Repas et explications, t’es partant ? ☼ Spencer

Valentina Peñali et Spencer Cooper se connaissaient depuis de nombreuses années, même si cela faisait également très longtemps qu’ils ne s’étaient pas parlé. La raison était toute simple : ils s’étaient quittés en très mauvais terme. Les deux, bien plus jeunes à l’époque, avaient eu une histoire d’amour qui, au départ, avait bien commencée. Le collègue du jeune homme, ami de la jeune femme, les avais fait se rencontrer. Valentina était rapidement tombée sous le charme du brun : il était doux, à l’écoute, gentil et calme, ce à quoi elle n’était pas vraiment habituée. L’attraction était partagée et ils avaient donc commencé à se voir. Ce qui était vraiment adorable, c’est qu’ils étaient le premier amour l’un de l’autre, rien ne prédisait que ça se finirait si mal... Un énorme quiproquo, causé par la méchanceté et la bêtise de l’ « ami » de Valentina, les avais séparés de la pire des façon possible : le cœur brisé et la rancune tenace.
Après des années à s’en vouloir, Valentina avait profiter de croiser Spend sur Love Maker pour se lancer et lui parler. Ils avaient échangés quelques messages, quelque peu froids du côté du jeune homme, jusqu’à ce qu’ils en viennent au sujet principal : leur rupture. La chilienne avait tenu à en parler de vive voix, trouvant que l’écrit enlevait beaucoup aux paroles : les regards, les sourires, bref l’expression des sentiments. Ils avaient donc convenu qu’elle passe chez lui, et elle avait promit de venir avec un plat typique de chez elle : des empanadas. La cuisine, c’était une valeur sure pour démarrer le moment sur une bonne note. Surtout que, sans vouloir s’en vanter, Valentina était une bonne cuisinière, voire une excellente. Elle espérait voir un sourire sur les lèvres de Spens lorsqu’il goûterait à son plat !
Une fois l’adresse de son ex petit ami reçue par message, le brunette se rendit jusqu’à chez lui et, avant de sonner à la porte prit une grande inspiration. Est ce qu’elle était stressée ? Oui, elle ne pouvait pas le nier. Spencer avait été son premier amour, celui qu’on oublie jamais vraiment, alors ajoutez à ça la culpabilité causée par leur rupture et vous obtenez l’inoubliable sur tous les points ! La détestait-il ? L’enverrait-il promener dès le début ? Pouvait-elle arranger les choses, au moins pour qu’il garde un bon souvenir d’elle et de leur histoire ?
Après quelques secondes à essayer de se détendre, la jeune femme finit par appuyer son doigt sur la sonnette.
Spencer ouvrit la porte et Valentina lui sourit en lui glissant un simple « Salut Spens », mais tout de même chaleureux. La jeune femme détailla son visage, se disant qu’il n’avait presque pas changé. Il avait toujours ce côté mignon qu’il lui avait tant plu à l’époque... Une fois entrée, après que Spencer l’y ait invité à le faire évidemment, elle observa autour d’elle. Il n’exagérait pas à propos des meubles : il y avait le strict nécessaire, et encore ! Des chaises, une table... Avait-il un lit au moins ? « Eh bien, des chaises c’est largement suffisant » déclara-t-elle avec un sourire. Elle lui tendit ensuite un plat recouvert d’aluminium. « Voici les fameux empanadas ! J’ai aussi pris ça, je me suis dis que ça pourrait nous faire du bien » dit-elle en sortant une bouteille de vin rouge de son sac. « Tu as un four quand même ? » demanda-t-elle, prête à réchauffer son plat pour le déguster.

Valentina hocha doucement la tête lorsque le brun lui demanda de ne pas faire attention à l'appartement, et surtout au bazar. Le côté maniaque de de la jeune femme avait envie de faire du rangement dans l'appartement de Spencer, mais elle se concentra sur autre chose : le sourire timide du jeune homme en réponse à sa remarque sur les chaises. C'était comme si rien n'avait changé, finalement. Son visage - et surtout la douceur qui s'en dégageait - était toujours le même... "Un meuble par un meuble et tu finiras par avoir tout ce qu'il te faut ! Si jamais j'entends parler de vide grenier dans le coin je te le dirais" dit-elle avec un sourire. Passer d'un appartement meublé à un vide, c'était une galère sans nom : racheter des meubles, aménager l'espace, trouver tout ce dont on avait besoin... Elle pouvait comprendre que ça lui prenne du temps, elle avait dû faire pareil quelques années auparavant.
Lorsqu'elle lui montra les empanadas qu'elle avait fait pour l'occasion, Spens affirma que ça avait l'air bon et lui indiqua où se trouvait le four. "Bon ?! Non non, ça Spens ce sont des pequeñas maravillas* , tu ne pourras plus t'en passer une fois que tu auras goûté, je suis prête à le parier !" affirma-t-elle en se dirigeant vers le four. Elle posa le plat au dessus du four et se baissa pour regarder les boutons. Elle avait cuisiné sur tellement de machines différentes que c'est comme si elle parlait une troisième langue : celle de l'électro-ménager ! Valentina mis donc le four à préchauffer et se redressa pour se tourner vers son hôte, qui avait servi un verre de vin et un verre d'eau, lui tendant celui qui contenait l'alcool. En arquant un sourcil, elle saisit le verre de fin et trinqua avec lui. "Oui, à nos retrouvailles, légèrement étranges mais plaisantes !". Elle but rapidement une gorgée avant de reposer le verre et de scruter le visage de Spencer. "J'ai mal visé, avec le vin rouge ? Désolée, je n'ai pas le souvenir qu'on ait déjà parlé des alcools qu'on aimait ou non l'un et l'autre." dit-elle en haussant les épaules avant d'ajouter avec un grand sourire "Voyons le bon côté des choses : ça en fera plus pour moi !".
Valentina se tourna ensuite vers le four, change le programme de chauffe, retira le film alimentaire sur le plat et enfourna leur dîner. "Les assiettes et couverts ?" demanda-t-elle en tendant un doigt de chaque côté : un à droite d'elle et un à gauche d'elle, afin qu'il lui indique où elle pourrait les trouver. Le jeune femme, après les indications de Spens, mis rapidement la table et lui indiqua sa propre chaise. "Installe toi, je gère Ce sera prêt dans quelques minutes, juste le temps de réchauffer un peu.". Elle se pencha pour prendre une gorgée de vin rapide avant de s'installer à son tour à table. "Tu as emménagé ici récemment alors ?" demanda la brune pour faire la conversation avant le grand moment, celui qu'ils attendaient tous les deux : la vraie et important conversation.
Après quelques minutes, Valentina se releva pour sortir les empanadas et posa le plat sur la table. Elle prit l'assiette de Spencer et déposa trois chaussons de pâtes fourrés à la viandes, aux légumes et aux épices chiliennes de sa composition. C'était la recette de sa grand mère et la jeune femme en était très fière, elle espérait que ça plairait au brun face à elle. "Tadaaaam !" dit-elle en lui servant son assiette. Elle se servit à son tour et regarda Spencer, attendant qu'il goûte et qu'il donne son avis.

Valentina était une jeune femme généreuse par nature, proposer son aide même quand on ne la demandait pas était tout à fait logique et normal pour elle, alors lorsque Spencer la remercia en ajoutant que c’était gentil, la chilienne balaya sa remarque d’un revers de la main. « Mais non, c’est juste normal » dit-elle en secouant la tête avec un sourire. Ça aussi, c’était naturel chez elle, son sourire à toute épreuve. Même s’il avait été porté disparu à une certaine période, quelques années auparavant…
Les dires de la jeune femme sur les empanadas, ou peut-être les empanadas elles-mêmes, semblèrent troubler Spencer qui bégaya légèrement, ce qui fit sourire son invitée du jour. Il était réellement craquant quand il faisait ça… « Heureusement que tu n’en doutes pas ! Mes talents culinaires sont la seule chose dont je suis fière, alors hors de question que tu doutes du goût de mes plats ! » déclara-t-elle d’un air dramatique en souriant tout de même. Au moment de porter un toast, ce fut au tour de Valentina d’être légèrement perturbée : Spens venait d’affirmer que leurs retrouvailles étaient très plaisantes.  Les trouvait-il réellement très plaisantes ? La jeune femme avait toujours cru qu’il la détestait et qu’il ne souhaiterait jamais la revoir… Après les échanges assez froids sur le site de rencontre, elle avait même pensé qu’elle lui avait forcé la main pour venir chez lui. Alors qu’il trouvait ce moment très plaisait… Les joues de la serveuse rougirent probablement quelque peu, mais elle le dissimula autant que possible en buvant quelques gorgées de vin. Valentina laissa échapper un petit rire lorsque le beau brun déclara qu’il valait mieux qu’elle tienne bien l’alcool ou alors elle devrait dormir ici le temps de se remettre, sans qu’elle sache si c’était la remarque en elle-même qu’elle trouvait amusante ou l’air gêné du jeune-homme lorsqu’il s’était rendu compte de ce qu’il avait dit. « Ne t’en fais pas pour moi, je connais mes limites ! Je ne voudrais pas m’imposer, surtout que je ne suis même pas sûr que tu aies un lit pour toi, alors pour une invitée… ! » lui répondit-elle avec un petit clin d’œil. La chilienne écouta attentivement Spencer lorsqu’il lui expliqua qu’il ne buvait pratiquement plus d’alcool. Les choses avaient visiblement bien changées depuis qu’ils s’étaient rencontrés, lui qui travaillait dans le milieu de la nuit, milieu très alcoolisé donc, était maintenant abstinent à propos de l’alcool. « C’est sage de ta part, je devrais peut-être faire pareil… ». Elle haussa finalement les épaules et bu du vin. « Hm, je verrais ça une autre fois ! » dit-elle en riant doucement.
Valentina fronça légèrement les sourcils lorsque Spencer se mit à tousser et à se tourner dos à elle. Etait-il enrhumé ? Il faisait pourtant bon dehors… Peut-être pourrait-elle lui faire un grog après le repas ? Elle verrait après manger ! Il s’éclipsa, probablement pour continuer à tousser, et elle s’occupa du dîner. Une fois installés à table, son hôte lui indiqua que cela faisait trois mois qu’il avait emménagé dans cet appartement. « C’est encore récent en effet ! Tu avais envie de te lancer dans la vie d’adulte en vivant seul ? » demanda-t-elle avec un regard taquin. Après tout, vivre seul ne faisait pas de soi un adulte et ne définissait pas notre statut d’ailleurs…. Spencer lui demanda ensuite si elle vivait loin d’ici. La jeune femme, verre à la main, secoua vivement la tête. « Non non, environ une quinzaine de minutes à pied je dirais ! On est presque à côté, en fait… ». Est-ce que cela lui avait fait plaisir quand elle s’en était rendue compte ? Oui, un peu… Valentina sourit à Spens avant de lui expliquer ses déboires de logement « En fait pour tout te dire cela fait des années que je vis en colocation. Pendant mon emploi en temps qu’attachée presse, je vivais dans l’appartement de l’ancienne employée parce que c’était à côté des bureaux et que ma boss me faisait avoir des horaires de dingue, c’était plus simple pour moi. Mais quand j’ai quitté cette boîte je suis retournée illico presto avec mes amis. » expliqua-t-elle. « Vivre seule, ce n’est pas mon truc… » ajouta-t-elle plus bas avec un petit haussement d’épaules avant de porter le verre à sa bouche.
Une fois les assiettes servies, le jeune homme la remercie avec un sourire. Ah, ce sourire, celui qui l’avait fait craquer il y avait des années de cela… Qu’est-ce qu’elle ne donnerait pas pour le voir plus souvent ! « Avec plaisir » répondit-elle simplement. Valentina guettait le visage de Spencer alors qu’il enfournait la première bouchée d’empanadas dans sa bouche, et il avait l’air d’apprécier, ce qui fit très plaisir à la jeune femme. Il affirma que c’était très bon, lui demandant même sa recette. « Merci ! Bien sûr, mais il faudra me promettre de la garder pour toi, je la tiens de ma abuela*… » dit-elle en se mettant à manger à son tour. Valentina n’était pas une vantarde, loin de là, mais elle savait qu’elle était douée en cuisine et elle réussissait particulièrement bien ce plat. Tandis que la chilienne dégustat son assiette avec plaisir – car oui, manger était une passion aussi grande que cuisiner chez elle – Spencer lui demanda si elle le laisserait lui faire à manger la prochaine, ajoutant la condition qu’il y ait une prochaine fois. Valentina le scruta quelques longues secondes sans rien dire, les yeux ronds de surprise. Est-ce qu’il sous-entendait qu’il voudrait la revoir ? Les lèvres de la brune formèrent alors un sourire timide. « Je… Oui, oui bien sûr ! Enfin, si tu veux… Après tes messages sur Love Maker, je pensais que tu me détestais toujours… » dit-elle en plaçant une mèche de cheveux derrière son oreille, geste qu’elle faisait quand elle était gênée. La jeune femme était contente, réellement contente. L’idée que Spencer ne la déteste plus, ou en tout cas pas au point de ne pas vouloir la revoir, lui faisait plaisir.

Valentina n’était pas du genre à aller à la pêche aux compliments, c’était d’ailleurs quelque chose qu’elle avait du mal à supporter chez les autres, ce besoin presque viscéral qu’avaient certaines personnes de poser des questions ou aborder des sujets pour se faire complimenter. La cuisine, c’était autre chose : c’était son talent, son petit truc en plus qui la différenciait des autres. Et même à ce sujet, elle ne demandait pas aux gens des choses comme C’était bon ? ou encore Qu’est-ce que vous avez préférez ?, ce qui amènerait forcément à des compliments. Non, si quelqu’un aimait quelque chose alors il le dirait en y mettant ses mots, sans qu’on l’y pousse, et surtout ce genre de choses se lisait plus sur les visages que grâce à des séances d’éloges gratuites, voilà ce que pensait la jeune femme. Alors forcément, lorsqu’elle entendit Spencer affirmer qu’il n’y avait pas que la cuisine chez elle qui ferait rougir de jalousie d’autres personnes, elle ne put rien faire d’autre que de rougir légèrement avec un petit sourire en coin. Elle ne lui demanderait pas Comme quoi ? parce que c’était stupide. Parfois, les plus belles choses était justement celle qu’on ne disait pas, et ce qu’elle avait vu dans le regard du brun avant qu’il ne détourne les yeux était beaucoup plus plaisant que des centaines de compliments…
Leur conversation dévia un instant sur l’alcool. Le jeune homme affirma qu’elle avait raison quand elle disait qu’elle connaissait ses limites en matière de boisson et qu’elle ne voudrait pas s’imposer chez lui et le mettre dans l’embarras pour la nuit. Elle ajouta que peut-être elle aussi devrait songer à arrêter, après tout l’alcool faisait des ravages, c’était bien connu, et sa mère la tuerait si lors de ses chek up complets annuels on lui annonçait une maladie dû à un accès de licoreux. « C’est bien souvent un choix sage ! » dit Valentina sans avoir entendu les deux derniers mots de son hôte, deux derniers mots qui auraient pu lui mettre la puce à l’oreille sur son état de santé ou, si elle était moins prompte à la déduction, à la vraie raison qui l’avait fait arrêter l’alcool.
La jeune chilienne, enfin d’origine, parla ensuite à Spens de son nouvel appartement, se demandant pourquoi il avait quitté une colocation pour vivre seul. Le brun lui dévoila donc qu’au départ en tout cas il n’était pas seul. « Oh, je vois… » répondit alors Valentina, détournant à son tour le regard. Elle ne voulait pas se montrer curieuse ou insistante, alors elle ne demanda rien. Est-ce que Spencer avait vécu avec une femme ici ? Qui était-elle ? Quel était le genre de femmes qu’avait connu son ex-petit ami après elle ? Elle balaya ses questionnements internes d’un revers de la main, après tout elle n’avait pas à le savoir, ce n’étaient pas ses affaires et elle n’avait pas à savoir ça. Spencer faisait bien ce qu’il voulait avec qui il voulait, elle n’était plus sa copine et n’avait donc rien à dire.
Le sourire qui éclaira le visage de Spencer lorsque Valentina lui apprit qu’ils n’habitaient pas très loin l’un de l’autre fit plaisir à la jeune femme, qui elle aussi avait été contente de le découvrir. « Oui, c’est plutôt cool en effet » répondit-elle avec un petit sourire. Le jeune homme déclara ensuite que c’était dommage qu’ils ne se voyaient déjà plus lorsque Valentina avait quitté son emploi et donc changé d’appartement, ce qu’elle ne comprit pas tout de suite. Pourquoi trouvait-il cela dommage ? Aurait-il voulu récupérer son appartement ? De ce qu’elle s’en souvenait, il n’avait rien d’exceptionnel et était même un peu trop petit et avec quelques défauts cachés… Ou alors… Non, il ne pouvait pas imaginer qu’ils auraient pu vivre ensemble, si ? Valentina ne pouvait pas y croire, pas après tout ce qu’il s’était passé, pas alors qu’il la détestait… La brunette ne réagit pas vraiment lorsque le jeune Cooper affirma la comprendre lorsqu’elle disait ne pas aimer vivre seule, elle lui lança un petit regard compatissant, se disant qu’il ne devait pas apprécier être ici dans cet appartement alors qu’il habitait avant en colocation…
Valentina avait mis la condition de promettre de ne jamais donner la recette de sa grand-mère à quelqu’un d’autre si Spencer voulait connaître le secret des empanadas de la jeune femme, ce qu’il fit alors immédiatement, faisant rire légèrement la latino. « D’accord, je te l’enverrais par sms en rentrant alors » promit-elle en prenant une autre bouchée de son plat. Partager sa passion de la cuisine de chez elle lui faisait plaisir, surtout si c’était Spencer qui voulait en savoir plus, alors elle n’avait vraiment aucune raison de refuser !
L’ambiance de la soirée changea du tout au tout lorsque Valentina avoua penser qu’il la détestait. Spencer sembla abasourdi par cette révélation et particulièrement étonné. Il affirma tout de suite ne jamais l’avoir détestée, semblant chercher ses mots avant de poursuivre en parlant de ce qu’il s’était passé entre eux pour qu’ils arrivent à ne plus se parler. Elle l’avait déçue. Voilà ce qu’il ressentait alors, pas de la haine. Il parla du fait qu’elle avait été payée pour coucher avec lui, expliquant que c’était le plan de cet « ami » commun et non celui de la jeune femme, qu’il lui avait promis de l’argent pour faire ça et qu’elle l’avait pris. Des tas de sentiments différents commençaient à prendre possession de Valentina : la colère d’abord, ainsi que la honte et la tristesse. Spencer ajouta qu’il avait cru qu’elle l’aimait aussi, mais qu’elle était partie juste après cette tendre nuit qu’ils avaient passée ensemble… Il répéta alors ne jamais l’avoir détestée avant de finalement relever les yeux vers elle. Valentina sentait des larmes arriver, sans savoir si c’était dû à la colère qu’elle ressentait ou à sa tristesse. Elle ferma les yeux et respira profondément plusieurs fois. Elle n’avait pas le droit de s’énerver contre lui de la croire capable de ça, après tout c’était ce que cet « ami » lui avait raconté, comment pouvait-il croire autre chose ? Mais en même temps, comment pouvait-il ne serait-ce qu’imaginer que Valentina puisse être ce genre de femme ? Finalement, il ne la connaissait pas si bien que ça… La jeune femme redressa le visage et ouvrit les yeux pour ancrer son regard vert au celui du jeune homme en face d’elle. Elle commença à parler d’une voix calme et posée : « Je n’ai pas pris cet argent, yo no lo quise * et il n’en a jamais été question. Je ne sais pas quel genre de fille tu crois que je suis Spencer, mais laisse-moi t’affirmer que personne ne me paye pour coucher avec des gens. Je ne suis pas aussi pauvre et désespérée que ça, mais savoir que tu me crois capable d’une telle chose… Déjà caer**» elle ne put finir sa phrase et prit une grande gorgée de vin. Valentina poursuivis, d’une voix plus fragile cette fois. « Je t’aimais Spens, realmenta***… Je n’ai jamais fait semblant avec toi, je ne me suis jamais jouée de toi… » C’était vrai. Valentina avait réellement aimé Spencer. Ce qu’elle ne lui dit pas, c’est que c’était même le premier homme qu’elle avait sincèrement aimé. Elle avait eu des histoires avant et après lui, oui, mais jamais elle n’avait retrouvé ce sentiment avec quelqu’un d’autre. Elle été tombée amoureuse d’autres hommes, mais elle ne les avait jamais aimés aussi fort qu’elle n’avait aimé ce beau brun maladroit et timide qui était aujourd’hui devant elle.
Valentina porta son verre à ses lèvres et termina le vin. Elle se pencha légèrement, attrapa la bouteille et se resservit. Elle avait besoin de ça pour affronter cette conversation qui semblait faire remonter de vieux sentiments enfouis. « Tu sais, je l’ai vu le lendemain de cette fameuse nuit, lui… » dit-elle en parlant de ce soi-disant ami commun qui les avait fait se rencontrer. « Il m’a dit qu’il t’avait raconté qu’il m’avait payé pour te fréquenter, qu’il t’avait dit que je t’avais manipulé… Il m’a dit que tu ne voulais plus me voir, que tu me détestais et que tu ne voulais plus jamais entendre parler de moi… ». Sentant sa voix se briser, Valentina ferma les yeux quelques secondes, pour se ne pas se faire déborder par ses émotions. Elle regarda de nouveau Spencer pour finir en disant « Il m’a dit que je t’avais détruit et que le mieux que je pouvais faire était de disparaître de ta vie… ».

L’idée que Spencer détestait Valentina était ancrée en la jeune femme depuis si longtemps, et ça par la faute de cet ami qui n’en avait aucune qualité et dont elle refusait maintenant de dire le prénom. Elle voulait l’effacer de sa mémoire, ne plus jamais se souvenir de ce qu’il avait fait, de la personne mauvaise qu’il était, de qu’il avait brisé, du mal qu’il leur avait fait par pu égoïsme. C’était à cause de lui que leur histoire s’était terminée aussi vite qu’elle avait commencé, à cause de lui que depuis des années la brunette était persuadée que l’homme qu’elle avait tant aimé la haïssait et lui en voulait de l’avoir manipulé, chose qu’elle n’avait pas fait. Elle s’en voulait elle même tellement d’avoir laissé ce débile briser son idylle naissante avec Spencer, elle se détestait elle-même pour ne pas avoir réagit, pour ne pas avoir essayé de se battre... Elle avait eu peur, autant d’affronter la deception dans le regard du brun que de la force de ses sentiments envers lui au final... Voir Spencer insister autant sur le fait qu’il ne l’avait jamais détesté, le voir lui dire ça en face rendait Valentina nostalgique. Elle regrettait le temps où ils étaient ensemble, où tout était simple. Elle était aussi et surtout soulagée. Spencer ne l’avait jamais haït, jamais. C’était un énorme poids qui quittait ses frêles épaules, et aussi une joie de le savoir.
Malgré ces deux sentiments très positifs, il y avait aussi celui de la tristesse. Jamais la chilienne n’avait eu d’à priori sur les prostituées, et ce n’était pas là le coeur de son propos. Leur métier était difficile et c’était rarement un choix de leur part, la plupart du temps elles ne pouvaient rien faire d’autre, par manque de moyen ou à cause de pressions extérieures. Ce n’était pas un dénigrement de cette profession qu’elle essayait d’exprimer. Elle avait beau essayer de comprendre, elle ne pouvait pas imaginer que le jeune Cooper la voit comme une personne capable de se jouer de lui, de lui mentir sur ses sentiments, de jouer avec son coeur pour le piétiner ensuite. C’était cet aspect là qui l’énervait tout autant qu’il m’a chagrinait. Comment pouvait-il croire qu’elle était capable de lui faire ça ? Lui faire miroiter qu’elle l’aimait pour ensuite coucher avec lui pour de l’argent et le délaisser une fois la besogne accomplie ? Non, ça ne s’était pas passé comme ça, pourtant avait-il vraiment eu l’impression que c’était ce qu’il s’était passé entre eux ? Ça lui déchirait le coeur de savoir que l’instigateur de tout ça avait même réussit à salir leur plus beau souvenir ensemble...
Où en seraient-ils aujourd’hui, si personne n’avait mis sont nez dans leurs affaires ? Leur histoire aurait-elle durer ? Quelque chose disait à Valentina que oui... Ils seraient probablement très heureux et amoureux, avec des hauts et des bas comme tout le monde, mais ensemble... Elle ne savait pas pourquoi, mais elle en était persuadée. C’était peut être ridicule dis comme ça, mais la benjamine Peñali avait l’impression que c’était peut être lui, l’homme qui lui convenait, Spens... Mais comment pouvait-on réparer quelque chose d’aussi cassé depuis si longtemps ? Était-ce même possible ?
Valentina termina ses explications et bu, comme pour oublier tout ce qui c’était passer de négatif, comme pour balayer toute cette histoire, ou peut être était-ce plutôt pour se réfugier dans quelque chose qu’elle connaissait bien, quelque chose de réconfortant qui lui ferait oublier les souvenirs douloureux. Spencer était toujours assis face à elle. Il l’avait écouté attentivement, tout le long, n’avait pas bronché même quand elle avait parlé en espagnol s’en même s’en rendre compte. Fidèle à lui même, il savait écouter quand quelqu’un lui ouvrait son coeur, ça elle s’en souvenait. Il avait secoué la tête vivement, comme pour exprimer son mécontentement lorsqu’elle avait parlé de ce que lui avait dit cet homme. Il avait ensuite sorti ses mains de dessous la table pour poser ses coudes dessus et enfouir son visage dans ses mains. Valentina l’avait regardé sans rien dire. Elle avait l’impression d’en avoir déjà trop dit, de ne pas avoir le courage de disserter  encore sur ce sujet encore si douloureux pour eux deux. Soudain la voix de Spencer lui parvint. « Et si... » Il s’arrêta là au départ. La jeune femme le regarda sans comprendre. Et si quoi ? Le jeune homme semblait hésiter, avant de finalement relever le visage vers elle et émettre l’idée de tout reprendre à zéro entre elle et lui, lui demandant ensuite, non sans bégayer légèrement de manière adorable, ce qu’elle en pensait. Reprendre à zéro ? C’était possible, vraiment ? Trois années avaient passées depuis qu’ils s’étaient quittés de manière brutale, ils avaient des choses à se dire, des choses à découvrir... Ils avaient changés, probablement autant l’un que l’autre, alors il leur faudrait être patients pour ré-apprendre à se connaître, ils ne pouvaient pas simplement faire comme si ces dernières années ne s’étaient pas passées. Alors oui, reprendre à zéro n’était pas une mauvaise idée, ça voulait dire se laisser une chance.
Valentina regardait toujours Spencer, son regard plongé dans celui du jeune homme. « D’a... D’accord... » murmura-t-elle doucement, comme hypnotisée par ces paroles. Elle hocha ensuite vivement la tête avant de se redresser et de dire plus fort cette fois en tendant la main vers Spencer, l’alcool l’y aidait c’était indéniable, « Enchantée, moi c’est Valentina Peñali ! ». Elle saisit la main de l’homme en face d’elle et la serra avec douceur, comme s’ils se rencontraient pour la première fois. Elle ajouta plus bas « Je veux ré-apprendre à te connaître... ».

Valentina et Spencer avaient perdus tellement de temps, tellement de moments qu’ils n’avaient pas passé ensemble a cause de l’ingérence d’un autre dans leur histoire. Pouvait-on rattraper le temps perdu ? La jeune femme n’en était pas sûr, après tout trois ans ce n’était pas rien et il pouvait s’être passé tellement de choses dans la vie de ces deux personnes qu’ils ne pourraient clairement pas reprendre où ils s’étaient arrêtés. Alors il leur restait deux solutions : ne rien faire et repartir chacun de leur côté ou tenter de s’apprivoiser de nouveau pour voir sur quoi cela débouchait, comme un nouveau début de quelque chose. C’était cette solution que Spencer avait proposé, après avoir hésité un long moment. Valentina avait été d’abord surprise puis franchement contente. C’était bête, non, de vouloir reprendre contact avec un ex ? Plus encore de vouloir essayer de renouer un quelconque lien avec lui ? Elle avait entendue un jour de la part d’une amie que retourner avec son ex était comme retourner en prison. Mais Spens n’était pas n’importe quel ex, c’était Spens... Alors oui, elle voulait leur redonnait une chance. Rien était dit qu’ils pourraient de nouveau avoir une relation amoureuse, mais rien que l’idée d’apprendre de nouveau à le connaître lui donnait un grand sourire.
Spencer eut l’air assez surpris de voir que son invitée - ou plutôt la personne qui s’était invitée chez lui - avait approuvé vivement son idée. Il le jeta même un coup d’œil à la bouteille posée sur la table. Non, Valentina n’avait pas trop bu, elle n’avait même pas encore terminé son deuxième verre et elle se santé très bien ! Simplement elle était contente à l’idée de Spens et l’avait exprimé sans se réfréner. Plus que ça, elle avait même poussé le concept jusqu’au bout en se présentant à son ex petit ami comme s’ils se rencontraient pour la première fois. Le jeune homme entra même dans son jeu, ce qui la fit rire légèrement. Il se présenta à son tour en se disant enchanté, demandant ensuite s’il pouvait l’appeler par son prénom. « Avec plaisir, à condition que je puisse faire de même Monsieur Cooper ! » dit-elle en gardant encore quelques secondes la main de Spencer dans la sienne avant de la lâcher, presque à regret.
Face à face, ils mangeait les empanadas de Valentina tout en continuant ce petit jeu amusant. Le propriétaire des lieux commença par lui demander ce qu’elle faisait dans le coin. La jeune femme termina sa bouche avant de répondre en haussant les épaules « Je suis venue partager un plat avec une personne que j’avais hâte de connaître. Et vous alors ? ». Après tout, c’était ça en quelque sorte. En plus d’avoir envie de se faire pardonner et de mettre fin à la culpabilité qu’elle ressentait toujours suite à la fin de leur histoire, Valentina avait également l’espoir en arrivant chez Spens ce soir de pouvoir peut être renouer avec lui. Qu’était-il devenu après ces trois années ? Elle se l’était souvent demandé, y avait souvent songé... C’était donc l’occasion de le revoir !
Le brun assis en face d’elle demanda ensuite si elle avait quelqu’un dans sa vie, la vouvoyant toujours. Avait-elle quelqu’un dans sa vie ? Non, et ce depuis un moment déjà. Les relations amoureuses, ce n’était définitivement pas son fort. Elle n’avait jamais vraiment réussi à se projeter avec quelqu’un, enfin à part Spencer s’entend, et ses relations n’avaient jamais tenues très longtemps. Il faut dire qu’elle n’avait jamais non plus été très amoureuse, là encore si on comparait à son ex petit ami assis en face d’elle... Elle ne se l’avouerait probablement jamais, mais ses échecs amoureux étaient peut être du au fait qu’elle comparait les hommes qu’elle fréquentait à Spencer, et ils faisaient tous pâle figure... « Non, personne depuis un moment déjà ! Mon coeur semble être... compliqué disons » dit-elle en haussant les épaules et en enfournant une bouchée de son plat chilien pour le dévorer. « Et de votre côté ? » demanda-t-elle avant de proposer avec un sourire « Peut-être pourrait-on se tutoyer ? Ce serait plus simple ». Contrairement à Spencer qui avait oser en parler assez rapidement, Valentina n’aurait pas réussi à lui demander où il en était dans sa vie sentimentale. Cette question lui brûlait les lèvres pourtant, elle se demandait depuis tellement de temps s’il avait retrouvé quelqu’un, si une femme lui faisait battre le coeur, s’il était retombé amoureux... Comment réagirait-elle s’il lui disait qu’il était heureux et amoureux avec une femme incroyable qu’il projetait d’épouser ? Serait-elle jalouse ? Peut être bien, mais si c’était le cas elle devrait réussir à ne rien laisser paraître.

Même si Valentina ne savait pas vraiment ce que voulait dire repartir à zéro pour elle et Spencer, elle avait imaginé, l’histoire de quelques secondes, qu’il parlait de repartir à zéro sentimentalement. Qu’il pensait peut être à chercher à être de nouveau en couple avec elle. Cette idée n’avait pas déplue à la jeune femme, bien au contraire en fait. Mais elle s’était reprise rapidement, se disant que le jeune homme parlait probablement seulement de reprendre une relation amicale en oubliant leur passé commun, aussi court qu’il eut été. Oui, c’était sûrement ça qu’il voulait dire. Qu’est ce qu’elle pouvait bien s’imaginer ? Qu’il avait encore des sentiments pour elle après tout de temps ? N’importe quoi, il n’y avait qu’elle pour restait bloquée dans le temps de cette façon. Lui, il devait déjà être passé à autre chose depuis longtemps...
Spencer, sur le même ton du petit jeu que Valentina avait installé entre eux, répondit qu’elle pouvait tout à fait l’appeler par son prénom si elle le désirait. La brune hocha donc la tête avec un sourire avant de dire « Je vous en remercie, j’aime tellement votre prénom que ce serait me priver que de ne pas le prononcer ». Ça aussi, c’était vrai. Depuis trois ans maintenant, depuis leur rupture, elle n’avait eu que très peu l’occasion de prononcer le prénom de Spencer, alors qu’elle l’appréciait tant et qu’il représentait encore beaucoup pour elle. Même ce petit détail, qui pouvait sembler ridicule, lui avait manqué.
Lorsque Valentina lui exprima qu’elle venait dîner avec une personne pour la connaître, Spencer affirma qu’il recevait quant à lui une charmante demoiselle qui cuisinait à merveille le plat qu’il était en train de déguster. Ces compliments firent légèrement rougir la jeune femme. Il la trouvait encore charmante... Cette idée lui faisait tellement plaisir, c’en était presque ridicule.
Le sujet dévia ensuite jusqu’au fait qu’ils soit accompagnés ou non sentimentalement parlant dans leur vie. Lorsque Valentin déclara que son coeur était compliqué, son ex petit ami répéta ce terme avec un air de deception sur le visage. En vérité, le coeur de la jeune femme était compliqué parce qu’il avait cessé de fonctionner trois ans auparavant, sa fonction aimer étant presque tombée en panne depuis Spens... Pouvait-elle le lui dire ? Comprendrait-il ? Après tout, le but était repartir sur des bonnes bases entre eux, alors lui dire la vérité semblait être la meilleure chose à faire, surtout que le vin pouvait aider à délier les langues... « Oui, compliqué. On peut dire qu’il est bloqué trois ans en arrière... » murmura-t-elle assez bas avant de porter son verre à sa bouche et d’en prendre une gorgée. Heureusement pour elle, Valentina avait retournée la question assez vite à Spencer et avait réussi à glisser sa phrase juste avant qu’il ne réponde à son tour. Visiblement, de son côté aussi c’était compliqué, mais peut être pour d’autres raisons. Y-avait-il une femme derriere ce visage si énigmatique quand il parlait de ça ? Valentina aurait bien demandé, mais elle avait peur de la réponse en fait... « Oh... Vous aussi ce n’est pas simple alors ? »
Spencer demanda pourquoi passer au tutoiement, comme l’avait suggéré son ex, alors qu’ils n’étaient pas encore assez intime. La jeune femme laissa échapper un petit rire, trouvant définitivement que Spencer tenait bien son personnage. « Veuillez excuser mon esprit un peu cavalier. Vous avez tout à fait raison, restons encore un peu au vouvoiement » dit-elle avec y un petit hochement de tête.
Soudain, le beau brun eut une forte quinte de toux qui ne semblait pas vouloir s’arrêter. Il se mit alors à tousser dans son mouchoir avant de faire signe à Valentina de rester là en l’attendant et il s’éclipsa, probablement dans la dalle de bain. Même assise à sa table, la jeune femme l’entendait tousser et tousser encore, ce qui lui faisait mal au coeur. Ce n’était pas normal de tousser autant alors qu’il faisait si bon et beau dehors ? En tout cas ça ne ressemblait pas vraiment à un rhume. Valentina resservit alors Spencer en eau et prit son verre pour lui amener. Une fois arrivée au pas de la porte de la salle de bain, elle voit Spens tousser sur le lavabo avant de relever le visage vers le miroir. Il semblait souffrir et elle détestait le voir comme ça. Il aperçut sa présence grâce au reflet dans le miroir et se retourna vers elle, tentant visiblement de cacher ce dans quoi il avait tousser. « Je... Je t’ai apporté un verre d’eau... » dit-elle en lui tendant. En baissant les yeux, et se rendit compte que le mouchoir du jeune homme était tombé, mais surtout qu’il était maculé de sang. Elle se baissa pour l’attraper et se releva, son regard faisant des allers retours entre le bout de tissu ensanglanté et son ex petit ami. « Spencer, qu’est ce qu’il se passe ? » demanda-t-elle d’une petite voix dans laquelle transparaissait toute son inquiétude. « Pourquoi tu saignes ? ». Était-il malade ? Était-ce grave ? Le coeur de la jeune femme battait à tout rompre face à la peur qu’elle ressentait à cette idée. Elle avait déjà perdu son père d’une maladie alors qu’elle était toute petite, elle ne pouvait pas en plus perdre Spens, pas alors qu’elle venait seulement de le retrouver, pas alors qu’ils venaient de s’accorder une nouvelle chance... Elle tenta de respirer profondément. Peut être que ce n’était rien. Peut être qu’il allait très bien. À cet instant précis, elle ne priait que pour ça...

Valentina n’avait jamais pu oublier Spencer, n’avait jamais pu oublier leur histoire si courte soit-elle. Il était vrai que, contrairement au jeune-homme, il n’avait pas été son premier petit ami, mais malgré cela il restait pour elle le souvenir le plus important, l’homme le plus important. Il avait été celui qui lui avait fait ressentir de l’amour, du vrai, pour la première fois, ainsi que du bonheur. Celui avec qui elle s’était projetée sur le long terme pour la première fois, et la seule. Peut-être que contrairement à lui elle ne lui avait pas offert sa précieuse virginité, mais elle lui avait donné son cœur et ne lui avait jamais repris depuis, même si cela faisait trois ans depuis qu’ils s’étaient quittés…
Lorsque vint le moment à la jeune femme d’expliquer pourquoi sa vie sentimentale était compliquée, elle ne fut pas très directe, au contraire même. Elle parla en énigme, ce qui eut l’air de légèrement déplaire à son ex petit ami qui ne dit rien tout de même. Comment aurait-elle pu lui dire qu’elle avait toujours en elle des sentiments pour lui alors qu’elle ne savait rien de sa situation ? S’il la rejetait après qu’elle lui ait avoué ce qu’elle ressentait ? Son cœur serait brisé, de nouveau, et la chilienne n’était pas certaine de pouvoir le supporter. Alors elle avait sorti cette phrase qui ne voulait rien dire au premier abord, même si, en y regardant un peu mieux, elle décelait un indice pour comprendre ce qu’elle souhaitait dire. Ce fut au tour de Spencer d’expliquer pourquoi sa situation était également difficile. Le jeune homme affirma qu’il pensait avoir enfin compris pour elle c’était si compliqué. Il baissa les yeux et Valentina cru voir qu’il rougissait légèrement en se mordant la lèvre. Le jeune homme, qu’elle connaissant tout de même assez bien sur ce genre de choses, était mal à l’aise. C’était un sujet dont il ne voulait pas parler, ou en tout cas pas à son ex petite amie, puisqu’il semblait vouloir l’éviter. La brune résista donc à demander ce qu’il avait enfin compris et le laissa continuer. Le jeune Cooper déclara ensuite que c’était la vie et qu’on ne pouvait malheureusement pas réécrire le passé, mais que l’avenir restait une surprise. « C’est bien vrai, et les surprises peuvent être très agréables, comme cette soirée… » affirma Valentina avec un petit sourire, faisant même un clin d’œil au jeune homme assis en face de lui. Il avait raison et elle le savait, le passé ne pouvait pas être changé et leur histoire commune ne pouvait donc pas être modifiée. Ces dernières années, elle s’était souvent dit qu’elle aurait voulu revenir en arrière et changer la manière dont ça c’était fini entre eux, se disant qu’ils auraient pu continuer une belle histoire, mais maintenant qu’elle l’avait retrouvé elle souhaitait se concentrer sur l’avenir. Et si elle avait l’occasion de recommencer une belle histoire avec Spencer ? Elle voulait saisir sa chance…
La surprise se lisait sur le visage de Spencer lorsqu’il se rendit compte de la présence de Valentina dans sa salle de bain, avec lui. Un sourire de façade glissa sur ses lèvres lorsqu’il se retourna pour lui faire face, la remerciant pour le verre d’eau. Quand la jeune femme se redressa avec le mouchoir dans la main, son ex petit ami pâlît d’un coup. Face aux interrogations, le jeune homme affirma que ce n’était rien en récupérant le bout de tissu. Haussant de nouveau les épaules, l’illustrateur de livre pour enfants déclara ne pas savoir ce qu’il passait, précisant qu’il devait voir son docteur demain pour des examens. Valentina fronça les sourcils, l’inquiétude présente en elle prenant de plus en plus de place. Le jeune homme ne semblait pas de sentir bien, elle s’approcha donc de lui et posa délicatement sa main sur la joue de Spencer puis sont front. « Tu es bouillant Spens… » murmura-t-elle avant de se pencher sur le lavabo pour humidifier sa main avant de la remettre sur le visage du jeune homme. Elle avait tellement de questions à poser, tellement d’inquiétudes desquelles parler… Mais Spencer semblait suffisamment mal sans qu’elle ne lui impose un interrogatoire, alors elle se tut, décidant que cette conversation sérieuse pouvait bien attendre un peu… Après avoir humidifié le visage du jeune homme, elle caressa doucement sa joue de son pouce avant de retirer sa main, presque à regret. L’angoisse tordait le ventre de la jeune femme. L’état de son ex petit ami ne semblait pas au beau fixe et l’idée qu’il ait des soucis de santé lui faisait peur. Elle n’avait pas envie de le perdre, pas alors qu’elle venait de le retrouver, pas alors qu’elle croyait pouvoir renouer avec lui… Hors de question d’être négative, peut-être que ce n’était rien, peut-être que les examens du lendemain rassureraient tout le monde ! Voir le verre à moitié plein était le crédo de Valentina, alors c’est ce qu’elle allait faire.
Spencer leva un regard timide sur Valentina avant de lui demander si elle voulait rester dormir ici. Il s’excusa presque immédiatement après avoir parlé, disant qu’il ne souhaitait pas l’ennuyer. Il semblait avoir besoin de quelqu’un à ses côtés, peut-être pour ne pas penser à sa santé qui semblait vacillante… Valentina lui sourit en secouant la tête. « Arrête, tu ne m’ennuies pas du tout ! Si tu acceptes m’accueillir alors oui, j'aimerais bien… » dit-elle. Le brun but une gorgée d’eau avant de s’appuyer sur le mur. La chilienne scrutait son visage et ce qu’elle y voyait l’inquiétait, beaucoup. Il n’allait pas bien, ça se voyait, et cela lui faisait peur. Il proposa de regarder un film, souriant de nouveau légèrement à Valentina, de la tendresse émanant de ce sourire. La brunette hocha un peu la tête avec un sourire. « Je ne dis jamais non à une soirée film, mais avant laisse-moi t’aider à aller t’installer d’accord ? » dit-elle en passant son bras sous celui du jeune homme pour qu’il puisse s’appuyer sur elle. La jeune femme n'avait pas pitié de lui, loin de là, elle voulait surtout l'aider parce qu'elle avait peur pour lui, parce qu'elle voulait faire de son mieux pour le soulager... Valentina le fit s’asseoir à table. « Pendant que tu finis ton assiette dis-moi où je peux trouver de quoi préparer notre soirée ciné ! » demanda-t-elle en tout en lui resservant un verre d’eau. Elle avait décidé de tout faire pour que Spencer garde son énergie, lui qui semblait particulièrement mal ce soir. Elle allait tout préparer pour qu’il n’ait besoin que de s’instaler à côté d’elle avant de profiter d’un film en bonne compagnie.