stars can't shine without darkness

Aleksi Markowicz

stars can't shine without darkness

les informations en vrac

Aucune attache. Zero. Niente. Nada. Elle n'a plus personne sur qui compter, et la solitude lui pèse de plus en plus. Si jusqu'à présent elle avait su conjuguer avec sa vie de fugitive, de sans papier, de renegat, aujourd'hui elle a envie d'autre chose • Depuis la mort de ses parents il y a exactement 12 ans, Leksi est ballotée de foyer en foyer. Les familles d'accueil ne se bousculent pas au portillon, il suffit de quelques minutes avec la fillette pour comprendre. Prostrée dans un profond mutisme depuis la mort de ses parents, elle donne du fil à retordre à tous les gens qui s'approcheraient un peu trop près d'elle. Forme de protection diraient certains, de rébellion pour d'autres, toujours est-il que la gamine ne donne pas envie d'être adoptée, ni même aidée. Renfermée sur elle-même, elle se complait dans la solitude, les yeux tristes rivés vers l'extérieur. • A l’inverse, sa fausse jumelle Jana a toujours été une gamine avenante, douce et qui donnait envie de lui faire des câlins. Si jusqu’à la mort de leurs parents elles étaient très proches, ce drame les a éloignées. D’abord sur le plan psychique, et puis finalement sur le plan physique lorsque Jana a été adoptée par un couple néo-zélandais. Depuis, plus aucune nouvelle. • Il faut attendre ses quinze ans, l'adolescence, et une bonne quantité de fugues pour que Leksi rencontre Nicolas, un musicien d'une soixantaine d'années faisant du violon dans la rue, sur la place principale de Cracovie là où se trouve le pensionnat d'où la jeune femme s'est encore enfuie. Elle reste prostrée, interdite, les yeux rivés sur cet homme. Cet homme qui deviendra bien vite son sauveur. Leurs âmes liées par un sentiment plus fort encore que l'amour, qu'il soit amical ou maternel, leur relation platonique et basée sur le respect redonnera un semblant de confiance à Leksi, pendant plusieurs années • C'est grâce à Nicolas qu'elle retrouve l'usage de la parole, l'envie d'apprendre, de vivre. Elle apprend avec lui l'amour de la musique, le piano, le violon, et aussi la langue française qu'elle affectionne particulèrement • Il y a 3 ans, Nicolas tombe malade mais avant de partir, il veut emmener Leksi à Paris, lui faire découvrir la beauté de son pays. • Nicolas décède de son cancer l'année qui suit. Elle a 19 ans et ses repères s'effondrent à nouveau. Elle décide de rester à Paris, faisant la manche sur les plus grandes artères, jouant de son regard angélique et parfois même du violon que Nicolas lui a légué avant de partir. • Une longue années à mendier, jusqu'à ce que la police la coince et la fasse rapatrier en Pologne par le premier avion, direction le foyer d'accueil. Retour à la case départ. • C'est en revenant sur les traces de Nicolas, à son ancien appartement, qu'elle découvre une lettre lui étant adressée. A l'intérieur, un billet d'avion pour la Nouvelle Zélande à son nom dont aucune date n'est renseignée. Aucune explication, juste quelques mots lui disant de prendre son envol. Profitant de son nouveau statut de jeune femme majeure, Leksi décide de prendre ce vol pour la Nouvelle Zélande, et qui vivra verra. •

les indiscrétions sur le joueur

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<pris>cailin russo ›</pris> aleksi markovicz

   

l'histoire de ma vie

petite citation pour faire joli

Inventaire. Mon sac à dos, c’est tout ce qu’il me reste, tout ce que j’ai, tout ce qui m’est cher. Si je le perds, je perds tout, et c’est pour cette raison que je le garde précieusement avec moi. Quasiment chaque soir, avant de m’endormir, je fais un inventaire. Ça me sert d’abord à ne pas oublier qui je suis, d’où je viens. Ça me calme et me rassure lorsque je dois penser à quelqu’un, et puis c’est devenu plus important même qu’une simple habitude, presque un tic, un toc. Si je ne le fais pas, je sens qu’il manque quelque chose.

Mon violon. C’est sûrement la chose la plus importante à mes yeux aujourd’hui. Ce violon me rappelle Nicolas. Nicolas, il a été mon sauveur, mon ange gardien, et je sais qu’il l’est encore aujourd’hui, mais d’une façon bien différente. Je l’ai rencontré un jour où j’ai fugué de mon pensionnat pour jeunes filles. Mon foyer catholique pour adolescentes orphelines et déséquilibrées, si vous préférez. Je me suis arrêtée net, au milieu de cette rue, bercée par le son qui envahissait les murs, jusqu’à l’air ambiant. Un frisson m’a saisie, puissant. Cet homme avait plus de soixante ans, peut-être même plus, je ne lui ai jamais demandé. Il m’a appris à parler français, sa langue natale, et à jouer du piano et du violon. Il m’a appris à m’ouvrir au monde et à voir la beauté des choses, à travers la musique, et surtout à travers mes yeux d’enfant. Il a été mon pilier, pendant trop peu de temps, jusqu’à ce qu’il s’éteigne, à Paris, là où il m’avait emmenée pour me présenter à son univers, sa ville. Nicolas a été l’homme qui m’a sortie du mutisme dans lequel je m’étais terrée depuis la mort de mes parents, et aujourd’hui ce violon, c’est un morceau de son âme que je garde précieusement.

Mon pendentif en or. Je ne le porte pas sur moi, parce que j’ai l’impression qu’il me brûle, qu’il me hante, me porte malheur. Une croix, toute simple, reçue le jour de mon baptême, j’étais trop petite pour m’en souvenir. Ce pendentif n’avait aucune importance pour moi, je le portais plus par habitude qu’autre chose. Mais il y a eu la mort de mes parents dans ce foutu crash d’avion. Et puis plus rien. Le trou noir. La vie qui s’arrête en un claquement de doigts, le coeur qui bat et s’arrête de battre, comme ça, sans qu’on s’y attende. Jana et moi avions 9 ans. On s’est retrouvées dans un orphelinat aussi pitoyable que dans les films. Princesse Sara version Pologne, les poches trouées. Ce jour là, je me suis enfermée dans un profond mutisme, même la présence de ma soeur jumelle dans mon lit en plein milieu de la nuit pour calmer mes pleurs n’ont pas suffit. Un fossé a commencé à se creuser entre nous. Et puis un jour, elle m’a mis autour du cou ce même pendentif qu’elle portait elle aussi depuis notre baptême. Cette même croix qui était là sur son coeur depuis plus de 9 ans. Elle a pris mon pendentif en échange, sans un mot, juste un regard rempli d’un amour infini. Ce jour là, c’est le jour où j’ai été séparée d’elle, où un couple de gens parlant un langue inconnue l’ont enlevée à moi. Ma soeur, mon sang, tout ce qu’il me restait d’espoir sur cette Terre. Je l’ai regardée partir, sans rien dire, sans bouger, avec cette croix sur le coeur. Je ne pensais pas qu'ils seraient capables de séparer des jumelles, mais ils l'ont fait, ces salauds ! Je n’ai plus jamais eu de nouvelles. Son pendentif est aujourd’hui dans une boîte, dans la petite poche intérieur de mon sac à dos. Et chaque fois que je dois me séparer de mon sac, je ne récupère qu’une chose. Ce pendentif.

Ma montre. C’est une montre d’homme, trop lourde à mon poignet. Il m’est arrivé une fois d’être tellement en galère que j’ai failli la vendre. Mais je l’aurai regretté jusqu’à m’en ronger de l’intérieur. Elle appartenait à mon père. Il ne la mettait pas tout les jours, mais suffisamment pour que je me souvienne l’avoir vu avec. C’est ma mère qui la lui avait offerte pour leur 8 ans de mariage, et il y a une inscription à l’intérieur : ‘A Paul, de la part de Mary, pour l’éternité.’ L’amour est un sentiment que je crois ne pas connaître. Du moins, pas l’amour comme on imagine. Bien sûr, j’ai aimé, mes parents, ma soeur, Nicolas aussi, d’une certaine façon. Mais l’amour, l’attirance physique tout ça, je n’ai jamais connu. Pour le moment, je suis incapable de dire si j’aime les hommes ou les femmes. Aucun de deux sexes ne m’a encore attirée. J’ai l’impression de ne pas ressentir le désir comme les autres gens. Je me suis fait draguer, quelques fois, mais sans jamais ressentir quelque chose de particulier. Il faut dire que j’ai autre chose à penser.

Mes clés. Je ne peux pas dire véritablement que ce sont mes clés, mais en quelques sortes, oui. Il y a bien longtemps que je n’ai pas eu à me trimballer un trousseau de clés. Je crois même que ça ne m’est jamais arrivé. Celles-ci appartiennent à Harvey Lagrange, ce cont celles de son immense maison. Depuis deux semaines, je m’occupe de son petit garçon, Aaron. J’ai été embauchée comme baby sitter suite à une annonce à laquelle j’ai répondu. Elle ne m’a pas posé beaucoup de questions, mais j’ai été embauchée quasiment sur le champs. Ça va peut-être au moins me permettre de me trouver un taudis, une coloc, quelque chose avec le petit salaire que j’aurai à la fin du mois. En attendant mon salaire, je continue de dormir dehors. Pas comme si j’avais pas l’habitude !