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contexte › island bay ressemble à n’importe quelle petite ville côtière de nouvelle-zélande, mais il n’en est rien. en bordure de wellington, à une trentaine de minutes en voiture, se trouve un parfait petit endroit où se mélangent étroites maisons en location et grandes villas de propriétaires fortunés. c’est un endroit où il fait bon vivre, du moins d’apparence, puisque comme on sait, l’herbe semble toujours plus verte de l’autre côté de la clôture. tous les habitants d'island bay se sentent ici comme à la maison, en quelque sorte. mais n’en est-il pas autrement de leurs voisins ?
mai 2024
6° - 16° // un peu de soleil pour faire plaisir !
initiales interdites. › personnages inventés de 25 ans minimum. › 3 ans de différence entre l'avatar et l'âge du personnage. › 15 lignes minimum par rp › un rp par mois.


elles étaient meilleures amies, mais le temps les a éloignées..
qu'est-ce qu'il en sera quand elles se recroiseront ?

elles ont partagé une relation amoureuse il y a quelques années
et aujourd'hui elles sont toujours en contact et sont mêmes devenues confidentes
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 neela/ all too well

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MessageSujet: neela/ all too well (#)   neela/ all too well EmptyLun 15 Nov - 16:02



Minuit a déjà sonné depuis quelques temps quand il franchit les portes de l’hôtel où il s’est assuré que la jeune star ait bien retrouvé sa chambre et son lit, le verre d’eau déposé sur la table chevet pour paré à la gueule de bois du lendemain — Jonathan, il hésite à envoyer un texto à Crowley pour la prévenir que son client est à bon port et en seul morceau, se ravise plutôt en apercevant l’heure sur son téléphone. Il opte pour un message laissé sur le bureau de l’agent, alors, et profite que la limousine soit encore dans le coin pour abuser de ses services, petit secret gardé entre le chauffeur et lui (pas la première fois qu’ils s’accordent sur ce deal, en réalité, parce qu’autant en profiter quand ils se rendent au même endroit). Il s’est installé à l’arrière, Jon, mais il n’ouvre rien — ne sait pas exactement ce qui pourrait compter ou lui être reproché si Crowley en venait à découvrir ses habitudes et il préfère encore être rémunéré, Jon, pour le travail qu’il accompli. Poste provisoire encore pour un temps, parce que la menuiserie n’a finalement pas fonctionné et que garde du corps n’est pas si éloigné (et puis ce sont des gigs, il peut encore alterner avec d’autres petits emplois ici et là — ici la plomberie, ici des réparations dans les toits. Il a conscience qu’il devrait se poser, pourtant, finir par se fixer, s’adapter à un seul emploi. Et il a beau essayer de teaser la Crowley sur le sujet, rouler des yeux ou s’agacer du comportement de certains des acteurs qu’il doit surveiller sur un tapis rouge ou lors d’un salon, il apprécie le poste, conscient que ses compétences de flic ne peuvent que lui servir et que c’est sans doute ce qui se rapproche le plus de ce qu’il aime, réellement, accomplir.

La limousine au pied de l’agence, il en sort rapidement, la veste boutonnée avant de pénétrer dans les locaux encore ouverts malgré l’heure avancée. Le couloir rapidement traversé pour aller rejoindre le bureau de Crowley, allumé et s’il fronce les sourcils, Jon, il assume que ce doit être pour le ménage. Mais la porte entrouverte laisse apercevoir Neela Crowley elle-même, à son bureau et il grimace, Jon. Elle est un peu trop sérieuse, à son goût, difficile à cerner parce qu’elle ne semble s’intéresser qu’à sa carrière, ses clients qu’elle mène sévèrement (et sans doute qu’elle a raison de le faire, il en sait rien, Jonathan, mais elle le traite de la même façon et il sait qu’il a plus de mal avec ce fait-là) et peut-être sont-ils tous simplement incompatibles pour avoir une discussion qui ne parte pas en dérision de son côté à lui, en regard porté vers le plafond de son côté à elle. Il grimace puis il hésite avant de finalement cogner doucement à la porte, la laissant s’ouvrir un peu plus franchement au passage et il se redresse, les mains qui se plongent dans les poches du pantalon alors qu’il avance légèrement. « Vous savez que c’est un bureau et pas un dortoir, right ? » Le sourcil qui se soulève et le coin des lèvres qui s’étire en un faux sourire. « Je passais juste vous informer que votre client est présentement au fond du lit à l’hôtel. En un seul morceau bien qu’il a sans doute perdu quelques neurones près du bar. » Une moindre perte (non pas que le jeune homme semblait en posséder beaucoup, aux premiers abords).
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MessageSujet: Re: neela/ all too well (#)   neela/ all too well EmptyLun 22 Nov - 12:14



Depuis ce matin, l’annonce dans la presse, je crois que ma tête va exploser. J’ai serré les dents, enfilé mon masque professionnel jusqu’à ce soir et j’ai même pour une fois supporté l’humour lourdingue de ce maudit garde du corps. Jonathan Cox. Pourquoi je fais encore appel à lui alors que chacune de ses paroles me fait grincer des dents ? Alors qu’il a l’air de foutre de ma gueule à chaque mot qui sort de sa bouche ? Peut-être parce qu’il est doué pour materner mes clients qui des fois peuvent être imbuvables. Mais il peut toujours crever pour que je lui avoue. L’avant-première s’est terminée il y a une demi-heure et j’ai laissé tout le monde en plan pour me réfugier dans mon bureau.
All too well
La presse à scandale new-yorkaise étalée devant moi, mes larmes n’ont plus cessé de couler. "Nicolas et Evy, la nouvelle romance sur les planches.”, un des nombreux gros titres de la presse people du jour, pas une mention du fait que Nic est déjà fiancé, seulement cette starlette, de dix ans sa cadette, décrite comme l’image montante de Broadway à son bras à la sortie d’un bar de Soho. Connerie de show business. Pourquoi ça me touche autant ? Je sais pourtant parfaitement que les paparazzi se mettraient n’importe quoi sous la dent pourvu que ça fasse vendre leur journal de malheur. C’est mon métier de jouer avec eux, et j’aurai pu même encourager Nic à ce genre de mascarade pour rebooster sa carrière. C’est probablement sans fondement, mais mon fiancé est à New-York pour la nième fois du mois sous un prétexte bidon, cela fait plus de trois mois que nous n’avons pas passé un week-end rien que tous les deux, entre les préparatifs pour le mariage et différents événement pour nos carrières respectives, enfin plus pour la mienne que la sienne. Alors ce soir, la boule d'appréhension dans mon ventre ne veut pas s’en aller, mon esprit part dans tous les sens et rien ne semble calmer ça. C’était sans compter Cox bien sûr !
— Epargnez-moi vos sarcasmes. Ce n'est juste pas le moment. Lui rétorqué-je en sanglots.
En temps normal sa remarque m’aurait fait rire et j’en aurai rajouté en jouant le jeu d’une réplique taquine. Mais pas ce soir. Je ne cherche même pas à lui dissimuler mes larmes. Mon maquillage est probablement un désastre, je ne sais pas pourquoi mais Jon Cox a ce don de surgir toujours au mauvais moment. Ou peut-être là, au moment idéal pour me sortir de cette torpeur.
— Merci monsieur Cox. Votre virement est déjà sur le bureau de la comptabilité.
Mon sourire de reconnaissance envers lui est inhabituel, mais il m’a sauvé la mise ce soir sans le savoir. L’arrogance de jeune premier de mon client me tapait sur les nerfs et je l’ai laissé le suivre de près une bonne partie de la soirée.
— Vous voulez un verre ?
Est-ce que je suis désespérée à ce point pour quémander sa compagnie ? Il faut croire. Je sors une bouteille de téquila en lui faisant signe de venir s'asseoir sur le fauteuil en face de moi. J’adore mon bureau qui domine la baie de Wellington avec sa grande baie vitrée, c’est rare que j’en profite vraiment, mais ce soir mes yeux ne peuvent s’empêcher de rester fixés sur l’horizon.
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MessageSujet: Re: neela/ all too well (#)   neela/ all too well EmptyDim 9 Jan - 13:48



Il s’est fait au stoïcisme et au professionnalisme de Crowley, Jonathan. C’est donc ce à quoi il s’attend quand il parvient à la porte de son bureau et qu’il la devine encore là, malgré l’obscurité et l’heure avancée. Mais ce n’est pas l’image qui se dévoile à lui — à l’inverse. Il n’y a pas de sourire sur les lèvres de la jeune femme, pas de plaisanterie ou de sarcasme pour lui répondre. Juste une voix brisée et les larmes qui brillent dans ses yeux, sur ses joues. Jon, il se fige, encore sur le palier du bureau partagé entre le réflexe de se précipiter à ses côtés, de vouloir rassurer et accompagner et aider et celui de faire demi-tour, de ne pas s’impliquer, de laisser faire, attendre que ça passe. Parce que ce n’est pas son job, parce que Neela, il ne la connait pas si bien que ça, en dehors de leurs messages échangés par texto. Ce serait malvenu, alors, que de la forcer à parler si elle ne le veut pas. Alors il reste figé, Jon, à ne pas savoir quoi faire, comment agir, à attendre que l’instant passe peut-être, qu’elle essuie ses joues, se pare de ses traits habituels pour qu’ils puissent reprendre comme d’ordinaire, comme les autres soirs.
Sauf que ça ne vient pas.
Il déglutit, lance un regard par-dessus son épaule mais il n’y a personne dans les locaux, c’est lui et elle et personne pour venir le tirer de cette situation. C’est lui et elle et tout ce qu’elle a sur le coeur ce soir. C’est à peine s’il enregistre pour le virement, l’argent déjà oublié, mis de côté, plus important. Il s’avance d’un pas avant qu’elle ne l’invite à partager un verre, referme la porte doucement derrière lui pour qu’elle n’ait pas à chuchoter, pour qu’elle n’ait pas l’impression qu’une oreille qui traine pourrait entendre les secrets, les vérités, les peines. Il s’assoit sur le fauteuil désigné, droit, sur le qui vive au cas où (au cas où quoi, il ne le sait pas exactement, mais au cas où). « What’s wrong? » La voix baissée d’une octave, pour ne pas percer ce qui semble être une réflexion ou un instant pour se concentrer, se reprendre peut-être. Il ne lui demandera pas si ça va — visiblement, ce n’est pas le cas, ne cherchera pas à lui offrir une porte de sortie, un moyen pour ne pas avoir à en parler. Elle l’a invité à prendre un verre, elle doit vouloir déballer ce qui pèse sur son coeur, ce qui étreint ses émotions aussi férocement. Et si c’est ce dont elle a besoin, c’est ce qu’il fera.
Il sera là.
Pour écouter.
Il devrait sans doute lui préciser qu’il n’est pas bon pour donner des conseils, ou remonter le moral ou rassurer — il devrait sans doute lui proposer d’appeler quelqu’un d’autre, quelqu’un qui la connaisse mieux, qui sache mieux s’y prendre dans ce genre de situation. Il ne fait rien, se contente de l’observer, de laisser le silence s’emparer du lieu un peu plus longtemps. « Combien de verres avez-vous pris ? » Il désigne la bouteille du menton, le niveau déjà baissé, clairement déjà entamée. Il ne juge pas pourtant (il sait combien ça aide, parfois, il sait que c’est la seule chose qui aide, qui semble atténuer la vérité), il calcule plutôt. Si elle pourra prendre le volant. S’il ne va pas devoir appeler un taxi pour s’assurer qu’elle rentre chez elle, elle aussi. Il suit son regard, rivé sur l’horizon, la baie en contrebas. Il envisage les pires scénario, Jon. Quelles pensées qui la traversent, un écho à celles qu’il a pu avoir à son retour à la vie civile, loin du gang, loin de la violence. L’impression de ne pas être assez, d’être devenu autre, d’être quelque chose de trop sombre, trop mauvais. Il guette, Jonathan. Le regard qui retourne se poser sur Neela, qui cherche un indice sur son état d’esprit. Prêt à se détendre comme prêt à bondir hors du fauteuil, prêt à devoir la rattraper.
« Je suis déçu de constater que ce n’est même pas moi qui vous mets dans un tel état. J’étais persuadé être le seul à vous sortir de vos gonds. » Le coin des lèvres qui se soulève et la remarque que son usage du sarcasme déjà bien oubliée. Il n’est rien sans sarcasme, Jonathan. Il n’est rien s’il ne peut pas prétendre.
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MessageSujet: Re: neela/ all too well (#)   neela/ all too well EmptyJeu 27 Jan - 14:33



C’est comment si à l’instant même où il prononce ces mots "What's' wrong ?”, je m’autorise à tout lâcher. Les larmes coulent sur mes joues, des frissons parcourent tout mon corps et j’ai clairement honte d’être dans cet état. Mes jambes se rassemblent pour me blottir en boule dans mon fauteuil, alors que mes pensées tournent en boucle encore et encore. Ai-je tout raté dans ma vie ? Passais-je à côté de choses essentielles depuis tant d’années ? Ce sentiment d’échec me colle la peau. Il est rare que je me laisse aller ainsi et particulièrement devant un presque inconnu.
— Je ne suis pas dans mon état normal… lui répondis-je en sanglotant.
Et clairement je n’ai même pas eu besoin d'alcool pour me mettre dans un état pareil.
All too well
J’ai l’impression de  regarder cette bouteille de Don Patron à moitié entamée depuis des heures. C’est un cadeau du Président de WPS, Koro Wirihana, quand j’ai signé mon premier gros contrat. Il m’a fait promettre de ne la sortir que pour les grandes occasions.
— Aucun. Je suis pathétique au point de ne même pas avoir osé avaler un verre seule pour noyer mon chagrin. J’ai besoin d’une excuse pour boire. Et vous en êtes une très bonne monsieur Cox.
S'inquiétait-il pour moi ? Cet homme est déroutant, toujours le sarcasme aux bouts des lèvres et c’est pour cela que je l’apprécie énormément, ne manquant jamais de répondre à quelques joutes verbales avec humour, quand il travaille pour nous. Alors que je passe mes journées à materner mes clients, lui ne semble avoir besoin de personne et mine de rien, qu’il ne se sente obligé de rien devant moi, ni parler, ni me réconforter, tout cela apaise mon humeur et un sourire pointe même sur mon visage, alors qu’il me distille enfin une petit pique plaisantine.
— Continuez… Je sens que ma bonne… euh… mauvaise humeur reviens…
J'explose carrément de rire en débouchant enfin la fameuse bouteille pour nous en servir deux verres. Après tout, si on attend de grandes occasions, on ne fait jamais rien par plaisir. Et c’est un réel plaisir de passer ce moment avec Jon finalement. La paume de ma main effleure ma joue pour chasser les dernières larmes et  je brandis le fameux tabloïd new-yorkais qui m’a retourné la tête en revenant dans mon bureau tout à l'heure.
— C’est mon fiancé. C’est des conneries. Mais c’est juste pas le moment.
Ce n’est pas la première fois que ce genre de torchons prête des liaisons à mon conjoint et c’est peu habituel que j’y prête attention. Mais là… Entre Louis et moi, ces derniers mois une distance désagréable s’est installée et j’ai du mal à la gérer. Nous devrions être comme tous ces couples heureux de se marier, à assister aux différents rendez-vous pour faire de notre mariage le plus beau jour de notre vie. Au lieu de ça, je suis seule à me soucier des choix que nous devons faire. Mais Louis n’a que faire de cette journée, il me veut pour femme, point. Seulement ai-je envie d’être un jolie trophée laissé dans un coin ? Je sais que c’est la colère et la confusion qui parlent… Mais ces mauvaises pensées reviennent toujours.
— Vous êtes marié ?
Avoir un point de vue masculin sur la question ne serait pas de refus, tellement mes pensées sont embrouillées.

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MessageSujet: Re: neela/ all too well (#)   neela/ all too well EmptyMer 9 Fév - 9:54



L’impression d’avoir ouvert les vannes de ce qui la retenait de s’effondrer totalement. Deux mots et il la voit se décomposer un peu davantage sans savoir comment faire, comment y remédier. Il note chacun de ses mouvements, Jon, sans pouvoir les commenter. Il ne fait qu’attendre, espérer aussi peut-être que quelqu’un de plus habitué que lui vienne le dispenser de ce rôle de confident forcé ; c’est que ce n’est pas réellement qui il est, lui. C’est qu’il ne sait pas plus écouter qu’il ne sait parler et que ses mois, ses années, en thérapie n’y changeront probablement rien. Il ne retient pas le rire sec et un peu moqueur qui se forme à la réponse de Crowley. You don’t say. Il aurait pu le lui dire, lui, qu’elle n’était pas dans son état habituel, elle si souvent tirée à quatre épingles et en contrôle et imperturbable. Et là, son exact opposé, à peu de choses près. Il l’aurait deviné seul, vraiment. Et comme personne ne vient les interrompre, il consent finalement à franchir le seuil sur lequel il se trouve, à prendre place une fois le bureau refermé sur eux, sur les secrets à dévoiler. Il ne sait pas s’il doit la croire, s’il peut la croire, quand elle avance n’avoir bu aucun verre — mais elle n’a aucun signe qui puisse lui faire penser le contraire, si ce n’est ce verre et cette bouteille alors il choisit de lui faire confiance. « Je suis ravi de pouvoir servir. » Même s’il ne fait que servir d’excuse, même s’il aurait probablement pu la rassurer sur le fait qu’elle soit, ou non, pathétique. Et peut-être aurait-il du refuser le verre proposé, rappeler qu’il n’est pas supposé boire quand, techniquement, il est encore au travail.
Il choisit d’autres répliques, d’autres mots, qui ont l’effet escompté, le sourire qu’il aperçoit. Il s’en nourrit, Jonathan, des réactions à sa bêtise. « C’est l’effet Cox. Un véritable donc pour faire grincer des dents. On s’y habitue jamais totalement. » Le haussement d’épaules pour ajouter à sa nonchalance travaillée, un peu surpris par le rire qu’elle lâche finalement, récupère le verre servi qu’il se contente de tenir. Il pèse lourd entre ses doigts, il ne sait pas quoi en faire. Mais ce n’est rien en comparaison de la page de journal qu’il aperçoit, les gros titres qui affichent le prénom de quelqu’un qu’il devrait peut-être connaître (il ne connait pas). Il n’a pas l’occasion de lire l’article, n’est pas certain d’en avoir envie. Sauf qu’il ne sait pas quoi répondre non plus, toujours pas. Donner des conseils sur les relations amoureuses, lui ? « Ça passera. » C’est tout ce qu’il trouve à dire, c’est plat, c’est creux et c’est probablement faux mais c’est tout ce qui lui vient. Pas d’autres excuses, pas d’autres questions, juste ça, ces deux mots qui ne veulent rien dire, qu’elle ne doit sans doute pas vouloir entendre, moins encore croire. Alors il accueille la question qui suit avec soulagement, malgré l’intrusion dans sa propre intimité. « Oulà, non. » Et c’est à lui de rire, même s’il y a aussi le retour du pincement au coeur. Ce n’est pas qu’il n’ait jamais envisagé de se marier — il l’a fait, mais c’était avant, dans une autre vie, avant sa fêlure qui ne se referme pas. Avant qu’il ne parte en ne laissant qu’une note de ses intentions, qu’il rompe le contact de façon forcée, qu’il se fasse lâche pour ne pas avoir à l’affronter, elle, ses sentiments, leurs sentiments. Il sait qu’elle aurait eu envie de se battre, pour eux. Il sait qu’elle l’aurait écouté se confier, l’aurait enlacé.
« Listen, si vous êtes fiancés mais que votre Louis, il essaie de voir si l’herbe est plus verte ailleurs et ne prend même pas la peine de se cacher correctement, alors peut-être que vous devriez mettre un terme à tout ça. » Oh, donc il se met aux conseils, finalement. Et ne divulgue que le seul qu’il connaisse : cette même fuite qu’il a emprunté pour tout, semblerait-il. « Ça vaut toujours mieux que de se retrouver à ne pas boire un verre au milieu de la nuit dans son bureau, non ? » Mais qu’en sait-il, lui ? C’est dans le confort de son salon qu’il broie du noir, qu’il se laisse happer par les pensées parasites, les idées sombres, le venin de l’alcool et de la cigarette se mélangeant sur sa langue.

hj:
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