This could be heaven or this could be hell (+) Livia & Teddy

Enfermés pendant une heure dans un asile psychiatrique, les médecins massacrés par un mystérieux patient, ainsi que d’autres énigmes à la clé. Voilà le contexte de l’ « escape game » auquel Livia et Teddy s’apprêtent à participer. Ils vont entrer avec un autre duo mixte (un frère et une soeur s’il a bien compris), puisque ça se joue à quatre personnes. Dans l’histoire, ils sont censés être un groupe d’amis qui décide d’explorer les lieux pour percer le mystère. Dans la réalité, Teddy est tout excité. Ce n’est pas son premier escape game, mais celui-là est classé dans la catégorie « horreur » et il a hâte de voir ce que ça donne. Et dès le début, il n’est pas déçu. Les décors sont bien travaillés, le manque de luminosité est au niveau idéal et l’atmosphère est globalement glauque. Impressionné, le trentenaire parcourt du regard la chambre dans laquelle ils sont entrés. Il s’attarde sur les détails soignés, comme un carnet d’ordonnance déchiré, de fausses gouttes de sang ou une blouse de soignant piétinée à terre. Il fait même plutôt froid. En bref, c’est facile de s’immerger rapidement dans l’ambiance. « J’aurai bientôt la chair de poule » souffle-t-il à Livia, un léger rire s’échappant de ses lèvres. Le jeu a commencé. On leur a laissé un premier indice et ils sont rassemblés tous les quatre autour de l’énigme à résoudre. La dernière fois qu’il a fait ce genre de trucs, Teddy était avec toute sa bande et il trouve que c’est un peu plus facile avec des gens qu’il connaît - d’autant plus qu’ils sont complémentaires. Logique, réflexion et coopération sont les mots d’ordre du jour. « J’ai l’impression que l’indice suivant se trouve dans l’une des pages du carnet déchiré. Qu’est-ce que t’en penses ? » demande-t-il à Livia, tout en s’approchant de la table branlante pour tenter d’éclairer l’objet convoité. L’autre mec commence déjà à feuilleter à la recherche d’indices.

escape room.
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C'est peut-être la deuxième fois qu'elle participe à ce type d'activité, la première fois c'était une chasse au trésor à la Tomb Raider, très différent de celui-ci, le thème n'étant pas le même, ni les mêmes personnes. Bref, cela remonte à deux ans, elle se souvient d'y avoir participé avec son ex et quatre amis, elle se souvient aussi qu'il avait râlé tout le long du jeu et qu'elle avait quitté les lieux rapidement après avoir trouvé le fameux coffre aux trésors, quoi qu'il en soit, elle sait que cela ne va pas se passer ainsi, sinon Teddy n'aurait sûrement pas accepté d'y jouer et encore heureux, elle a envie que cela soit amusant, pas désagréable. Aussi, Liv aime bien le thème, hôpital psychiatrique, résoudre des énigmes, sous peine de se faire assassiner par le boucher. meurtrier avec sa scie à chaîne, un peu à la massacre à la tronçonneuse. C'est plutôt excitant, en espérant que cela ne soit pas aussi pénible que la soirée d'Halloween à l'hôtel, l'idée de Livia était bonne, mais c'était plutôt les organisateurs qui avaient mal conçu leur événement. Tout ça pour dire, qu'elle est contente d'être là, même s'ils vont jouer avec deux inconnus. Livia grimace légèrement à son commentaire, mais surtout au fait, qu'elle venait de tacher son tee-shirt blanc avec du faux sang qui se trouvait sur le bord de la deuxième porte qu'ils venaient de franchir. Pourquoi est-ce qu'elle l'esprit de compétition en voyant ce type se dépêcher ? Est-ce qu'il se dépêche pour pouvoir résoudre rapidement l'énigme et passer à la suivante ou bien, c'est un intello qui veut être le premier dans tout ce qu'il fait, l'un ou l'autre, Livia s'accélère à son tour. « Boom ! » Qu'elle fait en trouvant une clé et une note qui indique qu'ils sont peut-être sur la bonne voie, mais que le jeu ne fait que commencer. « C'est tout ? » Elle hausse les épaules et s'empresse d'ouvrir la porte, tous se rendent dans la pièce suivante, un couloir sombre, des lumières aux ampoules faibles qui clignotent sans arrêt, on peut aussi entendre à travers les haut-parleurs, des soupirs inquiétants, un léger bruit de tronçonneuse. « J'espère que l'on va tomber sur ce type. » Le Jack, oui, le Jack, elle va le nommer ainsi, la regarde, pas rassuré du tout, Livia lui balance un large sourire avant de poursuivre dans ce long couloir, les lumières s'éteignent soudainement, l'un des droits se prend forcément un coup avec le raisonnement qui lui donne des frissons dans le dos « Euh, ça va ? Teddy, tu es encore là ? C'est toi qui viens de me toucher le dos ? Vraiment bizarre. »

Elle a trouvé une clé et une note qui l’accompagne. Alors que Teddy rapproche le papier de ses yeux pour essayer de lire ce qui est écrit malgré la faible luminosité, Livia a déjà ouvert la porte pour passer à l’étape suivante. Elle est plus rapide que lui. Sans poser de questions, le trentenaire fourre le morceau de papier dans sa poche, se disant qu’il aura peut-être le temps de s’y pencher plus sérieusement plus tard. Il ne sait pas s’il y a quoi que ce soit à en tirer, mais on ne sait jamais, n’est-ce pas ? Quoi qu’il soit, la pièce suivante est encore moins éclairée que la première, dans le genre ampoules qui faiblissent. D’ailleurs, ce n’est pas une pièce, mais plutôt un couloir. Avec curiosité, Teddy plisse les yeux pour essayer de distinguer ce qui les entoure. Il est entré directement après Livia et l’autre duo les talonne de près. Comme il est perturbé par les bruits émanant des haut-parleurs qui crachotent, il n’entend pas tout de suite ce que dit la brunette. En revanche, il pousse un juron quand, le peu de lumière disparaissant d’un coup, il manque de trébucher. « Bordel, c’est bien fait. » Ils se taisent tous les quatre. Mais ce n’est pas un silence inquiétant qui les enveloppe : au contraire, des hauts-parleurs s’échappent désormais les gémissements des supposés victimes. Tâtant autour de lui, ses yeux s’habituant à l’obscurité, le surfeur finit par toucher un mur et il continue à avancer en le touchant pour ne pas perdre l’équilibre. En même temps, il prierait presque pour que ses doigts ne rencontrent aucune substance gluante. Livia, elle, semble avoir d’autres préoccupations. « Je suis toujours là, mais je t’ai pas touchée. Tu es au milieu du couloir et… Pas moi. » Est-ce que c’est un des deux autres qui l’a fait ? Soudain suspicieux, Teddy tente de compter sur son ouïe à défaut d’un autre sens. « Euh… Je crois qu’on n’est pas seuls ici… Je veux dire, en-dehors de nous quatre. » Un cri féminin s’élève alors à proximité. « On a le droit de courir ? » Le Tremblay ne sait pas très bien s’il plaisante ou pas, car il est en réalité très facile de se laisser complètement happer par le jeu. « Peu importe, je m’en fous ! » Tout en s’écriant, il se précipite vers l’avant et attrape la main de Livia pour l’entraîner à sa suite. Il ne se préoccupe même plus de se diriger plus ou moins à l’aveuglette, mais au final une lueur verdâtre semble grossir au bout du couloir. Ne pas chercher à comprendre n’est peut-être pas une très bonne idée, mais à l’instant précis, Teddy n’y pense pas tellement. Il ouvre une porte presque à la volée et ils se retrouvent, cette fois-ci, dans une pièce mieux éclairée. C’est un soulagement jusqu’à ce que, le premier éblouissement passé, son regard se pose sur une table chirurgicale avec une sorte de faux cadavre. « On jurerait qu’il est vrai… » Tout en s’avançant, il comprend qu’ils sont censés se trouver dans l’antre du psychopathe.

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Cette luminosité n'est clairement pas faite pour les gens qui font des crises d'épilepsie, parce qu'elle doit bien avouer, cela pique un peu et c'est même plutôt agressant, voire beaucoup plus que d'entendre des bruits étranges, des sons qui font bien sûr partie du jeu et donc, forcément, ils savent que tout cela est faux, mais l'ambiance y est et elle ne va pas nier, elle aime bien se laisser prendre au jeu. Apparemment, c'est Teddy qui se prend un objet, elle l'entend et elle tente de faire attention. Livia marche au milieu du couloir, elle regarde un peu partout, mais ce n'est pas facile à observer, en plus, elle s'imagine des ombres, ce n'est peut-être que son imagination ou peut-être pas, elle évite de poser la question, tout le monde a peut-être sa propre vision de la pièce, l'imagination aime bien jouer des tours. Elle grimace, si ce n'est pas Teddy, c'est qui ? Est-ce qu'elle va recevoir une réponse si elle ose poser la question ? Elle doute, tant c'est Jack le maléfique, mais il semble peureux, donc, cela ne doit pas être lui. « Je.. » Elle manque de crier à son tour, le cri l'a vraiment surprise. Elle sent sa main se faire saisir et elle se laisse tirer à travers le couloir en courant, elle ne sait comment ils ont fait pour ne pas tomber, pour le moment, mais c'est fait, ils atteignent une autre pièce.Elle secoue la tête en lui relâchant la main, cette lumière l'aveugle encore plus, l'avantage c'est qu'elle peut voir ce qui se trouve dans la pièce. « Il y a un scalpel, tu veux peut-être vérifier ? » Elle sourit légèrement pour le taquiner, elle s'approche de la table et elle trouve un bout de papier, comme si cela avait été déchiré dans un vieux journal, on peut donc lire le nom de la victime, les circonstances du décès, il lui manque ses deux jambes, d'ailleurs, elle vient le constater en soulevant le drap blanc, ses jambes ont littéralement été déchiquetées, ce n'est clairement pas un travail de pro, pas qu'elle s'y connaît, mais ce n'est pas un chirurgien qui est le coupable.

« Bon, je crois qu'il ne pourra plus courir lui, il est condamné à rester sur cette table. » Non ? Elle lâche le drap et attrape le bout de papier, il y a un code derrière, 4-2-2-6, mais rien dans la salle n'indique un objet pour l'utiliser, enfin, à ses yeux. Elle range donc le papier. Elle vient pousser une porte, une fraîcheur s'en dégage, pas étonnant, c'est un congélateur pour les boucheries. « C'est peut-être Hannibal Lecter. » Ou tout simplement à un boucher cannibale, puis elle voit une ombre à travers les bouts de viande, elle referme aussitôt la porte. « Nope, pas par là. » Elle se frotte les bras pour se réchauffer un peu et se tourne vers eux, la fratrie cherche des indices, mais rien, si ce n'est que le bout de papier que Liv a trouvé et le cadavre de Ted. « Oh, le quatre février, mille neuf cent vingt-six. » Qu'elle dit à voix haute pour la date du décès. Et puis, boom, un gros bruit derrière la grande porte du congélateur se fait entendre. « C'est l'heure du repas ! Allez, tous dans le conduit d'aération ! »

Avec une grimace de dégoût, Teddy s’est approché du faux cadavre. Il est définitivement intrigué, car c’est bien la première fois qu’il voit un mannequin de ce genre et il se demande comment c’est fait. Parce que c’est vraiment réaliste : par exemple, au niveau du bras lacéré, il voit clairement le muscle. Néanmoins, il n’a pas envie d’aller plus loin que cette inspection sommaire, il agite donc la main en signe de dénégation quand Livia lui propose d’aller plus loin avec un scalpel. Elle-même s’approche du drap qui recouvre le corps à partir du ventre et elle le tire, découvrant ainsi l’amputation des deux jambes. Teddy esquisse à nouveau une grimace de dégoût. Pendant quelques instants, il se sent comme dans la peau d’un flic confronté plus régulièrement à de telles horreurs - sauf que dans leur cas, il s’agit de la réalité pure et dure. Presque par réflexe, le trentenaire se détourne et commence à farfouiller un peu dans la pièce. C’est ce qu’ils font tous, avec plus ou moins de succès. Et assez rapidement, ils comprennent qu’ils ne sont pas seulement dans la salle où les tortures sont infligées, mais aussi dans celle où les cadavres sont entreposés. Le froid s’insinuant doucement en eux semble indiquer qu’ils sont sur la bonne piste. « On dirait qu’il y en a quatre. » Ce coin de la pièce ressemble clairement à une morgue et, en se rapprochant, Teddy compte effectivement quatre compartiments. Des noms sont étiquetés et il les lit à voix basse, se demandant si ça doit lui rappeler quelque chose, ou alors si ça peut leur être utile pour plus tard. L’autre fille, dont il a déjà oublié le prénom, s’est approchée à son tour - tant mieux, s’il faut retenir quelque chose, ils seront au moins deux. Livia, quant à elle, a trouvé un morceau de papier, mais ne semble pas penser que c’est concluant. Elle évoque seulement Hannibal Lecter. « C’est sûr que ça y ressemble… » La fin de sa phrase est noyée dans un bruit bien plus important semblant provenir du congélateur. Teddy étouffe à nouveau un juron, partagé entre l’envie de découvrir ce qui se cache derrière et celle, plus instinctive, de prendre les jambes à son cou. Mais quand l’autre fille essaye d’ouvrir la porte, c’est en vain. Ils sont enfermés à l’intérieur. Ils ne se posent donc pas tellement de questions quand Livia évoque le conduit d’aération qui paraît assez large (même pour Teddy) et qui est probablement ouvert dans cette intention. Le jeune homme place une chaise en-dessous et ouvre la marche, Teddy aide les filles à grimper et lui-même se hisse en dernier. Ils avancent à nouveau à l’aveuglette, il se sent un peu à l’étroit et le premier de la file semble avancer à reculons. Le moniteur de surf peut le comprendre, néanmoins, lui-même a tendance à jeter des coups d’oeil derrière. « Je crois qu’il y a quelqu’un qui nous suit. D’assez loin encore, mais ça se rapproche. » Encore une fois, il s’aide uniquement de son ouïe. « Y’a possibilité d’accélérer ? » Ils sont bien entraînés, ces gens. Et si ça se trouve, ils s’éclatent à leur donner des frissons.

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On sait tous que c'est un boucher avec une tronçonneuse et peut-être même un cannibale ? Elle n'a pas vérifié dans le grand congélateur s'il s'agissait de corps, il y avait surtout des morceaux de jambons, mais une drôle d'odeur s'y dégageait et cela ne ressemblait pas vraiment à l'odeur d'un animal, mais bon, qu'est-ce qu'elle en sait, elle n'est pas experte dans la matière non plus. Livia sait seulement qu'elle aimerait bien le voir, parce qu'elle n'a pas envie de terminer le jeu seulement avec des énigmes, oh, bien sûr, elle sait que c'est le but, le but de sortir d'ici avec tous ses membres et de ne pas terminer comme le pauvre homme sur la table d'autopsie, mais ce serait marrant de faire un face à face et si Livia n'a pas voulu s'aventurer plus loin dans le congélateur en apercevant l'ombre, c'est parce qu'elle ne voulait pas non plus y rester prise, le froid était réel, donc, vaut mieux éviter hypothermie. En tout cas, elle l'imagine très grand, costaud et large, avec peut-être des anomalies sur le corps, le visage plus précisément, histoire que ce soit bien épeurant. L'heure de s'échapper est maintenant au rendez-vous, Liv ne voit qu'une issue, la seule qu'elle trouve sous la panique de tout le monde. L'autre fille s'est arrêté en plein chemin et Livia ne peut plus avancer, ni les deux autres derrière elle. « Je ne suis pas claustrophobe, mais si on reste ici, je vais probablement le devenir. » Avec le manque d'air, la chaleur corporelle qui augmente, elle ne veut pas rester coincé là-dedans, du coup, elle encourage la fille à avancer, la poussant légèrement pour qu'ils puissent sortir de là, mais deux chemins s'offrent à eux. « Moi, je dis qu'on se sépare. » Donc, les deux autres joueurs d'un côté, ignorant si cela débouche à quelque part et Teddy et Livia de l'autre. Elle se dépêche, ils finissent par atterrir dans une salle. Une pièce remplit de poupées, il n'en faut pas plus pour que Livia hurle sa vie et qu'elle sursaute face à la scène qui se trouve devant elle. Cette phobie des poupées date depuis plusieurs années, autant dire qu'elle n'apprécie pas le film Child's Play, plus précisément Chucky et ni même Annabelle, bref, tout ce qui est lié aux poupées, les barbies, c'était quand même l'horreur, mais bon, ça, c'est surtout qu'elle préférait les petites voitures lorsqu'elle était gamine, plutôt que de vêtir ses poupées barbies et jouer la famille parfaite avec Ken. « Le cauchemar.. on peut retourner dans le conduit ? Je ne suis pas du tout à l'aise. » Elle se met dos à ses affreuses poupées, se cachant même les yeux.

Se demandant s’il n’a pas sous-estimé la taille réelle du conduit d’aération, Teddy jette de vagues regards autour de lui. C’est à peine éclairé et, surtout, il avance avec difficultés. Même s’il a demandé à l’avant de la file d’accélérer parce qu’il entend des bruits derrière lui, il ne sait pas comment il ferait pour aller plus vite si son instinct le lui criait. C’est drôle de voir que même quand on sait que tout ça n’est pas réel, c’est tellement bien fait que tous nos sens sont en alerte. On se prend vraiment au jeu et, au fond, c’est sans doute ça le plus rigolo, enfin en tout cas, ça le sera quand tout sera terminé. Pour l’heure, Teddy se heurte à la personne qui est juste devant lui. Reculant légèrement, il comprend que ses compagnons ne se trouvent pas face à un obstacle, mais à la croisée des chemins. De derrière, il ne comprend pas grand-chose, mais il saisit néanmoins qu’ils vont se séparer. Le trentenaire suit sa partenaire du côté gauche et, quelques instants plus tard, ils sautent dans une salle moyennement éclairée par une lumière rougeâtre. Teddy a à peine le temps de se redresser qu’il entend un hurlement. Manquant de trébucher, il se relève un peu trop vite en comprenant qu’il s’agit de Livia. Est-ce qu’il y a quelqu’un dans la pièce qui l’a effrayée ? Teddy comprend vite que ce n’est pas le cas. Bouche bée, il parcourt des yeux la salle. Il y en a partout, à foison. Des poupées. « C’est ta phobie ? » Si c’est le cas, elle est servie… Il y a de tout. De toutes sortes, de toutes tailles, de toutes les couleurs. Ensanglantées, un oeil en moins, un membre arraché, bref la totale. Il pousse un sifflement d’admiration, parce que oui, c’est bien fait. Il s’approche un peu et tape sur l’une d’entre elles pour voir ce que ça fait. Il se rend compte qu’elles parlent, enfin en tout cas, elles sont censées parler, des chuchotements, des rires et des cris s’échappent des hauts-parleur. « Je crois que ton calvaire est bientôt terminé ! » L’une des poupées est mise en évidence alors le surfeur sait que c’est d’elle dont il tirera un éventuel indice. Et effectivement, il y a un morceau de papier dans sa bouche, que Teddy s’empresse de fourrer dans sa poche. Il pense que c’est tout ce qu’il y a à faire dans la salle alors, avisant la porte de sortie, il s’approche de la brune. « Pas besoin d’ouvrir les yeux, je vais te guider. » Il la prend doucement par la taille, en profite pour déposer un baiser sur son front et la dirige vers la sortie. Vers un autre cauchemar. « Tu peux regarder… Mais je suis pas sûr que t’en aies envie. » Ils sont dans une sorte d’abattoir… Humain, semble-t-il. Des os surtout pendent au-dessus du sol. Ça sent même mauvais et Teddy est pris d’une soudaine envie de vomir, regrettant soudain le repas bien gras qu’il s’est enfilé un peu plus tôt.

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Livia ne pouvait pas tomber dans une pire situation. Elle est pédiophobie, quand elles sont bien réelles, comme en ce moment, cela lui fout la trouille, cela peut paraître étrange quand il s'agit de Livia, elle qui n'a pas facilement peur, mais comme tout le monde, on a tous une phobie qui sort du commun, bien qu'elle ne soit pas si rare ou alors, parfois ce n'est que passager pour certaines personnes après avoir regardé Chucky ou encore le film avec la poupée Brahms, bref, elle déteste vraiment cela et elle ne peut pas passer à travers, on l'a traumatisé quand elle n'était qu'une gamine et cela l'a vraiment marqué, même les marionnettes des ventriloques, elle déteste sérieusement cette situation. « Ne te moque pas hein, mais oui. C'est juste.. c'est affreux, toutes ces horribles poupées qui te regardent comme si elles allaient te sauter à la gorge ou te tuer durant ton sommeil. » Cela peut faire rire, enfin, il y des gens qui ont déjà ri, mais bon, c'est la vie, on ne peut pas tous avoir la phobie des hauteurs ou des araignées. Livia l'entend frapper les poupées, le bruit l'a fait pratiquement marrer, mais va-t-elle oser se mettre à rire, d'un coup qu'une poupée est belle et bien vivante ? Quoi qu'il en soit, elle le remercie de faire cela pour lui, peu l'aurait fait et aurait préféré passer son chemin en la laissant se débrouiller avec sa phobie. Le bruit qui sort des poupées lui donne des frissons et elle grimace légèrement à l'idée de voir une de ces choses parler. Elle hoche doucement la tête, elle se tient près de Teddy, gardant les yeux fermés, drôle de sensation, elle doit avoir confiance en lui, comme avec un chien aveugle, un instant de confiance. « On dirait dû mettre le feu à la pièce, ça aurait été plus rapide. » Elle secoue doucement la tête, laissant échapper un rire nerveux. Livia ouvre doucement les yeux, la salle n'est pas plus chaleureuse, mais peut-être en mieux ? Enfin, selon elle, plus de poupées, c'est le plus important. Liv regarde le brun, cette fois-ci, elle voit que c'est lui qui n'est pas très à l'aise, c'est vrai que l'odeur y est pour beaucoup et puis, les os humains et tout ça. « Ça va aller ? » Elle se pince le bout du nez, elle avance, manquant de glisser sur une fausse flaque de sang. « Bordel de.. » Son chandail avait déjà pris cher, elle n'a pas envie de sortir de l'établissement, déguisé en Carrie. Elle trouve finalement une tronçonneuse, qui a fait son temps, rouillée et bien sûr, souillée par du sang. Puis elle fait un bond, la machine se met en marche, heureusement qu'elle n'avait pas les doigts tout près de la lame. « D'accord.. avançons. » Elle tente d'ouvrir la porte, mais impossible, d'ailleurs c'est bloqué par une chaîne à cadenas, on peut suffisamment l'apercevoir entre les deux portes. « Tu sais manier une tronçonneuse ? » Elle voudrait bien tenter, mais elle risque de perdre le contrôle, bref, elle suppose qui faut couper la chaîne à travers la porte, quitte à la démolir au passage.

« Je me moque pas, promis. » En fait, il n’en a même pas envie. Il a côtoyé suffisamment de personnes pour savoir que chacun a sa phobie, parfois bizarre, parfois irrationnelle (par définition), mais quoi qu’il en soit juger la phobie des autres est probablement l’une des choses les plus stupides qui soient. D’ailleurs, avec son côté protecteur surdéveloppé, ça ne fait peut-être que rendre Livia plus mignonne à ses yeux. Elle qui est toujours sûre d’elle, ça donne encore plus envie de la prendre dans ses bras et c’est d’ailleurs ce qu’il fait. D’ailleurs, il l’aurait bien gardée dans ses bras, pour plonger le nez dans ses cheveux qui sentent toujours bon, plutôt que de laisser son sens olfactif se faire ainsi agresser dans la pièce suivante. « J’ai mangé de la viande et ça me donne envie de gerber. » L’analogie y est assurément pour quelque chose et, dégoûté, Teddy se pince carrément le nez pour essayer de protéger un minimum ses narines. En revanche, il ne peut pas fermer les yeux, sans quoi il risquerait de trébucher sur un faux instrument de torture, ou de se cogner contre un faux tibia qui pend au-dessus du sol, ou de s’étaler de tout son long à cause du faux sang par terre. D’ailleurs, il attrape le bras de Livia qui a failli glisser, bien décidé à avancer encore plus prudemment. Son instinct lui dirait pourtant de fuir au plus vite cette pièce qui est une horreur pour au moins deux de ses sens. Mais il se contente de suivre Livia, qui finit par se heurte à une porte cadenassée. « Disons que je l’ai déjà fait par le passé… Alors ça devrait le faire, ouais. » Il manque un peu de conviction, mais il sait qu’il saura maîtriser la machine. Il s’en approche donc et, surmontant son dégoût en se répétant que rien n’est réel, il la dirige vers la grosse chaîne. « Attention aux oreilles ! » Il fait rugir l’appareil qui, s’il donne l’impression d’être tout vieux, fonctionne en réalité très bien. Il ne faut donc pas longtemps à Teddy pour briser la chaîne, libérant ainsi la porte. Il fait bien attention à remettre la tronçonneuse au point mort avant de la déplacer précautionneusement au sol, loin d’eux. « Sortons vite ! » Il ne sait pas ce qui les attend de l’autre côté, mais il ne pense pas que ce soit pire qu’un endroit déguisé en abattoir humain. Alors il tend la main à la brune et ils franchissent tous les deux à la porte. Il fait à nouveau sombre. Leurs pas résonnent de manière régulière… Mais bientôt, Teddy se rend compte qu’il n’y a justement pas que les leurs. « Il y a quelqu’un d’autre ici. » Il a chuchoté de manière à être entendu uniquement de Livia. « Et ça se rapproche… » Un hurlement retentit alors, donnant un frisson au surfeur, avant qu’il se rende compte que… Il s’agit de leurs camarades, le duo dont ils se sont séparés un peu plus tôt. « Putain, on s’est fait peur mutuellement. » Après coup, c’est rigolo. « Si on s’est retrouvés, c’est que la sortie ne devrait plus être trop loin, non ? »

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Elle ne va pas l'avouer, mais elle trouve cela plutôt touchant la façon dont Teddy réagit face à sa phobie, comment il l'aide à passer à travers ses horribles poupées démoniaques, à rester calme, sauf devant à l'odeur, mais ça, c'est une autre histoire. Elle sait que Colt aurait tout fait pour lui faire peur, elle sait qu'il n'est pas lui, qu'ils sont différents et franchement, elle ne va pas nier que cela lui fasse du bien de rencontrer un garçon qui prend soin d'elle ou du moins, qu'il fasse attention à ce qu'elle raconte et à ce qu'elle ressent. Pour être honnête, cela lui fait même bizarre, elle n'est pas habituée à cela et elle se demande encore si c'est parce qu'il a envie de quelque chose en retour, qu'il joue les princes charmants pour mieux lui briser le cœur, ses pensées se tassent finalement pour pouvoir se concentrer sur l'action présente et tenter de trouver une sortie à ce labyrinthe sans fin. Livia se bouche les oreilles, face au bruit de la tronçonneuse, c'est plutôt irritant, mais c'est la seule solution, enfin, apparemment, quoi qu'il en soit, ils arrivent à sortir de la pièce et pour le mieux, elle a évité une chute et Teddy a évité de vider ses tripes sur le sol. Ils commencent ensuite à courir à travers le couloir, jusqu'à atterrir dans une autre pièce, franchement, on a vraiment l'impression qu'il n'y a pas de fin, en fait, il y a tellement de pièces, qu'elle pourrait se croire dans un véritable hôpital, mais au sous-sol, vous savez, où personne n'a accès, sauf peut-être les psychopathes et les gens qui bossent à la morgue. « Oh merde. » Ils tombent sur les deux disparus, elle cherche la sortie, elle ouvre une porte, qui mène à un autre couloir et puis, soudainement, l'homme à la tronçonneuse déboule au bout du couloir, il commence à foncer vers eux, bien sûr, il ne court pas, sauf s'il veut se risquer à mourir avec son arme, en tout cas, il avance rapidement vers eux, il laisse échapper des rires et puis, Livia se dit que la seule solution, forcément, c'est de courir, parce qu'ils ne sont pas dans un film et qu'ils ne peuvent pas tuer le pauvre acteur qui se trouve devant eux. En tout cas, ils foncent donc, jusqu'à trouver la sortie, qui les ramène près de l'accueil, ou du moins, dans la pièce arrière, avec les organisateurs. « Putaaain, je viens de courir le marathon de ma vie là. » Bah ouais, il ne faut pas trop lui en demander non plus hein. Un employé tout souriant commence à les féliciter et Livia se contente de poursuivre son chemin jusqu'à l'extérieur, ah, l'air, enfin, elle a mal aux yeux à cause des rayons, il fait tellement clair dehors, c'est un autre monde. Une fois que Teddy la rejoint, elle vient l'embrasser. « C'était plutôt rigolo, non ? Maintenant, on va manger ? » Oui, elle crève la dalle. Elle l'embrasse une nouvelle fois et fait ensuite signe de la main aux deux autres partenaires qui quittent les lieux, un peu pâle. Elle aussi, elle est prête à partir.