i'm leaving heaven - Reira

Reira Tsvetkov

in the night she's dancing to relieve the pain

les informations en vrac

la partie anecdotes ○ Elle a des parents plutôt fortunés mais qui ont fini par divorcer lorsque sa mère a appris que son père vivait une double vie au point d’avoir eu un autre enfant dans son dos. Elle se retrouve donc avec un demi-frère de 5 ans de moins qu’elle dont elle a été très proche avant de disparaître de Russie. • Reira a débuté la danse classique à l’âge de 4 ans avant d’intégrer l’Académie du Ballet du Bolchoï à 10 ans. Elle finit victime d’une blessure au genou qui la pousse à se faire rejeter du Ballet du Bolchoï.  • Elle sombre alors dans une dépression profonde et devient atteinte d’anorexie au point d’être hospitalisée. Sa maigreur passée se ressent encore aujourd’hui : elle est grande, mince mais élancée. La carrure de danseuse classique lui scierait encore parfaitement. • Une profonde haine envers le partenaire qui a causé sa mauvaise réception la ronge encore. • Elle quitte tout pour partir à Wellington. Elle s’y plaît mais n’y reste pas longtemps, trop assoiffée de découvertes. Pendant deux ans, elle fait le tour du monde passant de Paris à Rome puis à New York à Sao Paulo avant de découvrir la muraille de Chine et les cerisiers japonais. Elle atterrit à Sydney avant de reposer ses valises en Nouvelle-Zélande. Elle explore le pays avant de finir par tomber amoureuse d’Island Bay où elle s'installe. • Elle a gardé sa passion pour la danse. Dans sa petite maison de West Bay elle s’amuse souvent à danser. Son genou ne la prive pas de bouger, simplement elle n’est plus capable des prouesses des danseuses étoiles. La collocation ne l’a jamais tenté, elle aime trop pouvoir mettre la musique à fond quand elle en a envie sans qu’on vienne lui gueuler dessus, c’est aussi pour cela qu’elle a opté pour une maison, aussi petite soit-elle. • Sa passion deviendra tout de même son travail. Après s’être initié à la danse contemporaine et hip-hop par elle-même, Reira a postulé dans différents bars et boîtes de nuit de Wellington pour se produire et gagner de quoi vivre. Chorégraphe à ses heures perdues, elle poste également ses créations sur Internet, ce qui lui assure un petit revenu complémentaire. Elle a une petite communauté qui s’agrandit doucement mais sûrement. Elle espère secrètement qu’un jour, un opéra lui proposera de se produire sur scène, comme au bon vieux temps. •  Son job officiel et fixe c'est serveuse dans un des cafés d’Island Bay, cela lui permet de s’assurer un revenu et donc de vivre décemment en toute circonstance. • A Island Bay, elle se découvre une nouvelle passion : la peinture. Elle se pose souvent dans des coins de la ville avec un carnet de croquis et dessine la sérénité que lui inspire la ville. • La beauté russe rend les photographes et agences de mannequinat ivres d’elle, si bien qu’on lui a proposé plus d’une fois de devenir mannequin mais pour le moment elle a toujours refusé. • Depuis son départ de Moscou, elle n’a jamais eu le courage de recontacter ses parents ou sa famille. Seul son demi-frère lui manque profondément, mais même lui elle n’ose pas l’appeler. Son passé semble loin derrière elle. • Peut-être d’ailleurs qu’elle aime Island Bay pour ce côté familiale et intime du petit patelin où tout le monde se connaît. Elle y trouve une sorte de seconde famille. • Elle a une tendance à devenir végétarienne, elle limite sa consommation de viande pour favoriser le poisson. De toute façon, elle n’a jamais raffolé de la viande. Elle est fan des viennoiseries françaises et du chocolat suisse. • Reira n’est pas d’une nature méchante, mais sa mauvaise expérience l’a rendue aigrie et méfiante. Elle fait difficilement confiance, mais ne le montre pas. Ainsi elle reste toujours très avenante envers les autres. Elle se donne un air extraverti pour masquer ses blessures, certains pourraient d’ailleurs la qualifier de manipulatrice. Bien que des passes dépressives la submergent encore, la plupart du temps Reira est déterminée, plus personne ne brisera ses rêves. Sa carrière de danseuse n’est pas totalement éteinte dans son coeur. • Elle aimerait bien adopter un chien, mais elle est encore trop hésitante quant à la race. • De base ses cheveux sont châtains clairs, limite blonds, mais il lui arrive très souvent de les teindre en noir. Les colorations dégorgeant rapidement, elle varie souvent de tête. • Elle garde encore son accent russe lorsqu’elle parle. D’ailleurs quand elle est énervée, sa langue maternelle refait surface. • Elle a quelques cicatrices de scarification sur la cuisse droite. Elles datent de sa dépression. Se créer une nouvelle douleur faisait oublier l’ancienne. • Elle n’hésite pas à s’habiller sexy lors de ses représentations nocturnes. Son corps ne lui fait pas honte, au contraire, elle est en osmose parfaite avec lui.

les indiscrétions sur le joueur

 
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<pris>○ bella hadid</pris> reira tsvetkov

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l'histoire de ma vie

gimme what i want, what i deserve

6 Juin 2012, Moscou.

Elle faisait souvent le même cauchemar, celui de se blesser sur scène. C’était un jour important aujourd’hui, elle ne devait pas y penser. Les lumières éclairaient la scène et le visage peinturluré de maquillage. Le public avait le regard figé sur le corps svelte et élancé de la jeune danseuse. La silhouette tournait, encore et encore, propulsé par les mains d’un homme, son partenaire. La cheville était solide, les pointes de pied souffraient mais le jeu en valait la chandelle. Le corps de Reira finissait dans les airs, maintenu par l’autre danseur avant de retomber, trop rapidement. Son partenaire s’était laissé emporter par le poids, ou bien peut-être avait-il eu la tête ailleurs pendant un instant. Quoi qu’il en soit, la cheville ne put supporter le poids trop important et ce fut le genou qui en pâti. Le visage de Reira s’était déformé sous le coup de la douleur d’un genou qui vrille. Tu dois tenir le coup Reira, c’est ta seule chance d’intégrer le Ballet. Le spectacle doit continuer coûte que coûte. L’adrénaline du moment venait atténuer la douleur atroce et bloquer les larmes menaçantes. Elle avait ainsi continué d’infliger de la souffrance à son corps, ne perdant rien de sa grâce. Un large sourire laissait entrevoir ses dents lorsqu’elle salua le public qui l’acclamait. Le rideau tomba, le masque aussi. Reira s’écroula au sol, l’adrénaline s’était subitement dissipée pour s’abandonner à la souffrance. L’articulation s’était bloquée, elle était incapable de tendre la jambe et de se relever. Hospitalisation d’urgence et opération à la clé. Le verdict était sans appel : lésion des ménisques et des ligaments. L’articulation aurait pu éviter les traumatismes si Reira s’était arrêtée avant, mais elle ne pouvait pas s’arrêter, cela lui était interdit.

Ses six mois d’immobilisation et de rééducation lui valurent un refus d’entrée au Ballet du Bolchoï. Les danseurs blessés n’ont pas leur place là-bas, ils ne sont pas assez performants, trop incertains. Son enfance et son adolescence avaient été consacrés à ce rêve de devenir la danseuse classique la plus reconnue de Russie. À l’âge de 10 ans, elle avait terminé l’école élémentaire afin de se consacrer à 100% à l’Académie du Ballet du Bolchoï. Ses seuls cours hors danse, se résumaient à des classes du soir que ses parents la forçaient à faire pour qu’elle reçoive une éducation digne de ce nom. Tous ces sacrifices pour qu’aux portes du paradis, ses rêves soient brisés. Elle avait 18 ans lorsque le drame est survenu. Elle était à peine adulte et avait déjà tout perdu. La dépression l’avait touchée de plein fouet, pour elle la vie n’avait plus aucun sens. Ses occupations se résumaient à fixer le plafond en se demandant quand est-ce que la mort viendrait la faucher. Elle ne se nourrissait plus, si bien qu’elle peinait à faire les exercices ordonnés par son kinésithérapeute à domicile. Sa carence nutritive ralentissait d’ailleurs sa guérison alors elle fût hospitalisée. Au moins, avec les perfusions, ses calories journaliers étaient enfin ingérées et sa guérison relancée. Une fois guérie après presque un an de convalescence, Reira postula à nouveau au Ballet du Bolchoï mais elle était fichée. Tout était trop tard, aucun retour en arrière était possible. La dépression avait laissé place à la colère, à une colère sourde et dévastatrice qui brisa le reste du cœur de Reira.


17 Mai 2013, Moscou.

Elle avait 19 ans aujourd’hui. Dans un mois, son accident fêterait ses un an. Haine et tristesse se mélangeaient en elle alors qu’elle fixait le plafond, comme elle l’avait fait pendant des mois. Plus aucun but ne la faisait vibrer, plus rien n’avait de saveurs. Et pourtant une part d’elle n’arrivait plus à se résigner à la mort. Elle avait tout perdu, peut-être trop perdu, même la mort ne la sauverait pas. Elle devait partir et tout recommencer. Son 19ème anniversaire serait son renouveau. Tel le phoenix, elle allait renaître de ses cendres. C'était la seule chose à faire.

« Joyeux anniversaire Reira ! », s’était écriée toute sa petite famille. Ses deux parents étaient là. Ils n’étaient plus ensemble depuis longtemps, ils se détestaient même probablement, ils restaient simplement soudés pour Reira. Sa mère avait même fait l’effort d’accepter son demi-frère parmi eux, parce qu’elle le savait important pour Reira, et qu’en ces temps, rien n’était plus important qu’elle. « Qu’est-ce qui te ferait plaisir ma fille ? » Son père la regardait avec un grand sourire, attendant que les lèvres de Reira se meut en une demande. Instinctivement, elle alla pour dire qu’elle souhaitait intégrer le Ballet du Bolchoï. Les mots n’allèrent pas plus vite que le cerveau pour une fois. Elle soupira avant de chercher à obtenir la seule chose qui pourrait lui permettre de se reconstruire, la seule chose qui lui donnait bizarrement envie d’avancer. « Je veux faire le tour du monde, j’en ai sincèrement besoin. Cela me permettra de me changer les idées, de me ressourcer. Moscou n’est plus que synonyme d’échec pour moi, je dois voir d’autres horizons. »

Les négociations avaient été plutôt rapides, son père lui avait remis un chèque qu’elle s’empressa d’aller déposer à la banque. Sur place, elle fit vider tout son compte en liquide avant de le clôturer. Elle éparpilla l’argent dans sa valise et dans son sac à dos. Il n’était pas aisé de cacher une telle somme mais vu le peu d’affaires qu’elle comptait emmener, la place ne manquait pas. « Tu ne reviendras jamais n’est-ce pas ? Ne me mens pas, je le sens. » La voix de son frère la fit sursauter. Depuis combien de temps était-il là ? Il avait probablement vu tous les tas de billets éparpillés sur le sol. Elle se releva pour aller le serrer dans ses bras. « Je t’aimerais toujours, tu le sais, hein ? » Il se détacha aussitôt d’elle pour sortir de la chambre, lâchant des dernières paroles, aussi froides que de la glace. « Bon hé bien, j’espère que tu seras heureuse. » L’âme de Reira se brisait un peu plus face à l’insensibilité de son frère. Elle se sentit coupable mais cela ne l’arrêta pas.

Dans le salon, elle dit au revoir à toute sa petite famille avant de s’enfuir vers l’aéroport où elle brisa immédiatement son téléphone et sa carte sim avant de les jeter dans une poubelle. Elle était prête à tout recommencer. Cette fois, elle ferait preuve d’une détermination sans failles, personne ne lui mettra de bâtons dans les roues. La nouvelle Reira renaissait enfin des cendres de l'ancienne. Au guichet, elle choisit une destination au hasard : Wellington.


Aujourd’hui ou presque

Elle avait vécu, survécu et re-vécu. Pendant ses voyages, Reira s'était ouverte à de nouvelles cultures, de nouveaux horizons comme elle l'avait dit à son père. Tout semblait loin derrière comme si rien n'avait jamais existé. Elle gardait seulement la passion de la danse. Durant son tour du monde, elle avait dansé avec tout un tas de monde. Elle avait rigolé aussi. En somme, elle avait été heureuse et c'est tout ce dont elle avait besoin. Il était désormais temps de se poser.

Après plus de trois ans à bouger dans le monde et en Nouvelle-Zélande, Reira avait parfait son anglais et était prête à s’installer définitivement quelque part. Elle a vécu quelques temps à Wellington, c’était son nouveau point d’ancrage. Dans un petit appartement miteux, elle enchaînait petit boulot sur petit boulot. Un week-end, elle partit à la conquête des villes qui bordent la capitale. C’est comme cela qu’elle découvrit Island Bay et en tomba amoureuse. Peut-être pour son côté calme et protecteur, peut-être parce que la ville était profondément éloignée en tout point de Moscou et des russes. Elle se sentait détendue apaisée ici et si jamais elle avait besoin de se faire brusquer un peu plus, elle se rendrait à Wellington. Les deux parties de Reira étaient heureuse ici. La danseuse pouvait se produire à Wellington, et l’âme blessée pouvait venir se soigner ici, à Island Bay.

Alors elle déménagea pour s’y installer, elle trouva un petit boulot dans un café du coin et sa petite vie était enfin lancée. Sa passion la poursuivait toujours, au point de la conduire à se produire dès que cela était possible, dans des bars, des boîtes de nuit, éventuellement des spectacles de rue. Elle saisissait toutes les occasions de se faire reconnaître en tant que danseuse. La vie l’avait malmenée, elle avait failli sombrer mais elle n’abandonnait pas pour autant. Son renouveau avait fonctionné, elle était prête à croquer la vie à pleines dents. Elle s’amuse et vit, loin des remous de son passé, jusqu’à ce qu’il décide de la rattraper. Car le passé revient toujours à la manière d'un boomerang.