La panique, c'est la panique

Un tremblement de terre ! Elle n’a jamais connu ça. La Nouvelle-Zélande n’est pas très connue pour être victime de catastrophe du genre. Il s’agit plutôt du Japon qui se trouve à des milliers de kilomètres de là. C’est pourtant bien ce qu’il vient de se passer. Et personne n’a su comment réagir face à la situation. Jenny ne dirait pas que cela ressemble à ces films catastrophes de fin du monde mais ça n’en est pas très loin. Il doit y avoir quelques blessés. De la casse au niveau matériel. Elle espère que leur immeuble a tenu le choc. Bien sûr que oui. Ce n’était pas un tremblement de terre d’une puissance effrayante. Au pire, le vase sera tombé par terre. Avec quelques verres qui traînaient sur la table. Il faudra certainement repasser par le magasin de meubles et fournitures diverses. Pour ne pas aider son cas, son handicap s’avère être vraiment un handicap dans ce genre de situation. Heureusement pour elle, il n’y a pas eu de dérapage de voiture incontrôlé. Et de personne criant pour la prévenir qu’un lampadaire allait lui tomber sur la tête. Il y a du chaos mais avec le son, cela doit être encore pire. Elle est au beau du milieu du trottoir et elle aperçoit ce cycliste qui a chuté à cause du séisme. Pas une grosse chute au départ sans doute mais un arbre lui est retombé sur la jambe. Le pauvre se retrouver donc bloqué et hurlant autant qu’il peut. Elle arrive près de lui en tente bien de vouloir faire bouger l’arbre mais rien n’y fait évidemment. Bien trop lourd pour elle ou pour n’importe qui. Elle essaye tant bien que mal de communiquer avec lui mais elle ne prend pas le temps d’écrire. Elle signe et il comprend rapidement qu’elle est muette. Elle se sauve donc de là rapidement. Pour aller chercher des secours bien sûr ! En espérant qu’il ait compris qu’elle ne le laissait pas en plan. Elle tombe sur une jeune femme. Pas bien plus musclée qu’elle. Mais deux paires de bras valent mieux qu’une. Deux cerveaux également. Elles peuvent aussi aller chercher plus de monde. * Bonjour. Ca va vous ? J’ai besoin de votre aide ! * Elle s’agite. Une main qui fait un signe, l’autre un autre. Elle enchaîne. Elle est un peu sens-dessus dessous mais elle fait au mieux. Elle se retourne et montre de l’index l’homme toujours bloqué. Il n’est pas très loin de là et elles peuvent facilement l’apercevoir. * Oui ? Vous venez ?? * Elle continue. La regarde, se retourne. Lui fait signe de venir avec elle. Appeler les pompiers ? Le standard doit être saturé d’appel. Tout le monde doit être sur le champ de bataille en ce moment même. A moins de trouver une équipe de rugbymen, ça s’annonce assez compliqué pour elles, et surtout lui, pour le moment.

Elle n’a rien de cassé. Pas même un ongle. Une aubaine. Elle s’imagine parfois se tordre une cheville, se casser une jambe, et se demande ce qu’il adviendra de sa carrière de danseuse. Elle pense à Reira et son accident. Se dit que finalement la vie ne s’arrête pas là. Mais ce serait un sacré coup au moral. La catastrophe n’est peut-être pas finie non plus. A tout moment, la terre peut se remettre à trembler, ce qu’elle n’espère pas. Notamment pour cette personne qui se retrouve bloquée sous ce tronc d’arbre. Ce n’est pas avec sa petite force que la blonde va pouvoir le faire bouger mais elle essaye malgré tout. Elle tire aussi ce jeune homme pour le sortir de là mais rien n’y fait. Si elle ne se dépêche pas, il y a des risques de séquelles pour sa jambe c’est certain. Alors elle part à la recherche d’aide. Ne tombe que sur une autre jeune femme, peut-être un peu plus âgée qu’elle et lui signe de venir l’aider. Elle ne doit pas tout comprendre mais quand Jenny pointe la situation du doigt, c’est tout de suite plus clair. * Oui oui ! Vite. * Elle hoche la tête, s’empresse de vouloir amener cette femme près de l’arbre tombé. Mais oui, le téléphone. Elles doivent appeler les secours, ce sera plus simple. Jenny fouille dans son sac alors qu’elles se dirigent près de l’endroit de l’incident. Elle en sort son téléphone, intact lui et le tend à la blonde. Elle prend cette fois-ci le temps d’écrire. « Tenez appelez les secours ! » Elle a certainement du le comprendre toute seule, mais autant le lui écrire. Elle se tourne vers le jeune homme et lui signe de savoir comment il va. Il ne comprend rien bien sûr et il rabâche sans cesse de le sortir de là. Qu’il ne sent plus sa jambe. De faire vite. Elles font ce qu’elles peuvent. Le numéro des secours sonne et sonne et un message indique que tout est saturé et qu’ils sont en train de faire le maximum compte tenu de la situation. Ce qu’il y a de bien pour la muette, c’est qu’elle peut ne communiquer qu’avec la femme sans que le blessé puisse suivre la discussion. « Qu’est-ce qu’on fait ?? On arrive jamais à bouger ce tronc. Ou alors on le tire avec une voiture et des chaînes ? * Pas un mauvais plan. Sûrement le meilleur qu’elle puisse avoir. Mais trouver un gros pickup avec les clés sur le contact, ou le conducteur à l’intérieur, ce n’est pas gagné. Trouver de quoi accrocher autour du tronc et qui soit solide, ce n’est pas gagné non plus. A part ça, difficile pour elle d’avoir les idées claires dans cette situation.

Le silence total. Pour être seulement. Car il y a des alarmes dans tous les sens. Des pleurs d’enfants. Quelques cris. Des appels à l’aide aussi. Comme cet homme coincé. Jenny essaye d’avoir les yeux partout. Elle ne voit rien de vraiment vraiment grave pour le moment. Enfin, cet homme pourrait peut-être perdre sa jambe si elle ne se dépêche pas. Tout ce qu’elle peut faire, c’est essayer de trouver quelqu’un pour l’aider. Elle trouve bien une blonde, mais pas une madame muscle. Deux cerveaux valent mieux qu’un. Elle lui prête son téléphone pour appeler les secours. Avoir une personne au bout du fil relève du miracle. « Non, mais il faut essayer. » Comme prévu, pas de réponse. Enfin certainement un message pré-enregistré qui annonce qu’il n’y a personne de disponible. Ce doit être l’enfer aussi dans les standards des urgences. La jeune femme essaye ensuite d’appeler une autre personne mais ça ne semble pas fonctionner. Plus un sms. Jenny la regarde et la laisse faire bien sûr. Elle verra bien une fois qu’elle aura de nouveau son téléphone en main. Enfin non, elle n’est pas curieuse à ce point. Surtout qu’elle a maintenant un élément de réponse. Elle écrit vite. « D’accord. Je surveillerai pour voir s’il y a une réponse alors. » Avec tout ce qu’il se passe autours d’elles, pas sûr qu’elle soit consciente d’une vibration. Elle a d’autres chats à fouetter que de surveiller sa poche. Pas de réponse des urgences alors elles doivent se dérbouiller elles-même. Comment faire ? Elle lit les lèvres de la femme qui l’aide et lui répond par signe cette fois-ci, avec l’air qui va bien avec. * Oui je sais bien. *C’est elle qui l’a découvert alors elle sait bien que c’est loin d’être évident. Un pickup avec une chaîne pour tirer le tronc peut-être ? Ou un camion de pompier ? Il semblerait qu’elle sache où se trouve un camion. La sirène ? Jenny ne peut évidemment pas l’entendre. « Dites-lui qu’on arrive vite et je vous suis ! » Que l’homme ne s’inquiète pas. Elle pourrait rester à ses côtés et attendre le retour mais … autant y aller à deux. Elles y vont, tournent au coin de la rue et aperçoivent bien le camion. Quelques pompiers sont déjà en train de dégager une personne d’une voiture. Elle ne va pas perdre son temps à aller leur écrire et laisse la jeune femme expliquer la situation. En d’autres occasions, elle aurait bien été parler à un charmant homme en uniforme mais ce n’est pas le moment pour cela.

Elle hoche la tête et fait un signe. * D’accord. * Probablement pas de réponse avant un bon moment alors. Elle va tout de même essayer de faire attention. Mais elles ont quelque chose de plus important en cours. Aider cet homme à ce sortir de son accident. Il n’a pas l’air de crier ou de mourir sous la douleur. Mais si ça continue comme ça, Jenny se dit qu’il risque bien de perdre sa jambe. La circulation du sang doit être coupée depuis un petit moment déjà. Elle n’a aucun connaissance en médecine mais elle se doute bien que ça ne doit plus continuer longtemps sous peine de graves séquelles. Par chance, l’autre demoiselle entend une sirène. Par la voix, et par les signes, elles disent à ce brave homme qu’elles vont chercher les secours. * On vous abandonne pas. Tenez bon ! * Il n’a rien compris, la jeune femme n’a rien compris non plus, mais l’intention est là de la part de la muette. Frustrant de ne pouvoir pleinement et simplement s’exprimer dans ces situations. Aaah si tout le monde pouvait parler la langue des signes. Au moins les bases. Elles courent, tournent au coin d’une rue. Les yeux de Jenny se pose pile sur un camion de pompier. Une aubaine. La blonde avait donc bien entendu. La danseuse la laisse parler et en lisant sur les lèvres, elle comprend vite que deux ou trois pompiers vont les accompagner. Elles n’attendent pas une seconde de plus et foncent. Enfin si, les pompiers s’équipent d’un peu de matériel. Ils font bien. Un ambulancier demande à la jeune femme comment elle se porte. Assez bien. Pareil pour Jenny. Ils ont compris qu’elle est sourde et muette et communiquent comme ils peuvent. Revenus sur place, l’homme les remercie déjà à moitié mais urge surtout l’équipe de sauveteurs. Il ne sent plus sa jambe, il faut le sortir de là, etc. Les pompiers se mettent alors au travail. Jenny les regarde mais regarde aussi autour d’elle. Sans être la totale apocalypse, c’est un peu le chaos. Elle est au milieu de tout ça, un peu désemparée. Pas d’autre âme à sauver dans les parages. Du moins, elle n’en voit pas. Elle se demande dans quel état est leur appart’. La maison des membres de sa famille également. Elle vérifie son téléphone. Quelques messages mais rien concernant les appels de l’autre femme. « Désolée, pas de réponse. » Elle ne s’attarde pas tant que ça même si elle aimerait envoyer des messages à tout le monde pour avoir de leurs nouvelles. Savoir où ils sont, s’ils vont bien,  ou blessés. Mais cela n’engendrera encore plus d’inquiétude à court terme. Elle tourne la tête et aperçoit un petit garçon au milieu du capharnaüm. Déboussolé lui aussi. Pas blessé mais perdu. Il est seul. La danseuse tapote sur l’épaule de la blonde et lui indique le petit. « Vous pouvez lui demander où sont ses parents ? » Ou tout autre personne avec qui il était il y a maintenant quelques minutes.

Elles tombent bien sur des pompiers qui vont pouvoir les aider. Enfin, plutôt aider cet homme. Elles, elles ne vont pas si mal. Jenny a bien remarqué que la femme n’est pas dans la plus grande forme de sa vie mais il y a pire. Il y a largement pire. Elle n’a pas encore vu de scènes vraiment horribles mais ce n’est peut-être qu’une question de temps. Chose qu’elle ne souhaite pas évidemment. A commencer paru n massacre à la tronçonneuse. Heureusement pour elle, pour elles, et lui, les pompiers sont pas des cinglés et ils savent maîtriser leur outil. Cela doit faire pas mal de boucan mais la blonde est isolée dans son monde. Elle vérifie son téléphone, rien. Enfin si, mais rien qui en concerne le message qu’a envoyé cette femme. La muette regarde alors autour d’elle et aperçoit un petit enfant, seul. Elle écrit quelques mots même si la situation parle d’elle-même. Elles se rapprochent alors de lui. Jenny laisse l’autre blonde parler. Etait-il avec ses parents ? Il ne sait plus trop, le pauvre. Elle voit bien dans son regard qu’il est assez terrorisé. Elle lui fait un petit signe avec un sourire. Pour tenter de le rassurer. Quelques larmes lui montent aux yeux. Il ne va pas tarder à craquer. La sourde se porte un peu plus à sa hauteur et se met accroupi. Maman, sa maman. Une larme lui coule sur la joue. Il tremblotte un peu. Jenny écrit très vite et montre à la jeune femme. « Dites-lui qu’on va la retrouver ! Mais je ne suis pas sûre que ce soit judicieux qu’il nous accompagne au cas où elle est blessée. » Ont-elles d’autres choix ? Il pourra au moins plus ou moins les guider. Et il suffira de lui détourner le regard au moment opportun si jamais il y a lieu de le faire. Elle suit les explications entre les deux. Perdu, il est difficile pour lui de savoir ce qu’il veut. Hormis qu’il veut sa maman. Jenny sort un mouchoir de son sac pour lui essuyer ses larmes. Ce après quoi elle lui prend la main pour qu’ils fassent le tour tous les trois. Le seul moyen qu’elle trouve pour communiquer est avec son téléphone. A une main, difficile de tenir le carnet et d’écrire avec le stylo. « Elle doit pas être bien loin. On peut faire une espèce de spirale en s’éloignant au fur et à mesure pour vérifier tous les endroits. »

Cet homme semble être sauvé. Elle pense que les secours sont arrivés à tant et qu’il pourra se remettre de sa blessure. Qu’elle n’a pas été prise trop tard et qu’avec un peu de rééducation, il s’en remettra parfaitement. Pas le temps de reprendre son souffle qu’il y a déjà d’autres personnes à aider. Notamment un petit garçon tout seul au milieu de ce chaos. Il cherche sa mère. Aucune femme à l’horizon qui crierait le nom de son enfant. Jenny pense forcément au pire avant de se dire que sa maman s’est peut-être un peu trop éloignée. Ou qu’elle est simplement inconsciente quelque part. Où ? Elle n’en sait rien. Le petit non plus. Très perturbé par tout ça, il ne répond pas vraiment aux différentes questions que lui pose la jeune femme. Bien trop déboussolé. Qui sait, il a peut-être une légère commotion cérébrale lui aussi. Bien qu’il n’y ait aucun blessure apparente. Jenny voit bien que sa partenaire s’impatiente et ne comprend pas vraiment la réaction à priori. On ne peut pas en vouloir à cet enfant. « C’est bien normal. On devrait peut-être pas l’inonder de questions comme ça et l’aider à retrouver sa maman. » Ou du moins attendre qu’il se calme. Il faut le rassurer. Jenny aura un peu plus de mal à le faire car elle ne peut lui parler. Et commencer à écrire pour qu’il puisse lire, ce n’est pas évident. Sachant qu’à son âge, il ne doit pas encore savoir lire parfaitement. Surtout avec tout ce stress. Elles partent donc en quête de la mère du petit. En se séparant ? Ce n’est pas une mauvaise idée. « Exactement ! Je note alors. Dix minutes c’est bien. » Ni trop, ni trop peu. Ca leur laisse le temps de faire les alentours assez proche. Par contre, Jenny n’est pas certaine qu’elle devrait être celle qui reste avec l’enfant. Ne pouvant réellement communiquer avec lui. Elle s’empresse donc d’écrire et retourne le carnet. « Euh non non. Je pense que c’est bien mieux que vous partiez avec lui. Pour pouvoir lui parler. Moi je ne peux pas. » Le point négatif de partir seule, c’est qu’elle ne pourra pas crier, appeler la mère de ce petit. Et elle n’entendra rien non plus, si quelqu’un l’appelle à l’aide. « Ou peut-être que vous avez raison. Dites lui que je suis sourde et muette alors. Je pense qu’ils comprennent déjà à cet âge. » Très compliqué tout ça. Elles auraient très bien pu ne pas se séparer non plus. Cela aurait pris plus de temps mais cela aurait été plus simple. Au bout du compte, la blonde attend la réponse de sa partenaire. Et il s’avère qu’elle part bien avec le petit de son côté. Toujours revenir sur sa première impression finalement. Elle le prend par la main et ils partent vers le nord. Sans trop s’éloigner non plus. Jenny fait parfois quelques petits signes pour montrer une direction mais le garçon n’a aucune idée de que faire. Oui ? Non ? Alors elle y va à l’instinct. Lui demande parfois par écrit s’il entend quelque chose. Evidemment qu’il entend. Entre les sirènes, les alarmes, les personnes qui crient. C’est un bazar pas possible. Elle contrôle sa montre de temps en temps. L’heure se rapproche. Ils ont fait quelques rues mais rien. Alors ils commencent à faire demi-tour et retournent au point de départ. La danseuse est stressée et espère apercevoir l’autre femme en compagnie d’une deuxième personne. Ce serait une sacrée bonne nouvelle. Sinon … Et bien elles garderont le petit avec elle le temps de le déposer au poste de police.

« Je le sais bien. Je ne disais pas ça non plus. De toute façon ça me semblerait être une perte de temps. » Il y a tout de même très très peu de chance que la mère du petit soit à des kilomètres de là. En tout cas, Jenny ne voit pas de raison particulière ç ce que ce soit le cas. A moins que le petit était en fait avec une autre personne, mais qu’il réclame sa mère parce que c’est ce que font tous les enfants dans ce genre de situation. Elles se décident donc toutes les deux à partir en recherche. Séparément. Jenny avec le petit ? Sans ? Elles se le demandent. Parlent, changent d’avis. Toute seule, c’est un peu difficile pour la blonde qui n’entendra rien. Accompagnée, elle ne pourra pas vraiment parler avec ce garçon, ce qui pourrait être assez catastrophique selon la situation. Tout ça pour en arriver à la conclusion que oui, la blonde part avec le gamin. « Bon courage à toi. » Elle prend doucement la main de l’enfant et s’en va d’un côté. Avec lui, elle ne pourra pas être très rapide mais elle va faire son possible pour couvrir le plus de terrain. Elle lui écrit un mot de temps à autre. Lui dit que l’autre femme aura plus de chance qu’eux. Après dix minutes, ils reviennent à l’endroit de départ. Elle n’aperçoit malheureusement personne en compagnie de la jeune femme et s’en retrouve attristée. « Oui. Ou au poste de police à la rigueur. » S’ils peuvent savoir son identité, ce sera plus simple pour eux de contacter les parents. Qui doivent être terrifiés en ce moment même d’avoir perdu leur fils. « On y va avec votre voiture ? La mienne ? En espérant qu’elles n’ont rien. » Elle n’est pas partie vers le coin où elle s’est garée quelques minutes plus tôt alors elle n’a aucune idée de l’état de son véhicule. Avec un peu de malchance, ce dernier est à moitié dans un trou ou sous un arbre. « Enfin je ne suis pas certaine que roulez en ce moment soit vraiment une bonne idée non plus. Et nous sommes assez loin de l’hôpital ou du commissariat … » Un vrai bazar oui.

Personne à l’horizon. Enfin si, beaucoup de monde. Des blessés. Graves et moins graves. Jenny essaye de faire attention pour ne pas tomber nez à nez avec une personne dont le tibia dépasse de sa jambe. Déjà pour ne pas s’infliger cette vision à elle-même mais surtout au petit. Ils parcourent les rues, ne retrouvant pas la mère, le père, ou toute autre personne de la famille du gamin. Alors ils reviennent sur leurs pas pour retrouver la jeune femme. Seule. Il va falloir qu’elles se décident sur la suite. Elles vont bien devoir déposer ce gamin quelque part. Aucun papier d’identité sur lui évidemment. La mère doit tout avoir dans son sac à elle. « Je me doute bien oui. Mais est-ce que ce n’est pas la meilleure option ? » L’hôpital sinon. Pourquoi ? Ils feront certainement appel à la police eux aussi. Et dans les deux cas, il y a des assistances sociales ou autre pour s’occuper des enfants. « C’est pas bête oui. Mais il faudrait qu’on sache qui est sa mère d’abord. Si elle est blessée, elle risque pas de croiser son fils. » Et elles ne vont pas aller faire toutes les chambres. S’il n’y a peut-être pas de meilleure option, il n’y en a pas non plus de vraiment mauvaise. Il faut juste savoir où aller. Et comment y aller aussi. Jenny a sa voiture. Dans quel état ? Ca aussi c’est une grande question. « On peut oui. Au moins je serai fixée … » Il y a largement plus grave que de savoir si sa voiture est opérationnelle ou non. Mais ne vont-elles pas trop galérer à conduire parmis tout ce bazar ? Des routes craquées, des voitures qui stationnent au beau milieu de la route, les secours un peu partout. Alors il y a l’ambulance. « Oui ! Je doute qu’ils nous laissent tous entrer dans l’ambulance mais l’important c’est qu’il soit pris en charge. » Ca ne fait que quelques minutes mais elle s’est déjà prise d’affection pour cet enfant. Elles trouvent alors une ambulance en deux temps trois mouvements. Il y a du avoir de la mobilisation des secours. Partout dans la région. Ambulancier, pompier ou même aide soignant. « On reste avec lui s’ils nous le permettent ? Ou s’il n’a pas envie de nous quitter ? » Pas envie qu’elles le quittent plutôt. Ont-elles mieux à faire ? Oui et non. Tout ce qu’elle veut savoir Jenny en ce moment c’est comment va sa famille, ses amis.