Il faudra revoir votre façon de stationner, je crois ! (with Kamryn)

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Il faudra revoir votre façon de stationner, je crois !

Gérer la circulation, on ne pouvait pas dire que c'était quelque chose de très épanouissant quand on était policier. Cela consistait à se place au milieu d'un axe routier et à faire les mêmes gestes, de façon alternée, pour que les automobilistes puissent circuler au mieux et sans se rentrer dans le lard, au propre comme au figuré. Bref, ça ressemblait un peu à une école maternelle, à la différence près, c'est que les gamins pesaient 2 tonnes, alors que le maître lui, ne faisait que 90 kg. Si un des gosses décidait de se rebeller, cela donnerait sans doute un spectacle des plus affligeants. Mais à par ce risque-là, c'était la planque. Voire même le placard. Pourtant, Aiden y mettait du sien et abordait son quotidien avec positivisme. Il était parfaitement conscient que pour espérer gagner en échelon au sein de la police d'Island Bay, il devait travailler dur et éviter de se plaindre. Finalement, en abordant son labeur ainsi, il ne le subissait pas, il en devenait acteur et il apprenait. Chaque jour, il expérimentait plusieurs cas de figure, plusieurs situations, dont il tirait des leçons. Ses supérieurs appréciaient déjà qu'il soit aussi impliqué dans son métier. C'est vrai que les petits jeunes, en général, on ne savait pas trop d'où ils débarquaient. Pour une fois qu'ils n'avaient pas affaire à quelqu'un qui souhaitait ardemment griller les étapes, ils ne s'en plaignaient pas. Sans doute avaient-ils été épatés par la capacité de ce bleu à rester en place pendant des heures, pour réguler la circulation automobile. Ca avait de quoi impressionner. La patience de l'agent Harton était déjà connue dans d'autres services. Pour récompenser celle-ci, Aiden avait obtenu l'autorisation de verbaliser les automobilistes, notamment ceux qui enfreignaient le code de la route. Excès de vitesse, feux rouges grillés, refus de priorité, il enchainait les amendes, avec une certaine efficacité. Il prenait son métier à coeur, il voulait être fier de porter son insigne et son uniforme.

Vivre sur Island Bay, c'était paisible et agréable. Il s'acclimatait bien, il faut dire, que côté météo et ensoleillement, ça n'avait rien à envier avec son Royaume-Uni natal ! Ici, comme là-bas, il fallait prévoir son parapluie le matin pour le soir, au risque de se prendre une averse mémorable en voulant rentrer chez soi à vélo, par exemple. Et mieux valait aussi ne pas oublier de mettre ses gants, son écharpe et son bonnet pour se protéger d'un froid piquant et humide du printemps néo-zélandais. Dans les faits, la température baissait certains jours, notamment lorsque le vent du sud s'y mettait, colportant insidieusement des brises antarctiques. Et encore, Aiden avait débarqué ici au début de la belle saison. Il n'avait pas encore connu l'hiver et objectivement, il n'était pas impatient, même s'il ne craignait pas vraiment le froid. Son installation s'était bien passée. Il avait vite trouvé ses repères et exploré son quartier. Il fonctionnait beaucoup avec une mémoire photographique. Ca le dépannait bien quand il devait retrouver un magasin particulier, comme un atelier de couture ! Il s'était perdu les premiers jours, comme tout explorateur qui se respectait, mais là encore, ça ne dura pas. Aujourd'hui, il connaissait plusieurs zones comme sa poche. Quant à son appartement, il était meublé, rangé, plutôt lumineux, avec son exposition plein est. Sans l'aide financière de sa mère et de son beau-père, il aurait mis des mois pour combler le vide ! Ce confort restait appréciable, surtout quand on était seul, à l'autre bout du monde et que l'on ne connaissait rien, ni personne. Pas de trace de sa famille lointaine, dans les environs, même s'il n'avait pas beaucoup cherché. Rien ne pressait et tant qu'à faire, autant commencer par lier des amitiés, comme les recherches généalogiques risquaient d'être longues. La seule âme qu'il connaissait ici, c'était Kamryn, l'amour de sa vie, du moins, dans son esprit, il la définissait ainsi. Il ne savait pas trop comment l'aborder. Depuis qu'il l'avait vue, dans ce supermarché, son esprit s'emballait parfois pour un rien, lui faisant faire des choses irréfléchies.

L'autre jour, il l'avait suivie dans la rue, après être tombé sur elle complètement par hasard. Il retenait certaines de ses habitudes pour tenter de l'aborder mais c'était compliqué. Malgré sa filature, il ne parvenait pas à savoir où elle habitait. Il perdait sa trace, systématiquement, à cause de la foule, où tout simplement parce qu'il était sensé travailler. Il ne le savait pas encore, mais le destin allait bientôt lui jouer un sacré tour. Concentré sur son travail du jour, la verbalisation, il arpentait les trottoirs, avec son vélo, pour contrôler les différentes voitures stationnées. Tandis qu'il approchait d'une pharmacie, il repéra une voiture garée de travers, avec les warnings allumés. Il s'arrêta juste à côté et regarda autour de lui. Il n'était pas salaud au point de mettre une amende et de jubiler. Quand il pouvait attraper le propriétaire du véhicule, il le faisait, pour expliquer ce qui était mal et faire de la pédagogie. Il descendit de son vélo et mit celui-ci sur la béquille. Il fit le tour de la voiture. Tant qu'à faire, autant vérifier si tout était opérationnel. Il nota que l'un des pneus n'était pas bien gonflé. Un détail, mais bon, la dernière fois, en effectuant ce simple check-up, il s'était aperçu que la voiture roulait avec des pneus en très mauvais état, ce qui pouvait mettre en danger son conducteur, comme tous les autres usagers. Il sortit son carnet de contraventions et commença à le remplir, en inscrivant le numéro de la plaque d'immatriculation. Il vit une silhouette s'approcher de lui. Il ne leva pas les yeux de son carnet mais compris qu'il s'agissait du/de la propriétaire :

- Bonjour. Je regrette, mais ce type de stationnement là, ce n'est pas possible... Il faudra revoir votre façon de stationner !

Il se tourna pour savoir s'il devait dire Madame ou Monsieur. Et quand ses yeux tombèrent sur Kamryn, qui tenait un sachet de la pharmacie, son assurance disparut soudainement.

- B-bon sang... Kamryn...

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One day. #Aidyn

Depuis ce matin Charlyne n'est pas dans son assiette, la pauvre petite chérie pleure tout le temps, elle demande les bras et même là on a encore du mal a la calmer. Naïvement, j'ai cru que ça allait passé alors je l'ai laissée à la maison avec ma tante et je suis aller faire ce que j'avais à faire. Il était seize heure quand ma tante m'a téléphoné en me disant que rien ne s'arranger que Charlie était toujours aussi mal. J'ai rapidement raccrocher pour pouvoir appeler en urgence son médecin. Par chance il avait une place dans une heure, j'ai donc rappeler ma tante qu'elle me rejoigne avec la petite chez le médecin, j'avais encore quelques petites choses à faire et je n'aurais pas le temps de tout faire et de remonter à la maison chercher Charlyne à l'heure pour son rendez-vous.
Une heure plus tard, je retrouve ma tante et ma princesse devant le cabiné médicale. "Mon bébé on va te soigner ça va aller" dis-je à ma fille en la prenant dans mes bras. Elle est si mal que j'en ai moi même mal au cœur. Je m'inquiète toujours énormément pour elle et c'est encore pire quand elle est malade. Ça me rappelle le premier mois de sa vie et tout ces rendez-vous à l’hôpital à cause de ces maladies qu'un enfant peu avoir à la naissance. Oui, Charlyne est née avec la jaunisse, c'est certes une maladie courante chez les nouveaux nés mais ça ne m'a pas empêché d'être inquiète.
Comme le sort avait décidé de s'acharné sur nous, le médecin avait une demi heure de retard, je regardais ma montre toute les deux minutes en soufflant, me rappelant également que la pharmacie de la ville allait fermé aujourd'hui à dix-huit heure. Finalement notre tour arrive enfin et quand on sort du cabiné il est presque dix-huit heure, j'ai appeler la pharmacie du centre pour avoir les médicaments de mon bébé avant qu'ils ne ferment, j'ai eu la chance de tomber sur une femme adorable qui a accepté de m'attendre avant de fermer. Je laisse Charlyne avec ma tante pour qu'elle la ramène au chaud à la maison et je me dépêche d'aller à la pharmacie. Bien entendu quand j'arrive devant la pharmacie il n'y a aucune place, pas le choix, je décide de me garé là où je ne devrais pas. Je laisse donc mes warning histoire ne pas me faire emboutir la voiture et je cours à l’intérieur pour récupéré mes médicaments.
Comme la poisse continue de me poursuivre ce soir, lorsque je sors de la pharmacie, je remarque un agent de police devant ma voiture, entre Charlie qui est malade et l'amande a payé j'ai vraiment gagné ma journée.
"Bonjour. Je regrette, mais ce type de stationnement là, ce n'est pas possible... Il faudra revoir votre façon de stationner !" J'allais répliqué que c'était une urgence médicale, que ma petite fille était vraiment malade mais j'ai bien fait de m'abstenir, ce policier se tourne vers moi et là c'est le choc. "B-bon sang... Kamryn..." J'écarquille les yeux, quoi comment c'est possible. "Aiden ?" Comment je pourrais oublier ce visage, ce regard, celui que je vois tout les jours dans les yeux de ma fille. "Je suis désolé pour ça, c'était une urgence... euh, ma tante est malade... et euh... la pharmacie allait fermer" Ta tante Kam, vraiment. Bien entendu je n'allais pas lui dire que ces médicaments était pour ma fille, notre fille. Dite moi qu'il n'est là que pour un espèce de stage et que je n'aurais jamais à lui parler de Charlyne. A cette pensée mon estomac se noue.

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Il faudra revoir votre façon de stationner, je crois !

Aiden se sentait affreusement mal. D'habitude, verbaliser les gens, ça ne lui posait pas trop de problème. En fait, il savait s'armer de patience, même quand en face, il avait affaire à quelqu'un de virulent. Son calme olympien lui permettait d'aborder chaque situation avec un recul impressionnant. Oui, aux yeux de certains, il passait un peu pour la tête de con, mais l'avantage d'une telle force de caractère c'est qu'il ne ployait pas sous une quelconque pression sociale. Avec assurance, il relevait les défis que la vie lui imposait au quotidien. Cependant, à cet instant précis, tout était balayé. Une tornade était passée sur sa route et elle avait tout pris, son armure, son flegme, ses certitudes. Envolées. Disparues. Ses gestes trahissaient tout cela. Il se grattait l'arrière du crâne, agitant son carnet de contraventions avec nervosité. Dans son esprit, autant que dans son corps, tous ses sens se réveillaient. Il regardait Kamryn, avec une telle frénésie, qu'il en avait le vertige. Ses traits n'avaient pas changé. Peut-être semblait-elle plus fatiguée, plus soucieuse ? Mais elle ressemblait à un rayon de soleil. Il ne la sentait pas vraiment, mais il captait sa respiration, de façon imperceptible. La réalité se déformait, le temps d'absorber toutes ces informations. Il dévorait cet exquis délice émotionnel qui s'offrait à lui, craignant une nouvelle année de silence, d'éloignement. Alors qu'elle justifiait le fait de s'être mal garé, le rouge lui monta aux joues. Il bredouilla, ne sachant plus trop où se mettre :

- Je... euh... ce n'est pas grave... mais, j'ai commencé à écrire... j'ai inscrit ta plaque... je ne peux pas revenir en arrière... on va contrôler mon carnet... c'est numéroté... je dois terminer cette contravention... je n'ai pas le choix... je suis désolé...

Il était vraiment gêné de cette situation. Il fouilla dans sa poche, en sortit son porte-feuille.

- Ecoute... je vais payer cette amende pour toi, d'accord ?

Il sortit quelques billets de sa poche et l'air résolu, il inscrivit sur la contravention que l'amende avait été payée en liquide, sur l'instant. Il donna le papillon à Kamryn.

- Voilà... n'en parlons plus d'accord ?

Dans le fond, Aiden n'était pas du tout quelqu'un de méchant, au contraire, même. Mais ce qu'il venait de faire, au mépris de la déontologie, il n'y avait qu'une seule personne au monde qui pouvait le justifier : Kamryn. Quel étrange moment... il avait maintes fois essayé de la suivre, de l'approcher. Et voilà qu'il tombait sur elle pendant sa ronde. Il arrangea vite fait son uniforme. C'était idiot, mais l'amour ne fait pas toujours faire des choses très intelligentes. Il se râcla doucement la gorge.

- J'espère que ta tante ne va pas trop mal et que ce n'est rien de grave...

Il marqua une pause, en regardant autour d'eux. Bon, il ne savait pas trop quoi dire, ni comment le formuler, alors quand il reprit la parole, il planta son regard dans le sien, pour y trouver le courage d'être franc :

- Je suis... vraiment content... de te revoir... de te retrouver... c'est... miraculeux, je crois ! Hum... j'ai du rêver de ce moment un nombre incalculable de fois... Tu vis ici toi aussi ?

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Je ne comprends pas ce que j'ai fais au ciel pour que tout me tombe dessus en même temps. Il a fallut que mon bébé tombe malade le jour ou j'ai des millions de choses à faire. Il a fallut que le médecin ai du retard pour son rendez-vous. Il a fallut que j'arrive à l'heure de fermeture de la pharmacie, que je me gare mal et que je chope une amende. Et surtout il a fallut que l'agent de police qui contrôle ma voiture soit Aiden. Comme c'est possible, il n'a jamais été du coin, comme il a bien pu finir ici. Je me retrouvais là face à lui avec une amende à payé et je n'avais pourtant que Charlyne en tête. Je m'excuse machinalement pour mon stationnement mais je sais que ça ne changera pas la somme que je vais devoir débourser. "Je... euh... ce n'est pas grave... mais, j'ai commencé à écrire... j'ai inscrit ta plaque... je ne peux pas revenir en arrière... on va contrôler mon carnet... c'est numéroté... je dois terminer cette contravention... je n'ai pas le choix... je suis désolé..." Je fronce légèrement les sourcils, il a l'air confus pourtant je ne vois pas du tout pourquoi. J'allais lui demandé la sommes que j'allais devoir sortir alors qu'il sort lui même son porte feuille de sa poche. "Ecoute... je vais payer cette amende pour toi, d'accord ?
" "Non" dis-je rapidement en attrapant sa main. Je ne veux pas avoir de compte à lui rendre, je ne veux pas de cette dette envers lui, pas vu ma situation. "Je suis encore capable de payé moi même mes fautes." Je sais que je n'ai pas sur moi la sommes nécessaire pour payé en liquide de suite, mais j'ai largement ce qu'il faudra sur mon compte en banque. Je ne veux pas de sa pitié, surtout pas de la sienne.
Je le regarde arranger ses vêtements, je ne sais pas ce qu'il me veut de plus, je sais que ça part d'une bonne intention, qu'il veut être gentil avec moi mais j'ai qu'une envie c'est de rentrer chez moi. "J'espère que ta tante ne va pas trop mal et que ce n'est rien de grave..." Si tu savais qui est actuellement malade entrain de pleurer à attendre que je rentre. "Elle attend ses médicaments" J'aimerais lui dire la vérité, il comprendrait pourquoi je dois absolument partir vite pour retrouver mon bébé mais je veux pas prendre le risque qu'il comprenne d'où vient Charlyne. Je ne sais pas trop comment faire, je ne veux pas être méchante et partir en le laissant au bord de la route mais je vais pas pouvoir rester là des heures. "Je suis... vraiment content... de te revoir... de te retrouver... c'est... miraculeux, je crois ! Hum... j'ai du rêver de ce moment un nombre incalculable de fois... Tu vis ici toi aussi ?" Un léger sourire se dessine sur mon visage. C'est à la fois mignon et déstabilisant de savoir que plus d'un an après il pense encore quelques fois à moi. Pour moi c'est différent, Charlyne lui ressemble tellement. "Attends, tu vis ici ?" Non, c'est pas possible. Je ferme les yeux une fraction de seconde et respire un grand coup. "Je vis ici depuis des années maintenant, chez ma tante." Si jamais c'est vrai, qu'il est venu s'installé ici, je ne pourrais pas lui cacher l’existence de Charlyne. C'est peut être complètement bête comme idée mais tant qu'il ne sait pas, je ne suis pas déçu qu'il ne soit pas là. S'il l'apprend et qu'il refuse la petite, ce sera beaucoup plus dur pour moi. J'ai encore tellement de mal à gérer d'être maman.

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Il faudra revoir votre façon de stationner, je crois !

- Excuse-moi... je ne voulais pas prétendre que tu n'étais pas capable de la payer... c'est juste que... si j'avais su le pourquoi du comment avant, je ne t'aurais pas verbalisée...

Elle était préoccupée, pressée. Il le sentait bien à la façon dont elle se comportait. Est-ce qu'elle se comportait ainsi par pure inquiétude envers sa tante ? Ou bien elle se sentait indisposée de le revoir ? La question méritait d'être posée. Et Aiden penchait plutôt pour la deuxième option, ce qui dans le fond, lui brisait le coeur. Evidemment, il se devait d'être réaliste. Cela faisait un an qu'ils ne s'étaient pas vus. Elle n'avait ni son nom, ni son téléphone. Impossible de retrouver sa trace et même cas de figure pour lui. Aujourd'hui, elle refaisait sa vie, dans son coin, avec un autre homme, très probablement. Pourquoi fallait-il que le destin soit si cruel ? Il la retrouvait enfin, pour se rendre compte qu'en réalité, elle lui était perdue à jamais. Malgré sa crainte de plus en plus prononcée, son coeur se faisait impétueux et refusait la réalité. Si un autre était entre eux, il ferait tout pour l'évincer. Il l'aimait, ça il n'en doutait pas une seule seconde. Mieux, ou pire cela comment on se plaçait : il était fou d'elle. A cet instant, alors qu'elle se tenait à quelques centimètres de lui, il ne rêvait que d'une chose, la serrer dans ses bras, poser à nouveau ses lèvres sur les siennes et sentir la passion l'embraser, le consumer. Sa question le troubla. Il était incapable de savoir si une réponse positive lui plairait. Elle avait l'air si distante... Il s'éclaircit la gorge discrètement pour lui répondre :

- Oui. Je vis ici depuis septembre. Mon père m'a souvent parlé de cet endroit quand j'étais enfant. Il m'a donné envie d'y venir. Finalement, j'ai décidé d'y emménager, parce que je voulais changer d'air et d'horizon. J'avais fait le tour de Brighton. Et il s'est trouvé que la police de Wellington recrutait, donc j'ai postulé et j'ai été engagé. J'aime beaucoup ce métier.

Qu'elle vive avec sa tante avait un côté rassurant. Elle ne vivait pas en couple avec un autre homme. Pour autant ça n'écartait pas le fait qu'elle puisse fréquenter quelqu'un. Il aurait bien voulu tirer ça au clair, mais il attendait quand même de voir la réaction qu'elle aurait suite à ses aveux. Il ne voulait pas être pessimiste, mais cela semblait être un problème qu'il habite en ville. Il ajouta, en laissant échapper plusieurs signes d'hésitation, ce qui contrastait avec son assurance naturelle :

- J'ai trouvé un appartement, dans Center Bay, où je vis seul. Ma mère et mon beau-père sont restés sur Brighton. Je dois le dire, ce n'est pas évident de partir de zéro dans une nouvelle ville, mais je crois pouvoir dire, sans trop frimer, que je m'adapte.

Il passa une main derrière sa nuque. Maintenant, il fallait éviter d'être maladroit.

- Je... je n'arrive pas à croire que tu vives ici, avec ta tante... C'est un truc de dingue... je... en fait, je dois t'avouer quelque chose... tu vas trouver ça totalement... bizarre... insensé... je pense toujours à toi... enfin à nous... depuis qu'on s'est quittés... donc euh... bon si tu veux... quand ta tante ira mieux, on pourrait peut-être... se voir ? Dans un bar, par exemple... ou ailleurs... enfin... tu as sans doute continué ta vie... et tout... donc...

Clairement, Aiden n'était pas le jeune homme débordant d'assurance qu'elle avait rencontré aux Îles Fidji. C'était même tout l'inverse. Il était inquiet de subir un rejet et ça se sentait. De toute façon, depuis que Kamryn était entré dans son champ de vision au supermarché, il sentait qu'il perdait ses moyens, lentement mais surement. Il n'était pas préparé à un rejet alors si jamais ça arrivait, ça lui ferait mal, clairement. D'un autre côté, ça semblerait logique qu'elle ait tourné la page.

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"Excuse-moi... je ne voulais pas prétendre que tu n'étais pas capable de la payer... c'est juste que... si j'avais su le pourquoi du comment avant, je ne t'aurais pas verbalisée..." Je regarde la somme sur le papillon que m'avait donné Aiden, c'est écris "payé en espèce". Je relève la tête vers lui un peu paniquée. "Je... Je n'ai pas cette sommes sur moi en liquide..." Comment je peux faire maintenant, je vais devoir aller retirer cette sommes pour lui donner maintenant ? Je ne sais pas comment ça marche moi, c'est ma première amende.
Finalement la réponse que je redoutais tant sortis de sa bouche. Oui. Je vis ici depuis septembre. Mon père m'a souvent parlé de cet endroit quand j'étais enfant. Il m'a donné envie d'y venir. Finalement, j'ai décidé d'y emménager, parce que je voulais changer d'air et d'horizon. J'avais fait le tour de Brighton. Et il s'est trouvé que la police de Wellington recrutait, donc j'ai postulé et j'ai été engagé. J'aime beaucoup ce métier. Alors voilà, me voilà coincé dans la même ville que lui. Je ne dirais pas que le revoir me dérange, mais il y a Charlyne et ce n'est pas un point à négliger dans cette histoire. Je ne savais pas trop quoi lui dire, c'était comme si on débarquait dans mon monde pour tout chambouler. J'ai mes habitudes avec ma famille et je m'étais clairement dit que je ne le reverrais jamais. Alors oui, le revoir comme ça, ça me fait un certain choc. Je suis sur qu'il a capté ce malaise qui m'a rapidement envahis, puisqu'il a enchaîné lui même. "J'ai trouvé un appartement, dans Center Bay, où je vis seul. Ma mère et mon beau-père sont restés sur Brighton. Je dois le dire, ce n'est pas évident de partir de zéro dans une nouvelle ville, mais je crois pouvoir dire, sans trop frimer, que je m'adapte." Je souris légèrement. "Je suis contente pour toi, j'en serais incapable." Vivre seule ce n'est pas une option envisageable pour moi, j'ai beaucoup trop peur de cette solitude, c'est pour ça qu'a mon age et avec un bébé je vis encore chez ma tante. Je serais incapable de partir loin d'elle et de vivre seule avec Charlyne, elles sont toute les deux ma famille. Je regarde Aiden passer sa main dans sa nuque, je ne l'ai jamais connu comme ça, il m'a l'air encore plus nerveux que moi et pourtant j'ai une bonne raison de l'être. "Je... je n'arrive pas à croire que tu vives ici, avec ta tante... C'est un truc de dingue... je... en fait, je dois t'avouer quelque chose... tu vas trouver ça totalement... bizarre... insensé... je pense toujours à toi... enfin à nous... depuis qu'on s'est quittés... donc euh... bon si tu veux... quand ta tante ira mieux, on pourrait peut-être... se voir ? Dans un bar, par exemple... ou ailleurs... enfin... tu as sans doute continué ta vie... et tout... donc..." Oui, il a raison, je trouve ça complètement insensé que plus d'un an après il ne m'ai pas juste zappé de sa vie. Si je le revois je sais que je vais devoir lui dire rapidement la vérité, je ne peux pas lui cacher l'existence de ma princesse. Je prends une grande inspiration pour lui répondre simplement : "Ma vie a beaucoup changé..." Je ne sais pas comment j'aurais vécu tout ça sans Charlyne. Son regard me rappelle tout les jours son père mais si elle n'était pas là, est ce que je l'aurais oublié, effacé de ma mémoire cette histoire comme la simple amourette de vacances qu'elle était. Je ne veux pas lui briser le coeur mais je ne veux pas non plus lui donner de faux espoir. Il ne s'agit pas que de moi maintenant.

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Il faudra revoir votre façon de stationner, je crois !

"Ma vie a beaucoup changé". Voilà... c'était dit. Aiden avait sa réponse. Du moins, il interpréta les dires de Kamryn comme un refus, poli. Il ne savait pas quoi faire, à vrai dire. D'habitude, il était très réfléchi, très sensé. Il avait un esprit logique, cartésien. Là, c'était tout l'inverse. Il avait eu la folie de croire qu'après un an, il suffirait quasiment d'un claquement de doigts pour qu'ils reprennent là où le destin les avaient arrêtés. Il agissait comme le papillon de nuit, éperdument attiré par la lumière d'un phare. Et il venait de s'écraser brutalement contre la paroi. Ca faisait mal... très mal... Il ne put cacher sa déception, ce fut plus fort que lui. Son coeur lui disait de ne plus y croire, mais sa tête elle, dictait le contraire ! Jamais de sa vie, il n'avait vécu ça. Il se sentait perdu. Il ne savait pas quoi faire. Il hocha simplement la tête parce que de toute façon, il ne possédait aucun emprise sur les faits. Dura lex sed lex, lui aurait murmuré son père.

- Oh... je... je comprends... d'accord... c'est pas grave... c'est normal...

Là tout de suite, si on lui demandait où Aiden voulait être, il aurait surement répondu : six pieds sous terre. Il se sentait explosé de l'intérieur, comme si on l'avait vidé de toute son énergie et tout son bonheur. En voulait-il à Kamryn de ne pas l'avoir attendu, d'être passé à autre chose ? Non... dans les faits, ils s'étaient quittés sans aucun moyen de se recontacter. Leur amourette, brève, intense, n'avait sur le papier aucun espoir de se poursuivre. Le temps avait fait son oeuvre. Il se montrait impitoyable. Aiden n'en menait pas large. L'hésitation, l'angoisse se muaient en une tristesse qu'il peinait à contenir. Et dire qu'il lui restait encore 2 heures de travail. Il ne savait même pas comment il allait faire pour assurer... Il avait désormais le regard fuyant. Il ne voulait pas la faire culpabiliser, encore moins l'importuner avec sa naïveté.

- Je m'excuse... je sais que ça n'en a pas l'air, mais je suis heureux pour toi. Je te souhaite beaucoup de bonheur... j'aurais aimé te l'apporter mais après tout ce temps, je comprends que ça soit trop tard...

Il regarda le papillon de l'amende entre les mains de Kamryn. Dans le feu de l'action, il avait oublié qu'il avait marqué "payé en espèces" dessus. Il désigna le bout de papier et lui dit, avec douceur :

- Ne t'en fais pas pour l'amende. J'avance et si tu veux, tu pourras me rendre l'argent plus tard, il n'y a rien qui presse, d'accord ? Et tu n'es pas obligée vraiment. C'est pas important.

Il se montrait rassurant, parce qu'il ne voulait pas du tout la brusquer sur ce point. L'amende, à côté de sa tante, ce n'était rien. Elle avait d'autres priorités. Et puis, lui-même, il se moquait bien du fait qu'elle se soit mal garée. Il était trop heureux de l'avoir retrouvée, même si cela n'avait été que temporaire. Il aurait bien insister mais cette fois, sa raison lui disait de ne pas le faire, parce qu'il ne voulait pas la rendre malheureuse, ça aurait été comme être anéanti une seconde fois.

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Ma vie a changé, non je n'ai pas trouvé l'amour et pour cause, je ne l'ai pas cherché non plus. Qui voudrais d'une fille qui galère a élever sa fille seule en vivant chez sa tante. Il est la mon énorme changement de vie, Charlyne. Mais je ne peux pas lui dire simplement, ma vie a changé depuis que j'ai ma fille. Je suis pas préparée à lui dire ni même préparée à sa réaction. "Oh... je... je comprends... d'accord... c'est pas grave... c'est normal..." Je le regarde avec des yeux écarquillés, pourquoi il est si déçu, enfin il est logique de penser qu'en un an les gens change non ? "Ca ne veut pas dire que je ne veux pas aller boire un café avec toi Aiden." Bien entendu que j'accepterais volontiers de discuter autour d'un café ou plutôt d'un chocolat chaud dans mon cas, encore un truc qui a changé. Il sait à quel point j'aimais le café mais aujourd'hui je n'en bois plus du tout.
Je regarde Aiden, fuir mon regard, il est si différent de ce garçon dont je suis tombé complètement amoureuse un an auparavant. Où est passé cette énergie, cette confiance en soi. "Je m'excuse... je sais que ça n'en a pas l'air, mais je suis heureux pour toi. Je te souhaite beaucoup de bonheur... j'aurais aimé te l'apporter mais après tout ce temps, je comprends que ça soit trop tard..." Je fronce les sourcils, oh merde, j'ai compris ce qu'il pense actuellement de ma situation. "Oh non, euh... je suis... heureuse mais, contrairement à ce que tu pense aucun homme ne partage ma vie." J'ai bien quelques amis ou même collègue ici mais la personne qui me rend heureuse n'est aucun de ces hommes. Je ne cherche pas a donné plus d'espoir à Aiden mais je ne veux pas le voir comme ça, se faisant de fausse idée sur ma situation actuelle. Je vais bien devoir lui expliqué tout ça, mais ce sera un autre jour, le temps que je m'y prépare aussi.
En ce qui concerne mon amende, j'étais toujours inquiète de savoir comment je pouvais la payer. Mais c'est encore une fois Aiden qui trouvera la solution. "Ne t'en fais pas pour l'amende. J'avance et si tu veux, tu pourras me rendre l'argent plus tard, il n'y a rien qui presse, d'accord ? Et tu n'es pas obligée vraiment. C'est pas important." Je lève les yeux de mon papier et le regarde. "Je te promet de te donner rapidement ce que je te dois, quand on prendra ce café" Je lui souris légèrement un sourire rassurant qu'il ne s'inquiète pas de ne jamais me revoir comme ce jour là à l'aéroport. Je regarde l'heure sur mon téléphone, ma tante m'a déjà envoyé un sms pour savoir quand je rentrais. "Je dois y aller, ma tante m'attend"

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Il faudra revoir votre façon de stationner, je crois !

Dans sa poitrine, le coeur d'Aiden faisait des bonds. Il avait vraiment pensé que Kamryn avait refait sa vie. Et l'idée de la revoir, pour un café, juste en tant qu'amis, ça ne lui plaisait pas vraiment. Parce qu'il allait en souffrir. Déjà, là, il vivait ce chagrin d'amour comme une véritable déchirure. Alors remettre le couvert régulièrement dans les prochaines semaines, ça ne l'emballait pas du tout. Dès le moment où il sut que la femme de sa vie, du moins il la considérait ainsi, ne fréquentait pas un autre homme, la tristesse s'effaça. On aurait dit qu'il s'était embrasé, tant dans son regard que dans son attitude. Il s'était redressé, pour se tenir bien droit, il abandonna ses gestes déçus pour laisser transparaitre une forme d'assurance. La transformation pouvait très clairement perturber, surtout que d'habitude, Harton ne laissait pas transparaitre beaucoup de choses. En fait, Kamryn était la seule, après sa mère, à le voir s'ouvrir de façon aussi naturelle et aussi authentique. L'aveu de la jeune femme avait fait l'effet d'une bombe. Toutes ses sensations, ça consumait pas mal d'énergie ! Il allait un peu vite en besogne, il interprétait ses propos. Ok, elle n'était pas avec un homme, mais elle aurait pu être avec une femme. Et même, elle aurait pu aussi être heureuse seule, sans personne avec elle. Après tout, le célibat offre des avantages non négligeables. D'entrée, le jeune agent de police y voyait une occasion, une opportunité de la retrouver, de sortir avec elle, de connaitre à nouveau les moments tendres et passionnés laissés aux Îles Fidji. Quand il repensait à leurs subterfuges pour découvrir leurs corps à l'abri de la surveillance de leur famille, ça le faisait sourire. Mais ça n'était pas le lieu pour se rappeler cela.

- Je serais ravi de te revoir pour un café ! Mais avant que tu ne partes, il faut que je fasse quelque chose à laquelle je n'ai pas pensé la dernière fois...

Il lui prit le papillon des doigts et sortit son stylo. De sa main gauche, il écrivit son numéro de téléphone, en faisant attention qu'il soit bien lisible. Quand il eut terminé, il lui rendit le papier :

- N'hésites pas à m'appeller ou à m'envoyer un SMS. Je suis si heureux de t'avoir retrouvé... de voir que tu vas bien, que tu es toujours aussi belle...

Ce n'était pas le moment, Aiden... pas l'instant le plus opportun pour continuer cette déclaration. D'ailleurs, Kamryn regarda son téléphone. Elle était pressée. Il hocha la tête, avec un charmant sourire.

- Oui, d'accord. Qu'elle se soigne bien ! Elle a de la chance de pouvoir compter sur toi ! Oh... et pas d'excès de vitesse, d'accord ? Les radars automatiques ne sont pas très tolérants avec ça.

Il la taquinait un peu avec sa dernière phrase. Il ne doutait pas qu'elle soit une bonne conductrice. Cela dit, son côté protecteur ressurgissait quelque peu. C'est qu'Aiden en était raide dingue. Malgré une année entière sans se voir, sans même savoir s'ils se retrouveraient un jour. Alors que Kamryn partait, il la regarda. Son coeur battait toujours aussi vite dans sa poitrine. Quand elel fut hors de vue, Aiden se laissa aller en sautant de joie. Il s'arrêta cependant quand une vieille dame le fixa, avec un regard de juge qui aurait calmé n'importe qui...

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FIN

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