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Life was so beautiful Then we all got locked down Feel like a ghost Living in a ghost town, yeah

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Jamais de sa vie Robin n’aurait cru pénétrer dans une prison. A part peut-être pour rendre visite à quelqu’un – possiblement son frère, ça serait bien la seule de ses connaissances à se faire arrêter mais si tel était le cas, alors il faudrait qu’une sacrée mouche la pique pour qu’elle décide de lui rendre visite. Ou alors pour lui apporter des oranges qu’elle se ferait un plaisir de lui balancer violemment dans la face, peut-être. Ah, qu’est-ce que ça serait jouissif ! -, et encore… Tout ça pour dire que ça lui fit un petit quelque chose lorsqu’elle franchit le haut grillage surmonté de fil barbelé. Finn, muni d’une pince, avait découpé une ouverture assez grande pour qu’ils puissent s’y faufiler tous les deux avant ça. Et même en prenant ses précautions, Robin avait tout de même réussi à faire un accroc à son pull au passage. Ils se trouvaient à présent dans la cour de la prison de Mount Eden. Celle-ci était abandonnée depuis un peu moins de deux ans. Faute de place, on avait transféré les pensionnaires dans un bâtiment plus grand juste un peu plus loin. Moins de deux ans, ce n’est rien en théorie mais les gens du coin s’en étaient donné à cœur joie : saccages, messages haineux tagués sur les murs et tout ce qui s’ensuit.

Debout dans la cour, un frisson lui remonta le long de la colonne vertébrale et pas seulement à cause du froid hivernal. Non, Robin n’avait pas besoin d’investiguer plus avant pour savoir avec certitude qu’ils n’étaient pas seuls. « Grouiller », voilà ce que ça faisait, ça grouillait tout autour d’elle au point de lui donner la sensation d’être de trop. Allez, ce n’était quand même pas la première fois que ça lui arrivait. On serre les dents et on avance ! Quand ça arrivait, la jeune femme zigzaguait, essayant de ne marcher sur les pieds invisibles – en tout cas pour elle – de personne mais là, ils semblaient tellement massés que ça lui semblait impossible. Tant pis, ils sont morts de toute manière, fonce dans le tas ! Elle s’y résolut, suivant Finn à la trace. Lui était plus habitué de ce genre de sorties qu’elle. En général le travail de médium de Robin se résumait à aller chez les gens qui lui demandaient de passer, à sonder leur appartement ou leur maison, à les rassurer au sujet de la présence de leurs proches décédés et ça s’arrêtait là.
« J’espère que ça sera moins peuplé à l’intérieur mais j’ai comme un doute. »@Finn Drake

La prison était sur sa liste des lieux à visiter, mais manque de courage, oui, parce que bon, c'est bien seul, mais à plusieurs c'est encore mieux et cela donne un petit coup de boost. Il est loin d'être peureux, mais c'est tout de même ennuyant de se rendre là-bas en solitaire et puis, de toute manière, il a réussi à trouver quelqu'un pour s'y rendre. Il a son sac à dos, sa caméra, lampe torche et d'autres petits trucs qui leur seront peut-être utiles ou pas. D'ailleurs, s'ils se faisaient arrêter, il pourra toujours mentionner que son père, -oui c'est encore bizarre le dire ainsi- travaille dans la police ou plutôt avec eux ? Certes, il n'est pas flic, car il bosse à la morgue, n'empêche que ce n'est qu'un détail, voilà. Cela dit, il doute fortement que les policiers de cette ville s'amusent à faire des patrouilles dans le secteur. Quoi qu'il en soit, il ouvre un passage pour eux, il en a déjà des frissons, alors qu'il a à peine mis les pieds dans la cour, bref, il range la pince et attrape sa caméra. L'endroit n'est pas tellement vieux en terme d'abandon et il a oublié de vérifier s'il y avait eu des morts entre ces murs. Finn n'est pas médium, il ne voit pas forcément ce que Robin voit, mais avec les années -et bien malgré le fait qu'on ne veut pas le croire-, a développé un sixième sens pour cela, les frissons, la température qui baisse subitement, les ombres, les sons, tout pour qu'on ait envie de l'enfermer dans un hôpital psychiatrique. Il coupe les chaînes du gros cadenas et range définitivement la pince pour le moment, il entre le premier à l'intérieur, une forte odeur se fait sentir dès la porte poussée et il éternue, c'est sûrement la poussière, mais cela lui arrive rarement d'éternuer pour cela, surtout que ce n'est pas si poussiéreux que cela à l'entrée de la prison. Quoi qu'il en soit, il actif la lampe de poche. « Et tu crois qu'ils sont combien environ ? » Probablement un bon paquet, les frissons continuent de lui parcourir la peau. Il avance dans le couloir, tout est désactivé et donc, ils peuvent normalement passer d'une pièce à une autre, mais il n'en est pas certain. « Bon ben salut les fantômes ! » Évidemment qu'il ne s'attend jamais à un « salut, comment tu vas ? » mais ils répondent de différentes façons.

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Bon, la cour c’était bien beau mais ils n’allaient tout de même pas rester plantés là ad vitam aeternam alors Finn entreprit de couper la chaîne maintenant la double-porte d’entrée fermée. Robin était sûre que s’ils en avaient fait le tour, ils auraient trouvé une autre ouverture déjà forcée mais autant aller au plus simple. Ils entrèrent, soulevant un léger nuage de poussière, une pas très agréable odeur de moisi flottant dans l’air s’incrusta immédiatement dans leurs narines. Bingo, c’était tout aussi bondé l’intérieur qu’à l’extérieur. Finn s’enquit de combien ils étaient. Elle essaya de faire une estimation approximative ; même si elle les avait vu de ses yeux, il n’est pas dit qu’elle aurait pu donner un nombre plus juste. A moins de passer son temps à les compter un par un, bien évidemment.
« Je dirais que ça se compte par dizaines. »
Ce qui était étrange car rares étaient les si grosses concentrations d’âmes errantes. Généralement, les esprits des défunts essayaient de retrouver leurs proches. Il leur arrivait de rester rattachés à un lieu mais c’était plus rare. Peut-être les personnes n’ayant pas de famille ou d’amis ; il est vrai que les objets et les endroits sont souvent plus fidèles. Moins décevants aussi.

Bref, Robin s’avança, téléphone en main pour se servir de la lampe. Elle laissa le jeune homme faire son « petit bazar », à savoir jouer avec son détecteur EMF, sa lampe à ultra-violet et tout le reste de son attirail de chasseur de fantômes. Ce qui ne leur serait pas d’une grande aide, ça serait de vérifier la température car ils étaient en plein hiver et le bâtiment n’était plus chauffé depuis des mois. Cette désagréable impression qu’on la touchait de partout lui prit. Elle détestait ça mais ce n’était pas bien différent de se retrouver dans un concert en fosse, par exemple. Elle détestait ça aussi, préférant largement se trouver une place assise où personne n’aurait à la coller. Un bruit attira soudain son attention. Une sorte de craquement. Rien d’anormal à ça, tout avait été saccagé par des personnes de passage, la prison tombait donc en ruines. Mais par réflexe, elle tourna quand même la tête dans cette direction et vit une silhouette. Sa main gantée se saisit du poignet de Finn afin d’attirer son attention avant de le relâcher.
« Y a quelque chose par-là. »
Puisqu’elle l’avait vu, elle ne craignait pas que ça soit en revenant mais bel et bien quelqu’un de vivant. Un rôdeur, un sans-abri, d’autres personnes cherchant le frisson, les possibilités étaient nombreuses.@Finn Drake

Il semblerait qu'ils ne soient pas seuls, il y a carrément foule d'après les dires de Robin. C'est qu'habituellement, ils ne se présentent pas tous en même temps et pour le moment, difficile à dire si ce sont des esprits qui ont soif de vengeance ou s'ils sont seulement emprisonnés dans ce monde qui n'est plus le leur, ce qui est fort possible oui, lorsqu'on s'attache à quelqu'un, un objet ou tout simplement à un endroit, comme cet établissement. Il suppose que ce sont des hommes qui ont fait de la prison durant plusieurs années et que ce n'est pas totalement récent, mais il ne peut pas en être certain. Finn regarde dans tous les sens, des lueurs blanches, parfois grisâtres puis ceux qu'on redoute, les lueurs plus sombres, parce que même dans ce monde il y a aussi bien des âmes innocentes que malveillantes. Il prend la peine d'enregistrer aussi, on n'entend pas forcément tout, parfois on peut distinguer des grognements et sans compter que tout ne se voit pas à l'oeil nu. Il pouvait sentir les courants d'air et pas seulement parce qu'il y a quelques brèches dans les murs et le toit, plutôt autour d'eux que dans l'air. Il se fait saisir le poignet par Robin, il se retourne aussitôt, faisant agiter sa caméra, croyant qu'il s'agissait d'un fantôme ou d'un quelconque phénomène paranormal, mais rien de tout cela à la première vue. Il fait quelques pas vers sa direction, mais il s'arrête, au final, c'est peut-être juste une personne qui cherche un abri pour passer la nuit, car c'est toujours mieux qu'à l'extérieur et donc, il vaut peut-être mieux le laisser en paix. « Tu veux l'interroger ? À mon avis, vaut mieux poursuivre notre route. » Sauf si c'est pas vraiment un vivant. Finn fait quelques pas dans la direction opposée et une porte de claque, phénomène qui se produit régulièrement quand il visite un endroit soi-disant hanté, là, il doute que ça soit un simple humain, sauf si ce sont des gamins qui s'amusent à leur faire peur, il suit la piste de la porte.

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Simplement par curiosité, Robin a déjà regardé une vidéo de chasse aux fantômes. Elle savait donc que d’autres explorateurs avant eux ont déjà eu à faire à ce genre d’évènements. Elle savait aussi que, bien souvent, l’hypothèse sans-abri ou même junkie était la bonne. Aller l’interroger était non seulement possiblement un peu risqué mais aussi et surtout un peu inutile. Eux cherchaient des gens décédés, les vivants ne les intéressaient guère. Un tout petit peu perdue quand à ce qu’il fallait faire, la jeune femme haussa les épaules.
« J’en sais rien. Je te fais confiance si tu dis qu’il vaut mieux qu’on continue d’avancer. »
Tournant les talons, elle fit donc quelques pas jusqu’à ce qu’une porte claque violemment, la faisant sursauter au passage. Oui, c’était un classique, les portes qui claquent, les ampoules qui grésillent, les chaises et tables qui glissent sur le sol, on a déjà vu ça un million de fois au cinéma mais pas que. Ça lui est déjà arrivé quelques fois aussi à Robin et elle en mettrait sa main à couper qu’à Finn également. Mais le fait est que ça surprend toujours un peu. Robin posa sa main libre sur sa poitrine pour apaiser les battements affolés de son cœur mais suivit tout de même son coéquipier qui avait pris la décision de se diriger vers la porte en question.

Néanmoins, elle restait quand même derrière lui. Pas tellement parce qu’elle avait peur, surtout parce que c’était un téléphone qu’elle avait en main, pas une vraie lampe-torche qu’elle aurait pu abattre d’un coup sec sur la tête d’un potentiel assaillant. Mais cette position ne lui plaisait pas trop. Le faisceau de sa lumière balaya le sol jusqu’à ce qu’elle tombe sur les vestiges de ce qui avait dû être une armoire. Trônant probablement dans la salle de repos des gardiens. Bref, elle attrapa une planche parmi les débris, s’enfonça une écharde dans le doigt mais n’y pensa pas sur l’instant et rangea son téléphone pour brandir la planche à deux mains. Si la silhouette était vivante et qu’elle les attaquait, elle se prendrait un grand coup en pleine poire. Puis elle fit signe à Finn d’ouvrir la porte. A l’intérieur, elle ne fit qu’entr’apercevoir la silhouette qui avait l’air de vouloir les attirer quelque part en particulier. Nouveau frisson qui la parcourut de bas en haut. Mauvaise idée de la suivre, c’était son intuition qui s’exprimait mais d’un autre côté, est-ce que ce n’était pas pour ça qu’ils étaient là ?@Finn Drake

Pour Finn, ce n'est pas nécessaire d'aller déranger le pauvre sans-abri, bien qu'il ne le voie que de loin, ce qui fait que ce n'est qu'une supposition qu'il s'agit d'un humain, pourvu que ça soit la bonne décision, que ce n'est pas un fou furieux qui va les traquer en douce. On s'entend que ce n'est pas sûrement pas le bon endroit pour trouver des proies, mais le bon lieu pour pouvoir les assassiner, mais heureusement cela ne tracasse pas Finn, qui n'est pas là pour jouer les flics, mais les chasseurs d'esprits. Bref, vous l'aurez compris, ils sont là pour chasser les fantômes ou tout simplement pour entrer en contact avec eux. Il hoche la tête, poursuit son chemin vers le claquement de porte qu'il vient tout de juste d'entendre, certes c'est toujours un coup classique des spectres, mais ça surprend à chaque fois, car c'est souvent au moment où on s'y attend le moins. Robin s'arme d'une vieille planche, mais au moins elle aura de quoi à assommer la personne, si jamais c'est le cas, si c'est une apparition, cela risque d'être plus difficile de l'atteindre avec des objets. C'est à trois que Finn ouvre la porte, d'un grincement à vous briser les tympans et à casser les vitres de n'importe quel miroir ou fenêtre. Il secoue légèrement la tête, personne, mais il a un mauvais pressentiment, il est évident que cette personne n'a pas pu s'enfuir, il n'y a aucune échappatoire et bien qu'il déteste cela, il regarde sous le vieux lit, mais rien, que de la poussière et des cadavres d'insectes. « On a frappé à la mauvaise porte. » Ils n'avaient pas vraiment frappé, mais en tout cas, rien ne se passait. Finn se redresse, sort de la pièce. « Allons faire un tour à la cafétéria. » Non, ce n'est pas parce qu'il a envie de grignoter un truc, mais il se passe souvent des choses là-bas, un prisonnier qui se fait tabasser par un gardien, un agent qui se fait poignarder par un détenu ou peut-être un meurtre, qui sait. Les pieds dans la grande salle, il se met à éclairer l'endroit, des débris partout. « Tu sens la présence d'un être ? » À savoir s'ils perdent ou non leur temps dans cette pièce. Il sort son lecteur emf et avance doucement.

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Pauvre type si celui-ci cherchait seulement refuge. Robin s’interdit de lui taper sur la tête avec sa planche si elle ne se sentait pas menacée, pas de réflexe malheureux, c’est déjà pas marrant d’être à la rue… Bref, elle se tint prête, attendant la fin du décompte puis suivit Finn à l’intérieur de… cette pièce étrange avec lit. Pas de barreaux ici, une simple porte tout ce qu’il y a de plus banale, ce n’était donc pas une cellule. Une pièce de repos pour le personnel, peut-être ? Qui sait ? Si ça se trouve, certains préféraient rester sur place et enchaîner les gardes plutôt que de rentrer chez eux pour repartir presque aussi sec ? Dans tous les cas, la pièce était vide. Pourtant, pas d’autre issue.
« Peut-être un courant d’air. »
Cette phrase qui revenait dans absolument tous les films d’horreur mais on n’y pouvait rien si ce genre d’endroits était toujours ouverts aux quatre vents parce que les gens s’amusaient à venir casser toutes les fenêtres et démonter toutes les portes à la moindre occasion. Quoi qu’il en soit, Robin lâcha sa planche et récupéra son téléphone dans sa poche avant d’emboîter une fois de plus le pas à Finn.

A mesure qu’ils avançaient, elle avait l’impression qu’il y avait plus d’air. Façon de parler car en théorie, les esprits ne respiraient plus. Ils ne pouvaient donc d’aucune manière lui voler le sien mais c’était l’image qui lui venait le plus facilement en tête lorsqu’elle se représentait une pièce pleine de défunts. En revanche, pour une image plus concrète, elle sentait de moins en moins ces petits déplacements d’air trahissant leur présence, comme s’ils la frôlaient, voire même la touchaient dans certains cas. Comme s’il avait lu dans ses pensées, le jeune homme lui demanda si elle ressentait une présence maintenant qu’ils étaient arrivés dans le réfectoire.
« Non c’est bizarre, plus aucune. Comme s’ils s’étaient tous mis d’accord pour fuir le self. »
De leur vivant, elle aurait pu comprendre, la nourriture style cantine c’était à vous donner des sueurs froides mais là… Elle observa un peu la salle en faisant un tour sur elle-même. Chaises et tables renversées, plateaux et couverts en plastique cassés traînant dans tous les coins. Dans tous les coins, oui, mais pas mal de tout ça était regroupé au centre comme un… autel vraiment bizarre.
« Peut-être qu’ils fuient quelque chose de plus précis. Ou quelqu’un. »
Robin ne savait pas trop ce qu’elle voulait dire par-là ; d’ailleurs, elle ne savait même pas pourquoi ça lui faisait penser à un rituel d’invocation. Pas de dessins à la craie par terre ni de statuettes à l’effigie d’allez savoir qui.
« Passe ta lampe à ultra-violet par-là, s’il-te-plaît. »
D’un geste assez vague, elle désigna l’étrange autel de détritus.@Finn Drake

Déception, rien ne passe lorsqu'il ouvre la porte, pas de phénomène étrange, ni même une apparition, mais hey, ils n'en sont qu'au début, alors il s'arme de patience. Il le sait, cela ne se passe pas toujours comme convenu, d'ailleurs, il vaut mieux éviter de se faire de grandes attentes pour éviter d'être trop déçu, après tout, ils ne sont pas en train de courir après des bestioles vivantes, mais après des choses invisibles que bien des gens ne croient pas. Oui, peut-être que le vent avait décidé de leur jouer un mauvais tour, c'est fort possible, l'endroit n'est plus isolé et sans compter que les fenêtres ne sont plus intactes. Ils poursuivent leur chemin alors, l'endroit est plutôt immense, vaut mieux continuer et ils finiront forcément par trouver quelque chose d'intéressant. « Hm. » Un peu bizarre, non ? Il doute que quelqu'un soit venu ici pour bénir cette salle en particulier et repartir comme si rien n'était, mais il ignore ce qui s'est produit avant sa venue, alors qui sait hein.Finn suit Robin jusqu'à un autel qui ne colle pas avec le reste de la décoration, cela confirme qu'ils ne sont pas les premiers à mettre les pieds dans le bâtiment pénitencier. « Satan ? » Hé bien oui, c'est la première chose qui lui vient en tête, mais il doute tout de même que le prince de l'Enfer soit déplacé pour quelques âmes sans valeur à ses yeux, après tout l'apocalypse n'a pas encore été annoncé. Finn attrape sa lampe ultra-violet et sursaute pratiquement en voyant les nombreuses et petites empreintes, comme s'ils s'étaient tous bousculés pour sortir d'un portail, mais deux empreintes se distinguent des autres. Il s'approche d'une coupe qui se trouve non loin de l'autel, sang séché à l'intérieur ? Ah oui, ça ne peut être que cela. « Regarde, ça ne me dit rien ces petits symboles gravés sur la coupe. »

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Ah, Satan… Oui, malheureusement, c’était l’hypothèse la plus probable. Pour le coup, Robin n’y croyait pas le moins du monde, pas plus qu’à Dieu soit dit en passant. Et en théorie, l’un ne peut aller sans l’autre. Mais certaines personnes y croient et à faire des choses en son nom, elles ont pu appeler, voire créer une entité des plus malveillantes. Bon sang, ces gens en étaient venus à lui vouer un culte ! Est-ce vraiment surprenant ? Oui ! Parce qu’ils n’étaient pas aux Etats-Unis. Là-bas c’est bien connu que les gens sont fous et tellement croyants qu’une bonne moitié d’entre eux est sataniste, il y a même des églises pour eux, mais ici… Ça faisait froid dans le dos.
« Ou quelqu’un qui se prend pour lui. »
Quelqu’un ou quelque chose. Ne croyant pas à une religion quelle qu’elle soit, c’était difficile de catégoriser des démons autrement qu’en les appelant des entités. Des espèces de concentrés d’énergie négative, peut-être ? Une force ? Bref, vous avez saisi le concept, aussi nébuleux soit-il.

Comme elle lui a demandé, il passa le faisceau de sa lampe à ultra-violet sur ce curieux édifice et Robin ne fut pas surprise de découvrir des empreintes mais aussi des traces de sang. Ces cinglés avaient dû penser que sacrifier allez savoir quel pauvre animal sans défense pour boire son sang ou allez savoir quelle autre ineptie serait de bon ton. A elle, ça lui donnait plutôt la nausée mais bon, chacun son truc. Et puis ça serait idiot de croire que les gens étaient plus sains d’esprit ici qu’ailleurs. Bref, la jeune femme se pencha à son tour sur la coupe en plissant les yeux sous l’effet de la réflexion. Elle cherchait à se remémorer si elle avait déjà vu ça dans l’un ou l’autre de ses livres sur l’histoire de l’art – car oui, l’art et la religion, quelle qu’elle soit, sont toujours étroitement liés – mais elle resta surtout perplexe.
« Hm, à moi non plus. Qui sait ? Peut-être que ces gens ont de sacrés troubles psychologiques et que c’est parti d’un délire ? »
Tiens, voilà qu’elle se mettait à raisonner de la même manière que ces gens qui ne voulaient pas la croire lorsqu’elle disait percevoir la présence de gens qu’elle n’était pourtant pas capable de voir tout autour d’elle autrefois. Intéressant… Mais à sa décharge, les maladies mentales existent bel et bien. Malheureusement.
« Ou pas. A vrai dire je n’en sais rien. Mais je sais que ces gens étaient convaincus qu’ils parviendraient à invoquer quelqu’un et ils ont réussi. »
Ça se sentait dans l’air ambient : eux comme les autres esprits n’étaient pas les bienvenus ici. Retour de la silhouette.
« Là ! »
Sans attendre, Robin se mit à la suivre, bien moins convaincue qu’il s’agisse d’un sans-abri cette fois.@Finn Drake

Il n'avait jamais vraiment eu affaire à des démons ou quelque chose qui s'en apparente tout simplement, mais une fois, dans une église il a déjà eu affaire à un groupe de sataniste tout du moins, ils prétendaient parler au nom du diable et ils parlaient en latin, Finn a quelques notions dans cette langue, mais tout cela ne voulait pas dire grand-chose, tiré d'un livre acheté sur Amazon. Il a passé son chemin, il n'avait clairement pas envie de finir décapité, que l'on retrouve son cœur dans une coupe achetée dans une boutique aux objets cheap. Quoi qu'il en soit, cette coupe ne lui disait rien du tout, pas si ancienne à la première vue, mais les symboles aucune idée, peut-être que Robin en sait plus à ce sujet de son côté, l'union fait la force comme on dit. Elle ne semble pas les reconnaître non plus et peut-être qu'effectivement, il s'agit d'un culte comme celui qu'il a pu observer dans la vieille église, que les multiples empreintes ont été faites avec une encre spéciale qui sait. Malheureusement, tout n'est pas question d'esprit, cela pourrait être tout simplement l'oeuvre d'un être humain ou plusieurs. « Attends ! » Finn voit Robin qui traverse la salle à la poursuite de l'ombre, il se met à la suivre, mais les portes se ferment devant lui, les séparent du même coup. C'est une blague, c'est ça ? Il frissonne, il frappe sur la porte, il tire sur les poignées, mais rien du tout, elles ne veulent pas s'ouvrir et quand il crie à travers la petite vitre cassée, c'est comme si elle ne pouvait pas l'entendre et vice versa. Il se recule, trébuche sur un truc invisible et tombe dans un cercle qui n'est pas fait de sel, donc, aucune protection, c'est d'un rouge comme le sang. « C'est quoi cette connerie.. » Il voit une ombre passée sous ses yeux, un ricanement terrifiant. « Euh.. salut ? » Il tente d'attraper sa caméra, il sent une vive douleur sur son bras, relevant la manche de sa veste, on peut apercevoir des traces d'une main avec des griffes, une main qui n'est clairement pas humaine, avec un léger saignement.

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Robin entendit Finn lui crier d’attendre et elle se retourna en vitesse pour voir les portes se refermer derrière elle. Sans réfléchir et oubliant momentanément ce qu’elle était en train de suivre quelques secondes auparavant seulement, elle se rua sur les portes. Elle aurait pu continuer son chemin car après tout, ces portes ne pouvaient tout simplement pas être verrouillées. Fermées, oui, verrouillées, non. Pas de chaîne, pas de cadenas, pas de serrure, rien de tout ça. Mais son intuition lui soufflait, que dis-je, lui scandait carrément d’aller vérifier. Et effectivement, la jeune femme eut beau pousser et tirer autant qu’elle le voulait, celles-ci refusèrent de bouger ne serait-ce que d’un millimètre. Du plat de la main, elle frappa contre le battant.
« Finn ! Tu m’entends ? »
Pas de réponse. Elle avait pourtant crié. Et rien ne lui parvenait depuis l’autre côté. Bon. Un craquement sur sa droite la fit sursauter. C’est qu’elle en avait oublié la raison pour laquelle elle était là. Elle pivota à vitesse normale, non pas lentement et le faisceau de la lampe de son téléphone éclaira non plus une ombre mais un homme. De dos, face au mur. Robin lutta contre le souvenir de la scène finale du Blair Witch Project et s’avança. Cette fois à pas lents.
« Monsieur ? »
La jeune femme savait pertinemment que ce qui se trouvait non loin d’elle n’avait rien d’humain ; chaque fibre de son corps en était bien consciente mais elle ne pouvait s’empêcher de quand même poser la question. Des fois que l’hypothèse sans-abri se confirmerait. Mais pensez-vous ! La créature ne se retourna pas. Robin se refusait à l’appeler autrement parce qu’elle ne savait pas ce que c’était. Tout ce qu’elle savait, c’est qu’elle pouvait le voir de ses yeux et que c’était assez rare pour être souligné. C’était plus fort qu’elle, non seulement elle continuait à avancer mais elle tendit le bras. Il fallait qu’il se retourne, qu’elle sache à quoi elle avait à faire. Elle le fit pivoter à son tour puis.... Le corps s’évapora tout d’un coup comme s’il n’y avait jamais eu personne. Pourtant, Robin était sûre de ne pas avoir halluciné. Non seulement elle l’avait vu mais elle l’avait également touché. Il y avait quelqu’un. Bref, rejoindre Finn, c’était la seule chose qui importait pour l’instant. Si les portes ne voulaient pas s’ouvrir, alors elle trouverait un autre accès, quitte à jeter quelque chose dans une fenêtre pour y arriver. Car il y avait une fenêtre dans le réfectoire, de ça aussi, elle était sûre.@Finn Drake

Ce n'est clairement pas à tous les jours que l'on peut vivre ce genre d'expérience et ce n'est probablement pas tout le monde qui le peut. Finn ne pensait pas qu'ils seraient confrontés à des esprits enragés ou voire carrément des démons, d'ailleurs, comment aurait-il pu le savoir ? Ils n'étaient pas là pour cela à la base, enfin, les fantômes, si, mais ce n'est pas comme si à chaque fois qu'il pénètre dans un lieu abandonné que quelque chose se produit automatiquement. Il ne pouvait pas entendre Robin lui parler et elle ne semblait pas pouvoir également, étrange. Ils n'arrivaient pas à ouvrir la porte, ni à communiquer. Son cœur s'emballe, alors qu'il tente de garder son sang-froid, car de toute évidence, s'acharner contre cette fichue porte ne sert à rien. Il ravale sa salive, il recule de quelques pas et tout commence à s'agiter autour de lui. Maintenant, il paraît bien con de parler à une ombre, ce n'est pas comme si la chose allait lui faire la conversation et lui demander de prendre le thé et ça, il le sait très bien Finn. La preuve, il se retrouve avec une marque sur le bras, léger saignement, pas de quoi à paniquer, il ne va pas se vider de son sang et ça ne risque pas de couler sur le sol, mais peut-être que cela peut s'infecter. Bref, ce n'est pas vraiment ce à quoi il pense en ce moment, il doit retrouver Robin, pas question de quitter les lieux sans elle, mais il ignore vraiment comment il va faire, sachant que monter aux étages de la prison, c'est peut-être prendre le risque le s'écrouler avec le béton ? Il tente désespérément d'ouvrir la porte, mais rien du tout, uniquement des rires qui lui donnent la chair de poule. Finn fonce vers le poste d'accueil, généralement, il y a une porte derrière pour les employés, il prend la chance, traversant les décombres et plus particulièrement la poussière. Il emprunte alors la porte pour atterrir dans un long couloir. « Robin ? » Il agite sa lampe de poche d'une main et de l'autre sa caméra, tout en marchant.

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Sa main glissant contre la paroi, Robin longeait les murs. Ainsi, elle ne pourrait pas tourner en rond et elle était sûre de ne pas se perdre à cause de l’obscurité. Jusqu’à ce que cette même main rencontre le vide. Une porte, une arche, une ouverture quelconque qu’elle éclaira du faisceau de sa lampe. Un escalier. Est-ce que Finn serait monté à l’étage ? Non, pour quelle raison ferait-il cela ? La seule plausible qu’elle voyait pour l’instant était qu’il se soit retrouvé face à un mur de gravats bloquant un accès quel qu’il soit et qu’il aurait été forcé de le contourner. Un bruit provenant de l’escalier se fit entendre. Les poils sur ses bras se hérissèrent instantanément. Elle avait le sentiment qu’il s’agissait d’un appel. Mais elle avait également la conviction qu’il ne s’agissait pas de Finn. Avait-elle envie d’y répondre ? Pas tant que ça mais elle ne pouvait nier qu’elle était curieuse. Peut-être même qu’il s’agissait là d’une curiosité un peu morbide. Cependant, curieuse ou pas, elle n’était pas inconsciente pour autant et la priorité était toujours de retrouver Finn. Ensuite ils aviseraient. Ignorant l’appel, la médium retrouva la paroi et poursuivit son chemin.

Survint alors un écho. Cette fois, il s’agissait d’une voix. Qui appelait son prénom. Mâchoires serrées, Robin ferma les yeux pour être plus lucide ; elle ne voulait pas que son imagination lui joue des tours. Non, c’était bien la voix de Finn qui l’appelait. Son cœur se mit à tambouriner dans sa poitrine tellement elle était contente qu’il s’agisse bien de lui.
« Finn, je suis là ! »
Une fois de plus, elle se concentra pour mieux déterminer de quel côté venait la voix de Finn et lâcha le mur pour prendre cette direction. Jusqu’à enfin tomber sur lui.
« Ah, te voilà ! »
Peu importe leur degré de proximité, Robin le serra dans ses bras, contente de l’avoir retrouvé. Puis elle lui rendit sa liberté et reprit la parole.
« Il se passe vraiment des trucs bizarres ici. Y a une énergie négative dans tout le bâtiment, elle prend à la gorge. »
Donnait même un peu l’impression de suffoquer. Cela étant, la jeune femme n’avait probablement pas besoin de lui expliquer tout ça, même lui devait bien s’en rendre compte par lui-même.
« Et quelque chose m’a appelée à l’étage mais je ne sais pas si c’est une bonne idée d’y aller. Ça pourrait être dangereux. »@Finn Drake

Comme il le pensait, une porte dérobée à l'arrière de l'accueil des gardiens, il s'empresse de la prendre et de quitter la pièce pour un autre couloir, là où certains criminels étaient emprisonnés. Finn qui croyait avoir entendu la voix de Robin, ouvre une porte qui était déverrouillée, tombant sur une étrange machine. Était-ce pour de la torture ? Qui sait ce que les gardiens s'amusaient à faire aux prisonniers. En fait, il n'a clairement pas envie de s'imaginer cela. Il préfère se concentrer sur Robin, la retrouver est sa priorité. Il regarde autour de lui, des frissons lui parcourent la peau, les grincements que produit le vent, les claquements de porte, comme si quelqu'un s'amusait à les fermer brutalement. Une chose est sûre, il commence à trouver l'ambiance oppressante. Il filme tout droit devant lui et vers les bruits, mais dès qu'il agite sa lampe de poche, le bruit cesse, mais il a tout de même l'impression que l'on le suit et il doute fortement qu'il s'agisse de Robin qui s'amuse à lui foutre la trouille de sa vie. Il commence alors par l'appeler, avec l'espoir de pouvoir avoir une réponse et pas celle d'un fantôme imitant la sienne. À sa réponse, il s'empresse de courir vers sa direction jusqu'à tomber sur elle. Enfin. Content également, il la serre à son tour dans ses bras. C'est un soulagement qu'elle soit saine et sauve. « Je trouve aussi.. surtout dans la salle où nous nous sommes perdus. J'ai cru.. enfin non, j'ai bien entendu des rires et des grognements. Et.. » Il lui montre son avant-bras, non pas pour faire pitié, mais bien pour prouver que c'est dangereux. « Je ne pense pas que cela soit une bonne idée. Cela dit. Je me demande vraiment ce qui se passe. » Mais il ne va pas insister si elle préfère quitter, c'est peut-être même préférable.

ghost town

Life was so beautiful Then we all got locked down Feel like a ghost Living in a ghost town, yeah

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Robin se pencha sur le bras que Finn était en train de lui montrer. Une marque, un peu de sang. Non, ce n’était pas grave, mais ce n’était clairement pas la fête non plus. Si elle avait pris la peine d’ôter ses gants, elle n’aurait même pas besoin de lui poser cette question mais quelque chose l’en empêchait. Aussi :
« Ça fait mal ? »
Sa réponse ne changerait pas grand-chose à l’affaire ; le ou les esprits qui rodaient ici s’en étaient physiquement pris à lui et c’était tout sauf une bonne chose. Peu importe qui pouvait bien l’appeler là-haut, il était temps de sortir de là et sans traîner. Qu’un mauvais esprit puisse s’attaquer physiquement à vous, c’était mauvais signe ; non seulement ça voulait dire qu’il vous voulait du mal – sans rire -, mais aussi qu’il était très puissant. Tout au long de sa vie, Robin avait croisé la route de divers esprits, des bons comme des mauvais mais elle n’était encore jamais tombée sur un qui soit capable d’une telle chose.
« T’as raison, il vaut mieux qu’on sorte d’ici. Est-ce que tu te sens capable de retrouver le chemin ? »
Voilà encore une autre histoire car ils aimaient les perdre. Quant à ce qu’il se passait ici, Robin avait bien une petite idée sur la question mais elle pouvait en parler en marchant. C’est de très près qu’elle suivit Finn, s’empêchant de lui prendre la main comme elle le ferait avec un de ses petits frères et sœurs. Peut-être n’aimerait-il pas se faire materner mais c’était dans sa nature de protéger les plus jeunes. Surtout lorsqu’ils avaient à peu de chose près l’âge des jumeaux et qu’ils faisaient partie de leur cercle d’amis.
« Si tu veux mon avis, des gens un peu cinglés se sont pris pour des satanistes ou je ne sais quoi. Ils ont voulu invoquer un démon et quelque chose à répondu à leur appel. Peut-être un défunt, peut-être un démon, je n’en sais pas plus mais quelque chose de néfaste dans tous les cas. »@Finn Drake