family portrait. | lorena.

lorena&monroe

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Bordel, fait chier ! Il est passé où ce porte-feuille ? Tu as retourné tout ton appartement. La casse de ta bécane aussi. Tu as cherché dans des endroits insolites. Le réfrigérateur, les poubelles déjà sorties, ton tiroir à sous-vêtements. Bref, partout. Mais rien n'y fait, tu n'arrives pas à mettre la main dessus. Plusieurs jours qu'il a disparu. Pas la peine de faire un avis de recherche. Vu la liasse de billets qu'il y avait dedans, tu es certaine de ne pas le revoir. Mais au fond, tu te fiches bien de l'argent. Ça va, ça vient. Tu feras une nuit supplémentaire au Holster pour combler le déficit. C'était beaucoup d'argent, mais pas grand chose en réalité. Ça n'a pas de valeur sentimentale. Pas comme les photos qui logeaient à l'intérieur depuis déjà pas mal d'années. Photographies que tu gardes précieusement depuis ta plus tendre enfance. Clichés de tes parents, seuls restes de ces derniers. Aucun souvenir, juste ces deux photos aux sourires éclatants. C'est tout ce que tu avais d'eux. Vieillies, déchirées à certains endroits, un peu broyées mais trop importantes à tes yeux. Et c'est à cause de ça que tu te mets hors de toi. Alors, plutôt qu de pleurer cette perte comme une personne lambda le ferait, tu t'énerves. Tu tournes en rond dans ton appartement. Tu y mets un désordre pas possible. Pour finalement venir t'échouer sur le canapé au bout de quelques heures de recherches intensives. Il n'est pas ici, tu dois te faire à cette évidence. Et tu ne le retrouveras jamais. Des jours qu'il a disparu. Si quelqu'un d'honnête l'avait retrouvé, il te l'aurait déjà rapporté. Tu dois te faire à cette évidence, Monroe. Et c'est pourtant difficile. Alors, tu viens t'ouvrir une bouteille de whisky. Bois un ou deux verres et tu t'endors finalement sur le canapé.

Tirée de ton sommeil. La sonnette de l'appartement qui retentit. Tu mets un certain temps avant de comprendre ce qui se passe. La bouche pâteuse, la bouteille et le verre toujours sur la table basse. Tu regardes rapidement ton téléphone pour constater qu'il est déjà tard. Pas une heure convenable pour venir sonner à une porte. Alors tu penses à Isaac. Tu ne vois que lui pour venir à cette heure chez toi après tout. Ou alors un voisin dérangé par le bruit de la télévision qui résonne. Tu ronchonnes tout en te dirigeant jusqu'à la porte. Doigts qui entourent la poignet, tu ouvres tout en découvrant une silhouette inconnue. Bonsoir, j'peux vous aider ? Pas franchement accueillante. Tu n'y peux rien, tu es toujours de mauvaise humeur quand on te tire de ton sommeil. Et puis, tu te méfies de tout le monde. Chose normale quand on connait ton passé, et même ton présent. Tu ne fais confiance à personne, sauf à Seth. Alors, cette nana, tu t'en méfies forcément. Ça peut être n'importe qui et tu es déjà sur la défensive, juste au cas où. Vaut mieux ça, après tout.

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#bouletquiaéditélemessageaulieudecopiercollerunnouveau. #pardonpourcepostvideimmonde              

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Tu ne sembles pas accueillante. Tu ne l'es pas, en réalité. Méfiante, agacée. Tu es toujours d'une certaine froideur auprès des personnes que tu ne connais pas. Au fond, tu es une femme pleine de joie de vivre. Quelqu'un de bien. Une personne qui sait être joviale. Mais pas là. Pas alors qu'on te tire de ton sommeil. Pas alors que tu as perdu l'espoir de retrouver ce porte-feuille. Tu y tenais. Tu espérais pouvoir garder cette photographie avec toi jusqu'à ton dernier souffle. Elle était un peu abîmée. Sûrement parce que tu la sortais pour la regarder un peu trop souvent. Ton père. Cet homme que tu as à peine connu. Tes parents dont tu n'as aucun souvenir. Tu ne sais pas ce que tu serais devenue s'ils étaient toujours en vie. Pas une putain, c'est certain. Tu t'es souvent prêtée à ce jeu. Imaginer ta vie à leur côté. T'imaginer avec une famille. Tout dépend qui la demande. Tu souffles en détaillant la femme qui se tient devant toi. Aucun doute, tu ne la connais pas. Jamais croisée, c'est certain. Tu es plutôt physionomiste. Et elle, elle ne te dit vraiment rien. Alors, forcément, tu te méfies. C'est peut-être une flic. Une qui veut te coffrer ou qui cherche des informations sur la Meute. Ou une nana qui cherche à se venger de ta complicité avec Ray aussi. Tu n'en sais rien, mais tu n'as pas confiance. Mais la réponse à tes questions arrive rapidement. Porte monnaie qu'elle te tend et dont tu te saisies. Oh bordel ! Ouais c'est à moi. J'ai bien pensé que je ne le récupérerai jamais. L'argent, tu t'en fiches bien. Même si tu te permets de compter les billets alors qu'elle t'affirme que tout est toujours à sa place. Tu te sens forcément soulagée. Tu vois les deux photographies toujours à leur place, et c'est ce qui te rassure aussi. C'est sympa d'être venue jusque ici pour le rendre. Synonyme d'un merci. Elle n'aura rien de plus de ta part. Et tu te demandes d'ailleurs ce qu'elle fait toujours plantée devant toi. Elle attend quoi ? Quelques billets gracieusement donnés ? Un café ? Elle se met le doigt dans l'oeil la petite.
En quoi ça vous regarde ? Tu es sèche. Égale à toi-même. Tu n'aimes pas qu'on te questionne. Surtout lorsqu'il s'agit d'une personne que tu as rencontré dix secondes auparavant. Peu de personnes connaissent ta vie. Ils se comptent sur les doigts d'une main. Et peu d'entre eux connaissent la signification de ce cliché. L'un d'entre eux est mon père. Le même qui est sur la seconde photographie. Pour l'autre, j'sais pas qui c'est. Tu ne sais pas trop pourquoi tu viens lui dire ça. Ni même le rapport avec ton nom de famille. Patronyme que tu as hérité de ton père. Tu n'as jamais rien su de lui. Ces photos, elles t'ont suivies pendant toutes ces années. Les nombreuses personnes qui se sont occupées de toi étant gamine t'ont peint un tableau de ce couple qui t'est inconnu. Un couple qui s'aimait, deux parents aimants qui sont partis tragiquement en laissant une gamine derrière eux. Tu n'as que peu d'informations. Tu n'as que ça. Aucune idée de s'ils avaient eux-même une famille. Tu as toujours imaginé que ça n'était pas le cas. Sinon, tu n'aurais pas terminé en orphelinat puis en foyer. Pourquoi ? Tu souffles finalement. Ta curiosité piquée.

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Le monde est petit. Cette expression n'est pas sortie de nulle part et chaque jour en est la preuve. Lorena est plantée devant cette porte avec ce porte monnaie en main, cherchant quoi dire quand la principale concernée ouvrirait la porte. Elle a des milliers de scénarios qui lui traversent l'esprit, est ce que c'est possible qu'elles soient de la même famille? Les Caldwell deviennent des professionnels en matière d'enfants cachés décidément. D'abord Dean, maintenant cette mystérieuse Monroe. Elle n'a jamais connu son oncle mais elle le savait proche de son père malgré plusieurs désaccords familial. Il est mort trop jeune, parti trop tôt tout comme son propre père même si lui a au moins eu la chance de voir sa fille grandir un minimum. La porte s'ouvre sur une jeune femme froide et surement méfiante à cette heure tardive, elle ne peut pas lui en vouloir après tout. Trop impatiente de savoir, elle a hésité au vue de l'heure mais elle a quand même décidé d'y aller pour en avoir le cœur net. La jeune interne ne peut s'empêcher de sourire en voyant le soulagement se lire sur le visage de son interlocutrice quand celle ci réalise qu'elle vient de retrouver son bien. "Y'a pas de quoi c'est normal."Elle sait à quel point les photos sont importantes, notamment quand les personnes qui s'y trouvent ne sont plus de ce monde. Elle hoche la tête et elle se lance finalement à l'eau. Monroe se braque, son ton est sec et Lorena se dit qu'elle va probablement lui claquer la porte au nez mais elle n'en fait rien. Après quelques minutes d'hésitation, elle finit par répondre à sa question et Lorena en reste bouche bée. La surprise se lit probablement sur son visage même si elle s'est préparée à cette éventualité. Elle revient à la réalité quand Monroe reprend la parole. Lorena se racle alors la gorge avant de lâcher la bombe. "Je m'appelle Lorena Caldwell.. L'homme qui accompagne ton père, c'est son frère. Mon père." Elle n'a pas besoin de lui faire un dessin, la jeune femme a très bien compris ce qu'elle vient de lui annoncer mais elle préfère quand même le dire à voix haute. "Je crois bien qu'on fait partie de la même famille.." Il n'y a aucun doute, les photos parlent d'elle même. Elle ignore si Monroe va être réceptive à cette annonce, elle semble être une jeune femme assez méfiante vis à vis des inconnus mais elle se risque tout de même à ajouter. "Je sais qu'il est tard mais si tu veux on peut discuter.. je n'ai jamais connu mon oncle mais mon père m'en a souvent parlé.." La balle est dans son camp.              

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Cette fille te pose des questions. Des questions qui te dérangent. Et tu ne sais pas vraiment pourquoi tu y réponds avec autant de facilité. Ça ne devrait pas être le cas. Tu devrais te méfier d'avantage de cette inconnue. Lorena Caldwell. Ton coeur manque un battement. Elle porte le même nom que toi. Une simple coïncidence ? Tu te mets à en douter, à présent. Les informations fusent. Les explications qui vont avec. Cette fille qui se tient devant toi serait donc ta cousine. Tu perds tes mots. Restes silencieuse quelques secondes à détailler la femme qui vient de te balancer cette bombe. Coup du destin, c'est elle qui vient te trouver. C'est elle qui se rapproche de toi et qui te tend cette main. Mais tu ne sais pas si tu souhaites la saisir. Balle dans ton camp. Tu as une famille. Quelqu'un qui partage un peu de ton adn. Et tu ne sais pas comment prendre cette nouvelle. Tu aurais un milliard de questions à poser. Un milliard de reproches à faire, surtout. Elles t'ont abandonnée, ces personnes là. Mais au fond, est-ce qu'elles connaissent ton existence ? Tu en doutes. Sinon, Lorena n'aurait pas débarqué de la sorte chez toi. Si ton existence avait été connue et rejetée, elle ne serait pas là. Esprit tourmenté, tu t'éloignes de l'entrée pour laisser le passage libre à la brune. Fais pas attention au bordel. Tu soupires, tu t'excuses. Les cadavres de bouteilles, les vêtements qui traînent ici et là. Tu n'es pas une fille ordonnée. Elle le comprendra rapidement. Tu désignes le canapé, l'invitant à s'y asseoir. Tu es peut-être encore un peu froide. Très distante. Mais tu as besoin de digérer la nouvelle. Tu ne t'attendais pas à ça, clairement pas. Alors, tu te diriges vers la cuisine. Tu veux boire quelque chose ? Tu souffles en sortant une bière de ton frigo. Tu attends sa réponse, puis viens la rejoindre jusqu'au salon. Il y a ce léger silence, ce léger flottement. Par où commencer ? Tu n'en sais rien. Ils sont morts dans un accident de voiture quand je n'avais que quelques mois. J'étais avec ma baby-sitter quand ça s'est produit. Jamais personne n'est venu me réclamer, alors ils en ont conclu que mes parents n'avaient pas de famille. C'est ce qu'on t'a raconté. Les services sociaux n'ont jamais cherché à approfondir les recherches. Si ça avait été le cas ... Une vague de colère vient s'emparer de toi. Ta vie aurait été différente s'ils avaient juste un peu chercher. Est-ce que tu sais pourquoi ton père n'a jamais eu connaissance de mon existence ? C'est la seule raison que tu trouves au fait que eux aussi n'aient jamais cherché à te retrouver.

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Sa vie change de tous les côtés ses derniers temps et elle n’a le contrôle sur rien. Elle perd pied, à chaque fois qu’elle pense avoir tout vu, une nouvelle tout aussi improbable lui tombe au coin du nez et c’est ce qu’il s’est passé avec ce portefeuille. D’abord le nom de famille puis ces photos. Elle ne pouvait pas ignorer ce qu’elle avait découvert en trouver l’objet perdu et elle se sent désolé sur le pas de cette porte en lâchant cette bombe sans prévenir. Il y a son père sur cette photo et elle ne peut pas faire comme si de rien n’était. Elle sent la méfiance à son égard et elle la comprend parfaitement. Lorena se jette à l’eau, elle lui annonce que son père et le sien son frère ce qui font d’elles des cousines. Elle lui propose même de parler de tout ça, après tout si elle ignore d’où elle vient c’est normal. Elle retient sa respiration, elle s’attend à tout et n’importe quoi comme réaction après tout peut être que Monroe sait parfaitement d’où elle vient et elle a juste voulu éviter cette famille à tout prix. Elle peut lui refermer la porte au nez d’une seconde à l’autre et pendant une fraction de seconde c’est ce que la jeune interne se dit jusqu’à ce qu’elle s’écarte pour l’inviter à entrer à l’intérieur. Un léger soupire de soulagement s’échappe de ses lèvres, elle affiche un petit sourire à Monroe et elle pénètre à l’intérieur.  « Juste un verre d’eau, merci. » Son regard balaie rapidement l’appartement mais il s’attarde surtout sur Monroe, elle a définitivement les traits de visage de la famille Caldwell. Elle revient à elle et s’installe sur le canapé aux côtés de Monroe en la remerciant pour le verre d’eau. Lorena boit ses paroles et elle n’en revient pas qu’ils aient pu passer à côté de ce nouveau-né, que son oncle ne leur ait jamais parlé de son enfant. Lorena n’était pas encore née à cette époque là mais son père aurait forcément fait quelque chose. Quoique maintenant qu’elle a appris l’existence de son demi-frère, elle ne sait plus vraiment si elle connaissait aussi bien son père qu’elle le prétend. Elle aimerait lui apporter des réponses mais elle n’en a aucun concernant son abandon.  « Non. Je suis désolé. Je suis aussi surprise que toi par ce que tu me racontes. Je sais qu’avant la mort de mon oncle, lui et mon père étaient en froid et ils ne se parlaient plus du tout. Il n’a jamais voulu me dire la raison mais ça expliquerait pourquoi il n’a jamais su ton existence.. » Elle fait des hypothèses, tout comme Monroe parce qu’après tout les deux jeunes femmes n’ont plus leurs pères pour réclamer des réponses et elles ne sauront probablement jamais l’entière vérité. Lorena se mord la lèvre avant de lâcher la seconde bombe. « Hum, tant qu’on est dans les surprises de taille. J’ai appris il y a quelques mois que j’avais un demi-frère, Dean, on a le même père ce qui fait que tu as aussi un cousin. » Elle hausse doucement les épaules, elle se sent désolé de lui apprendre tout ça maintenant mais autant qu’elle digère tout d’un coup. « Faut croire que la famille Caldwell excelle dans les enfants cachés.. » Elle ironise en lâchant un petit rire avant de secouer la tête et de replonger ses yeux dans ceux de sa cousine. « Tu as vécu avec une bonne famille au moins.. ? » Elle se risque à demander, elle a toujours eu tout ce qu’elle voulait et ça la tue de se dire que peut être sa cousine ou même son frère ont galéré toute leurs vies.              

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Tu baisses doucement ta garde. Tu te méfies toujours. Mais c'est dans ton caractère. Tu ne peux pas être avenante avec des inconnus. Toi, cette gamine pétillante quand on te connait un minimum. Tu la laisses entrer, Lorena. Tu la laisses pénétrer dans ton intimité. Là où peu de personnes ont le loisir de venir. Tu lui apportes son verre d'eau puis tu t'installes sur le canapé. Bière à la main. Tu as un peu honte du désordre de ton appartement. Tu as un peu honte de ne pas avoir été préparé à cette rencontre. Parce qu'autant dire que tu ne t'y attendais pas. Tu ne pensais pas retrouver de la famille ici. Une cousine. Ça te fait tout drôle, c'est vrai. Ça te fait peur, aussi. Ta seule famille, c'est la Meute. Et aujourd'hui, tu allais devoir à apprendre à connaître quelqu'un d'autre. Une cousine. Tu l'écoutes, tu encaisses. Je pourrais peut-être rencontrer ton père ? Il m'en dira sûrement plus sur le sujet. Tu murmures. Même si tu n'es pas certaine de ce que tu demandes là. Même si tu as peur des réponses qu'il pourrait t'apporter. Un rire nerveux vient s'échapper d'entre tes lippes alors qu'elle t'avoue qu'il y a aussi un cousin qui traîne dans les parages. Un demi-frère dont elle ne connaissait pas l'existence jusqu'à il y a peu de temps. Espérons que les surprises de ce genre soient terminées. Tu souffles doucement en haussant les épaules. Ça n'a rien de méchant. Mais tu te doutes que ça n'a rien de facile pour Lorena. Apprendre l'existence d'une cousine peut être facile à encaisser. D'un demi-frère, sûrement moins. Sa question t'étonne. Elle laisse un silence lourd s'interposer entre vous. Tu viens t'appuyer contre le dossier du canapé. Bière que tu portes à tes lippes. Je n'ai pas eu de famille. C'est brut, sans filtre, mais c'est la vérité. Une vérité que tu assumes, un choix que tu as fais. Et tu vois son regard qui change, à Lorena. Je n'en voulais pas, en réalité. J'voulais pas être adoptée. Alors, j'ai juste été promenée de foyers en foyers. J'leur en faisais voir de toutes les couleurs, puis retour à la case départ. Tu n'es pas malheureuse. Loin de là. Tu as accepté ça, c'est un fait. Tu l'as voulu. Tu as toujours désiré être indépendante, même étant gamine. Alors, tu veux lui faire comprendre, à Lorena. Tu veux qu'elle accepte le fait que rien ne te fera changer d'avis. Tu veux qu'elle voit que tu étais heureuse comme ça. Même si tu as affronté des difficultés. Même si certains obstacles ont été compliqués à être surmontés. Peu importe. C'est ainsi que tu te sens bien. A dix-sept ans, je vivais dans la rue. C'est un an plus tard que j'ai rencontré ceux que je considère comme ma famille. Un type m'a sortie de là, il m'a proposé un travail. J'me suis fais des amis, ils sont ma famille. Et au fond, tu t'en sors bien. Un sourire timide vient étirer tes lippes. Il se veut rassurant. Mais tu voudrais qu'elle ne pose pas d'avantage de questions. Parce que parler de la Meute est proscrit. Parce qu'elle ne comprendra sûrement pas dans quoi tu t'es engagée ces dernières années. Fais-moi rêver, tu fais quoi dans la vie ? Ce n'est pas une pute, t'en es certaine. Elle n'est pas comme toi, Lorena. Ça se voit. Vos vies sont à des années lumières l'une de l'autre.

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Le visage de Lorena se renferme, elle ne s'attendait pas à ce que Monroe lui demande de rencontrer son père. Elle ne peut pas savoir en même temps, elle ignore tout de la famille Caldwell mais ça lui fout quand même un coup de poignard dans le cœur de devoir reparler de sa mort, d'y repenser malgré elle à l'évocation du sujet. Elle baisse la tête, se passe la main sur le visage pour se ressaisir et se racle doucement la gorge avant de relever les yeux vers Monroe. "Il est mort il y a 8 ans maintenant.." Elle souffle ces mots dans un murmure, son regard fait bien comprendre à la jeune femme en face d'elle qu'elle ne lui en dira pas plus sur le sujet. Huit ans se sont écoulés mais la blessure est toujours ouverte, moins béante avec le temps mais un simple rappel suffit pour qu'elle souffre à nouveau. Elle en a parlé à Dean récemment et c'est amplement suffisant pour l'année à venir ! Elle esquisse un faible sourire à la remarque de Monroe, les surprises, elle aussi elle espère qu'elles soient terminées. Elle ne rejette pas son envie de connaître son demi frère et sa cousine, loin de là, mais ça fait énormément à encaisser en un si petit laps de temps. Lorena oriente la conversation vers son interlocutrice, elle veut en apprendre un minimum ce soir sur cette dernière. Elle veut connaître les grandes lignes de sa vie. Son enthousiasme retombe aussi vite quand elle lui annonce qu'elle n'a pas eu de famille, la jeune interne fronce les sourcils, attendant une suite. Elle arque un sourcil en l'attendant parler, elles sont différentes ça se voit déjà. "Je vois. J'imagine que c'est propre à chacun de vouloir ou non une famille surtout dans ce genre de système.." Elle n'y connait pas grand chose Lorena, elle ne veut pas s'avancer et dire des choses qui pourrait la froisser, c'est la dernière chose qu'elle souhaite. Elle a toujours voulu s'éloigner de sa famille, de cette richesse et de ce monde mondain mais au final quand elle voit des personnes comme Monroe elle se dit qu'elle a eu la chance de connaître ses parents.. Elle esquisse à nouveau un petit sourire. "ça je peux comprendre, je considère mon meilleur ami comme ma famille depuis que je l'ai rencontré. On vit ensemble à East Bay et je n'imagine pas ma vie sans lui." Un jour, elle lui présentera peut être Finn. Elle ne se doute pas que ce dernier fait des combats illégaux dernièrement, elle ignore ce que fait Monroe de sa vie, dans quel monde elle vit, ces deux là se sont peut être même déjà croisés si ça se trouve. "C'est bien si tu as des gens de confiance sur qui tu peux compter, c'est important" Elle hoche la tête avant de lâcher un petit rire à sa question. "Si le sang, les organes et des heures que tu ne comptes plus te font rêver..J'plaisante, c'est pas tout les jours facile mais j'aime mon métier. Je suis interne en chirurgie, en 3 ème année. Et toi ? Du coup t'as trouvé dans quoi? " C'est naturellement qu'elle lui pose la question en retour, elle ne peut pas se douter mais avant qu'elle n'obtienne une réponse son biper retentit dans sa poche. Elle grimace en lisant le message et elle relève la tête. "J'suis désolée, va falloir que j'me sauve. Je peux te laisser mon numéro de téléphone? J'aimerai qu'on apprenne à se connaître, si t'es d'accord bien sûr." Elle lui lance un petit sourire avant de griffonner son numéro sur un bout de papier et de le lui tendre. Elle en fera ce qu'elle veut mais Lorena veut qu'elle sache qu'elle est prête à accepter ce nouveau lien familial.             

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Les mots pointent des souvenirs douloureux. Couteau que tu remues dans cette plaie toujours ouverte. Tu le remarques au faciès de Lorena. Tu l'entends au son de sa voix. Tu te sens désolée, presque honteuse d'avoir posé cette question. Même si, au fond, tu ne pouvais pas deviner. Tu comprends rapidement qu'il n'y a pas d'avantage de questions à poser. Même si celles-ci te brûlent les lippes. Tu baisses le regard, ne marmonne pas d'excuses mais les penses tout de même. Pas ton genre d'en présenter, après tout. Changer de sujet est ce qu'il y a de mieux. Rien de bien réjouissant, pourtant. Quoi que, pour toi, c'est la vie que tu as choisi. Sourire qui se veut rassurant. Avoir une famille, être entourée de personnes aimantes ; tu n'as jamais voulu ça. Contrairement à certaines personnes, j'ai pu faire ce choix. Et je ne m'en porte pas plus mal. Ouais, toi, tu as pu choisir ta famille. T'attachée aux personnes que tu voulais. Le système, très peu pour toi. Tu as voulu en sortir le plus rapidement possible. Tu en as vu des choses pendant toutes ces années. Des non-dits à préserver. Tu as accumulé les bonnes et les mauvaises familles. Un bébé orphelin aurait dû être adapté rapidement. Mais pas toi. Normalement, je vis aussi avec mon meilleur ami. Mais ... Il est absent pour le moment. En cage, pour dire vrai. En prison pour une durée qui t'est encore indéterminée et depuis bien trop longtemps déjà. Le dire à Lorena ? Pas une bonne idée. Autant qu'elle s'imagine que Ray soit en voyage d'affaire. Tu n'es pas une bonne fréquentation, au fond. Et quand la réponse arrive ; tu te rends compte pour la énième fois que vous êtes bien différentes l'une de l'autre. Wow, chirurgienne. Rien que ça. Les yeux écarquillés, totalement captivée par ça. La question retournée, tu laisses quelques secondes s'écoulées avant d'entre ouvrir la bouche pour lui répondre. Les mots sont déjà préparés. Ils sont ceux que tu sors à tout le monde. A tout ceux qui ne savent pas. Tu travailles dans un casino, point barre. Mais tu n'as pas le temps de répondre. Tu n'as pas le temps de mentir. Et, finalement, c'est tant mieux. Le biper sonne, l'attention de Lorena se porte dessus. Je t’appellerai. Tu souffles, comme une promesse. Finalement, peut-être qu'avoir une famille. Une vraie famille ne te fera pas de mal. Tu viens te saisir du papier qu'elle te tend, scrutes pendant quelques secondes son écriture avant de relever les yeux vers elle. Tu avances d'un pas incertain pour venir la serrer maladroitement dans tes bras. C'est bizarre, ce que tu ressens. Elle est étrange, cette sensation d'avoir, toi aussi, envie d'apprendre à la connaître. Lui laisser une chance, à cette fille. Créer un lien qui n'aura rien de malsain avec quelqu'un d'autre qu'une personne de la Meute. Bon courage pour le sang, les organes et les heures supplémentaires. Tu souffles avant de te séparer finalement d'elle. Tu sais ce que veut dire ce son, elle n'a pas de temps à perdre. Alors, tu la libères enfin. Un léger sourire qui étire tes lippes.

fin.