeu stupide d'arcade, celui où il faut tirer sur les pauvres bêtes sauvages en se faisant passer pour un chasseur. Elle avait réussi à battre son propre record, mais l'inconnu en question se défoulait plus qu'autre chose sur la machine, plutôt que de se concentrer, résultat, il avait perdu. Elle avait eu droit à un pichet d'alcool, le partageant avec les moins cons de la soirée. Elle avait bien remarqué qu'il était mauvais perdant, mais sans vraiment y prêter attention, elle s'était contentée de terminer son dernier verre et de quitter les lieux pour rentrer à la maison. La blonde jetait quelques regards derrière elle, croyant qu'elle est en train de se faire suivre, ou c'est peut-être juste de la paranoïa. Livia évite tout de même, de prendre les ruelles, le seul problème, c'est qu'il est tard et que les rues ne sont pas bondées. Elle croise ses bras, marchant plus rapidement, mais elle n'a pas le temps de rejoindre sa maison, qu'elle se fait attraper violemment le bras par le baraqué de tout à l'heure. Le mauvais perdant, et ses yeux en disaient long, il n'a pas l'intention de la laisser filer comme au bar. Livia ne peut pas nier, elle a assez peur pour que son cœur frappe rapidement contre sa cage thoracique et que son cerveau se mette à paniquer. Elle lui lance des insultes, d'habitude, ça fonctionne, mais ils ne sont pas tous aussi gros et musclés. L'homme marmonne des trucs, sûrement des insultes, mais elle n'arrive pas à saisir, puisqu'elle est trop occupée à se débattre, la seule chose qu'elle arrive à faire, c'est de lui planter ses ongles dans la chair, au point de le faire saigner. Il est même prêt à la frapper.

Est-ce qu'il est possible d'avoir une soirée tranquille, pour une fois ? Elle buvait avec des inconnus dans un bar, et dix minutes plus tard, elle était en train de se faire agresser. Pour la blonde, il s'agissait d'une soirée calme, puisqu'elle est assise à boire des boissons, plutôt que de préparer un coup, ou de tout simplement à arpenter les rues d'Island Bay sous les étoiles. Livia n'est pas étonnée de la réaction de ce gros idiot qui était en train de lui empoigner fermement le bras et l'insultant de tous les mots possibles. Elle n'est pas surprise, mais elle n'en reste pas moins ébranlée par la situation. Elle ne fait pas le poids contre cet homme, c'est évident, et elle refuse de crier comme une demoiselle en détresse le ferait, alors elle se contente de lui planter ses ongles dans la peau et de se débattre. Elle n'a pas le temps de se faire traîner plus loin, qu'Andrew avait débarqué, comme un prince sur son cheval blanc, pour la secourir. Elle se recule rapidement, c'est son premier réflexe, reprendre ses esprits, respirer plus calmement, mais impossible, elle sent son cœur s'affoler dans sa poitrine, son corps s'affaiblir. Livia relève la tête et elle voit Andrew tabasser l'homme en question, il ne contente pas qu'un seul coup de poing, mais de plusieurs. Elle s'approche de lui pour le tirer par le bras. « Andrew ! » Lâche-t-elle, le souffle court. Ce n'est pas ce soir qu'il sera accusé de meurtre. Elle est reconnaissante, mais pas stupide non plus. Elle le regarde dans les yeux, un regard qu'elle n'avait jamais pu lui montrer, la peur. Elle s'approche de sa maison, et elle sort ses clés, les mains légèrement tremblantes, elle réussit à ouvrir la porte et à entrer à l'intérieur. Livia n'allume même pas la lumière, elle va se poser dos contre un mur, sans même lui jeter un regard. Peut-être aurait-elle fait mieux de le laisser partir, pour se retrouver toute seule face à ses émotions qui lui sont encore inconnus. Elle s'est déjà battue, mais elle avait toujours un avantage, jamais elle n'Avait été agressé, et même s'il n'avait pas réussi à l'avoir, ça la choque tout de même. « Tu peux partir. »

En général, elle n'a rien contre les bagarres, elle n'est pas non plus innocente, et à force de se tenir dans des bars et des lieux peu fréquentables, elle en a vu beaucoup quand même. Livia n'est jamais intervenu, déjà parce que ça ne la regardait pas, mais qu'elle n'a jamais voulu se mêler à ce genre de connerie et l'envie de se prendre un coup par accident ne l'intéresse pas. Là, dans cette situation-ci, l'homme le mérite amplement, mais si c'est pour qu'Andrew aille en prison, cela n'en vaut peut-être pas la peine, au final, il ne l'avait pas violé, c'était sûrement son intention, mais elle est saine et sauve maintenant. D'ailleurs, encore heureux qu'il soit intervenu. Livia s'était précipité chez elle, un peu comme si elle voulait fuir tout cela, n'ayant aucunement envie d'en parler, ni d'exprimer quoique ce soit à ce sujet. Elle ne relève même pas la tête lorsqu'il entre à l'intérieur, préférant ignorer ce qui allait se produire ensuite, forcément, il allait sûrement lui demander comment elle va, alors elle redoute déjà. Le mieux est qu'il parte, qu'il la laisse seule avec elle-même et ses pensées, en tout cas pour la blonde, ça serait l'idéal. Elle fronce les sourcils à sa réponse. Qu'est-ce qu'il en sait si cela est une bonne idée ou non ? Après tout, elle ne compte pas se mettre à pleurer, et courir dans ses bras, même dans ce genre de situation, elle préfère rester froide et combattre ses sentiments, comme elle le fait tout le temps. Elle relève doucement la tête pour le regarder. « Non. » Peut-être que rester là, assise contre ce mur prouvait sa faiblesse, et même si elle est encore sous le choc, elle ne se montre pas sous son meilleur jour. Livia s'appuie contre le mur afin de s'aider pour se mettre debout. « Je ne sais pas trop ce que tu attends de moi. Un remerciement ? Merci d'avoir été là, mais ne compte pas sur moi pour commencer à pleurnicher. » Sa fierté en prendrait un sacré coup. Elle n'est pas prête à se livrer avec lui, à parler ouvertement de cela ou tout simplement de ce qu'elle ressent. Elle se rend au salon, et elle décide d'allumer la lumière du plafond, et ouvre son frigo pour s'attraper une bière, qu'elle commence à caler.

C'est un sentiment qui lui est encore inconnu, la tristesse profonde, ressentir le besoin de se confier, d'être protégé. Livia est une femme forte, elle n'a pas besoin des autres pour couvrir ses arrières, que l'on la borde comme un pauvre enfant. Elle a su se débrouiller toute seule à ce niveau, l'amour, elle ne connaît pas cela et les seules preuves d'affection qu'elle puisse connaître, c'est lorsqu'elle se retrouve au lit avec quelqu'un. Sa relation est différente avec Andrew, mais elle reste instable, tout comme ses réactions, son impulsivité et son manque de confiance. Elle secoue doucement la tête, que veut-il entendre alors ? Elle n'a aucune connaissance dans ce domaine, quand il y a un truc qui ne va pas, elle passe à autre chose, préférant fuir ses problèmes plutôt que d'y faire face, un classique quoi. Malgré ce qu'elle montre, sa fragilité n'est pas loin de la faire s'effondrer, elle le sent, ses larmes montent à la surface, elle commence un combat contre elle-même, comme si elle s'interdisait d'avoir des émotions. Autant se noyer dans l'alcool, cette bière est vide en moins de deux et elle dépose la bouteille sur le comptoir avant de se passer ses mains sur son visage. Livia n'arrive plus à penser, à savoir si elle doit le renvoyer, ou juste faire comme si rien n'était, monté à l'étage et s'allonger dans son lit, avec l'espoir de s'endormir. Elle relève finalement la tête vers lui. « Ça va, ce n'est pas grave, je suis encore là.. » Lâche-t-elle soudainement avec un rire nerveux. Il lui avait seulement fait une ecchymose sur le bras, sa peau allait être marquée pour quelques jours, mais ce n'est rien ça, tout le monde a déjà été couvert d'hématomes. Elle croise les bras en s'approchant de lui, sa voix se brise lorsqu'elle lui demande de rester à dormir, elle ne termine pas sa phrase, que sans pouvoir les retenir plus longtemps, elle se met à pleurer. Immédiatement, ses mains couvrent son visage pour qu'il ne la voie pas dans cet état, elle lui tourne même le dos, il était certain que là, elle ne pouvait plus se retenir plus longtemps.