Poppy - Coincée entre l'inconnu et le connu

Poppy Millstone

I got lost but look what I found.

les informations en vrac

la partie anecdotes ○ (un) Je viens d’une grande famille, où je suis arrivée juste après les jumeaux. Un garçon m’a suivi quelques années plus tard. Nous étions soudés et, pour moi, tous les six, nous étions invincibles, indestructible. Même adulte, je gardais cette vision de la famille. Jusqu’à l’accident… (deux) Une pile électrique. J’ai toujours été une pile électrique, montant dans les arbres, courant autour de la table parce qu’il pleuvait et que je ne pouvais pas sortir, taper des pieds en cours parce qu’il était humainement impossible de rester en place ! Mes parents ont essayé de trouver des activités pour me canaliser et, autant, le sport n’y faisait pas grand-chose, ce fut la photographie qui gagna. (trois) J’ai rencontré Charles sur les bancs de l’école primaire. Avant d’être mon petit ami et mon fiancé, il avait été mon ami puis mon meilleur ami, mon confident, celui que je tirais partout parce que… Parce que, tout simplement. J’inventais quelque chose de fou et il me suivait. Pour tout le monde, lorsqu’on s’est mis ensemble peu avant nos dix-huit ans, c’était une évidence qu’on avait simplement retardée jusqu’à cet instant. (quatre) J’ai toujours eu ce besoin de voyager, de partir explorer des lieux inconnus - même si, au départ, c’était concentré à la ville de mon enfance ou aux endroits où j’allais avec mes parents ou mon frère et ma sœur. Alors, dès que j’ai pu, j’ai économisé pour aller visiter d’autres villes, mon rêve étant de pouvoir faire le tour du monde. (cinq) J’ai toujours voulu des enfants, depuis toute petite. Même si je n’étais pas la plus féminine, en allant d’un coin à l’autre de la cour de récré, j’étais celle qui rêvait d’avoir un enfant, d’être maman. En grandissant, cette envie s’est amplifiée. Malheureusement, avec Charles, on a essayé mais jamais une de nos tentatives n’a aboutie. Après des examens médicaux, on a appris que j’étais stérile. Que, jamais, je n’aurai d’enfant. Un grand coup au moral. (six) Malgré que ça ne me canalise en rien, j’aime faire du sport, plus particulièrement, le hockey sur gazon. J’ai été dans une équipe durant toute mon adolescence à Wellington. Je n’étais pas mauvaise mais je me fichais des performances tant que je pouvais m’amuser. (sept) Je suis très bordélique. Je pose tout ce que j’ai en mains là où je peux et j’oublie souvent de le remettre en place. On peut ainsi retrouver une brosse à cheveux dans le salon, des ciseaux dans les toilettes… La seule raison de leur emplacement ? Tout simplement parce qu’il m’a servi dans cet endroit pour x raison. (huit) On dit que je suis trop sérieuse, que je prends trop les choses au pied de la lettre et que je n’ose que rarement faire des écarts. C’est simplement un côté timide, que les gens traduisent comme une sévérité bien marquée. (neuf) Mais ça va aussi avec le fait qu’en général, lorsque j’ai quelque chose en tête, je ne l’ai pas ailleurs. Si je suis persuadée d’une chose, ça ne changera que très rarement. Lorsque je suis face à un bouleversement, je suis en général trop perdue que pour penser correctement. Ce qui se passe actuellement… (dix) Insomniaque. Depuis toute petite, je dors très peu. Est-ce en lien avec mon énergie débordante ? Je n’en sais rien. Je sais juste que j’ai besoin de très peu d’heures de sommeil pour être en pleine forme pour une journée entière.

les indiscrétions sur le joueur

 

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<pris>○ shay mitchell</pris> Poppy Millstone

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l'histoire de ma vie

The scariest moment is always just before you start.

"Hey ! Moi, c'est Charles et toi ?" Un autre enfant qui tirait vers lui, la balle après laquelle j'avais couru parce que je voulais jouer avec. ça faisait au moins depuis le début de la récré' que je tentais de l'avoir ! "Poppy... Je peux avoir le ballon ?" Un sourire franc, sincère. "Eh bien, Pup's, je te donne la balle si on joue à deux !" C'était bref, c'était banal comme rencontre. De l'innocence, de la gentillesse et un duo qui s'était ainsi formé. Cha' et Pup's. Le gamin calme, solitaire comme un chat, et la gamine énergique, comme un chiot. C'était devenu mon meilleur ami en à peine deux jours.


"Poppy... Comment as-tu fait ça ?" Je haussais les épaules alors que l'infirmière de l'équipe de hockey épongeait le sang sur mon nez. Depuis plusieurs années, je faisais partie de l'équipe junior de la ville. Je n'étais peut-être pas la plus douée et, en général, je revenais recouverte de boue et de bleus, mais je m'amusais ! C'était génial de pouvoir courir d'un bout à l'autre d'un terrain en ayant un but : gagner. Et pas juste le faire parce qu'on a cette énergie en soi qui avait juste envie d'exploser. Ce n'était pas encore ça, niveau "canalisation de Poppy" - nom de l'opération que j'ai inventé avec Charles lorsqu'on avait dix ans, parce que j'avais l'impression de désespérer ma famille à être une source d'énergie inépuisable -. En fait, le hockey me rendait encore plus nerveuse, impatiente... Ou me recouvrait de bleus et de coups. Comme ici. J'avais sauté pour tenter de reprendre la balle, plongé même - c'était beau et élégant, j'en suis sûre - et je m'étais pris une crosse. En plein sur l'arête du nez. "AIEUH !" grognais-je à cause du désinfectant qui piquait atrocement. "ça t'apprendra à faire un peu plus attention."


Je relisais cette lettre. Cette déclaration d'amour. Charles qui se mettait à nu sur ce papier d'apparence si simple. Je n'avais pas su lui répondre - autant prise de court que parce que Cha' avait eu la bonne idée de fuir dans les couloirs du lycée juste après - et, là, à une heure du matin, je ne savais toujours pas quoi répondre. Oh, Cha' était tout. Je n'avais peut-être pas la chance d'avoir une relation privilégiée comme le lien de gémellité de Axel et Freya, mais j'avais mon Cha'. Ce complice, ce meilleur ami, ce confident. Ce pauvre garçon qui suivait la moindre de mes idées folles. C'était fort entre nous, unique. J'avais été prendre conseil auprès de ma soeur, remettre les pièces de ce puzzle cérébral en ordre... Je réfléchissais en souriant, repensant à tous les moments en la compagnie de ce meilleur ami, que j'aimais plus que tout, que je ne supportais pas de voir avec quelqu'un d'autre, qui me manquait dès qu'on se disait au revoir... Être aveugle n'était vraiment pas un don, lorsqu'il s'agissait de l'amour...


"Alors...?" Des bras autour de mes épaules, une chaleur rassurante, une étreinte tendre. C'était tout ce dont j'avais besoin. Rien de plus. Charles le savait. Il savait la réponse. Mais il posait la question. Il me serrait contre lui, comme si je n'étais qu'un chiot apeuré, abandonné dans un carton. Ce que j'étais. Tout en moi hurlait à l'injustice, chaque parcelle de mon être tremblait, des larmes incontrôlables s'écoulaient désormais sur mes joues. "Je... Je suis..." Et des sanglots, qui décuplèrent, alors que je m'accrochais à cet homme que j'aimais tant. Nous avions pourtant une vie si parfaite, une maison, des boulots stables, nous étions heureux, amoureux... Passant d'un comportement d'adolescents épris à des adultes profitant simplement de la présence de l'autre. Mais le destin avait décidé de nous jouer un sale tour... On voulait - moi, surtout - un enfant. Notre enfant. Mais non... J'étais stérile... Jamais... Jamais je n'aurai d'enfant... Jamais... Ayant l'impression de faillir à ma tâche de femme, de compagne, je me remettais à pleurer bruyamment, Charles me serrant avec force contre lui, caressant mes cheveux, les embrassant dans un geste de réconfort... "On aura un enfant, Pup's... Ne t'en fais pas..."


"Freya et Axel...?" Une réponse, obligée de me retenir au mur. "Et Josie ?!" Je voyais Cha', bien plus distant depuis quelques temps, malgré notre emménagement à Sydney - autour pour assouvir mon désir de voyage que pour me changer les idées après avoir appris ma stérilité -. Notre couple se noyait doucement, mon compagnon restant bien trop passif et casanier à mon goût. Mais je l'aimais toujours et on faisait tout pour arranger notre situation... Mais là, là... Je m'en fichais de nos problèmes. Mes genoux tremblaient et finirent par céder sous mon poids alors que les larmes coulaient sur mes joues. "Non..." Un murmure, un souffle alors que mon coeur se serrait, pleurait avec mon âme, tout en se brisant. C'était un cauchemar... Ce n'était qu'un rêve, j'allais me réveiller... Mon frère et ma nièce ne pouvaient être morts... Non... Pourquoi la vie aurait décidé de les faire quitter ce monde ?! Je laissais tomber ce téléphone que Charles s'empressait d'attraper pour parler avec la personne à l'autre bout du fil. Moi, je pleurais, je hurlais de douleur, n'arrivant pas à y croire... N'arrivant pas à me dire qu'ils étaient partis...


Des caresses sur mon corps, des frissons le parcourant... Des baisers, avides, puant l'alcool, mais pourtant très agréables... Cet autre corps se collait au mien, des courbes féminines, une chevelure brune... Je sursautais alors que je me réveillais, l'annonce de notre atterrissage me sortant de ma torpeur et de mon rêve - ou souvenir ? -. Pourquoi rêvais-je encore de ça ? Pourquoi cette histoire d'une nuit me hantait à ce point ? Je soufflais en passant les mains sur mon visage avant de fixer ma bague de fiançailles... Avais-je eu raison d'accepter alors que mon esprit était hanté par une autre ? Alors que notre couple n'était plus le même depuis des années et que, même cette tentative de piment dans notre relation avec ce plan à trois, n'avait abouti sur rien de réellement positif... Non ! J'allais me marier, nous allions redevenir comme avant, comme au début. Il fallait juste que je me pose un peu, que je prenne de la distance. C'était la raison pour laquelle j'étais ici. Revenue chez moi, mes terres natales, après ces années d'absence, après avoir esquivé l'enterrement - n'ayant pas le courage de voir mon frère et ma nièce dans des boîtes, ce que je regrettais amèrement -. Je m'étais trouvé un appartement à louer à Island Bay, juste le temps de me remettre sur les rails, me vider la tête avant de rejoindre mon fiancé. Tout allait s'arranger, j'en étais sûre.


"Tu connais Emma, c'est une..." Le reste de la phrase se perdait dans l'air, alors que je croisais ce regard que je n'avais connu qu'une soirée, une nuit, que je voyais cette chevelure brune... J'étais juste venue voir une vieille amie, l'un de mes premiers arrêts après mes parents - évitant Freya comme la peste que je considérais comme fautive de la mort de mon aîné et ma nièce -. Juste ça. Pas croiser un fantôme du passé. Bien trop présent dans ma vie sans être réellement là. Qu'est-ce que ça allait être, si nous devions nous côtoyer ? Je ne remettais les pieds sur terre qu'en entendant parler de cette grossesse. Elle était enceinte et assez bien, même si elle avait tenté de le cacher... Etait-ce l'enfant de Cha' ? Le destin s'amusait-il à ce point qu'il m'empêchait d'avoir un enfant de la part de mon compagnon mais qu'il l'offrait à une parfaite inconnue ? "Félicitations." Je ne savais rien dire d'autre, entre l'amertume et la jalousie. Entre l'envie de fuir et de mettre au clair ses pensées trop éparses. Ce qui était sûr, c'était que le malaise était bien présent... Il fallait pourtant faire semblant de rien, parce que je n'avais pas envie de hurler sur tous les toits que nous avions eu un plan à trois et que cette femme m'embrouillait l'esprit. Alors, quand elle me proposa de se revoir, j'acceptais. Tout simplement...