don't forget (zoë)

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Le blanc total. Tu ignores pourquoi, mais ta dernière soirée de cet été, tu ne t'en souviens pas du tout. Tu ignores comment tu l'as finie et tu te rappelles à peine comment elle a commencé. Pourtant, tu sais quelque chose, tu as pu parler un peu avec Zoë et ça, ça te ravi assez. Au moins, tu as repris contact avec elle, et c'était tout ce que tu pouvais espérer en sachant qu'elle était de retour en ville. Enfin, plutôt à Island Bay. Alors, quand un de tes potes est assis au comptoir du café où tu travailles et qu'il se moque de toi parce que la dernière fois qu'il t'a vu tu étais dans un sale état, comme il te dit si bien, tu cherches à savoir pourquoi. Tu ne te souviens pas avoir bu beaucoup. Enfin, si, tu te rappelles de tes trois premiers verres. Pourtant, tu sais qu'après tes mésaventures, tu ne t'amuses plus à boire jusqu'à oublier. Alors la question se pose : pourquoi ?
D'après ton pote, après que tu lui as dit que tu te souvenais pas alors que tu ne te rappelais pas avoir autant bu qu'à certaines autres soirées, il t'a lancé que, peut-être, il s'était passé quelque chose que ton inconscient préférait oublier. Sans oublier de mentionner que c'était sûrement avec Zoë. Toi, tu t'en souviens pas, mais il t'affirme que tu as passé ta soirée à ses côtés. S'il le dit, tu vas pas tergiverser dessus. Il s'en va aussitôt en te laissant pantois, ta journée n'étant pas encore fini. De quoi cogiter un moment.

Il est prêt de seize heures quand la porte du café s'ouvre sur une tête que tu connais trop bien. C'est parce que c'est elle que tu es mal à l'aise. Après ce que t'a dit ton abruti de pote tu as passé toute ta matinée et ton début d'après midi à te demander ce qu'il s'est vraiment passé à cette soirée. D'autant que, depuis, ni elle ni toi n'avez pris de nouvelles. Tu as été assez occupé, et le départ de Reid n'a pas véritablement allégé tes préoccupations. Tu la regardes avec un très léger sourire qui cache plutôt bien toutes les interrogations qui se cognent dans ta tête. Niveau entrée en matière, tu repasseras, mais les mots sortent seuls de ta bouche, l'air de rien. Salut Zoë ! Je te sers quoi ?

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catapulted, finally made to go. parabolic, fighting a stranglehold. tear me from it, fears were manifold. terraform it, i was an embryo. it might be a little while, but maybe we’ll realign soon. made to reassign, but find me a little time too. half euphoric, fixing the ratios. teleport me, pushing the envelope. all ironic, given the way she slowed. you’re iconic, given the way you froze.

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La journée a été épuisante pour Zoë, qui l'a passée dans le studio, avec l'amie de sa mère. Des clients à la pelle, passant les uns après les autres, heure après heure, comme si le studio était une cafétéria type self-service. Entre les parents qui ne tiennent pas leurs enfants pour les portraits de famille et les maîtres qui ne font pas taire leurs chiens stressés par les bruits des flashs, Zoë a la tête comme une pastèque en terminant son travail, vers seize heures. L'amie de sa mère lui permet de partir avant dix-sept heures, ce qui lui épargne le développement des quelques pellicules argentiques qui attendent encore dans la salle conçue pour cette activité. C'est presque une routine pour Zoë, après son travail, elle doit nettoyer le studio puis développer une partie de ce qui est en attente. En général, les clichés sont destinés à l'exposition.

Fatiguée et migraineuse, Zoë décrète en sortant du studio qu'elle a besoin d'un café. Un vrai, pas celui qu'elle fait chez elle dans sa cafetière à dosettes. Elle décide d'aller dans l'établissement qui se trouve au bout de la rue, et qu'elle n'a pas encore eu l'occasion de fréquenter depuis son retour à Island Bay. Elle en a entendu beaucoup de bien par la bouche de sa patronne, avec un petit mot pour le serveur agréable à la vue qui y travaille. Zoë a hâte de se rendre compte de la chose. Elle y rentre, le nez sur son téléphone, et après un rapide coup d'oeil pour repérer la disposition de la salle, se dirige mollement vers le comptoir pour commander quelque chose. Elle ne relève pas la tête, jusqu'à ce qu'on prononce son prénom. Surprise de se faire appeler alors qu'elle n'a repéré personne qu'elle ne connaissait, elle se rend compte qu'il s'agit d'Emrys, qui se trouve derrière le comptoir. Il est vrai qu'elle n'a pas pensé à regarder du côté de cette partie du café.

- Oh, salut, je ne savais pas que tu bossais ici... répond-elle avant de se flageller en pensée.

N'avait-elle pas mieux à répondre, tout en sachant qu'ils ne se sont pas vus depuis l'été dernier, après une soirée arrosée dont Zoë ne s'est remémoré que des bribes après un réveil plutôt étrange ? Bien sûr, elle savait qu'il était barman, mais elle ignorait totalement qu'Emrys travaillait dans un café qui se trouve dans la même rue que son propre lieu de travail à elle. Tout ce temps passé si proche et à la fois si loin l'un de l'autre...

- Euh... Un café bien serré, demande-t-elle ensuite en s'installant au comptoir.

Elle a hésité quelques secondes à aller se mettre seule à une table, mais a finalement décidé de rester au comptoir. Même si elle est un peu dans l'ambivalence par rapport à Emrys étant donné qu'ils ne se sont quasiment pas adressé la parole par messages, comme ils le faisaient par le passé.

- Alors... quoi de neuf ? demande Zoë, un peu gênée par la situation, en se débarrassant de son gilet fin en dentelle et de son petit sac à main.

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En la voyant assise en face de toi, tu réalises qu'elle ne sait plus grand chose de ta vie. S'il paraît que vous avez parlé pendant la fameuse soirée dont tu ne te rappelles pas grand chose, visiblement ta vie actuelle, ou du moins ton job, est passé à l'as. Tant pis, c'est sûrement qu'il devait y avoir plus important comme sujet de conversation, non ? Oui, ou peut-être plus futile encore. Il faut dire que lorsque tu t'y mets, tu es capable de beaucoup parler pour ne rien dire, mais sous le coup de l'alcool, tu aurais plutôt été le genre à balancer des choses importantes. Si seulement tu pouvais te souvenir d'un tant soit peu de choses. Au moins de vos discussions...

- Eh bien, maintenant tu le sais. Aucune méchanceté, juste une tentative d'humour. Est-ce que c'est légitime ? Tu l'ignores totalement et tes battements cardiaques s'accélèrent. Pas vraiment parce qu'elle est là, même si elle est tout de même l'une des raisons, mais plus sur le coup de l'angoisse de ce que tu as bien pu raconter, de ce que tu as bien pu faire. Et puis, le temps écoulé depuis la dernière fois est tout de même assez grand, même si tes journées de travail semblent l'avoir raccourci. Bien sûr, elle te manque chaque jour. Chaque jour depuis son départ, mais la savoir dans la même ville que toi, c'est un vrai soulagement, et même si tu crèves d'envie de la voir, tu déprimes moins de te dire que tu n'as pas à traverser une partie d'océan pour la voir. Ce que tu n'as jamais eu le courage de faire, d'ailleurs.

- C'est parti pour un café serré ! Tu t'attèles aussitôt à ta tâche, histoire de t'en débarrasser le plus tôt possible... et de pouvoir te retourner pour lui faire face et engager la conversation. Ce qu'elle fait très bien toute seule, d'ailleurs. Tu affiches aussitôt grise mine. Reid est parti... Reid, c'est ton meilleur ami, son départ, c'est un vrai crève-coeur. Tu comprends sa décision, bien sûr. L'amour devrait toujours être la meilleure et la première des raisons d'une personne (même si toi, tu ne l'as pas vraiment choisi en premier lieu), et tu admires le fait qu'il est suivi son coeur plutôt que sa tête. Mais ça te manque de ne plus vivre au milieu de son chat, de son chien, de son potager, et de ses blagues tantôt si impressionnantes... tantôt plus nulles encore que les tiennes. Qui d'autre mieux que Zoë pour en parler ? Il a choisi de suivre son copain. Il a eu raison, mais ça fait bizarre la coloc sans lui, très honnêtement. Et toi, quoi de neuf ? En fait, en dehors de ça, t'es bien gêné. Finalement, t'as l'impression que ça fait une éternité que vous n'avez pas vraiment parlé...

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Zoë se contente de gonfler sa bouche, l'air de dire "Effectivement..." quand Emrys lui répond que désormais elle saura quel est son lieu de travail. Elle s'assied, se débarrasse de ses effets personnels qu'elle accroche au petit dossier de sa chaise haute, pendant qu'Emrys s'occupe de préparer son café. Son ancien meilleur ami lui répond que l'un de ses colocataires est parti. Zoë n'est pas sûre de se souvenir de lui, tout est mélangé dans sa tête à propos de son passé. Entre ce qu'elle a essayé d'oublier et ce dont elle ne se souvient effectivement plus... tout est très flou.

- Ah... Je comprends. Il reste qui, alors, avec toi ? demande-t-elle, dans l'espoir qu'Emrys lui rafraîchisse la mémoire à propos de son habitation.

La gêne est on ne peut plus présente. Zoë ne fait que triturer nerveusement ses doigts, posés sur ses jambes, à l'abri du regard d'Emrys.

- Oh, de mon côté... Pas grand chose. Je viens d'avoir une journée de travail épuisante. Je n'en peux plus de photographier des familles et des enfants... Vivement qu'on me laisse bosser de façon artistique ! Ca me fera comme un congé... fait-elle en riant légèrement.

Petit silence, alors que Zoë tente de repenser à la colocation d'Emrys, avant son départ. Elle se souvient finalement de Reid, et remet un visage sur le nom. Enfin ! Plutôt que de réfléchir au passé, Zoë décide de penser à l'avenir. Elle et Emrys n'habitent pas très loin l'un de l'autre. Ils ont un passif très fort, et le fait qu'ils soient gênés de la situation montre que ni l'un ni l'autre n'y est insensible. Emrys manque à Zoë, et elle est presque sûre, si elle se souvient bien de leur dernière soirée, qu'elle lui manque également... Alors pourquoi se poser autant de questions ?

- Tu finis à quelle heure ? finit-elle par demander, coupant presque la parole à Emrys alors qu'il était en train de lui proposer du sucre.

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Tu la regardes faire du coin de l'oeil et tu ne peux t'empêcher de penser que même si tu rêverais de la dévisager encore et encore, accoudé sur ton bar, t'as probablement autre chose à faire, tu dois être professionnel. Elle prendrait aussi sûrement peur, c'est certain. Tu soupires. Tu adores la maison du grand-père de Reid mais sans Reid, c'est comme vivre dans une maison hanté. Et les deux autres, tu as beau les aimer, c'est pas pareil. Il était une véritable ancre au milieu de ce bordel qu'est ta vie. Surtout après la mort de ta tante... et l'état catastrophique de ta mère. Toi qui espérais une semi-rémission, c'est raté.

- Ava et Jay. Je me plains pas, je m'entends bien avec Ava et Jay est très peu présent... je crois qu'il se sent responsable du départ de Reid... Toi, tu le tiendrais bien pour responsable, mais tu sais que c'est pas ça. Enfin, pas QUE ça. Il a surtout choisi la voie du coeur plutôt que celle de la raison. Toi, tu n'en prends aucune, les chemins ne sont pas tous tracés et, en revanche, si tu écoutes une de leurs voix, tu serais complètement perdu. Absurde...

- Je vois... Et tu vois vraiment, en fait. Toi qui rêvais de devenir basketteur professionnel, et qui en rêves encore, tu vois le tout s'échapper à mesure que tu vieillis. Et tu n'as aucune envie de finir ta vie derrière ce bar. Faire du basket serait un congé pour toi aussi, au moins tu exercerais ta passion. Tu devrais peut-être en parler à tes boss.

Tu te grattes le bas du menton. Faut dire qu'avec ces torchons humide, tu aurais bien envie de te gratter les mains ou de les passer sous l'eau plutôt que de les garder dans un état de semi humidité. Dans une heure à peu près. Je suis là depuis un peu plus de sept heures. Tu fais des heures supp dans l'espoir de pouvoir rattraper un jour. Avoir plus de deux jours d'affilées pour rester affalé sur ton canapé à regarder la journée passer plutôt que les gens défiler, parfois même sans un bonjour ou un merci. Alors tu comptes peu sur le reste. Tu veux boire un verre après ? C'est pas tellement une suggestion ou une proposition. Plutôt l'étonnement dans sa question, puis aussi un peu l'espoir. Enfin, même si pour cette fois, tu opteras nettement pour quelque chose de non-alcoolisé. Histoire de t'en souvenir.

désolée j'étais persuadée d'avoir répondu

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- Tu te plains jamais, de toute façon, fait Zoë dans un sourire léger.

C'est vrai qu'Emrys a tendance à ne plus s'épancher cent-sept ans sur ce qui le tourmente, du moins depuis que Zoë l'a revu à cette fête. Il n'avait quasiment pas souhaité parler de lui et de ses soucis de l'époque. Zoë ne sait pas vraiment si c'est encore d'actualité, mais même par le passé, finalement, il ne se plaignait pas des masses. Emrys, c'est l'armoire à glace qui fait fondre le coeur de Zoë, malgré elle.

- Pourquoi il s'en sentirait responsable ? demande-t-elle par pure curiosité.

Peut-être que la vie du brun s'est transformé en énorme drama ? Zoë sait que les garçons qui se considèrent comme amis se disputent en général à cause des femmes... Si ça se trouve, une femme a été mêlée au lot.

Zoë se plaint quelques secondes de son travail, histoire d'évacuer un peu de sa journée épuisante. Emrys lui conseille de parler à sa patronne de ce souci du manque artistique, mais Zoë secoue la tête.

- C'est pas encore le bon moment...

Zoë a besoin de se changer les idées. D'être tombée par hasard sur Emrys cet après-midi lui fait prendre conscience qu'ils ne vivent désormais pas très loin l'un de l'autre, et qu'ils pourraient profiter de ce point commun pour se retrouver. Au moins en l'honneur du bon vieux temps... Zoë se demande, alors qu'il lui répond qu'il termine d'ici une heure, si Emrys regrette, lui aussi, ce temps-là où ils étaient on ne peut plus proches.

- Avec plaisir.

Elle sourit chaleureusement. Elle a suggéré l'idée, Emrys l'a attrapée au vol. Zoë est satisfaite. Elle n'aura qu'amorcé le premier pas, en tant que grande timide. Son café arrive devant elle, et Zoë le prend entre ses paumes moites à force d'être jointes sous le bar. La tasse est minuscule, mais ça l'empêchera au moins de se détériorer l'un de ses outils de travail.

- Tu fais des heures supp' ou quoi ? Ca fait long, quasiment une journée de dix heures déjà... commente Zoë en faisant tourner la tasse dans la soucoupe.

Son appartement n'est pas très loin. Elle se dit qu'elle pourrait y faire un petit tour histoire de se rafraîchir avant de retrouver Emrys, dès qu'il aura terminé son service. Elle valide cette idée en pensée, et se dit qu'elle ferait mieux de souffler sur le café si elle veut le boire avant d'aller se pomponner un minimum. Juste pour ressembler à quelque chose.

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L'habitude de vivre avec le fantôme d'une mère en psychiatrie, adopté par ton oncle et ta tante te faisait relativiser sur bon nombre de choses. Et tu n'as jamais été un râleur né non plus, c'est donc vrai, tu te plains pas. Zoë marque un bon point pour le coup. Et puis d'un coup, tu réalises que tu te plains si peu que tu n'as pas raconté le tiers de la moitié de ce qu'il se passait au moment de la fête dans ta vie. Voire en fait, tu n'as rien raconté du tout.

- Eh bien... Jay et Reid ont eu cet accident... qui a failli coûter la vie à Reid... c'était Jay qui conduisait la moto et il n'a eu que quelques égratignures... Alors le départ de Reid après que l'accident a bouleversé leur relation, ça le fait se sentir coupable. Dans un sens tu n'es pas d'accord avec lui : Jay est tout sauf responsable. Mais dans un autre, tu n'arrives pas à penser que sans cet accident, ton meilleur ami serait toujours dans cette coloc à laquelle tu tiens tant. Mais il faut aussi dire que sans cet accident, Reid et toi ne vous seriez sans doute jamais autant rapprochés et il n'aurait pas pris la place la plus importante de la coloc dans ton coeur... C'est sans doute pour ça que ça te fait autant de peine qu'il soit parti, finalement.

Tu fronces les sourcils. Tu ne comprends pas où elle veut en venir. Pour toi, c'est simple : si elle n'a pas ce qu'elle veut dans un endroit où elle peut l'obtenir, il faut qu'elle fasse tout son possible. Toi, si tu avais pu renoncer à ce bar pour suivre tes rêves sportifs... mais il ne s'agit pas de toi et de tes rêves échoués.

- Pourquoi pas encore le bon moment ? La question que tu te poses réellement c'est "le bon moment c'est quand ?". Elle ne te répondrait certainement pas, elle attendrait probablement que l'opportunité se présente. Tout comme tu le fais toi. Mais finalement, peut-être qu'attendre c'est repousser les possibilités vers l'inatteignable...

Tu te grattes la nuque. C'est un peu comme si tout ton corps te démanger : tu ne sais pas quoi faire de tes bras, tu ne sais pas quoi faire de ton corps. Devant elle, tu perds tous tes moyens et tu essaies en même temps de garder la face. Difficile paradoxe, mais tu jongles plutôt bien entre ton malaise et ton envie de prendre le contrôle sur ta vie... ou du moins sur l'impression que tu gères quelque chose. Tu hoches la tête. Oui. J'essaie d'en faire le plus possible pour me prendre des jours de repos... ça fait trop de fois que je suis là en remplacement sur mes congés, j'ai besoin de mettre un stop... et bizarrement y a qu'avec la loi sur les heures de travail que je peux obtenir ce que je veux. Voilà pourquoi tu fais des heures supplémentaires à tour de bras. Non, pas tout à fait neuf en fait. Quoi que t'es plus sûr. Puis c'est pas comme si le nombre d'heures que tu fais était potentiellement intéressant non plus.

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- Oh merde, j'espère que ça va quand même... souffle Zoë, choquée par cette annonce.

Elle ne pensait pas que cela serait aussi dramatique ! Et à côté de cela, elle ne peut s'empêcher de se dire qu'au moins, une femme n'est pas derrière tout ça, et encore moins liée à Emrys... Le poids qui a pris possession de son coeur quelques instants disparaît tout à coup. De plus, le fait qu'Emrys embraie sur son travail aide Zoë à digérer cette nouvelle de l'accident.

- C'est juste que je ne suis pas encore assez "autonome"... Enfin, si, mais... hésite-t-elle. Elle a un mal fou à s'exprimer quand il s'agit de ce qu'elle ressent mais continue néanmoins après un petit temps de réflexion : "Je ne bosse pas là depuis assez longtemps pour me permettre de demander un peu plus de liberté artistique, tu vois ce que je veux dire ?" tente Zoë, certaine qu'Emrys comprendra où elle veut en venir.

Il lui a proposé d'aller boire un verre après qu'elle lui a suggéré qu'ils pourraient se voir dès qu'il aura terminé son service. Zoë est enchantée de cette perspective, et est certaine que la soirée va se terminer sous de meilleures auspices que son début de journée. Emrys, en revanche, a l'air encore plus sur les rotules qu'elle... Il fait apparemment des heures supplémentaires pour rattraper des jours de repos. Zoë hoche la tête avec un air sérieux.

- Ouais je vois... T'as bien du courage, en tout cas... compatit-elle.

Elle ne peut pas faire grand chose à part compatir, finalement... Après avoir fait tourner son café plusieurs fois à-même la soucoupe, Zoë décide d'en boire une gorgée. La tasse n'est plus très chaude, elle va pouvoir l'engloutir rapidement afin d'aller se rafraîchir avant de retrouver Emrys au bar, ce qui l'arrange pas mal étant donné qu'elle a une tête à faire peur.

- On se retrouve au bar du bout de la rue ? Celui qui a la devanture verte. Ou un autre, comme tu veux ! Je vais passer chez moi me changer et prendre une petite douche, je suis un peu fanée et j'ai besoin de me rafraîchir ! On peut même s'y retrouver un peu plus tard que la fin de ton service, si tu veux faire pareil... propose Zoë en tentant de masquer son air gêné.

Elle ne veut pas qu'Emrys croit qu'elle a envie de se faire belle pour lui même si oui, c'est clairement le cas.

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HJ:

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Tu ne réalises qu'à peine à quel point cette annonce que tu as faite peut paraître brutale. Même si l'accident remonte déjà à quelque temps, ça reste bien frais dans ta mémoire et il t'es même difficile de voir Jay comme avant. Et depuis que tu t'es rapproché de Reid et Ava de Jay... c'est vrai que tu te sens un peu délaissé maintenant que ton meilleur ami a levé les voiles.

- Ca va. Enfin, je crois. C'est surtout pour Jensen que ça a été dur je pense... et Reid aussi. Quelque part, tu ne peux t'empêcher de penser que c'est aussi et surtout à cause de cela que Reid est parti. Et tu culpabilises parce que tu réalises que ton comportement avec Jay a peut-être aussi mis de l'huile sur le feu. Les tensions s'apaiseraient peut-être d'elles-mêmes après tout. Mais pour ça, il te faudrait mettre de l'eau dans ton vin. Difficile de penser que seul le grand amour de Reid pourrait l'avoir fait partir sans davantage de cérémonie. Même si, en ce qui te concerne, l'amour aurait pu être la seule raison. Mais ta couardise t'a retenu ici plutôt qu'en Australie rejoindre Zoë, en dépit des conseils de ton entourage.

Tu secoues la tête négativement. Bien sûr que tu comprends. Tu la soutiens complètement, mais tu l'encourages tout de même. Je te souhaite que plus tard il y aura un bon moment alors. Quelques fois, si tu ne le dis pas avant, plus tard c'est trop tard. Tu soupires. Tu la soupçonnes surtout d'avoir peur de se lancer. Puis qui ne tente rien n'a rien, pas vrai ?

Tu hausses les épaules. Pas le choix. Tu lui confirmes sa proposition d'un hochement de tête et tu retournes à tes occupations. Tu auras bien besoin d'une douche et tu le lui fais savoir. Elle ne tarde pas à finir et à s'en aller après t'avoir fait un léger signe de la main auquel tu as répondu par un sourire. Tu as, il faut le dire, assez hâte de te retrouver avec elle, en tête à tête, sans un comptoir pour vous séparer et discuter. Sans aller forcément plus loin, sans nécessairement prendre en compte tes sentiments, ta meilleure amie te manque terriblement. Et tu aimerais bien reprendre contact... vraiment reprendre contact. Pas comme à cette fête où tu ne te souviens même pas de votre conversation.

Une fois ton service terminé, tu t'en vas à toute vitesse avant que ton patron ne te rattrape. Il est encore capable de te demander de faire plus d'heures. Alors tu t'esquives sans un mot et prends tes affaires dans ton casier. Tu rentres chez toi et en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, tu es prêt, un peu apprêté. Pas beaucoup mais suffisamment. Adieu ton t-shirt propice au travail et bon jour ta chemise. Jean, baskets, n'abusons pas. Tu te rends rapidement au lieu de rendez-vous. Elle est déjà là, assise. Tu t'approches d'elle tout sourire. Tu n'as pas trop attendu ?

Aucun problème don't forget (zoë) 2159828525

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Emrys n'accepte sans aucun mal que Zoë prenne congé pendant une petite heure pour qu'il aille lui aussi de son côté se rafraîchir. Si la journée n'avait pas été si rude, Zoë n'aurait certainement pas eu besoin de rentrer chez elle, mais cette famille insupportable aux enfants bruyants... C'est sur cette pensée qu'elle termine son café et qu'elle laisse un petit billet de pourboire à Emrys avant de prendre congé en lui rappelant le nom du bar auquel elle a pensé. Une heure, ce n'est pas grand chose si Zoë doit s'occuper de ses cheveux et de son maquillage... Elle hausse les épaules en pensée en retournant chez elle. Après tout, Emrys l'a déjà vue dans des états pas possibles, alors ce n'est pas en se faisant jolie aujourd'hui qu'elle pourra le séduire plus ! Quoique...

Une douche chaude et un rapide masque pour le visage plus tard, Zoë enfile enfin la tenue qu'elle a mis bien dix minutes à choisir. Il lui fallait quelque chose de sexy sans être vulgaire, et de classe sans donner l'impression qu'elle se rend à un gala. Elle a donc porté son choix sur une robe noire près du corps avec un décolleté raisonnable. Elle enfile des sandales à talons et attrape le plus petit sac à main qu'elle trouve dans son dressing. Elle n'a pas besoin de prendre énormément de choses, elle sera juste à côté de chez elle... Quel bonheur d'habiter dans un endroit stratégique et d'avoir une foule de lieux utiles du quotidien à portée de pieds !

Quand elle arrive au bar, Zoë s'installe à une table un peu à l'écart, face à la porte pour qu'Emrys la repère directement en entrant. Il n'est pas encore arrivé, elle a vérifié en faisant trois fois le tour de la salle des yeux. Le serveur lui saute immédiatement dessus en lui demandant ce qu'elle souhaite commander, mais elle le renvoie gentiment en lui demandant simplement de lui laisser une paire de cartes. Emrys arrive une quinzaine de minutes plus tard, alors que Zoë s'apprêtait à commenter sa sixième vidéo de chats sur les réseaux sociaux.

- Non, juste un quart d'heure, rien de bien fou ! répond-elle en rendant son sourire au brun.

Il a quitté ses vêtements de travail. Zoë ne laisse pas paraître sur son visage qu'elle le trouve particulièrement beau dans ce tee-shirt, et se contente d'attraper les deux cartes qui se trouvent sur la table pour en tendre une à Emrys. Elle ouvre ensuite la sienne et se met à l'examiner.

- J'aime bien ce bar, même si les cocktails sont un peu chers... Je ne sais pas quoi prendre par contre ! Aide-moi donc, toi qui es un expert en boissons ! fait Zoë en riant, en se rapprochant un peu d'Emrys qui s'est installé sur la chaise à sa gauche.

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La vérité, c'est que tu es bien content qu'elle ait accepté ta proposition. C'est peut-être rien, mais pour toi, c'est déjà ça. Tu as été séparé d'elle pendant quatre longues années, même s'il ne doit rien se passer entre vous, tu n'as plus envie de louper un seul moment avec elle. Et puis, qui sait ? Peut-être que ce que tu ressens actuellement pour elle est le fruit de son éloignement ? tu essaies de te convaincre avec ça : si elle ne ressent rien pour toi, c'est mieux ainsi. Pourtant, tu sais très bien que ton coeur n'a jamais cessé de battre pour elle dès le moment où tu l'as vu. Ce que les anglais appellent love at first sight. C'est exactement ça, mais si tu le lui avouais maintenant, tu passerais peut-être pour un abruti. Cinq ans à aimer la même fille, et pour quoi ? Certainement pas pour qu'elle te saute dans les bras aussitôt retrouvée. Incapable d'arrêter de penser à elle en quatre ans. Et pourtant, dans ta vie, des filles, il y en a. Mais personne n'a jamais été aussi bien à tes yeux que ce que l'est Zoë.

C'est sur cette pensée que tu as fini de te préparer et que tu es finalement entré dans ce bar. Tu le regretteras plus tard. Le jour où elle te fera clairement comprendre qu'elle ne ressent rien pour toi. Parfois tu as la simple et terrible sensation d'être un petit chien en manque d'affection qui se fait rejeter par son maître. Oui, c'est ça, devant elle, tu deviens un suiveur. Pourtant tu ne l'as jamais été, mais elle te met dans tous tes états... et en même temps tu as envie de prendre les devants et de lui dire tout ce que tu ressens à son égard... ou du moins de lui montrer. Par un milliard de façons différentes. Mais tu as tellement peur de l'échec en ce qui la concerne que tu te contentes de rester dans ton coin. Et ton erreur a peut-être été celle-là. Tu aurais pu la retenir lorsqu'elle est partie... ou tu aurais pu tout claquer une centaine de fois pour aller la rejoindre. Et tu ne l'as pas fait.

Devant elle, tu ne fais pas le malin. Tu sais bien que tu as du retard, faute à ton service un peu long et la distance entre le café et ta maison... et ta maison et ce bar. Mais tu as vraiment eu besoin de te rafraîchir. Tu grimaces aussitôt.

- Vraiment désolé de t'avoir faite attendre. Elle a de la consistance, Zoë, et beaucoup plus de patience que tu ne pourrais l'imaginer. Mais même quinze minutes, c'est trop. Alors, certes, tu l'aurais attendue trois heures s'il avait fallu, mais la faire attendre, c'est pas vraiment ce que tu as prévu.

C'est vrai qu'en regardant les prix, tu grimaces davantage. Ca va bien que ton budget est plutôt pas mal grâce à tes heures supp du mois dernier et que tu gères étonnamment bien pour quelqu'un qui doit payer davantage de charges avec la "disparition" d'un colocataire. Mais tu le sens, ça risque de piquer un plus. D'autant que tu lui as proposé, tu comptes bien l'inviter. Alors, tu te racles la gorge. Ne t'en préoccupe pas, je t'invite. Tu survoles la carte du regard. Plutôt pas mal, les cocktails. Certains "faits maisons" te donneraient presque envie de les faire toi-même. Sauf que ce n'est pas ton travail et te l'approprier serait incorrect. Tout dépend de ce que tu prends : avec ou sans alcool. J'vais me laisser aller à un brin d'alcool, même si ça ne me réussit pas trop. Pour ma part, je goûterais bien le "litchi colada". Et si c'est trop alcoolisé, on partira sur un banana kiss. Les mélanges d'alcool, c'est très peu pour toi. En revanche, tout ce qui est principalement à base de fruits et de fruits sucrés, tu prends. Ou peut-être le Dai'Kiwi ? Y a beaucoup trop de fruits dans cette carte pour se décider... Mais si tu veux une valeur sûre, t'as du punch tropical, des mojitos ou encore le ice ball au citron et à la vodka... Oui, c'est ce que tu viens à peine de dire : trop de choix sur cette carte.

**○ inscrit le** : 14/02/2018

♛ don't forget

catapulted, finally made to go. parabolic, fighting a stranglehold. tear me from it, fears were manifold. terraform it, i was an embryo. it might be a little while, but maybe we’ll realign soon. made to reassign, but find me a little time too. half euphoric, fixing the ratios. teleport me, pushing the envelope. all ironic, given the way she slowed. you’re iconic, given the way you froze.

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Emrys s'excuse de son retard, mais Zoë ne lui en tient absolument pas rigueur. Ils n'avaient de toute façon pas prévu de se retrouver à une heure précise, aussi la brunette se contente de secouer la tête, l'air de dire que ce n'est pas grave du tout. Elle lui donne une carte lorsqu'il s'est installé, et ils commencent tous deux à toiser la présentation plastifiée de ce que le bar propose. En commentant les prix des boissons, Zoë ne cherchait absolument pas à se faire inviter, et pourtant Emrys le lui propose presque d'autorité. Elle a presque un mouvement de recul involontaire tant l'étonnement s'empare d'elle.

- Mais non, tu n'as aucune raison de m'inviter ! clame-t-elle sur un ton de protestation.

Emrys lui cause ensuite de ce qui se trouve sur la carte et qui lui paraît correct pour son amie. Celle-ci suit des yeux sur la carte, attentive comme jamais. Le premier cocktail dont a parlé Emrys lui fait bien envie, et elle hoche la tête à mesure qu'il parle.

- Ou sinon, on fait un cocktail roulette ! propose-t-elle. "Allez, je me prends au jeu moi ! Comme ça, j'aurai pas à faire de choix, parce que là j'ai envie de tout goûter et je veux pas finir ronde comme une queue de pelle..." fait Zoë en riant avant de fermer sa carte et de la reposer un peu plus loin sur la table. "Tu fais tourner ton doigt sur la carte en continu et je te dis stop, d'accord ?"

Zoë attend quelques secondes que le doigt d'Emrys ait fait plusieurs fois le tour de la carte, et dit "Stop !" quand elle juge qu'il a assez parcouru les cocktails avec son index.

- Alors ? Je me suis faite punir ou pas ? s'enquiert-elle, espérant ne pas être tombée sur quelque chose qu'elle n'aimera pas.

De toute façon, même si c'est le cas, Zoë jouera le jeu !

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Elle ne semble pas te tenir rigueur de ton retard, et tant mieux. Tu es déjà assez frileux dans une situation comme celle-ci pour ne pas prendre davantage peur. C'est bien bête à dire mais même le fait que tu aies pu traverser des épreuves difficiles dans ta vie n'enlève rien à ton manque de courage quand il s'agit de Zoë. Pourtant, avant de mourir, ta mère te l'a bien dit : tu es un homme courageux, Emrys. Mais visiblement pas devant la belle. Tu hausses les épaules.

- Bien sûr que si, ça me fait plaisir ! tu insistes, tu n'y peux rien. Tu as envie de lui faire plaisir, tu as envie qu'elle se sente à l'aise, tu n'as pas envie de lui compliquer la vie. Et l'inviter, c'est aussi, quelque part, lui montrer qu'elle t'a manqué... non ? Tu t'y prends certainement mal.... comme d'habitude.

Tu souris à sa proposition. En vrai, tu aurais dû t'y attendre, du Zoë tout craché ! Mais ça ne veut pas dire que tu es contre, bien au contraire. Allez ! Soyons fous. Tu éclates de rire. À vrai dire, même toi tu n'as pas envie de finir bleu comme la dernière fois. Tu passes un moment avec elle, tu préfères en profiter plutôt que de te mettre si mal que tu en oublierais tout... comme c'est déjà le cas de cette soirée sur la plage. Tu t'exécutes aussitôt en fermant les yeux et en tournant ton doigt autour de la carte. Quand elle te dit stop, tu poses ton doigt et ouvre un oeil, craintif de découvrir sur quoi tu es tombé.

Tes deux yeux ouverts, tu as un petit sourire sadique sur le visage. Tu adores lui faire peur et puis... Je dirais que oui. Pas de prise de risque, MOJITO ! Annonces-tu. Tu aurais pu être déçu de ce manque d'originalité, mais la façon dont vous l'avez choisi t'amuse bien trop pour que la déception n'arrive. Un serveur s'approche. Deux mojitos le temps de choisir, s'il vous plaît !

**○ inscrit le** : 14/02/2018

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Emrys insiste pas mal devant les protestations de Zoë, ce qui fait que la brunette finit par se résigner, et décide de se laisser inviter. Elle soupire en riant légèrement, avant de dire :

- Bon, d'accord. Mais c'est uniquement parce que ton tee-shirt est trop cool ! clame-t-elle sans cesser de rire.

Elle vient carrément de lui faire un compliment habilement déguisé. Elle ne sait pas vraiment si elle a envie qu'Emrys comprenne là-dedans qu'elle le trouve vraiment craquant. Tee-shirt ou pas tee-shirt. Il n'a jamais été question de cela dans leur relation, du moins Zoë n'a pas laissé la place à ses réels sentiments de s'exprimer. Elle faisait parfois quelques sous-entendus, mais c'était vraiment pour laisser parler leur humour un poil graveleux et pour la pure et simple déconnade entre amis proches. Pourquoi maintenant ? Peut-être parce qu'elle n'a plus rien à perdre, avec le temps qui a passé, depuis, et tout ce qui s'est étiolé entre eux...

N'arrivant pas vraiment à faire son choix quant au cocktail qu'elle aurait envie de boire, Zoë propose à Emrys de jouer à la roulette des boissons. C'est elle qui s'y colle en premier, pour montrer l'exemple, et elle finit par tomber sur un mojito. Elle hausse les épaules, entre la déception du manque d'originalité et la satisfaction d'aller vers quelque chose qu'elle est sûre d'aimer.

- Ce n'est en rien une punition. Aucune prise de risque, comme tu dis... marmonne-t-elle en riant à moitié dans sa barbe.

Elle donne cependant une tape sur l'épaule de son ami lorsque ce dernier appelle le serveur pour commander deux mojitos.

- Eh ! C'était mon tour de te faire choisir au hasard ! proteste la brunette en se rapprochant légèrement d'Emrys pour qu'il ne manque rien de son air de boudeuse professionnelle. "Bon, ben du coup ça sera pour la prochaine tournée !" ajoute-t-elle, résignée.

"Si prochaine tournée il y a..." se dit-elle dans la foulée. Elle n'est pas sûre qu'Emrys souhaite passer la totalité de sa soirée en sa compagnie, surtout s'il travaille le lendemain. Il doit être crevé par toutes les heures supplémentaires dont il lui a parlé récemment...

- C'est quand même dingue que depuis l'été dernier on ne se soit quasiment pas croisés, hein ? Alors que tu bosses presque en face du studio où je suis... élude-t-elle un peu timidement dès que le serveur est reparti avec leur commande de deux simples mojitos.

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Tu es ravi de la voir céder. Quelque part c'est une victoire. Une vraie victoire. Même si les raisons te font un peu douter de la véracité de ses paroles. toi, tu trouves ton t-shirt banal. Mais il te plaît, alors tu lui souris.

- Merci ! Et il vient du fond du coeur, celui-là. Faut dire que tu as aussi choisi ce t-shirt pour lui plaire. La mission est donc à moitié réussie, non ?

Le petit jeu pour choisir la boisson, te plaît assez. Mais le barman que tu es est plutôt déçu de voir sur quoi tu es tombé. Faut dire qu'il y a mieux qu'un simple et banal mojito après tout, toi qui ne sers jamais de boisson aussi "simple". Même tes mojitos sont généralement évolués. Alors qu'ici, tu crains bien que l'originalité ne fasse pas tout à fait partie des cocktails de base. Alors c'est une punition pour moi. Le risque c'est toujours une bonne chose. Petit clin d'oeil. En vrai, tu passerais presque pour un hypocrite. Quand il s'agit de boisson, oui, tu prends des risques tous les jours face aux clients. Quand il s'agit de Zoë, il n'y a plus personne en revanche. Ou alors tu gaffes. D'ailleurs, t'as pas du tout compris les règles du jeu visiblement. Tu fais les gros yeux. Au temps pour moi, j'avais pas compris qu'on se soûlait pas la gueule avec la même boisson moue mi-désolée mi-rieuse, tu es complètement amusé. Tu avais oublié à quel point l'air boudeur de Zoë était totalement adorable. Tu aurais presque envie de la prendre dans tes bras pour qu'il disparaisse mais... tu te retiens. Tu n'as pas envie de te prendre un râteau alors même que vous passez un bon moment et, qui plus est, un râteau public. Si le courage t'en dit, tu finiras sans doute par tenter ta chance bientôt.

Tu fronces les sourcils. Il est vrai que, jusque là, tu ne sors plus beaucoup, pas depuis cet été, pas depuis le départ de Reid à la coloc, donc oui, forcément, savoir qu'elle travaille pas loin de là où toi-même tu bosses, ça t'étonne. Le destin aurait forcément dû vous faire vous croiser auparavant, non ? Enfin. Ta gorge se serre. Sauf si ce n'est pas votre destin de vous recroiser. C'est vrai, c'est assez fou. Mais maintenant, on n'a plus d'excuse pour ne plus se voir ! Voilà, au diable le destin.

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