Bird set free | Teddy

**○ inscrit le** : 04/04/2020

Teddy & Maxyne

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Flash-back : décembre 2016, plein été à IB.

Après une longue session de plongée en mer, Maxyne rentra de l’excursion plus tard que prévu. Arrivée récemment au centre, la jeune femme ne comptait pas ses heures de travail, pas par envie d’impressionner la galerie et de gagner des bons points auprès du gérant du centre nautique mais parce qu’elle était réellement passionnée par cette place de monitrice. Elle avait été dans l’obligation de renoncer à sa carrière de nageuse professionnelle quand les médecins lui avaient annoncé qu’elle ne se remettrait jamais complètement de la blessure dont elle avait été victime dans l’accident de voiture où son taré d’ex-copain avait perdu le contrôle. Après deux ans de rééducation et une réorientation par le biais d’une formation où elle ne comptait plus le nombre de ses plongées sous-marine, elle avait réussi à retrouver un lieu où elle pouvait associer ses compétences de sportive à son élément. Etonnamment pédagogue avec les débutants malgré son caractère impulsif, Maxyne était comme un poisson dans l’eau. Depuis qu’elle travaillait au centre, elle s’était apaisée, peut-être aussi encouragée par la bonne ambiance qui régnait entre les collègues des différentes disciplines. La soirée était déjà bien entamée et elle rangea rapidement le matériel qui avait été utilisé pour la dernière sortie en mer. Les bras chargés, la nageuse rentra dans le centre et posa ses clefs près de l’accueil pour ne pas les perdre pendant qu’elle déposait les combis dans la salle prévue à cet effet. Il ne semblait plus y avoir personne à cette heure… Elle retourna ensuite derrière le comptoir de l’entrée pour écrire un bref compte rendu de la dernière session de plongée dans l’agenda, puis elle se rendit dans les vestiaires des femmes pour aller prendre une douche éclair et récupérer ses affaires de ville. Pendant qu’elle se glissa sous l’eau, l’agent d’entretien qui ne l’avait pas vu rentrer puisqu’il était occupé dans les locaux à l’étage descendit et fit un dernier tour des installations pour éteindre et fermer partout. Il termina par les vestiaires, écouteurs dans les oreilles, si bien qu’il n’entendit pas l’eau couler et ne prêta plus attention à une éventuelle présence. Pour lui, tout le monde était rentré depuis bien longtemps. Il éteignit les vestiaires et ferma la porte derrière lui, réitérant l’opération dans celui des hommes puis il quitta le centre nautique sans prêter attention au jeu de clefs près de l’accueil. « Eeeeh ! » S’écria Maxyne lorsqu’elle se rendit compte que la lumière venait de s’éteindre, pensant à une mauvaise blague. Comme elle avait plus ou moins terminé, elle arrêta le jet d’eau, attrapa sa serviette de bain et se dirigea promptement de l’autre côté des vestiaires. Dans le noir, sa rotule percuta le coin du banc lui arrachant un petit cri de douleur. De mieux en mieux. Tant bien que mal, Max se dirigea vers la porte et trouva enfin la lumière. Par acquis de conscience, elle essaya d’ouvrir la porte mais la mauvaise surprise se confirma : elle avait été enfermée. Et comme la chance lui souriait ce soir, elle avait oublié ses maudites clefs de l’autre côté. Mince, mince, mince. Pas le choix. Il faudrait déranger quelqu’un si elle ne voulait pas passer la nuit ici. Max farfouilla dans son sac et attrapa son téléphone. Ok, il lui restait moins de dix pour cent de batterie. Note pour la prochaine fois : éteindre le téléphone pendant le travail. Parmi ses collègues, il y en avait un qu’elle était à peu près sûre de pouvoir déranger n’importe quand parce qu’ils étaient aussi amis en dehors et parfois un peu plus aussi. La jeune femme composa le numéro et attendit. La sonnerie retendit deux fois et heureusement il décrocha. « Oh tu ne peux pas savoir comme tu me sauves ! » Souffla-t-elle à Teddy sans autre préambule. Teddy Tremblay, le frère d’une de ses meilleures potes. Ils s’étaient rencontrés par sa sœur avant de devenir collègues, de sortir dans les mêmes soirées, de se rendre compte qu’ils partageaient vingt milles points communs. Ça avait tout de suite accroché, comme une évidence. Vu le ton soulagé qu’elle avait employé dans sa voix, il n’était pas en mesure de décoder si la situation dans laquelle elle se trouvait était sérieuse ou non. Maxyne s’empressa de l’éclairer. « Je suis au centre, je terminais ma journée et je me retrouve enfermée dans les vestiaires ! Ne me demande pas comment. Tu pourrais venir ou envoyer quelqu’un ? » Elle n’aurait pas le loisir d’appeler tous les collègues avec cette batterie qui menaçait de lâcher d’une minute à l’autre. Après avoir raccroché, Max entreprit de se rhabiller et attendit que Teddy arrive.

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**○ inscrit le** : 10/03/2020

La saison touristique battant son plein, le travail ne manque pas au centre nautique. Comme les vacances de Noël sont arrivées, Teddy a passé quasiment toute la journée avec des enfants et des adolescents. Selon les âges et selon les niveaux, c’est la période des écoles de surf d’une semaine. Dans le cadre de son métier, Teddy a appris à s’y prendre avec les enfants, ce qui n’était pas forcément évident au départ. Et heureusement qu’il aime ce qu’il fait, qu’il aime être dans l’eau, qu’il aime montrer comment s’améliorer, parce que sinon, il aurait jeté l’éponge depuis longtemps. Il a l’impression que la pratique du surf n’est pas donnée à tout le monde, mais en même temps, les quelques gamins qui se démarquent du lot lui font vraiment plaisir. Il n’en reste pas moins fatigué et affamé ; c’est donc avec soulagement qu’il se douche, se change et prend le chemin de son chez-lui. Entre-temps, il s’arrête à la pâtisserie, stop quasi-quotidien, parce qu’il a l’impression de ne pas pouvoir faire fonctionner son cerveau correctement s’il n’avale pas tout de suite du sucre. Il est en pleine dégustation d’un brownie quand la sonnerie de son téléphone portable retentit. Après avoir englouti une autre bouchée de ce délice, le trentenaire extirpe l’appareil de la poche de son short. C’est Maxyne, une collègue du centre nautique - enfin, c’est un très gros résumé, parce que leur relation est loin de se résumer seulement à ça.

« Je te manque déjà ? » Mais il n’est même pas sûr qu’elle l’ait entendu, parce qu’elle semble tellement soulagée de l’entendre qu’elle l’envahit sous un flot de paroles. Il n’est pas certain d’avoir tout compris, mais il pense avoir saisi l’essentiel. « Tu me connais, j’adore sauver les demoiselles en détresse et j’arrête tout de suite tes protestations, c’est ce que tu es actuellement. Je suis donc ton homme. » Enfin, dans quelques minutes, le temps de faire le trajet en sens inverse. Son brownie à la main, il se met en route sans tarder. Il se demande ce qu’elle peut bien fabriquer encore au centre ; il pensait être le dernier à avoir franchi l’enceinte. Qui traîne au travail après les heures requises, sauf si c’est pour s’amuser ? Peut-être qu’elle a voulu prolonger un peu dans l’eau, c’est une explication possible. Quoi qu’il en soit, quelques minutes plus tard, Teddy se retrouve devant les vestiaires et déverrouille la porte grâce à son propre jeu de clés. Ils ont tous les mêmes, par sécurité. « J’espère que c’était pas une ruse pour me faire venir auprès de toi ? Parce que tu sais, t’as besoin d’aucun stratagème pour ça, il suffit de demander gentiment » plaisante-t-il en posant les yeux sur elle. « Allez, viens, je te ramène chez toi, sauf si tu veux m’offrir un verre parce que je t’ai évité de passer la nuit entière ici. »

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Maxyne avait légèrement exagéré la situation critique au téléphone mais – sans être claustrophobe – elle détestait être enfermée. Il lui était arrivé une mésaventure stupide du même genre quand elle était gosse et que son frère l’avait bloquée dans un placard pour rigoler entre deux délires de gamins. Il avait moins fait le malin quand il n’avait pas réussi à rouvrir la porte, mal enfoncée, et que sa sœur s’était mise à pleurer de peur de l’autre côté. Les parents lui avaient passé un sacré savon. Pourtant, Max n’en avait pas voulu à Trey. Une belle frayeur, des excuses, un câlin plus tard et c’était passé. Depuis, elle détestait cette sensation d’enfermement, ce qui se traduisit par une voix soulagée quand Teddy décrocha. Bien sûr, il ne ratait jamais une occasion de la taquiner mais elle n’avait même pas entendu ses premiers mots tellement elle était concentrée à lui expliquer la raison de son appel. La bouche en cœur qu’elle forma lorsqu’il raccrocha sur le discours de la « demoiselle en détresse » valait tout l’or du monde et Teddy pouvait facilement imaginer sa tête. L’essentiel était qu’il venait, Max ne demandait pas mieux. Elle se rhabilla et patienta, essayant d’épargner les derniers relents de vie de son téléphone.

Elle n’attendit pas longtemps. Bientôt, elle entendit le cliquetis d’une clef à la porte du vestiaire et Teddy apparut un grand sourire aux lèvres. Oui, Max ne l’avait pas volé : il pourrait la taquiner à loisir les prochains jours. Qui se retrouvait bêtement bloqué dans les vestiaires de son travail ? Elle en entendrait parler encore longtemps. Entre eux en tout cas. « Tu me prêtes des talents que je n’ai pas, ce serait se donner beaucoup de mal en effet. » Répondit-elle en riant. Maintenant qu’elle était sûre de ne pas rester toute la nuit ici, Max se détendait. « Demander gentiment ? Je m’en souviendrais pour une prochaine fois. » Elle esquissa un nouveau sourire et attrapa son sac pour partir d’ici. « Merci d’être venu si vite, je déteste être enfermée… Ça m’apprendra à oublier les clefs sur le comptoir. » Comme s’il n’aurait pas été en mesure de le dire. Heureusement, Teddy avait toujours de bonnes idées et lui proposa l’option retour à la maison ou un verre pour le remercier. Il ne perdait pas jamais le nord mais elle était partante pour se changer les idées surtout en si bonne compagnie. « Un verre, une tournée, tout ce que tu veux. » Il pouvait bien en profiter ce soir, Max régalait. La nageuse récupéra ses clefs à l’accueil et lui emboîta ensuite le pas. Ils fermèrent le complexe nautique et prirent la voiture du brun en direction du centre où les bars pullulaient.

Ils se garèrent hors des zones piétonnes et terminèrent à pied pour entrer dans un bar animé qu’ils aimaient tout particulièrement, l’Irish Pub. En général, l’ambiance était au rendez-vous entre la diffusion de matchs de rugby sur grand écran – c’était la folie quand les All Blacks jouaient - ou des groupes de musique irlandais qui mettaient le feu en fin de semaine. Pour l’heure, aucun groupe ne jouait au pub et la télé montrait un match de foot du championnat anglais. « Je ne comprendrais jamais l’intérêt des gens pour ce sport, entre des joueurs qui tombent en simulant la moindre peccadille, les esprits qui s’échauffent sans arrêt, les enjeux d’argent… Rien avoir avec les coups que les rugbymens encaissent ou du fair-play qui existent entre eux. » Commenta-t-elle, donnant un avis marqué sur la question. Au comptoir du pub, elle laissa Teddy choisir sa boisson et se commanda une Guinness. Elle se souvenait de ce voyage en Irlande, à la base pour une compétition sportive, où d’autres nageurs et elle avaient prolongé le séjour. Ils avaient notamment visité la maison Guinness à Dublin, une super expérience, l’endroit disposait d’un bar au tout dernier étage offrant une vue panoramique sur la capitale irlandaise. Quant à l’ambiance dans les rues et les bars là-bas, elle était incomparable… C’est pourquoi Maxyne adorait venir dans ce pub qui lui rappelait de bons souvenirs. « Santé ! Après tout, si moi je suis la demoiselle en détresse, ça fait de toi le chevalier servant. » Lança-t-elle, le taquinant pour célébrer ce « titre ». Clairement, elle n’avait pas mis longtemps à reprendre ses esprits.

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« Pas de souci. J’étais même pas encore arrivé chez moi. Et puis c’est toujours un plaisir de me retrouver en ta compagnie. » Teddy ne se souvient même plus du temps où sa relation avec Maxyne était banale. Aujourd’hui, elle est légère et pleine d’humour. Et bien entendu, il profite de chaque occasion ou presque pour lui faire les yeux doux, si on parle gentiment. « Carrément une tournée ? Ah bah écoute, si tu me prends par les sentiments… » Il lui adresse un clin d’oeil tout en fermant le centre d’accueil. Puis il s’installe à nouveau derrière son volant, mais pas pour très longtemps. Island Bay est petite et c’est probablement ce qui fait son charme. D’ailleurs, le trentenaire s’efforce d’utiliser le moins possible sa voiture depuis qu’il s’est acheté une bicyclette. C’est d’autant plus approprié que le centre-ville comporte principalement des rues piétonnes, alors il est de toute façon obligé de se garer un peu en-dehors. Ils finissent le trajet à pied jusqu’au bar. « Bon, alors, tu me racontes pourquoi t’étais encore au centre après tout le monde ? Tu voulais faire des heures supplémentaires ? » Maxyne choisit un bar irlandais, ça semble être son préféré parce que ce n’est pas la première fois qu’ils viennent ici au son du groupe U2. Teddy, lui, aime à peu près tous les bars tant qu’il y a de l’ambiance. Cette fois-ci, à la télévision, il y a un match de football de la Premier League, que la blonde commente vaguement. « Encore un point sur lequel on s’accorde bien. Il y a des oscars qui se perdent… Le rugby, ça c’est un vrai sport de bonhomme et en plus, ils respectent l’arbitre ! » L’immense majorité des Néo-Zélandais pense la même chose, d’ailleurs.

Il s’installe sur un des hauts tabourets et commande la même chose que Maxyne. Le soleil n’est pas encore couché, mais après le travail n’est jamais trop tôt pour une bière. C’est d’autant plus vrai que Teddy s’est dépensé auprès des enfants et qu’il a donné un cours qu’il a trouvé particulièrement difficile aujourd’hui, dans le sens où il avait rarement rencontré une cliente - la seule adulte de sa journée - aussi peu douée. Il a même eu l’impression qu’elle était à deux doigts de se noyer alors que l’eau n’était pas profonde. Ça lui fera du bien de se détendre un peu. « Quel honneur d’être ton chevalier servant ! » répond-t-il en trinquant. « Puis-je savoir à combien d’autres hommes que moi tu as déjà remis ce titre ? Parce que tu sais, normalement, un chevalier servant c’est unique dans une vie » poursuit-il, faisant mine d’être très sérieux. Mais en fait, il faut dire que leur relation est assez unique - en tout cas, avant elle, le surfeur n’a jamais rencontré quelqu’un d’aussi détendue et avec qui il est facile de s’amuser. Il faut dire qu’ils ont beaucoup de points communs, dont un désir de ne pas s’attacher amoureusement à l’autre sexe. Il a presque l’impression d’avoir trouvé son alter-ego féminin, même s’il n’est pas sûr qu’elle se réjouisse de la comparaison. « Et puis un chevalier servant, ça se chérit, tu sais. »

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Lorsque Teddy précisa qu’il n’était pas encore rentré chez lui et qu’il appréciait se retrouver avec elle, Maxyne partageait le même avis. « C’est toujours un plaisir pour moi aussi. » Il était l’un des seuls avec qui elle ne mettait pratiquement jamais de filtres sur ses pensées, c’était sans doute ce qui rendait leur amitié si légère, ce qui fonctionnait si bien entre eux. Séduit par l’idée d’une tournée, il lui adressa un clin d’œil complice. Les deux amis se rendirent ensuite dans le quartier des bars et Teddy lui demanda la raison pour laquelle elle se trouvait au complexe nautique en dehors des heures. « Non du tout… On est rentrés en retard avec la dernière excursion de plongée, on n’a pas vu le temps passer et j’ai tout rangé en rentrant. L’agent d’entretien n’a sûrement pas vu qu’il restait quelqu’un… » Elle était censée avoir son jeu de clefs, il était donc normal que le personnel du soir n’ait pas cherché plus loin non plus. Avec l’été, le ciel restait clair beaucoup plus tard, ce qui permettait des plongées plus tardives et Maxyne n’avait pas remarqué l’heure. « Ce serait bien que tu viennes avec un jour. On n’a pas encore plongé ensemble depuis que je suis arrivée. Tu pourrais même négocier une excursion privée. » Proposa-t-elle d’un air malicieux. Elle aussi ne manquait pas d’occasion de lui rentrer gentiment dedans. « Et toi, ta journée s’est bien passée ? » Ils étaient collègues mais ils ne faisaient que se croiser en journée puisqu’ils donnaient des disciplines différentes. Le duo se posa près du comptoir dans le pub irlandais de la ville et commanda des bières tandis que le regard de Maxyne se perdit sur le match de foot diffusé à la télévision. La jeune femme déplorait l’esprit souvent tronqué de ce sport, un avis partagé par Teddy. Ils préféraient tous les deux le rugby, un sport qui avait donné ses lettres de noblesse à la Nouvelle-Zélande sur le plan mondial. « Tu en faisais aussi toi ? Il me semble qu’on en avait parlé vite fait. » Malgré leur amitié, ils ne connaissaient pas encore tout l’un de l’autre.

Ecoutant d'une oreille distraite les paroles d'une jeune femme qui se plaignait auprès du barman sur les amours bouleversés de son couple juste derrière eux, Maxyne retint une grimace devant le récit de cette inconnue prisonnière de ses sentiments et elle se reconcentra rapidement sur Teddy. Les histoires désespérées de cette fille ne la concernaient pas, elle les fuyait même. Son verre en main, la blonde trinqua avec le brun et le taquina sur son nouveau titre. Il se montra honoré et s’interrogea sur la quantité d’hommes à qui elle l’avait accordé. Le ventre de Max se contracta, avait-il une idée de son charme à cet instant ? Son coeur manqua une pulsation tant elle était happée par l'éclat qui transparaissait de ses prunelles malicieuses. Il l’attirait, irrépressiblement. Maxyne devait déployer des trésors pour ne pas céder à la tentation de l’embrasser. Elle gérait toujours difficilement les démonstrations affectives en public quand elle n’avait pas encore assez d’alcool dans le sang. Et puis, elle avait envie de résister un peu. « Crois-moi. Je n’en ai qu’un comme toi. » Répondit-elle, le sourire aux lèvres, un peu plus sérieuse que lui sur ce coup. Il n’y avait qu’avec Teddy qu’elle partageait cette relation unique. A nouveau, elle posa son regard sur lui, retenant son souffle, son humour, son caractère ainsi que le mystère qui l’entourait la saisissaient et l’attiraient. Max savait qu’elle ne vivrait jamais de lien plus sain que celui-ci, que cet ami à qui elle confiait tout avec autant d’innocence que d’inconscience, parce qu’ils n’attendaient rien l’un de l’autre, n’exigeaient rien et par conséquent ne pourraient jamais rien se reprocher. C’était la relation la plus pure qu’elle partagerait jamais, quand bien même elle ignorait à ce moment-là combien elle avait raison, combien cette dynamique durerait encore des années et du vide qu’elle ressentirait quand celle-ci trouverait sa conclusion. Elle tenait à lui. Pas d’un amour amoureux dont elle se protégeait mais d’une affection profonde. Elle aurait voulu trouver les mots appropriés un jour, mais elle n’en trouverait jamais aucun pour expliquer ce qu’il représentait dans sa vie. Quand bien même les aurait-elle finalement trouvés, cette force de préservation qu’elle avait érigé entre elle et les autres l’aurait empêchée de les formuler à voix haute. Alors, elle s’efforça de reprendre pied dans le moment présent et à prononcer des mots faciles et légers, bien plus propices à leur soirée. « Parfait, mon chéri. Je vais te servir ce surnom toute la soirée. » Un rire cristallin s’échappa de ses lèvres. Voilà un surnom bien niais, comme elle était sûre qu’il les ~~aimait~~ détestait. Des voix s’élevèrent alors dans l’arrière-salle, attirant à nouveau l’oreille de Max, une partie de billard au fond du bar. Ils cherchaient apparemment deux volontaires pour former une nouvelle équipe. « Une partie, ça te dit ? J’ai bien envie de botter quelques fesses ce soir. »

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**○ inscrit le** : 10/03/2020

« Ou sinon, tu as vexé Jason en repoussant ses avances et il a voulu se venger de toi » suggéra Teddy, faisant référence à l’agent d’entretien du centre nautique, un personnage tout à fait sympathique par ailleurs. « En fait, j’ai pas beaucoup fait de plongée dans ma vie, quelle ironie… Mais encore une fois, tu sais si bien me prendre par les sentiments. » Ils aiment jouer, ça fait partie de leur relation. « L’excursion serait privée à quel point ? Outre le fait que je t’aurais pour moi tout seul, tu laisserais aussi tomber la combinaison pour revêtir ton bikini le plus sexy ? » De toute façon, il n’en aurait pas fallu beaucoup pour le faire courir. « Globalement, oui. Comme ce sont les vacances, j’ai beaucoup de gamins de tous âges, comme toi aussi probablement. C’est juste un peu fatigant parce qu’il faut bien les surveiller, alors je préfère qu’il n’y en ait pas trop, mais sinon on s’amuse bien. En revanche, j’ai donné un cours privé cet après-midi, une cliente assez riche qui voulait être seule mais qui m’a volé mes dernières réserves d’énergie. » Il lève vaguement les yeux au ciel, signalant qu’il espérait bien que cette touriste se soit totalement désintéressée du surf, en tout cas qu’elle était à Island Bay. Comme pour reprendre des forces, il lève à nouveau son verre pour reprendre une gorgée de bière. C’est tellement rafraîchissant, c’est exactement ce qu’il lui faut. « J’en faisais à l’école, comme tous les garçons, oui. J’y ai un peu joué aussi à la fac, les quelques mois que j’y ai passé. Mais j’ai jamais appartenu à un club ou quoi… C’était juste pour se défouler. Tu y es peut-être passée toi aussi à l’école, non ? » C’est un peu moins courant pour les filles, mais c’est presque un passage obligé pour les garçons.

De banalités au sujet de leur journée et de pratiques sportives, la conversation prend rapidement un tour qui intéresse bien plus Teddy. Quand elle lui dit qu’elle n’en a qu’un comme lui, il sent une chaleur familière se répandre dans son corps. Parce que c’est exactement ce qu’elle lui fait. Il ne rougit pas, cette époque appartient à un passé lointain pour lui, mais il ne peut s’empêcher de se sentir flatté, parce qu’elle est superbe. Et s’il a l’habitude de flirter avec elle, son sourire ne s’élargit pas moins quand elle l’appelle chéri. Même la seule femme dont il a été amoureux ne l’a jamais appelé comme ça. Mais en fait, ça le fait rire. « Et toi, tu es vraiment unique dans mon coeur. » Il prend le ton de la plaisanterie, mais c’est probablement la vérité. Il n’en connaît pas des masses, des femmes comme elle, avec qui c’est sans complications. « Ok, mais à une condition… J’me fais passer pour ton mec. On a prévu de passer un petit moment ensemble, alors j’ai pas envie qu’un lourdaud te drague juste devant moi. » C’est peut-être lui, le lourdaud, à cet instant précis. Et il n’est pas jaloux, puisqu’ils ne sont pas ensemble. Seulement, il a envie de passer la soirée avec elle, parce qu’il sait qu’ils s’amusent toujours bien, de quelque façon que ce soit. « Et je t’en prie, pas la peine de me menacer de t’en aller avec l’un d’eux si jamais je perds » soupire-t-il, faisant mine d’être exaspéré. Il se lève de son tabouret, lui tend la main et ils se dirigent ensemble vers la table de billard. Les deux hommes en face d’eux se révèlent assez doués, mais c’est l’occasion de passer un bon moment. « Tu m’épates, tu as décidément beaucoup de cordes à ton arc » souffle-t-il à l’oreille de la blondinette, alors qu’il se tient juste derrière après qu’elle a réussi son coup.

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Teddy & Maxyne

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« Si j’avais cédé à ses avances, je n’aurais pas été coincée dans les vestiaires et nous n’aurions pas passé la soirée ensemble. Tu vois jusqu’où va la ruse pour passer un peu de temps avec toi ? » En plaisantant, Teddy lui avait tendu la perche à propos d’un pseudo intérêt de l’agent d’entretien qu’elle aurait rejeté et la nageuse était rentrée dans son jeu. Max se rendit ensuite compte qu’ils n’avaient jamais plongé ensemble, elle lui proposa donc de partir en excursion privée prochainement. Evidemment, il tilta sur le mot. « Oui, privée à ce point-là. » La nageuse battit légèrement des cils d’un air entendu, puis lui demanda comment sa journée s’était passée. En période de vacances, les moniteurs des différentes disciplines du centre étaient davantage sollicités par les enfants. Teddy encadrait beaucoup de jeunes dans le cadre de ses cours de surf, ce qui était amusant mais pas de tout repos. « Je comprends. C’est la folie en ce moment. » Par contre, le brun avait moins bien vécu la session de l’après-midi au cours de laquelle il avait enduré une de ces harpies riches. « Faut dire qu’il y a de quoi les attirer. » Lança-t-elle, en le montrant d’un geste de la main et d’un sourire évident. Max n’en ratait pas une pour le charrier dès que l’occasion se présentait. « Non, mais je le vois le genre. Insupportable et qui accapare toute ton attention en se pavanant sous tes yeux. » Ce n’était pas agréable comme impression, surtout lorsque cette riche clientèle était du genre à exhiber tous leurs signes de richesse devant eux, moniteurs, qui gagnaient durement leur vie et essayaient de survivre tous les mois. « Cela dit, tu ferais un David Charvet crédible en mode alerte à Malibu. Je pourrai me laisser tenter par un cours privé aussi… » Max délirait beaucoup ce soir, tout était tellement facile avec Teddy. Ils parlèrent ensuite de rugby, le sport phare du pays, qu’il avait bien sûr pratiqué à l’école et un peu à la fac. « Oui c’est vrai, tu étais un peu touche-à-tout. Tu ne m’as jamais raconté pourquoi tu avais choisi le surf en particulier par rapport au reste… Et non, pour moi, ça a toujours été la natation, tu sais bien. Je suis tombée dedans quand j’étais ado et j’y suis restée fidèle. J’ai essayé d’autres trucs exceptionnellement mais pas le rugby. Et ça va sûrement te paraître très cliché de ma part si je te dis que je vois plus les hommes dans ce sport. » Au vu de ses performances plus jeune, Max avait directement intégré une école spécialisée pour devenir nageuse pro dès la fin du lycée. A partir de ce moment-là, elle avait complètement vécu à travers sa passion.

La conversation se transforma ensuite en phrases taquines recelant des demi-aveux. Les deux amis ne se cachaient pas leur attirance et leur affection mais ne se l’avouaient toujours que sous une forme complice et relativement pudique. Ce soir, ils s’autorisèrent à se le dire plus ouvertement que d’ordinaire. « Et oui, on n’en fait pas deux comme moi ! » Préféra-t-elle plaisanter à la déclaration de Teddy, en mimant un gros cou, même si elle était touchée que son sentiment soit réciproque. Sous l’appel du pied pour deux volontaires en vue d’une partie de billard, Max proposa à Teddy de jouer une partie. Il se montra partant sous une condition : former un couple. Ils n’étaient certes pas ensemble mais elle n’avait jamais flirté avec un autre devant lui et l’idée qu’il puisse l’envisager l’amusa. « Deal. Juste pour voir comment tu interprètes l’amoureux. » En vrai, Max avait aussi envie de passer la soirée avec lui alors ce n’était pas difficile à accepter pour le fun. Lorsqu’il anticipa sa réaction suivante – il la connaissait déjà par cœur – la nageuse le prit à contrepied. « En tant que copine, j’allais plutôt trouver des motivations pour t’encourager à gagner mais soit, si tu préfères l’option menace… C’est toi qui vois. » Il lui avait tendu une nouvelle perche. Elle glissa sa main dans celle tendue par Teddy et ils se dirigèrent dans l’arrière-salle pour compléter l’équipe de joueurs. Max se débrouillait au billard mais l’équipe adverse se révéla coriace. Le moniteur de surf n’était pas en reste non plus. La partie était déjà bien entamée et tout le monde rigolait. Au moment où la nageuse réussit un coup, il la gratifia d’un compliment à l’oreille. Sa proximité la troubla de nouveau. « Attention. Tu vas finir par me déconcentrer. » Souffla-t-elle en se redressant. Avoir grandi entourée d’hommes lui avait appris quelques bonnes ficelles en matière de jeux de bar. Max s’écarta, c’était au tour de Teddy de jouer. Les regards des deux autres hommes s’étaient perdus quelques fois sur eux mais en bonne « copine », elle n’avait d’yeux que pour lui. Avant qu’il se place pour jouer, la jeune femme l’étreignit légèrement et se rapprocha de son oreille aussi pour lui murmurer des mots d’encouragement, des mots qu’il fut effectivement le seul à entendre. « Un coup gagnant te donnera droit à un massage prochainement. Un coup perdant, et ce sera pour moi. » Motivation des troupes ! Des étincelles dans les yeux, elle s’écarta légèrement de lui pour lui permettre d’embrayer sur le coup suivant.

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**○ inscrit le** : 10/03/2020

« Je te l’ai dit, pas besoin de ruser pour passer du temps avec moi. Il suffit de m’appeler et j’accourrai. » Il lève le verre dans sa direction, se demandant si elle comprend à quel point ce qu’il vient de dire est vrai. « Je pense pas que ce soit elle qui ait choisi son moniteur… Enfin bref, de toute façon, elle était vieille alors je préfère ne pas y penser. Au moins, les touristes font tourner la boutique et l’avantage des riches, surtout quand ils sont Américains, c’est qu’ils laissent de bons pourboires. Elle a été généreuse, rien que pour ça je lui donnerais plus de cours même si c’est pénible. » C’est sûr que dans leur travail, eux ne gagnent pas des masses, c’est suffisant mais les pourboires sont bien évidemment les bienvenus. « Un cours privé dans quel domaine ? » demande-t-il, taquin. « Ma règle, c’est le topless » érige-t-il à l’instant précis, s’éloignant légèrement au cas où elle aurait envie de le frapper. « Plus sérieusement, le surf, c’est… Tu aimes les sports de glisse, je suppose ? Je crois que tout le monde les aime, à des niveaux différents. Bah je trouve que le surf donne la meilleure sensation de glisse au monde. Et pas seulement… Quand je suis sur une planche, dans la vague, je me sens libre. Genre, vraiment libre. Détaché du monde. La boxe c’est pour me défouler, mais le surf c’est ma came. » Il ne sait pas très bien comment expliquer ça, mais il pense que c’est ce que ressent chaque athlète, amateur ou professionnel, vis-à-vis de sa discipline. « Et toi alors ? Pourquoi la natation ? »

Si Teddy a l’habitude de jouer avec Maxyne, c’est en revanche la première fois qu’il prétend être son petit ami. « Amoureux transi » murmure-t-il, de manière à être entendu seulement par elle. Et il n’y a pas à dire, elle sait le motiver. Il en a des frissons quand elle lui parle dans l’oreille. Bien évidemment, il n’y a rien de tel pour booster un homme et, sans grande surprise, il réussit son coup. Pendant que leurs adversaires réagissent, il s’approche d’elle, pose les mains autour de sa taille et l’attire à lui. « Alors ? Quand est-ce que je me fais masser par la plus canon des blondes ? » Il ne remarque même pas que leurs étreintes agacent le duo d’en face, pour la simple raison qu’il s’en fiche. En fait, leur manège ne fait que déconcentrer Teddy du jeu, bien trop accaparé par Maxyne. Ils finissent par perdre, mais ça lui est bien égal. Il n’a d’yeux que pour elle. Encore une fois, elle a allumé en lui la flamme de la passion et il a bien du mal à l’éteindre. Le charme doit être un don inné chez elle. En tout cas, de tout homme qui réussirait à résister à une opération séduction montée par la nageuse, Teddy penserait tout de suite et sans en démordre qu’il est forcément gay. « Qu’est-ce que tu dirais de continuer à te faire passer pour ma petite amie en venant chez moi ? Peut-être que j’ai envie de faire jouer mon bon de massage tout de suite, en fin de compte. »

**○ inscrit le** : 04/04/2020

Teddy & Maxyne

There's a scream inside that we all try to hide
We hold on so tight, we cannot deny
I'll shout it out like a bird set free

Vrai. Il lui avait dit plus tôt qu’elle ne devait pas se cacher derrière une ruse pour l’appeler. Aujourd’hui, Max lui avait téléphoné pour qu’il vienne vraiment la sortir du centre mais elle pouvait le contacter à tout moment, juste parce qu’elle avait envie de passer du temps avec lui ; il viendrait. Quand Teddy parla de son cours en compagnie d’une vieille riche, la nageuse déplora l’attitude de cette clientèle égocentrique qui exhibait leur richesse à tout va. Toutefois, Teddy se réjouissait du pourboire généreux qu’il avait reçu en contrepartie et il louait cette niche de clients qui leur en laissaient des bons. C’était le jeu : supporter leurs caprices et être récompensé en retour. Max ne crachait pas sur l’argent complémentaire pour arrondir les fins de mois mais elle se demandait parfois si ce n’était pas une forme de prostitution. Pas dans le sens littéral du terme bien sûr, plutôt celui où les moniteurs encaissaient tous certaines attitudes en silence pour gagner un peu plus. Alors qu’il fallait juste y voir du service à la clientèle… La fierté de Max l’amenait à nourrir des pensées un peu trop extrêmes parfois. « C’est vrai. Tu n’auras pas perdu ton après-midi au moins. » Lorsqu’elle quémanda un cours privé à son tour, il ne manqua pas d’en rajouter. « Pourquoi je devine que tu viens d’inventer cette règle pour moi et que tu ne l’as pas appliqué à ta vieille cliente ? » Max lui tira la langue et tendit le bras pour le frapper affectueusement dans l’épaule mais il avait déjà anticipé et s’était reculé en rigolant.

L’ambiance légère continuait et ils confièrent tous les deux les origines de leur passion sur leur sport respectif. Le surf donnait à Teddy une sensation de liberté qu’il ne retrouvait pas ailleurs en plus d’aimer la glisse. Il fallait beaucoup de maitrise. « Il faut déjà un certain temps pour apprendre à tenir sur la planche et à appréhender les vagues. Mais je comprends ce que tu veux dire, j’aime ce genre de sport aussi. » Max s’était déjà essayée à la discipline même si elle n’avait en rien le talent de son collègue. « Je me suis toujours sentie comme un poisson dans l’eau. Quand je nage, je suis dans ma bulle, je fais le vide complet. Ça me pousse à me dépasser en plus d’être un sport assez complet. J’aime les sensations que je ressens dans mon corps quand j’ai terminé de nager. Je suis détendue. » La natation lui avait apporté beaucoup : la coordination de ses mouvements, la synchronisation de sa respiration à sa nage, un esprit compétiteur… Elle avait développé un bon souffle aussi et tenait très longtemps sous l’eau mais comme Teddy, c’était surtout la sensation qu’elle ressentait quand elle était dans l’eau qui l’avait poussé à devenir nageuse.

Pendant la partie de billard, Max venait à peine de prononcer les mots magiques à l’oreille de son « amoureux » qu’il réussit parfaitement son coup. Un grand sourire s’étira sur les lèvres de la blonde lorsqu’il l’attira à lui et lui demanda quand il pourrait en profiter. « Quand tu veux. » Leurs rapprochements agaçaient leurs adversaires mais tout comme Teddy, elle n’y prêta guère attention. Le jeu auquel ils jouaient entre eux les déconcentrèrent et ils perdirent la partie mais elle s’en fichait aussi. Au lieu de prendre la revanche, il l’invita plutôt à poursuivre la soirée chez lui, histoire de mettre l’option massage en pratique tout de suite. Le détour au bar avait finalement été express. « J’en dis que c’est une très bonne idée » Pour une fois dans la soirée, elle ne chercha pas à le taquiner ou à faire faux bond. Max attrapa son sac et suivit Teddy à l’extérieur du pub.

AVENGEDINCHAINS

Sujet terminé Bird set free | Teddy 133137972

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Dreamer of the shore

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