[Mois du Challenge - Team Brindleton Bay] - I want apologize and say thank you (Noah et Abby)

Sortie de cours plus tôt que d’habitude, Abby en a profité pour aller se faire une session de surf. C’est toujours un véritable plaisir pour elle, dont elle ressort à chaque fois détendue, parfois fatiguée certes mais toujours de bonne humeur. Sa planche de surf rangée et douchée, la jeune femme doit pourtant retourner à ses obligations, à savoir ses devoirs. Comme elle n’a pas particulièrement envie de rester à la maison (la tentation de se perdre sur Disney+ serait trop grande), Abby décide d’aller travailler en extérieur. Prendre l’air lui fait toujours du bien, même après avoir passé du temps en mer. Mais comme justement elle a suffisamment passé de temps près de l’océan, la brune finit par se poser dans son parc préféré des environs, celui de Center Bay. Là-bas, elle arrive à ouvrir ses dossiers et à se concentrer sans trop se laisser distraire par ce qui peut bien se passer autour d’elle. Il faut dire que le droit lui prend souvent la tête, si bien qu’elle garde les sourcils froncés et les yeux rivés sur son ordinateur. Alors quand une voix masculine s’adresse à elle, Abby sursaute. Elle n’a pas vu que quelqu’un s’approchait. « Pardon ? Ah non, bien sûr, pas de problème. » La tête toujours dans l’immense bouquin du code civil qu’elle chérit tant (ironie), la néo-zélandaise n’est pas aussi attentive qu’à l’accoutumée et c’est seulement quand son prénom est prononcé qu’elle revient un peu plus à la réalité. Relevant la tête, un léger sourire se dessine sur son visage. « Noah, c’est ça ? On peut se tutoyer, je crois. » Abby a envie de faire une plaisanterie à ce sujet, mais elle s’abstient : ils n’ont pas élevé les cochons ensemble. « Je pensais pas non plus, mais il faut croire que le monde est petit… » Surtout ici, assurément. « Ça fait longtemps… Comment tu vas ? »

« Oh, c’est une bonne nouvelle. Bravo à toi ! » Abby n’étant pas du genre rancunière, elle demande tout naturellement des nouvelles à Noah. « C’est quoi ton nom ? Que je sache, au moment où tu vas briller » sourit-elle. Conversation qui peut sembler bien étrange en se rappelant les circonstances de leur rencontre, mais c’était il y a longtemps déjà. La jeune femme se souvient très bien que son interlocuteur n’a pas été agréable, mais elle ne s’attendait pas à grand-chose d’autre au vu de ce qu’elle lui avait dit à ce moment-là. Il devait surtout être vexé, ce qui l’a peut-être poussé à réagir ainsi. Plus d’un an après, Abby se voit mal lui en tenir rigueur, surtout qu’aujourd’hui il a l’air plutôt aimable. En fait, Noah va jusqu’à présenter des excuses. Étonnée, la brune décide de fermer le code civil. Ils semblent être bien partis pour discuter et, après tout, elle n’attendait qu’une agréable distraction pour sortir la tête de son foutu bouquin. « Merci pour tes excuses. » Elles sont même développées, c’est pour dire. « Bah, c’est pas bien grave. Au contraire, je suis juste contente d’apprendre que tu es heureux en couple… Et toutes mes félicitations, futur papa ! » Au vu du séducteur que c’était il y a un peu plus d’un an, Abby pourrait être surprise. Mais la vérité, c’est qu’elle ne l’est pas tant que ça. Elle avait déjà discerné quelque chose derrière les tentatives de séduction de Noah. « Ce sont de super nouvelles. Moi… Je suis toujours étudiante en droit, je me débats un peu, j’avoue. Et je suis toujours célibataire, pas grand-chose à signaler. » Elle a presque honte de n’avoir rien d’intéressant à raconter, mais elle est plus jeune aussi. « Merci pour le compliment, c’est gentil. Bref, excuses largement acceptées. Tu sembles avoir le meilleur aujourd’hui, c’est l’essentiel. C’est pour quand, le bébé ? »

« Wade ? » C’est peut-être un nom de famille répandu, à Island Bay. Abby n’en a aucune idée, mais dans le doute, elle préfère être sûre. « Tu es apparenté à Levi Wade ? » Ce serait quand même une sacrée coïncidence, mais ce n’est après tout pas impossible. Autant être fixée, si jamais elle a en face d’elle le frère de son premier véritable petit-ami. « Abby Hallenstein » se présente-t-elle à son tour, parce que c’est bien naturel. La jeune femme n’aime pas forcément donner son nom d’emblée, dans le sens où ça peut paraître impressionnant pour certaines personnes. Parce que même si elle n’a rien fait pour ça, son nom à elle est bel et bien déjà connu dans tout le pays et celui voisin. Alors elle change rapidement de sujet. La réplique de Noah au sujet de ses études la fait rire de bon coeur. « Prof vampire, on doit pas en être loin ! » Mais elle ne veut pas avoir l’air de se plaindre sans arrêt à ce sujet, parce que ça doit déjà être le cas auprès de ses meilleurs amis. « Enfin, moi aussi j’ai hâte que ce soit derrière moi. » De toute façon, Abby sait qu’elle aura toujours un travail et qu’elle ne manquera jamais de rien, même si elle ne termine pas ses études. Mais choisir la solution de facilité n’a rien de très glorieux, alors elle fait quand même de son mieux. « Rejoindre l’entreprise familiale, dans le service juridique. » Elle ne précise pas qu’il s’agit d’une chaîne de boutiques de prêt-à-porter masculin, d’autant que sa vie ne lui semble pas très intéressante en comparaison de tout ce que Noah a à raconter. « Ah oui, pour cet hiver, ça va vite arriver c’est sûr. Je veux bien te croire que c’est inquiétant. J’y connais rien, mais peut-être qu’on ne se sent jamais vraiment prêts. C’est sûrement normal d’avoir des doutes, mais au moins vous avez l’air soudés tous les deux, c’est l’essentiel. C'est elle qui t'a donné envie de te poser, hein ? »


Se faire passer pour une midinette qui passe son temps à baver sur les rugbymen ? Non merci. Pourtant, Abby hésite un peu avant de répondre à Noah. « Alors détrompe-toi… Il s’est effectivement passé quelque chose entre nous. On est sortis ensemble, quand j’étais en première année. Et crois-le ou pas, mais il assurait comme petit-ami. » La jeune femme a même vécu parmi ses meilleurs moments avec le brun. Mais elle refuse d’y repenser, pour ne pas laisser la nostalgie s’installer. Car ce n’était pas le manque de sentiments, le problème entre Levi et elle, ni ce qui a conduit à leur rupture. « Vous parlez pas de vos copines entre vous ? » ne peut-elle s’empêcher de demander, un peu surprise. Loin d’elle l’idée d’être le centre de l’univers, mais elle aurait cru qu’entre frères, on se confierait facilement sur ce genre de choses. Après tout, elle-même en parlerait sans trop de difficultés avec ses propres soeurs. Mais c’est peut-être une toute autre histoire. Esquissant un sourire, Abby écoute Noah l’encourager. « Merci. C’est une façon intéressante de voir les choses, en effet… Plus positive, c’est sûr. » Et de bonnes ondes, le jeune homme ne semble pas en manquer en ce moment. Il est assurément dans une phase très heureuse de sa vie, et elle se réjouit pour lui. « Peut-être qu’il n’y a pas grand-chose à comprendre… Ça doit être ça, l’amour, non ? » Elle est loin d’être spécialiste en la matière, mais elle a envie d’y croire en tout cas. Haussant légèrement les épaules, elle continue à sourire. « Il paraît que je suis capable d’être plutôt perspicace en ce qui concerne les autres… Pas pour moi-même, évidemment. Mais si un jour tu trouves l’explication rationnelle, je veux bien l’entendre. » Tout en parlant, la métisse referme son bouquin. « C’était un plaisir de te rencontrer à nouveau. Mais il va falloir que je te laisse, j’ai rendez-vous avec celle qui supervise mes stages. On aura peut-être l’occasion de se revoir bientôt, qui sait ? »