Let's hunt + Sean

LET'S HUNT

A O L I N E & S E A N

Métro, boulot, dodo. Ce cycle quotidien et perpétuel qui peut empiéter sur notre vie sans que nous nous en rendions forcément compte comme c’est mon cas. Il faut dire que je suis tellement accaparé par mon travail, surtout en ce moment, que je n’ai pas le temps d’y penser. Entre la paperasse, les interventions, les différentes équipes et affaires à suivre et gérer, je n’ai pas le temps de m’ennuyer ni même de bayer. Dernièrement, même si je croule sous le travail, j’avais accepté de prendre en stage Aoline, une nouvelles fois. Après tout, elle n’est pas désagréable, au contraire on s’est tous les deux tout de suite entendu et même de temps à autre marrés pendant sa première période d’observation au commissariat, de plus elle s’est montrée motivée et volontaire. Je ne risquais donc pas de refuser sa demande pour renouveler l’expérience. Justement, son premier jour était arrivé. De mon côté, c’était une journée de travail comme une autre. J’empruntais la même route qu’à mon habitude pour me rendre au travail en faisant un petit détour au café où j’ai la coutume de prendre mon latte macchiato. Pour le moment, il n’y avait pas encore foule au commissariat. Ainsi, je prenais mon temps pour saluer mes collègues, aller jusqu’à mon bureau et m’y installer. Il était dés à présent l’heure de commencer à travailler. Je découvrais de nouveaux dossiers sur mon bureau, sans doute laissés la veille par la secrétaire juridique alors que j’étais en congés. Je décidais de prendre le premier dossier au dessus de la pile pour jeter un œil. Alors que je feuilletais celui-ci, quelque chose avait attiré ma curiosité, en effet, j’avais pu entendre quelqu’un entrer en poussant la porte de mon bureau et prendre place sur l’un des fauteuils en face de moi, mais aussi sentir l’odeur du café ce qui avait encore plus attiré ma curiosité. Je levais donc mon regard vers la personne qui s’était invitée à entrer dans mon bureau en me rappelant tout de même que c’était le premier jour d’Aoline. C'était bel et bien Aoline. Un sourire s’était dessiné sur mon visage en la voyant tout sourire. « Bien le bonjour monsieur Sawyers, comment allez-vous ? Prêt à me supporter pour deux semaines supplémentaires ? » Je la voyais déposé sur mon bureau un sachet de viennoiseries et deux cafés placés. Je m’en léchais déjà les babines. « Bonjour Aoline ! Ca va et toi ? Tu sais que tu peux m’appeler par mon prénom aussi. Entre nous, pas de manière donc oublie le « Monsieur Sawyers » ça me donne un coup de vieux ! Je supporte pire que toi pour te dire ! » Je levais les yeux au ciel en pensant à des collègues en particulier. « Tu commences pour le moment bien ton stage ! Continue comme ça et tu auras une bonne note. » dis-je en regardant les viennoiseries et les cafés. Je me jetais aussitôt sur eux et regardais l’intérieur d’un des gobelets, un latte macchiato. « Même très bien ! Tu t’es souvenu de mon café. » J’avais déjà pu en boire un en arrivant dans mon bureau ce matin, mais il me restait de la place pour un second. « Alors, on fait aujourd'hui ? »  J’en prenais quelques gorgées avant de lui répondre. « Alors … » Je prenais mon agenda, l'ouvrais à la bonne page et le regardais pour pouvoir lui répondre. « Ce matin, je dois rendre visite à deux personnes suite à des déclarations faites, donc tu peux venir avec moi mais l’après-midi je pense te mettre avec un lieutenant car j’ai une réunion et de la paperasse à faire, des trucs ennuyants et où tu risques de te tourner les pouces. » Puis je refermais l’agenda et le déposais sur mon bureau. « Ça te va ? » Rien d'exceptionnel pour le moment, je comptais me rattraper plus tard pour lui en apprendre d'avantage sur le métier.

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En réalité, avec ma mythique organisation, je n’avais rien mis en place avant l’arrivée d’Aoline au commissariat. Si je n’étais pas autant occupé par mon travail, j’aurais pensé un tant soit peu à son stage et fait le nécessaire pour qu’elle en apprenne d’avantage sur le métier. Malgré que je n’avais rien de prévu de particulier pour elle aujourd’hui, elle était enthousiaste sur ce que je venais de lui proposer. Après avoir reposé l’agenda sur le bureau, je prenais une viennoiserie dans le sachet et l’avaler en un rien de temps tout en buvant mon café pour pouvoir partir dans les temps au rendez-vous. J’embarquais les deux dossiers dont j’avais besoin dans ma pochette, même si je déteste me la trimballer mais je devais paraitre professionnel, et nous étions partis pour le premier rendez-vous de la matinée. Normalement, comme tous mes collègues, j’étais tenu à prendre une voiture de police en service pour me déplacer à l’extérieur, mais depuis ma promotion en tant que commissaire je privilégiais mes déplacements avec ma voiture pour la simple et bonne raison que je déteste également qu’on me colle une étiquette. Nous embarquions donc dans ma voiture garée juste devant le commissariat, un des avantages d’être commissaire c’est d’avoir sa propre place de parking et juste devant l’entrée. Je jetais un œil dans l’un des dossiers pour pouvoir me rappeler l’adresse de notre rendez-vous et la programmer dans mon GPS, même si je suis originaire des environs je ne connais pas toutes les rues et encore moins les ruelles. Nous en prenions ensuite la direction. « Donc on commence par aller le voir. Les déclarations qu’ils ont faites, c’était dans quel cadre ? Ils sont témoins ou victimes ? » Comme je m’en doutais, Aoline me demandait plus d’informations sur les déclarations qui avaient été faites. Je la renseignais ainsi en répondant à ses questions. « Donc, pour notre premier rendez-vous, il s’agit d’une information judiciaire avant un procès pénal suite à une bagarre entre deux jeunes lors d’une soirée devant un bar, il y a deux jours, on va voir le propriétaire du bar pour confirmer les dires de la victime qui a été attaqué avec une arme blanche et est actuellement à l’hôpital. » Dans la lancée, je la mettais au courant de l’autre rendez-vous qui précédait celui pour lequel nous étions en route. « Concernant le second rendez-vous, on va rendre visite à un plaignant pour le mettre au courant qu’il y a eu absence de décision suite à son procès et les démarches qu’il peut faire suite à ça. Je te photocopierai certains documents pour que tu en saches plus sur les deux cas. » Je me reconcentrais ensuite sur la route de façon à ne pas rater le lieu. Un silence s’était installé entre nous pendant un court instant, Aoline avait envie de m’interroger sur Avery. « Au fait, comment va Madame Sawyers ? » Je ne m’y attendais pas du tout, certes j’avais pu déjà lui parler de ma femme, mais sans m’étaler sur le sujet. Nos conversations étaient plus centrées sur notre passé nous rendant ainsi compte de nos points communs lors de sa première période d’observation. Je ne comptais pas la mettre au courant de mes problèmes actuels avec Avery, ce n’était pas non plus mon genre de me confier aussi facilement, je lui répondais donc brièvement. « Ca va, elle s’occupe de ses patients de son côté. » dis-je avec un bref sourire. Nous venions d’arriver devant le bar en question où avait eu lieu une altercation récemment. « Allons-y Starky » Je prenais ma pochette contenant les dossiers avant de nous diriger vers l’entrée du bar. A cette heure-ci, le bar était évidemment fermé, mais j’avais informé le propriétaire de ma venue quelques jours plus tôt, sans lui informer de la stagiaire qui me suivait. Il nous ouvrait la porte pour nous laisser entrer. « Bonjour Monsieur Smith, commissaire Sawyers. Je suis là concernant l’altercation  qui a eu lieu devant votre bar vendredi soir. » Je lui montrais ma plaque pour preuve. « Je viens en compagnie d’une stagiaire, j’espère que cela ne vous dérange pas ? Tout ce qui sera dit entre nous, restera confidentiel et mis dans mon rapport bien sûr. » Celui-ci me fit un hochement de tête de gauche à droite en guise de réponse. Aoline et moi prenions donc place à son comptoir pour que je puisse l’interroger.

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Cette bête et toute simple question énonçait par Aoline à propos d’Avery avait fait comme l’effet d’une bombe dans ma tête en me faisant ressurgir les problèmes que je rencontrais actuellement avec elle. D’ailleurs lors de notre premier entretien, j’ai même dû m’éclipser un court instant avant de pouvoir le commencer en prétextant une envie pressante au propriétaire du bar et lui demandant l’emprunt de ses toilettes. Après un signe de main de celui-ci pour m’indiquer leur emplacement, je me dirigeais dans leur direction laissant ainsi Aoline seule avec le propriétaire. Je prenais soin de refermer la porte à clé derrière moi après mon entrée pour pouvoir m’isoler. Je me plaçais ensuite devant le lavabo et appuyais mes deux mains contre lui pour pouvoir relâcher le poids du haut de mon corps dans mes mains. Le regard vide sur le rebord du lavabo, incapable de le mettre sur le miroir face à moi jusqu’à avoir la force de me regarder dans le miroir, mais seulement pour quelques secondes.  Je me sentais faible et impuissant face à ce qu’il arrivait à mon couple. Avery m’échappait, je venais de m’en rendre compte. Un soupire de lassitude s’était échappé lorsque que je m'en faisais le triste constat. Je m’adossais après ça contre le lavabo, me retrouvant dos au miroir. « Sean, réveille-toi. Ton couple est en périple. Ta femme pense plus à son boulot qu’à toi et tu ne fais plus que de la croiser. Si tu tiens à elle, c’est à toi d’aller la chercher au risque de dire au revoir à ton couple et à tout ça : à ces moments de tendresse, son sourire, sa joie de vivre et sa générosité. Tu t’es toujours dit que tu ferais n’importe quoi pour elle, alors pourquoi pas ça. Même si elle est tellement hypnotisée par son travail, tu t’es fait en plus de ça cette promesse qui résonne encore dans ta tête : dans la joie comme dans la peine, dans la richesse et dans la pauvreté, pour le meilleur et pour le pire, je promets de t’aimer et de te chérir et je promets que je ne laisserai rien ni personne nous séparer. Je fais cette promesse pour l’éternité. Je me lie à toi pour toujours jusqu’à la fin des temps et je resterai à tes côtés jusqu’à ce que la mort nous sépare … Donc, fonce et retrouve là. » dis-je à moi-même comme pour me motiver d’une voix basse de façon à ce que personne ne m’entende au risque de passer pour un fou. Je jetais, après mes mots, mon regard une dernière fois dans le miroir, déterminé à la reconquérir. Puis je rejoignais Aoline et le propriétaire du bar au comptoir, l’air de rien, pour commencer à le questionner sur l’affaire. Par chance, j’avais pu avoir toutes les réponses à mes questions que je consignais dans mon dossier, ceci permettrait de faire avancer l’affaire. Après ce premier rendez-vous vint le second qui s’était plutôt passé rapidement à l’avantage de mon estomac qui ne réclamait qu’une chose à l’approche de la pause déjeuner. A la fin de cette matinée, nous reprenions donc le chemin du commissariat en voiture pour pouvoir enfin prendre ce déjeuner. « Tu sais quoi ? J’ai faim. Et je suis sûre que toi aussi » A l’entente de sa réflexion, je lâchais un léger rire. « Tu as tout à fait raison ». Aoline rétorquait par la suite. « « On le mérite je pense. Si tu veux je t’invite ! Tu pourrais dire que c'est ton cadeau de Noël en avance. Cher Père Noël, j'aimerais un chiot, enfin comprendre l'informatique, que Maxym arrête d'oublier d'acheter du lait … Ah non pardon, ça c'est ma liste » Stupéfait de l’entendre dire sa liste destiné au père noël, je la regardais avec de grands yeux avant d’éclater de rire avec elle. « Tu m’as pris pour le père Noël ?! Pourtant je suis loin d’avoir une grosse bedaine et une barbe blanche, mais je suis plus que partant pour ton invitation. Par contre, sachant très bien que les étudiants ne roulent pas sur l’or, c’est moi qui t’offre le repas ou plutôt le commissariat. » J’avais une idée du lieu de restauration dans lequel nous allions déjeuner, j’abandonnais donc l’idée de retourner au commissariat pour prendre sa direction. « Je connais une brasserie sans chichis sur Wellington où j’ai l’habitude d’y manger en pleine semaine quand je travaille et que le temps me le permet aussi, tu m’en diras des nouvelles. » N’étant non loin de la brasserie en question, nous y arrivions en un rien de temps. Après avoir stationné la voiture, nous faisions notre entrée dans la brasserie où un serveur nous avait accueillis avant de nous installer tous les deux à une table et de nous rapporter les cartes. Soudain, quelque chose me revenait à l’esprit. « Au fait, si je me souviens, c’est toi qui a remporté la vente aux enchères ! » dis-je avec un regard malicieux. « Qu’est ce qui t’a motivé à enchérir sur moi d’ailleurs ?! » Le serveur était de retour devant nous avec un bloc-note en main, prêt à prendre notre commande. « Une côte de bœuf avec frites et pression pour moi, s’il vous plait. » Le serveur ayant pris note n’attendait plus que la commande d’Aoline.

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Avec l’arrivée du serveur à notre table pour prendre commande, Aoline n’avait eu le temps de répondre à ma question, me laissant encore plus dans le doute concernant cette vente aux enchères. Diverses raisons pouvaient être à l’origine de son action. « Spaghetti bolognaise pour moi avec un soda s'il vous plait » Après la prise de notre commande, le serveur nous débarrassait les cartes des mains et nous laissait reprendre notre conversation en s’éclipsant. Peut-être allait-elle maintenant me dire ce qu’il l’avait poussé à enchérir sur moi et pourquoi pas un autre. « En juin dernier, quelques semaines après ma première période d'observation avec toi, une amie m'avait donné rendez-vous dans un bar. Il faut savoir une chose sur moi, j'ai du mal avec ce genre d'endroit. Je m'en tiens, tenais éloignée. J'ai une ... faiblesse et je pourrais très rapidement tombée dans de vieux travers. Finalement, elle n'est jamais venue. Au lieu de partir, je suis restée pour voir si je pouvais me retrouver dans un bar sans être tentée. Je n'ai jamais eu de soucis de boisson, mais ça reste une drogue pour une ex-addict. On reste en convalescence toute sa vie. Je le suis toujours. Bref, durant cette soirée, un mec m'a demandé mon numéro et je l'ai remballé, aidé du barman d'ailleurs. Je crois que ça ne lui a pas plu puisqu'il a décidé de s'en prendre à moi. J'ai été incapable de me défendre, j'étais pétrifiée. Ethan, le barman m'a aidé mais ... mais j'étais prostrée au sol, immobile. Je n'étais plus en mesure de me relever. Je me suis sentie ... faible et j'ai détesté ça. Je ne veux plus jamais ressentir ça et je crois que tu es la seule personne que je connaisse qui puisse m'aider. Tu peux m'apprendre à me défendre. » me dit-elle sans répit avant de marquer une pause et de reprendre avec une petite voix. « Et puis, parce que je t'aime bien aussi » Je ne m’y attendais pas du tout. Cela n’avait dû être guère facile pour elle de se confier sur ce terrible souvenir ainsi que sur sa faiblesse, d’ailleurs je comptais lui en faire la remarque, mais le serveur venait tout juste d’arriver avec nos boissons. Un hochement de tête en guise de réponse lorsque le serveur nous mettait au courant de l’attente de nos plats avant de nous laisser de nouveau que je puisse enfin lui faire part mon ressenti. « C’est touchant de ta part de me raconter ça, d’ailleurs je te promets que ça restera entre nous. » Un léger sourire se dessinait sur mes lèvres pour la rassurer. « Mais si tu y tiens j’apprendrais à te défendre, bien que je suis sûr que tu apprendrais mieux dans un cours de self-defense. J’espère pour toi que cela ne t’arrivera plus, mais si tu viens à être embêté une nouvelle fois par un garçon et si tu t'en sens la force, je peux te donner un conseil, vise dans les noix. » dis-je sur le ton de l’ironie et avec un clin d’œil par la suite. « C’est donc pour ça que tu tenais à avoir un moment avec moi en enchérissant à la vente ? » Après la réponse d’Aoline, le serveur arrivait avec nos plats sur son plateau. A la vue de ma côte de bœuf, je n’avais pu m’empêcher de faire une réflexion. « J’ai une faim de loup ! » Mon assiette déposée devant moi, je m’empressais de me saisir de ma fourchette et de mon couteau après avoir remercié le serveur. « Bon appétit ! » lui dis-je avant de sauter sur ma côte de bœuf. Tout en la mangeant, je m’adressais à Aoline. « Tu en es ou dans tes études alors ? » Je ne m'étais jamais vraiment intéressé à ses études, ce moment était donc le bon moment pour en apprendre d'avantage sur elle.

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Jamais je n’aurais imaginé qu’Aoline rencontrait autant de problèmes à son âge. A cet instant, alors qu’elle se confiait auprès de moi, je me devais donc d’avoir une oreille attentive, de l’écouter du début à la fin et finir par lui apporter mon soutien en quelque sorte en acceptant de l’aider pour se défendre bien que j’étais convaincu qu’elle apprendrait plus en profondeur en participant à un cours de self-défense. Par chance, à l’époque où j’étais officier de police, moi-même ainsi que mes coéquipiers avions pu recevoir des séances pour apprendre à nous défendre à mains nues si quelqu’un venait à nous attaquer ; le but principal de ces séances étaient avant tout d’apprendre à nous défendre et éviter la confrontation. Ainsi, des souvenirs qu’ils me restent encore de ces séances, je lui apprendrais ce qu’on m’a enseigné par le passé. Suite à sa confidence, je décidais de faire un brin d’humour afin de lui éviter de refouler encore plus ses mauvais souvenirs, ce qui avait fonctionné puisqu’elle s’était mise à rire. Je lui demandais ensuite si ceci était la raison de son enchérissement à la vente aux enchères. A son hochement de tête, je comprenais que oui. « Un peu oui. Je me voyais mal débarquer dans ton bureau et te demander de but en blanc de me donner des cours d’auto-défense. Enfin, j’aurais pu mais j’avais envie de t’expliquer pourquoi en fait. » Aoline avait tout à fait raison puis après tout, le commissariat n’était pas le lieu approprié pour aborder ce lourd sujet, cette vente aux enchères était  alors le meilleur moyen pour décrocher un moment en tête à tête dans un lieu autre où le travail et la discipline règnent. « Je te comprends tout à fait ! » dis-je alors que le serveur nous plaçait nos assiettes devant nous. Cette cote de bœuf me faisait saliver. Je souhaitais un bon appétit à Aoline avant de m’attaquer à celle-ci. « Merci toi aussi ! » Pour ne pas entendre les mouches voler pendant notre repas, je décidais de lui faire la conservation à propos de ses études dans un premier temps pour en apprendre un peu plus sur elle. « Et bien dernière année de mon master. Avec ce qui s’était passé, j’ai fait une pause dans mes études et en arrivant ici, j’ai décidé de les reprendre. Alors ils m’ont fait passer des tests et ont estimé que je pouvais passer en 5e année. Alors ça se passe plutôt bien, je suis contente.  » Un sourire s’était dessiné sur ses lèvres. « Intéressant » dis-je à Aoline alors qu’elle marquait un temps de pause avant de reprendre. « Et puis, j’ai un stage cool avec un super maître de stage, n’est-ce pas ?  » Cette question m’avait fait sourire à mon tour et quelque peu rire. « Continue comme ça et tu auras une bonne note à la fin de ton stage. Petite maline, je ne suis pas né de la dernière pluie. » C’est vrai, je peux moi aussi parfois être malin, je sais comment m’y prendre pour obtenir ce que je veux, même si je me doutais bien que ce n’était pas le but d’Aoline. « Si tu apprécies ton stage, c’est le principal ! » Tout en mangeant mon repas, j’observais Aoline regarder au dehors à travers la fenêtre de la brasserie, surement prise d’une nostalgie. « Quand j’étais petite, j’avais peur de la neige. Ne me demande pas pourquoi j’en sais rien. Mon frère m’a alors raconté l’histoire de Jack Frost. Il m’a démontré qu’il n’y avait rien à craindre et j’ai passé de super moment après cela. Je suis littéralement tombée amoureuse de ce Jack Frost. Je le trouvais magique. Et puis bien sûr, Disney en a fait un dessin animé, ça n’a fait que conforter mon amour pour lui tu t’en doutes » Comme je m’en doutais, elle repensait à son passé, mais j’étais loin de savoir qu’elle pensait à ce mythe. « Pour te dire, j’aimerais beaucoup avoir un Noël sous la neige par ici. J’ai déjà connu ça plus jeune en rendant visite à ma famille sur New York. C’est magique. » Soudain, j’étais pris à mon tour d’une douce nostalgie. « Et toi de ton côté, tout va bien ? » De nouveau, Aoline remettait le sujet sur la table. En repensant à sa révélation d’auparavant, je décidais de lui en faire part sans m’étendre sur le sujet. « Tu sais dans un couple, il y a des hauts et des bas, mais actuellement entre Avery et moi, il n’y a plus rien. Je crois bien que c’est la fin de mon couple. » dis-je d’une petite voix avant d’impulsivement dire : « Bref ! Tu veux prendre un dessert ? Pou ma part, cette côte de bœuf m’a bien calé. »