people hurts you (monroe)

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people hurts you

monroe & ellie

«i've missed your calls for months it seems, don't realize how. mean i can be. 'cause i can sometimes treat the people. that i love like jewelry.»(@HALSEY)

Une photo abimée entre les doigts, elle contemplait de ses grands yeux humides, ce souvenir d'il y a quelques années. Peut être six ou huit ans, Ellie ne se souvenait plus vraiment. Elle avait la sensation que c'était dans un autre temps, un autre monde, une boucle temporelle révolue depuis une éternité. Monroe et elle, assises dans l'ancien salon du couple Shelby, un verre de vin à la main, souriant tendrement. Isaac l'avait peut être prise cette photo, ou encore Peter. C'était tellement loin. D'un geste vif et sans vraiment réfléchir, la brune déchira la photo en deux, puis en quatre, jetant finalement les morceaux dans la poubelle de la cuisine. Elle ravala ses larmes comme la lionne qu'elle était, passant une main tremblante sur ses yeux. Bordel. Elle ne méritait pas ses larmes, encore moins sa tristesse et déception. Elle ne méritait plus rien venant d'elle. Monroe l'avait trahi, elle avait sali leur amitié, la piétinant de ses semelles sales, sans le moindre remord. Du coup, c'est ce qu'Ellie pensait. Quelle surprise lorsqu'elle avait reçu un message de sa part. La brune s'apprêtait à aller la voir pour des explications plus poussées et surtout, lui donner son fond de pensées. Elle l'avait devancé. Un brin de remord dans tous ça ? Surement. Isaac l'avait-elle prévenu qu'il avait lâché la bombe dans le nez de sa femme ? Peut être. Ellie n'avait pas posé la question. Tout ce qu'elle savait à ce moment précis, c'est qu'elle devait se rendre chez la gamine, qu'elle allait faire semblant de ne rien savoir, pour vérifier si la peine hantait la bouche de Monroe.

La nuit se couchait lentement sur les bâtiments du centre ville d'Island Bay. Un air apaisant envahissait les rues, tandis que les talons d'Ellie claquaient sur le bitume, direction l'immeuble de sa traitresse d'amie. Elle était certaine d'elle et ne se posait aucune question. Non, son cerveau s'était mit en mode off pour le bien des palpitations qui animaient son coeur. Le pas lourd et l'assurance d'une lionne, elle avait gravi les marches une à une, plus lentement que d'habitude. La grossesse ou l'appréhension de ce qui allait suivre ? Un mélange des deux, sans la moindre hésitation. Sa petite main vint frapper doucement à la porte d'entrée de la gamine, scrutant l'entrée de celle-ci de ses pupilles brunes. Elle n'eut pas à attendre bien longtemps, avant que la porte ne s'ouvre sur une Monroe aux yeux gonflés et à l'allure d'un louveteau en perdition. Ellie pencha la tête sur le côté, raclant le fond de sa gorge pour ne pas perdre le peu de contenance qu'elle avait. Si elle s'écoutait, elle lui aurait déjà mit son poing dans la figure. L'envie ne manquait pas. Vraiment. Salut. Sa voix se voulait plus sèche qu'elle ne l'avait prévu. L'aigreur des sentiments qui ressortait. Pourtant, elle ne devait rien divulguer, du moins, pour le moment. Mais Ellie, elle avait la peine de la trahison affichait sur la figure et la vérité facile. Elle ne savait pas mentir et encore moins cachée ce qu'elle ressentait et ça, tout le monde le savait. T'as une mine affreuse. Qu'elle lui fit remarquer, fronçant les sourcils. Surement le remord qui lui bouffait les tripes. Tant pis. Elle ne méritait que ça. Non ? Pourtant, la voir ainsi, ça ne lui faisait pas plaisir. Etrangement, Ellie en était peinée. Elle détestait savoir les gens qu'elle aimait, mal. Un pincement au coeur qu'elle se dépêcha de ranger dans le fond de son crâne. Elle ne le méritait pas. Monroe finit par lui laisser le passage et Ellie entra dans le petit appartement de la gamine, pas vraiment à son aise. Les bras ballants et l'air détaché, la brune finit par se retourner, la fixant sans ménagement. Elle ne voulait pas attendre, ne voulait pas faire semblant plus longtemps. Tu voulais me parler, je t'écoute. Ellie voulait en finir, au plus vite. Ranger toute cette histoire dans la case des surprises du siècle. Oublier Monroe et son air de chien battu. Vivre sa vie enfin, et profiter de sa première grossesse, comme toutes femmes de ce monde.

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ellie&monroe

people hurts you.

Il a quitté l'appartement, Isaac. Il est partit comme il est arrivé. Une révélation et des mots bien trop durs. Sentiments malsains et faux. La honte, les doutes. Prise à ton propre piège. Les scènes te hantent. Tu te tortures le cerveau avec elles. Comment as-tu pu te laisser aller à ces vices ? Les réponses, tu ne les trouves pas. Ou peut-être sont-elles bien trop lourdes à supporter. Tu as honte, Monroe. Honte de ce que tu as fais. Tu te détestes d'avoir laissé l'étau se serrer autour de toi, de ton coeur. Isaac, tu ne l'as jamais aimé. Pas comme ça, pas avec ce besoin charnel. Des semaines que ce jeu a duré. Des semaines où tu t'es laissée entraîner. Aveuglée. Ils se sont mélangés, tes sentiments. Entre ceux que tu ressens vraiment et ceux que tu as pensé avoir. Et lui. Lui, il ne voyait qu'Ellie. Lui, il n'a jamais cru que c'était toi. Des jours que tu restes enfermée. Aucune réponse aux nombreux messages qu'ils peuvent t'envoyer. Tu ne réponds même pas à la porte lorsque quelqu'un vient y frapper. Ton trou de souris, celui où tu te planques pour ne pas affronter le regard des autres sur toi. Mais surtout, celui d'Isaac. Ce frère perdu. Cet être que tu ne pourras plus jamais regarder. Tout est de ta faute. Et tu as du mal à assumer les responsabilités. Conséquences désastreuses, ton monde s'est écroulé. Et aujourd'hui, tu sais que tu vas empirer les faits. Ellie. Tu as besoin d'être franche. Tu as besoin de lui dire. Tu lui dois ça. Peut-être que Isaac l'a déjà fait. Non, sûrement pas. Sinon, elle serait déjà venue frapper à ta porte pour te mettre son poing dans les dents. Oui, c'est ainsi qu'elle réagira. Mais tant pis. Tu es prête à assumer cette conséquence là. La vérité, tu lui dois bien. Après toutes ces années de mensonges ; tu te dois de lui dire. Tu n'es pas certaine qu'elle acceptera cette rencontre. Vos derniers échanges datent. Des menaces qui ont volé, deux coeurs qui se sont brisés. Là aussi, tu t'en veux. Tu lui as craché au visage, à Ellie. Tu lui as tourné le dos. Et pourtant, c'est toujours avec une certaine férocité que tu as pris sa défense face à Neema. La réponse ne tarde pas. Et ta vie s'arrête pendant les heures qui suivent. Anxieuse, angoissée et pas franchement préparée.

Les coups résonnent. Une longue inspiration, et tu te lèves finalement pour aller ouvrir la porte d'entrée. Salut. Sourire timide. Te voilà au pied du mur, Monroe. Et tu ne peux plus reculer. Tu voudrais la prendre dans tes bras, Ellie. T'effondrer et lui présenter toutes ces excuses que tu as à lui faire. Tu voudrais pouvoir lui dire à quel point tu l'aimes, et à quel point tu as merdé. Mais sa voix est sèche, son regard dur. Elle t'en veut et elle a raison. Sûrement le goût amer de votre dernière rencontre. Ou celui de votre conversation par message après l'incarcération de Shelby. Des mois que tu ne l'as pas vu. Ventre arrondi, mine rayonnante. A l'inverse de toi. Tu voudrais lui dire qu'elle est resplendissante. Qu'elle sera une mère merveilleuse. Parce que c'est ce que l'a été avec toi. Mais aucun mot ne sort de ta bouche. Tu te pousses simplement de l'entrée pour la laisser passer. Pénétrer dans cet appartement où planent encore un bon nombre de souvenirs. Un lieu souillé. Elle te presse, Ellie. Elle n'a pas de temps à perdre. Alors, tu viens t'installer sur le canapé et d'un geste de la main, tu l'invites à en faire de même. Ce n'est pas facile ... Rire nerveux, discret. Ton regard n'ose pas affronter le sien. Tu trembles, viens jouer avec tes mains pour masquer ces soubresauts incessants. Et tu vas me détester. Bien sûr. Tu sais qu'au moment précis où les mots se seront échappés d'entre lippes, Ellie te reniera. Elle te haïra. Ces mots signeront la fin de cette amitié longue de dix ans. Ces mots, ils détruiront à néant le peu de respect qu'elle peut encore avoir pour toi. Quand Isaac a été libéré, il est venu vivre ici. Ray était toujours en prison. Et, jusqu'à ce que nos esprits reviennent à la raison, nous avons eu une aventure. Les mots ne sont pas exactes. Ils sont même imparfaits. L'histoire, la vraie, elle n'est pas là. Elle est bien plus complexe. Mais, tu n'arrives pas toi-même à te l'expliquer. Ni même à comprendre. On n'était pas dans un état normal. Enfin, je crois. Et ... Ellie, je suis désolée. Tes yeux viennent enfin se poser sur elle. Tu attends ta sentence. Tu attends la tempête et cette haine que tu mérites. Gamine prête à recevoir le coup de bâton. Gamine qui va perdre sa mère.

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«i've missed your calls for months it seems, don't realize how. mean i can be. 'cause i can sometimes treat the people. that i love like jewelry.»(@HALSEY)

Monroe et son visage enfantin. Ses trais fins et son sourire malicieux, lorsqu'il ne se dissipait pas dans l'air. Ellie s'était promis de la considérer comme morte. Car elle en avait besoin pour oublier, pour avancer. Pourtant, lorsque son nom fit son apparition sur son téléphone portable, le bénéfice du doute se fraya un chemin. Il n'aurait pas dû. Elle n'avait pas le droit de prendre de son temps et encore moins de lui parler, ni même de la regarder. Elle l'avait perdu au moment même où ses lèvres s'étaient refermées sur celles d'Isaac. L'époux d'Ellie. Son mari, son âme soeur, son tout. Et ça, Monroe le savait très bien. Durant dix ans, elle avait contemplé ce couple heureux et amoureux, peut être même les avait-elle envié ? Qu'importe. Ellie lui avait ouvert sa porte, son coeur et ses bras. Elle l'avait laissé entrer dans sa vie sans se douter du sale tour qu'elle finirait par lui jouer, une fois le dos tourné. Pas même quelques mois après, que déjà, la gamine avait enroulé ses cuisses autour de l'homme qu'elle aimait. Quel genre d'ami fait ça ? Quel genre de personne ?

La froideur avait envahi la moindre parcelle de son corps. Le palpitant hermétique à la brune qui se trouvait face à elle. Ellie ne savait pas mentir, et pourtant, elle avait décidé de lui laisser le bénéfice du doute. Juste quelques secondes, quelques minutes peut être, pour s'expliquer. Isaac était resté vague sur le sujet. Il n'avait rien donné, pas même la durée de cette coucherie. Un soir, voir deux ? Ellie avait décidé de ne plus y penser. Ça faisait trop mal. Mais lorsque ses pupilles brunes avaient croisé les siennes, la haine refit surface, enveloppant le peu d'amour qu'il lui restait à donner. Monroe, elle avait une sale tronche. Celle des mauvais jours. Si elle savait. Sans doute ne ce serait-elle pas donner autant de mal pour revoir Ellie. Sans doute n'aurait-elle pas cette boule au ventre qui crevait les traits de son visage. Les pieds dans l'appartement de la brune, Ellie s'impatientait. Qu'elle crache le morceau, rien que de l'avoir en face d'elle, s'en était trop. Monroe prit place sur le canapé, l'invitant à la rejoindre. Mais Ellie, elle n'avait aucune envie de s'asseoir. Son pied battait l'atmosphère sur le sol, trépignant d'une impatience certaine. Se tournant vers son ancienne amie, elle croisa ses bras sous sa poitrine, la toisant sans ménagement. Pas un mot ne sortait d'entre ses lippes. Elle secoua la tête vivement lorsque le mot pas facile fit son apparition. Oui sans doute. Un rire nerveux qu'elle retenait du bout des lèvres. La détester. C'était déjà le cas, mais Monroe, elle n'en savait rien. Elle ne se doutait pas une seule seconde que la vérité avait déjà été balancer. Qu'Ellie savait tout ou presque. La brune ne la coupa à aucun moment, elle la fixait, sans cligner des paupières, buvant chacun de ses mots comme si cette vérité allait changer. Comme si finalement, Isaac lui avait raconté des conneries et que ça n'avait jamais existé. Mais non. Monroe, elle confirma. Monroe elle en rajouta même. Aventure. Ellie fronça les sourcils. Il avait parlé de coucher ensemble, pas d'aventure. Se raclant la gorge, la colère commençait lentement à lui monter aux joues. Tu crois ? Elle lui répondit pratiquement du tac au tac. Et dans la seconde qui suivit, ses prunelles avaient déjà quitté le visage de la gamine. Cherchant tout le réconfort du monde sur le plafond. Réconfort qu'elle ne trouva pas, bien évidemment. La belle respirait la froideur et le détachement à plein nez, pourtant, elle bouillonnait de l'intérieur. Mais ne montrait rien. Non. Elle se retenait. Par respect peut être, ou simplement par épuisement. T'entends quoi par, pas dans notre état normal ? Vous aviez bu ? C'est vague comme explications. Vraiment vague. Elle n'arrivait plus à retenir le flot de paroles qui s'échappait de sa bouche, lui posant des questions, une à une, sans lui laisser le temps de lui répondre. Tu l'aimes ? Tu t'fou de ma gueule en fait ? Depuis dix ans, t'as juste envie de te taper mon mari, ou c'est moi la folle dingue ? Jusqu'à ce que le silence ne gagne à nouveau la pièce. Les réponses en suspens, la haine au bord de l'explosion et la rancoeur comme seule amie.

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