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contexte › island bay ressemble à n’importe quelle petite ville côtière de nouvelle-zélande, mais il n’en est rien. en bordure de wellington, à une trentaine de minutes en voiture, se trouve un parfait petit endroit où se mélangent étroites maisons en location et grandes villas de propriétaires fortunés. c’est un endroit où il fait bon vivre, du moins d’apparence, puisque comme on sait, l’herbe semble toujours plus verte de l’autre côté de la clôture. tous les habitants d'island bay se sentent ici comme à la maison, en quelque sorte. mais n’en est-il pas autrement de leurs voisins ?
mai 2024
6° - 16° // un peu de soleil pour faire plaisir !
initiales interdites. › personnages inventés de 25 ans minimum. › 3 ans de différence entre l'avatar et l'âge du personnage. › 15 lignes minimum par rp › un rp par mois.


elles sont soeurs et n'ont pas connaissance du lien qui les unis

tout est parti d'un simple match sur lovemaker,
mais jusqu'alors elles ne se sont jamais rencontrées dans la vie réelle
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 bad karma, strange fate (chance & piotr)

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MessageSujet: bad karma, strange fate (chance & piotr) (#)   bad karma, strange fate (chance & piotr) EmptyMer 13 Jan - 19:32


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bad karma, strange fate
@Chance O'Brien & @Piotr Tsvetkov


14 Janvier, Karma day. Pensive, Reira remarque à peine sa chevelure prisonnière des mains expertes se faire maltraiter. Un simple changement de coiffure parmi tant d’autres, tous pourtant très bien réfléchis. Tout est si bien calculé sur le plateau, cela impressionnera toujours la petite russe qui a vu son destin s’ouvrir à la danse de façon plus professionnelle grâce à Roméo Walsh. Le patron du label requiert les talents artistiques de la danseuse pour agrémenter les clips vidéo de ses artistes. Douce fantaisie ou univers aux chimères angoissantes, la russe adapte son corps et ses chorégraphies à l’univers demandé. Aujourd’hui, l’immensité du décor et ses couleurs chatoyantes vont de pair avec les rythmiques entraînantes. Il est déjà tard quand la danseuse débarque dans le décor du dernier tableau. Il faut faire vite, apparemment l’équipe arrive au bout de sa journée. Alors la brune s’empresse de monter sur sa petite scène aménagée légèrement en hauteur. Assez large pour ne pas que la danseuse marche à côté et tombe, assez étroite pour ne pas jurer à la caméra et aller avec l’univers global. Aux premières notes, Reira compose sa propre mélodie corporelle créée pour l’occasion. La robe évasée s’ouvre et se referme telle une délicate fleur perdue entre éclosion et fanaison. Perdue dans ses mouvements, les oreilles enveloppées par la musique pulsante dans toute la pièce, elle ne remarque pas ce bout du décor qui se détache. Une immense tour sculptée comme une colonne romaine commence sa chute vers la scène de la danseuse, prête à l'entraîner avec elle. In extremis, les prunelles de Reira se posent sur le danger imminent. À contre mouvement, elle force ses membres à l’entraîner à l’opposé du corps tombant du ciel. Pénitence visiblement méritée, le mouvement met le genou en tension et arrache un cri de douleur bien trop connu. Elle n’entend pas le bruit de craquement mais elle sait que quelque chose vient encore se déchirer en elle. Sous le coup de la détresse, Reira s’approche du bord de la scène. Un pied dans le vide et elle chute en même temps que la tour. Le bloc ne fait qu’un petit mètre cinquante de haut, mais c’est assez pour que la tête de la brune vienne s’écraser au sol. Tout s’est passé trop vite, elle n’a pas eu le temps d’amortir correctement son corps. En un flash, le côté de son crâne avait embrassé le sol dur du studio. Elle a ce truc qui vient lui secouer le cœur, la colère qui se bloque dans la gorge alors que les larmes de souffrance se déversent. Il y a une part d’acceptation aussi. Ce n’est que le destin, une punition pour toutes ces années à flirter avec le danger et le mensonge. Bien mérité que lui chante son ange gardien. Sauf que Reira elle ne peut pas abandonner, il y a Piotr. Impossible de le laisser seul une nouvelle fois. Rassemblant ses forces, elle essaye de se relever mais le château de cartes s’effondre à nouveau, pour se refermer sur un écran noir. En cinq secondes, la vision s’est brouillée, l’ouïe n’a fonctionné que pour un bourdonnement incessant et puis elle est retombée dans les ténèbres. Parce qu’elle ne volera jamais avec les anges.

Quand elle revient à elle, elle n’entend qu’un tas de voix autour d’elle qui s’agitent, et une main qui se presse contre son poignet puis son cou. Elle n’est pas morte alors. Péniblement, ses paupières alourdies s’ouvrent sur le chaos ambiant. Le reste du décor s’est effondrée autour d’elle alors qu’elle n’a pas bougé. Son corps endolori refuse de lui répondre, seule sa nuque accepte de se tourner vers le preneur de pouls. Le visage qui se dessine malgré la vision floutée lui coupe le souffle. « Chance ? » Peut-être est-elle au paradis finalement, en train de rêver que Chance est revenu dans sa vie.
(c) SIAL



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Dernière édition par Reira Tsvetkov le Lun 18 Jan - 10:17, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: bad karma, strange fate (chance & piotr) (#)   bad karma, strange fate (chance & piotr) EmptyMer 13 Jan - 22:22


bad karma, strange fate
@reira tsvetkov @piotr tsvetkov

Alerte. Tu lèves la tête, attend le code signalant quel type d'intervention vous attend. Tu ranges les cartes que vous aviez sorti pour commencer une partie avant d'être interrompus. Chute d'un décors dans un entrepôt de tournage; une victime, c'est une femme. Elle s'est cognée la tête, elle est inconsciente, c'est urgent. Pas d'objet lourd, pas d'obstruction sur la scène, pas besoin d'être beaucoup. Les urgences ont déjà dis de ne pas toucher à la victime, alors ils n'attendent plus que vous. Equipe 2 envoyée. Tu te lève, t'es prêt à y aller avec tes deux collègues. Rapide signe de tête, pour décider qui va où, tu rejoins le camion, prend ta place dans la remorque pour préparer le sac de soin dont vous risquez d'avoir besoin pendant l'intervention. En fait, tu vérifies juste que le nécessaire y est; tu rajoute au cas où il y aurait eu un oubli, et tu adaptes en fonction de la situation. Dans cette situation, ça a tout l'air d'être une mauvaise chute. Par précaution, il ne vaux mieux pas toucher à la victime avant votre arrivée, alors tu prépares le collier cervical au cas où vous en auriez besoin et le brancard portable, à portée de main. T'as pris la main depuis ces quelques mois, tu connais ton travail. Dès qu'il y a une formation à passer, tu la passe. Et t'es toujours prêt à aider, peut-être trop. La réactivité c'est ton point fort, ta formation militaire y a aidé, on te le dis tout le temps.
Dans le camion, sirène enclanchée, vous parlez de samedi, toutes les ventes que vous avez faites les dons que vous avez pu reversé. Puis ça parle des jolies filles qui sont venues vous voir, aussi, avec leurs belles robes et leur jolis sourires. Toi tu souris bêtement quand ils en viennent à te faire remarquer au bras de qui t'as quitté la soirée, dans sa jolie robe bordeaux. Ils te charrient, tu le sais bien. Alors tu ris avec eux, tu te dis que tu dois la revoir bientôt, Fiona.
Quand vous arrivez sur les lieux du fameux tournage, t'es époustouflé. C'est grand, immense même. Heureusement, des gens de l'équipe sur les lieux de l'accident vous attendent déjà pour vous guider. Ils vous expliquent un peu mieux; c'est un décors qui est tombé, ça a déstabilisé la danseuse et en voulant l'éviter, elle a fait un faux mouvement. Mais elle est tombée, et depuis, elle est inconsciente. Ils ont déjà essayé de trouver son pouls; son cœur bat et elle respire. Ton collègue, le plus vieux suppose un trauma. Tu hausses les épaules, réajuste le sac sur ton épaule droite prêt à le poser au sol près de la victime dès que vous serez en sa présence. Véritable labyrinthe sans fin, vous pressez le pas aux employés qui discutent entre eux. Apparemment ils ont peur de se faire défoncer. Toi, tu lèves les yeux au ciel; c'est le moment de penser au boulot ? Ils ouvrent la porte de la salle de tournage, toutes lumières allumées. Un groupe dans un coin de la pièce, deux un peu plus loin : sûrement là où est allongée la victime, pour la surveiller. Au cas où elle convulse, c'est mieux d'avoir quelqu'un près d'elle. Au moins, vous n'avez pas à jouer aux gorilles en les empêchant un attroupement. Tu te dirige vers les deux personnes accroupies en trottinant; dépose le sac aux pieds de la victime, remonte jusqu'à son visage.
Reira.
T'es figé, impossible de bouger. Tu clignes des yeux, t'es pas sûr; c'est elle ? Quelques instants où t'es en stand-by, ton esprit lâche ton corps. Quelques courts instants où les fils ne se connectent pas entre eux, la lumière s'allume pas.
Puis d'un coup, court-circuit. Ton instinct reprend le dessus, tu t'accroupis. Ton collègue rassure les deux employés : ils peuvent rejoindre les autres. Mais toi tu l'entend pas, tu le vois pas. Ta main s'empare de celle de la danseuse. Reira. Merde. Tu murmure le juron, le souffle à moitié coupé. Tu le répète, encore et encore. Index et majeur à l'intérieur du poignet. Le même duo qui se presse contre son cou après quelques secondes. T'es à la recherche de la pulsation qui montrera qu'elle va pas; parce que son cœur il bat, tu le sais. Ton autre main vient retirer les pans de la robe qui cachaient le genoux de la brune; gonflé et rouge. Déjà. Tu sors l'attèle de secours, ton collègue s'occupe de lui mettre. Tu l'aides, mais ton esprit fait abstraction de tout. De tout sauf d'elle. Son corps, sa respiration, sa voix. Tu tournes la tête. « Reira !» Ses yeux bleus te regardent, ils font état de son incompréhension. Tu sers sa main, t'espère qu'elle le ressens. « Ne t'inquiète pas, t'as pas besoin de bouger. Tu peux me faire confiance, c'est moi. Il y a eu un accident, tu te souviens ? Ça va, d'accord ? Tu peux serrer ma main, comme je le fais ? » T'attends qu'elle te réponde, t'es précis, pressé. T'es inquiet aussi, tu sens ton palpitant tambouriner dans ta poitrine, t'as le souffle court, la gorge sèche. « Question basique, comme ça, dis moi comment tu t'appelles, quel âge tu as. » L'ironie de la situation ne te frappe même pas, t'es trop sonné pour réfléchir à ça. Tu regardes tes collègues pendant qu'elle répond, ils sont prêts à lui mettre la minerve et à l'installer sur la civière. Tu lui souris. « On va te mettre un collier qui sublimera ton joli cou, d'accord ? Ne bouge pas, ça va aller. Puis on va te mettre sur la civière pour te déplacer. On va aller à l'hôpital. » Tu continues de lui sourire mais ça dénote avec tes sourcils légèrement froncés. Vous êtes près à la mettre sur la civière puis le brancard. Tu les aide, soutiens la danseuse pour qu'elle ne glisse pas, vérifie que sa jambe ne se fasse pas la malle. Une fois installée, tu te remet au dessus d'elle, dans son champ de vision. « Ça va ? On va y aller. Continues de serrer ma main, tu ne la lâche pas, ok ? Je suis là, j'te laisse pas. » et toi aussi, tu sers sa main.


Dernière édition par Chance O'Brien le Jeu 14 Jan - 13:37, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: bad karma, strange fate (chance & piotr) (#)   bad karma, strange fate (chance & piotr) EmptyJeu 14 Jan - 12:28


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bad karma, strange fate
@Chance O'Brien & @Piotr Tsvetkov


— Plongées dans ce sommeil forcé, les paupières s’ouvrent doucement sur des traits connus. Ils apparaissent comme le messie dans le flou. Il est sous ses yeux Chance, et pourtant son nom glisse sur ses lèvres comme s’il n’était qu’une hallucination. Parce que pour la brune, il ne peut pas être là, il est parti parce qu’elle l’a jetée, sur son pas de porte. L’accord tacite de ne plus se voir, lâché dans des adieux bienveillants. Puis il y a eu Noël et ses drames, ces regards fuis et ces cœurs serrés. Plus récemment encore, la vision du beau brun tout sourire en compagnie d’une autre femme qu’elle. Alors oui, la confusion lui fait croire que ce n’est qu’un rêve, que ce n’est qu’une scène post-traumatisme et pré-jugement dernier. Peut-être pour la mettre une dernière fois face à ses actes, le clou qui s’enfonce jusqu’à la racine dans le cœur. « Je suis dans un rêve ? » dit-elle surtout pour elle, le regard toujours curieux, intrigué et aussi perdu sur le pompier. Ancrée dans son regard, Reira est sur ce nuage d’hormones apaisantes délivrées par un cerveau en roue libre. La conscience troublée perturbe la réalité, égarée dans cette situation troublante. Les neurones se connectent violemment aux paroles du sauveur. Ne pas bouger, l’accident. Donc la réalité est bien sous ses yeux, malgré que le rideau soit tombé. Dès lors, la chaleur de la main de Chance dans la sienne joue l’électrochoc. Ses doigts se referment sur les siens, et elle répond à ses mots par le geste demandé. Soudainement, le cerveau retrouve ses moyens et balance la douleur qui envahit aussitôt le corps. Le genou d’abord, cette sensation d’étouffement, la peau gonflée qui enserre les os alentours. Lippes tordues en une grimace de douleur, le genou n’est qu’une broutille lorsque sa tête se fait posséder par des maux de tête lancinants, comme si des milliers d’aiguilles lui titillaient les synapses. Par réflexe, la main libre de la russe se lève vers la source de la douleur. Toucher délicat qui tire tout de même un râle. Chance la rappelle à la réalité. Elle est en train d’être secourue, par son équipe. « Reira Tsvetkov… 26 ans. » Hésitante sur l’âge, elle l’est toujours, un peu plus aujourd’hui, la réflexion bousculant douloureusement le mal de crâne. Est-ce si grave que ça s’il lui demande son nom ? La panique la gagne doucement, la course ralentit par la voix de l’ancien amant, sa main accrochée à la sienne, et son sourire. Il est détendu son sourire malgré le besoin de la situation. Et puis il prononce le mot hôpital. Forcément les traumatismes passés ressurgissent. Pendant que ses collègues soulagent ses cervicales avec une minerve, Reira retourne ce mot dans son crâne. En plus il a les sourcils froncés Chance. Toutefois, elle a encore la force et le courage de s’appuyer sur les secours pour atterrir sur la civière. T’es blessée Reira, et tu sais où tu vas. Ses pupilles perses dans celles azurées du pompier, la main de la russe écrase celle du pompier quand il lui demande si tout va bien. « L’hôpital ? » Le cœur n’a pas envie d’y aller, l’esprit baigne dans le cocktail déversé pour calmer les nerfs excités, l’innocence douloureuse laisse place à un début de crise d’angoisse. Sa respiration se saccade tandis que son pouls s’accélère, rebondit dans ses tempes. C’est plus fort qu’elle. La poitrine incontrôlable prise de spasmes se secoue pendant que les larmes lui montent aux yeux. Elle préfère avoir mal plutôt que d’y aller. Elle aurait préféré ne pas rouvrir les yeux. « J’veux pas y aller… » souffle-t-elle. Jamais deux sans trois. La fois de trop. Sauf qu’elle ne peut pas. Reira elle doit se battre, pour Piotr et parce que Chance vient de lui demander de ne pas lâcher sa main. Et si elle abandonne, elle va la lâcher. Alors que lui, il ne la laissera pas. Il ne faut pas. Plus fort, sa main embrasse la sienne alors que ses yeux exorbités de détresse cherchent l’apaisement dans les siens alors qu’ils entrent dans le camion de pompier, la transvasant au passage sur un brancard plus confortable que la civière. L’engin se met en marche et Chance reste avec elle. Ses pupilles détaillent ses iris, elle fond dans cette bulle dont elle a tant besoin. Petit à petit, sa présence et ses mots calment les angoisses spasmodiques. « Ça va aller hein ? », voix chevrotante engluée par le reste des larmes. Ça ne peut pas être quelque chose de bien grave, il aurait l’air bien plus paniqué. Du moins c’est ce que se dit l’esprit pour tenter de s’apaiser. Parce que ce n’est pas le moment d’avoir des idées noires, ni de penser au pire. Hélas, Reira y pense au pire. Peut-être qu’il y a un épanchement dans sa boîte crânienne qui va l’emporter d’ici quelques heures. Un caillot ou une connerie comme ça, un truc qui va boucher une artère et la renvoyer dans les tréfonds ténébreux. Elle est inquiète la brune et elle s’en veut. Depuis le début, elle aurait dû écouter les médecins, et elle aurait dû le refaire quand elle a eu un nouveau souci durant ses premiers mois en Nouvelle-Zélande. Son stupide rêve peut lui coûter cher aujourd’hui. Le prix le plus cher payé, peut-être. Rien n’est certain à ce stade. Sans examens, cela peut être tout et rien. Sur le brancard, son corps se détend légèrement, laisse couler la crise d’angoisse. La douleur tend toujours les muscles et fait vriller le crâne, mais elle la supporte. Ce n’est rien de plus qu’une douleur parmi tant d’autres dans la vie. Un peu plus, elle s’accroche à Chance, désespoir et espoir mêlés. « Je sais que… c’est pas le moment. Mais… » Ses lèvres se pincent alors qu’elle tente de réfléchir distinctement tout en s’exprimant clairement. « Je suis désolée de t’avoir blessé. J’voulais pas… j’pensais pas que… » Ses mots s’éteignent quand elle referme sa bouche. Ça sonne comme des paroles de repenti, comme si elle voulait être sûre de ne pas partir sans au moins admettre ses torts. « J’aurais dû essayer, excuse-moi… » Ils vont bientôt atteindre l’hôpital, et Reira sait que Chance ne pourra pas l’accompagner dans les diverses salles d’examen. Elle ne sait pas si elle le reverra, si cette entrevue n’est que passagère due à l’accident et au boulot du pompier, ou si le destin leur a, à nouveau, dessiné une carte qu’ils peuvent saisir. « Je voulais juste que tu le saches… au cas où. » Au cas où je meurs. Parce qu’elle a ces pensées sinistres, les embruns de sa dépression qui menacent de la faire chavirer dès que Chance ne sera plus dans son champ de vision d'un instant à l'autre.
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Dernière édition par Reira Tsvetkov le Lun 18 Jan - 10:25, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: bad karma, strange fate (chance & piotr) (#)   bad karma, strange fate (chance & piotr) EmptyJeu 14 Jan - 15:02


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@reira tsvetkov @piotr tsvetkov

Tu réagis pas à sa question onirique, tu t'en rend même pas compte. En fait, t'es perturbé. Perturbé de la voir là, allongée au sol, à moitié assommée par la douleur et le choc qu'elle a reçu. Position vulnérable; mais Reira n'est pas vulnérable. Elle ne l'est plus, elle ne doit pas le redevenir. Elle est forte et elle s'en est sortie. Ou elle était en train de s'en sortir. La femme que t'as en face de toi, allongée et perdue, c'est cette danseuse que t'as rencontré au Cameroun, contre qui t'as pressé ton corps sur une piste de danse entraînante et avec qui tu as passé une nuit. C'est la même qui s'est confiée sur ses marques indélébiles dessinées sur son corps. La même en qui t'as découvert une faiblesse, une défaillance intenable qui lui bouffait l'âme. Pourtant, c'est aussi ta Reira. Ta danseuse, ta sauveuse. Celle qui possédait tes pensées, celle qui les encombrait encore. Reira, son ébranlable douceur, éternelle; chancelante et impénétrable à la fois. Tu lui pose les questions qu'on doit toujours poser dans ce genre de situation. Tu pratiques les premières prises de conscience sur son corps. Son genoux blessé que vous soutenez avec l'attèle, ses cervicales tendues qui se laissent soulager par la minerve. Les gestes sont clairs, sûrs. Vous la déposez délicatement sur la civière, vous la soutenez, vous l'emmenez. Tu la lâche pas, tu lui a promis. Tu t'es promis d'arrêter de jurer en l'air, Reira sera témoin de ta bonne volonté. Parce que ne la lâche vraiment pas. Tu ne changes pas de main, pas de côté; t'as promis. Tes doigts se retrouvent écrasés par une force surprenante vu l'état de mi-raison dans lequel elle se trouvait. Elle avait conscience, mais son cerveau devait sûrement faire barrière, la couper à moitié de la réalité pour qu'elle ne ressente pas la douleur telle qu'elle l'était réellement. La détresse que tu lis dans ses yeux te donne des frissons, ils parcourent ton échine, tes poils se dressent sur tout ton corps. Tu déglutis. Tu savais bien qu'elle raffolait pas de l'hôpital et des médecins. Mais elle avait pas le choix, et toi non plus. Tu pouvais rien faire de plus que lui tenir la main, t'étais pas médecin, pas urgentiste. T'étais juste pompier. Tu lèves les yeux vers tes collègues; ils ont compris que tu la connaissais bien, pas besoin de leur expliquer vu comment tu t'es empressé de mener les soins. Le regard de ton supérieur soutien l'idée que tu avais : l'hôpital était la seule solution pour ta danseuse. Tu replonges tes pupilles dans les siennes, tu vois des larmes se former au coin de ses yeux qu'elle essaye quand même de ravaler. Tu murmures pour l'apaison, caresse sa main par des mouvements circulaires. « Oui, on y va. Mais ça va aller, je te le promet. Tout va bien se passer, tu seras entre de bonnes mains. Fais moi confiance. » Tu peux qu'essayer de la rassurer sur la hantise qu'elle s'apprête à affronter; t'aimerais pouvoir être là-bas avec elle, lui tenir la main quand elle se retrouvera face aux médecins, la faire sourire avec des blagues idiotes juste pour qu'elle oublie dans quelle endroit lugubre elle se tiendrait. Mais tu peux pas. Déjà parce que t'étais de garde jusqu'à demain matin. T'étais tenu de rester à la caserne, sauf cas d'urgence. Sauf cas d'urgence. Et puis ensuite, t'étais qui pour elle ? Personne Chance. T'es personne. Tu t'es tiré de chez elle après lui avoir souhaité une bonne continuation. Tu t'es tiré le cœur serré, la tête en feu. Tu t'es tiré parce que tu pouvais plus espérer. Pourtant, tout ça, tu l'oublie pendant qu'elle est sur le brancard. Tu l'oublie et tu garde sa main profondément ancrée dans la sienne, épousant parfaitement chaque doigt. Vous la montez dans le camion, tu prends ta place près d'elle, lui lâche toujours pas la main. De celle qu'il te reste tu récupères le tensiomètre, vérifier qu'elle ne chute pas pendant le trajet, garder un oeil sur l'état de conscience de la danseuse. Tu réussis à lui accrocher d'une main, non sans peine; mais t'as même pas le reflexe de lui lâcher la main. Non, ton reflexe c'est de la tenir, uniquement de la tenir. « Je garde un oeil sur ta tension, tourne pas de l'oeil d'acc' ? Si tu veux j'ai un calendrier des pompiers là, tu veux qu'on le feuillette un peu ? » Tu dis pour garder son attention. Le trajet allait être long, pour elle comme pour toi. Il allait vous paraître durer une éternité alors qu'il ne ferait que quelques minutes. Ça allait être le moment le plus compliqué, si elle se rendormait, ça pouvait être compliqué pour la suite. Alors tu fais tout pour la garder avec toi. Tu redresses la tête du tensiomètre quand elle te pose la question. Réponse évidente. « Oui. » Tu t'arrêtes un instant. T'as essayé de convaincre qui, là ? Elle ou toi ? Tu te ressaisit. « Tout va bien se passer. Je vais demander aux infirmiers de garder un oeil sur toi, de faire attention. Ils sont vraiment gentils là-bas, tu verras. » Tu lui adresse un sourire réconfortant et ta main libre vient caresser son front pendant que t'es penché au dessus d'elle, balayant une mèche rebelle dû à la chute et au désordre qu'elle a entraîné. Tu ne reste pas longtemps comme ça a la contempler, quelques frissons parcourent à nouveau ton corps, ton cœur se serre encore un peu plus. T'es qui Chance ? Tu serres la mâchoire, te concentre sur l'aiguille tressaillant  pour indiquer que tu reprends, indéfiniment la tension de la danseuse. Tu sors le calendrier aussi, lui montre quelques photos rapidement en lançant des blagues à tes collègues pour essayer d'amuser la galerie. Mais même ton rire était ailleurs. La seule qui n'a pas esquissé un sourire c'est Reira. Tu t'arrête, te calme, te mord l'intérieur de la joue et ton pouce vient lentement caresser la main qu'il tient. C'est là que la russe en profite pour ouvrir sa jolie bouche. Tu déglutis. T'oses pas la regarder pendant que les mots atteignent tes oreilles; ton ventre se tord et se retord. Qu'est-ce qu'elle veut dire, exactement ? Les muscles de ta mâchoire se tendent, tu claques ta langue sur ton palais, serre les dents, les desserres. Deux coups contre la porte, ton collègue t'annonce que vous y êtes presque : vous entrez sur le parking, moyen pour celui qui se trouve à l'arrière de préparer la sortie rapidement. Et puis, dans ton cas, puisqu'ils entendaient tout ce qu'il se disait, ils te préviennent que t'as plus beaucoup de temps. Tu exerce une légère pression sur la main de la danseuse, esquisse un sourire. T'essaye d'être rassurant, t'espère l'être. Mais au fond, t'es paumé. T'es complètement ailleurs. « Hé, t'inquiète pas. On en reparlera quand ça ira un peu mieux, que tu ne seras plus dans les vapes, d'accord ? Allez, on est arrivés.» T'expédie la chose parce que t'es pas sûr de savoir quoi répondre. T'es déjà pas certain d'avoir comprit tout ce qu'elle te disait... Alors tu la lâche, t'es obligé. Tu caresses sa paume qui s'ouvre du bout des doigts; t'es pas loin. La camion s'arrête, tu sors, récupères le brancard et le sort du camion avec l'aide de tes collègues. Vous êtes deux à entrer dans l'hôpital pendant que le dernier sort la camion de la zone d'urgence, va se garer un peu plus loin pour vous attendre. Tu fais rouler le brancard, t'es devant, ta main tire le chariot où est allongée Reira depuis une quinzaine de minutes. Les urgences sont déjà au courant de votre arrivée, des médecins vous attendent déjà, prêt à prendre le relais. Tu te retourne vers Reira. « Tout va bien se passer Reira, t'inquiète pas. Je te présente Dean. » Tu invite un infirmier des urgences que tu connaissais bien, une main confiante dans le dos. « Si t'as le moindre problème, tu l'appelles lui. Il sera là si t'as besoin, d'accord ? » Tu adresses un signe de tête à ton ami qui hoche la sienne en signe d'accord et ta main vient retrouver celle de Reira quelques instants. « Je dois y aller, ça va aller Rei'. »

Le retour à la caserne s'était fait sans un mot. T'avais plongé dans ton téléphone, t'essayais de contacter tout ceux qui connaissaient Reira et que tu connaissais. Mais en fait, tu connaissais pas grand monde, parmi ses amis. Sa famille ? Elle était pas là. Il n'y avait que Piotr, mais il était introuvable depuis le réveillon. Merde, soirée de merde ce jour là, journée de merde aujourd'hui. T'as quand même essayé de l'appeler pendant le trajet, en vain. Plusieurs messages sur son répondeur, mais il est vite devenu plein, signe qu'il n'avait pas fait le vide sur sa messagerie depuis un moment. Et vu que vous essayiez de l'appeler au moins plusieurs fois par jours... Tu lui envois des messages, du coup. Plusieurs. Tu le harcèle, en fait. Puis tu t'arrête, parce qu'à quoi ça servait, si son téléphone était éteins ou n'avait plus de batterie ?
Fin de soirée, des visiteurs débarquent. Tu les accueille puisque t'en reconnais un, c'est uns des mecs qui surveillaient Reira sur le tournage. Il a avec lui un sac et quelques affaires; celles de la danseuse. Vous les aviez oublié en partant, dans la précipitation, c'est pas vraiment ce qui vous importait le plus. Tu les remercie et ils s'en vont après avoir pris des nouvelles de la brune, mais t'en avais pas plus. Non, tu savais pas grand chose, et tu savais pas si tu pouvais. Quand tes yeux se posent sur les affaires que tu tenais d'une main, tu restes immobile quelques secondes. Puis tu vas dans le bureau de ton chef. T'explique que dans l'intervention, vous avez oublié ses fringues, qu'ils viennent de vous les ramener. Tu proposes de les lui apporter, qu'elle en aura besoin. Il y avait son téléphone et son portefeuilles, quand même. Il accepte sans savoir l'impact que ça avait sur toi. Il accepte sans connaître l'importance de cette décision. Uns de tes collègues te laisse sa caisse pour que tu puisses y aller rapidement; t'as ton bipper et ton téléphones de bien allumés au cas où tu doives partir, en cas d'urgence. De toutes manières, tu n'y va que pour lui rapporter ses affaires, hein ? Tu vas pas y rester trois heures. Tu vas la voir, si elle dort, tu poses ses affaires et tu t'en va. Oui, c'est bien ça. Tu prends la voiture, démarre, commence à rouler; tu prends la direction de l'hôpital, la radio allumée, laisse passer les quelques chansons sur le trajet.
Tu te gare, ferme la voiture, rejoins l'entrée des visiteurs. Dehors, il y a un petit stand; un mec qui vend des fleurs. Tu passes devant, tu l'ignores. Les portes automatiques s'ouvrent, tu passes. Puis tu fais demi-tour, rapidement, changement de programme.
A l'accueil tu te présente, montre ton badge de pompier, les affaires et donne le nom et les informations sur Reira. L'infirmière t'indique le chemin à prendre pour rejoindre sa chambre, tu la remercie et emprunte l'ascenseur. Chambre 365... Tu prends ton téléphone. Message à Piotr. Au moins, s'il le voit... T'arrives devant le numéro; tu veux toquer mais ta main s'arrête juste avant de toucher la porte. Tu sers le poing. Et si tu la dérangeais ? Et si elle ne voulait plus te voir ? Et pourquoi elle t'a dit qu'elle était désolée ? De quoi elle parlait, déjà ? Tu déglutis. Tu toques. T'as l'impression d'entendre une vois t'autoriser à entrer, mais peut-être que tu l'as inventer. Mais tant pis, tu entres quand même. T'avances de quelques pas pour la voir mi- allongée mi- assise, dans une position plus confortable qu'il y a quelques heures. Ses traits étaient tirés, et la perfusion indiquait qu'elle était sous calmant; faibles doses, sûrement. Tu souris. « Salut. C'e... J'ai rapporté tes affaires. On les a oublié, tout à l'heure... Et puis, ça aussi. » Tu lui montres la plante que t'as acheté en retournant vers le fleuriste. « C'est une orchidée, je crois.» en fait, t'y connais rien. Tu l'as prise parce que la couleur pourpre te plaisait bien, et que t'étais pas sûr qu'il y ait un vase de disponible si tu prenais un bouquet. T'as bien fait. « Je me suis dis que ça serait bien un peu de couleur pour trancher avec le blanc de la chambre. » Tu la place sur la table à côté de son lit, timidement. « Comment tu vas ? »
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MessageSujet: Re: bad karma, strange fate (chance & piotr) (#)   bad karma, strange fate (chance & piotr) EmptyJeu 14 Jan - 20:37


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bad karma, strange fate
@Chance O'Brien & @Piotr Tsvetkov


— Il a tous ces gestes tranquillisants, ceux que l’on donnerait à un gamin en pleine crise de larmes. Il a ce regard apaisant qui lui intime de ne pas s’inquiéter. Et il veut que la russe lui fasse confiance, demi-sourire rassurant au coin des lèvres. Chance se décarcasse pour elle, outre le fait que ce soit son travail de porter secours aux victimes, supposant le soutien psychologique et la gestion du mental d’autrui. Elle lui fait confiance Reira, elle sait qu’il ne l’entraîne pas en enfer. Pourtant, l’hôpital ça reste l’enfer. Le point de départ de tous les malheurs de la brune, mais aussi ses sauvetages. Aucun blâme, une simple aversion pour ce lieu. La hantise de devoir faire face aux démons la submerge alors qu’elle s’accroche à son dernier rempart. Chance.  Même s’il voulait bien l’exempter d’hôpital, ses collègues ne seraient pas d’accord, à raison. Reira a au moins la conscience suffisamment éveillée pour le saisir. Donc elle ne négocie pas, accepte la sentence en silence, prête à revoir les couloirs blancs de l’angoisse. Impossible de hocher la tête avec la minerve, son absence de contestation suffit à prouver son consentement. Après tout, ils l’aideront à endormir la douleur. Ce truc qu’elle a définitivement besoin de réduire au silence. Toujours ancrée à Chance, elle cherche la sérénité dans ses yeux, dans sa voix. Travail soigné, il fait particulièrement attention à suivre les constantes de la danseuse déchue, sans jamais lâcher sa main. Est-ce qu’il a besoin de s’y accrocher lui aussi ? « D’accord. » murmure-t-elle comme une promesse de ne pas s’évanouir à nouveau. Une promesse incertaine, que les profondeurs peuvent emporter en un claquement de doigts. Il lui propose de regarder le calendrier des pompiers sans se douter qu’elle l’a déjà vu il y a quelques jours de cela. Blessée mais pas amnésique. Elle n’est pas certaine que ce soit une bonne idée de foutre sous ses yeux un élément associé à un souvenir récent pas spécialement agréable pour son myocarde. Mais elle ne dit rien, ses prunelles se contentent d’observer le pompier méticuleux à ses côtés, de parfois oser poser un regard sur les instrumentaux médicaux du camion de pompiers. Se trouver un point, se concentrer dessus, détourner les pensées funestes sur quelque chose de neutre. Sauf que le médical n’a rien de neutre pour Reira, alors sur le coup elle panique à nouveau et réclame la seule chose qu’il lui faut pour se calmer. Chance. Question vite vue qu’elle lui pose, comme s’il allait lui répondre autre chose que oui. Il y a ce besoin d’entendre une nouvelle fois de ses lèvres que tout ira bien. Son sourire déverse sur son cœur un délicat nectar qui l’a fait presque tenter d’étirer ses coins de lèvres, en vain. Tendrement, ses doigts viennent glisser sur son front passant outre l’épiderme brusquée par le mal de crâne. Les nerfs à vif, Reira ressent son toucher comme un électrochoc qui fait valser la souffrance d’un coup de balai, poussières punies au coin. Leurs regards se perdent l’un dans l’autre avant qu’il n’offre ses iris à l’aiguille du tensiomètre. L’accalmie disparaît, les vagues déferlent à nouveau dans son crâne. Alors pour s’apaiser à nouveau, elle répond à l’affirmative à la proposition de Chance, calendrier tendu devant ses yeux. Reira fronce les sourcils au départ, malgré la bonne humeur de façade de l'ancien amant, et ses blagues. Quitte à tirer sur sa peau endolorie, quitte à avoir une aiguille en plus dans la boîte crânienne. Elle le revoit ce jour-là et n’a pas envie de revivre cela, parce que ça lui fait penser à ce baiser qu’elle a aperçu. De tous les déchirements qu’elle a pu avoir, celui du cœur est le plus douloureux. Comme s’il était préférable d’être sur ce brancard, plutôt que face à cette vision. Remerciement pour l’attention de Chance qu’elle marque de quelques mots en arrêtant ses mirettes sur les mois de Mai et d’Octobre. « Tu es beau… » Le déclic qui se produit dans son cerveau la trouble. À moins que ce ne soit le traumatisme qui parle pour elle. Sur la sellette, l’éternelle pessimiste se sent proche du jugement dernier. Ses excuses se mélangent, elle balbutie des paroles qu’il ne semble pas comprendre. Peu importe, au moins il le saura. Si quelque chose devait arriver. Car tout est encore possible, et il le sait sûrement. Sans lui laisser vraiment le temps de déprimer un peu plus, le pompier la rassure une dernière fois avec sa voix réconfortante et ses doigts délicats qui enveloppe de douceur la brune. Quand il la lâche, une vague glacée lui broie l’âme. Au bord du précipice, elle tient, pour lui. Jusqu’à la limite, il l'accompagne, la soutient, même quand il lui présente cet infirmier qu’il semble bien connaître. Lui faire confiance veut dire faire confiance à cet infirmier, Dean. D'accord. Il ne lui dit pas au revoir Chance, ni même adieu. Néanmoins, tout y ressemble dans l’esprit confus de Reira. D’un signe de la main, elle le salue, parce que les mots qu’elle aurait voulu prononcer sont morts dans sa gorge. À la place, elle n’a que des larmes qui viennent signer son salut sur le bord de ses orbites. Perdue entre l’envie d’exploser. Hystérie, angoisse et désespoir. Elle se laisse entraîner vers les salles d’examens sans réellement prêter attention à ce que lui dit Dean. Elle ne réagit même pas quand on lui demande s’il y a des gens à prévenir. À quoi bon. Piotr ne répond plus depuis des jours, bientôt des semaines. Et elle n'a personne d'autres qui tiennent autant à elle.

Dans la salle de scanner, allongée et le regard plongé sur les parois du donut mécanique dans laquelle elle a la tête, Reira écoute les paroles des médecins. Il n’y a rien d’inquiétant sur ces images, aucune lésion de détecter, aucun épanchement douteux. Comme l’avait déjà prouvé la radio et l’IRM, tout va bien. Ce n’est qu’un traumatisme crânien léger, elle peut aller dans sa chambre se reposer. Une bonne nouvelle sur deux. Parce que dans cette chambre blafarde et insipide, le verdict tombe, sans appel. Les examens n’auront pas été très long en raison des symptômes particulièrement flagrants et du passif de la danseuse. Ex-danseuse. Reira n’écoute pas leur discours moralisateur sur ce qu’elle n’aurait pas dû faire. Elle n’écoute pas non plus celui qui raconte comment l’opération va se dérouler, ni même le rétablissement. Bordel, elle connaît tout ça et elle n’a pas envie de l’entendre à nouveau. Blasée, regard dans le vide, elle acquiesce mollement quand les docteurs lui disent qu’elle se fera opérée d'ici quelques jours. Apparemment, ils préfèrent ne pas la brusquer avec une opération alors que le traumatisme crânien pourrait révéler des blessures sous-jacentes d’ici quarante-huit heures. Surtout, son consentement est requis. Et apparemment, avec un traumatisme crânien il ne faut pas prendre de grandes décisions. Était-ce une grande décision ? Avait-elle un autre choix que de pratiquer cette nouvelle opération qui lui permettrait une meilleure mobilité ? Pas vraiment. Ils partent et elle continue d’observer ce mur blanc sans vie. Comme elle. Le vide l'étreint. Elle n’entend que le bip de la machine qui prend son pouls. Personne n’est là. Ni Piotr, ni Chance, ni Jaeyoon, ni sa famille. Personne, parce que Reira les a tous abandonné, ou s'est faite abandonnée en retour. Pourquoi a-t-elle rejeté tous ceux qui l’entouraient, depuis le début, depuis toujours ? Les yeux fatigués se posent sur ses mains rapidement tâchées de gouttes humides. Pourquoi ? Elle a voulu changer, se racheter. Mais ça n'a pas suffi. Ces mains qui tenaient tout, qui se sont raccrochées aux branches pour survivre. Induite en erreur par la souffrance, des mauvaises décisions prises. Soumise au déchirement interne, Reira tombe dans de nouvelles convulsions, foutue crise. La douleur aigüe du crâne n’est rien à côté de son jardin intérieur dévasté. Arythmie cardiaque qui alerte rapidement les infirmiers, on lui dit alors qu’il ne faut pas brusquer son corps. Il faut vous reposer Mademoiselle Tsvetkov, calmez vous. Paroles narquoises qui rebondissent contre les parois blanchâtres. La bouche fermée ne laisse pas échapper les milliers de cris qui s’écrasent contre la barrière osseuse de sa cage thoracique. Ils prennent la décision de lui injecter un calmant. Rien de trop fort, simplement pour forcer le calme dans l’âme tumultueuse de la patiente brisée de l’intérieur. En prime, on lui fout dans le nez de l’oxygène, comme si l’O2 allait la drainer de ses mauvaises pensées. Pendant quelques minutes qui semblent durer des heures, elle plonge dans un sommeil léger, simple répercussion du stress qui redescend. Quand elle rouvre les yeux, le ciel est oranger, la fin de journée s’approche doucement. Le soleil penche vers les ténèbres. Plus sereine, Reira se dit qu’elle ne se laissera pas entraîner par l'astre dans la noirceur. En observant sa chambre, elle est toujours seule. Sans personne. Jusqu’à ce que ça toque doucement. Naturellement, elle pense à une aide-soignante ou un infirmier. D’un ton las, elle répond. « Entrez. » L’envie d’être loin d’ici ne l’empêche pas de tourner la tête poliment vers l’invité. Surprise. Le sourire de Chance illumine ses pupilles, lui offre même la force de se relever légèrement. Envie d’être présentable, peut-être malgré la chemise à carreaux aussi fade que le reste de l’hôpital. Il a l’air hésitant, Reira se mord la lèvre en se disant qu’elle doit faire peur à voir pour qu’il réagisse ainsi. Prête à le remercier pour lui avoir rapporté ses affaires, elle referme ses lippes quand il lui présente une fleur. Une orchidée visiblement. Son incertitude quant à la race de la fleur tire un sourire à la russe, pour la première fois depuis l’ouverture de ses paupières dans ce studio de tournage. Même un ricanement faiblard franchit la barrière de ses lèvres. « C’est bien une orchidée oui. Merci Chance… » Voix plus apaisée mais éraillée par la fatigue, par ces tas de paroles désagréables à ces oreilles qu’elle a dû encaisser. Le brun s’approche, dépose tout ce qu’il faut sur la table de chevet de la chambre, seule joli meuble de la pièce. Petite bout de bois travaillé à merveille. Elle aurait envie de replonger sa main dans la sienne, mais la distance qui semble soudain les séparer l’en empêche. Passage enchanteur dans la tourmente, la réalité est bien là désormais. « Ça va… merci. » Et toi ? Est-ce que ça se dit dans cette situation ? « Je voulais te remercier, d’avoir été là. » Et avant qu’il ne lui dise probablement qu’il n’a fait que son travail, elle rajoute. « Est-ce que tu… Enfin. Je sais pas si tu peux. J’aimerais bien avoir de la compagnie… » Elle est seule Reira, entre ces quatre murs trop lisses, trop blancs. Demi-cri de désespoir qu’elle porte aux oreilles de Chance, osant à peine en faire une question, préférant le ton plus grave de la requête. Elle lui laisse ce temps nécessaire pour prendre une décision. « Si tu ne peux pas… Est-ce que tu… » Soupir qui se solde par un léger silence ambiant, rythmée par les machines. « Je voulais te demander si tu pouvais passer à la maison… Chez moi. Me prendre quelques petits trucs pour m’occuper. Mais laisse tomber, tu dois avoir autre chose à faire. » Les mots finissent par sortir. Débités rapidement malgré le ton monocorde de la voix épuisée, Reira détaille alors son programme pour les quelques jours à suivre. « Je me fais opérée du genou lundi matin. Ligaments croisés, encore. Vu mon passif, ils préfèrent opérer. Mais… ils ne veulent pas bousculer les choses, avec le traumatisme crânien alors je suis juste en observation… » Plusieurs jours à passer entre ces murs, seule dans cette cage lumineuse qui n’inspire que de la tristesse à son cœur.
(c) SIAL

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MessageSujet: Re: bad karma, strange fate (chance & piotr) (#)   bad karma, strange fate (chance & piotr) EmptyJeu 14 Jan - 21:32

Les jours avaient passés depuis Noël et pourtant, Piotr semblait toujours submergé. La tristesse, la colère, la honte, la peur, le terrassaient chaque jour un peu plus. Le petit russe était conscient que la fuite n'était pas la meilleure option, que bien évidemment, plus les jours passaient et moins il sentait le courage l'envahir. Cette force dont il aurait cruellement besoin pour rentrer, pour affronter ses démons, pour pouvoir enfin avancer. Suite au repas de Noël, Piotr s'était enfuit, comme un lâche. Il n'avait pratiquement pas donné de nouvelles. Lors de ce repas, son cœur s'était fendu, lacéré et avait tout simplement craqué. Craqué sous cette pression qu'il ressentait constamment autour de lui, sur ses épaules. Piotr pensait encore qu'il devait quelque chose de noble au monde, qui n'était pas compatible avec son homosexualité. Et maintenant, tout le monde savait. Max, Maxyne, Chance, Lo', Aela... et non, il ne se voyait pas revenir, faire comme si tout allait bien, alors que rien n'allait. Rien n'allait parce qu'il avait fait un mauvais choix, il y a bien longtemps maintenant. Celui d'avoir peur, de laisser son traumatisme le ronger, l'empêcher de vivre et le laisser construire ces immenses murs entre sa propre personne et le monde extérieur. Il se sentait pris au piège de ses peurs, de ses non-dits, de ses silences, de ses mensonges et il n'avait tout simplement pas la force de les affronter ou bien pire, de les assumer. Maximoff avait eu raison depuis le début, et Piotr ne pouvait à présent s'en prendre qu'à lui-même. Que devait penser son petit ami au sujet de sa fuite, de son silence ? Il reproduisait exactement le même schéma qu'après l'agression, à ce recroqueviller sur lui-même et s'enfuir. Encore et encore, comme une chanson qui ne ferait que de tourner en boucle sur un CD rayé, insupportable.
Depuis quelques temps, Piotr avait trouvé refuge sur Stewart Island, tout au sud de la Nouvelle-Zélande. Il avait débarqué ici après avoir prit plusieurs bus différents, ainsi qu'un bateau. Heureusement, Piotr était parti avec sa carte bancaire. En fait, c'était assez simple, il avait ses papiers et moyens de paiement, son portable (à présent déchargé), le paquet de clope avec un fond de weed et ses vêtements portés lors du repas de Noël chez sa sœur. Depuis le temps, ses clopes et sa weed étaient terminées. Il avait pu en acheter, ainsi que des vêtements plus simples. Il s'était loué une petite cabane sur la plage, non loin du parc national de Rakiura. Piotr essayait d'apaiser ses crises d'angoisse grâce à cette magie poétique qui se dégageait de ces paysages merveilleux. Et ça marchait, mais lentement, et difficilement. Pourtant, il trouvait cet endroit superbe et il se promit d'y emmener Max, si toutefois ce dernier ne l'avait pas déjà quitté.
Alors en ce jour du 14 janvier de cette toute nouvelle année, comme à son habitude, il avait commencé par allumer sa cafetière, pour se préparer son café. Laissant la couverture défaite au bord de son lit, il en profita pour ouvrir sa fenêtre ainsi que ses volets, donnant sur un paysage enivrant et ressourçant. Ce matin, il se sentait encore illégitime dans ce monde, sans parvenir à trouver cette fichue place, sans avoir ne serait-ce qu'une petite idée. Alors qu'il repassait devant son lit, quelque chose attira son attention sur la table de chevet. Une curiosité, ou un instinct. Il ouvrit le tiroir pour y trouver son portable, éteint depuis des jours. Il savait pourtant qu'il devrait en passer par là, c'était peut-être même la première étape ? Voir s'il a des messages, voir de qui, et surtout, voir de quoi ils traitent. Est-ce qu'il allait se faire quitter ? Insulter ? Renié ? Peut-être, c'était le risque à prendre. Et clairement, il était mort de trouille, mais il savait qu'il devrait le faire bientôt, parce que la simple idée de disparaître pour toujours sans donner une explication aux gens, il ne pourrait jamais le faire. Pas après l'avoir vécu.
Le jeune russe avait acheté un chargeur en ville, il y a plusieurs jours de cela, mais il ne s'en était toujours pas servi. Mais là, il brancha son cellulaire et parti boire son café. Il l'oublia presque, alors qu'après de longues minutes de silence, les sonneries de son téléphone s'enchaînèrent les unes après les autres. Messages, sms, appels manqués, tout arriva d'un coup. Son téléphone bugua un peu, mais par erreur, son pouce cliqua sur la notification du dernier sms reçu, de Chance. Il l'ouvrit. Au début, il ne le lu pas vraiment, jusqu'à y lire le prénom de sa sœur. Alors il se concentra. Chance ne parlait que de sa sœur, qui avait eu un accident. A ce mot, le cœur de Piotr se fissura complètement. Attendez... un accident comment ? Parce que là, lui, il imagine le pire et surtout après autant de notifs, il se dit forcément que c'est grave. La peur l'envahit d'un coup. Il du s'y prendre à plusieurs fois pour bien lire le peu d'informations qui étaient écrites. Il y avait la chambre de l'hôpital et le nom de celui-ci. Et pour voir sa sœur, il devait rentrer. Mais cette putain de peur le terrassait encore, fourmillant partout dans son corps physique et psychique. Il s'assit sur son lit, essayant de se poser une seconde, histoire d'analyser la situation. Il ignorait si c'était grave ou non, concernant sa sœur. Mais lorsqu'il ouvrit les sms reçu de sa sœur, il constata qu'il n'y en avait pas un récent. Etait-elle consciente ? Et puis merde, pourquoi était-il encore là ? Hormis lui, elle n'avait personne sa sœur. Et puis, elle était tout ce qu'il lui restait, persuadé que Imrân allait le quitter, ne supportant pas sa fuite. Et puis personne n'était obligé de savoir qu'il était rentré ? Il suffisait qu'il s'assure que sa sœur aille bien et puis, il partirait ? Non ? Oui.
Alors en à peine une heure, il avait fait un petit sac (l'avantage de ne rien emmener, c'est qu'il n'y a rien qui doive repartir), réglé sa cabane, prit un billet d'avion.

Piotr arriva en ville en début de soirée. Il prit un taxi directement pour l'hôpital, alors que son cœur tambourinait dans sa poitrine, peur d'être prit en flagrant délit d'existence, ou de retour. Se faisant le plus discret possible, vêtu d'un jeans et d'un tee-shirt blanc, simple, ainsi que d'une casquette, il demanda rapidement à la personne de l'accueil, si sa sœur était encore là, dévoilant son identité. On lui avoua que oui, et aussitôt, il demanda des nouvelles. On le rassura brièvement, sans lui expliquer ce qu'il s'était vraiment passé. Il demanda la chambre, pour être sûr, et se dirigea vers les ascenseurs. Sans cadeau, sans rien. Mais là, lui, il était ailleurs, il ne pensait même pas à toutes ces formules d'usage. Arrivé à l'étage, il chercha la chambre, la trouvant alors. Il senti l'angoisse s'emparer de lui, ses mains devenir moites, son cœur battre la chamade. Il essaya de se calmer, ramena son poing contre la porte, frappa trois coups, puis un coup plus tard. Ca, c'était leur truc à eux, quand ils étaient gosses. Le peu de temps qu'ils avaient vécu l'un avec l'autre. Il ouvrit la porte, rassuré de ne voir personne... avant de tomber sur Chance. C'est la première personne qu'il vit, leurs regards se croisèrent. Il senti la honte l'envahir, la peur d'affronter son regard, ce regard. Et puis il avait la rage que Chance ait participé au mauvais déroulé du repas de noël, du mal qu'il avait fait à sa sœur en l'ignorant également. Tout ça ne le regardait pas, mais clairement, c'était bizarre. D'avoir aussi peur d'un homme qui a été comme un frère, d'être autant en colère contre lui et en venir à le détester par moment, tout autant qu'on sait qu'on y est attaché et qu'effectivement, il serait parfait avec Reira. Mais tout ça, c'était trop. Et dans la tête du petit, il n'y avait que ses aveux, en criant de rage et de pleurs, au dessus de cette table de noël, de l'aveu de tous ses mensonges, de ce masque qu'il avait porté aux yeux de tous. Il avait l'impression de n'être plus rien, pour personne. Hormis sa sœur, parce qu'elle le lui avait prouvé depuis leurs retrouvailles. Elle avait été la première à savoir la vérité, et sa réaction avait été parfaite pour Piotr. La porte continua de s'ouvrir, doucement, jusqu'à y voir les pieds de sa sœur sous une couverture, puis le reste de son corps, les machines, les lumières criardes, une orchidée, la journée qui semblait s'éteindre derrière les vitres. Reira était là, allongée sur ce lit. Et la voir ici, comme ça, ça lui brisa le cœur. Parce qu'il se rendait compte qu'il pouvait la perdre à chaque instant, même si l'un et l'autre ne voulait pas quitter l'autre. Il y avait de ces choses qu'ils ne pourraient jamais contrôler et il savait qu'un jour, il serait à nouveau séparé d'elle, pour toujours. Et là, c'était comme s'il venait de le réaliser. Piotr sentit un vague de sentiments l'envahir, plein de choses liées à tout un autre tas de choses. La peur de la perdre, en même temps, la joie de la voir vivante ; la peur et la colère pour Chance et sa présence, symboliques de toutes celles qu'il devra supporter : Maximoff, Maxyne, Lo', Aela... Il croisa le regard de sa sœur, y vit sa détresse, sa tristesse, sa peur et en même temps, la surprise de le voir lui, ici. Là, il aurait voulu que Chance les laisse, parce que comme le sale gamin qu'il était encore, il ne voulait pas parler devant lui pour le moment. Il avait pas envie de tout ça là, maintenant. Non. Pour le moment, c'était sa sœur et c'est tout. Alors, il ne regarda plus Chance, l'effaçant de cette chambre. Il s'approcha après avoir fermé la porte et senti que l'émotion n'allait pas tarder à être trop forte pour lui.

HRP : Désolé pour le pavé aussi, mais c'est le seul rp je pense où je pourrai aborder son séjour en dehors de la ville. J'espère que ça vous plaira ! Chance, désolé pour le côté pas amical de Piotr, soit ils se disputent un bon coup, soit non, mais je pense que ça pourrait être une bonne chose pour faire en sorte qu'ils se retrouvent comme avant, qu'en dis tu? bad karma, strange fate (chance & piotr) 2913072852
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MessageSujet: Re: bad karma, strange fate (chance & piotr) (#)   bad karma, strange fate (chance & piotr) EmptyVen 15 Jan - 23:13


bad karma, strange fate
@reira tsvetkov @piotr tsvetkov

T'avais hésité avec le sac de fringues et les effets personnels de Reira. T'aurais pu dire à un de tes collègues d'y aller, t'aurais pu l'éviter. Mais t'étais pas sûr d'avoir envie d'la laisser. Comme t'étais pas sûr d'avoir envie de la voir. T'étais paumé, tu te répétais en boucle les quelques mots qu'elle a eu pour toi dans le camion, ce compliment qu'elle a laissé échappé, que t'as fais semblant de pas entendre. Qu'est-ce qu'il s'était passé ? C'était le coup sur la tête, c'est ça ? En fait, c'est de cette situation que t'avais peur. Que ce soit juste un putain de coup à la tête, qui lui ait écrasé les neurones, bouleversé le cœur juste le temps de l'accident, et qu'une fois remise, elle pense plus rien de tout ça. Elle s'en souvienne même pas. T'avais peur de ça, alors t'étais pas sûr de vouloir la retrouver à l'hôpital. Tu pourrais très bien laisser ses affaires à l'accueil, aussi. Ne pas aller la voir dans sa chambre, retrouver Dean et le laisser lui rendre son portable et tout le reste. Pourtant, t'es entré par la porte des visiteurs; t'es allé à l'accueil et tu lui a même acheté une fleur. Une fleur, Chance, merde. Qu'est-ce qui t'étais passé par la tête ? Comme ça, tu dois juste lui rendre des fringues et tu lui offre une fleur. C'est qu'après l'avoir acheté que tu commences à paniquer, à te questionner, à t'énerver. Une. Putain. De. Fleur. Le mec t'as dis que c'était une orchidée, tu l'as cru, c'est lui le fleuriste, pas toi. Mais tu sais qu'il y a des fleurs qui signifient un truc; t'espère juste que Reira connaît pas le langage des fleurs et que l'orchidée est pas un vieux truc bien démotivant du style à offrir pour un décès. Merci le langage des fleurs, hein. Qui a inventé ce truc, en plus ? Toutes ces pensées qui traversent ton esprit, entre angoisse et agitation, te font douter. De plus en plus fort; et ça te fait de plus en plus mal. C'est pour ça que t'hésites à toquer. Pour ça que t'hésites à pas trouver une infirmière, plutôt. Lui dire que t'es pressé, que tu dois retourner bosser, et lui laisser tout ce bordel à gérer. Parce que toi t'es pas prêt à gérer toute cette confusion. C'est pas le moment; c'est plus le moment. Reira aurait dû quitter ton esprit, elle devait t'avoir enfin laissé tranquille. T'aurais pu tourner la page, te laisser vivre avec une autre le temps que ça aurait duré. Mais non, il a fallut que tu sois appelé sur cet accident et qu'elle soit là, étendue au sol. C'est tout ce qu'il fallait pour que tu te retrouve dans cet état, à ne plus savoir quoi faire, quoi dire. Finalement, tu savais bien que tu l'avais jamais oublié, en quelques mois, c'était impossible. Elle avait gravé son nom au fond de ton âme, tenait ton cœur entre ses doigts.  La seule chose que tu pouvais faire c'était l'ignorer. Ça te donnait un semblant de force face à celle qui te faisait tomber à genoux d'un simple claquement de doigts. Alors t'utilisais la seule arme que t'avais contre elle, cette arme qui t'a donné l'impression d'avoir réussit à l'oublier. L'ignorance. Et ça t'a bouffé, ça oui. Toute cette soirée de Noël, tout ces sentiments refoulés. Ça t'a rendu dingue. Encore plus dingue d'elle.
Mais ton corps te pousse quand même à faire ce pas, toquer, attendre une réponse, entrer. La découvrir redressée sur son lit, ses grands yeux bleus surpris de te voir. Te revoir si vite ? Ou juste te voir toi... Peut-être qu'elle aurait attendu quelqu'un d'autre. Genre... Son frère ou n'importe qui d'autre. Mais Piotr était le seul que tu avais prévenu, et il ne t'avait toujours pas répondu. Tu lui souris, lui dis pourquoi t'es là; parce qu'il te fallait bien une raison. Tu pouvais pas juste te pointer et dire que tu voulais la voir. Tu poses le pot de l'orchidée sur la table, doucement, délicatement. Tu fais limite aucun bruit, t'as l'impression de déranger. T'aurais envie de te terrer dans le fond d'un trou et n'en sortir que quand quelqu'un d'autre arrivera; ou qu'on t'appelle pour retourner à la caserne. Au lieu de ça, t'es figé, tu bouges pas, à un mètre de son lit, les mains dans les poches; t'as peur de faire le moindre geste, pour absolument aucune raison logique. Tu relèves la tête quand elle te remercie, tes pupilles scannant le lit dans lequel elle se retrouvait allongée. Qu'est-ce que c'était étrange de la voir là, comme ça. Muscles tendus, tu serres la mâchoire, tu t'apprête à lui répondre la plus basique des phrase, que c'est ton boulot, mais t'as du mal à le sortir, et elle te devance. T'es suspendu à ses lèvres. Elle veut que tu restes ? T'es pas sûr, elle hésite, elle aussi. Ta langue passe sur ta lèvre inférieure trop sèche, tes yeux qui ne cessent de passer de son visage, à ses mains, le lit, ses jambes sous les draps blancs, la plante, cette foutue plante... Tu te pose pas les questions que tu devrais, un tas de choses traversent ton esprit mais pas ce qu'il faut. Est-ce que tu peux rester ? Non, ça t'y pense pas. Ton esprit divague plutôt sur son genoux, sa tête, les examens. Tu penses aussi à la tenue qu'elle avait samedi; qu'elle était belle dans cette robe... Tu te rend compte que tu penses pas aux bonnes choses quand elle relance l'idée, qu'elle te demande si tu ne peux pas aller lui chercher de quoi s'occuper; là aussi elle hésite, et toi, tu la fixe sans rien dire. Parce que tu sais pas quoi dire, t'essaye de retenir ton entrain, retenir ton corps aussi. Parce que t'aimerais tout faire pour elle, rester, aller lui chercher ce qu'elle veut, la prendre dans tes bras, lui tenir la main comme pendant ces longues minutes de trajet... Et en même temps, tu peux pas faire tout ça. Enfin, si. Tu peux rester, un peu. Tu peux aussi aller lui chercher un truc. Mais tu peux pas recréer le contact qui vous a uni dans le camion. Qu'est-ce qu'elle en dirait ? Tu déglutis. « Je peux rester un peu, si tu veux... Je suis toujours de garde mais... Ils savent que j'te ramenais tes affaires. J'peux pas rester des heures, par contre... » tu fais une moue désolée, déforme ta bouche, parce que t'aimerais. T'aimerais ne pas la laisser seule dans cette chambre d'hôpital qu'elle déteste déjà, tu le sais. « Demain... Demain c'est finit. J'veux dire, je ne bosse pas. J'peux passer chez toi ? Nourrir les animaux. Je pourrais pas ce soir, j'suis désolé, mais demain, j'y vais, sans fautes. » Tu ne sais même pas pourquoi tu t'excuse. « Et puis je te récupérerais ce que tu veux.» Et tu reviendras la voir, parce que demain tu travailles pas. Parce que demain tu peux passer ta journée avec elle. Enfin, si c'est toujours ce qu'elle veut après une nuit de repos. Tu regardes derrière toi, t'hésites et tu finis par t'asseoir sur le petite fauteuil sur le côté, t'hoche la tête, pour appuyer tout ce que tu viens de dire, comme si t'avais besoin de ton propre accord pour faire tout ça. Tu te frotte les mains, les entrelace comme pour les réchauffer alors que la température est loin d'être fraiche malgré la climatisation de l'hopital. « Qu'est-ce qu'ils ont dit ? Les médecins... » Tu prends une grande respiration, essaye de calmer ton cœur qui ne comprend pas que tout va bien, que tu peux te détendre, que c'est "finit". Elle est là devant toi, elle veut que tu restes. Elle te fait confiance, en fait. Alors elle t'explique. L'opération; tu hoches la tête. Et puis, il y avait bien un traumatisme crânien. Il y a cette part en toi qu'est égoïste, celle qui est contente que ça ne soit pas pire. Mais il y a l'autre, celle qui pense à Reira, à son genoux, surtout. Parce que tu savais ce que ça voulait dire, une telle blessure. Fermeture de rideau, la danseuse à salué son public une dernière fois. La faute à la mauvaise chute. Un putain de décors de merde qui a tout ruiné. Tu ne sais pas trop quoi lui dire, tu sais à quel point elle aimait danser, c'est avec ça que tu l'a connue et... reconnue. « Ils t'ont parlé d'autres alternatives ? Peut-être... Peut-être que tu pourras retrouver toute ta mobilité.» Peut-être. Tu sais toi même que ça n'arrivera pas. La blessure de Reira était une rechute, un genoux mal soigné qui tenait qu'à un fil. « Tu sais... J'te le dis peut-être un peu tard, mais je suis content que ce soit mon équipe qui ait été appelée. Enfin non, pas content mais... » tu prends ta tête entre tes mains. Ta gueule, Chance. Ferme là, c'est mieux que de continuer à sortir des conneries. Tu mords tes lèvres entre elles en relevant la tête, empêchant ton sourire trop gêné de te rendre encore plus ridicule que tu ne l'étais. « Ça se passera bien. J'en suis sûr. Lundi, ça se passera bien. »
T'étais avec elle depuis une petite trentaine de minutes maintenant que quelqu'un toque. Tu te lèves, imaginant un infirmier qui viendrait voir comment allait Reira; elle avait quand même eu un trauma, c'était pas rien. Il fallait vérifier si elle n'avait pas mal à la tête, si elle n'avait pas un état de fatigue trop intense... Alors quand tu vois Piotr entrer, tu redresses la tête, la bouche entrouverte de surprise. Tu clignes des yeux, un peu. Trois semaines. Trois putain de semaines. Tu te mord l'intérieur de la joue, ne quitte pas le gosse des yeux, partagé entre le soulagement et l'incompréhension. T'avais rien capté de cette soirée, tu t'étais réveillé avec une gueule de bois énorme et tu te souvenais que Piotr s'était tiré, après avoir annoncé un truc du genre qu'il aimait les hommes. Et forcément, ça vous avait fait un choc, mais c'est de le voir s'enfuir qui vous a le plus déstabilisés. Ton regard se met alors à alterner entre les visages des deux russes qui se toisent, sans un mot. Et toi t'es là, entre les deux, avec ce silence de mort qui règne. Alors tu passes une mains dans tes cheveux bouclés, récupères ta veste et les clés de la maison de Reira, qu'elle t'avait dit de prendre pour demain. « Je... j'vais vous laisser. » Tu dis en faisant quelques pas, avant de t'arrêter près de la porte, te tourner vers la brune. « Bonne nuit Rei', si on n'se revoit pas. A demain. » tu dis en montrant les clés avant de les ranger dans ta poche, pressé de sortir, quitter cette ambiance pesante et en même temps... En même temps, alors que t'as fermé la porte derrière toi en sortant, tu peux pas te résigner à partir comme ça.

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MessageSujet: Re: bad karma, strange fate (chance & piotr) (#)   bad karma, strange fate (chance & piotr) EmptySam 16 Jan - 12:52


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bad karma, strange fate
@Chance O'Brien & @Piotr Tsvetkov


— Enfermée dans sa chambre, prisonnière de ses pensées tourmentées, Reira espère voir un tas de personnes passer le pas de cette porte. Piotr, évidemment. Ce petit-frère retrouvé il y a si peu, celui qu’elle a déçu et trahi, celui qu’elle aime et adore, celui à qui elle doit le plus se faire pardonner. Les demandes de pardon sont nombreuses, parce qu’en bientôt dix ans, Reira elle a eu le temps de faire du mal à bien trop de gens. Peut-être que secrètement elle espère même que ses parents apparaissent dans l’embrasure de la porte blanchâtre. Elle est cette gamine blessée, cet oiseau à qui on vient de couper les ailes recollées à la glue il y a des années de ça. Et puis, il y a Chance. Le pompier qui a été remis par hasard sur son chemin aujourd’hui encore, le seul qui a réussi à trouver les mots pour apaiser le myocarde paniqué. Sans sa main dans la sienne, la russe aurait réagi bien différemment à tous ces événements, probablement avec assez d’hystérie pour qu’on lui injecte le plus fort des calmants.  Chance, il a ce même effet qu’au Cameroun où la danseuse a accepté de se confier sur ces cicatrices sans craindre de rechuter dans les abysses tumultueuses de son âme. C’était naturel, presque écrit. Alors aujourd’hui, quand il lui a demandé de lui faire confiance, c’est apparu comme naturel pour la caboche accidentée. Forcément quand il entre dans son champ de vision, envoyé céleste mis en exergue par le blanc pur des murs, Reira se redresse surprise mais en joie. Il lui offre son sourire, sa belle fleur rouge dont il doute de l’espèce, tandis qu’elle laisse échapper son premier rire depuis la chute. Une première fois salvatrice pour l’âme endolorie. Tout semble pourtant plus hésitant, moins évident que dans ce camion main dans la main. Il lui manque cet aplomb à Reira, ce courage qui lui a donné la crainte de mourir et de ne plus revoir le beau brun. Loin de regretter ses propos, elle reste soulagée de ce poids d’avoir enfin pu les prononcer, bien qu’elle aurait préféré que cela se fasse dans un autre contexte. Toutefois, ses excuses confuses semblent rendre le pompier perplexe. Elle se souvient vaguement de sa réponse. On en parlera plus tard. Est-ce qu’elle était censée en reparler maintenant ? Et si ça déclenchait un drame ? Mauvaise idée, assurément. À la place, elle tente de formuler ce que veut son cœur en balbutiant : lui. Pas pour toujours, trop illégitime de le demander à cet instant de leurs vies, mais seulement l’espace d’un moment, dans cette chambre d’hôpital. Quand il ne répond pas, Reira panique. Enfin, elle tente de paniquer, mais les calmants retiennent son pouls pour ne pas qu’il s’emballe et entraîne le reste de la panoplie parfaite de l’anxiété. À la place, elle garde ce même air fatigué et las sur le visage, seules ses pupilles reflètent ses émotions. Mal à l’aise face à ce refus tacite apporté par le silence du pompier, Reira tente autre chose, réclame simplement un peu d’aide pour avoir de quoi s’occuper pendant ces jours qui s’annoncent bien mornes. Lorsque sa bouche s’ouvre enfin pour lui octroyer sa réponse, la poitrine de Reira s’abaisse doucement, la tension évacuée, rassurée par ses mots. À en croire sa moue, il semble même désolé de ne pas pouvoir rester plus. Le faisait-il par simple acquis de conscience ou parce qu’il en a réellement envie ? Elle se complaint égoïstement à croire que Chance a encore cette envie d’être près d’elle malgré le fait qu’elle l’ait rejeté. Il répond même à l’affirmative à son autre requête. Ce ne sera que demain, pas de soucis. Et les animaux. Prise de ce déclic comme une décharge électrique, elle se redresse trop vite dans son lit. Le changement de position soudain lui fait tourner la tête si bien qu’elle ne lutte pas longtemps avant de se rallonger, sagement. Plus responsable qu’auparavant la Reira, elle accepte douloureusement son sort. « Blacky, Rocket ! Je les avais oublié avec tout ça… Je veux bien, merci. Ils doivent être inquiets… Je suis partie en leur laissant tout ce qu’il fallait cette après-midi, ils devraient pouvoir survivre ce soir. Blacky n’aura peut-être pas su se retenir de faire ses besoins aussi longtemps en revanche… » Et là, elle maudit cet accident, cette chambre et ce foutu hôpital. Parce que ses petites boules poils comptent sur elle, plus qu’aucun être humain ne pourrait compter sur elle. Sauf que Reira, elle est obligée de leur faire faux bond et ça la bouleverse. « Merci Chance, vraiment. » Il n’y a pas de ton plus sincère dans sa voix qu’à cet instant. La russe lui doit beaucoup, depuis toujours. Il continue de lui donner alors même qu’il devrait s’amuser, profiter de sa vie, loin d’elle. « Tu es sûr que ça ne te dérange pas ? Si tu as des choses plus importantes à faire, je peux essayer de m’arranger de mon côté. » Quand elle parle de choses plus importantes, elle fait référence à la belle et sa robe bordeaux. L’ancienne amante ne veut pas bouleverser sa vie une nouvelle fois. S’il est passé à autre chose, qu’il est heureux, elle préfère qu’il en profite plutôt que de s’inquiéter pour celle qui ne mérite plus son attention. Pourtant, encore une fois, le pompier fait preuve d’inquiétude, de ce quelque chose de plus qu’une simple visite de contrôle de l’état de la victime, qu’un sauveteur pourrait faire pour se rassurer. Reira explique alors ce qu’on lui a dit, brièvement parce que son corps refusait d’écouter ces paroles trop connues par le passé. Parce que, cette fois c’est vraiment fini, Reira ne reprendra plus de risques inconsidérés. Elle a passé l’âge de pousser ses limites au maximum. Puis il y a Piotr, qu’elle ne doit plus abandonner, elle l’a promis. Le rideau est tombé en même temps que ses paupières, et elle le sait. Curieusement elle l’accepte, non sans une pointe de désespoir. Un soupir s’extirpe de ses lippes tandis qu’elle secoue lentement la tête. « L’opération est la seule alternative pour m’offrir la meilleure mobilité, avec toute la rééducation qui va avec. Si je ne fais de bêtises, je marcherais comme avant. Il ne faut juste pas que la suture lâche une troisième fois… » Parce que ça commencerait à faire bien trop de blessures en peu de temps pour un genou déjà jeune. Donc Reira, elle va écouter les médecins et elle ne va plus danser, ne plus imposer à son genou ce calvaire. Chance est hésitant, il essaye de dire quelque chose mais il se perd dans ses propos et finit par étouffer ses paroles entre ses mains avant d’esquisser ce sourire gêné qui tire soudainement un rire à Reira. Deux rires en l’espace de quelques minutes, le cocktail médicamenteux et la présence du beau brun semblent avoir de bons effets sur l’estropiée. « Je suis contente aussi que ce soit ton équipe qui m’a secourue. J’aurais pas réussi à garder mon calme sans toi. » lance-t-elle avec un tendre sourire. Ce dernier s’agrandit un peu plus, laisse apparaître ses dents, quand il la rassure une nouvelle fois. À nouveau, Reira le croit, se disant que tout ira bien, parce que tant qu’il est à ses côtés, tout ira bien.

Le temps passe alors que les anciens amants discutent de tout et de rien, technique ancestrale pour éviter de se perdre dans les méandres de la tristesse et du désespoir. Alors que Reira s’apprête à reprendre la parole, elle entend cette façon de toquer si particulière qu’elle connaît bien. Cependant, elle ne pense pas de suite à son frère car il ne lui a pas donné signe de vie depuis trois semaines, et elle n’a pas pu donner son numéro au personnel médical. Et pourtant. À en juger par la réaction de Chance, cela semble bien être le petit Tsvetkov. Petit à petit, il pénètre dans l’habitacle fade. Le regard de Reira s’illumine alors qu’il s’approche doucement, hésitant lui aussi. Pourquoi il hésiterait avec elle ? « Piotr ! » Sa voix exprime le soulagement, la surprise mais surtout la joie de le savoir en vie, en bonne santé. Heureuse de le voir, elle aurait envie de lui sauter au cou, mais elle ne peut pas. Elle n’a pas compris pourquoi il a fui aussi vite, pourquoi il ne l’a même pas prévenu, elle. Son absence de réponse ne l’a pas blessée à proprement parler, ça n’a fait qu’augmenter exponentiellement sa tourmente et son intarissable inquiétude. Cela fera un poids en moins pour son crâne endormi par les antalgiques. « Chance c’est toi qui… ? » Ça ne pouvait être que lui, à moins que ce ne soit l’œuvre du Saint-Esprit. Il acquiesce rapidement de la tête avant de se diriger vers la sortie. Déçue qu’il parte aussi vite, elle le comprend toutefois. Il a encore du travail, et pense probablement que le frère et la sœur doivent se retrouver. Elle esquisse alors un sourire, celui aux milles facettes. « Merci pour tout Chance. À demain ! » Il va sûrement retourner au travail, donc autant ne pas s’attendre à le revoir d’ici-là. C’est que la brune ne voudrait pas non plus être la cause de la chute de sa vie professionnelle, déjà qu’elle n’aide pas vraiment pour sa vie sentimentale. Il referme la porte sur les deux russes qui se regardent. « J’ai cru que… Je suis si contente de te voir ! Comment tu vas ? Tu étais où ? » Elle débite trop de paroles, trop vite. Ça lui vrille le crâne mais tant pis. Reira ouvre alors subitement les bras, geste de réclamation. Elle a besoin de sentir le petit russe contre elle. C’est son petit frère, elle a probablement autant besoin de son contact que lui. Quand il vient se nicher délicatement entre ses bras, elle le serre aussi fort qu’elle le peut. Certes le contrôle de son corps est tronqué par les médicaments, mais elle s’en sort bien dans cette étreinte. Soulagée de le sentir, de pouvoir poser ses doigts sur lui, les tensions accumulées retombent violemment, détendent ses nerfs. Lorsqu’ils se séparent, elle laisse sa main dans la sienne. « J’étais inquiète… Tu es de retour pour de bon ? Pourquoi tu ne m’as pas prévenue ? Je t’aurais laissé le temps qu’il fallait tu sais… » Elle détourne l’attention, évite de poser l’intérêt sur son état pour plutôt s’intéresser à celui dont elle n’a rien su pendant trois semaines. Trois longues semaines à espérer le trouver à un croisement de rue dans Island Bay ou Wellington. Rien, ils n’avaient trouvé aucune piste avec Imrân. Alors ils avaient décidé de ne plus chercher, de simplement attendre chacun chez soi, de revoir la bouille du petit russe. Reira n’avait pourtant pas arrêté d’envoyer ses sms, de l’appeler en quête d’un seul signe. Elle n’a pas voulu penser au pire, et heureusement. Sauf que dans l’état actuel des choses, il semble y avoir plus important. En voyant le regard agité de Piotr, elle calme son inquiétude. « C’est comme en 2012… Sauf que j’ai un traumatisme crânien en plus, parce que je suis tombée sur la tête. Du coup, je me refais opérer lundi du genou. Mais ça va aller Piotr, je suis plus la gamine submergée par les événements, je vais tenir cette fois. Je ne vais pas te lâcher, je te l’ai promis, tu te souviens ? » À ses mots, elle serre un peu plus sa main dans la sienne. Peu importe à quel point sa dépression reviendra en force, elle tiendra, pour lui. Pour tous ceux qui en auront besoin. Sa première expérience lui a appris que fuir n’arrangeait rien, le déni non plus. Cette fois, elle va accepter son sort.
(c) SIAL


Dernière édition par Reira Tsvetkov le Lun 18 Jan - 10:55, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: bad karma, strange fate (chance & piotr) (#)   bad karma, strange fate (chance & piotr) EmptyDim 17 Jan - 9:27

Désormais, la porte est ouverte sur cette chambre. Piotr croise le regard épuisé de sa sœur. Chance est près du lit, au niveau des pieds. Dès que leurs regards se sont croisés, Piotr a décidé de ne pas y prêter attention, parce qu'il n'y est tout simplement pas préparé. Le plus important c'est sa sœur, et c'est tout. Reira a l'air contente de le voir, surprise aussi bien évidemment. En même temps, il n'a donné de nouvelle à personne depuis des semaines. La grande sœur cherche à comprendre comment le plus jeune a été prévenu. Et à sa façon de le demander à Chance, alors que celui-ci cherche à s’éclipser de la chambre, Piotr fini par comprendre qu'il a loupé plus d'un épisode. Déjà, avant toute chose, il se demandait bien pourquoi c'était justement Chance qui l'avait prévenu ? Aux dernières nouvelles, ils ne se parlaient plus avec Reira, et il en voulait même à la jolie brune de ne pas avoir répondu à ses attentes, non ? Puis, il y avait eu le repas de noël. Le fameux. Que s'était-il donc passé depuis, qu'avait-il manqué pour les voir ainsi réuni dans une chambre d'hôpital à se parler la bouche en cœur à se dire des merci à tous vas ? Piotr n'aimait pas ça, clairement. Parce que Chance et lui n'avaient jamais vraiment brisé la glace sur l'éloignement qui les avait séparé. Parce que Chance avait été comme un frère, et puis... plus rien. Parce que oui, c'était Piotr qui s'était éloigné, mais c'était Chance qui n'avait rien fait pour le retenir, comme avec Loreleï. Bref. Il voulait pas que sa sœur sorte avec Chance, ni même qu'ils jouent à être copains. C'était pas un gars pour elle. Ou alors justement si ? Il n'en savait rien, il n'aurait pas son mot à dire de toute façon et il était assez mal placé pour demander quoi que ce soit, à qui que ce soit. Néanmoins, pour en revenir à Chance et Reira dans cette chambre, le pompier s'en alla vers la porte, sous les merci de la jeune femme. Piotr lui, ne dit rien. Pas un seul mot ne traversa ses lèvres à l'attention du brun. Pourquoi ? Est-ce qu'il le faisait exprès ou réellement, il ne pouvait pas parler devant lui, même pour un simple bonjour et merci ? Comme si faire entendre sa voix, faire entendre même très légèrement ses sentiments à travers, ça le mettait déjà en danger. Comme si Chance était un danger. L'était-il ? La porte se ferma, et enfin, le plus jeune pu s'approcher de sa sœur. Elle s'inquiète pour lui, alors que c'est elle qui est allongée dans ce lit, qui lui a fait peur. Piotr ne la quitte pas du regard, détaillant chaque trait de son visage pour en comprendre l'expression. Reira ouvre bien vite ses bras et comme le plus jeune n'attend vraiment que ça depuis son entrée dans cette chambre, il réduit la distance entre eux pour venir prendre sa sœur dans ses bras, alors qu'elle est toujours allongée. Ses bras se referment sur elle, les mains venant trouver la douceur de ses cheveux bruns. Durant une seconde, il oublie qu'elle est ici, et sa pression se fait plus forte. Mais il relâche un peu de pression, en s'en rendant compte par lui-même. Les yeux clos, il se rend compte qu'il a eu peur pour elle, mais que ça a l'air d'aller quand même. Du moins, elle est vivante, elle est consciente et elle parle. Après quelques secondes, Piotr fini par lui répondre, rien que pour elle, contre sa nuque et ses cheveux bruns qu'il se prend un peu dans le visage « c'est à toi qui faut demander ça » avant de se reculer légèrement. Il croise son regard et fini par s'asseoir sur le bord du lit, posant une seule fesse pour ne pas prendre toute la place. Il garde la main de sa sœur sur son genoux, alors qu'il ne la quitte pas du regard. Son autre main vint caresser les cheveux autour de son visage, alors qu'elle le bombarde de questions. Il n'y répondra pas, du moins, pas tout de suite. Aujourd'hui, c'est pas le plus important. Le plus important, la raison de son retour et la seule inquiétude qu'il ait, c'est de savoir « comment tu te sens toi ? » avant d'essayer de deviner ce qu'il s'est bien passé, en regardant le reste du corps de la brune, sous les draps. « Il s'est passé quoi Rei ? » demanda t-il alors que sa grande sœur lui explique qu'elle a à ce qu'il paraît, la même blessure qu'avant son... « départ » de la Russie. Il dégluti, tandis qu'il sent son cœur se faire serrer dans sa poitrine, encore et encore. Il y a subitement plein d'informations qui viennent d'arriver dans son esprit. La même blessure pour sa sœur ? Il sait à quel point la première fois, cela a brisé Reira. Elle a tout perdu, elle a tout abandonné, il l'a perdu. Pendant sept ans. Elle n'a rien dit, sur son mal être, sur sa douleur, sur ses rêves brisés... et là, ça recommence ? Pourtant, elle essaye de le rassurer tout de suite, mais non, elle n'y arrivera pas cette fois. En plus, il revient lui d'une période où il a fait exactement comme elle. Il s'était attendu à rien, mais pas à ça. Dans ce contexte ou même lui n'est pas vraiment là, comment tout ça va se passer ? En fait, il n'a même plus la force de se poser mille questions, il comprend que tout sera bien compliqué. Il a peur, il sent l'angoisse au fond de lui, ne jamais vraiment le quitter depuis trois semaines, faire surface de temps en temps. Reira lui explique qu'elle se fait opérer lundi. Il hoche la tête, il ne comprend pas encore tout, il ne comprend pas ce qu'il s'est passé, pourquoi Chance était là, quel est l'état d'esprit de sa sœur ? Il ne veut pas parler de lui, de ses problèmes, de ses angoisses pour ne pas lui en rajouter une couche. Aujourd'hui, elle a besoin de lui. Il doit prendre sur lui. « Comment tu t'es blessé et pourquoi... » il s'interrompt, regarde vers la porte et fini alors « pourquoi c'était Chance qui était là ? » pour qu'on lui explique les épisodes en retard qu'il semble avoir loupé.
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MessageSujet: Re: bad karma, strange fate (chance & piotr) (#)   bad karma, strange fate (chance & piotr) EmptyDim 17 Jan - 13:43


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bad karma, strange fate
@Chance O'Brien & @Piotr Tsvetkov


— Il y a cette atmosphère curieuse dans la chambre qui traîne depuis que Piotr a passé le seuil. L’air est lourd de sens, de non-dits entre les deux hommes. Cependant Reira ne s’arrête pas là-dessus. À vrai dire elle n’y fait pas vraiment attention, le cerveau dans la vase médicamenteuse. Quand la porte se referme sur Chance, ça laisse les Tsvetkov seuls à se regarder mutuellement entre inquiétude et soulagement. Parce que si Piotr s’inquiète pour la brune allongée dans le lit d’hôpital, Reira s’inquiétait tout autant de la disparition du petit-frère. Après tout, lui aussi aurait pu finir dans ce lit ou pire. Si bien que des questions fusent de ses lippes. Elle n’attend pas les réponses avant de lui offrir ses bras. Le contact désespérément recherché l’enveloppe doucement, tendrement. Elle l’étreint aussi fort qu’elle le peut, quitte à se faire péter un vaisseau sanguin -franchement pas recommandé vu la situation ceci dit-. Il faut dire qu’elle en a besoin de cette étreinte, de serrer celui pour qui elle s’est inquiétée pendant des jours entiers. Heureusement qu’elle a eu le boulot et diverses activités pour faire le vide et ne pas sombrer dans une angoisse constante. Mais même quand Piotr quittait son esprit, il n’était pas bien loin. Alors le revoir près d’elle aussi vite après l’accident, ça la soulage, ça la ravit. Il ne l’a pas oublié, ni abandonné. Entendre sa sollicitude glisser contre le coquillage de son oreille lui berce délicatement le cœur. Parce que Reira, elle a vraiment cru qu’il l’oublierait avec sa fugue. Elle a cru qu’il lui ferait subir le même scénario qu’elle a mis en place il y a sept ans de cela, bientôt huit. Elle ne lui en aurait pas voulu, ça n’aurait été qu’un juste retour du karma. Heureusement pour elle, son petit frère est une perle fraternelle, contrairement à elle. Une dernière seconde à se serrer et puis la distance se crée entre eux, le contact maintenu par les doigts solidement entrelacés. Le lit s’affaisse d’un côté quand il s’installe à ses côtés, elle se décale alors légèrement pour lui offrir à la fesse de Piotr le luxe d’avoir plus de place, plus de confort. En plongeant ses yeux dans les siens, la grande sœur cherche avant tout à savoir ce qu’il s’est passé et ce qu’il est devenu pendant tout ce temps. Elle évite de parler de son état, se disant que de toute façon, Chance a dû donner suffisamment d’informations sur les circonstances de l’accident. Son benjamin évite, quant à lui, soigneusement les interrogations de la brune. À la place, Piotr se questionne sur la présence de la danseuse dans ces draps aux motifs sobres. Cette fois, elle n’évite pas le sujet du jour et plonge dedans la tête la première. Sans entrer dans les détails, elle explique que c’est presque un copier-coller de 2012 avec en prime un trauma crânien, histoire de lui faire payer un peu plus ses bêtises irréfléchies des dernières années. Forcément, elle sent Piotr se tendre entre ses doigts en évoquant le passé. En conséquence, elle le rassure de suite offrant ses prunelles comme signe de détermination. Ce n’est pas comme à l’orée de sa majorité, elle a grandi aujourd’hui et elle a appris de ses erreurs Reira. Et puis, elle a cette promesse qu’elle a fait à son petit-frère, celui de ne plus l’abandonner. Aussi dures que seront les prochaines semaines, elle ne le lâchera pas. Pas cette fois. « Ça va aller Piotr, je te le jure. Ce sera dur mais je ne referais pas à la même erreur, je sais que ce n’est pas la façon de régler les choses. » Elle n’ose pas dire à haute voix qu’elle accepte d’abandonner la danse cette fois, qu’il y a plein de choses dans la vie qui lui apporteront de la joie, à commencer par son frère. Elle détourne le regard un instant, il est trop tôt pour oser rendre officiellement l’idée de ne plus pouvoir faire ce pourquoi elle a toujours vibré, toutefois ça viendra. « Fais-moi confiance, ça va aller. » rajoute-t-elle en serrant un peu plus sa main, posant même son autre paume par-dessus. Paroles douloureuses à dire, car malgré toutes les paroles dures qu’ils ont pu s’échanger, Reira ne peut imaginer à quel point elle a fait souffrir son petit protégé. Cependant, elle croit en elle. 2021 ne sera pas un remake raté de 2012, cette année sera son renouveau, son ouverture aux joies du monde et à la guérison. Les sourcils de la brune se fronce lorsque Piotr évoque Chance d’un air sec, froid. Pour le coup, les médicaments ne lui bouchent pas la conscience. Assez éveillée pour comprendre qu’il y a un truc latent qui bouffe leur relation. Serait-ce à cause d’elle ? Franchement, elle ne l’espère pas… « Je devais danser dans un clip alors j’étais dans le studio de tournage en train de performer et un bout du décor est tombé. En voulant l’éviter, j’ai créé une torsion soudaine dans mon genou et… Bon. Tu connais les conséquences. Ça m’a déstabilisée un peu plus et je suis tombée de la plateforme sur laquelle j’étais. Ce n’était pas bien haut mais… j’ai pas eu assez de réflexes pour m’amortir alors je suis tombée sur la tête. » Elle parle doucement, comme si les mots lui brûlaient la langue. Un soupir s’extirpe difficilement de ses poumons. À ce moment-là, elle se demande si elle n’a pas sciemment évité de se retenir. Comme si, le craquement dans le genou avait déchiré l’âme une fois de trop. Parce que pendant l’espace d’un instant, Reira n’a pas eu envie de se battre, elle a voulu se faire engloutir par les ténèbres une bonne fois pour toutes. Ça aurait peut-être été plus facile… Avec la disparition de Piotr et la solitude constante, elle n’avait pas grand-chose à perdre. Ce n’est qu’à demi-consciente sur ce sol dur qu’elle a compris que la facilité n’était toujours pas la bonne solution. « C’est l’équipe de Chance qui m’a secourue. Vu qu’il est pompier. Et hum… heureusement qu’il était là. Ça m’a beaucoup aidée. » La phobie des hôpitaux a été soigneusement contenue par ce toucher salvateur, le même qu’elle a maintenant avec Piotr.  Sans Chance, la russe ne sait pas vraiment comment elle aurait réagi, et elle ne préfère pas y penser. Elle ne le remerciera jamais assez pour ce moment aussi tragique soit-il. « Il passait me rapporter mes affaires. Mais je lui ai demandé de rester. Je crois que… j’en avais besoin. De sa présence. Comme de la tienne, là maintenant. » Au final, les deux hommes étaient la seule chose dont elle avait besoin dans cette situation, même si elle a pris du temps à réaliser l’importance du pompier dans sa vie. C’est un escalier qu’elle a monté crescendo, et trop tard, parce qu’il est passé à autre chose. Tant pis pour elle. Si elle doit se contenter d’une amitié, soit. Tant qu’il est quelque part, autour d’elle. Dubitative, Reira observe son frère avec un sourcil relevé. « Pourquoi c’est si tendu entre vous ? C’est à cause de moi ? Faut pas que tu lui en veuilles tu sais… » Même la principale intéressée ne lui en veut plus alors hors de question que ça bouffe le cœur du petit Tsvetkov. D’autant plus qu’à en croire l’invitation à Noël, Chance n’est pas n’importe qui pour lui. Ils n’ont pas eu l’occasion de discuter de cela, la fuite ayant coupé les ponts bien trop violemment. « Et… tu n’échapperas pas à ton interrogatoire sur ta fuite, j’te préviens. » dit-elle avec un demi-sourire rieur. Elle ne demande pas de grands monologues sur sa routine de fugueur, seulement quelques éléments, pour s’assurer que tout va bien de son côté, car les calmants ne retiendront pas éternellement l’inquiétude qu’elle nourrit à ce sujet.
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Dernière édition par Reira Tsvetkov le Lun 18 Jan - 10:59, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: bad karma, strange fate (chance & piotr) (#)   bad karma, strange fate (chance & piotr) EmptyDim 17 Jan - 14:14

Installé sur le bord du lit, après que sa sœur lui ait fait une place, le plus jeune de la famille sentait l'inquiétude le gagner. Sa sœur avait beau lui demander de lui faire confiance, que les choses seraient différentes de celles vécues par le passé, il n'y croyait pas encore. Et c'était tout à fait normal après tout, il avait vécu durant sept longues années sans Reira, en imaginant le pire, en ayant cru que c'était la pire chose, pour finalement la retrouver. Et cela ne faisait pas si longtemps que ça, alors malgré leurs bons rapports, non, il n'était pas totalement rassuré. L'esprit traumatisé du gamin, après autant d'événements impactant autour de lui, lui créait encore des angoisses. La grande sœur lui expliqua alors ce qu'il s'était passé, comment est-ce qu'elle s'était blessé. Il s'agissait d'un accident de travail, de vieux réflexes aux aussi liés à un traumatisme. Qui était-il pour juger ça ? Il était en plein dedans lui aussi, sans l'excuse d'un accident grave qui plus est. Les doigts de Piotr serraient ceux de sa sœur, au fur et à mesure qu'elle lui expliquait les faits. Bien sûr que le plus jeune était inquiet pour sa sœur, c'était bien normal après avoir eu vent de leur histoire commune. Il avait peur pour elle, peur qu'elle ne s'en remette jamais complètement et que son univers lié à la danse doive prendre fin. Il savait très bien que sa sœur, sans la danse, ce n'était pas vraiment elle. Reira s'était toujours identifié à cet univers là ; alors s'il venait à disparaître, qui était-elle d'autre ? Quelles étaient ses multiples facettes ? Voilà la véritable question, et aussi étrange que cela puisse paraître, le petit se posait exactement la même question de son côté. Qui était sa sœur en dehors de la danse ? Aussi, qui était-il lui, en dehors de tout ce qu'il semblait perdre ? Le sale gamin homo qui s'assume pas et qui fuit ? Qui se cache ? Qui en veut au monde entier ? Qui n'a ni étude, ni vrai travail, ni projets ? Qui a peur de tout perdre, mais qui laisse tout tomber ?
Quand sa sœur vanta les mérites de Chance, son cœur se serra dans sa poitrine. Elle était contente qu'il soit là ? C'était important ? Quelle place avait-il pour elle au juste ? Parce que lui, il en était resté à il voulait plus, elle l'a largué et ils ne se parlent plus. Ca voulait dire quoi, ce qu'elle était en train de lui dire sous chaque mot là ? Il n'avait aucune envie de se faire voler sa place dans le cœur de la russe, pas avoir cru l'avoir perdu pendant sept ans. Il venait tout juste de renouer avec sa sœur, de prendre conscience qu'elle l'aimait vraiment et qu'il avait une place de choix, enfin, dans la vie de quelqu'un ; et là, il venait rôder ? Que voulait-il ? Et en même temps, il s'agissait de Chance, c'était un mec bien. Piotr le savait au fond de lui, mais ses angoisses liées à la perte de ses proches, à l'abandon, à l'accident, à sa sœur, venaient se lier les unes aux autres pour créer un énorme nœud de tension à l'intérieur de lui. Il en voulait à Chance, parce qu'il avait été comme Reira avec sa sœur. Il l'avait abandonné, il avait été capable de le faire, et puis il n'abordait pas cela comme Reira avait pu le faire pour lui, il était insistant avec Loreleï, qui avait besoin de temps et il lui en voulait de vouloir tout récupérer sur un plateau d'argent, comme si cela lui était dû. Et en pensant ça, il s'en voulait le russe, car cette histoire ne le regardait pas. Seulement voilà, Lo était sa meilleure amie et ils avaient tristement cela en commun, comment aurait-il ne pas le vivre de façon personnelle ? Il se sentait trahis par son ami, Chance, parce que ce dernier avait été un vrai soutien à son arrivée ici et que désormais, il se rendait compte qu'il ne le connaissait pas et qu'il n'était peut-être pas si bien que ça ? Ou alors c'était encore sa peur obsessionnelle qui parlait pour lui ? Piotr était plus que perdu, il était anéanti sous des tonnes et des tonnes d'angoisses toutes plus lourdes les unes que les autres. Et malgré tout, il devait maintenir sa tête hors de l'eau. Ses yeux se posèrent dans ceux de sa sœur, elle était fatiguée, un peu ailleurs et il devait être là pour elle, c'était tout.
Sa sœur réussi à nouveau à lire en lui, à comprendre dans ses silences durant le cours passage de Chance ici, qu'il y avait véritablement un malaise entre les deux garçons. Piotr dégluti, baissant le regard, tapotant sa main de la sienne. « Y'a rien » commença t-il à dire en russe, comme si mentir était une chose qu'il ne pouvait pas s'empêcher de faire. Ne pas lui en vouloir ? Bien sûr que si il lui en voulait et pour tout un tas de raison autres que celle liée à sa sœur, parce que ça, il ne savait même pas s'il devait être content ou en colère de savoir sa sœur à nouveau proche de lui. Sa sœur lui mit un véritable coup de pression, son frère allait devoir répondre à ses questions, c'était bien ça le deal, après avoir abandonné quelqu'un, non ? Elle y était passée aussi, à son interrogatoire. Il replongea son regard dans celui de Reira, essaya de sourire pour dissimuler le reste et fini par dire, très mal à l'aise « ça ne concerne pas que votre histoire » il marqua une pause, vraiment réticent à l'idée de lancer ce sujet-là ici et maintenant. Ce n'était pas le lieu, ni le moment, sa sœur était encore dans ce lit, à peine réveillée de son accident... il n'avait pas envie de la préoccuper avec ces bêtises. Il se râcla la gorge, comme pour gagner du temps et fini par dire « c'est pas l'moment pour parler de ça, tu dois te reposer et guérir, c'est ça le plus important, tout le reste... on s'en fout » et il en était convaincu. Il ne pensait pas à son retour, ni à la durée de son séjour ici parce que ce n'était pas sa priorité. Sa seule priorité en cet instant même : c'était elle.
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MessageSujet: Re: bad karma, strange fate (chance & piotr) (#)   bad karma, strange fate (chance & piotr) EmptyDim 17 Jan - 16:02


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@Chance O'Brien & @Piotr Tsvetkov


— Elle sait bien que ses mots rassurants ne vont pas faire disparaître la crainte qui dort dans le cœur de Piotr. Cette peur de la perdre à nouveau. Même si elle fait tout, depuis leurs retrouvailles pour prouver sa bonne foi, son envie de se racheter, elle sait pertinemment que ce n’est pas en quelques semaines que le petit russe oubliera le traumatisme causé par le vide laissé dans sa vie. Reira n’a pas la prétention de le faire disparaître. À vrai dire, elle est suffisamment bien placée pour savoir qu’un traumatisme ne disparaît jamais. Il cicatrise, laisse sa trace indélébile partout où il le peut. Sa décision d’il y a sept ans, de tout abandonner pour tenter de se retrouver elle-même était une belle connerie. Ça, elle ne peut le nier. Du moins, elle ne peut plus le nier depuis que ses retrouvailles avec Piotr l’ont mis devant les méfaits accomplis. D’ailleurs, Reira n’a pas cherché à échapper à sa responsabilité, elle a pris sur elle et accepté le sort que lui réservait son petit frère. C’est pour cela qu’elle ne lui tiendra pas rigueur de sa disparition, peu importe l’angoisse et l’inquiétude laissée derrière lui. Elle a bien vu la difficulté qu’il éprouve à parler de lui, de ce qu’il aime réellement. Quand il lui a avoué qu’il aimait les hommes, Piotr s’attendait probablement à un ras de marée d’insultes, digne des plus fermés d’esprit de ce monde. Sauf que Reira a été compréhensive, parce que ce n’est pas un mal d’aimer une personne du même sexe que soi. Cependant, la sœur n’a pas réussi à taire cette peur en lui d’avouer qui il est, alors à Noël forcément quand tout a explosé et qu’il est parti sans se retourner… Reira l’a cherché avant de lui laisser le temps qu’il lui faudrait. Comme elle lui avait dit lors de leurs retrouvailles, même s’il voulait partir à des milliers de kilomètres d’elle, elle l'accepterait sans broncher. Parce que Reira n’est plus vraiment bien placée pour reprocher des choses à celui pour qui elle aurait dû tout donner depuis toujours. À la place, elle l’avait fait passer derrière ses souffrances, égoïstement, sans voir que ça le toucherait lui aussi. Donc, cette fois, elle renforce sa promesse de ne pas le laisser seul. Quand bien même il semble bien entourer désormais à Island bay. Alors qu’elle se confie sur les circonstances de l’accident et la présence de Chance, ses doigts se resserrent autour de ceux de Piotr, sa paume venant même en renfort réchauffer leurs doigts. Un peu de chaleur dans cette chambre d’hôpital dénuée de charme, de couleurs chatoyantes, blanc des murs pourtant colorés par le ciel oranger qui noircit. Puis, Reira ne peut s’empêcher de mettre sur le tapis cette tension palpable entre ses deux visiteurs. Elle ose même avouer à demi-mots que Chance est important pour elle. Il faut bien qu’elle cesse de se voiler la face. La vision du brun en bonne compagnie au gala des associations n’a fait qu’alimenter ce truc que Reira ne connait pas très bien. La jalousie. Le destin ne lui a pas laissé le temps de mener ses recherches à ce sujet, ou de pouvoir en parler, récolter des conseils. Pour sûr, le cœur serré lui avait envoyé le signal de la jalousie envahissante. Le voile s’est ainsi levé petit à petit, faisant prendre conscience à la caboche imperméable à l’amour que quelqu’un a réussi à percer la carapace. Les souvenirs récents de ses doigts entremêlés aux siens, de ce besoin d’avoir ses yeux plongés dans ses iris dans un moment comme celui-ci, tout ça aussi intiment à son organisme de le réclamer encore une fois. À en juger par l’expression de Piotr, l’idée que sa sœur aime Chance ne semble pas sonner comme une douce mélodie à ses oreilles. Et Reira, elle a du mal à saisir cela. S’il est si important pour le petit russe au point de l’inviter à Noël, pourquoi serait-il contre leur relation ? Enfin, à supposer que cette dernière ne s’arrête pas à des blagues, des services rendus et des remerciements hésitants pendant son séjour à l’hôpital. Du coup, la russe ne prend pas de pincettes et met les deux pieds dans le plat. D’autant plus que, si sa séparation avec Chance a quelque chose à jouer dans la dégradation de l’amitié masculine, presque fraternité, qui semblait construite depuis longtemps. Reira ne fait pas le lien entre le propre abandon de Chance avec sa sœur, son cerveau n’a pas la capacité ni l’envie d’amener cette réflexion. Pourtant, elle saisit à nouveau le malaise de Piotr alors qu’il lui répond en évitant son regard. Elle ne dit rien, espère pendant quelques secondes que le petit-frère se décide à vider son sac. Elle hoche alors très lentement la tête, pour ne pas bousculer son pauvre organe cérébral. « D’accord. » Reira n’insiste pas, car elle n’en a pas la force. Le calmant qui coule dans ses veines continue sans cesse de faire retomber l’adrénaline et le stress, la poussant doucement vers une sérénité factice. Peut-être qu’elle dormira bien cette nuit, malgré le lieu angoissant que représente pour elle l’hôpital. À la place, elle tente de ricaner doucement en précisant à son frère qu’il n’échappera pas à son interrogatoire. Non, elle ne l’interrogera pas ici, pas maintenant alors qu’il vient de revenir. Mais un jour, il devra passer à la casserole, c’est une obligation. Quand elle ira mieux, il ne pourra plus se défiler. « Tu as raison oui. Ils pensent à me faire rencontrer un psychologue… Je les ai entendu parler pendant que j’étais dans les vapes après avoir… mal réagi. » Parce que l’anxiété l’avait gagnée, la colère aussi. Ils étaient compréhensifs ici, vu le passif de la danseuse, ils avaient compris que c’était plus fort qu’elle, que Reira n’avait jamais appris à gérer ses démons, se contentant de les envoyer au loin. « Ça devrait m’aider. » dit-elle alors avec un demi-sourire teinté de tristesse. Elle n’a pas envie d’aller ressasser à son passé à un inconnu, quand bien même elle sait à quel point c’est nécessaire dans son cas. « Je sais plus si je te l’ai dit… » Sa mémoire n’est pas capable de correctement fonctionnée étant donné les bribes de pensées qui l’envahissent sans se soucier de rien. « Après l’opération, je devrais rester quelques jours… Alitée, ici, du coup. Est-ce que tu comptes rester, revenir ? Je peux au moins savoir ça… non ? » Son regard dans le sien, elle cherche une réponse tacite. Parce que cette information est importante, pour lui, pour elle, pour le travail, les animaux, la maison. Tout un tas de choses. « Je vais pas pouvoir travailler avant un bon moment, alors Allan va avoir besoin de toi. D’ailleurs t’en fais pas, je t’ai couvert pour le boulot. » Le sourire étire délicatement le coin de ses lèvres avant qu’elle reprenne la parole. « Surtout il y a Blacky et Rocket. Chance… Il peut s’en occuper demain mais pas ce soir alors si tu rentres tu pourrais… hé bien prends soin d’eux, et de la maison. » Sa langue vient humecter légèrement ses lèvres alors qu’elle hésite à prononcer ses dernières paroles. Reira ne sait pas vraiment comment Piotr va réagir en évoquant Chance, le fait qu’il ait les clés, qu’il s’occupe des animaux comme si c’était les siens, pour Reira. Elle tente, tout de même, parce qu’elle considère que le bien-être des animaux est à l’heure actuelle plus important que leur boudin, surtout quand elle sait que Piotr aime beaucoup Blacky. « J’ai donné les clés à Chance, pour demain. Vu que t’as laissé ton double en partant… Il faut que tu vois avec lui pour rentrer, ce soir… Je sais pas s’il est déjà parti de l’hôpital, si tu veux l’appeler ou… je sais pas. » Oui, elle ne sait pas quoi lui dire Reira ou quoi lui conseiller. Elle veut pas les précipiter dans les tourmentes ensemble, et en même temps, ils sont obligés de se parler. Parce que Piotr va bien devoir crécher quelque part ce soir, et elle n’est pas certaine que l’hôpital accepte qu’il dorme dans le fauteuil à côté d’elle. « Enfin, si tu veux pas t’infliger ça, tu pourras sûrement aller retrouver Imrân à l’hôtel. Il est pas parti, il t’attend lui aussi. » dit-elle en jetant une nouvelle bombe sans le vouloir. C’est que plein de gens l’attendent, Piotr. Il est aimé, beaucoup tiennent à lui et il faudra qu’il affronte à nouveau leurs regards un jour…
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MessageSujet: Re: bad karma, strange fate (chance & piotr) (#)   bad karma, strange fate (chance & piotr) EmptyDim 17 Jan - 16:54

Piotr comprit qu'il n'avait pas tous les détails concernant la situation de sa sœur, en main. De ce que Reira expliquait, elle avait plutôt mal réagit, mais à quoi exactement ? Il ne posa pas de questions, comprenant que c'était pas le bon moment et qu'il connaîtrait probablement les détails de tout cela plus tard. En tous cas, sa sœur se résolu à ce que Piotr disait : qu'il fallait se reposer. « Ca ne peut pas te faire de mal, pas vrai ? Et puis j'suis là » répondit-il simplement à propos du psy. Il se voulait rassurant, parce qu'effectivement, ça ne pouvait pas lui faire de mal, et au mieux, ça allait l'aider. Puis, elle lui posa une question, une seule. S'il comptait rester dans le coin. Piotr ne comprit pas pourquoi sa sœur faisait référence à cela, avant qu'elle ne lui montre à quel point la situation la tracassait. Que ça soit avec ses animaux, ou alors avec leur boulot, elle n'était pas sereine. Et bien que le plus jeune ne sache pas encore s'il était rentré pour de bon, ni même combien de temps il allait rester par ici, il voulait juste que sa sœur soit apaisée. Alors en lui prenant à nouveau la main et en se penchant davantage vers elle, il lui répondit « hey » doucement « t'en fais pas pour ça, je vais m'en occuper et j'irai voir Allan aussi » parce que ouais, il était parti comme un voleur et que s'il voulait conserver son travail, il allait devoir y retourner. Trois semaines sans donner de nouvelle, c'était soit y retourner, soit tout perdre. Il n'avait plus le choix, il ne pouvait pas repartir donc ? Etait il forcé de rester là ? Un peu, mais peut-être que c'était ça, la solution. Le forcer un peu, le brusquer. Sa sœur ne s'arrêtait pas de parler, de lui dire qu'il fallait qu'il récupère les clefs auprès de Chance et là, il ne divagua pas longtemps. Il ne se posa pas de question et se dit simplement qu'elle venait de lui filer les clefs ne pensant pas voir son frère débarquer, il ne pensa pas à mal. Du coup, par réflexe, il sorti son portable de sa poche et s'empressa d'envoyer un message à Chance sobre lui indiquant simplement « j'ai besoin des clefs de Reira ». Ainsi, ils allaient pouvoir se croiser pour qu'il puisse s'occuper des animaux. Durant ce moment, Reira évoqua Imrân, et l'évocation de son prénom fit relever les yeux de Piotr vers ceux de sa sœur. Il ne savait pas dans quel état d'esprit était son petit ami, mais il se doutait bien qu'il n'avait pas aimé sa fuite. Il avait prit le risque de le perdre et dans sa tête, il se disait qu'Imrân allait le quitter. Ca serait l'erreur de trop pour lui, il ne supporterait pas ça longtemps et sans doute, était-ce déjà trop tard ? Piotr hocha la tête, ne répondant pas à sa sœur à ce sujet. Tout était encore bien trop compliqué. Là, on toqua à la porte et une infirmière entra dans la chambre. Elle apportait le dîner de Reira avec elle et surtout, la nouvelle que Piotr devait quitter les lieux pour le moment. Il y avait sans doute des soins à faire, ou bien alors c'était parce que l'hôpital fermait ses portes aux visiteurs ? Piotr hocha la tête, se tournant vers sa sœur « ça va aller ? » demanda t-il en la regardant, puis en regardant l'infirmière. « Je peux vraiment pas rester avec elle ? » demanda t-il. Mais non, elle était formelle. Le petit russe promit à sa sœur de revenir demain et surtout, d'aller voir les animaux dès sa sortie de l'hôpital, afin qu'elle ne stresse pas davantage à ce sujet-là. Il embrassa sa sœur, lui fit un long calin et fini par la quitter, à contre cœur. Il savait que sa sœur n'aimait pas les hôpitaux, c'était un fait. Pourtant, il n'avait pas le choix, alors il s'éloigna de la porte, la mine un peu penaude. Là, après quelques pas, il retrouva Chance. Leurs regards se croisèrent et il lança au brun « Reira m'a demandé de passer m'occuper des animaux c'soir » en tendant la main dans l'espoir qu'il lui donne les clefs.

@Chance O'Brien à toi ! :)
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MessageSujet: Re: bad karma, strange fate (chance & piotr) (#)   bad karma, strange fate (chance & piotr) EmptyDim 17 Jan - 18:29


bad karma, strange fate
@reira tsvetkov @piotr tsvetkov

T'étais parti brusquement; peut-être trop vite. Partagé entre l'envie de rester pour la belle russe et la gêne qui s'était emparée de toi en voyant Piotr arriver. Ce malaise qui n'a fait que grandir en découvrant que celui avec qui tu avais partagé des moments fraternels depuis ton retour n'avait pas daigné t'offrir un regard, un sourire. Tu savais pourquoi : Loreleï. Et tu connaissais l'histoire de Piotr et Reira, bien trop similaire à la tienne avec Lo et Milan. Alors forcément tu comprenais; mais qu'à moitié. Son ignorance t'avait collé des frissons glacés parcourant chaque vertèbre de ton dos, ce courant électrique déplaisant  que t'as préféré effacé en quittant la pièce. Mais c'était aussi pour eux; il était revenu de presque un mois loin de vous, vous ne saviez pas où. Avec Maxyne et Loreleï vous avez passé quelques jours à le chercher dès que vous en aviez les moyens, t'avais prévenu les pompiers : les deux gardes, au cas où l'un d'eux le voit où intervienne sur un accident dans lequel il aurait été victime. Mais rien; alors petit à petit, vous vous êtes dit qu'il était quelque part, qu'il n'avait pas envie de vous voir, de vous parler. Si vous avez arrêté ces recherches vaines, l'inquiétude ne vous avait pas quitté. Mais vous avez tous continués à vivre; parce que Piotr avait suffisamment de ressources. Alors forcément, tu savais qu'il était revenu pour Reira, sûrement par un malheureux hasard et grâce à tes messages et tes nombreux appels. Il n'était pas revenu pour toi, alors c'était mieux que tu partes, tout simplement. T'avais récupéré les clés machinalement suite à votre discussion sans te dire que Piotr pourrait sûrement s'en occuper, s'il restait dans le coin. Tellement machinalement que tu ne t'en rend compte qu'en passant les portes de l'hôpital, alors que tu retrouvais les quelques rayons du soleil qui déclinait petit à petit depuis que tu étais venu retrouver la russe. En plongeant ta main dans une de tes poches tu sens ton paquet de cigarette à moitié écrasé : heureusement qu'il ne t'en restait que quelques unes. La pression redescendue, tu le sors pour en récupérer une, l'allumant rapidement pour venir tirer les quelques bouffées de fumée qui apaiseraient ton cœur. C'est tout en te dirigeant vers la voiture que ton collègue t'avait gentiment prêté que tu la laisse se consumer, en inspirant machinalement ton oxygène brouillé par le tabac. T'avais pas envie de partir, pas envie de laisser Reira seule cette nuit, pas envie de la retrouver dans tous ses états demain parce qu'elle aurait passé une nuitée dans son enfer vivant. Pourtant, tu travaillais, alors tu devais bien la laisser. Tu lui avais promis de revenir la voir le lendemain, puisque tes trois jours de garde étaient finis. T'aurais le temps, et tu pensais pas franchement à faire autre chose. Pourtant la russe t'a dit que tu avais sûrement autre chose à faire, de plus "important". Toi tu voyais rien qu'elle, pour toi, elle était plus importante que tout. Vu comme tu avais passé la journée à t'inquiéter de son état, c'était une évidence.
Tu vois pas le temps passer, la chaleur des rayons du soleil disparaissait juste, mais ça, tu t'en rendais pas compte. T'étais a moitié assis sur le capot de la voiture, t'attendais en fumant ta clope. Non, tes clopes. T'en étais à la seconde quand tu entends ton téléphone sonner, signe que tu venais de recevoir un message. Tu t'empresse de le sortir, la hantise que ce soit le boulot qui t'appelle pour ton absence trop longue. C'est vrai que ça faisait plus d'une heure que t'avais quitté ton poste; mais t'avais l'espoir qu'aucun cas grave nécessitant la présence, pas forcément marquante de la dernière recrue que tu étais, ne se déclare avant ton retour. Non, à la place, c'est le prénom de Piotr que tu vois s'afficher sur ton écran. Un simple coup d'oeil pour comprendre le message et tu entreprends de retourner vers l'accueil de l'hôpital pour rendre les clés au petit frère de ta danseuse. Tu jettes ta cigarette dans le cendrier à l'entrée de celui-ci et prévient l'hôtesse que tu devais rendre quelque chose à un visiteur, ce qui expliquait ton retour rapide. Elle accepte, de toutes manières vu l'heure, tu savais bien que tu te ferais virer si tu tentais quoi que ce soit pour retrouver Reira une dernière fois. Tu devras attendre. Les mains plongées dans tes poches, le regard baissé vers le sol pendant que tu marchais, tu connaissais déjà le chemin sans peine alors que tu n'étais venu qu'une fois; ton corps te guidait instinctivement. T'entends une porte au bout du couloir se fermer et découvre Piotr en relevant la tête. Quelques pas qui réduisent cette distance qui vous séparait et il tend la main, t'expliquant pourquoi il avait besoin des clés. Dans tous les cas, tu n'en avais pas besoin : c'était le frère de Reira, et toi, t'étais personne. Alors ça pouvait être faux que tu lui aurais donné, ces clés. Tu les sors de ta poche et lui laisse entre les mains. « Est-ce qu'elle a besoin que je m'occupe des animaux demain ? Je veux dire, t'as peut-être des trucs à faire, alors... Sache que je suis de repos pendant trois jours. J'peux passer, si besoin. » Tu hausses les épaules. T'étais prêt à rendre service, pourtant t'avais aucune raison de le faire. T'avais juste envie de montrer à la belle russe que t'étais là pour elle, et prêt à beaucoup, pour elle...  « Comment ça va ? » Tu oses demander pour briser le silence qui s'imposait inconsidérablement entre vous et qui te faisait un mal de chien.

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MessageSujet: Re: bad karma, strange fate (chance & piotr) (#)   bad karma, strange fate (chance & piotr) EmptyDim 17 Jan - 18:46

Piotr avait le regard dur, féroce, comme s'il avait besoin de mettre dans sa rage -de tous les domaines confondu- sur Chance. Comme s'il avait décidé qu'il personnifiait tout le mal être qui le rongeait de l'intérieur. Alors qu'il venait de tendre sa main, expliquant son envie d'avoir les clefs de sa sœur, le brun ne tarda pas à les lui donner. Il lui expliqua aussi que demain, il était disponible s'il fallait. Piotr aurait trouvé ça hyper gentil en temps normal, sauf que là, il n'était pas dans son état normal. « Non ça va aller, j'suis là maintenant » quoi ? Il voulait lui prendre sa place ? C'était ça son objectif ? Se le mettre dans la poche jusqu'à séduire Reira et puis après, l'abandonner comme il l'avait déjà fait à sa sœur ? C'était ça le plan ? Parce que dans le fond, il y avait de cela aussi : il était capable d'abandonner sa famille, il serait donc capable de le refaire pour Reira, à la moindre embuche ? Non. Ca signifiait qu'il n'était pas stable, ni confiant, qu'il n'était pas à la hauteur de sa sœur, qu'il allait lui faire du mal comme il en avait fait à Lo. Et ça, Piotr, il ne le permettrait pas. Alors que le petit russe enfonçait les clefs de chez sa sœur dans la poche avant de son jeans, la voix de Chance, hasardeuse, osa demander comment il allait. A cette question, surprenante, Piotr releva les yeux vers le brun. Il enfonça son regard russe, dur et franc, dans les iris de son ancien meilleur copain. Parce que oui, Chance l'avait été, ou l'était toujours. Comme un véritable frère. D'où le problème. En guise de réponse, Piotr écarta un peu plus ses pieds l'un de l'autre, prenant force sur ses appuis. Il arqua un sourcil, retenant un léger rire et puis lança, du tac-o-tac « c'est plutôt à toi que je devrais l'demander, la dernière fois qu'on s'est vu... » il marqua une pause, le fixant droit dans les yeux « t'avais pas l'air en forme, non ? » et il faisait bien référence à ce spectacle lamentable lors du repas de noël. Le comportement borderline de Chance avait poussé Piotr dans ses retranchements et il avait participé en partie à son pétage de plombs. Mais ce serait une erreur de remettre la faute entièrement sur Chance, il n'était dans le fond, qu'un alibi à cela. Par contre, étrangement, la situation entre Chance et Reira prenait le pas sur sa peur, celle d'avoir avoué à voix haute, devant tout le monde, qu'il était gay. Il n'y pensa pas, jusqu'à maintenant. Peut-être que Chance avait un problème avec ça ? Peut-être qu'il le dégoûtait ? Peut-être qu'il n'avait pas envie de lui parler parce qu'il était mal à l'aise en sa présence désormais ? Piotr n'en savait rien après tout. « Tu joues à quoi avec Rei ? » demanda alors brutalement, de but en blanc, le plus jeune. Son regard était intrusif et froid, perçant. Il attendit quelques secondes, et ne se priva pas d'ajouter « parce qu'aux dernières nouvelles, tu la calculais pas, c'est bien ça, non ? » demanda t-il en croisant ses bras contre son torse. Lors du repas de noël, il avait totalement ignoré la russe et maintenant, il se pliait en quatre pour ses besoins ? Il le laissa d'abord s'exprimer, avant d'ajouter « parce que si tu comptes l'abandonner elle aussi, dès que ça deviendra un peu difficile, préviens-moi tout de suite ». Sa voix avait changée, ainsi que son ton. Il se faisait plus menaçant, tandis que son corps s'était approché de Chance, comme si sincèrement, il cherchait à l'intimider. Mais les russes ont ce petit côté assez naturel chez eux, il faut bien l'avouer. « Ma sœur n'a pas besoin d'un mec qui tourne les talons quand ça ne va pas, qui oublie qu'il a une famille et qui se fait passer pour quelqu'un d'autre, c'est clair ? » ajouta t-il agressivement, entre ses dents serrées.

HRP : C'est parti !
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