knockin' on heaven's door - milow

Milow Crawford

Satisfaction feels like a distant memory

les informations en vrac

la partie anecdotes ○
I. Née d’une mère Allemande et d’un père Néo-Zélandais; le père était pêcheur et la mère enchaînait les petits boulots. Enfant unique et non désiré, il avait vu toute sa vie ses parents travailler trop dur pour tout ce qu’ils possédaient. Jamais ils n’avaient manqué de nourriture sur la table, mais en dehors du travail; ils ne connaissaient rien d’autre.
II. Sa onzième année de vie a été tragiquement soulignée par le décès de ses parents; un accident de voiture qui n’aura pardonné personne. Il a été recueilli par sa tante du côté paternel; une deuxième mère pour lui et sans doute la meilleure figure parentale qu’il n’aurait jamais eue.  
III. N’étant pas très doué à l’école, il a débuté quelques formations spécialisées dans l’automobile, et c'est seule chose qu’il aura réellement terminée. Sinon, on lui a appris tôt à drôlement bien se servir d’un marteau et d’une perceuse, alors Milow n’avait pas besoin d’un diplôme pour l’attester. Arrivé à la majorité, il cumulait déjà les contrats sur différents chantiers de constructions à Auckland.
IV. Il avait toujours cru que la malchance et lui ne faisait qu’un; mais lorsque à 25 ans, il se vît marié avec son amour de jeunesse, il revisitât tout de même cette idée. Sarah, elle était la raison qui lui permettait de mettre un pied devant l’autre chaque matin. Ils s’étaient rencontrés alors qu’ils n’étaient encore que deux gamins. Au lycée, ils se détestaient et pourtant ils ont vite vu que le pas était mince entre l’amour et la haine. Le couple avait su trouver leur bonheur en grandissant côte à côte, jusqu’à ce que ce même bonheur se mette à faner.
V. En 2013, Sarah lui annonçait qu’ils devaient déménager dans la région de Wellington. On venait de lui offrir un poste de directrice là-bas, qui allait leur rapporter plus de fric, qu’elle disait. Complètement réticent à l’idée de perdre le confort de sa petite ville, il n’eut pas le choix de suivre lorsque sa femme lui mit un ultimatum en pleine gueule. Désormais installés dans un beau petit quartier d’Island Bay; une maison financée par la compagnie de sa femme, il trouva réconfort dans le petit balcon que cette dernière possédait. Une vue plein ouest, il avait rapidement pris l’habitude de s’y installer le soir, au coucher de soleil, pour y jouer de la guitare et profiter du paysage.
VI. Alors que sa femme travaillait pratiquement jour et nuit, lui, il s’arrangeait pour occuper son temps comme il le pouvait. Entre le travail qu'il avait trouvé au garage du coin, les bars et la pêche, il avait également eu l’occasion de rencontrer les voisins. La famille Mahat s’y était installé plusieurs années avant le couple. Milow avait d’abord rencontré l’ainé; Ajay, lors d’une soirée au bar. Rapidement, il s’était lié d’amitié, par un humour semblable et des intérêts communs. Les deux hommes trouvèrent un réel plaisir à partager des barbecues et quelques bières ensemble lors des journées chaudes de l’été.
VII. Vint ensuite la rencontre avec la cadette. Ajay lui avait présenté quelques mois plus tôt sa jeune sœur, puisqu’elle se trouvait à être directement sa voisine. Et un matin, Ajay lui avait donné rendez-vous chez ses parents, au lieu de son appartement à lui. Évidemment, il tomba nez à nez avec la sœur; Nisha. À ce moment-là, y’a eu un certain déclic dans la tête de Milow. Certaines choses allaient changer et il le savait.
VIII. Milow c’était un bon mari, malgré la situation dans laquelle il se trouvait. Il reprochait souvent à sa femme de ne pas prendre du temps pour eux, mais il en était fier de Sarah. Il l’aimait réellement, parce qu’elle avait été là pour lui lorsque personne d’autre ne l'était. Milow, il avait du respect pour sa femme, un homme de principes. Mais depuis qu’il avait rencontré Nisha, tout ce en quoi il avait toujours cru était parti au vent, en un claquement de doigt. Parce que lorsqu’il la voyait elle, son cœur s’emballait. Avec Nisha, il arrivait à vivre dans le moment présent et non dans l’ombre des rêves de sa femme. Alors ils s’étaient vus une fois, histoire de panser la solitude qu’il éprouvait. Et puis au fond, c’était plus que ça, il en était amoureux. Alors ils s’étaient revus plusieurs fois, désormais embarqués dans une histoire de vices et de mensonges.
IX. Deux années suivirent son déménagement et le divorce cognait à la porte. Il n’en pouvait plus de la vie qu’il menait. Il renouait avec son grand ami; le destin de merde qui l’avait toujours suivi. Ça s’estompait par moments, c’était réconfortant avec Nisha, mais cette journée-là il avait saturé. Milow il était pas doué avec les mots et les sentiments, ça ne l’avait jamais aidé dans la vie. Mais là, il avait déconné et pas qu’un peu. Ce jour-là, il a tout quitté, sa femme, sa maison, le boulot et Nisha. Une lettre laissée à la maison d'à côté, ça allait faire l’affaire; du moins, c’est ce qu’il s’était dit.
X. Alors au lieu d’affronter ses démons, Milow prit le premier vol pour l’Amérique du Sud. C’était loin, l’autre bout du monde, mais c’était mieux que de rester là. Avant de partir, il avait pris le peu de dignité qui lui restait, avait rempli les papiers de divorce, c’était assuré que sa femme s’en sortirait; même s’il avait toujours su qu’elle serait mieux sans lui. Et pour le reste, ça attendrait. Les deux pieds posés sur une plage en Colombie, il ne devait plus de compte à personne, et il en avait rien à foutre au fond. D’abord, il devait recoller les morceaux de sa peine et se réconcilier avec sa propre âme.
XI. Cinq ans plus tard, il était finalement de retour à Island Bay. Seul au monde, il n’avait plus aucune attache. Tout lui semblait différent et fade. Peut-être parce qu’il avait connu un mode de vie à l’opposé depuis trop longtemps? Mais lorsqu’il la revue elle, ce sentiment disparu aussitôt pour laisser place à une chaleur familière, celle qu’il ne connaissait que trop bien.  

les indiscrétions sur le joueur

 

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<pris>○ charlie hunnam</pris> milow crawford

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l'histoire de ma vie

Running in the shadows, damn your love, damn your lies ♪

Été 2013. Installé dans les escaliers à extérieur de la maison, une clope entre ses lèvres et sa guitare entre les mains, Milow se tenait devant sa femme qui déposait les derniers cartons dans leur voiture. Lui, il voulait rester, pouvoir admirer encore ses levers du soleil devant la petite rivière qui se trouvait juste devant leur maison. Les cordes passaient entre ses doigts, jouant Hotel California. Eagles, ça semblait approprié pour le moment. Sarah s’approchait de lui, sans même qu’il ne lui porte attention. Elle resta plantée là, quelques secondes, elle cherchait les bons mots même si la situation était évidente.

- Milow faut y aller, on a neuf heures de route à faire avant d’arriver à Island Bay. Je ne veux pas te…

Il la coupa net, ça ne servait plus à rien d’avoir le même débat encore et encore. Ils déménageaient point final et il allait s’y faire. Comme chaque merde qui lui arrivait dans la vie, il s’y faisait avec un peu de temps.

- J’sais, j’arrive.

Il n’allait pas faire semblant que ça l’excitait non plus, parce que c’était tout l’inverse. Mais Milow, il ne voulait pas gâcher la nouvelle aventure que sa femme embrassait à cœur joie; alors il déposa sa guitare et jeta sa clope un peu plus loin, déposa un baiser sur la joue de sa femme et alla s’installer au volant de la voiture. La vieille guitare entassée entre toutes les boîtes qui tenait là, par un quelconque miracle.

Été 2014.  Ajay l’avait téléphoné un peu plus tôt dans la matinée; les deux hommes avaient convenus de passer l’après-midi en bateau, à la pêche. Rien de mieux pour profiter d’une belle journée ensoleillée et chaude – alors que Sarah avait des occupations beaucoup plus importantes que de passer une journée détente au soleil. Et en fait, Milow préférait de loin la laissée tranquille, histoire de ne pas s’embêter mutuellement. Les deux hommes avaient alors prévu de se retrouver quelques pas plus loin, chez les parents d’Ajay: la maison voisine. La boîte d’outils et la canne à pêche en main, Milow cogna quelques coups à la porte. Habituellement, c’était à l’appartement de son ami, qu’ils se retrouvaient. Mais pour une raison qu’il ignore encore aujourd’hui, c’était peut-être le destin qui en avait décidé autrement ce jour-là. Lorsque la porte s’ouvrit, ce fut une magnifique chevelure brune et un regard presque angélique qui se tenait devant lui. Son cœur avait raté quelques battements avant même qu’elle ne dise quoi que ce soit.

- Salut. Ajay ne devrait pas tarder, il m’a dit que tu passerais. Entre l’attendre, si tu veux ?

Nisha, pour lui, c’était un sourire auquel il n’aurait jamais pu dire non. Milow mis un pas devant l’autre vers l’intérieur, les mots lui manquaient à l’instant. Il avait l’air d’un con devant elle, chaque fois, et pourtant il le savait. Mais ce qu’il redoutait le plus, était le jour où la vérité sortirait de sa bouche.  

Été 2018. À Bogotá, en Colombie; là où tout était chacun pour soi,  Milow passait sa soirée installé sur une terrasse de fortune. Celle d’un bar, aussi miteux que les autres qu’il avait fait avant. Son espagnol était rendu à un assez bon niveau pour qu’il puisse comprendre les conversations qui avaient lieu autour de lui, mais l’alcool avait eu raison de ses capacités d’écoute depuis un moment. La bouteille de tequila déjà presque vide, la seule chose qui résonnait encore à ses oreilles était la douce musique espagnole que le petit groupe de guitaristes jouait un peu plus loin. Depuis plus d’une bonne heure, Milow avait entamé une partie de poker contre trois autres Colombiens. Une partie amicale entre quelques hommes aussi bourrés que lui, ça promettait.

- Je suis certain que l’anglais il bluffe.

Mentionnait l’un des Colombiens, pensant définitivement que Milow ne captait aucun mot de ce qu’ils disaient en espagnol depuis le début de leur partie. Mais lui, il avait plus d’un tour dans son sac, jouant le touriste anglophone ignorant - jusqu’au dernier moment. Il allait l’écraser, le petit dernier qui persistait. Il allait le battre à plate de couture et les autres n’auraient rien vu venir. Milow déposait alors son jeu sur la table, dévoilant finalement qui était le gagnant.

- Royal flush les gars, vous ne l’aviez pas vu venir hein ? Estúpidos.

Décembre 2019.  Après plusieurs semaines de remords et d’angoisses, Milow s’était mis en tête de finalement retourner en Nouvelle-Zélande. Après presque cinq années, il avait réussi à se persuader qu’il allait être mieux là-bas. En continuel mouvement entre les pays chauds d’Amérique, il avait réussi à faire taire les démons de son passé dans l’abus des vices. Mais il le savait, jamais il n’arriverait à les faire disparaître complètement en fuyant comme un voleur. Il devait retourner là-bas parce que Milow, il était né en sol néo-zélandais et c’est là qu’il allait y mourir, seul ou pas, ça restait son chez lui. Du moins, c'est ce qu'il se disait, pour se donner bonne conscience.

Mais en réalité, malgré tout ce qu’il pouvait bien se dire, il devait y retourner pour arranger les choses. Milow, c’était certainement pas un innovateur dans la vie, mais c’était un fixeur. Il ne construisait pas les tours, mais lui, il s'arrangeait pour que les tours tiennent encore après des siècles.