Deep water - Maxyne

Brianna & Maxyne

Deep water

Après avoir abattu une soixantaine de longueurs, Maxyne sortit enfin de la piscine. Elle aimait aller nager aux aurores quand le lieu était uniquement accessible aux professionnels et pas encore ouvert au grand public. Cette routine lui avait permis de garder un bon niveau, utile dans l’exercice de son travail au quotidien puisqu’elle pratiquait la plongée sous-marine aux environs du centre nautique. Grande athlète à une époque, la blessure imputable à l’accident qui avait mis un terme prématuré à sa carrière de nageuse se réveillait parfois et la lançait. C’est pourquoi, Maxyne ralentissait l’allure et essayait de ne pas être trop gourmande envers son corps. L’avantage non négligeable de la piscine est qu’elle se trouvait dans le nouveau quartier où elle vivait à West Bay. Cependant, elle ne repassait pratiquement jamais chez elle actuellement, cherchant soigneusement à éviter les ennuis qui l’attendaient au pas de sa porte. Alors, elle se résigna à revenir chez une des amies où elle logeait pour déposer ses affaires de natation et enfiler une tenue cool pour aller bosser.

Fin prête, elle enfourcha sa moto et roula en douceur jusqu’au centre nautique, garant la belle machine sur le parking privatif réservé aux employés. Aujourd’hui, la monitrice de plongée était particulièrement détendue. Maxyne devait initier successivement trois personnes différentes et n’avait pas de sortie de groupe prévue en mer, le genre d’activité qui la sollicitait une journée entière. La jeune femme partit préparer le matériel nécessaire et instruisit la première personne de la matinée, une jeune fille qui voulait dépasser ses limites et sortir du bassin réconfortant d’une piscine. Elle enchaina ensuite par un homme un peu trop empressé, qu’elle fut obligée de recadrer en rappelant qu’il fallait suivre un minimum les instructions s’il mourrait d’envie de sortir en excursion marine un jour. Maxyne sortit ensuite du centre pour prendre une petite pause en attendant l’arrivée de la troisième leçon du jour. Un coup d’œil dans l’agenda de l’accueil l’avait renseignée sur le nom de la prochaine élève qui avait réservé. Brianna Bass. Tout d’un coup, une moto se gara non loin du complexe nautique. La pilote retira son casque et une longue crinière rousse tomba en cascade sur ses épaules. Assurément, elle possédait une superbe machine. Attirée, Maxyne s’avança jusqu’à la jeune femme, celle qui devait justement suivre la prochaine leçon. « Salut Brianna. Je suis Maxyne, bienvenue. Oui tout à fait, on va aller se préparer. C’est la première fois que tu vas plonger ? » Les deux jeunes femmes n’avaient pas beaucoup échangé par téléphone, de fait la Oakley ne savait pas que Brianna s’y était déjà essayée par le passé. Sans se formaliser sur les politesses, Max était direct passée au tutoiement vu qu'elles avaient l'air d'avoir le même âge. Le regard de la blonde s’attarda ensuite sur la belle mécanique. « Sacrée moto que tu as là. Tu conduis depuis longtemps ? »

Brianna & Maxyne

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La nouvelle élève arriva à l’heure et informa Maxyne qu’elle avait déjà plongé par le passé. Le cours n’en serait que plus facile et agréable. « Super ! Où as-tu fait de la plongée ? » La jeune femme pouvait s’être exercée dans un bassin intérieur ou s’être initiée en mer lors d’une sortie de vacances. Le champ des possibilités était large. « Pas de soucis, je suis là pour t’encadrer. Ce n’est pas parce que c’est une reprise après longtemps qu’on ne va pas s’amuser. » Les deux jeunes femmes partirent ensuite s’équiper dans le local tandis que Max interrogeait Brianna sur sa belle machine. Elle n’avait pas manqué la flamboyante moto garée sur le parking. La rousse lui expliqua qu’il s’agissait de sa troisième moto et qu’elle avait passé le permis spécifique à ce type d’engins quand la plupart de gens se tournaient vers les voitures. « La troisième ? Wow. On peut dire que tu es tombée dedans quand tu étais petite quasiment. Ça t’est venu comme ça cette passion ? J’en ai une aussi, d’où ma question. » Maxyne en conduisait depuis qu’elle était adolescente, d’abord par le biais de son frère, ensuite légalement en passant le permis. A son retour d’Auckland, après avoir mis un terme à sa carrière de nageuse, elle avait intégré le club de motard dont son aîné faisait déjà partie et il lui avait donné sa moto quand il avait quitté la Nouvelle-Zélande. Elle prenait un plaisir fou à rouler, une liberté, une ivresse de vivre inégalée dans bien des domaines. La moto lui donnait des ailes. Brianna lui retourna d’ailleurs la question pour creuser le sujet. « Oui. J’en conduis depuis mon adolescence. En fait, c’est mon frère qui m’a donné le goût pour rouler. Il m’emmenait avec lui et m’a tout appris. Il faisait partie d’un club de motards que j’ai intégré aussi. On va souvent rouler à plusieurs dans les environs ou on fait de longues virées… C’est assez sympa ! » Elle participait à différentes activités avec eux et contrairement aux idées reçues, tous les conducteurs de motos n’étaient pas de gros mecs baraqués au profil de gangsters de rue. Les deux filles enfilèrent les combis et Brianna appela Max à la rescousse. « Oui bien sûr ! » La nageuse l’aida à la fermer et noua ensuite ses propres cheveux en une longue tresse blonde pour ne pas être gênée pendant la nage. « T’es prête ? On va prendre le bateau jusqu’au spot de plongée. » La monitrice et l’élève se dirigèrent jusqu’au navire conduit par un pilote. Pendant le trajet qui durait une vingtaine de minutes, Maxyne rappela les consignes de sécurité à Brianna que ce soit par rapport à la façon de plonger, à la respiration, aux différents niveaux à respecter dans l’eau si elle nageait trop bas, à la façon d’approcher la faune… Elle lui parla d’ailleurs brièvement des poissons qu’elle était susceptible de rencontrer et compléta les consignes en essayant de ne pas trop l’assommer. « On va dans un endroit où il sera possible de descendre jusqu’à maximum 6-8 mètres. Au début, je te tiendrai la main. Ensuite si tu es à l’aise, tu pourras nager librement. Est-ce que pour le moment tout va bien ? Tu te sens en pleine forme et pas stressée par l’expérience ? Tu verras, ça va vite revenir. » Maxyne devait s’assurer que Brianna était dans de bonnes dispositions avant de plonger. Comme elles étaient arrivée au lieu prévu, la blonde aida son élève à ajuster la bouteille d’oxygène et résuma brièvement les dernières indications. « Je vais descendre la première. Si à un moment tu sens que ça ne va pas, tu me fais le signe du pouce vers le bas et on remontera doucement. On restera sous l’eau une demi-heure environ. »

Brianna & Maxyne

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Brianna avait beaucoup voyagé car elle ne se souvenait pas dans quel « paradis » elle avait plongé. L’information importante était surtout qu’elle avait déjà réalisé un baptême en mer. A priori, la rousse ne ressentait donc pas une peur irrationnelle d’aller dans l’eau. Pourquoi un débutant se risquerait-il à la discipline si l’eau le rebutait ? Parfois, des personnes avaient besoin de se fixer des défis et de les relever pour dépasser leurs peurs mais si l’angoisse prenait malgré tout le dessus au dernier instant, Maxyne les retenait. Pour plonger, il fallait globalement être calme et détendu, pas en panique. Cette barrière ne devrait donc pas entrer en ligne de compte avec la jeune globe-trotteuse. « Ok cool. Tu connais déjà un peu la routine d’avant plongée alors. » Brianna lui expliqua alors qu’elle venait aussi dans un but professionnel. « Oh super ! Tu es photographe animalière ou tu étudies la biologie ? » Demanda assez logiquement Maxyne. La blonde devinait que la spécialité première de la rousse n’était probablement pas les océans sinon elle aurait fréquemment plongé mais son travail actuel avait peut-être un lien avec la faune locale. Cette information était intéressante, l’approche de la monitrice serait légèrement différente qu’envers les débutants habituels ou des touristes avides de découvertes. La session de Brianna avait un but plus constructif, d’autant qu’elle reviendrait sûrement par la suite. « Aujourd’hui, on va surtout réactiver tes réflexes avec la bouteille d’oxygène, découvrir l’environnement, faire un peu d’observation… Mais oui, si ça se passe bien, je pourrai t’emmener dans des spots où la faune est plus riche une autre fois. » Le centre nautique avait des autorisations pour de la plongée dans des lieux touristiques mais aussi dans des endroits uniquement réservés à la recherche ou l’étude scientifique de la faune locale. Par contre, il existait des zones strictement interdites que le complexe respectait. La vie sauvage était assez bien préservée dans la région.

Au moment de s’équiper, la conversation dévia sur les motos, un sujet que Maxyne ne pensait pas aborder aujourd’hui. En même temps, son regard n’avait pas loupé la belle machine que Brianna avait garée sur le parking. Depuis longtemps, la Bass avait développé une passion pour les deux roues motrices. « Tu as de la famille en Irlande ? Génial ! La moto, c’est idéal pour explorer les grands espaces sauvages du Connemara ou rouler le long de la côte nord avec ses falaises magnifiques… » L’esprit de Maxyne se mit à voyager jusqu’en Irlande où elle avait déjà mis les pieds à l’occasion d’une compétition internationale de natation. D’habitude, la blonde n’avait jamais le temps de s’éterniser dans les lieux où elle concourait mais à l’époque, elle avait prolongé le séjour d’une dizaine de jours avec d’autres copains nageurs. Malheureusement, la monitrice n’avait plus l’occasion de voyager maintenant car elle rencontrait des difficultés à boucler ses fins de mois… ou plutôt elle flambait trop d’argent dans les sorties. C’était un autre débat. Contrairement à Maxyne qui lui raconta aussi comment était née sa passion pour les motos, Brianna n’avait jamais fait partie d’un club et préférait conduire seule. En revanche, elle était contente de rencontrer une autre femme aussi férue qu’elle en la matière. « Oui c’est vrai, c’est pas si fréquent. » Après un sourire entendu, les deux filles montèrent sur le bateau.

Pendant le trajet, la monitrice expliqua les consignes à son élève du jour. Brianna lui confirma qu’elle appréhendait un peu mais globalement elle était pressée de se mettre à l’eau. « Bien. Tu as juste ce qu’il faut d’adrénaline. » Le bateau arriva à destination. Maxyne aida Brianna à ajuster la bouteille d’oxygène et prodigua les tous derniers conseils. Les deux jeunes femmes plongèrent ensuite dans l’eau et descendirent progressivement. Ceux qui n’avaient jamais été sous l’eau dans ces contrées prenaient une claque visuelle fulgurante. Le monde maritime était merveilleux, chargé de couleurs et de vie, une explosion optique digne d’un dessin animé. Au début, la blonde tenait son élève par la main et l’aida à s’habituer à l’environnement tout en lui désignant des espèces facilement identifiables. Au bout de cinq minutes, comme Brianna paraissait à l’aise, Max la libéra et la laissa découvrir cet endroit magnifique tout en jetant de temps en temps un œil pour vérifier que tout se passait bien et qu’elle profitait de la session. Brianna avait beau être venue dans un but professionnel, il était difficile de ne pas apprécier la beauté de l'environnement.

Brianna & Maxyne

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Quand Brianna révéla son métier, le regard de Maxyne s’illumina. « Ah oui ! Tu dois en connaître un rayon sur les espèces qu’on aura l’occasion d’admirer en milieu naturel. Tu y travailles depuis longtemps ? » Demanda-t-elle, intéressée. Si l’élève la trouvait trop curieuse, il lui suffirait d’éluder ses questions. En revanche, la monitrice lui révéla une autre information par rapport au zoo. « J’ai un pote qui est soigneur aussi, Augustus, il s’occupe surtout des félins. Tu le connais ? » La conversation entre les deux jeunes femmes se poursuivit avec fluidité. Maxyne apprit que Brianna avait déjà plongé par le passé, la session du jour servirait donc surtout à lui réactiver de vieux réflexes avant de se concentrer sur le but professionnel de ses plongées. Elles se découvrirent aussi un point commun autour de la moto et se projetèrent en Irlande où la famille de Brianna possédait une maison car la jeune femme gardait des souvenirs de ses jeunes années là-bas liés aux engins à deux roues. « Une maison de famille ? Trop bien. Tu retournes souvent en Irlande alors ? » Voyant que Max évoquait le pays avec une certaine nostalgie, elle devina que la monitrice connaissait aussi. « Non, je n’ai pas d’origine irlandaise. Je m’y suis rendue pour une compét’ de natation et on a prolongé notre séjour avec d’autres nageurs. On est passé par Dublin, on a roulé – en voiture – dans la région du Connemara et on est monté dans le nord aussi, entre Belfast et Bushmills. J’ai bien aimé la culture, l’esprit des mystères et légendes. En plus des pubs et de leur incroyable sens de la fête bien sûr ! » L’un de ses meilleurs souvenirs de voyage et une des rares fois où le groupe de nageurs avaient réussi à s’éterniser dans un endroit accueillant une compétition internationale. Les deux filles terminèrent de s’équiper et montèrent ensuite sur le bateau. Après avoir exposé les dernières consignes à Brianna, Maxyne descendit dans l’eau et attendit qu’elle la rejoigne pour plonger.

Au début, elles nagèrent prudemment et repérèrent ensemble des espèces dans l’eau, se les désignant par des signes de la main. La blonde voyait bien que son élève reconnaissait certaines d’entre elles et cet intérêt faisait plaisir à voir. Comme elle semblait à l’aise, Max la relâcha et la regarda nager à sa guise tout en restant dans les environs de la jeune femme. Elles profitèrent de ce spectacle coloré en toute sérénité. La session se passait très bien et tant mieux. Maxyne déplorait parfois des nageurs qui se laissaient envahir par la panique et ruinaient leur moment en ressentant le besoin de remonter à la surface, oppressés par l’environnement qui les entourait. Elle pouvait tout à fait comprendre, tout le monde ne supportait pas la sensation d’être livré à lui-même sous l’eau. Quand la monitrice estima que Brianna avait suffisamment pris ses marques, elle lui adressa un nouveau signe et elles descendirent un peu plus bas à environ huit mètres sous la surface, ce qui était assez pour une première plongée et profiter de la faune riche qui habitait ce spot. Elles continuèrent à évoluer sous l’eau et à communiquer de temps à autre par des gestes rassurants. Les populations de poisson en Nouvelle-Zélande augmentaient grâce la cinquantaine de réserves marines protégées entourant le pays. Parmi les poissons multicolores, elles croisèrent des algues aux couleurs chatoyantes, des anémones, et une dernière surprise que Max réservait à Brianna. Elle l’entraina dans une zone située légèrement à droite où un groupe d’animaux plus gros se rassemblaient à faible profondeur pour profiter des rayons du soleil traversant l’eau : des raies manta. Un vrai paradis pour les yeux, une leçon d’humilité offerte par la nature dans toute sa splendeur. A aucun moment, Max ne pourrait se lasser de ce travail. Définitivement, elle était passionnée et elle remerciait chaque jour le destin de l’avoir poussée à se réorienter, lui éveillant une conscience environnementale qu’elle ne possédait pas jusqu’il y a quelques années. La demi-heure écoulée, Max attira l’attention de Brianna pour lui signifier qu’il était temps de remonter en douceur vers la surface.

Brianna & Maxyne

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« Oh je vois. C’est tout récent en effet. » Ce n’est qu’au moment où Brianna expliqua qu’elle était arrivée récemment, que Maxyne réalisa qu’elle n’était pas à Island Bay depuis longtemps. La nageuse ne s’aventura pas à lui demander d’où elle venait car elle n’oubliait pas qu’elle devait rester professionnelle et ne pas trop rentrer dans la vie personnelle des personnes pratiquant la plongée. Par contre, elle s’intéressa au métier de son élève car Brianna lui avait annoncé venir dans un but professionnel, c’est-à-dire que si elle revenait pour d’autres sessions, Maxyne – ou n’importe quel membre de l’équipe de plongée – adopterait une approche légèrement différente envers elle que l’accompagnement qu’elle proposait lors d’excursions touristiques. Au vu de son arrivée récente, elle ne connaissait donc pas encore très bien les autres soigneurs du zoo. « J’ai déjà été leur rendre visite, c’est un peu comme une grande communauté autour des animaux. » Répondit-elle d’une voix positive. Si les autres soigneurs étaient aussi bon esprit que Gus, ils devaient former une belle bande sympathique. Cependant, les deux jeunes femmes voguèrent bien vite vers des horizons irlandais et s’échangèrent des anecdotes qu’elles avaient vécues dans le pays : familiales pour Brianna, sportives et amicales pour Max. La jolie rousse n’y était pas retournée depuis belle lurette, quant à la monitrice, elle n’y avait pas non plus remis les pieds depuis ce fameux voyage. « Oui c’est ça, j’étais nageuse à l’international. La carrière d’un sportif n’est pas faite pour durer dans certaines disciplines. » Max préféra le résumer ainsi, elle n’allait pas rentrer dans les détails des blessures qui avaient précipité le terme de sa carrière d’athlète. Par la force des choses, elle avait arrêté à vingt-cinq ans et n’aurait quand même pas poursuivi après ses trente ans si elle avait continué normalement. La vie en avait décidé autrement et elle ne s’en était pas mal sortie au vu de la reconversion. Max ne gagnait pas de l’or en barre mais elle adorait son travail. « La première cuite… Bizarrement, on s’en souvient toujours de celle-là. » Répliqua-t-elle en riant à la remarque de Brianna.

La session de plongée se déroula merveilleusement bien. Curieuse de découvrir l’environnement sous-marin, la jeune élève trouva rapidement ses marques. Max sentait que Brianna était désireuse d’explorer le spot plus en profondeur mais même si tout se passait bien, il n’était pas raisonnable de pousser trop bas et de risquer un problème. Ce n’était qu’une première sortie depuis longtemps pour elle et la monitrice était présente pour l’encadrer, aussi Maxyne resta prudente et entraina la jeune femme près d’un groupe de raies manta, des animaux impressionnants pouvant atteindre plusieurs mètres d’envergure pour les plus grandes. Elles se déplaçaient gracieusement et avec douceur, esquissant des mouvements circulaires vers le haut et le bas. Max aurait pu les contempler durant des heures mais il ne fallait pas perdre de vue les réserves d’oxygène. A contrecoeur, les deux plongeuses quittèrent ce ballet grandiose pour remonter vers la surface en douceur. Même s’il n’était pas nécessaire de s’arrêter en pallier tous les deux mètres, il ne fallait pas remonter trop vite pour laisser le temps au corps de s’habituer. Une fois sur le bateau, quand elles furent toutes les deux débarrassées du matériel de plongée, Max s’enquit des premières impressions de Brianna, visiblement ravie par cette expérience. « Super si tu as bien aimé ! J’ai vu comme tu étais concentrée. C’est vrai qu’on a la chance d’avoir une faune riche et magnifique, l’écosystème marin est en bonne santé ici. J’aime cette relation avec les animaux, ce calme. Ils ne se sentent pas menacés à notre approche. » Face à l’enthousiasme de la jeune femme, la blonde renchérit à propos d’autres plongées à venir. « En tout cas, tu te débrouilles très bien ! Si tu en as envie, on pourra plonger plus longtemps la prochaine fois. Il y a des sessions d’une heure sous l’eau, tout dépend les bouteilles qu’on emporte… » Du moment, que tout était prévu, le centre offrait pas mal de possibilités. La blonde lui donna aussi d’autres informations tant qu’elles étaient sur le sujet. « On organise des excusions aussi, parfois on part une demi-journée ou plus longtemps. Je ne sais pas ce que tu recherches pour ton travail mais je pense par exemple à un spot où on peut voir des tortues de mer. Et – c’est plus rare – il nous arrive d’arrêter le bateau près d’un groupe de requins-baleines quand on en croise. » Max vérifia que tout était bon au niveau matériel pour le départ et elle donna le signal au pilote du bateau pour repartir en direction du centre.

Brianna & Maxyne

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En écoutant Brianna, Maxyne comprit qu’elle venait de commencer à travailler dans le zoo « Oh je vois ! Je pense que tu t’y plairas vite. » La conversation ne s’engageait pas toujours aussi facilement entre la monitrice et un débutant mais elle coulait tout seule aujourd’hui. Leur passion commune pour la moto avait aidé à briser la glace. D’ailleurs, la soigneuse s’intéressa aussi au passé de nageuse de Max. « Oui, ces années-là comptent parmi les meilleures de ma vie » Grâce aux compétitions, la jeune femme avait rencontré beaucoup de personnes à travers le monde en plus de voyager dans de nombreux pays. Elle n’avait pas eu le temps de tous les visiter mais elle avait approché ces cultures et s’était créé pas mal de contacts internationaux. « Et c’est vrai que la reconversion n’est pas si mal pour moi, en plus de venir travailler dans un cadre magnifique et d’assister à un spectacle au quotidien. » Max ne gagnait pas de l’or en barre mais l’argent n’était pas ce qui comptait le plus pour elle. Elle préférait exercer un métier qui l’épanouissait plutôt que de travailler dans les bureaux des hautes sphères et se faire chier comme un rat mort, à dépérir dans des buildings sans âme. Max était une femme d’action, elle n’aurait jamais survécu à une vie de fonctionnaire.

La plongée se déroula à merveille. Brianna avait profité de la session tout comme Maxyne, qui avait passé un agréable moment à l’encadrer. Elle n’était pas une élève difficile. Les journées de la monitrice seraient bien reposantes si tous les débutants – ou semi-débutants dans le cas de la jeune femme – nageaient de façon aussi détendue. Toujours aussi enthousiaste, Brianna parlait déjà d’ailleurs de sa prochaine plongée. « C’est une belle comparaison. Pas de soucis. Je suppose que tu apporteras ton matériel d’observation mais on a aussi ce qu’il faut au centre pour filmer sous l’eau si jamais. Dans le doute, tu nous passes un coup de fil et on regarde ce qu’on peut prévoir. » La soigneuse n’était pas la première personne à solliciter le centre dans un but professionnel même si la grande majorité des participants étaient des touristes. Elle demanda ensuite des renseignements complémentaires pour une excursion privée. « Oui bien sûr. J’ai parlé des sorties en groupe en zappant le côté pro mais c’est tout à fait possible. » Lorsque Max énuméra les espèces potentiellement observables dans la région, Brianna saisit la balle au bond et se fixa sur les requins, souvent aperçus en Nouvelle-Zélande. « Ce n’est pas toujours une garantie mais il y a des spots plus prometteurs que d’autres pour en voir. » Répondit franchement la monitrice. Plus personne n’arrêterait la jolie rousse maintenant. Il lui fallait tout savoir. Heureusement, le petit groupe était revenu au centre nautique et le pilote arrima le bateau.

« On va d’abord aller se rhabiller et ensuite je te donnerai toutes les infos à l’accueil. » Les jeunes femmes sautèrent hors du bateau et retournèrent dans le complexe pour se changer. Habituée, Max termina plus vite que Brianna et elle rangea le matériel en attendant que la soigneuse la rejoigne. « Nous parlions donc des requins. Je conseillerais de faire une autre plongée avant d’aller les voir… On pourrait partir sur des dauphins, des manchots ou des otaries pour la prochaine fois ? Et prévoir ensuite une autre sortie dédiée à l’observation des requins ? Y a-t-il d’autres espèces que tu voudrais observer ? » Si la jeune femme expliquait en quoi consistait son travail exactement et ce qu’elle ciblait, Max pourrait orienter les sessions en fonction et graduellement augmenter les difficultés. Il fallait déjà des nageurs avec une certaine expérience des plongées et un matériel plus particulier pour nager avec des requins. Après la réponse de Brianna, la blonde lui donna tous les renseignements nécessaires et elles fixèrent ensemble une prochaine session de plongée. « Voilà, c’est enregistré. On se revoit dans deux semaines. Avant que tu ne repartes, je peux venir admirer ta belle moto de plus près ? »

Brianna & Maxyne

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En as de la technologie, Brianna possédait déjà le matériel nécessaire pour filmer sous l’eau, puisqu’elle utilisait déjà des go pros pour immortaliser ses exploits à moto. Dans un sourire entendu, Maxyne acquiesça et lui confirma ensuite qu’il était aussi possible d’organiser des sorties privées, une requête d’autant plus légitime de la part de la rousse puisqu’elle comptait venir dans un but professionnel. L’attention de la soigneuse se portait surtout sur les requins, des squales qu’ils étaient en principe possible d’observer dans des spots prometteurs. Cependant, Maxyne reconnut honnêtement que le centre nautique ne pouvait pas les garantir à chaque sortie car les animaux étaient totalement libres de leurs mouvements dans l’environnement et les requins étaient particulièrement imprévisibles, un point important que Brianna comprit très bien.

Le bateau arriva à bon port et les deux filles se changèrent avant de se retrouver à l’accueil. Max recommanda d’effectuer une autre plongée avant d’approcher les requins. D’une part, elle souhaitait encadrer Brianna une deuxième fois dans un cadre plus sécurisant, la voir évoluer aisément et nager plus profondément. D’autre part, les requins nécessitaient une approche plus prudente car même si les squales n’étaient en principe pas dangereux pour l’homme, il fallait se montrer particulièrement attentif avec eux en n’étant pas trop brusque dans les déplacements et en gardant toujours un œil sur eux. Brianna approuva cette idée et accepta d’organiser une sortie dédiée aux manchots et aux otaries. Contrairement aux touristes désireux de découvrir la mer, les dauphins ne remportèrent pas les suffrages auprès de la jeune femme. Peu importe, Maxyne n’était pas là pour choisir à sa place. Au moins, l’excursion privée serait consacrée à des animaux différents. « Pas de soucis. On part sur ça et si tout se passe bien, on en organisera ensuite une pour aller voir les requins. » Ainsi, les deux jeunes femmes seraient amenées à se revoir encore plusieurs fois.

Elles convinrent d’une date et se dirigèrent ensuite à l’extérieur, près de la moto de Brianna. Maintenant que la plongée était terminée, Max avait espéré l’admirer de plus près car elle n’en avait pas eu l’occasion quand la jeune femme venait d’arriver. Fière de sa belle machine, la soigneuse lui présenta un modèle rare et hors de prix. Brianna avait les moyens de ses ambitions tout comme celle d’assouvir son envie d’excursions privées. Maxyne avait bien compris qu’elle n’était pas née sans rien mais elle avait bien raison d’en profiter puisqu’elle en avait l’occasion. Ces considérations n’entrainaient absolument pas de jugement ni d’envie chez la blonde. La vie était ainsi faite : certains avaient plus de facilités que d’autres. Ce ne serait ni la première, ni la dernière fois. Au moins, Brianna faisait des choses intéressantes comme de la moto ou de la plongée dans le cadre de son travail. « Pfiouuuu. Un bijou. En effet. Je comprends le coup de foudre. » La moto en édition limitée, validée et estampillée par Lewis Hamilton. Maxyne reconnaissait le modèle. « Les choses qu’on aime n’ont pas de prix. » Brianna avait déjà poussé l’engin sur circuit, goûtant à des performances impossibles à vivre sur les routes traditionnelles. « Oh carrément ! Tu as dû ressentir une sacrée ivresse, une liberté incomparable. Tu es pilote sur circuit aussi ou c’est juste pour pousser la tienne ? En tout cas, c’est hallucinant. Au moins, tu ne croises pas le même modèle à tous les coins de rue. » Les deux filles discutèrent encore un peu moto, ensuite Maxyne décida de prendre congé car elle devait retourner travailler. De toute façon, Brianna avait lancé le moteur. « A bientôt pour la prochaine plongée ! »