All that glitters is not gold ~ Raven

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All that glitters is not gold ~ @Raven Jenkins

Pourquoi j’ai demandé à Gabriel de me rencarder sur ce boulot ? Chaque fois c’est pareil à la fin de ces soirées mondaines, je finis les pieds, le dos en compote et le moral proche de zéro. Je me concentre sur mon objectif, économiser un maximum pour pouvoir enfin partir de chez mes parents et ne plus subir leur curiosité incessante sur ma vie. Je respire un grand coup et évacue ainsi les mauvaises ondes qui me polluent l’esprit. Mon plateau remplis de coupes de champagne à la main, je pousse la porte de service de mon dos, manquant de faire vaciller le tout. J’entre dans l’arène en me mettant dans le personnage de la serveuse discrète et presque invisible. Autour de moi tout n’est que luxe, dorures et volupté. S’il n’était pas le repaire tous ces gens pseudo-célèbres, fortunés et à l’égo aussi gros qu’une baleine à bosse, le Bolton Hôtel serait un des endroits les plus magiques de Wellington avec sa vue plongeante sur toute la baie depuis le restaurant panoramique.

J’évolue en slalomant habilement entre les rires forcés et les embrassades trop bruyantes et me dirige vers le fond de la salle le plus éloigné du bar. C’est le secteur que le maître d’hôtel m’a affecté lors d’un petit débriefing collectif lorsque je suis arrivée pour prendre mon poste tout à l’heure. D’une voix chaleureuse je m’introduis auprès d’un petit groupe de jeunes gens qui semblent avoir tous à peu près mon âge. Mais la comparaison s’arrête là. Habillées de robes de princesses, de diamants et de costumes hors de prix, clairement, à côté d’eux toute vêtue de noir dans ma tenue de serveuse, je ne suis pas de leur monde.

— Messieurs, dames… une coupe de champagne ?

Ce que je redoutais arrive bien trop vite. Dans le petit groupe, mon regard croise un visage connu et si je m’en tiens aux yeux noirs assassins qui me dévisagent, c’est loin d’être une relation amicale. Ma mémoire instantanée me fait défaut. « Où ai-je déjà croisé cette fille ? » Et puis soudain, un flash me revient. « Oh non. » Au centre de rééducation bien sûr, mais la brune venimeuse en face de moi n’a pas été qu’une simple patiente, c’est MA pire expérience depuis que je suis en stage. Tout me revient en mémoire comme une grosse claque, ses doigts posés sur l’épaule de Nate, ses mots mielleux à l’oreille de Nate comme si je n’étais pas juste à côté à pouvoir entendre et ma rupture avec Nate. Toute cette histoire n’a finalement été qu’un mal pour un bien puisque le lendemain je trouvais Nate en train de flirter avec ma meilleure amie dans les toilettes de la fac. Ça durait depuis presque un an. Quel salaud. Mais je m’attendais à tout sauf à croiser de nouveau cette patiente ici.

« Du calme Jiji, elle ne t’a probablement pas reconnue. » Je suis blonde à présent, même mon propre père ne m’a pas reconnue la première fois qu’il m’a vue en sortant de chez le coiffeur il y a quelques semaines, il n’y a pas de raison qu’une connaissance d’il y a plusieurs mois se souvienne. Je rends un simple sourire à la jeune femme, tendant mon plateau vers elle pour lui offrir un rafraîchissement, mais pas de la mémoire espérons-le.

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all that glitter is no gold

jody & raven

raven au milieu d'toute cette thune, raven au milieu d'tout ce luxe. dans sa robe de couturier - perché sur ses hauts talons - elle capte les regards, elle suscite les murmures. ses pas confiants résonnent sur le sol marbré de ce qu'elle considère comme son royaume. elle évolue en pays conquis la princesse tyrannique et elle le sait. ici, elle n'a rien d'une étrangère ; ce soir - au prestigieux bolton hôtel - ils la connaissent tous. et ils l'admirent autant qu'ils la craignent. raven, la beauté venimeuse. raven, l'héritière d'un empire juvénile certes, mais non sans avenir. elle, ça la fait sourire : elle inspire la puissance et il n'y a rien au monde qui ne lui plaise plus. à l'expéditive, elle salue quelques connaissances bien trop mielleuses avant de s'avancer vers le buffet. vers ceux qu'elles concèdent à appeler ses amis. pour la plupart, ils ne sont en rien dignes de ce qualificatif mais ils la divertissent alors elle s'en contente. parce que dans ce monde d'or et de diamants, rares sont les personnes sur lesquelles on puisse réellement compter. parce qu'elle maitrise à la perfection ces jeux perfides et irrévérencieux qu'on appelle en ces lieux relations humaines. oui, en réalité elle les utilise sans jamais perdre la réalité de vue : ils ne sont rien de plus qu'un moyen - un moyen d'arriver à ses fins. "j'vous ai manqué ?" chevelure flamboyante repoussée derrière ses épaules en un geste aussi théâtral qu'élégant, elle sourit raven, ravie de capter l'attention de tous en une seconde à peine. alors, au même moment, deux sons de cloches résonnent. un "toujours" de la seule et unique personne qu'elle estime ici-bas et un "jamais"" de son jumeau maléfique. le sourcil levé, elle se tourne vers le fauteur de trouble, le blond ténébreux qu'il la fixe avec suffisance. "teuh, teuh, teuh. j'sais que c'est toi qui m'as regretté le plus." elle provoque, toujours, un sourire mutin dans le coin des lèvres. et le groupe rit, il rit de cette risée cristalline que l'on pratique jusqu'à la perfection. oh s'ils s'avaient... s'ils savaient que de sa bouche pulpeuse, n'est sortie qu'une vérité pure... mais ce n'est pas le cas, non, seul devan saisit toutes les nuances de son espièglerie ; la preuve en est, il ne les enjoint pas. au contraire, son regard se voile d'une manière tout à fait délicieuse. t'es à ma merci warren, complètement à ma merci. depuis plusieurs mois maintenant, ils abusent de ce jeu dangereux qui ne pourra les mener - ultimement - qu'à un dévastateur chaos. allez bébé, joues avec moi. elle ne souhaite que ça, parce que la partie n'est pas encore finie, loin de là. cependant, distraits par l'arrivée d'une blonde à la fadesse déconcertante, la prochaine facétie - attendue avec la plus grande des impatiences - ne viendra jamais. "messieurs, dames… une coupe de champagne ?" interrompue, le regard de la venimeuse s'assombri et l'air détestable - en un coup sec - elle fait claquer sa langue tout contre son palais. eux. toujours là quand il ne faut pas. individualiste, sans pitié, elle se fiche bien de ce que peut penser la serveuse raven. elle se fiche même de savoir que blondie ne fait que son travail. la patience égrenée en un fraction de seconde, elle est sur le point de cracher son venin. "oh mais regardez qui voilà." du mépris plein les yeux, elle détaille la prolétaire quelques instants. si l'insignifiance avait un visage, ce serait le sien, elle en est persuadée. "on t'a sonné peut-être ?" elle demande, la tête penchée sur le côté, l'air de rien. faussement doucereuse, ses intentions sont sans équivoques : elle tient à la remettre à sa place, à lui faire payer ce qu'elle considère comme un affront. on ne coupe les grandes personnes quand elles parlent chérie, ça ne se fait pas. ses mots seraient peut-être différents si elle se rappelait d'elle ou si elle connaissait sa véritable identité, mais ce n'est pas le cas. non, à cet instant elle lui est aussi étrangère que les magasins bons marchés qu'on trouve en banlieue.

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All that glitters is not gold ~ @Raven Jenkins

Cette fille est décidément mon pire cauchemar. Je croyais en avoir fini avec elle en expédiant la rééducation de sa cheville soi-disant foulée par un accident en à peine trois séances. Même si j’ai douté de la véracité des faits, je l’ai soignée comme n’importe quel patient, ce genre de petites princesses fait tout pour attirer l’attention et je ne voulais pas attiser le scandale. Ce n’est pourtant pas l’envie qui m’en a manqué de lui broyer les muscles en plein massage, vu son regard dénué de toute reconnaissance sur la table de soins, à croire que l’endroit lui appartenait. Plus je voyais son visage, plus cette scène surréaliste avec Nate tournait dans ma tête. Elle a eu de la chance que je tienne à mon stage chez monsieur Peterson au centre de rééducation sinon j’aurai certainement fait une grosse bêtise.

Mais les mauvaises herbes repoussent toujours et la voilà à nouveau devant moi. Je m’étais jurée d’écheveler cette peste au brushing trop parfait si je la recroisais, le jour où j’ai rompu avec mon ex-petit ami, enfin c’était surement un bien grand mot vu le peu de considération que ce salaud avait pour moi. Mais alors qu’elle me lance une première salve de son venin, le temps s’étire et devient interminable. Mon visage doit probablement être livide. Impossible, m’a-t-elle reconnue ? Difficile de garder mon calme et je me répète intérieurement « Pense à la coloc qui t’attends Jiji ». A la fin de la soirée je pourrai enfin me payer la caution pour emménager la semaine prochaine dans l’appartement à Center Bay que j’ai visité. C’est à deux pas de la galerie de Gabriel et je suis plus qu’heureuse de prendre enfin mon indépendance. Plutôt que de m’attirer des ennuis, mieux vaut jouer la carte de l’indifférence et de sourire.

— Mademoiselle Jenkins, bonjour, comment allez-vous ?

Intérieurement je me maudis de lui porter tant de considération, mais comment ne pas me rappeler de son nom ? Nous portons le même. Je m’en rappelle très bien ça m’avait interpellée à l’époque mais Jenkins est un nom plutôt répandu en Nouvelle Zélande. Cette fille et moi sommes aux antipodes, aucune chance que nos racines même les plus éloignées soient les mêmes. Elle me porte toujours ce même regard condescendant et comme je m’y attendais, les gosses de riche qui l’accompagnent ne doivent pas valoir mieux, pour jouer tous les « toutous » collés à ses basques. Mon regard bloque sur un grand blond aux côtés de Raven, il semble un tant soit peu résister à son charme qu’elle a probablement la vanité de croire à toute épreuve et je tends mon plateau dans sa direction. Lui au moins a la décence de prendre une coupe de champagne même si son regard sur moi est tout aussi noir.

— Bonne soirée à vous, « sonnez » moi dès que vous avez besoin, je suis là pour ça, je repasse dans quelques instants avec les amuse-bouches.

Décidément, je ne me ferai jamais à ce genre de personnes et l’humour est ma meilleure arme dans cette situation. Heureusement cette soirée est la dernière où je servirais de bonniche, les derniers extras que j’ai fait m’ont permis d’économiser assez pour tenir jusqu’au début de mon externat où je serai mieux rémunérée qu’en stage au centre de rééducation.

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all that glitter is no gold

jody & raven

moulée dans sa robe de créateur, la sirène paraît presque dangereuse. l'aura qu'elle dégage - emplie de confiance et d'aplomb - fait d'elle un loup pour quiconque la contrarient. en une seconde, on la sent prête à écraser l'opposant, comme elle l'a déjà tant de fois fait. il suffit d'un mot, d'une attitude qui lui déplaise : c'est de ce bois là qu'elle est fait. ceux qui l'entourent le savent bien et c'est pour cette raison qu'ils sont suspendus à ses lèvres, à l'affut du moindre haussement de ton. pathétique. "mademoiselle jenkins, bonjour, comment allez-vous ?" la verseuse fait le bon choix, reste à la place qui est sienne alors elle ne s'emporte pas raven, elle n'a aucune raison de le faire. elle ne cherche pas la bagarre, n'en déplaise à ses comparses. la mine triste, ils portent la déception de ceux qui voulaient voir le sang couler. comme toujours, seuls memphis et devan se démarquent : parce qu'ils n'ont pas besoin d'elle pour exister, parce qu'ils ont leur propre existence. et c'est précisément pour cette raison que, de tous ceux qu'elle fréquente en ce genre d'évènement, elle ne respectent qu'eux. "ça allait, jusqu'à présent." la pique retrouve bien vite ses lèvres, juste par qu'elle le peut. il n'y a aucune animosité, aucune défiance dans le ton qu'elle adopte cela-dit ; accompagnée d'une rire cristallin, elle se verrait plutôt humoristique. pourquoi en serait-il autrement ? elle n'est pas surprise d'entendre son nom, elle évolue dans une milieu où elle est reine après tout. il lui semble tout à fait normal que le commun des mortels se renseigne, sache. elle se trouverait même ennuyée si tel n'était pas le cas. "bonne soirée à vous, « sonnez » moi dès que vous avez besoin, je suis là pour ça, je repasse dans quelques instants avec les amuse-bouches." la coupe de champagne généreusement prise par devan, blondie s'excuse. c'est pas trop tôt. avant qu'elle ne s'éclipse pour de bon, la vindicative n'hésite pas à lui accorder un sourire des plus suffisants - pas le moins perturbé par son trait d'humour. rira bien qui rira le dernier. à peine le dos se tourne que blondie est oubliée - comme si raven n'avait fait sa rencontre. elle est comme ça la charismatique, elle n'a de considération que pour elle et les rares personnes qui ont trouvé grâce à ses yeux. alors, elle reprend le cours de sa vie - badinant avec plaisir. les rires font écho dans la salle alors que la petite troupe avance, pour asseoir sa position. ils veulent qu'on les remarque, qu'on les regarde. parce que l'image, dans ce genre de milieu, c'est tout. on se fait un nom avant de se faire une place, c'est comme ça que ça fonctionne. et ça, personne ne le maitrise mieux que la reine des glaces : elle sert des mains avec enthousiasme, discute politique d'un air concerné et touche nonchalamment des épaules - le rire aux lèvres. et après une dizaine de minutes à peine - s'ils ne le faisaient pas déjà - ils tombent tous à ses pieds. satisfaite, elle s'autorise une pause - la lassitude l'ayant gagné. alors, elle drape ses épaules autour de celle de son amie de toujours, comme pour attirer son attention. "t'aurais pas faim toi ?" avant même qu'elle ne lui réponde, raven se détache - un rictus irrépressible aux lèvres. prêts à satisfaire leur moindre désir, une ribambelle d'employés attend, mais elle n'en fait pas cas l'envoûtante. au contraire, en un geste élégant, sa main placée en visière vient sonder la foule à la recherche d'une seule et unique personne. blondie. "ding ding ding." la main qui fait mine de faire tinter la cloche, le sourire qui se veut insolent, l'effrontée apostrophe l'impertinente serveuse qui elle-même a consenti à ce qu'on la sonne. ironiquement certes, mais c'est bien là l'élément qui rend la situation désopilante. oui parce qu'effectivement, de par ce mime, elle clarifie des intentions déjà bien affirmées. rira bien qui rira le dernier. "on voudrait des amuses-bouches par ici." le ton condescendant ne la quitte pas, tout comme le sourire de façade qui - immanquablement - lui donne un air terrible. elle ne cherche toujours pas la bagarre raven, non. elle tient simplement à tromper l'ennui.

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All that glitters is not gold ~ @Raven Jenkins

Cinq minutes. Juste pour me calmer. Enfin peut-être plutôt dix. Je me suis enfermée dans les toilettes pour faire une pause. Celles des employés adjacences à l’arrière-cuisine bien sûr. Pas celles de l’hôtel sentant le parfum luxueux et le linge propre. Non celles-ci sentent un mélange de renfermé, d’eau de javel et de relents de cuisine. Mais je m’en contente aisément profitant de cette pause coupable pour faire le vide dans ma tête. Quand j’y pense, j’ai presque l’impression que m’occuper de mes patients au centre de rééducation, bien qu’ils soient souvent en colère ou brisés, est un boulot bien plus facile que de côtoyer la clientèle de ce genre de d’hôtel. Hautains ? Vulgaires ? En dehors des réalités ? Je soupire pour évacuer toutes les vilaines choses qui envahissent mon esprit pour décrire les gens dont j’ai croisé le regard ces dernières heures. Surtout ne pas m’abaisser à leur niveau. Dans deux heures ça sera terminé. Trois coups à la porte finissent de me tirer de ma bulle. Il faut y retourner. Mes collègues du soir vont viennent avec des plateaux et je m’arme de courage pour me remettre dans le même rythme. Un plateau d’amuses bouches sur le bras et c’est reparti. Les discours d’inauguration ont commencé, au micro le directeur de l’hôtel remercie chaleureusement les personnes présentes et les organisateurs du gala de charité. Sérieusement, les gens viennent vraiment exprès dans ce genre d’événement sans y être obligés ? Je peine à le croire tellement c’est rasoir. Je présente mes petites douceurs tout autour de moi, me frayant un chemin entre des personnes peu intéressée par mon va et viens, pour finir par être obligée de retourner vers la miss ~~Vipère~~ Jenkins et ses ~~toutous~~ amis. Des fois je crois que je devrais m’abstenir d’un certain humour. Surtout avec ces gens-là. J’ai mal au pied, le bourdonnement dans ma tête se fait de plus en plus sentir. Bref, fallait pas me chercher.
— Ding ding ding.
Mon sourire se crispe. Mon regard devient froid malgré moi et j’avance mon plateau vers le gentil blond du petit groupe d’amis qui m’a pris une coupe de champagne tout à l’heure. Un sourire de gratitude dans sa direction. Et bien sûr. Je snobe habilement la brune sulfureuse dont le regard noir m’assaille de toute son animosité.
— Je crois qu’on m’a sonné par ici. C’est toujours un plaisir.
Répondre avec le sourire. Encore et toujours, c’est ma meilleure arme. Comment peut-on prendre plaisir à une attitude pareille ? Mystère. Peut-être sous la façade y a-t-il une fille très seule ? Je doute fort que ce soit un trait d’humour, ce genre de fille se nourrit de rabaisser les autres. Hors de question que je me mette à son niveau. Mais parfois c’est vraiment très dur.
— On voudrait des amuses-bouches par ici.
« Et s’il-vous-plait, ça vous écorcherait la bouche ? Princesse ? » Mieux vaut que mes pensées ne traversent pas mes lèvres pour éviter le scandale. Je me retourne un peu brusquement en sa direction tellement l’agacement a pris possession de mes nerfs. J’ai beau essayer de garder le contrôle, les paroles cette peste venue de mon passé me laissent un goût amer. Visiblement ça ne lui a suffit de me voler ma dignité, il faut qu’elle m’enfonce toujours plus. Geste maladroit. Une des vérines sur mon plateau se renverse. Une mousse verte à base d’avocat probablement. Directement sur le bas de sa robe, en plein milieu. Je n’ose croiser son regard et je tente de bredouiller rapidement.
— Je suis désolée. Attendez. Je vais vous aider à nettoyer. Je vous en prie venez que je vous accompagne aux toilettes pour arranger ça, nous avons ce qu’il faut normalement.
Mes yeux supplient et me surprennent à quémander une once d’indulgence de la brune sulfureuse pour éviter le scandale. J’aurais voulu le faire exprès, je n’aurais même pas réussi pareille prouesse. Mon second prénom est « pas de bol ». Je vois déjà au loin le directeur, son discours fini, accourir vers nous. On dirait que les ennuis approchent à grands pas et les pourboires providentiels qui s’éloignent tout aussi vite.

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