lost and found / ellie

ellie salinger

lights will guide you home

les informations en vrac

la partie anecdotes ○ Ellie a 30 ans passé, et elle se trouve en pleine remise en question. Il n'est pas trop tard au moins ? Sans doute que non, mais la trentaine ce n'est plus vraiment l'âge idéal pour s'accorder le temps de la réflexion, quand elle doit s'accommoder des responsabilités d'adulte. Alors si aujourd'hui elle tangue sur le fil de son existence, elle bat des bras pour s'efforcer de garder l'équilibre malgré tout. / Jusqu'au printemps dernier, elle travaillait pour son mari en tant que secrétaire vétérinaire. Ce n'était pourtant pas un métier qu'elle envisageait avant ça, elle a seulement saisi l'occasion qui s'est présentée à elle. Mais puisqu'elle est la première qui a mis sur la table cette évidence du divorce, elle ne pouvait pas rester travailler pour lui, elle a donc présenté sa démission il y a maintenant sept mois. Depuis, elle a là encore saisi la première opportunité qui s'est présentée pour retrouver un travail : gardienne du cimetière. / Ellie, elle a aussi dû quitter sa maison. Elle y vivait depuis ses vingt ans, depuis qu'elle a posé ses bagages dans le pays de son futur mari. Après la décision du divorce, le couple est resté deux mois à cohabiter malgré cette séparation, et la jeune femme ne souhaitait pas éterniser davantage cette situation. Alors dès qu'elle en a eu la possibilité avec son nouveau travail, elle a déménagé, et vit à présent dans une dépendance au fond du jardin d'une dame âgée, conçue originellement pour recevoir des invités. Ce n'est pas ce qu'il y a de plus spacieux, mais elle s'y plaît. Il y a quelque chose de réconfortant pour elle, que de se contenter de rien de plus que ce dont elle a besoin. / Pour la propriétaire de son logement, Rose, il arrive qu'elle se charge de quelques tâches quotidiennes, quand son grand âge est devenu un handicap pour s'occuper de son jardin et de son potager par exemple. Au début elle lui glissait quelques billets pour la remercier, mais avec le temps elles sont surtout devenues des amies qui se rendent service, alors dorénavant c'est plutôt en l'invitant à sa table que la vieille dame la remercie - car il faut savoir qu'à son contraire, la jeune femme est une affreuse cuisinière. / Si Ellie a été prête à accepter de faire quelques travaux rémunérés pour Rose, c'est qu'elle a effectivement besoin de davantage de revenu que lui permet son job de gardienne. En plus de ses charges, elle fait parvenir de l'argent à sa famille en Australie, qui se trouve dans une situation financière délicate depuis que ses parents ont perdu leur auberge dans un incendie. Alors que ce soit pour des extras en tant que serveuse le temps d'une soirée, ou pour les boutiques du coin lors de leurs inventaires, elle fait en sorte d'être disponible. Elle participe aussi régulièrement à des essais médicamenteux. / C'est le soir de leur treizième année de mariage, qu'elle a réalisé que ça ne pouvait pas durer plus longtemps. Pas de célébrations en grande pompe ce soir-là, ni de cadeaux ou de dîner en tête-à-tête : Ellie se trouve bien assise à la table, mais si elle attend son mari c'est seulement pour parler d'une évidence - ils ne s'aiment plus. Les amoureux qu'ils étaient dix ans plus tôt ont depuis longtemps foutu le camp, et il ne reste plus que deux âmes mélancoliques.  Leur désir s'est étiolé, avec le temps ils se sont lassés, et quand la passion n'est plus là, il ne reste que les apparences. Par confort peut-être, ou par crainte de la solitude, ils sont restés ensemble. Par affection aussi, et par mélancolie de leurs souvenirs. C'est aussi pourquoi ils ont mis tant de temps à se résoudre à cette séparation, et qu'ils tardent peut-être aussi à rendre ça officiel par ce divorce. / Quelle drôle d'idée pour habiter au bord du Pacifique, mais la jeune femme ne sait pas nager : elle a en effet une phobie des étendues d'eau depuis son plus jeune âge, qu'elle n'a jamais vaincue. Qu'il soit question de lacs, ou pire, de l'océan, elle n'y a jamais mis guère plus que les pieds, et rien que ça lui demande déjà un effort. C'est l'idée de ce qui peut bien se cacher sous la surface de l'eau qui l'a toujours effrayé, et s'imaginer que s'étendent sous elle des dizaines et des centaines de mètres dont elle ne sait rien lui donne le tournis. Autant dire que prendre un bateau ne l'angoisse pas moins, mais ça elle doit bien s'en accommoder parfois. / Si la trentenaire peut sembler douce au premier abord, elle peut tout de même avoir son petit caractère, car qui apprécie d'être pris pour un idiot ? Elle essaye néanmoins de toujours privilégier sa joie de vivre, même lorsqu'il lui semble que plus rien ne va. / Ellie s'est efforcée d'apprendre à jouer du violon quand elle était plus jeune, mais elle a fini par reconnaître qu'elle n'est pas très douée pour ça. Elle a pourtant gardé l'instrument, la relique d'un renoncement. Elle est également une passionnée des... plantes : elle passe beaucoup de temps depuis son plus jeune âge pour s'amuser à reconnaître les différentes espèces - parce que oui, ça l'amuse. Elle apprécie le grand air, et quand elle a un peu de temps pour elle, elle privilégie souvent le plaisir d'une randonnée. C'est un plaisir qu'elle affectionne surtout en solitaire. / Elle trouve les films d'horreur drôles. Oui, drôles. Que ce soit pour extérioriser d'une drôle de façon son angoisse, ou parce que vraiment elle n'arrive pas à prendre ça au sérieux... elle est hilare à chaque fois qu'elle devrait plutôt frisonner de peur. / Au quotidien, elle essaye de prendre sa voiture le moins possible : elle a son permis oui, mais elle estime qu'elle ne reste pas moins un danger ambulant sur la route - et elle n'a pas tort. Elle ne compte plus le nombre de fois où elle a brusquement pilé devant un danger... réel ou imaginaire. D'ailleurs, elle a déjà une voiture envoyée à la casse à son actif. Non vraiment, mieux vaut s'abstenir de croiser son véhicule. / La jeune femme songe de plus en plus à retourner dans son pays natal, auprès de sa famille. Qu'est-ce qui la retient encore en Nouvelle-Zélande après tout, alors qu'elle se sépare de la raison même qui l'a poussé à emménager ici ? Il y a ses amis certes, ils vont lui manquer. Et peut-être pas que des amis aussi. Mais sa vie en Australie lui manque également depuis des années, et ses parents ont besoin d'elle. Alors peut-être, oui. Peut-être bien qu'elle va partir.

les indiscrétions sur le joueur

 

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<pris>○ sarah gadon</pris> ellie salinger

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l'histoire de ma vie

and ignite your bones

Attendre. Que faire d'autre dans une salle d'attente ?
Attendre que l'infirmière vienne la chercher, pour ainsi contrôler les effets secondaires d'un médicament dont elle n'aurait pas besoin en temps normal.
Attendre que ce soit fait, pour pouvoir repartir et rejoindre Rose à sa table.
Attendre quelqu'un d'autre, peut-être aussi.

Elle n'est pourtant pas seule dans cette salle d'attente, mais c'est vers quelqu'un d'autre que ce vieil homme assis à deux sièges d'elle que se tournent ses pensées. Elle ne peut nier une douce hâte qui s'empare d'elle un peu plus à chaque fois, à l'approche de ces rendez-vous, et ce n'est pas pour les piqûres et les examens physiques qu'elle l'a.
Pourquoi attendre ainsi quelqu'un qui lui est encore étranger ? Elle ne le connaît pas, ou du moins en sait encore peu de lui. Et pourtant... il suffit d'un échange de regards, un sourire peut-être, et avec un peu de chance quelques mots échangés aussi. Des banalités, pour deux maladroits qui ne savent pas par où commencer.
Ou du moins c'est ce que son bon sens s'efforce de lui répéter, quand son corps, lui, n'en fait qu'à sa tête : elle peut bien se convaincre qu'elle se fait des idées, rien qu'un instant de raison qui rappelle à l'ordre ces drôles de sentiments... mais il suffit qu'il passe cette porte pour que ce délicieux malaise l'étreigne à nouveau.

Aujourd'hui, il ne passe pas cette porte.
Il n'était pas là non plus quand elle est arrivée.
Alors elle peut attendre oui, mais peut-être bien pour rien cette fois-ci. Ce n'est pas grave, qu'elle se dit. C'est tout dans sa tête. Et puis elle ne devrait pas songer à ces choses-là, pas déjà.

Attendre et penser.
Penser à ses soucis, à ses doutes aussi.
Sa vie a pris un tournant ces derniers mois, et elle n'est pas certaine jusqu'où ses choix vont l'emmener - ou plutôt, jusqu'où veut-elle qu'ils l’emmènent ?
Comme un goût de nouveau départ, à Island Bay toujours. Peut-être aurait-elle dû partir tout recommencer ailleurs ? Mais elle est encore là.
Elle a un nouveau travail, un nouveau logement. Bientôt un nouveau statut marital aussi. Les papiers du divorce n'ont plus qu'à être signés, mais les futurs divorcés tardent, s'attardent. Ils ne se sont pas revus depuis quelques semaines maintenant, et la dernière fois qu'ils se sont croisés par hasard ils n'ont pas évoqué la procédure de leur divorce, pour seulement improviser des banalités maladroites. C'est qu'il va leur falloir le réapprendre, à être amis, trouver cet équilibre. S'ils le peuvent ? C'est l'espoir qu'elle n'a pas dit à voix haute, car si leur mariage n'a plus de raison d'être, elle espère qu'ils pourront malgré tout préserver ce qui leur reste : cette affection platonique.
Mais pourquoi se presser ? Précipiter cette fin qui est déjà décidée ?

Et contre toute attente, un visage devenu familier vient finalement à passer la porte de cette salle d'attente, et déjà le pouls s'emballe, un peu.
Mais oui, pour quelle raison aurait-elle à s'empresser d'être officiellement déliée des liens du mariage ?