Le tueur fantôme

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Sombre affaire qui nous attend. Rien à voir avec notre dernière collaboration qui commence doucement à remonter mine de rien. Et même si on avait voulu faire appel à toi, ça aurait pas été possible dernièrement. De ce que j’ai pu voir, comprendre. On t’épargne les affaires tordues pour ta fin de grossesse. Mais là tu as répondu à notre appel alors tu as du accoucher. Reprendre le travail si tôt ? C’est toi qui décidé donc qu’il en soit ainsi. Et puis si jamais tu te sens pas bien, tu peux toujours refuser à tout moment. Je t’accueille donc sur la scène de crime. La maison est encore sous scellée. Le corps n’est plus là. Ce n’est qu’après qu’on a fait appel à toi. Car on a découvert plusieurs éléments inquiétants. A première vue, il s’agissait simplement, si je puis me permettre, d’un suicide. A première vue seulement. On ne t’a pas envoyé tous les éléments de l’enquête ouverte jusqu’à présent puisque c’est confidentiel. Et qu’on ne sait jamais, bien qu’on te fasse confiance. Bonjour. Comment allez-vous ? Pas de voix particulièrement enjouée. J’ai pas non plus envie d’être joyeux en ce moment. Le … meurtre - ? - est relativement troublant. Je vais malgré tout te demander rapidement si tout s’est bien passé. Au cas où tu ne me le dis pas directement toi-même. On est là pour le « boulot » certes mais inutile de trop rentrer rapidement et sérieusement dans le sujet. Après ce petit échange, je t’explique les faits. La victime s’appelle Amy Nix, 28ans. Elle a été retrouvée morte dans son salon. Les veines du poignet gauche taillées, elle s’est vidée de son sang. Un suicide à première vue. Sa mère, Lynn, s’est également suicidée, de la même façon, cinq ans plus tôt, jour pour jour. Alors vous pouvez vous dire que … c’est une triste histoire, pas nécessairement une coïncidence ou quoique ce soit dans le genre, juste un suicide, mais cela va plus loin. Notre expert a revu de plus près la taillade et il y a de très fortes chances qu’elle ait été faite par une tierce personne et non par la victime. Je te montre les photos. Elle a été faite dans ce sens. Ce qui n’est pas du tout logique. Suffit de faire le geste soi-même pour se rendre compte que c’est complètement l’inverse du « bon » geste si je puis dire. Et bien sûr, suite à ça, on a aussi regardé de plus près des signes de luttes par exemple. Il semblerait également qu’il y ait de légères lésions au niveau de l’autre bras. Comme pour maintenir la victime en place. Aucune lettre, aucun mot d’adieux. Aucune véritables raisons apparentes pour lesquelles elle aurait commis un pareil acte. On est maintenant dans le salon. Tu peux voir le canapé sur laquelle a eu lieu le crime. Il y a encore beaucoup de traces de sang. Avec nos récentes suspicions, tout n’a pas encore été lavé, nettoyé. On est à la recherche d’empreinte, d’indices. Notamment dans la petite pièce un peu secrète d’Amy. Mais on y viendra plus tard.

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A peine trois semaines que la petite était née mais Robin n’avait plus quitté le manoir depuis qu’elle était rentrée de la maternité. Et si ça n’avait pas été pour cette enquête, il en aurait probablement été ainsi tout au long de son congé. Car elle ne voyait pas ça comme une reprise du travail, non, plutôt comme un service rendu. D’ailleurs, si elle avait accepté de se séparer de sa fille quelques heures pour la toute première fois depuis sa naissance, c’est bien parce qu’elle avait senti qu’on avait besoin de ses talents. Elle avait également senti que ce n’était pas le genre de scènes de crime sur lequel elle pouvait amener un bébé, sans quoi, peut-être l’aurait-elle fait. Sa fille n’était pas si difficile pour un bébé de cet âge. A moins que ça soit Robin qui se faisait des illusions parce que c’était la sienne et qu’elle en était folle, allez savoir. C’est donc avec un énorme pincement au cœur qu’elle avait refermé la porte du manoir derrière elle et qu’elle était montée en voiture, laissant la crevette à Matt. Il s’en sortirait. Quand bien même ça ne serait pas le cas qu’elle lui avait laissé toute une liste de numéros d’urgence en précisant bien que la première à appeler en cas de pépin, c’était elle.

Puis elle avait pris la route en direction de Wellington où elle était attendue. Par Jax, notamment. Mine de rien, elle était contente de le revoir. Non seulement ça faisait longtemps mais en plus, elle trouvait qu’ils faisaient une assez bonne équipe. Bien loin des villas de south bay, Robin se gara devant une petite maison qui ne payait pas de mine. Aucun doute que ça soit la bonne adresse au vu de toutes les voitures de police stationnée dans la rue. Le sourire qui lui vint aux lèvres lorsque son coéquipier l’accueillit faisait vraiment tache dans le décor.
« On ne peut mieux, et vous ? »
Ensuite tâcha-t-elle de se composer une mine de circonstance. Bien que ça ne les empêcha pas d’échanger quelques banalités avant de s’y mettre. Robin écouta Jax lui faire un résumé de la situation. Il n’avait pas l’air de croire que le fait que la mère de la victime se soit suicidée ait beaucoup d’importance dans cette affaire mais elle n’en était pas si sûre. Elle se pencha sur les photos sans pour autant les prendre en mains car ça pourrait lui déclencher un flash qu’elle aurait encore beaucoup de mal à interpréter, donc on verrait plus tard.
« Nix… C’est son vrai nom de famille ou bien il s’agit d’un pseudonyme ? »
Ça, ça n’avait pas grande importance ; d’autant que tout semblait indiquer que la victime connaissait son assassin. Pas besoin qu’on le lui précise pour savoir qu’il n’y avait pas trace d’effraction, si on voulait vraiment que ça ressemble à un suicide.@Jackson Clarke

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Bonne nouvelle ! C’est déjà ça. Parce que forcément, une enquête sur un meurtre, c’est pas drôle. Et puis ça semble déjà répondre à mon questionnement sur ton accouchement. A moins que tu ne veuilles pas me parler d’éventuels problèmes que tu aurais. Enfin si c’était le cas, t’aurais pas employé cette tournure de phrase. Très bien également, je vous remercie. Tout de même, je ne peux m’empêcher. Votre petit aussi je suppose. Petite ? Parce que je ne connais pas le sexe, ni le prénom. Je vais certainement vite le savoir. Une fois cet échange de nouvelles terminé, on peut rentrer dans le vif du sujet. Une enquête un peu spéciale. Un suicide qui n’en est pas un. Pourquoi déguiser ça en suicide alors ? Une méthodologie d’un espèce de tueur en série ? Peut-être que je vais loin. Je t’expose les faits. La blessure infligée. La mère qui a connu un pareil sort cinq ans plus tôt. Pareil et pas pareil puisqu’il devrait s’agir d’un véritable suicide. Ou peut-être pas ? Car là, l’erreur est identifiée pour sûr. Mais je peux comprendre que c’est quelque chose à laquelle on ne pense pas, le sens de la taillade. La personne se tenait en face, a fait le mouvement, et voila. Ta question m’interpelle un peu. Euh oui. C’était bien le nom officiel de la victime. Pourquoi ? … Son père s’appelle Henry Nix. Les parents avaient divorcé quelques années avant le suicide de la mère. Il est toujours en vie et la nouvelle semble l’avoir quelque peu anéanti. Autant dire qu’il y est pour rien dans cette histoire. Parce qu’on peut pas feindre l’état dans lequel il était. La nouvelle a été un vrai choc. Pauvre homme. Déjà voir son ex-femme s’infliger pareille mort. Maintenant sa fille. Continuons là où nous en étions. Jusque là, vous pourrez me demander pourquoi avoir fait appel à vous. Parce que … il n’y a pas vraiment d’éléments « bizarres » si je puis dire. Enfin tu me comprends. Y’a pas de presque surnaturel ou fantastique en quelque sorte, pour ce que cela vaut. Jusqu’ici ! Car oui, j’y viens j’y viens. Amy avait une pièce un peu particulière à l’étage. Venez je vais vous montrer. Alors on est pas dans le délire d’un autel sacrificiel pour Satan ou d’une pièce à la gloire d’une personnalité fêlée comme un chef de secte. Mais on est dans l’ordre du médium plus plus oui. Alors là, ça vaut le coup d’avoir ton expertise.

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La question de Jax lui fit penser que, dans les mois à venir tout du moins, il lui faudrait habiller sa fille en conséquence, si elle ne voulait pas qu’on la prenne pour un petit garçon. Et aussi stupide que ça puisse paraître à cette époque, Robin ne le voulait pas. Elle était fière d’avoir une petite fille, c’était ce qu’elle avait toujours souhaité. S’il s’était agi d’un petit garçon, elle l’aurait sûrement aimé de la même façon, mais c’était toujours une fille qu’il y avait dans ses rêveries. Cela étant, la question de l’agent était tout ce qu’il y a de plus légitime puisqu’il ne l’avait pas sous les yeux. Et quand bien même, elle savait pertinemment qu’il était très difficile de faire la différence avant plusieurs mois.
« Petite, oui. C’est une fille. Elle se porte comme un charme. »
Inutile de préciser que ça faisait son bonheur, ça se remarquait vraiment très vite. Bref, pour en revenir à l’enquête, Nix était bien le véritable nom de famille de la victime. Elle hocha la tête puis haussa vaguement les épaules en réponse à l’interrogation de Jax.
« C’est pas courant et ça rappelle Nyx, une déesse grecque. Si vous saviez le nombre de personnes qui utilisent ce nom ainsi que tous ses dérivés comme pseudonyme… »
Ce qui n’était pas une critique, bien que ça manque tout de même un peu d’originalité. La parenthèse étant fermée, elle se concentra sur ce qu’il avait d’autre à lui dire.

Petit hochement de tête solennel en apprenant que le père de la victime était toujours en vie et semblait anéanti pour la nouvelle. Robin ne peut que l’imaginer et songer comme tout le monde que ce n’est pas naturel d’enterrer ses enfants. Jax avait raison sur un point : elle se demandait effectivement pourquoi on faisait appel à elle si tôt dans l’enquête. Généralement, on l’appelait plutôt quand on avait déjà tout essayé mais que ça ne donnait rien, pas juste après que le sac mortuaire et le corps qu’il contenait aient quitté les lieux. Pas la peine qu’il y ait un élément bizarre en dehors de ça. La jeune maman arqua un sourcil en apprenant qu’Amy avait une pièce un peu particulière qui pourrait l’intéresser. Ah bon ? C’est-à-dire ? Pourquoi elle particulièrement ? Amy était-elle une adepte des pendules, des cristaux ou tout autre objet divinatoires? Elle espérait qu’il ne s’agissait pas d’une sataniste parce qu’elle le prendrait mal sinon ; elle ne trempait pas là-dedans, ni de près, ni de loin.
« Je vous suis. »
Accordant le geste à la parole, elle lui emboîta le pas.@Jackson Clarke

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On a beau être sur une enquête de meurtre, je peux pas cacher mon sourire quand tu me précises que c’est une fille et qu’elle va bien. Même mieux que bien. C’est toujours ce qu’on souhaite pour ses enfants. Quand on sait les complications qu’il peut y avoir. Ravi de l’entendre ! J’espère qu’elle ne sera pas trop calme non plus. Quand ils ne crient pas la nuit, c’est bizarrement là qu’on s’inquiète le plus. Je laisse échapper un petit rire. Vrai dire j’en sais rien. Mais c’est ce que beaucoup de gens disent. Que quand ils dorment trop bien, c’en est presque inquiétant. On entre ensuite dans le vif sujet. On échange. Nyx ? Oui le nom est peu commun. De là à y voir un signe, je ne sais pas. Surtout que c’est son vrai nom. Pas un pseudonyme. Et je ne sais pas où tu as vu ou entendu ça mais personnellement, je n’en ai pas rencontré beaucoup des Nix. Peut-être qu’il s’agit de personnes respectables qui sont plus dans le domaine de l’art ou de la « voyance » plutôt que dans les problèmes. Vraiment ? J’ai plus souvent entendu Smith ou Jones. Dans le genre vraiment très courant et pas original. Presque télégraphié. Les noms des agents du FBI qu’on peut entendre dans les séries. Là, c’est bien réel. La victime. Le meurtre déguisé en suicide. Et la petite pièce du haut avec tout le matériel de diseuse de bonnes aventures, médium. Et aussi le vaudou ! Ca a beau pas être mon domaine de compétence, je peux reconnaître des poupées et les matériaux qu’il faut pour les créer. On monte donc à l’étage. Direction la chambre. Puis une petite pièce à moitié cachée et fermée à clé. Que nous avons ouvert de force pour le bien de l’enquête. Une petite pièce avec un bureau, des bouquins sur une petite étagère au mur. Une caisse, des objets sur le bureau. J’allume la lumière. Voyez par vous-même. Des pierres ayant certains « pouvoirs » sans doute, un jeu de tarot, une pelote de laine, des aiguilles, du sel, de l’encens, etc. On a demandé à l’équipe d’info de creuser le sujet car rien n’indiquait qu’Amy pratiquait ce genre d’activité. Pas de sites ou de blog lui appartenant. Pas de pub. A moins qu’elle n’ait bien caché cela. Ce pourquoi on a aussi réquisitionné son ordinateur. Quand on creuse on finit par trouver quelque chose non ? On ne s’intéresse pas à cela sans partager un minimum. Enfin c’est mon point de vue. Est-ce que tout ça à un rapport avec son meurtre ? C’est une piste qu’on essaye d’explorer.

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Il s’avère que Jax avait tout à fait raison ; lorsque sa fille ne pleurait ou ne chouinait pas, Robin avait tendance à s’inquiéter et se surprenait à rester aux aguets et à vérifier régulièrement qu’elle respirait toujours. Mais, ne nous leurrons pas, qu’elle soit éveillée et en train de s’époumoner pour telle ou telle raison ou paisiblement endormie, Robin s’inquiétait constamment. Et passait beaucoup trop de temps au téléphone avec son pédiatre, dont le numéro avait vite rejoint ses favoris, pour des broutilles. Mais ça finirait par lui passer. En partie tout de moins car elle ne se voilait pas la face, c’était le lot de tous les parents. Son rire se joignit à celui du policier.
« Le juste milieu serait parfait car je peux déjà dire qu’elle a du coffre. »
Peut-être deviendrait-elle chanteuse plus tard ? Comme maman. D’accord, ce n’était pas cette carrière vers laquelle elle s’était tournée au moment de savoir comment elle gagnerait sa vie, mais elle aurait pu et les années où elle avait fait partie d’un groupe ne lui semblaient pas si loin que ça – bien qu’elles le soient.
Quoi qu’il en soit, selon Jax, Nix – ou Nyx - n’était pas un pseudo très courant alors que Smith et Jones, oui… Alors, tout dépendait probablement du milieu dont ils parlaient parce qu’en ce qui la concernait, elle parlait évidemment d’artistes.
« Smith, Jones… Le genre de noms que l’on sort quand on n’a pas envie d’être reconnus si vous voulez mon avis. Alors que Nyx, tout de suite, ça donne un petit côté mystique, énigmatique. »
Mais là n’était pas la question puisqu’il ne s’agissait pas d’un pseudonyme. Et mine de rien, Robin était pour le moins intriguée par ce qu’il avait à lui montrer. La raison de sa présence, selon lui. Aussi le suivit-elle à l’étage, dans la chambre d’Amy. Où se trouvait une pièce minuscule dissimulée aux yeux de tous. Ou presque, mais scellée. Une fois de plus, elle suivit. Et quelle ne fut pas sa surprise de voir des outils vaudou. La jeune femme ouvrit des yeux ronds et commenta d’un :
« Oh… »
De surprise. Parce qu’ils se trouvaient en Nouvelle Zélande et qu’il ne s’agissait pas vraiment du berceau de cette religion. Pourtant, elle était pratiquement sûre que les maoris avaient dû un jour avoir une religion mêlée de magie comme celle-ci.
« Ça alors, je ne savais même pas que des gens pratiquaient le vaudou par ici. »
Mais d’un autre côté, iraient-ils le crier sur tous les toits ? Elle en doutait. Et puis c’était comme tout le reste : vous voyiez ça à la télé et ça vous donnait l’idée d’essayer. Juste comme ça. Les divers objets présents dans la pièce semblaient indiquer qu’elle ne s’était d’ailleurs pas frottée qu’au vaudou.
« Je m’y connais assez peu en magie vaudou, mais j’imagine que les poupées témoignent du fait qu’Amy avait des ennemis. »
Comme tout le monde. Les cristaux, le sel et l’encens, voilà qui lui était bien plus familiers en revanche. Elle les désigna du doigt.
« Ça en revanche, ça veut dire qu’elle cherchait une protection. Pour elle ou pour quelqu’un d’autre, voire même un endroit. »
Pour l’instant, tout portait à croire qu’Amy se savait en danger.@Jackson Clarke

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Un bébé qui pleure fort donc ? Du moment que c’est pas trop souvent. Parce que c’est assez chiant. Surtout quand on sort. Que ça agace que tout le monde. Mais c’est humain et y’a probablement que les gens qui n’ont pas d’enfants que ça énerve au plus haut point. Passons maintenant à notre enquête. Petit débat sur les pseudonymes pour commencer. Les communs et les plus excentriques. Débat pas vraiment car on est d’accord sur le sujet. Oui voila. Smith on oublie. Nyx, ça reste plus facilement en tête. Mais je ne pense pas que le nom ait quelconque importance ici. Je te le rappelle. Car c’est bien le nom de son père. Et son nom à elle. De naissance. Peut-être qu’elle l’aura utilisé à des fins mystiques mais ce n’est que pur hasard. On monte ensuite à l’étage une fois le cas exposé. On a pas nécessairement beaucoup de spécialiste du spiritisme ou du voyantisme. Je sais, ça ne se dit pas. Mais au moins je confonds pas avec le voyeurisme. Ouais. Et le vaudou aussi. Ce qui semble te surprendre. C’est forcément plus courant dans les contrées de Louisiane qu’ici. J’imagine qu’il y en a partout. Même si ce n’est certainement pas très courant chez nous. Pas d’origines particulières pour la victime non plus. Elle, et ses aïeuls, étaient bien du coin. Parfois, on se découvre une passion pour une chose qui nous est complètement étrangère. Ca me choque pas. Est-ce que tu es spécialiste en la matière ? Je me doutais bien que non. Tu supposes que les poupées représentent des personnes à qui Amy voulait du mal. Ou l’inverse. Ou les deux en même temps. A peu près toutes les théories sont possibles. Qu’elles soient farfelues ou non. Il pourrait s’agir d’un ex, d’un ancien patron ou du guichetier de la banque qui lui aurait mal parlé un jour … J’hausse les épaules. Un peu tiré par les cheveux. Elle n’avait pas l’air d’être une mauvaise personne. Sauf qu’on sait qu’il ne faut pas se fier aux apparences. Ce qui semble confirmer cette théorie, c’est qu’elle a aussi des choses pour se protéger. Enfin. Elle ou à peu près n’importe quoi d’autre. On est donc pas trop avancé. Nous n’avons trouvé aucun écrit qui pourrait nous aiguiller. Pas même un nom ou un mot. Je ne sais pas si c’est vraiment normal ou non. On est dans le noir. C’eut été trop simple d’avoir le nom du meurtrier écrit sur la poupée par exemple. Ou qu’elle ressemble comme deux gouttes d’eau à une vraie personne. Si vous souhaitez fouiller quoique ce soit surtout n’hésitez pas. Ici ou n’importe où dans la maison. Il y a un petit grenier, rien qui ne sorte de l’ordinaire. Pas de cave. Et pas d’autres pièces du genre non plus. Une petite maison relativement classique. Petit jardin, garage. On a vite fait le tour. Mais pour une personne seule c’est largement suffisant. Voir même un jeune couple sans enfant. Le genre d’endroit qu’on pourrait acheter avec Nova. Et non, je devrais pas forcément penser à ça là maintenant.

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Ils étaient d’accord pour une fois. Oui, oui, Robin avait bien saisi que ça n’avait aucun rapport avec l’enquête puisqu’il s’agissait du vrai nom de la victime. Et pourtant, ça ne signifiait pas qu’il n’y avait vraiment aucun lien puisqu’après avoir joué la carte mystère durant une poignée de minutes, Jax lui dévoila l’existence d’une pièce pour le moins étrange. Amy avait l’air de s’adonner au vaudou, mais pas que. Ce qui avait surtout l’air d’indiquer qu’elle ne savait pas trop vers quoi se tourner et qu’elle avait donc un peu tout essayé. Pas besoin d’être médium pour ressentir une certaine détresse chez cette jeune femme. Elle médita quelques instants les paroles de son coéquipier et fit la moue. Compte tenu des circonstances, les théories du patron et du guichetier de banque étaient tout de même très peu plausibles.
« S’est-elle déjà plainte de quelqu’un d’autre ? Auprès de la police ou encore auprès de son père ? Je parle bien sûr de quelque chose d’assez sérieux. »
Son regard se balada une fois de plus sur les poupées et les cristaux ; généralement, pour en arriver là, c’est qu’il fallait que ça vous pèse lourdement sur les épaules, sans aller jusqu’à parler d’ultime recours puisque parfois, on sait d’avance qui ni les autorités, ni vos proches ne lèveront le petit doigt pour vous aider.

Mais la réponse était non, à l’évidence, sinon ils auraient déjà un début de piste. Bon eh bien pas le choix. Robin ôta l’un de ses gants et hésita quelques secondes quant à par où commencer. Les cristaux, elle connaissait des tas de boutiques qui en vendaient. Vraiment des tas, d’autant plus depuis que des gens un rien plus cartésiens s’y étaient également mis afin de purifier leur environnement, autrement dit, depuis que c’était devenu une mode. Non, ça ne les aiderait pas. Autant se tourner vers une poupée qu’elle prit dans sa main. Une peur irraisonnée l’envahit tout à coup ; un reste de la sensation qu’Amy avait ressentie au moment du rituel, probablement. Puis une vision. Ou plutôt plusieurs et rien que ça, c’était toujours une énigme pour la médium. Elle resta donc un certain temps à fixer la poupée des yeux, à essayer de démêler tous les fils, de comprendre ce qu’elle venait de voir puis elle s’écria soudain :
« Te Horo ! C’est là qu’on lui a donné ça. »
Finalement, le fait que le vaudou se fasse rare par ici serait un avantage : peu de gens le pratiquant qu’ils pouvaient interroger dont certains pouvant peut-être se souvenir d’Amy et leur apprendre pour quelle raison elle s’était adressée à eux.@Jackson Clarke

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Evidemment, une fois qu’on a compris qu’il ne s’agissait pas d’un suicide, on a commencé une enquête. Petite vérification de l’historique d’Amy. Rien. Pas de casier, pas de plaintes. Ce qui est très courant. La plupart des gens ne commettent pas de crime et ne se font pas harceler. Pour les plaintes, on sait aussi que beaucoup de personnes n’osent pas en porter malheureusement. Ca tend à évoluer dans le bon sens de ce côté là. Est-ce le cas pour Amy ? Une nouvelle question sans réponse. Non, rien. Pas même de début de plainte. Aucune action judiciaire ou quoique ce soit. Blanche comme neige si je puis dire. Sur le papier ? Et en vérité ? Car oui, dans la culture, le vaudou n’est pas utilisé en « bien ». Enfin je crois. Doit y’avoir des variantes. Mais moi les poupées, ça m’évoque surtout le jetage d’un mauvais sort. Sur les scènes de crime, on évite toujours de toucher à tout, ou de le faire avec des gants. Mais là, c’est le contraire qui se passe. Mais je te laisse faire. Si t’as besoin de ça pour mieux analyser tous ces objets, matériaux. Tu prends un temps certain avec cette poupée dans les mains. Et tu me fais presque sursauter quand tu sembles avoir une illumination. Te Horo. On aura peut-être des réponses en allant là-bas. Ca me dit vaguement quelque chose. Ce n’est pas si loin d’ici non ? Vous voulez qu’on aille directement là-bas après avoir fait le tour de la maison ? Autant ne pas perdre de temps. Alors je dis pas loin pas loin mais je sais que c’est pas non plus le village à côté. Voir un duo d’enquêteurs débarquer ça risque pas de les enchanter. Ils vont certainement se braquer. Ayant déjà fait le tour du propriétaire, je te laisse décider de la suite. Pour ce qui est de l’enquête dans sa globalité, on pourra en parler sur la route. Si route il y a. D’ailleurs vous connaissez bien ? Vous y êtes déjà allée ? Je suis pas en train de dire que tu fais du vaudou. Ni même que tu t’adonnes souvent à ce genre d’exercice. C’est encore presque un terrain un peu instable et je pose pas trop de questions histoire de pas avoir l’air bête. Bête genre idiot ou bête méprisant. Bien que sceptique encore et toujours. J’imagine qu’ils ne portent pas les policiers dans leurs coeurs. Je sais pas pourquoi. Une intuition.

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Pas même un début de plainte. Robin s’en doutait mais ça n’arrangeait tout de même pas leurs affaires. Il n’y avait donc qu’un seul moyen d’avancer un peu dans cette enquête et c’était elle qui allait pouvoir les aider. Ce qui faisait qu’elle avait pu reconnaître Te Horo, un petit bled paumé à environ une heure d’ici ? La vision d’un panneau routier, d’une plage, d’un endroit particulier qu’elle reconnaissait pour y être déjà passée. A la question de Jax, elle acquiesça. Pas très loin d’ici, non. Pas tout à côté non plus, mais quand même pas trop loin. Et bien qu’il ne lui posa pas la question, elle ne se serait jamais doutée qu’il existait une boutique ou encore une église vaudou là-bas. En revanche, tout semblait indiquer que c’était là-bas qu’ils devaient se rendre alors il n’y avait même pas vraiment besoin de continuer à faire le tour de la maison : la police l’avait fait avant elle et n’avait rien trouvé de concluant. Et puis c’était ce que son intuition lui soufflait de faire et celle-ci ne s’était trompée qu’assez rarement, donc…
« Oui, allons-y. »
La voilà, la question qu’elle attendait quelques instants plus tôt : y était-elle déjà allée ? A ça, Robin ne put répondre que par l’affirmative. Oui, elle était déjà allée à Te Horo.
« A la plage, avec des amis. Mais je n’étais pas au courant qu’on y vendait des poupées vaudou jusqu’à il y a quelques secondes, si vous voulez tout savoir. »
C’est en pouffant légèrement qu’elle avait répondu. Non, le vaudou ce n’était pas son truc bien qu’elle considère le sujet intéressant, elle n’y croyait pas et n’était pas suffisamment renseignée pour tremper là-dedans. Enfin, elle n’y croyait pas… Pas spécialement, disons. Pas besoin de jouer à la poupée pour faire du mal aux gens. Qu’ils le méritent ou non, d’ailleurs. Puis elle haussa les épaules.
« Vous savez, il n’y a pas que les poupées, les transes et les zombies, c’est une religion avant tout. »
Ce qu’on a parfois tendance à oublier car c’est rarement ce qu’on vous montre dans les films. Puis elle ajouta avec un peu de malice :
« Cela dit, s’ils en vendent beaucoup des comme ça, alors ils doivent se dire que vous n’êtes pas très efficaces. »
En route pour Te Horo ! Robin aurait pu suivre au volant de sa toute nouvelle Range Rover qui ne menacerait pas de tomber en panne à tout instant, mais elle préféra monter en voiture avec Jax ; sachant que ça se passait à Te Horo, mais ne sachant pas où exactement. Ils durent tourner un peu dans le village avant que son instinct ne se manifeste une fois de plus. Du doigt, elle pointa un petit café presque en bord de plage accolé à une épicerie. Celui-ci ne payait pas de mine, mais elle s’exclama tout de même :
« C’est là. »
Avant d’hausser une fois de plus les épaules car elle ne pourrait pas expliquer ce qui lui faisait dire ça, elle le savait, voilà tout.@Jackson Clarke

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Et donc, plus de temps à perdre. Si vraiment tu le souhaites on peut revenir ici à n’importe quel moment. Là, on prend plutôt la direction de Te Horo. Pourquoi comment ? Un souvenir qui a du te revenir en tête. J’avoue que le vaudou, à part la Nouvelle-Orléans ou certainement l’Afrique, ça m’évoque pas d’autres endroits. Un souvenir ? Ou pas visiblement. Le fait que tu rigoles juste un peu me fait douter quant à savoir si tu te moques de moi ou pas. On dira que c’est ton subconscient qui avait du choper un élément à ce moment là et c’est que maintenant que ça te fait tilt. Sans quoi, je vois pas. D’accord. En même temps, doit pas y’avoir beaucoup de vendeurs de poupées vaudou ambulants comme c’est le cas avec les glaces. Je peux toujours être surpris. Car comme tu le soulignes, je m’y connais pas du tout. C’est d’ailleurs pour ça qu’on fait appel à toi. Bien qu’on ne savait pas au départ qu’il s’agissait de vaudou. Si vous avez des détails, je veux bien un court exposé sur la route. Histoire que j’arrive pas là-bas en étant un parfait imbécile non plus. Sachant qu’ils devraient pas être ravis de me voir. C’est jamais le cas de personnes. Se faire interroger pour une enquête, même si on y est pour absolument rien, personne ne le souhaite. Ha-ha. Si on ne cherche pas on ne trouve pas. Je le dis sous le ton de la blague. Je prends pas la critique au premier degré. Malgré tout, cela me donne une idée. Enfin, c’est quelque chose qui coule de source. Une fois qu’on sera dans la voiture, je demanderai aux équipes de recenser les enquêtes qui ont été touchées de près ou de loin au vaudou. Même s’il n’y a qu’un seul résultat pertinent, ça peut toujours tout changer. Jamais exclure la moindre piste. On papote pendant le trajet. Principalement de l’enquête. J’ai qu’à suivre le gps pour le moment et une fois en ville, je coupe le guidage pour qu’on puisse faire un peu de repérage dans les différentes rues. A quoi ça ressemble la devanture d’une boutique vaudou exactement ? Réponse, à un café. Ca alors. Vous êtes sûre ? Je préfère demander. Tu me confirmes que oui alors je me gare. On se la joue comment exactement ? Incognito pour commencer ? Ca aurait pu si j’avais pas mon uniforme sur moi. Autant y aller cash. Ils seront réticents, certes mais il y aura toujours moyen de trouver un petit quelque chose pour nous mettre sur la voie. Bon. On va aller poser quelques questions aux propriétaires. Mais si on peut garder un œil général sur les clients. Les indices viendront peut-être d’eux. J’attends de voir si tu as quelque chose à ajouter. Ou si tu souhaites qu’on adopte une toute autre stratégie. Et on entre dans l’établissement. Rien d’anormal au demeurant. Je m’attendais pas à ce que ce soit le cas. On s'approche du bar et je me présente en sortant ma plaque. On aurait quelques questions à vous poser si ça ne vous dérange pas.

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Ça serait rigolo de voir des adeptes du vaudou pousser un charriot sur la plage ne proposant que des poupées vaudou et d’autres grigris. Certain que ça n’arriverait jamais aussi. On a beau dire, l’influence du christianisme et du catholicisme reste toujours très puissante, quand bien même beaucoup de gens décident de s’en détourner et ce même en ayant reçu une éducation de cet ordre, de nos jours. Bref, Jax lui demanda ensuite de lui faire part de ce qu’elle savait de cette religion sur le trajet afin qu’il ne passe pas pour un parfait crétin une fois là-bas. Voilà qui était louable et Robin s’efforça de rassembler toutes ses connaissances. Avant d’expliquer d’un air détaché :
« Il suffit que vous en parliez comme d’une religion et non pas comme d’une magie barbare, même s’il s’agit d’un culte à l’esprit du monde de l’invisible, et tout devrait bien se passer. »
Comme si c’était plus simple de croire en un Dieu unique. Comme si c’était plus visible… Bref, aujourd’hui, les adeptes de cette religion peuvent afficher leurs croyances sans craintes. Ce qui n’a bien sûr pas toujours été le cas. Alors autant les traiter de la même manière que les autres croyants et pas comme des illuminés se pensant capables de zombifier leurs ennemis.

Soit, une fois à Te Horo, il leur fallut tourner un peu avant que le sixième sens de Robin ne lui crie que l’endroit où avait eu lieu cet échange, n’était autre que ce café presqu’en bord de plage. Et heureusement que c’était lui qui le disait car sinon, ils n’auraient eu aucun moyen de le savoir tant ça ressemblait à un café tout ce qu’il y a de plus normal. Jax lui demanda confirmation, elle la lui donna puis ils discutèrent d’une tactique d’approche. D’abord les propriétaires mais toujours garder un œil sur la clientèle. Parfait, elle n’avait rien contre ce plan, acquiesça et descendit de voiture pour entrer dans le café. Un peu en retrait, elle laissa son coéquipier s’approcher du comptoir pour entamer la discussion avec les propriétaires tandis qu’elle observait les clients présents. Dans l’ensemble, ceux-ci se contentaient tout simplement de siroter leurs cafés, ce qui lui donna instantanément envie, mais Robin n’y prêta pas attention et vint ensuite se planter à côté de l’agent en secouant la tête pour lui faire comprendre qu’il n’y avait pour l’instant rien à tirer de ce côté-là. Puis, songeant qu’il serait inutile de tourner autour du pot, elle expliqua au type se trouvant derrière le comptoir :
« On cherche un endroit où se procurer une poupée vaudou. Vous pourriez peut-être nous renseigner, par le plus grand des hasards ? »
Le tout à voix basse pour ne pas affoler davantage les clients pas tellement surpris de voir un policier en uniforme dans l’établissement. Le propriétaire dévisagea Jax une poignée de secondes et, d’un air méfiant, demanda :
« Et en quoi ça vous intéresse, vous ? »
La question était directement adressée au policier.@Jackson Clarke

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Voilà de bons conseils. De toute façon, je comptais pas y aller comme un bourrin à croire qu’ils faisaient tous partis d’une secte satanique. Le genre d’énergumène qui font des chirurgies pour se faire des cornes ou je ne sais quoi là … Et oui je les juge fort, ces gens là sont pas normaux. Alors que le vaudou, ça passe. Oui ne vous inquiétez pas pour ça. Je ne vais pas juger des potentielles personnes d’intérêt dans cette affaire. Ou du moins pas de manière ouverte. Me gardant de dire ce que je peux réellement penser. Sachant que je suis assez bon pour ne pas montrer mes émotions. Ca a été mon métier. Maintenant plus, mais il y a toujours le talent, si je puis dire. On part donc vers Te Horo. Pas d’enseigne ou de panneau indiquant « ici on fait du vaudou » mais apparemment, notre route s’arrête à ce café. Je me gare et on en profite pour rapidement parler de comment on approche le tenant de l’établissement. J’y vais et tu me suis, en faisant attention à la clientèle. Je me présente donc, en tant que flic, et je tergiverse pas trop. Autant pas faire comme si de rien n’était. De toute façon ils ont bien vu la manière dont on est arrivé. Et comme on est des inconnus, on passe pas là par hasard. Tu remarques à priori rien d’anormal et t’embrayes sur le vaudou. La réponse est assez directe. Il aurait pu faire le lien par lui-même … Nous enquêtons sur un meurtre. La victime semblait pratiquer ce genre d’activité alors nous explorons cette piste. Peut-être qu’il se montrera plus sympathique. Car j’ai ainsi précisé que ce n’était pas le tueur qui était un vaudou. Un peu de compassion pour Amy non ? D’ailleurs il en vient, à demander qui est cette victime. Je lui montre une photo. Pas une photo de la scène de crime, une vraie photo d’Amy, encore en vie. Amy Nyx. J’ai intentionnellement prononcé le nom un peu plus fort pour que ça puisse tomber dans une oreille attentive. Sait-on jamais. Il dit qu’il ne l’a jamais vue. Et il a l’air de dire vrai. En même temps, s’il est pas dans le business du vaudou mais qu’il connaît juste l’adresse. Et le nom ne vous évoque rien ? Pareil. Il l’aurait dit sinon. Je lui demande alors s’il peut nous donner un peu plus d’informations. Ou au moins nous indiquer quelque chose. « Rien ». Par contre, son regard se pose très rapidement sur quelqu’un attablé au comptoir un peu plus loin. J’évite de tourner la tête à mon tour mais je sens que toi aussi t’as noté. J’attends quelques secondes avant de me tourner vers toi pour voir si t’as quelque chose à ajouter. Et si non, on va retourner à la voiture en attendant que la personne en question sorte. Elle a peut-être pas envie d’être affichée devant le reste des clients.

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Bien sûr. Elle sait qu’il a tout de même un minimum de bon sens et qu’il ne commettra pas d’impairs mais puisqu’il lui demandait des conseils, elle répondait à sa question. Les gens qui sortent de l’ordinaire, mieux vaut éviter de les traiter comme des bêtes de foire sans quoi ils ont tôt fait de se renfermer dans leur coquille telles des huîtres, Robin en savait quelque chose. Bref, une fois sur place, elle tâcha de laisser rapidement parler son instinct qui lui ferait sans doute savoir si quelqu’un dans cette salle savait quelque chose au sujet de ce commerce vaudou mais elle ne ressentit aucune onde qui pourrait laisser croire que oui. Elle revint donc aux côtés de son coéquipier et commença à interroger le gérant sans trop tourner autour du pot, ça n’aurait servi à rien. Si elle était venue seule, peut-être aurait-il parlé mais la présence de la police semblait le réfréner. Et s’il s’intéressait à cette affaire de meurtre dont Jax lui parla en vitesse, il continuait de faire sa tête de mule. Non, il ne savait rien, jamais entendu parler d’endroits où l’on vend des poupées vaudous. Tu parles ! Quelqu’un à qui l’on pose ce genre de questions et qui n’est réellement au courant de rien ne réagit pas de cette façon. Puis, l’air de rien – du moins de prime abord -, son regard tomba sur une cliente assise en bout de comptoir. Du coin de l’œil, elle l’observa mais resta sceptique. Absolument rien ne lui disait que cette personne-là avait quelque chose à voir avec cette affaire. Mais comme l’erreur est humaine et que, par conséquent, elle pouvait en faire elle aussi, elle passa derrière elle et fit mine de trébucher pour pouvoir se rattraper à son avant-bras. Rien, pas de vision, pas de sensation particulière.
« Je vous demande pardon, je suis vraiment confuse. J’espère que vous n’avez rien. »
Elle attendit tout de même qu’elle lui confirme que tout allait bien avant de sortir en compagnie du policier.
« Il vous ment. Le gérant. Pour je ne sais quelle raison puisqu’il doit bien se douter que vous finirez par vous en apercevoir et qu’à ce moment-là, ça chauffera pour son matricule, mais il essaye de nous lancer sur une fausse piste. Peut-être juste pour temporiser. »
Des choses à cacher avant de laisser la police entrer dans son autre boutique, peut-être ? Elle se dirigeait vers la voiture lorsque quelque chose la poussa à revenir sur ses pas.
« On devrait peut-être faire le tour avant ? »
Avant quoi ? Elle n’en savait trop rien. Attendre que la femme désignée sorte de là, qu’ils lui tombent dessus pour l’interroger en bonnes et dues formes et s’aperçoivent qu’ils faisaient probablement fausse route ? Que faire d’autre de toute façon ?@Jackson Clarke

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On tire rien du patron de l’établissement. Il ment ? Il dit la vérité ? Pas évident à dire. Il est méfiant ça oui. Il a pas trop envie de papoter. Mais ça peut être pour différentes raisons. Notamment celle de juste qu’il n’aime pas les flics. C’est très courant. Il a du avoir une mauvaise expérience. Malgré tout, il nous laisse potentiellement un indice avec une cliente assise à une table plus loin. Je pense que ça vaut le coup de l’attendre au dehors. On ne va pas s’installer là pour qu’elle nous cause, elle sera pas plus bavarde que lui. Ce n’est que mon avis. On sort donc de l’endroit non sans que tu nous fasses une petite chute. Plus de peur que de mal. Ou alors c’était pour bien attirer l’attention de la femme. C’est pas loupé ça c’est sûr. Dehors, tu me confies tes pensées, tes soupçons, sur cet homme. Ils sont pas bons. Effectivement il n’était pas très commode. Après, j’ai pas le sentiment qu’il le soit de manière générale. Mais on va garder un œil sur lui. En même temps qu’on cherche d’autres pistes. Il y a pas qu’un chemin pour nous amener sur un groupe de vaudou. Ca ne doit pas être qu’une seule personne qui fait ça dans son coin si ? Alors ouais les préjugés sont durs mais je voyais plus une femme un peu zinzin sur les bords dans sa caravane qu’un cuistot un peu bourru comme maître vaudou. Oui faisons le tour. On a pas forcément mieux à faire. Et on trouvera peut-être un indice. On passe donc par la droite. En essayant de ne pas trop se faire voir. S’ils nous voient l’espionner de la sorte, c’est pas bon. Une fois derrière le bâtiment, on voit la classique, des bennes à ordures, des palettes, une vielle chaise rouillée. Rien de vraiment intéressant quoi. On va pas fouiller les poubelles non plus. Une voiture également. Certainement la sienne. Là aussi … j’ai pas envie de m’en approcher au cas où il sort par la porte arrière. On jette juste un œil dans l’habitacle, très rapidement. Mais faudrait pas qu’il aille à porter plainte contre nous. Je vérifie qu’il y ait pas de caméra. C’est bon. Au moins on sait qu’on est pas filmé. Vous ne remarquez rien d’autre sinon ? Ou une présence par exemple ? J’en sais trop rien. C’est plus ton truc à toi ça.

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